Revitalisation de l'Est de Montréal

Et si la ville taxait davantage les terrains vacants, peut-être ces mêmes propriétaires seraient plus empressés de décontaminer et de développer les terrains, non ?

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C’est sûr

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Terrains de l’Est de Montréal: un plan, mais pas de logements en vue d’ici 2026

Audrey Sanikopoulos


AUDREY SANIKOPOULOS / AGENCE QMI

Des logements ne sont pas encore près de sortir de terre sur les terrains industriels de l’Est de Montréal, a reconnu la ministre de l’Habitation France-Élaine Duranceau, qui compte tout de même proposer un plan d’ici la fin de son mandat en 2026.

«Développer, ça ne se fait pas en trois ans», a-t-elle fait valoir lundi matin.

La ministre était invitée à s’exprimer sur sa vision de l’habitation pour le Grand Montréal lors du Forum stratégique de l’Habitation organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Interrogée sur le développement attendu des terrains dans l’est de la métropole, elle a mentionné que cela ne se fera pas au cours de son mandat.

«Ça va se faire sur une dizaine, quinzaine, vingtaine d’années», a-t-elle évalué.

Selon la ministre, le principal enjeu est la décontamination de ces anciens terrains industriels, ce que confirme aussi la mairesse de Montréal-Est.

«Peut-être que 10 ans c’est beaucoup, mais c’est peut-être réaliste parce que je ne connais pas le niveau de contamination exactement», a jugé Anne St-Laurent.

Au total, 23 millions de pieds carrés de terrain – soit 400 terrains de football- sont en attente d’infrastructures.

«Je veux avoir de l’habitation sur ces terrains-là pour faire un milieu de vie complet», a soutenu l’élue de Montréal-Est, qui espère pouvoir faire doubler sa population de 4400 habitants.

Des terrains déjà décontaminés

Mme St-Laurent a rappelé que certains terrains sont déjà prêts à l’emploi.

C’est notamment le cas pour le projet de pôle logistique «40NetZero», dont la première pelletée de terre est attendue dans les prochains jours. Il en est de même pour le terrain du Groupe C. Laganière sur les anciens terrains de Shell, qui n’attend plus que les infrastructures et les égouts.

La mairesse de la métropole Valérie Plante a aussi insisté sur le fait que la Ville avait «déjà mis plein de morceaux en place» pour la décontamination.

Mme Duranceau s’est engagée à proposer un plan pour revitaliser l’est de la métropole d’ici la fin de son mandat.

«Il faut un élément déclencheur pour partir le bal et donner de la prévisibilité aux investisseurs éventuels qui voudront développer dans ce coin-là», a-t-elle expliqué. «C’est ce sur quoi je travaille dans les prochains mois ou années».

Des routes et du transport en commun

Mmes St-Laurent et Plante sont unanimes: le développement du secteur passe surtout par celui des infrastructures.

«Chose certaine, c’est qu’il y a beaucoup de questions à se poser. Parce que ça va prendre des infrastructures aussi sur ces terrains-là», a indiqué Mme St-Laurent.

Le transport en commun est très attendu dans ce coin de la métropole, notamment avec le projet structurant de l’Est – anciennement connu sous le nom de «REM de l’Est».

Mme St-Laurent attend avec impatience le rapport final de l’Autorité régionale du transport métropolitain (ARTM) qui sera publié à la fin juin. Il doit déterminer le meilleur tracé et s’il y aura ou non une station à Montréal-Est.

«Le projet passe sur la rue Sherbrooke, mais pour moi il ne peut pas que passer, il doit s’arrêter parce que je vais avoir des milliers de travailleurs sur ces terrains-là», a-t-elle déclaré.

https://www.tvanouvelles.ca/2023/06/05/terrains-de-lest-de-montreal-un-plan-mais-pas-de-logements-en-vue-dici-2026

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Il faudra au moins une dizaine d’années pour le développement de l’est de Montréal

Le président-directeur général de la CCMM, Michel Leblanc, la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, et le directeur général de la CMM, Massimo Iezzoni. Photo: Quentin Dufranne / Métro Média

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Quentin Dufranne

5 juin 2023 à 12h38 - Mis à jour 5 juin 2023 à 15h24 4 minutes de lecture

Il faudra attendre une dizaine, une quinzaine, voire une vingtaine d’années avant que l’est de Montréal soit entièrement développé. C’est ce qu’a expliqué ce matin la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, lors de la 17e édition du Forum sur les grands projets de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Dans l’est de la métropole, des terrains totalisant de sept à huit millions de pieds carrés sont disponibles pour des développements. Mais plusieurs enjeux persistent, dont leur décontamination.

«Est-ce qu’un développeur s’en va là ne sachant pas ce qui va arriver avec ça et tout le fardeau de décontamination qui vient avec ça?», se demande la ministre Duranceau. Celle-ci veut donner plus de prévisibilité aux promoteurs face aux délais ralentissant la création de nouvelles unités. «J’en peux plus comment c’est long, tout est long», a-t-elle avoué.

Et pourtant, la ministre de l’Habitation a été plus évasive sur les échéanciers qui poseront les bases du développement de l’est de la métropole.

«Ça ne se fera pas non plus, je pense, dans mon mandat de développer l’entièreté [du secteur]», a-t-elle expliqué. «J’espère que, dans les prochains mois ou années à l’intérieur du mandat, on pourra avoir une idée claire de ce qui peut être fait à cet endroit-là», a-t-elle ajouté.

La mairesse de Montréal-Est, Anne St-Laurent, se réjouit de l’importance accordée par les gouvernements à Montréal-Est, mais ne fait pas le même constat que la ministre Duranceau quant à la superficie des terrains à développer et les échéanciers proposés.

«J’ai 23 millions de pieds carrés à développer à Montréal-Est, explique Anne St-Laurent. Ce n’est pas 10, 20 ans; c’est sûr que ça va être long avant de commencer, on parle des infrastructures et de plein de choses, donc ça va être long avant de commencer, mais au moins la direction va être lancée et on saura où on va se rendre.»

Vision pour l’avenir

Avec sa vision 2050, Montréal-Est prévoit un changement dans l’Est dès cette année. La vision 2050 de la municipalité vise notamment le développement de parcs écoénergétiques, comme le parc industriel 40NetZéro. Anne St-Laurent mentionne aussi le développement des anciens terrains de Shell au Groupe C. Laganière sur une superficie de 2,5 millions de pieds carrés.

«Dans dix ans, les terrains de Laganière auront fini d’être bâtis, car ils seront tous décontaminés, explique Anne St-Laurent. Les autres terrains vont bouger plus vite. Dès qu’on va parler d’infrastructures, ça va y aller.»

La vision de la mairesse Valérie Plante diffère aussi de celle de la ministre Duranceau. Montréal a déjà amorcé des projets pour le développement de ce secteur.

«On a déjà mis plein de morceaux en place», a expliqué Valérie Plante. Elle reconnaît que la décontamination des sols peut allonger les délais et demande aussi une «remise à niveau» des financements de Québec pour les travaux majeurs en matière de réaménagement qui viennent accélérer le développement de Montréal-Est.

En accord

De son côté, le président-directeur général de la CCMM, Michel Leblanc, considère que les délais avancés par la ministre ne sont «pas du tout exagérés» face à un territoire «tellement vaste». Selon lui, le plan de match pour l’habitation que devrait proposer la ministre Duranceau d’ici la fin de son mandat ne peut se faire tant que le dossier du transport collectif dans le secteur n’aura pas avancé.

«Le plan de développement de l’est de l’île en amont d’un plan de REM de l’Est, c’est un exercice qui sera à refaire, dit-il. Le plan va pouvoir se faire que quand on aura une idée très claire que le projet du REM de l’Est va de l’avant avec ses stations et son trajet.»

Questionnée sur les enjeux qui freinent le développement de l’est de la métropole, la ministre Duranceau a reconnu que les coûts de décontamination des terrains font partie de la liste des défis. Un constat que partage le directeur général de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), Massimo Iezzoni.

«Pour le plan de l’Est, c’est important que ça se développe, mais c’est tout le dossier de la décontamination, dit-il. Personne n’en parle, mais l’enjeu, c’est la décontamination.»

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Québec a les yeux sur des terrains de Montréal-Est

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Fitzgibbon participait mardi midi à un évènement de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal où il a annoncé les grandes lignes de son programme de 23 millions, promis lors du dernier budget provincial.

Fort du succès obtenu à Bécancour, où une société d’État contrôle les terrains du parc industriel, le ministre Pierre Fitzgibbon n’exclut pas la possibilité que Québec se porte acquéreur de terrains stratégiques dans l’est de Montréal.

