Réseau cyclable montréalais - Discussion générale

La revanche des «hurluberlus» à vélo


[size=2]Hubert Hayaud Le Devoir
Pas moins de 717 kilomètres de pistes cyclables sont accessibles toute l’année à Montréal, dont 218 sont protégés par des murets de béton ou des poteaux.[/size[

Marco Fortier
30 décembre 2022
Transports / Urbanisme

Il y a 10 ans, les cyclistes d’hiver étaient considérés comme des « hurluberlus ». Une nuisance publique qu’il fallait interdire au nom de la fluidité de la circulation en voiture. Les temps ont changé. Le vélo d’hiver gagne du terrain à Montréal, entre autres grâce au Réseau express vélo (REV), qui permet des déplacements sûrs et rapides malgré la neige.

« Il n’y a pas si longtemps, on se faisait regarder comme des extraterrestres l’hiver à vélo. Cette époque est derrière nous », dit Chloé Baril, une des organisatrices du quatrième Forum du vélo d’hiver, qui aura lieu le 18 février à Montréal.

Cette mère de famille de 52 ans fait partie d’une communauté grandissante d’adeptes des déplacements hivernaux sur deux roues. La pratique du vélo explose à Montréal, y compris en hiver : le nombre de personnes ayant emprunté les pistes cyclables durant la saison froide en 2020 représente une augmentation de 83 % par rapport à la moyenne de 2015 à 2019, a rapporté l’entreprise Éco-Compteur.

Sur une période de 12 mois, été comme hiver, les déplacements à vélo ont augmenté de 20 % entre les années 2020 et 2021, a souligné récemment la mairesse Valérie Plante.


Photo: Hubert Hayaud Le Devoir
Chloé Baril est l’une des organisatrices du quatrième Forum sur le vélo d’hiver.

Le Forum du vélo d’hiver vise à célébrer la bicyclette en tant que moyen de transport — et non comme loisir. Promenade familiale de 14,6 kilomètres dans Hochelaga-Maisonneuve et dans Rosemont, ateliers et conférences sur l’entretien d’un vélo d’hiver, sur l’habillement et sur la conduite dans la neige : l’événement s’adresse aux habitués et aux nouveaux adeptes.

« Même quand on fait du vélo d’hiver depuis des années, il y a des trucs à aller chercher. Des parents demandent comment protéger leurs enfants contre la pluie verglaçante, ou quel est le meilleur moyen de transporter un enfant — sur un siège arrière, un siège avant ou dans une remorque », dit Chloé Baril.

Le plaisir d’abord

Cette résidente du Plateau-Mont-Royal se déplace à vélo depuis 10 ans. D’abord l’été, puis progressivement en hiver. C’est le moyen de transport idéal pour les déplacements de moins de 10 kilomètres en ville, selon elle : le métro est bondé, c’est trop stressant en voiture (et inefficace, avec les cônes orange), et trop long à pied.

L’inauguration du REV de la rue Saint-Denis, il y a deux ans, a complètement changé le visage de la mobilité à Montréal, souligne Chloé Baril. « C’est une voie rapide et super sécuritaire. Elle est bien déneigée. Je fais parfois des détours pour rouler sur le REV tellement c’est agréable. »

Il n’y a pas si longtemps, on se faisait regarder comme des extraterrestres l’hiver à vélo. Cette époque est derrière nous.

— Chloé Baril

La cohabitation avec les automobilistes est plus harmonieuse depuis l’aménagement de cette piste protégée des véhicules motorisés par une bande de béton. Les commerçants, qui craignaient un exode des clients à cause de la suppression de deux voies d’automobiles, ont été confondus : « Je n’ai jamais vu la rue Saint-Denis aussi vivante depuis 15 ans », dit Chloé Baril.

La Ville de Montréal doit redoubler d’efforts dans l’aménagement de voies cyclables pour atteindre sa cible de 15 % de déplacements à vélo d’ici 2027, croit la militante cycliste.

Protéger les plus vulnérables

Pas moins de 717 kilomètres de pistes cyclables sont accessibles toute l’année à Montréal, dont 218 sont protégés par des murets de béton ou des poteaux. Chloé Baril estime que la Ville doit éliminer les voies cyclables délimitées par une simple bande de peinture, qui sont de véritables « tue-cyclistes », surtout en hiver.

