Revitalisation de l'Est de Montréal

Pour se rendre à PaT, le PSE doit passer à travers Montréal-Est

C’est but du commentaire. REM n’est pas PSE.

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Je pense que Montréal-Est n’utilise l’image de marque REM simplement parce que c’était ce qu’il y avait de plus commode au moment de produire ce document. Il y a aussi un flou à savoir si la nouvelle ligne de métro sera de la marque Métro de Montréal ou même s’il y aura un autre revirement et la ligne sera un tram ou un tram surconstruit comme la ligne 5 à Toronto.

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23 M$ de Québec dans le budget 2023-2024

9 – Des investissements pour l’Est

Le gouvernement Legault investit 23 M$ pour l’est de la métropole. Cet investissement sera sous la responsabilité du Secrétariat à la région métropolitaine, en partenariat avec la Ville de Montréal et la Ville de Montréal-Est.

La somme sera utilisée pour des projets à court terme favorisant la vitalité du secteur, la mobilité durable et le développement économique innovant.

:flushed: :roll_eyes:

Ray-Mont Logistiques et son «mur de conteneurs» dans Hochelaga


Les résidents autour du Parc St-Clément, dans Hochelaga-Maisonneuve, sont maintenant voisins d’un mur de conteneurs. | Photo: Clément Bolano, Métro Média

Journal Métro | MERCIER-HOCHELAGA-MAISONNEUVE | Clément Bolano | 22 mars 2023 à 12h47

Le récent soutien de Valérie Plante aux opposants au projet industriel de Ray-Mont Logistiques dans la friche Viauville, dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, n’est pas prêt de porter ses fruits. Le projet, dont le feu vert était donné le 4 novembre 2022 par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), continue d’avancer.

Pour preuve, des résidents du quartier voisin ont pu voir apparaître par leurs fenêtres, la semaine dernière, un véritable «mur de conteneurs».


Le terrain de Ray-Mont Logistiques se situe à l’arrière de la rue Ida-Steinberg. Photo: Clément Bolano, Métro

Sur place, Giannis, 62 ans, qui réside sur la rue de Ville-Marie depuis une dizaine d’années, ne se dit «pas enchanté». «Pour l’instant, il n’y a pas trop de bruit. Mais c’est vraiment dommage pour le côté visuel, c’est sûr.»

«C’est sûr que ce n’est pas très beau à voir, ajoute une néo-résidente du quartier, face au parc Saint-Clément. Mais il y a des pires endroits où habiter à Montréal», relativise une nouvelle résidente du quartier.

Si l’aspect visuel ne la perturbe pas tant, elle se dit «inquiète des futurs développements» du projet de Ray-Mont Logistiques. «On s’entend que l’activité va aller à la hausse, […] le bruit aussi», conclut-elle.

1500 conteneurs autorisés chaque jour

L’autorisation du MELCC permet à 1500 conteneurs de transiter sur le site chaque jour. En outre, il autorise l’entreposage de 5000 conteneurs et l’exploitation du site 7 jours sur 7, de 7h à 19h.

Comme un camion est en mesure d’effectuer plusieurs voyages par jour et que le Port de Montréal est situé à seulement quelques mètres du site, les analyses de l’entreprise prévoient qu’un maximum de 35 à 40 camions seulement sera en fonction par jour, précise Ray-Mont Logistiques.

«Ray-Mont Logistiques a fait l’acquisition en 2016 d’un terrain à vocation industrielle hautement contaminé situé sur la rue Notre-Dame Est entre les rues Viau et Dickson. L’entreprise procède à sa réhabilitation environnementale depuis 2018 et y exerce des activités de plateforme logistique intermodale, conformément à l’ensemble de la réglementation et du zonage applicables», souligne l’entreprise.

Le groupe citoyen Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM s’oppose au projet depuis six ans. Il réclame plutôt la création d’un parc-nature à l’endroit du boisé Steinberg. Les opposants ont en outre réclamé, sans succès, une évaluation d’impact sur la santé (EIS). De même, leurs multiples demandes de recours au Bureau d’audience publiques sur l’environnement (BAPE) sont restées lettres mortes par le gouvernement.