Mis à jour le 14 juin

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André Dubuc
André Dubuc La Presse

« Je n’exclus rien, a confié le ministre en point de presse. Le gouvernement pourrait acheter le terrain d’Esso dans l’Est ou un autre. On n’achètera pas tous les terrains de l’est de Montréal, mais un, deux ou trois peut-être. »

M. Fitzgibbon participait mardi midi à un évènement de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal où il a annoncé les grandes lignes de son programme de 23 millions, promis lors du dernier budget provincial. Les sommes viendront compléter le financement de projets structurants pour l’est de l’île de Montréal. L’appel de projets est actuellement ouvert. Tous sont conviés à déposer leur proposition, incluant l’entreprise privée. C’est la députée d’Anjou–Louis-Riel, Karine Boivin Roy, qui sera responsable de l’enveloppe.

En ce qui concerne l’achat éventuel de terrains industriels, M. Fitzgibbon se dit à l’aise qu’avec les conditions de marché actuelles, le gouvernement puisse acheter un terrain, procéder à sa décontamination en collaboration avec la Ville et le fédéral, y amener les services et le revendre à un utilisateur pour que ce dernier y fasse un investissement stratégique pour l’est de Montréal.

C’est une des premières fois qu’on le mentionne publiquement [la possibilité pour le gouvernement d’acquérir des terrains]. Je ne pense pas que le ministre ait pris un engagement ferme, ceci étant dit. Il dit qu’il est ouvert à l’idée. C’est ce que la Chambre dit publiquement : pour mettre en valeur des terrains dans l’est, il faut une approche beaucoup plus entrepreneuriale.

Jean-Denis Charest, PDG de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal

Le secteur est de l’île de Montréal dispose de près de 9 millions de mètres carrés de terrains industriels disponibles, une rareté dans le marché. Toutefois, ces terrains sont souvent contaminés et dépourvus d’infrastructures. Bref, tout le monde se regarde pour savoir qui va bouger en premier, et le développement se fait attendre.

Le terrain de l’ancienne raffinerie Esso, à Montréal-Est, est dans la ligne de mire de tous. Il fait 700 000 mètres carrés. Il est contaminé et il est situé en plein cœur de la frange à redévelopper, entre les rues Sherbrooke et Notre-Dame. Esso a mandaté un courtier pour le vendre il y a un an déjà.

Croisée à l’évènement, la mairesse de Montréal-Est, Anne St-Laurent, voit aussi cette ouverture d’un bon œil. « Si le gouvernement achète le terrain d’Esso demain matin, moi, je peux commencer à mettre en œuvre la vision qu’on a pour Montréal-Est », a-t-elle commenté.

Dans sa vision de développement d’ici 2050, Montréal-Est veut développer trois nouvelles zones avec ses terrains vacants. La zone au nord de l’autoroute 40 sera consacrée à la logistique. Le territoire compris au sud de l’autoroute 40 et au nord de la rue Sherbrooke deviendrait un technopôle en écologie industrielle. Finalement, la frange située entre la rue Sherbrooke et la rue Notre-Dame, là où se trouve le terrain d’Esso, serait transformée en un quartier intelligent où se côtoient institutions du savoir, logements, industries légères et équipements de loisirs et de divertissement.

Endroit de prédilection

En discussion avec le président de la Chambre mardi midi, le ministre Fitzgibbon a évoqué l’idée de créer une structure virtuelle pour chapeauter le développement dans l’est de Montréal par opposition à la structure juridique qui chapeaute le parc industriel de Bécancour, le site privilégié par Québec pour recevoir les chaînons de la filière des batteries.

« Des sites industriels, il faut en avoir. Il faut des parcs industriels. Au Québec, on n’en a pas tant. À Bécancour, c’est fini. Il va falloir mettre une clôture bientôt. Il n’y a plus de place. On va aller au Saguenay. On va aller probablement en Abitibi pour les mines. L’est de Montréal devient, d’un coup, une place de prédilection. »

Du wagons remplis de kérosène qui passe dans les quartiers résidentiles de Montréal :grimacing:

Bientôt un milliard de litres de kérosène sur rails à Montréal?


iStock
Plus d’un milliard de litres de kérosène devrait être transporté chaque année par des convois de wagons-citernes qui traverseront des quartiers résidentiels de Montréal.

Alexandre Shields
Pôle environnement
7 juillet 2023

Les promoteurs d’un terminal de kérosène destiné essentiellement à l’Ontario veulent lancer sous peu des travaux de construction à Montréal-Est, mais ils doivent encore obtenir des autorisations de la part du gouvernement Legault, a appris Le Devoir. La Ville de Montréal réclame l’abandon du projet, inquiète du passage de milliers de wagons-citernes chaque année dans ses quartiers résidentiels et de l’utilisation d’un pipeline qui a connu plusieurs incidents. Mais Québec le juge « acceptable ».

La Corporation internationale d’avitaillement de Montréal (CIAM), une société détenue par un consortium de compagnies aériennes, entend construire un complexe de stockage et de transbordement de kérosène sur le bord du fleuve Saint-Laurent.

Ce terminal maritime recevrait du carburant pour avions qui serait stocké dans des réservoirs, puis transporté vers l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, notamment, mais surtout vers les aéroports Pearson de Toronto et Macdonald-Cartier d’Ottawa. En tout, 77 % de ce kérosène sera destiné à des aéroports situés en Ontario.

Entre 1,4 et 1,9 milliard de litres de carburant transiterait donc chaque année par ce nouveau complexe industriel de l’est de Montréal, selon les informations inscrites dans le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Le mandat de ce dernier s’est limité à l’analyse du site du terminal en 2018, en excluant le transport d’hydrocarbures qui en résultera.

Or, ce transport implique que d’importants volumes de carburant transitent dans des secteurs densément peuplés de l’île de Montréal. La majorité du kérosène, soit jusqu’à 1,1 milliard de litres, sera chargée dans des wagons-citernes afin d’être acheminée à l’aéroport Pearson. Un total de 10 950 wagons pourrait être nécessaire, ce qui implique plusieurs dizaines de convois chaque année.

Montréal-Est est aux premières loges pour constater les répercussions de ce projet sur son territoire et nous partageons les inquiétudes. Cette infrastructure irait à l’encontre de l’implantation de notre carrefour économique des secteurs de transition.

— Valérie Plante, dans une lettre adressée au ministre Pierre Fitzgibbon

Ces convois de kérosène traverseront l’île de Montréal d’est en ouest, en passant par plusieurs secteurs habités, dont Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Montréal-Nord, Saint-Léonard, Ahuntsic-Cartierville, Lachine, Dorval et Beaconsfield. Dans certains cas, les voies ferrées qu’ils emprunteront passent à quelques mètres de résidences unifamiliales et d’édifices à appartements.

Un total de 568 millions de litres de kérosène par an pourrait aussi emprunter le pipeline Trans-Nord à destination de l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. La majorité de ce carburant devrait être utilisée sur place, mais près de 3000 camions-citernes pourront y être chargés chaque année à destination de l’aéroport Macdonald-Cartier d’Ottawa.

Le pipeline Trans-Nord, construit en bonne partie en 1952, passe par plusieurs secteurs résidentiels de Montréal et de Laval avant d’atteindre l’aéroport de Montréal ; il traverse donc deux fois la rivière des Prairies. Selon les informations fournies au Devoir par la Régie de l’énergie du Canada, ce pipeline a connu 25 « incidents » au Québec depuis 2013 . Tous ces événements concernaient « une exploitation au-delà des tolérances de conception », dont 16 étaient liés à une « surpression » dans la conduite.

Des autorisations manquantes

La CIAM a refusé notre demande d’entrevue, mais nous a transmis une déclaration attribuable à son président, Robert Iasenza, indiquant que la réalisation du projet se poursuit. « Les autorisations requises ont été obtenues et les travaux débuteront dans les prochaines semaines, vers la fin de l’été. »

La CIAM, qui a un mandat actif au registre des lobbyistes afin d’« obtenir les permis requis », n’a toutefois pas encore toutes les autorisations nécessaires à la réalisation de son projet. Même si le gouvernement Legault a signé en juin 2019 un décret en faveur de la construction du terminal, d’autres « autorisations ministérielles » sont nécessaires, confirme au Devoir le ministère de l’Environnement.

Le ministre Benoit Charette doit en fait donner le feu vert à la construction d’un pipeline de sept kilomètres qui permettra de connecter le terminal au pipeline Trans-Nord. Il doit aussi approuver « l’exploitation du terminal, incluant notamment le détail des paramètres d’exploitation, le détail des suivis à réaliser, les exigences particulières liées à la gestion de rejets des effluents et le programme d’entretien et d’exploitation des ouvrages et des équipements destinés à la gestion des eaux de ruissellement », précise le ministère de l’environnement.

Montréal opposée au projet

La Ville de Montréal a clairement affiché son opposition au projet de la CIAM dans une lettre signée par la mairesse Valérie Plante et adressée l’automne dernier au ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

« Montréal-Est est aux premières loges pour constater les répercussions de ce projet sur son territoire et nous partageons les inquiétudes. Cette infrastructure irait à l’encontre de l’implantation de notre carrefour économique des secteurs de transition », peut-on lire dans cette missive obtenue par Le Devoir.