La démocratisation du vélo a amené des cyclistes peu aguerris sur la voie publique. Il faut les protéger davantage que les « hurluberlus » d’il y a 10 ans, qui étaient habitués à côtoyer des camions et des autobus dans un espace restreint, souligne la cycliste.

La Ville de Montréal s’est engagée à ajouter au moins 200 kilomètres de voies cyclables sécurisées au cours des cinq prochaines années, dont 10 axes du Réseau express vélo. Une série de nouveaux aménagements sont prévus hors des quartiers centraux, déjà munis de voies cyclables.

Chloé Baril estime que c’est une bonne nouvelle pour le vélo d’hiver. « Quand tu roules dans la neige fraîche, tu deviens accro. C’est magique. Ça devient une drogue dure, tu n’es plus capable de t’en passer. »

5 « J'aime »

C’est effectivement une bonne nouvelle, car pour encourager la mise en forme il faut rendre accessible les infrastructures 12 mois par année, afin de répondre aux maximums d’utilisateurs. L’installation de toilettes est aussi un gros plus, car plus on s’éloigne de notre point de départ, plus la nécessité peut se faire sentir. Ainsi on peut allonger notre temps de loisir et profiter davantage des bienfaits de l’exercise en plein air. C’est toute la société qui y gagne, puisque des gens en santé coutent moins chers en soins divers, sont plus performants et certainement plus heureux et ouverts aux autres.

2 « J'aime »

Par @jacouzi sur Twitter, les 5 compteurs qui ont dépassés le million en 2022:

12 « J'aime »

L’utilisation du vélo est élevée. Le chiffre dont tu parles ici, c’est une question de sondage qui demande le moyen de transport principal pour se rendre au travail. Par design, ce n’est pas une donnée pertinente à savoir la popularité réelle du vélo (ou d’autres modes de transport), ou encore moins le nombre de déplacements avec celui-ci.

Si tout le monde à Montréal utilisait 2 jours par semaine le vélo pour aller au travail, la part modale du vélo serait de 0%, avec 40% des déplacements motivés par le travail se faisant en vélo.

Je sors des statistiques. Les compteurs de vélo et des sondages sur l’enjeu. Le problème est de les rejeter par cynisme et de ne rien proposer d’autres. D’ailleurs, les chiffres que je parlais plus haut proviennent de la CMM:

Ce n’est pas un lobby. Mais les chiffres rappellent fortement ceux du lobby, faisant donc 2 sources VS rien. Et la critique du lobby est faible: c’est la méthodologie qu’il faut être capable d’attaquer. Sans cela, c’est une accusation de fraude ou d’incompétence sans mérite aux auteurs du sondage commandé.

Où est cette statistique ou cette analyse? Les REV actuels génèrent des milliers de déplacements par jour. Certains plus que des voies dédiés aux automobiles. À titre de comparaison, les grands axes routiers fonctionnent sous 30% de capacité la majeure partie de la journée, et si on considère la sous-utilisation des véhicules (à peine plus d’une personne pour un véhicule conçu pour transporter 4 ou 5, et occupant cet espace peu importe), c’est encore pire. Quel est le barème ici? Stats comme tu dis :wink:

L’analyse récente qu’on a dit le contraire:

Le vélo occupe 1.3% de la voirie à Montréal. Même la part modale, qui ne considère pas l’achalandage par design, est beaucoup plus élevée que ça.

Si on accepte ma source plus haut (et je ne vois pourquoi on ne le ferait pas), qui date de 2017 avec une tendance à la hausse depuis, on voit que le vélo à Montréal:

  • 79% des gens ont un vélo chez eux
  • 59% des gens faisaient du vélo
  • 49% des gens qui n’en faisaient pas sont enclin à s’y mettre
  • 56% des gens qui font du vélo en font sur une base hebdomadaire ou mieux
  • 28% des gens en font un moyen de transport privilégié

C’est donc exactement le contraire. Le mode de transport existe déjà, a une excellente pénétration dans la population (pratiquement le double dans ton quartier par rapport à la voiture, dont tu demandes une priorité et une gratuité pour le stationnement), est déjà ancré dans les habitudes des gens, Et on voit une volonté d’en faire plus. N’oublions pas que c’est une fusion de sport et d’accessibilité sociodémographique, le bénéfice est immense, et la santé publique est d’accord:

