Règlement pour une métropole mixte (RMM)

  • Il n’y a pas d’augmentation des contributions jusqu’en 2026.
  • Simplification des paramètres du volet abordable pour une plus grande complémentarité avec les programmes des gouvernements supérieurs.
  • Définition étendue du logement social pour englober tous les nouveaux programmes.
  • Augmentation des contreparties aux promoteurs pour cession de terrain.

Bref, ça me semble aller dans le sens de simplifier la vie des promoteurs s’ils veulent prendre l’option du logement social et abordable, sans augmenter les coûts des contributions s’ils ne le font pas. Si je comprends bien.

Bilan jusqu’à la fin de l’an passé:

En date du 31 décembre 2023, la Ville a signé 206 ententes, engendrant des contributions de 38,7 M$ ainsi que des engagements équivalant à la construction d’environ 660 logements sociaux.

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Dans Le Devoir

Texte complet : La Ville de Montréal donne «un break» de deux ans aux promoteurs

La Ville de Montréal donne «un break» de deux ans aux promoteurs


Photo: Getty Images iStockphoto
Les promoteurs ont remis 38,7 millions de dollars depuis le 1er avril 2021 à la Ville plutôt que de lui céder des terrains ou d’inclure des logements sociaux et abordables dans leurs projets.

Zacharie Goudreault
17 h 32
Montréal

Afin de donner un répit aux promoteurs immobiliers confrontés à une hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction, la Ville de Montréal suspendra pendant deux ans la contribution financière pour l’aménagement de logements abordables prévue à son Règlement pour une métropole mixte. Une mesure qui permettra aux promoteurs immobiliers d’économiser de 3000 à 4000 $ pour chaque logement réalisé dans la métropole.

Cette contribution continuera toutefois d’être exigée aux promoteurs dans certaines zones bien précises de la métropole où la Ville souhaite stimuler davantage la réalisation de logements abordables. Celles-ci ne représentent qu’un faible pourcentage du territoire montréalais.

« Pour deux ans, on va donner un break, un moment de répit aux promoteurs » afin de stimuler une reprise à la hausse des mises en chantier dans la métropole, a résumé jeudi le responsable de l’habitation au comité exécutif, Benoit Dorais, lors d’une conférence de presse tenue dans le Vieux-Montréal.

En parallèle, l’administration municipale limite également à 5 %, pendant deux ans, la hausse annuelle des contributions financières exigées aux promoteurs qui ne cèdent pas des terrains ou des bâtiments destinés à des logements sociaux dans le cadre de ce règlement.

« Il y a une fenêtre d’opportunité importante. C’est ça qu’on vient dire aux promoteurs et ils en sont conscients », a déclaré M. Dorais. Il espère ainsi que ces modifications réglementaires auront pour effet d’inciter des promoteurs à « construire davantage » et « plus rapidement », au moment où les mises en chantier ont diminué de 37 % dans la région de Montréal l’an dernier, selon des données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Les contributions exigées aux promoteurs grimperont ensuite à un rythme plus soutenu en 2026 et en 2027, afin d’inciter les promoteurs à développer davantage des projets de logements sociaux plutôt que de remettre un montant à la Ville. Depuis le 1er avril 2021, la vaste majorité des promoteurs ont pris la voie de la compensation financière plutôt de céder des terrains ou d’inclure des logements sociaux ou abordables dans leurs projets. La Ville a ainsi amassé 38,7 millions de dollars, mais un seul projet de logements sociaux issu de ce règlement est actuellement en construction à Montréal.

Les promoteurs satisfaits

La Ville, qui adoptera la semaine prochaine les modifications prévues à ce règlement, viendra par ailleurs restreindre le nombre de développements immobiliers qui sont assujettis à celui-ci. Ce ne seront ainsi désormais que les projets de 20 logements et plus qui devront contribuer financièrement au développement de logements sociaux et abordables dans la métropole, alors que cette exigence s’applique actuellement à tout développement de cinq logements et plus.