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How shall I fill
The final places?
How should I complete the wall

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Je me demande si Ray-Mont serait exproprié aujourd’hui si le métro qui était prévu pour le secteur n’avait pas été annulé.

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Montréal-Est veut devenir la Silicon Valley du Canada d’ici 2050


La mairesse de Montréal-Est, Anne Saint-Laurent, et le directeur de l’aménagement du territoire et du développement économique à Montréal-Est, Nicolas Dziasko, ont présenté cet ambitieux projet échelonné jusqu’en 2050.
Photo: David Beauchamp, Métro

David Beauchamp
23 avril 2023 à 9h17 - Mis à jour 23 avril 2023 à 9h19 7 minutes de lecture

Montréal-Est voit grand, très grand. Avec son projet de réaménagement d’un territoire de 23 millions de pieds carrés intitulé Montréal-Est: vision 2050, la petite ville défusionnée de l’est de l’île de Montréal prévoit miser dans les prochaines années sur les technologies vertes, la mobilité durable et les infrastructures adaptées aux changements climatiques. Le but? Permettre de créer de nouveaux quartiers résidentiels et de revitaliser un secteur industriel autrefois caractérisé par la présence des nombreuses raffineries «emblématiques» du territoire montréalestois.

«J’ai été élue comme mairesse en novembre 2021, après avoir été conseillère depuis 2008, avec comme objectif principal de développer la ville et de changer l’historique de Montréal-Est», lance d’entrée de jeu la mairesse Anne St-Laurent, en entrevue avec Métro.

Demande à n’importe qui au Québec sa perspective sur Montréal-Est et il l’associera encore négativement aux raffineries et à la pollution. Mais ce n’est plus vrai aujourd’hui. Il n’y a plus de raffinerie à Montréal-Est.

Anne St-Laurent, mairesse de Montréal-Est

La mairesse explique qu’en 1960, Montréal-Est était la troisième ville industrielle du Canada, portrait qui a beaucoup changé depuis en raison de la fermeture des raffineries, provoquant un déclin démographique et économique important dans le secteur. Ces fermetures ont entraîné la faillite de plusieurs restaurants ou cafés, surtout sur la rue Broadway, décrite comme une rue fantôme après avoir été longtemps un lieu grandement fréquenté par la population locale.


En bleu, le potentiel de développement urbain prévu dans le projet urbain de Montréal-Est. Sa superficie est similaire à celle de l’aéroport Montréal-Trudeau, du parc du Mont-Royal et du centre-ville combinés.
Photo: Montréal-Est: vision 2050, capture d’écran, Ville de Montréal-Est

«Un carré de sable» de potentiel

Le développement urbain potentiel visé par le projet Montréal-Est: vision 2050 est évalué sur une superficie de 23 millions de pieds carrés, un espace qui sera rendu disponible après la décontamination des sols qu’occupaient les industries et raffineries. Divisé en cinq zones distinctes en fonction des besoins ciblés en développement, il traverse Montréal-Est du fleuve Saint-Laurent jusqu’à l’autoroute 40 dans une ligne presque droite, ce qui constitue selon la Ville un avantage dans l’interconnexion à l’intérieur du territoire et favorisera l’implantation d’un réseau structurant de transport collectif.

Vingt-trois millions de pieds carrés, ça correspond à 400 terrains de football. C’est énorme, et un tel potentiel à l’échelle d’une ville comme Montréal-Est, c’est du jamais vu!

Nicolas Dziasko, directeur de l’aménagement du territoire et du développement économique de Montréal-Est

«De plus, les zones visées par le projet appartiennent à quelques promoteurs immobiliers seulement, ce qui signifie que ce sont de grands blocs de territoires non-morcelés qui seront plus faciles à développer, poursuit M. Dziasko. C’est un énorme avantage parce qu’on parle pratiquement d’une page blanche à écrire.»

Le développement industriel sera accompagné d’un développement résidentiel important où le transport collectif et actif sera la norme pour inciter les citoyens à délaisser progressivement l’utilisation de la voiture, explique le directeur. Cet aspect devrait faciliter la revitalisation de Montréal-Est, notamment de la rue Broadway, en attirant un bassin de population résidente qui fréquentera les commerces et travaillera pour les différentes entreprises à proximité.