« Alors que la crise climatique s’accentue, il est nécessaire de remettre en question le déploiement d’infrastructures fossiles non essentielles pour notre territoire. L’utilisation des meilleurs terrains de l’est de Montréal, en plein coeur de la future “Silicon Valley” de la transition écologique, à des fins de stockage de carburant pour les aéroports ontariens, constitue une grave erreur », fait valoir la mairesse dans cette lettre envoyée en octobre 2022. Elle ajoute que « le stockage de carburant, l’utilisation intensifiée d’un pipeline dont l’état suscite l’inquiétude et les déplacements de wagons remplis de carburant à travers Montréal ont des impacts négatifs et représentent des risques pour la santé. »

Appelée à réagir, la responsable de l’est de Montréal au comité exécutif de la Ville, Caroline Bourgeois, a réitéré au Devoir les inquiétudes concernant le transport de kérosène sur l’île.

Le cabinet de Pierre Fitzgibbon admet au Devoir qu’« aucune suite n’a été donnée à la lettre », notamment parce que « la demande était largement hors des délais prévus dans le processus d’approbation ». Dans une réponse écrite, on ajoute que le projet « a été approuvé par le conseil des ministres en juin 2019 » à la suite d’une évaluation environnementale, incluant un BAPE. Dans ce contexte, « le projet est acceptable sur le plan environnemental ».

Le cabinet du ministre Benoit Charette partage l’avis du cabinet du ministre Pierre Fitzgibbon.

La CIAM se veut pour sa part rassurante. « Nous travaillons à la mise sur pied d’un comité de liaison qui visera à faciliter les échanges avec la communauté, et qui se réunira avant le début des travaux et tout au long de ceux-ci. Ce comité permettra de poursuivre la collaboration avec les partenaires afin d’assurer le déroulement optimal de la construction et de la mise en opération, ainsi que des retombées économiques pour le milieu », a-t-on indiqué dans une déclaration écrite.

La corporation ajoute que son « étude d’impact » montre une baisse des émissions de gaz à effet de serre du transport terrestre de carburant d’avions, mais aussi que le BAPE « a reconnu la justification du projet » et son emplacement.

HAUSSE DE LA DEMANDE EN KÉROSÈNE

Malgré l’effet incontestable de l’utilisation accrue des énergies fossiles sur le dérèglement du climat planétaire, l’Agence internationale de l’énergie prédit une croissance de la demande mondiale de kérosène sur la période 2022-2028. Cette hausse devrait atteindre 2 millions de barils de pétrole par jour, pour un total de 8,2 millions de barils par jour d’ici 2028. Cela équivaut à près de trois milliards de barils par année. Selon des données publiées en juin par Airbus, la croissance du nombre d’avions dans le monde devrait par ailleurs amener la flotte mondiale à 46 560 appareils d’ici 20 ans, contre 22 880 au début de 2020. Plusieurs projets sont en développement pour réduire l’impact climatique de ce moyen de transport.

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Les partis d’opposition critiquent l’appui de la CAQ au terminal de kérosène de Montréal-Est


Olivier Zuida, Archives Le Devoir
Près de 11 000 wagons-citernes pourraient traverser chaque année Montréal d’est en ouest, en passant par des secteurs résidentiels, pour alimenter uniquement l’aéroport Pearson de Toronto.

Alexandre Shields
Pôle Environnement
16 h 49

Les partis d’opposition critiquent l’appui indéfectible du gouvernement Legault à la construction d’un nouveau terminal de transbordement d’énergie fossile dans l’est de Montréal. Et à l’instar de la Ville de Montréal, les groupes écologistes réclament l’annulation du projet, qui impliquera le passage de milliers de wagons de kérosène dans des secteurs résidentiels.

Le Devoir révélait ce jeudi que la Corporation internationale d’avitaillement de Montréal (CIAM) doit encore obtenir des autorisations de la part du gouvernement Legault avant de commencer les travaux de son terminal maritime de kérosène. La majorité du carburant d’avion stocké sur place sera ensuite expédiée par train, par pipeline et par camion vers deux aéroports de l’Ontario.

Inquiète des risques liés à ce transport et jugeant que ce terminal va à l’encontre de la transition énergétique, la Ville de Montréal a demandé au gouvernement de fermer la porte au projet.

Québec solidaire est du même avis. « Construire encore une infrastructure pour maintenir l’industrie du pétrole florissante, ça nous éloigne de ce qui devrait être notre plus grand objectif : tout mettre en place pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050 », a fait valoir vendredi la députée Manon Massé.

Le Parti québécois a pour sa part réclamé un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), et ce, en incluant le transport de kérosène sur le territoire de la province. Le BAPE a déjà analysé le projet en 2018, mais en excluant tout le volet du transport de carburant qui en découlera.

Selon les données disponibles, près de 11 000 wagons-citernes pourraient traverser chaque année Montréal d’est en ouest, en passant par des secteurs résidentiels, pour alimenter uniquement l’aéroport Pearson de Toronto. Un total de 568 millions de litres pourraient aussi être acheminés à l’aéroport Montréal-Trudeau par le pipeline Trans-Nord, qui a connu 25 « incidents » depuis 2013. De là, près de 3000 camions-citernes pourront être chargés chaque année à destination de l’aéroport Macdonald-Cartier d’Ottawa.

« Il est à se demander si l’est de Montréal est le meilleur endroit pour accueillir ces infrastructures, alors que la majorité du kérosène s’en va en Ontario », a aussi fait valoir la porte-parole nationale du Parti Québécois, Méganne Perry Mélançon. « Ce projet manque d’acceptabilité sociale notamment auprès des instances de la Ville et va à l’encontre de l’implantation de leur carrefour économique des secteurs de transition. »

« Préoccupant »

« Comme bon nombre de nos concitoyens de Montréal, nous sommes inquiets face à ce projet. Il est très préoccupant de penser que 11 000 wagons de kérosène de plus vont traverser des quartiers résidentiels », a souligné pour sa part la porte-parole de l’opposition officielle pour la Métropole, Filomena Rotiroti. Le Parti libéral du Québec a aussi évoqué la nécessité de s’assurer de l’« acceptabilité sociale » du projet avant de l’autoriser, mais aussi que « les garanties nécessaires pour la protection des résidences, des cours d’eau et des sols » seront au rendez-vous.

Directrice générale du Réseau action climat Canada, Caroline Brouillette estime que la construction de ce genre d’infrastructure contribuera à l’aggravation de la crise climatique. « Comme signataire du traité pour la non-prolifération des énergies fossiles, Montréal devrait plutôt réfléchir et amorcer une transition juste pour le secteur des raffineries sur son territoire », insiste-t-elle.

« Dix ans après la tragédie de Lac-Mégantic, il est aberrant de voir un gouvernement choisir d’exposer des zones densément peuplées de l’île de Montréal à des risques considérables », ajoute Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d’Équiterre.

Est-ce que le projet est cohérent avec les objectifs climatiques du Québec ? Le cabinet du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, n’a pas répondu directement à notre question.

« Un décret dans ce dossier a été approuvé par le conseil des ministres en juin 2019. Cette décision faite à la suite d’un rapport du BAPE déposé en mai 2018 et d’un rapport d’analyse du ministère de l’Environnement produit en avril 2019 permet de conclure que le projet a franchi toutes les étapes de recevabilité », a toutefois indiqué le bureau du ministre Charette dans une déclaration écrite.

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La Caisse de dépôt a l’œil sur le terrain d’Esso à Montréal-Est

PHOTO YVES TREMBLAY, LES YEUX DU CIEL

La Caisse de dépôt et placement du Québec montre de l’intérêt pour cet ancien terrain d’Esso (espace vide au centre de la photo) à Montréal-Est.

Un jeudi sur deux, La Presse propose un retour sur ce qui retient l’attention dans le domaine de l’immobilier résidentiel et commercial.

Publié à 0h54 Mis à jour à 6h00

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André Dubuc
André Dubuc La Presse

L’immense terrain appartenant à la société Imperial Oil suscite l’intérêt d’Ivanhoé Cambridge, filiale immobilière de la Caisse de dépôt, a appris La Presse.

« Ivanhoé Cambridge fait partie des gens intéressés par le terrain », a fait savoir à La Presse Élise Proulx, sa cheffe du développement économique au Québec. « Le gouvernement du Québec a des discussions avec le vendeur », a-t-elle ajouté, dans le cadre d’un entretien.

Ces propos s’ajoutent à ceux tenus en juin par le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, en marge d’un évènement tenu par la Chambre de commerce de l’est de Montréal. « Je n’exclus rien, avait-il alors confié en point de presse. Le gouvernement pourrait acheter le terrain d’Esso dans l’Est ou un autre. »

Lisez l’article « Québec a les yeux sur des terrains de Montréal-Est »

Esso, qui a fermé sa raffinerie de Montréal-Est dans les années 1980, a mis en vente les lots contaminés en mai de l’an dernier en donnant le mandat à l’agence Cushman & Wakefield. Le mandat est toujours en cours, confirme L’Impériale, par courriel. Lié par une entente de confidentialité, Cushman & Wakefield n’a pas pu répondre à nos questions.

Au Québec, Ivanhoé cherche à investir dans des projets structurants susceptibles d’avoir un impact pour les collectivités locales.

