Le tramway en zone de turbulences, la Ville de Québec fera le point mercredi
Ville de Québec
Tous les chiffres circulant mardi suggéraient une explosion de la facture du tramway au-delà des 10 milliards de dollars. On voit ici une illustration de ce à quoi ressemblerait la station Maguire, à la hauteur du boulevard René-Lévesque.
Sébastien Tanguay
16 h 30
Politique
La Ville de Québec présentera une mise à jour importante quant à l’avenir de son tramway, mercredi matin à 9 h 30, à la veille du dépôt des soumissions des consortiums toujours en lice pour assurer le coûteux volet « infrastructure » du projet.
Les soumissionnaires ont jusqu’au 2 novembre pour déposer leur dossier. À l’approche de cette échéance, le tramway traverse une importante zone de turbulences. Son coût final, appelé à grimper substantiellement par rapport à la dernière estimation officielle, chiffrée à 4 milliards de dollars, faisait l’objet de nombreuses conjectures, mardi.
Le Journal de Québec avançait une facture de 12 à 13 milliards de dollars, un prix qu’aucun autre média n’a confirmé depuis. Une source proche du dossier a plutôt évoqué au Devoir une facture oscillant entre 10 et 11 milliards de dollars.
Au sein de l’administration municipale et de l’appareil gouvernemental, les lèvres semblaient être scellées : tout un chacun attendait la mise à jour du maire Bruno Marchand avant de se prononcer.
« Nous allons attendre la sortie de M. Marchand demain matin, a indiqué la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault. S’il y a de nouvelles informations, je pourrai commenter. »
« Le maire Marchand a mentionné que demain, il allait y avoir un point de presse avec certaines informations, a affirmé le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien. On va suivre ça avec beaucoup d’attention. »
Ajuster le projet ?
Lundi, le premier ministre François Legault avait évoqué la possibilité de « peut-être ajuster le projet pour qu’il réponde mieux aux besoins de la population ». Cette annonce survenait quelques jours après la présentation d’un sondage qui montrait l’effritement des opinions favorables au tramway.
Dans le coup de sonde commandé par la Ville de Québec, 36 % des répondants se disaient en faveur du projet avant la répartition des 10 % d’indécis. Il y a un an, un exercice similaire montrait un appui de 42 % au tramway.
Le maire de Québec répète que la Ville planche sur un plan B si le prix attaché aux soumissions s’avère trop élevé au goût des finances publiques. Cet été, l’élu avait mentionné que la Ville pourrait prendre sous son aile une partie de la construction des infrastructures. Les implications d’une telle manoeuvre n’ont toutefois, depuis, jamais été détaillées en public.
Pour le camp solidaire, c’est le gouvernement qui doit porter l’odieux d’une facture qui s’annonce beaucoup plus salée que prévu initialement. « Si la CAQ n’avait pas mis d’eau dans le gaz, on n’en serait pas là, a indiqué le porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois. C’est la responsabilité de la CAQ si les coûts ont augmenté parce que les coûts ont augmenté à cause des délais et c’est la CAQ qui est responsable de ces délais-là. »
Avec François Carabin et Marie-Michèle Sioui