Division anticipée des espaces de développement. Chaque couleur représente une facette différente du concept du quartier innovant dans un axe nord-sud.
Photo: Montréal-Est: vision 2050, capture d’écran, Ville de Montréal-Est

«Ce qu’on souhaite faire, c’est de développer des quartiers résidentiels à échelle humaine où le citoyen n’aura pas à se déplacer trop longtemps pour avoir accès aux services dont il a besoin, soit à moins de 600 mètres, que ce soit l’épicerie, les loisirs, les cafés, les bars, les restaurants et les autres commerces de proximité, explique M. Dziasko. Les gens pourront aussi prendre des navettes pour se rendre aux industries qui s’implanteront plus près de la rue Sherbrooke et de l’autoroute 40. On veut implanter ça sur la rue Broadway, mais aussi dans les autres développements résidentiels qu’on vise ailleurs dans la Ville.»

Le projet structurant de l’Est, pilier du projet

Au centre du projet de Montréal-Est se trouve une future station du projet structurant de l’Est – projet de transport qui a remplacé le défunt REM de l’Est – sur la rue Sherbrooke. Nicolas Dziasko explique que le secteur autour de la future station permettra le développement d’une industrie légère à petite échelle. Le succès de ce secteur agira ensuite à titre de levier pour le développement d’industries lourdes comme le recyclage de batteries prévues au-delà de l’autoroute 40. C’est pour cette raison qu’un arrêt du futur projet de transport est primordial pour la concrétisation de la vision 2050 de Montréal-Est, qui mise sur la vitesse et la portée des déplacements interrégionaux vers et à travers la ville.


Identification des cinq zones prévues dans le projet de développement urbain de Montréal-Est. À noter la station du REM de l’Est – devenu aujourd’hui le projet structurant de l’Est – reliant les zones 2 et 3, et qui servira de point central dans ce projet. Photo: Montréal-Est: vision 2050, capture d’écran, Ville de Montréal-Est

«Le projet structurant de l’Est est une bonne nouvelle, à condition qu’il arrête à Montréal-Est et qu’il ne fait pas que passer, précise le directeur. S’il n’arrête pas ici, on n’atteindra pas nos cibles de développement territorial, alors ça nous prend absolument une station sur la rue Sherbrooke, en plein cœur de notre développement industriel. On veut que les wagons soient pleins en quittant et en arrivant dans Montréal-Est, tout le temps, pour qu’il y ait une véritable fréquentation de notre Ville.»

Une étape concrète

Annoncé pour la première fois en 2022, les premières pelletées de terre pour le projet de développement du quartier d’affaires 40NetZéro auront lieu cette année – dans la zone 4 identifiée plus haut Ce projet constitue un premier pas concret dans la réalisation des objectifs d’urbanisme de Montréal-Est, alors que les normes strictes qui y seront appliquées en matière de carboneutralité et d’innovation énergétique serviront d’exemples aux futurs développements industriels de la ville.

«Le quartier d’affaires 40NetZéro est audacieux, mais représente la vision derrière notre projet, explique Nicolas Dziasko. Les bâtiments qui y seront construits devront respecter un cadre très strict de carboneutralité et seront exclusivement alimentés à l’électricité, contrairement au gaz naturel, qui est la norme actuellement pour des bâtiments industriels. Une gestion optimale des eaux pluviales est aussi prévue, en plus de l’éclairage solaire et d’une végétation abondante.»

La Ville prévoit la décontamination des sols des autres zones simultanément avec la mise sur pied de ce quartier d’affaires, afin d’assurer une fluidité dans le rythme de construction et de préparation des sols pour de futurs développements immobiliers et industriels.

«On veut renverser la mauvaise perception qu’ont les gens de Montréal-Est tout en faisant en sorte que la ville devienne la Silicon Valley du Canada. C’est vers cet objectif qu’on tend, et ça me fait frissonner de penser à tout ce qu’on peut accomplir», conclut la mairesse.

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Est de Montréal: revitalisation rime avec gentrification, alertent des résidents


L’arrivée du métro à Saint-Léonard entraînerait un embourgeoisement du secteur, rendant encore plus difficile la construction de logements abordables.Photo: Archives Métro, David Flotat

Guillaume Ledoux

La ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a été accueillie par des manifestants, locataires et comités de logements, à l’événement «Revitalisation de l’Est» organisé par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM), qui s’est tenu au Golf métropolitain d’Anjou.