À titre d’exemple, la filiale de la Caisse participe à la construction d’Haleco, un projet de développement à usage mixte (résidentiel, commercial et bureaux) comprenant 327 logements, dont 40 communautaires, situé dans la Cité du multimédia, près du Vieux-Montréal.

Dernièrement, la société immobilière a annoncé qu’elle analysait la possibilité d’aménager des logements étudiants sur une partie des terrains de l’ancien hôpital Royal Victoria, près de l’Université McGill.

L’achat éventuel du terrain de 715 000 mètres carrés (7,7 millions de pieds carrés), situé entre les rues Sherbrooke et Notre-Dame, cadrerait à merveille avec l’objectif d’Ivanhoé d’investir dans des projets structurants, puisque son redéveloppement est au cœur de la stratégie de réaménagement urbain mise de l’avant par la mairesse de Montréal-Est.

« Je le souhaite sincèrement, je le souhaite de tout mon cœur [que Québec ou la Caisse de dépôt achète le terrain], confie la mairesse Anne St-Laurent au téléphone. Mais je ne suis pas dans le secret des dieux, je n’ai pas d’informations à vous donner. C’est les vacances. D’après moi, s’il y a quelque chose, on va peut-être entendre parler de quelque chose plus à l’automne. »

Dans les derniers mois, le patron de la Société de développement Angus, Christian Yaccarini, a répété que l’acquisition par Québec du terrain d’Esso représentait une condition essentielle, selon lui, à son développement constructif et intelligent pour l’est de Montréal.

Angus est un acteur important de l’Est. On lui doit le réaménagement réussi des anciens ateliers ferroviaires Angus de la rue Rachel, dans le quartier Rosemont.

Selon le plan stratégique Vision 2050 de la Ville de Montréal-Est, le terrain d’Esso serait transformé en un quartier intelligent où se côtoieraient établissements de savoir, logements, industries légères et équipements de loisirs et de divertissement. Toujours selon cette vision, la population de Montréal-Est doublerait à 8000 personnes.

Lisez l’article « Un pôle logistique verra le jour à Montréal-Est »

Gad Bitton achète les bureaux de l’assureur Wawanesa

L’homme d’affaires Gad Bitton paie 20,5 millions pour acquérir l’immeuble de bureaux logeant l’assureur de dommages Wawanesa, sur le boulevard Décarie, à Montréal.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

L’homme d’affaires Gad Bitton paie 20,5 millions pour acquérir l’immeuble de bureaux logeant l’assureur de dommages Wawanesa, sur le boulevard Décarie, à Montréal.

M. Bitton est le propriétaire de l’entreprise de location de voitures de prestige Holland Leasing, voisin de Wawanesa. Dans les dernières années, l’entrepreneur a multiplié les investissements immobiliers. Il a notamment acquis l’édifice Aldred, dans le Vieux-Montréal, l’hôtel Vogue, rue de la Montagne, et, plus récemment, le circuit automobile de Mont-Tremblant.

Le bâtiment de 5600 mètres carrés (environ 60 000 pieds carrés) sis au 8585, boulevard Décarie, a été initialement construit en 1953, puis rebâti en plus grand en 1997 par le promoteur Broccolini. Le terrain sur lequel repose l’édifice a une superficie de 10 900 m⁠2 (117 000 pi⁠2). Le lot est situé à quelques minutes de marche du métro De la Savane et à proximité du futur centre de divertissement Royalmount.

M. Bitton a acquis la propriété en vue de démolir l’immeuble de bureaux. « Dans les deux prochaines années, on va décider quel type de développement on veut y faire, explique-t-il au téléphone. C’est sûr qu’il s’agira d’un projet à usage mixte. Le zonage en place est très flexible. » Il y aura un composant résidentiel haut de gamme. L’acheteur y voit un potentiel de 280 logements.

« Dans les cinq prochaines années, on va créer un développement unique. On va peut-être attendre la fin de la construction de Royalmount pour mieux évaluer les besoins du secteur », ajoute-t-il.

Dans l’intervalle, Wawanesa reste locataire et occupe environ un sixième du bâtiment. Selon M. Bitton, le télétravail a diminué les besoins de bureaux de l’assureur.

Selon les rapports déposés auprès de l’Autorité des marchés financiers, les affaires de Wawanesa sont en décroissance au Québec. Sa part de marché en assurance automobile a reculé de 2,2 % à 1 % du marché, entre 2004 et 2022.

La transaction s’est réalisée avec le concours de l’équipe de Lloyd Cooper de l’agence Cushman & Wakefield.

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Dans un portrait de la mairesse d’arrondissement Laurence Lavigne-Lalonde dans Le Devoir, elle laisse entendre que le secteur de la carrière Francon sera amélioré dans la deuxième partie de son mandat. On sait que la Ville envisageait d’y installer un nouveau clos de voirie pour la machinerie lourde de l’arrondissement jusqu’à tout récemment. De son côté, la table de quartier Vivre Saint-Michel en santé souhaite y voir du logement, une passerelle, une ferme urbaine et des espaces verts. https://www.ledevoir.com/societe/798658/villeray-saint-michel-parc-extension-tempete-sujet-pistes-cyclables-montreal?

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Un boisé rasé dans un secteur en mutation à Montréal

Le secteur l’Assomption, dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, est en profonde transformation, et cela saute aux yeux dès que l’on sort de la station de métro l’Assomption. « [On voit des] poussées impressionnantes de grandes tours de 12 étages pour du logement », témoigne la citoyenne et militante Anaïs Houde. L’idée initiale était de construire des résidences pour personnes âgées, mais le plan a changé pour finalement densifier le secteur et inciter la population à utiliser davantage le transport en commun. De bonnes prémices, selon elle, mais elle déplore que cela se soit fait en détruisant un boisé du secteur.

TERRAINS D’ESSO : UNE ENTENTE D’ICI 12 MOIS SELON PIERRE FITZGIBBON


Le ministre Pierre Fitzgibbon, dans ses bureaux au centre-ville de Montréal (EMM)

André Bérubé

Fidèle à la tradition de notre dossier annuel « Est en développement », nous avons rencontré cette semaine le ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Pierre Fitzgibbon, question de faire le bilan des principaux chantiers pilotés par Québec dans l’est de Montréal.

Même s’il affirme d’emblée « souhaiter toujours que le développement territorial aille plus vite », le ministre se dit néanmoins satisfait des progrès réalisés dans l’est de Montréal au cours de la dernière année. « Quand on regarde de plus près ce qui a été annoncé depuis un an, ou ce qui avance, je pense qu’on peut dire qu’il y a des progrès pour l’est de Montréal. Le prolongement de la ligne bleue est maintenant en exécution; mon collègue Christian Dubé a confirmé que l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont sera reconstruit en une seule phase avec 720 lits; la zone d’innovation projetée en santé semble vouloir se concrétiser; le prolongement du SRB Pie-IX est en exécution jusqu’à Notre-Dame; les appels d’offres pour le mini-hôpital dans l’est devraient être lancés bientôt; et le fonds de 23 M $ pour appuyer des projets locaux dans l’est est maintenant lancé. C’est quand même positif comme bilan selon moi », affirme Pierre Fitzgibbon.

Ce dernier enchaîne rapidement avec d’autres exemples « de bonnes nouvelles pour l’est ces derniers mois ». Il cite notamment la modernisation annoncée de l’immense usine de Sucre Lantic dans Hochelaga-Maisonneuve; l’inauguration des nouvelles installations de l’Institut de cardiologie de Montréal; la volonté annoncée du gouvernement d’aller en appel d’offres pour le remplacement du toit du Stade olympique; l’ouverture officielle de l’école spécialisée Irénée-Lussier; le début de la construction d’une première Maison des ainés sur le territoire; et l’avancement du dossier des terrains disponibles dans l’est (NDLR : les terrains d’Esso).

La clef demeure le transport structurant

Pierre Fitzgibbon est d’avis que le développement des grandes zones industrielles de l’est, vestiges surtout des pétrolières et des anciennes fonderies, est utopique sans la mise en place d’un réseau structurant de transport. Mais il est tout aussi utopique « de penser que le gouvernement peut débloquer un budget de 36 G $ pour réaliser un tel projet », dit-il, faisant référence à l’évaluation de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) pour un « REM de l’est 2.0 ». Le projet a donc été reculé à la case départ il y a quelques mois par le gouvernement, qui a invité les instances impliquées (incluant le ministère des Transports) à refaire leurs devoirs afin de présenter, d’ici le printemps prochain dit-on, un nouveau projet plus « réaliste ».

Mais réseau de transport structurant il y aura, rassure le ministre : « Le premier ministre Legault, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, et moi-même avons été clairs, il faut bâtir un réseau de transport structurant dans l’est de Montréal, et tout le conseil des ministres est également d’accord. C’est le morceau dur requis pour améliorer la mobilité des résidents et des travailleurs de l’est et développer le territoire. S’il n’y a pas un tel réseau, c’est bien sympathique, l’est de Montréal, mais il ne se passera pas grand-chose en termes de développement », soutient Pierre Fitzgibbon.