Les compensations remises par la Ville aux promoteurs qui leur cèdent des terrains ont par ailleurs été révisées à la hausse afin de tenir compte de la hausse notable des valeurs foncières notée ces dernières années à Montréal. Ainsi, au lieu de recevoir 5,8 millions de dollars de la Ville pour un terrain pouvant accueillir 100 logements sociaux dans le quartier Griffintown, un promoteur encaissera plutôt 8,4 millions, ce qui représente un bond de près de 45 %, montrent des données présentées jeudi par l’administration municipale.

« On ne peut que saluer cette nouvelle mouture du Règlement pour une métropole mixte », a réagi en entrevue au Devoir le directeur aux affaires publiques et gouvernementales à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec, Fabrice Fortin. « Quand on diminue la facture imposée aux promoteurs, ça aide à l’abordabilité, donc ça contribue à la mixité », a-t-il dit. M. Fortin estime ainsi que ces modifications réglementaires pourraient contribuer à « amenuiser la crise du logement » en stimulant la construction de nouvelles habitations dans la métropole.

L’Institut de développement urbain du Québec (IDU), qui faisait partie d’une série d’acteurs du milieu des affaires qui réclamait il y a quelques mois un moratoire sur l’application de ce règlement, dans le contexte économique actuel, s’est également dit satisfait jeudi des modifications annoncées à celui-ci. « La Ville de Montréal prend la bonne décision en reportant certains ajustements prévus au Règlement pour une métropole mixte en raison du contexte économique actuel », a réagi par écrit la présidente-directrice générale de l’IDU, Isabelle Melançon.

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain déplore pour sa part que ce règlement continue de permettre aux promoteurs « de verser une contribution financière au lieu de réaliser du logement social ». « Le regroupement comprend mal le choix d’épargner les promoteurs de construire du logement social dans les grands développements considérant que les besoins sont si criants », indique l’organisme, dans un communiqué émis jeudi.

« Pour Ensemble Montréal, la situation est très claire. La seule option qui est possible en ce moment, c’est une suspension pure et simple du règlement », a pour sa part lancé en marge de cette conférence de presse le porte-parole d’Ensemble Montréal en matière d’habitation, Julien Hénault-Ratelle.

Or, ce règlement « est là pour rester », a martelé Benoit Dorais. « Ça donne des résultats positifs et on est confiant que ce qu’on annonce aujourd’hui, c’est un pas dans la bonne direction. »

La Ville souligne d’ailleurs que sept ententes conclues jusqu’à maintenant avec des promoteurs ayant accepté de léger des terrains ou des bâtiments permettront à terme la réalisation d’environ 660 logements sociaux. Les Montréalais devront toutefois faire preuve de patience avant de voir ceux-ci sortir de terre, lorsque ces projets auront obtenu le financement nécessaire.

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Ce ne seront ainsi désormais que les projets de 20 logements et plus qui devront contribuer financièrement au développement de logements sociaux et abordables dans la métropole, alors que cette exigence s’applique actuellement à tout développement de cinq logements et plus.

Ça me semble une excellente nouvelle.

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Ça ressemble franchement à un aveu d’échec tout en essayant de pas perdre la face complètement. Présenter ça comme une faveur temporaire aux promoteurs. Je vois la mesure être prolongée par la suite.

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Réaction du FRAPRU sur les modifications au RMM

À l’émission radio Le 15-18

:radio: :headphones: Nouvelle modification au règlement pour une métropole mixte : Benoit Dorais Rattrapage du 14 mars 2024 : La conclusion de l’affaire Delisle, et la génération Z au travail

Reportage à CBC avec deux vidéos explicatives sur la crise du logement


Ces derniers développements démontrent ce que je disais. Le règlement était mal fait et n’a pas réussi ses objectifs. Ça me semble clair.