Une famille qui roule 80% en site propre est beaucoup plus en sécurité que le même trajet en chaussée partagée. Tout est relatif en sécurité, mais des pratiques sont meilleurs que d’autres. On pourrait arrêter de mettre des cloisons anti-feu dans un édifice, sous prétexte que le reste des appartements est inflammable. Retirer la sécurité des gens sur le vélo, c’est carrément empêcher à des gens de le pratiquer…

…Mes parents ont 65 ans. Le REV a été la première occasion de venir chez nous en vélo, qu’ils se sentaient en confiance de faire. Ils habitent Ahuntsic et vont plus souvent au marché Atwater qu’à Jean-Talon en vélo, parce qu’ils sont en site propre tout le long. La sécurité et le comfort bénéficie avant tout les plus vulnérables. On apprend à faire du vélo très jeune, et on peut continuer bien confortablement dans la retraite. Dans une société qui est fortement sédentaire au point que c’est une épidémie, je trouve très improductif de couper le potentiel d’une activité qui est extrêmement accessible.

Une part de l’avenir. Fondamentalement, un transport sain est un transport flexible. C’est multi-mode. Ce n’est pas un unique mode de transport dont on est dépendant pour répondre facilement à une question de StatCan et contribuer à la part modale. La voiture électrique ou en partage est fantastique pour certains déplacements, et pourris pour d’autres. C’est beaucoup plus cher, beaucoup plus polluant, un facteur de sédentarité, et prend un espace énorme. Il faut donc l’intégrer à d’autres. Si on veut des options universelles variées, il faut que toutes ces options soient valides. Ça veut dire parfois d’avoir une piste peut-être moins utilisée, mais assurant la viabilité du mode de transport. Sinon, on force les gens sur d’autres modes. Peut-être que le REV 4 ne performera pas comme un autre axe, mais Griffintown doit avoir un accès de qualité.

18 « J'aime »

Ce sondage illustre bien mon point de vue sur la marginalité du mode vélo dans le “cocktail de transport”.

Q22. De façon générale, entre les mois de mai et septembre, quel(s) moyens(s) de transport privilégiez-vous pour vos déplacements habituels?
PLUSIEURS MENTIONS POSSIBLES*

Vélo : 22%, quand il fait beau, probablement en combinaison avec la voiture et la marche et/ou le TC. L’hiver on tombe à quoi, 2% ? C’est un mode complémentaire. On investit pas mal d’efforts pour en faire un mode principal mais ça n’arrivera pas. On mise sur le mauvais cheval.

Qui plus est :

Q7. Pour quelle raison vous n’utilisez pas ou peu le vélo comme moyen de transport pour aller au travail, à l’école, visiter des amis ou aller magasiner? MENTIONS SPONTANÉES – PLUSIEURS MENTIONS POSSIBLES *
Base : les répondants ayant pratiqué le vélo au cours des 12 derniers mois mais ne l’utilisant pas à des fins de transports

Total des réponses liées aux infrastructures : 14%

Je ne sais quoi dire. Build it and they say they will still not come. Le problème est ailleurs.

Mais plus tard dans le sondage ils posent la question

Q19. Parmi les éléments suivants, identifiez lesquels augmenteraient votre pratique du vélo?
PLUSIEURS MENTIONS POSSIBLES*
Base : tous les répondants

Un réseau de pistes cyclables plus développé/étendu : 45%.

Alors évidemment, c’est cette dernière réponse qui est retenue, on inclut les convertis tandis que la précédente ne visait que ceux qu’on veut convertir.

Tant qu’à moi, ce sondage est insatisfaisant pour juger du rendement d’un investissement massif, mais cela n’a aucune importance c’est une question de principe, on a décidé d’élever le vélo au même rang que les autres modes no matter what.

Hmmm oui sur l’ensemble du réseau local, collecteur et artériel (et le TC lui c’est 1%). Sur le réseau collecteur et artériel c’est 2,1% vélo et 2,9% TC.

Si on ramenait cela sur une base par usager le vélo serait fortement sur-représenté. C’est mon argument.

Évidemment la place de la voiture est trop élevée j’ai pas besoin d’être convaincu de ça, mais je ne peux pas imaginer non plus une ville sans voiture à part quelques zones très circonscrites.