Esso et Québec seraient sur le point de s’entendre

Afin de s’assurer que les millions de pieds carrés laissés en friche par Esso à Montréal-Est ne fassent pas l’objet d’un développement qui s’éloignerait des visées d’avenir de Montréal-Est, de la Ville de Montréal et de Québec pour ce secteur industriel stratégique, le gouvernement Legault négocie depuis au moins un an avec la pétrolière pour mettre la main sur une partie des terrains présentement en vente. L’objectif serait de décontaminer ce grand espace et de le rendre éventuellement prêt à accueillir des projets. « Je pense qu’Esso n’était pas pressé de vendre, pour diverses raisons, mais je peux dire que nous sommes maintenant rendus assez loin dans les négociations. D’après moi, on devrait annoncer une entente d’ici 12 mois », avance le ministre.

Ce dernier n’a toutefois jamais eu de craintes, dit-il, quant au danger de voir s’installer des entreprises qui ne seraient pas les bienvenues aux yeux des instances publiques. « C’est sûr que ces terrains suscitent beaucoup d’intérêt, mais qui va acheter des sites contaminés de cette ampleur, qui sont peu ou pas desservis par des infrastructures publiques, pour faire un projet dont les villes et Québec ne veulent pas? Je ne vois pas comment on pourrait nous contourner. Mais c’est certain que si on devient propriétaire de ce terrain, c’est plus facile d’être le maître du jeu dès le départ pour le développer de façon concertée avec Montréal-Est et la Ville de Montréal. » Lorsqu’on lui rappelle qu’il y a quelques années à peine, Ray-Mont Logistiques a réussi à s’installer dans le secteur industriel adjacent (Assomption Sud) au grand dam de groupes de citoyens et d’élus de tout palier gouvernemental, le ministre affirme qu’une telle situation aujourd’hui serait très surprenante, puisque les deux villes sont aujourd’hui beaucoup mieux outillées pour faire face à une telle situation, notamment grâce à leur nouveau plan directeur respectif pour le développement des secteurs industriels dans cette zone stratégique.

Peut-on alors comparer cette portion de l’est de Montréal à un éventuel territoire à développer selon le modèle de Bécancour, qui accueille aujourd’hui la filière des batteries électriques? « La réponse est oui, dans le sens où des terrains qui sont prêts à construire, avec une thématique industrielle, un écosystème bien défini, des terrains qui donnent accès à l’électricité, à un bassin d’employés qualifiés, à l’eau, aux principaux axes de transport, il n’y en a pas beaucoup. L’est de Montréal a tout ça, mais il y a du travail à faire. Ça prend un réseau de transport structurant, et il faut s’occuper des terrains et des infrastructures », affirme Pierre Fitzgibbon. Comme industries qu’il serait envisageable de voir atterrir dans ce secteur de l’est montréalais, le ministre cite le recyclage, la logistique de haut niveau, l’économie circulaire… mais il n’ose pas trop s’avancer sur le sujet pour l’instant : « Il ne faut pas être trop dogmatique non plus avec ça. Moi, je crois qu’une thématique bien ciblée et bien pensée peut grandement aider à développer une zone industrielle, mais ce n’est pas non plus une fin en soi. Ça peut être autre chose aussi comme pôle ou secteur d’activités à mettre de l’avant. On n’est pas encore rendu là à mon avis, mais il y a des thématiques qui semblent s’imposer naturellement dans ce secteur de l’est de Montréal. »

Zone d’innovation santé : près du but

Des acteurs majeurs dans l’est de Montréal travaillent sur un grand projet de zone d’innovation en santé depuis un peu plus de deux ans, ce qui pourrait amener des centaines de millions de dollars d’investissements publics et privés sur le territoire. Le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, l’Institut de cardiologie de Montréal et la Société de développement Angus, notamment, ont déposé un projet au gouvernement Legault pour que l’est devienne un pôle d’excellence internationale en santé personnalisée qui inclut deux grandes thématiques : la thérapie cellulaire et la pharmacogénomique (voir entrevue récente d’EST MÉDIA Montréal avec le PDG du CIUSSS).

Selon Pierre Fitzgibbon, il manquerait peu de choses pour que le gouvernement annonce bientôt son intérêt à aller de l’avant avec cette zone d’innovation. « On y est presque. Je pense qu’on a fait la démonstration que nous avons l’expertise nécessaire en recherche et en médecine clinique. Nous avons aussi l’expertise en intelligence artificielle (IA) qui va jouer un rôle important dans ce créneau. Et maintenant, on voit que le secteur privé s’intéresse au projet, ce qui manquait quelque peu au départ. C’est donc un projet qui demande encore d’aligner quelques astres, mais nous arrivons près du but », soutient le ministre.

Fonds de 23 M $ : des intéressés se manifestent

Au moins une dizaine de projets auraient déjà été déposés dans le cadre du nouveau fonds de 23 M $ lancé récemment par Québec pour appuyer la revitalisation de l’est de Montréal. Le gouvernement cherche ainsi à soutenir, d’ici le 31 mars 2026, des projets qui favoriseront l’attractivité et la vitalité de l’est de Montréal par l’amélioration des milieux de vie. « Complémentaires aux grands projets de transport collectif et à la requalification des secteurs industriels, les projets soutenus contribueront à attirer des investissements, des entreprises, des travailleurs et des familles dans l’est de la métropole, tout en améliorant la qualité de vie des citoyennes et citoyens », peut-on lire sur la page web dédiée à cette mesure d’aide financière.

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Selon Pierre Fitzgibbon, ce programme fonctionne bien jusqu’à présent puisque les projets commencent à être déposés sur une base régulière et certains suscitent déjà beaucoup d’intérêt. « Il est même fort possible que nous soyons en mesure d’annoncer officiellement notre aide à un premier projet dès le 13 novembre, lors du Sommet de l’Est. Nous avons annoncé un fonds de 23 M $, mais j’aimerais dire à toutes les organisations qui ont des projets novateurs dans l’est : allez-y, déposez-les! Si les projets sont porteurs et qu’il manque des sous, on va en rajouter. » Pour en savoir plus sur cet appel à projets, cliquez ici.

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Pour le boisé rasé, je trouve ca d’une excessive tristesse. Je n’ai absolument rien contre le développement urbain et j’ai des profonds questionnements sur des luttes contre des projets ( exemple Ray Mont logistics qui s"installe sur un terrain contaminés prêt du port). Mais ce secteur de l’Assomption est rempli de stationnement vide et d’usine qui prennent trop de place( exemple celle de Coca-Cola qui n’a qu’un ou deux étages, on peut pas essayer d"être plus efficace avec les espaces qu’on a?

Pour le dossier Ray mont ce que je suis en total accord avec les opposants c’est la préservation du boisé Steinberg. C’est une ressource excessivement rare dans l’Est.

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Sommet de l’Est Des annonces d’au moins 500 millions attendues

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Quelque 700 participants se déplaceront au Stade olympique lundi dans le cadre du Sommet de l’Est.

Plus de 600 participants se déplaceront au Stade olympique lundi dans le cadre du Sommet de l’Est, l’aboutissement d’une démarche lancée plus tôt cette année pour stimuler le développement économique de la portion est du territoire de l’île de Montréal, longtemps mal-aimée.

Publié à 1h23 Mis à jour à 7h00

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André Dubuc
André Dubuc La Presse

« Je m’attends pour l’occasion à plus de 500 millions d’engagements annoncés pour l’Est de Montréal », avance Jean-Denis Charest, PDG de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, organisme au cœur de l’initiative D’est en Est.

« Notre objectif, lorsqu’on a lancé au printemps le mouvement qui regroupe neuf partenaires, ajoute M. Charest, c’est faire un appel à l’action et à la mobilisation des forces vives de la société civile pour qu’elles mettent de l’avant des projets qui contribueraient à la revitalisation du territoire. On lance aussi un appel à l’action aux trois paliers de gouvernement pour qu’ils se mobilisent. »

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Jean-Denis Charest, PDG de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal

Les ministres provinciaux Pierre Fitzgibbon, France-Élaine Duranceau et Chantal Rouleau sont attendus à l’évènement. Le fédéral n’est pas en reste. Les ministres Steven Guilbeault, Soraya Martinez Ferrada et Pablo Rodriguez seront présents. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, et celle de Montréal-Est, Anne St-Laurent, sont aussi au programme.

« Le Sommet de l’Est va être le moment où on va dévoiler les différents engagements qui ont été pris par les signataires du pacte pour l’Est », dit Jean-Denis Charest, qui s’attend à voir près d’une cinquantaine d’engagements en provenance de la société civile ; en sus, des annonces sont attendues de la part des trois ordres de gouvernement.

Impatients, certains partenaires ont déjà rendus public leur investissement.

Corporation Mainbourg et ses partenaires financiers, dont le gouvernement du Québec, la Ville de Montréal, Desjardins, New Market Fund et la Fondation Chagnon, ont annoncé l’acquisition des 720 logements des 8 immeubles du Domaine La Rousselière, à Pointe-aux-Trembles, qui passent ainsi sous le contrôle d’un organisme à but non lucratif. Le coût de cette transaction est de plus de 120 millions de dollars.