Vous croyez peut-être que je suis pro-promoteur aveuglé. Faux. Je suis pour la mixité sociale et les règles efficaces pour éviter le free-for-all. Mais je suis contre les joueurs qui scorent dans leurs propres buts. Ils doivent aller ‘‘bencher’’ un bout au lieu de faire du tort à l’équipe. Là, Plante a fait du tort avec son 20-20-20 qui n’a pas du tout amélioré la situation. C’était un mauvaus règlement, avec de bonnes intentions. Conservons les bonnes intentions, mais appliquons des règles réellement efficaces qui ne ralentiront pas la construction, surtout de grands immeubles au c-v qui a encore besoin de bonification et de densification.

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le dossier est plus compliqué que ça
Et on n’entend que les gros promoteurs immobiliers qui veulent moins de règles partout. Le RMM était une excuse parmi d’autres.

Dans Griffintown, il y a deux projets qui incluraient des logements sociaux/communautaires clé-en-main (et non un contribution monétaire) qui ont été arrêtés par des citoyens en PPCMOI… Et un troisième qui aurait fait une contribution s’il avait pu faire du résidentiel par PPCMOI, mais on va se contenter d’un projet d’hôtel (usage commercial) de plein droit qui n’a aucune contribution obligatoire au RMM

Et il faut arrêter de parler de 20-20-20, il n’y a aucune zone qui exige 20% sur les trois volets.

Avant le RMM, c’est en utilisant le PPCMOI que la Ville obtenait des terrains et/ou des unités pour du logement social…mais ça ne fonctionne plus vraiment avec les « pas dans ma cour » dans les secteurs à densité moyenne/haute.

Aussi même quand le promoteur cède un terrain, le processus pour obtenir du financement de Québec et Ottawa et long. La coop de la Montagne Verte a pris 10-15 ans de travail pour boucler le budget avant de voir la machinerie sur le terrain… et c’était dans l’ancien programme d’AccèsLogis et non dans le PHAQ actuel

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Je tiens à préciser que ce qu’on a débattu ici, ce sont avant tout des déclarations factuelles, et non l’opinion ou la validité du règlement (pour ma part).

Il était erroné de dire qu’aucun projet de la taille du Maestria a été soumis au règlement: il y en a au moins 3 d’environ 1000 logements et plus déjà en construction juste de mémoire. Et c’est toujours vrai que rien ne supporte que ce règlement soit derrière un retard pour lancer le 2050 Stanley.

Tout comme les chiffres n’indiquent pas un glissement de la construction vers les banlieues, ou une baisse plus grande des chantiers à Montréal par rapport à celle-ci. Ça devient difficile d’argumenter la causalité sur ce point, parmi de nombreux facteurs.

Mais ça peut être un règlement qui n’atteint pas ses objectifs en bout de ligne malgré tout cela. Pousser pour une approche qui lève plus de logements sociaux est dans l’intérêt de tout le monde.

On regardera si l’approche de la carotte de Longueuil fonctionnera, mais on ne connait rien des modalités. Pour le moment, on continue de voir le gouvernement se retirer du financement du logement social, et son nouveau programme a floppé solide. Les 660 logements et 39 millions de dollars du règlement d’inclusion passent pour un succès par rapport aux alternatives, ou la règle précédente. C’est peut-être ça qui est surtout triste.

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En lien avec l’annonce d’aujourd’hui sur les logements sociaux et abordables : 763 nouveaux logements sociaux et abordables seront construits rapidement à Montréal

Sur la page FB du responsable de l’habitation au comité exécutif de la Ville

Habitation :houses: | Dans le cadre du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), nous sommes fiers d’annoncer la sélection de 12 projets à Montréal. De ces 12 projets, 4 seront construits sur des terrains appartenant à la ville ou acquis grâce au Règlement pour une métropole mixte (RMM), au droit de préemption ou à la Stratégie d’inclusion. :star2:
:point_right: Ces projets permettront la construction rapide de 763 nouveaux logements sociaux et abordables dans notre métropole.
Cette annonce souligne une fois de plus que pour notre administration, l’habitation est une PRIORITÉ. Elle met également en lumière les résultats incroyables qui découlent de la collaboration entre les trois paliers de gouvernement. :handshake:
On continue d’accélérer la cadence pour que l’ensemble des Montréalaises et Montréalais aient un lieu sûr où vivre. :house_with_garden:

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