D’ailleurs la métho pour évaluer la superficie stationnement dans cette étude est faible:

l’attribut du nombre de voies de circulation répertorié dans la base de données Adresses Québec est utilisé afin de déterminer le nombre de voies de circulation présentes sur la chaussée. Le nombre de voies de stationnement est par la suite déduit à partir de la largeur restante une fois les voies de circulation retranchées de la largeur totale de la chaussée en fonction de largeurs standards selon la classe fonctionnelle du tronçon de rue.

On ne semble pas tenir compte des places de stationnement réelles. Comme le nombre de cases disponible est sans cesse réduit on sur-estime donc la place de l’auto.

Le vélo loisir, je veux bien mais ça reste du loisir. Il me semble qu’on ne devrait pas gérer les infrastructures de la fonction transport d’une ville en fonction des balades en famille du dimanche après-midi ou du désir des jeunes professionnels actifs sur des vélos de 7 000$ en cuissard. (oui ok je caricature désolé).

Bref ça me désole de voir des pistes cyclables permanentes et bilatérales sous-utilisées. Les compteurs ont leur limite, on parle des “compteurs à 1 million” mais ça veut dire quoi? Voyons.

  1. Les compteurs comptent dans les deux sens, aller-retour. Donc c’est probablement 500k.
  2. Les compteurs comptent le même usager probablement plus qu’une fois le long de l’axe.
  3. même si on admet le 500k, ça fait 1 370 passages par jour sur 365 jours ou 57 passages à l’heure 24 heures par jour. C’est beaucoup. Concentrons le volume alors: 500k/5 mois (mai à septembre comme dans le sondage CMM)/12 heures = 277 passages à chaque heure en moyenne. Really?

Je ne demande qu’à être convaincu!!!

Salutations!

1 « J'aime »

Then that’s the issue with how you view what a city should be. You seem to view it with a car centric attitude instead of people first and human scale.

6 « J'aime »

Je ne sais plus trop quoi dire. Nous sommes plusieurs à avoir répété, à de nombreuses reprises, que la majorité des déplacements à vélo sur le REV sont de nature utilitaire et tu continue de prétendre qu’ils sont principalement de nature récréative, puis de nous présenter comme une classe d’enfants gâtés qui veulent s’accaparer l’espace public pour épater la galerie avec nos nouveaux jouets. C’est vraiment difficile d’établir un dialogue de bonne foi quand on n’arrive même pas à s’entendre sur les prémisses sur lesquelles assoir ce dialogue.

La réalité est que la forte majorité des gens à vélo que je croise dans mes déplacements se rendent au travail, à l’école, au travail, chez des proches, au marché, à la gare, au métro, à l’atelier pour l’inspection annuelle et que nous avons besoin d’infrastructure sécuritaire pour ne pas être une nouvelle entrée dans les prochaines statistiques sur les fatalités routières.

17 « J'aime »

Je ne dis pas que ces infrastructures ne sont utilisées que pour du récréatif je dis que leur place dans le cocktail transport est et restera marginale.

Le REV créé zéro (ou presque) nouveaux cyclistes utilitaires. On répond à un besoin de niche.

Pendant ce temps on sous-finance le TC.

On parle en moyenne de 1.5% du budget, incluant l’expansion et la mise à niveau du réseau. Il faudrait regarder ailleurs pour le désinvestissement chronique en TC.

5 « J'aime »

Certes. Mais c’est aussi une question de focus politique. On investit beaucoup de temps, d’énergie, d’efforts, pas juste de l’argent.

Oui, mais regardons ce que nous avons sacrifié pour arriver à notre niveau actuel d’utilisation de la voiture.

Les routes sont dangereuses, les enfants ne jouent plus vraiment dehors, notre air est toxique, des personnes âgées se font tuer en essayant de traverser des terrains de stationnement et nous avons fait la guerre à des dizaines de pays producteurs de pétrole.

Pour les pistes cyclables - nous avons sacrifié quelques places de stationnement automobile.

Aucune comparaison.

20 « J'aime »

Note: je veux transférer cette discussion dans la discussion générale sur le vélo, vu qu’elle ne concerne pas le REV Axe 4, mais je vais prendre le temps de bien transférer les bons messages :slight_smile:

AJOUT: C’est fait, j’ai laissé une part de la discussion dans le sujet sur le REV Axe 4 parce qu’il y avait des mentions et de l’information entremêlées au débat, j’ai coupé là où la discussion était vraiment plus générale à 100%.


C’est 28% à Montréal, et oui, c’est en complément d’autres modes. Comme chacun de ces modes sont en complément des autres. C’est la nature des déplacements à Montréal.