Aussi, les ministres Guilbeault (Environnement) et Martinez Ferrada (Tourisme) allongent 8 millions pour la protection d’espaces verts et pour l’acquisition de terrains, par la Ville de Montréal, dans le secteur Assomption Sud–Longue-Pointe situé dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault

Fin octobre, Éco Entreprises Québec et Matrec ont lancé les travaux du futur centre de tri des matières recyclables de l’est de l’île de Montréal. Sucre Lantic et le Collège de Maisonneuve ont aussi déjà fait des annonces.

Notre objectif est de lancer le message que la revitalisation de l’Est de Montréal, ça se passe maintenant et que c’est la plus grande opportunité des 10 à 20 prochaines années.

Jean-Denis Charest, PDG de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal

Rien de prévu pour le REM de l’Est

Malheureusement, une décision au sujet du réseau structurant de transport collectif pour l’Est de Montréal, élément essentiel à l’envol de son économie, ne figure pas au programme.

« Vous avez vu que l’ARTM [l’instance responsable] a dû repousser son rapport de quelques semaines, donc je ne m’attends pas à ce qu’on règle tout au sommet, explique M. Charest. On s’attend à apprendre, au moins minimalement, où on en est rendu par rapport à la planification du REM de l’Est, mais je vais laisser les gouvernements répondre aux questions. »

Intéressant que l’étude du PSE, dont le nom ne semble pas coller du tout par rapport à son prédécesseur, arrive après ce sommet, comme s’il voulait l’éviter. De ce fait il en diminue son efficacité, car c’est un élément critique qui contribue à celle-ci qui manque.

On aurait pas pu repousser ce sommet pour après le rapport?

Sommet de l’est de Montréal | Québec prend en charge la décontamination des terrains industriels dans l’Est


PHOTO YVES TREMBLAY, ARCHIVES LES YEUX DU CIEL
La nouvelle société créée par Québec fera l’acquisition de l’ancien terrain d’Esso (espace vide au centre de la photo) dans l’est de Montréal.

Le gouvernement du Québec veut reproduire dans l’est de Montréal le succès obtenu avec le parc industriel provincial de Bécancour.

Publié à 12h18
André Dubuc
LA PRESSE

Il crée la Société de mise en valeur des terrains dans l’est de Montréal pour acquérir, décontaminer et revendre les terrains industriels contaminés.

La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, et le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, ministre responsable du Développement économique régional et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Pierre Fitzgibbon, en ont fait l’annonce lundi matin en marge du Sommet de l’Est.

Québec, par le truchement d’Investissement Québec, met 100 millions, tandis que la gestion de la société est confiée à Fondaction.

« La Ville de Montréal a bénéficié d’une enveloppe de 100 millions pour décontaminer et réhabiliter les terrains dans le secteur est de la ville, a souligné le ministre Fitzgibbon, en conférence de presse. Peu de propriétaires à ce jour ont pu se prévaloir du programme. Il faut donc y mettre les bouchées doubles. On avait aussi promis un deuxième 100 millions, le voici. Et si on doit ajouter d’autre capital dans la société, on sera au rendez-vous. »

Le but du gouvernement est de livrer aux industriels des terrains prêts à être construits. « L’expérience de Bécancour en est une preuve, a insisté le ministre. On va prévoir les infrastructures nécessaires pour recevoir des projets économiques d’envergure. »


PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE
Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon

Les premiers efforts seront concentrés sur l’immense terrain d’au moins 650 000 mètres carrés, propriété de la pétrolière Esso, situé à Montréal-Est. De par sa taille et sa localisation entre Sherbrooke et Notre-Dame, sa revitalisation est essentielle au réaménagement de l’est du territoire.

« C’est une annonce qui a le potentiel de changer le visage de l’est de Montréal et de redonner à ce secteur les moyens nécessaires pour qu’il sorte de son passé lourdement industriel et qu’il se développe à son plein potentiel », a dit pour sa part la ministre France-Élaine Duranceau, à la même occasion.


Le communiqué officiel du Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Développer le plein potentiel de l’Est de Montréal - 100 M$ pour la création d’une société de mise en valeur de terrains industriels

NOUVELLES FOURNIES PAR Cabinet du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et ministre responsable du Développement économique régional

13 nov, 2023, 07:50 ET

MONTRÉAL, le 13 nov. 2023 /CNW/ - Le gouvernement du Québec appuie la création de la Société de mise en valeur de terrains dans l’Est de Montréal (SMTEM) en investissant un montant de 100 millions de dollars par l’entremise d’Investissement Québec. Le projet vise l’acquisition, la mise en valeur et la gestion de terrains industriels et d’actifs connexes dans ce secteur de l’île de Montréal.

La ministre responsable de l’Habitation, Mme France-Élaine Duranceau, et le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, ministre responsable du Développement économique régional et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, M. Pierre Fitzgibbon, en ont fait l’annonce aujourd’hui en marge du Sommet de l’Est de Montréal.

La Société, issue d’un partenariat stratégique avec Fondaction, travaillera directement à la réhabilitation des terrains contaminés à fort potentiel économique. L’argent investi par le gouvernement servira à acheter des terrains ainsi qu’à réaliser les études et les travaux de décontamination requis en collaboration avec la Ville de Montréal et la Ville de Montréal-Est.

Citations :

« La Société verra à convenir d’une planification concertée pour les terrains acquis, qui tiendra compte de la vision des parties prenantes. On pourra ainsi prévoir les infrastructures nécessaires pour recevoir des projets économiques et créer des milieux de vie à la hauteur des ambitions des gens de l’Est. »

France-Élaine Duranceau, ministre responsable de l’Habitation

« La décontamination et la mise en valeur de terrains industriels dans l’Est de Montréal sont des conditions essentielles pour revitaliser ce territoire stratégique. Aujourd’hui, on se donne les moyens pour développer l’Est à son plein potentiel. »

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, ministre responsable du Développement économique régional et m inistre responsable de la Métropole et de la région de Montréal

« Avec la création de cette société, le développement de l’Est de l’île entre dans une nouvelle ère. On se donne les moyens pour favoriser l’essor de ce secteur, assurer la croissance économique de la métropole et, ultimement, rehausser la qualité de vie des citoyens. »

Karine Boivin Roy, députée d’Anjou-Louis-Riel

« Il est essentiel de mettre en place les conditions favorables au développement durable de ce territoire, en intégrant les dimensions économiques, sociales et environnementales dans chacun de nos choix. Fondaction est engagé dans l’Est de Montréal depuis de nombreuses années et continuera de travailler avec la même intention, c’est-à-dire de faire les bonnes choses et de les faire de la bonne façon. »

Geneviève Morin, présidente-directrice générale de Fondaction

Faits saillants :

  • Au printemps 2019, la Ville de Montréal a bénéficié d’une enveloppe de 100 millions de dollars pour la mise en place d’un programme de subvention pour la réhabilitation de terrains contaminés dans l’Est de Montréal. L’investissement dans la création de la SMTEM vient compléter l’engagement du gouvernement du Québec de consacrer 200 millions de dollars au développement de ce secteur de l’île.
  • Investissement Québec sera d’abord l’unique commanditaire de la SMTEM. Fondaction Gestion d’actifs agira comme commandité.
  • Le montant de 100 millions de dollars sera investi sous forme de parts de société en commandite.

Plus d’info dans l’article de Radio-Canada

Québec ajoute 100 millions pour nettoyer des terrains industriels de l’est de Montréal

Des pelles mécaniques à l'œuvre.
Des opérations de décontamination des sols sont en cours depuis 2020 sur d’anciens terrains industriels de l’est de Montréal.
PHOTO : RADIO-CANADA / JULIE MARCEAU

Stéphane Bordeleau
Publié à 12 h 40 HNE
Mis à jour à 13 h 15 HNE

Le gouvernement du Québec injecte 100 millions de dollars dans la création de la Société de mise en valeur de terrains dans l’Est de Montréal (SMTEM) en marge du Sommet de l’Est, qui se déroule lundi au Stade olympique.

Cette nouvelle entité, qui sera financée par l’entremise d’Investissement Québec, aura pour mandat de faire l’acquisition de terrains industriels et d’actifs connexes dans l’est de Montréal, afin de les nettoyer et de les revaloriser pour stimuler le développement de cette partie de l’île qui stagne depuis des décennies.

La SMTEMqui agira en partenariat avec Fondaction Gestion d’actifs travaillera directement à la réhabilitation des terrains contaminés à fort potentiel économique, explique le cabinet du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, dans un communiqué.

Il s’agira en fait d’une société en commandite dont le principal et seul commanditaire pour le moment sera Investissement Québec, alors que Fondaction sera chargé de diriger la SMTEM à titre de commandité, peut-on lire dans le document.

Les 100 millions de dollars annoncés aujourd’hui seront versés sous forme de parts dans cette nouvelle société en commandite.

