L’utilisation du vélo est élevée. Le chiffre dont tu parles ici, c’est une question de sondage qui demande le moyen de transport principal pour se rendre au travail. Par design, ce n’est pas une donnée pertinente à savoir la popularité réelle du vélo (ou d’autres modes de transport), ou encore moins le nombre de déplacements avec celui-ci.
Si tout le monde à Montréal utilisait 2 jours par semaine le vélo pour aller au travail, la part modale du vélo serait de 0%, avec 40% des déplacements motivés par le travail se faisant en vélo.
Je sors des statistiques. Les compteurs de vélo et des sondages sur l’enjeu. Le problème est de les rejeter par cynisme et de ne rien proposer d’autres. D’ailleurs, les chiffres que je parlais plus haut proviennent de la CMM:
Ce n’est pas un lobby. Mais les chiffres rappellent fortement ceux du lobby, faisant donc 2 sources VS rien. Et la critique du lobby est faible: c’est la méthodologie qu’il faut être capable d’attaquer. Sans cela, c’est une accusation de fraude ou d’incompétence sans mérite aux auteurs du sondage commandé.
Où est cette statistique ou cette analyse? Les REV actuels génèrent des milliers de déplacements par jour. Certains plus que des voies dédiés aux automobiles. À titre de comparaison, les grands axes routiers fonctionnent sous 30% de capacité la majeure partie de la journée, et si on considère la sous-utilisation des véhicules (à peine plus d’une personne pour un véhicule conçu pour transporter 4 ou 5, et occupant cet espace peu importe), c’est encore pire. Quel est le barème ici? Stats comme tu dis
L’analyse récente qu’on a dit le contraire:
Le vélo occupe 1.3% de la voirie à Montréal. Même la part modale, qui ne considère pas l’achalandage par design, est beaucoup plus élevée que ça.
Si on accepte ma source plus haut (et je ne vois pourquoi on ne le ferait pas), qui date de 2017 avec une tendance à la hausse depuis, on voit que le vélo à Montréal:
- 79% des gens ont un vélo chez eux
- 59% des gens faisaient du vélo
- 49% des gens qui n’en faisaient pas sont enclin à s’y mettre
- 56% des gens qui font du vélo en font sur une base hebdomadaire ou mieux
- 28% des gens en font un moyen de transport privilégié
C’est donc exactement le contraire. Le mode de transport existe déjà, a une excellente pénétration dans la population (pratiquement le double dans ton quartier par rapport à la voiture, dont tu demandes une priorité et une gratuité pour le stationnement), est déjà ancré dans les habitudes des gens, Et on voit une volonté d’en faire plus. N’oublions pas que c’est une fusion de sport et d’accessibilité sociodémographique, le bénéfice est immense, et la santé publique est d’accord:
Une famille qui roule 80% en site propre est beaucoup plus en sécurité que le même trajet en chaussée partagée. Tout est relatif en sécurité, mais des pratiques sont meilleurs que d’autres. On pourrait arrêter de mettre des cloisons anti-feu dans un édifice, sous prétexte que le reste des appartements est inflammable. Retirer la sécurité des gens sur le vélo, c’est carrément empêcher à des gens de le pratiquer…
…Mes parents ont 65 ans. Le REV a été la première occasion de venir chez nous en vélo, qu’ils se sentaient en confiance de faire. Ils habitent Ahuntsic et vont plus souvent au marché Atwater qu’à Jean-Talon en vélo, parce qu’ils sont en site propre tout le long. La sécurité et le comfort bénéficie avant tout les plus vulnérables. On apprend à faire du vélo très jeune, et on peut continuer bien confortablement dans la retraite. Dans une société qui est fortement sédentaire au point que c’est une épidémie, je trouve très improductif de couper le potentiel d’une activité qui est extrêmement accessible.
Une part de l’avenir. Fondamentalement, un transport sain est un transport flexible. C’est multi-mode. Ce n’est pas un unique mode de transport dont on est dépendant pour répondre facilement à une question de StatCan et contribuer à la part modale. La voiture électrique ou en partage est fantastique pour certains déplacements, et pourris pour d’autres. C’est beaucoup plus cher, beaucoup plus polluant, un facteur de sédentarité, et prend un espace énorme. Il faut donc l’intégrer à d’autres. Si on veut des options universelles variées, il faut que toutes ces options soient valides. Ça veut dire parfois d’avoir une piste peut-être moins utilisée, mais assurant la viabilité du mode de transport. Sinon, on force les gens sur d’autres modes. Peut-être que le REV 4 ne performera pas comme un autre axe, mais Griffintown doit avoir un accès de qualité.