Je ne comprends pas la façon de regarder la chose et de considérer les besoins réguliers de 28% de la population (on parle juste de gens intégrant le vélo d’une façon régulière, et non de l’ensemble des cyclistes constituant la majorité de la population) comme marginale.

Une utilisation complémentaire est aussi importante, parce que c’est l’avenir des transports alternatifs à la voiture, comprenant le TEC. Ce qui compte, c’est la quantité de déplacements alternatifs, pas de convertir des gens à un seul et unique mode de transport et ensuite juger de ce “succès”. Augmenter l’utilisation du vélo est le but, pas remplacer tout le reste.

Certains quartiers ont déjà le transport actif comme mode de transport “principal”, certains ont le vélo avec une part modale comparable aux autres modes de transport. Même en utilisant cette cible (ce que je suis en désaccord), c’est déjà pas mal mission accomplie, loin d’une impossibilité, et étonnamment, c’est là où il y a de bonnes infrastructures.

La question est plutôt pourquoi tu veux arrêter d’investir dans un moyen de transport alors qu’il est en pleine croissance? Au final, le potentiel absolu n’a pas d’importance au point où nous en sommes.

Tu déformes la nature de la question: ce sont des mentions spontanées et, par la nature de la question et la méthode de cette question de sondage, on ne peut pas leur faire dire ce genre de conclusion. Le fait que la sécurité ou la qualité des infrastructures se démarquent des autres réponses spontanées (plus du tier des réponses) est tout l’intérêt de la chose. C’est pareil pour tous les sondages, pour des questions similaires.

Il y a des questions spécifiques et pertinentes par leur méthodologie pour savoir si les gens veulent un plus grand réseau cyclable, et il n’y a aucune ambiguïté dans les résultats, c’est un support quasi-universel.

Et cette information est tout aussi pertinente, parce qu’elle mène à une augmentation des déplacements en vélo. Si une personne “convertie” augmente de 50% ses déplacements en vélo, c’est autant moins en voiture ou en TEC, pour un coût plus bas et un impact plus bénéfique sur de nombreux aspects. C’est déplacement sont autant valides qu’un nouveau venu sur deux roues.

L’investissement n’est pas massif. Le développement du réseau cyclable est une fraction des immobilisations pour la voirie ou le TEC.

Mais je suis d’accord avec le fait que ce sondage ne juge pas du rendement. Parce que ça n’a jamais été son but ou l’angle abordé. Je l’ai mentionné pour argumenter sur ces points:

  • Les cyclistes sont marginaux: faux, la majorité des Montréalais sont cyclistes
  • Le vélo comme moyen de transport intégré à ses habitudes est marginal et juste pour une bande de jeunes: faux, c’est 28% des gens et on se rend compte que les gens plus âgés sont aussi nombreux que les jeunes à en faire hebdomadairement ou mieux.
  • Il n’y aucune possibilité de croissance du vélo: Faux, les gens veulent faire plus de vélo.

Le fardeau de la preuve et sur toi ici, je ne vois pas comment c’est possible mathématiquement. Si on sait que la part modale sous-estime grandement l’utilisation réelle du vélo dans la population (même avec le taux que tu considères “marginal” d’habitude de transport), et même avec cette seule donnée ça ne fonctionne pas, il me semble.

Vrai, mais la méthode n’est pas nécessairement faible, c’est un outil réaliste pour approximer la chose. Sinon la donnée n’existe tout simplement pas: la ville de Montréal ne sait pas le nombre réel de places de stationnement dans la ville.

L’erreur dont on parle, c’est un espace de chaussée retiré pour un autre rôle que le transport. C’est vrai que ça mène à une surestimation de l’espace automobile, mais par la nature de cette erreur (le genre de réaménagement qui va retirer X% de stationnements, sur X% des rues refaites), c’est nécessairement marginal sur le nombre de kilomètres de rue.

Ces infrastructures ont plusieurs fonctions. Elles servent au transport et au loisir. C’est un besoin des habitants de Montréal, c’est un loisir répandu, et c’est une responsabilité de la ville. Si les gens veulent et utilisent les pistes cyclables pour le loisir (ou n’importe quelle raison pertinente à la mission d’une ville), leur présence, leur qualité et leur sécurité sont justifiés.