L’argent investi par le gouvernement servira à acheter des terrains ainsi qu’à réaliser les études et les travaux de décontamination requis en collaboration avec la Ville de Montréal et la Ville de Montréal-Est.

Une citation de Cabinet du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

À la Ville de Montréal, on se réjouit de la création de la SMTEM dans la mesure où les pouvoirs des autorités municipales sont limités face aux entreprises qui ont pollué ces terrains.

L’intention, elle est là, elle est excellente, se réjouit Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles […] Il y a des limites à ce qu’une ville peut faire. De ce que la Ville peut payer pour la décontamination, par exemple, de terrains de pollueurs qui ont pollué eux-mêmes ces terrains-là.

Cet investissement de Québec porte à 275 millions de dollars les sommes investies par le gouvernement Legault pour la décontamination de terrains dans l’est de Montréal.

Une première enveloppe de 75 millions de dollars avait été versée à cette fin par le gouvernement Legault en 2018. Suivie d’un investissement de 100 millions de dollars supplémentaires en 2019, notamment pour décontaminer 4 millions de pieds carrés de sols sur 9 terrains municipaux.

Lourdeur administrative

Or, en dépit de tous ces fonds publics investis, de nombreux promoteurs se plaignent des délais interminables autant à Québec qu’à la Ville de Montréal avant que les autorisations, les permis et l’argent ne soient libérés.

Cette attente décourage les investisseurs, qui quittent la table ou qui renoncent avant même la levée de terre des projets.

Selon une demande d’accès à l’information faite par l’opposition officielle à la Ville de Montréal, seulement un million de dollars des 100 millions obtenus en 2019 auraient été dépensés à ce jour par la Ville dans le cadre de ces subventions.

La Ville de Montréal rétorque qu’elle s’est engagée à dépenser environ 56 millions de dollars même si les projets ne sont pas encore sortis de terre.

Des efforts et temps

Devenue l’une des principales zones industrielles du Québec au début des années 1900, l’est de Montréal abrite une raffinerie, des complexes pétrochimiques et de l’industrie lourde, en plus d’être bordée au sud par les terminaux du port de Montréal sur une bonne partie de sa longueur.

Installations de Chimie Parachem à Montréal-Est.
Des installations pétrochimiques de l’est de Montréal.
PHOTO : ISTOCK

Mais le secteur comporte aussi de vastes zones résidentielles et des espaces verts que les pouvoirs publics promettent depuis des années de mettre en valeur en transformant notamment les anciens secteurs industriels en zones habitables.

Ce défi n’est pas une mince affaire compte tenu des traces profondes qu’a laissées un siècle d’activité industrielle intense sur ce territoire.

Dépourvu de système de transport en commun rapide et moderne à l’est du métro Honoré-Beaugrand, l’est de Montréal peine à se développer, et ce, même si environ 10 % de la population du Québec y habite.

L’espérance de vie des citoyens qui habitent certains quartiers de l’est de Montréal est jusqu’à neuf années inférieure à celle des citoyens de l’ouest de l’île, selon des données publiées en 2016 par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Coup d’envoi du Sommet de l’Est

C’est dans l’intention de donner un coup de fouet aux efforts de revitalisation futurs et en cours que la ministre fédérale responsable de l’Agence de développement économique et députée de Hochelaga, Soraya Martinez-Ferrada, a lancé le Sommet de l’Est qui se déroule toute la journée au Stade olympique de Montréal.

Plusieurs ministres fédéraux, dont Steven Guilbeault (Environnement) et Pablo Rodriguez (Transports), ainsi que plusieurs de leurs collègues du gouvernement du Québec, dont Pierre Ftizgibbon (Économie), France-Élaine Duranceau (Habitation) et Chantal Rouleau (Solidarité sociale), prendront part à l’événement aux côtés de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et d’Anne St-Laurent, mairesse de la Ville de Montréal-Est.

Soraya Martinez-Ferrada.
La députée fédérale d’Hochelaga, Soraya Martinez-Ferrada, est l’une des instigatrices du Sommet de l’Est.
PHOTO : RADIO-CANADA / PALOMA MARTINEZ-MENDEZ

Près de 700 personnes se sont inscrites à l’événement, selon Soraya Martinez-Ferrada, qui s’exprimait ce matin sur les ondes d’ICI Première.

La journée d’aujourd’hui tend à se coordonner entre les différents paliers de gouvernement, le secteur privé, le secteur public, les citoyens, les organisations pour dire comment on met en place des actions concrètes pour avancer, a-t-elle affirmé.

Estimant qu’on ne pourra pas tout régler d’un seul coup et que des années seront nécessaires à la revitalisation de l’Est, Mme Martinez-Ferrada veut rééditer chaque année une telle rencontre avec les acteurs du milieu, non seulement pour coordonner leurs efforts, mais pour faire le point régulièrement sur les progrès accomplis. Des progrès que les gens doivent pouvoir constater, insiste la ministre.

On sait ce qu’il y a à faire, on connaît le diagnostic, maintenant il faut poser des gestes concrets, il faut avancer. Avancer à chaque année pour avoir un réel changement sur le territoire. Que les gens le voient de façon réelle.

Une citation de Soraya Martinez-Ferrada, ministre responsable de l’Agence de développement économique

L’est de Montréal… oui, il y a de l’industriel. La perception de l’Est, c’est que c’est un secteur où il y avait des raffineries, c’est gris, peut-être que c’est pollué, mais c’est aussi un secteur où on peut bien y vivre avec une bonne qualité de vie et il faut développer l’Est dans cet esprit-là, a-t-elle déclaré.

Vendredi, le gouvernement fédéral a marqué le coup en annonçant un investissement de 8 millions de dollars dans le secteur pour transformer en parc linéaire la friche entre Ray-Mont Logistiques et le secteur de Viauville.

La Ville de Montréal, elle, annonçait dimanche le transformation de près de 700 hectares de zones boisées en parc régional dans l’est de l’île de Montréal.

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Sommet de l’Est Un hôtel au Stade, un centre d’innovation et des investissements d’entreprises

IMAGE FOURNIE PAR PROVENCHER ROY

Aperçu du futur hôtel de 200 chambres du Parc olympique

L’est de Montréal a vécu son moment de gloire à l’occasion du Sommet de l’Est qui s’est tenu lundi au Stade olympique. Aperçu des annonces.

Publié à 18h07

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André Dubuc
André Dubuc La Presse

Un hôtel-cinéma à la place de StarCité

Gestion Georges Coulombe annonce la construction d’un hôtel de sept étages d’environ 200 chambres en collaboration avec France Film, propriétaire du Cinéma StarCité, au coin sud-est du quadrilatère olympique. L’enseigne est inconnue pour le moment. « Le complexe hôtelier de 16 000 mètres carrés sera muni d’une salle multifonctionnelle pouvant accueillir 1000 convives, a expliqué Sonia Gagné, associée principale chez Provencher Roy, l’architecte au projet. On garde certaines salles de cinéma. Le stationnement devient une grande place publique. On prévoit le début de la construction en 2025. » Selon les promoteurs du projet, on dénombre seulement 5000 chambres d’hôtel à l’est de Papineau sur les 19 000 chambres dans l’île de Montréal. Gestion George Coulombe, c’est 30 immeubles et 115 000 mètres carrés de superficie locative. La société est propriétaire de l’ancienne usine American Co qui loge un Super C dans le secteur du Stade et exploite l’établissement hôtelier Le Manoir Stonehaven à Sainte-Agathe.

L’Est perd sa zone d’innovation santé

On ne choisit pas toujours ses endroits pour annoncer les mauvaises nouvelles. Questionné par le président de la Chambre de l’Est dans un panel, le ministre provincial de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a confirmé qu’« il tirait la plogue » sur la zone d’innovation santé qui devait voir le jour autour de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. « Il n’y aura pas de zone d’innovation à court terme, a expliqué le ministre. Ce qui est arrivé, c’est qu’on a voulu avoir une zone beaucoup trop large à la fois thématique et géographique. Cela a causé des enjeux au niveau du financement privé. On va donc oublier temporairement la zone d’innovation globale, mais on focalise sur quelque chose d’extraordinaire qui est le centre d’excellence en thérapie cellulaire [associé à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont]. » Selon nos informations, les entreprises des sciences de la vie privilégient le centre-ville, pour la réelle proximité avec les universités et la disponibilité de la main-d’œuvre. « On a évidemment été déçus d’apprendre que le projet de zone d’innovation ne verra pas le jour. Ce projet revêtait une importance pour le secteur, c’est pourquoi beaucoup d’efforts et de travail ont déjà été faits par les partenaires pour le mettre en place », a fait savoir l’administration montréalaise dans une déclaration écrite. « C’est une très mauvaise nouvelle pour l’est de Montréal qui avait besoin d’un projet structurant au niveau d’une zone d’innovation, a réagi Julien Hénault-Ratelle, porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement économique. Il blâme l’administration de Projet Montréal pour son manque de leadership dans le dossier.

Près de 40 millions pour une fenêtre sur le fleuve

La Ville de Montréal-Est a utilisé son droit de préemption pour acquérir un terrain en bordure du fleuve. Elle paie 19 millions au vendeur Esso. La mairesse de Montréal-Est, Anne St-Laurent, se réjouit de l’enveloppe de 20 millions allouée à la décontamination de ce terrain stratégique. Les travaux devraient commencer l’an prochain. Le lot de plus de 100 000 mètres carrés sera transformé en un carrefour commercial, récréatif et culturel. Un parc occupera 21 % de l’espace. Mais le site ne servira pas à un usage résidentiel malgré sa localisation avantageuse. Ayant utilisé son droit de préemption, la Ville acquiert le terrain aux mêmes conditions que l’acheteur initial qui avait vu son offre acceptée par le vendeur. « Notre première idée était de mettre du résidentiel pour maximiser la valeur associée à la proximité du fleuve », a expliqué la mairesse St-Laurent, présente au Sommet.

Lisez « Québec prend en charge la décontamination des terrains industriels »

Un fonds pour l’Est

Le fédéral n’est pas resté les bras croisés. Huit organisations se partagent 11 millions en provenance de Développement économique Canada (DEC), dont Laboratoires MZL, l’Institut de technologie des emballages et du génie alimentaire du cégep de Maisonneuve, Aliments Merjex, Aliments Ouimet-Cordon Bleu, Catelli et le Centre en immunothérapie du cancer C3i. « Ça va aider ces organisations dans la transformation verte, vers la carboneutralité de leurs activités », dit Soraya Martinez Ferrada, députée d’Hochelaga, ministre du Tourisme et ministre responsable de DEC. En plus, un fonds de 10 millions par an pendant trois ans sera réservé pour les entreprises et organisations de l’est de Montréal.

Grand parc de l’Est

La Ville de Montréal a profité de l’évènement pour annoncer sa volonté d’agrandir le parc-nature Pointe-aux-Prairies pour en faire le grand parc de l’Est de 700 hectares. « L’idée est de protéger les derniers terrains avec des milieux humides dans l’est de Montréal », a expliqué Caroline Bourgeois, vice-présidente du comité exécutif, responsable des grands parcs, des sports et des loisirs. La mairesse Valérie Plante a confirmé la réfection du collecteur d’égout de Montréal-Est au coût de 80 millions. Il s’agit d’un chantier essentiel pour permettre le raccordement éventuel des futures infrastructures desservant les friches industrielles. En même temps que Québec et Ottawa, Montréal met 300 000 $ dans le Carrefour d’innovation bioalimentaire, porté par le collège de Maisonneuve, La Cuisine collective Hochelaga-Maisonneuve et PME MTL Centre-Est, et situé au 5600, rue Hochelaga.

Annonces en rafale

Polytechnique a déposé un projet au gouvernement provincial pour ouvrir un centre d’innovation sur les technologies propres d’environ 4000 mètres carrés au 5600, rue Hochelaga, dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Une centaine de chercheurs et d’employés y évolueront si le projet devient réalité. Le détaillant de plein air Décathlon envisage de déménager son siège social canadien à son centre de distribution de la rue Dickson. Loracon a commencé récemment la construction d’un premier bâtiment industriel carboneutre de plus de 35 000 mètres carrés au nord de l’autoroute 40 à Montréal-Est. Un des plus grands acteurs de la planète du domaine pharmaceutique s’y installerait. L’acquéreur des activités de nettoyage industriel au Canada, la française Ortec envisage de doubler l’effectif de son bureau montréalais, situé dans le quartier Pointe-aux-Trembles, d’ici deux ans. Au 1977, rue des Futailles, la Société des alcools du Québec commencera d’ici la fin de l’année la construction du centre automatisé de Montréal de 10 000 mètres carrés destiné aux commandes en ligne, notamment.

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Le communiqué de la Ville

Sommet de l’Est - La Ville de Montréal et les gouvernements du Québec et du Canada unissent leurs efforts pour la revitalisation de l’Est de Montréal

NOUVELLES FOURNIES PAR Ville de Montréal - Cabinet de la mairesse et du comité exécutif
13 nov, 2023, 19:28 ET

MONTRÉAL, le 13 nov. 2023 /CNW/ - La Ville de Montréal, le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada se sont engagés à accélérer le développement de l’Est de Montréal, la plus vaste et ambitieuse transformation territoriale jamais réalisée au Québec, lors du Sommet de l’Est, qui s’est tenu lundi au Stade olympique de Montréal.

L’événement marquait un jalon important dans la démarche de revitalisation des terrains de l’Est et regroupait plusieurs partenaires qui ont à cœur la transition économique, sociale et écologique de ce secteur de la métropole. Plusieurs annonces d’envergure ont été dévoilées, totalisant des engagements financiers de plus de 500 M$ pour concrétiser le redéveloppement de l’Est de la métropole. Ces investissements permettront de donner un souffle nouveau et des leviers additionnels aux acteurs qui travaillent au désenclavement de l’Est.

L’ensemble des paliers gouvernementaux s’unissent et renouvellent ainsi leur volonté pour offrir aux Montréalaises et aux Montréalais des milieux de vie où il fait bon vivre et dans lesquels coexistent harmonieusement des industries réinventées, axées sur la transition climatique et les nouvelles technologies. Résolus à déployer une vision intégrée, ils s’entendent pour mettre au cœur de la transformation territoriale la justice et l’équité sociale, l’innovation et le soutien à la transition industrielle, la mobilité durable, l’habitation et le verdissement des quartiers.

À l’issue de ce sommet inaugural, les trois paliers de gouvernement se sont engagés à revenir dans un an pour évaluer les progrès et poursuivre leur collaboration.

« Le tout premier Sommet de l’Est marque un moment important pour l’Est de Montréal. Pour la première fois, les trois paliers de gouvernement, ainsi que plusieurs acteurs s’engagent à travailler ensemble pour changer la façon dont l’Est est perçu et l’aider à croître et à prospérer. Aujourd’hui, le gouvernement fédéral s’engage davantage dans l’Est de Montréal et de façon dédiée, car nous reconnaissons l’incroyable potentiel de l’Est. En tant que fille de l’Est, je suis très fière d’avoir contribué à la réalisation de ce moment important », a affirmé Soraya Martinez Ferrada, ministre du Tourisme et députée d’Hochelaga.

« On est déterminé à faire de l’Est un pôle de développement économique d’envergure pour le Québec. Notre plan annoncé ce matin pour la réhabilitation des terrains est essentiel pour donner vie à notre vision. La mobilisation des différents paliers gouvernementaux, mais aussi celle d’une communauté d’affaires engagée, est cruciale pour développer le plein potentiel du territoire », a souligné Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, ministre responsable du Développement économique régional et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal.

« L’Est a toujours été une de nos priorités parce que sa revalorisation changera le visage de la métropole d’un point de vue économique, social et académique. On passe maintenant à la vitesse supérieure dans la concrétisation d’une démarche structurée de décarbonation de l’économie, dans la planification de quartiers inclusifs et justes et dans la restauration du poumon vert de la métropole. Pour se donner les moyens de nos ambitions, on doit joindre à la transformation, un mode de transport collectif structurant. La mobilité est la clef de voûte du développement territorial et la colonne vertébrale de l’avenir de l’Est », a déclaré Valérie Plante, mairesse de la Ville de Montréal.

« La Ville de Montréal-Est est fière d’être un acteur de premier plan de la revitalisation de l’Est de l’île de Montréal. Ce partenariat des trois paliers de gouvernement est un engagement important pour un développement économique et social sans précédent de notre territoire. Les investissements annoncés aujourd’hui auront également un impact positif sur la qualité de vie des citoyennes et des citoyens de l’Est de l’île de Montréal et je m’en réjouis », a souligné Anne St-Laurent, mairesse de Montréal-Est.

Les partenaires reconnaissent l’importance de poursuivre le travail pour réaliser les projets. Avec un potentiel de construction de 100 000 unités de logement et la mise en place d’un immense laboratoire visant la transition industrielle et la création d’un secteur industriel de l’avenir, la réussite de la revalorisation de l’Est de la métropole du Québec sera une source d’inspiration à l’échelle internationale. Rappelons également que le plan décennal d’investissement de la Ville dédie plus de 600 M$ d’investissements en infrastructures dans l’Est de Montréal. Plusieurs éléments fondamentaux ont été mis en place dans les dernières années et les travaux s’accélèrent.

Enfin ces immenses terrains contaminés et en friche représentent une grande surface de développement à densifier, on peut parler d’une banque de lots pour différents usages et d’une ville dans la ville à moyen-long terme. Une bonne nouvelle pour contrer l’étalement urbain, en ramenant sur l’ile de Montréal une bonne partie de la croissance métropolitaine qui a trop longtemps favorisé les banlieues.

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Infos sur les droits acquis par rapport aux décontaminations, au cas où des gens veulent s’informer:

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Il y a une conférence de presse du gouvernement mardi : Invitation aux médias - Annonce concernant la mesure pour revitaliser l’Est de Montréal

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