La caricature démontre quand même un biais face à la nature des utilisateurs du vélo. Je vais encore me répéter ici: la majorité des Montréalais sont cyclistes, et on remarque que les plus âgés en font pratiquement autant hebdomadairement que les plus jeunes.

C’est très simple: ça veut dire 1 million de passages à ce niveau précis dans l’axe. Comme n’importe quel compteur. On ne compte pas des gens sur des compteurs, que ce soit pour le TEC, la voiture, les piétons (sauf reconnaissance faciale)…

Si l’argument est qu’il y a fraude ou incompétence dans ces compteurs, le fardeau de la preuve est sur ces allégations.

Ou ça veut dire que tu as déjà les donnés nécessaires pour être convaincus que ces axes sont utilisés, contrairement à la perception.

Un argument qui revient souvent mais qui n’a jamais été chiffré ou justifié. On ne peut pas nier une augmentation des cyclistes, mais il faudrait faire la preuve que cette augmentation, qui se chiffre beaucoup aux heures de pointe et en semaine sur les compteurs, ne concerne… que le loisir? C’est une grande preuve à faire. Et personnellement, cela n’invaliderait pas les pistes cyclables: la place de l’activité physique dans notre société est un fondamental en santé publique.


TLDR

  • La majorité des Montréalais sont cyclistes.
  • Je ne considère pas 28% des Montréalais ayant intégré le vélo au quotidien (au moment du sondage) comme marginal ou une niche.
  • Les gens expriment une volonté d’en faire plus.
  • Je ne pense pas que les aspects de santé publique ou de loisir sont négligeables, je suis plutôt de l’avis des experts en santé publique qui se sont manifestés en faveur de ces investissements cyclables.
  • Peu importe le nombre d’utilisateurs sur un axe cyclable, la sécurité reste fondamentale et sans compromis.
  • Je ne pense pas que les compteurs soient brisés ou frauduleux.
  • Je crois (et je vois) que le vélo a une portée universelle bien plus grande que certains clichés.
  • Les gens ne sont pas une statistique à choix unique en matière de déplacement: les habitudes de transport sont bien plus larges qu’un “mode principal”, la quantité de déplacement que l’on choisit de faire en TEC, en voiture, à pieds ou en vélo représentent la situation des transports.
17 « J'aime »

Merci pour les échanges.

J’imagine que la metric la plus parlante pour juger de la place réelle du vélo dans le “cocktail transport” est la part modale établie par panel longitudinal mais bon, on peut rêver.

Quant à son potentiel futur, j’ai vraiment du mal à imaginer le genre humain retourner vers un mode qui dépend de la force musculaire, ce serait contraire au sens de l’évolution d’homo sapiens. :laughing:

This sounds like one of those 1960s moving sidewalk GM Futurama thing. People not exercising is quite literally caused by the car, so this would be solution to moving away from it…

5 « J'aime »

I know I’m right in the long term (500-800 ky)

The one with the car sure looks like the future here!
e3lssmp6lfba1.png

13 « J'aime »

image

2 « J'aime »

J’avoue que moi aussi j’ai du mal a voir le vélo comme le « futur ». J’imagine plus la fin de l’auto individuelle remplacée par des véhicules automatisés.
Mais le vélo … je sais que moi en tout cas ça ne me conviendrait pas dans ma vie quotidienne vu l’éparpillement de mes centres d’intérêts. La flexibilité de l’auto est indétrônable pour l’instant… c’est surtout ça.

2 « J'aime »

Ceci dit je ne pense pas non plus que la voiture individuelle est un mode du futur.

2 « J'aime »

“L’éparpillement des centres d’intérêts” comme vous dites, est la conséquence de l’avènement de la voiture après la seconde grande guerre. Il faut maintenant renverser la vapeur et retourner à des quartiers à échelle humaine où l’ont peut effectuer la majorité des activités de la vie quotidiennes à pieds et à vélo: épicerie, école et garderie, loisirs, pharmacie, magasinage… Et utiliser le transport collectif pour les plus grandes distances comme pour le travail ou certaines autres activités moins fréquentes. Ça sera difficile à renverser mais pas infaisable. Donc dire que la voiture est indispensable à notre vie est faux. Nous avons adapté nos activité en fonction de la voiture. Grave erreur. Mauvais pour l’environnement, la santé et la qualité de vie. Il faut maintenant modifier l’aménagement de nos villes sans la voiture.

8 « J'aime »