L’événement ayant pour but de développer l’immobilier dans l’est de Montréal, notamment en mettant de l’avant une «image renouvelée» du secteur, accueillait aussi des promoteurs, des maires et mairesses d’arrondissement. Cet objectif qui aurait l’effet pervers de contribuer à la hausse du coût de la vie dans le secteur, ainsi que l’inaction du gouvernement par rapport au manque de logements sociaux sont critiqués par les manifestants.

«Les projets de revitalisation et de développement – tels que la ligne bleue et le REM – ont alimenté la spéculation immobilière et ont exercé une pression énorme sur les locataires», partagent par communiqué ces manifestants, qui se réunissaient sous la bannière «mon logement, faut que j’y reste!». Par ces projets, «en un an seulement, le loyer moyen à Anjou a augmenté de 145 $/mois», poursuit le communiqué.

La mort précoce d’AccèsLogis

Alors que les investisseurs se réunissent pour tenter de créer une belle image à l’est, «il n’y a pas de nouveaux logements sociaux et le parc de logements sociaux existant est insuffisant pour répondre aux besoins», critique l’organisatrice communautaire à Infologis de l’Est de l’île de Montréal, Lili Bergeron. Le programme AccèsLogis que le gouvernement Legault prévoit terminer après plus de 20 ans d’existence était justement chargé d’organiser le financement des logements sociaux.

À cet effet, la coordonnatrice du Comité d’action de Parc-Extension, Amy Darwish réclame «un réinvestissement massif dans le programme AccèsLogis maintenant!».

Pour le gouvernement, la mort d’AccèsLogis a servi à mettre à l’avant-plan le nouveau Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), qui à terme, le remplacera. Les critiques de cette décision, notamment le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), ont avancé que «le logement abordable visé par le PHAQ» n’est pas la même chose que le «logement social visé par AccèsLogis».

Ligne bleue et gentrification

À Saint-Léonard, le secteur où se déploiera le futur prolongement de la ligne bleue, plusieurs développements immobiliers de «logements de luxe et de tours à condo (…) entraîneront des répercussions importantes pour les locataires qui y habitent», avancent les manifestants dans le communiqué. Le secteur référencé est celui de la rue Jean-Talon Est entre le boulevard Pie-IX et Langelier. «Tout ce secteur sera gentrifié rapidement».

Les opposants au projet de mettre de l’avant une «image renouvelée de l’est» affirment déjà constater «une spéculation immobilière, une augmentation des loyers, des rénovations et des reprises de logement dans les immeubles où les logements sont encore à prix raisonnable». Ces phénomènes seraient aussi liés à l’arrivée des cinq nouvelles stations de métro dans Saint-Léonard et Anjou. Celles-ci seront finalisées en 2029.

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Ainsi avec l’arrivée de quatre stations de métro dans Saint-Léonard et une cinquième dans Anjou, tout ce secteur sera gentrifié rapidement. Déjà, on constate une spéculation immobilière, une augmentation abusive des loyers, des «rénovictions» et des reprises de logements dans les immeubles où les logements sont encore à prix raisonnable.

L’approche immobilière plus équitable à adopter pour Saint-Léonard serait que «des mesures concrètes soient prises rapidement par la ministre Duranceau pour un contrôle de loyer obligatoire, ainsi que l’instauration d’un registre des loyers pour empêcher les hausses de loyers abusives, la spéculation immobilière et les évictions illégales», estime l’organisateur communautaire à Action Dignité de Saint-Léonard, Mario Tardif.

Pour planifier les impacts de l’arrivée des nouvelles stations, Saint-Léonard a toutefois entamé des démarches de modifications de son Plan particulier d’urbanisme (PPU). Action Dignité avait révélé à Métro en 2022 que selon elle, les modifications proposées auront plus d’effets négatifs que positifs. «Elles risquent d’entraîner une hausse de taxes foncières des immeubles, une spéculation immobilière et donc, une augmentation des loyers», avait commenté Sarah Armstrong-Dugas, urbaniste et chargée de projet pour Action Dignité Saint-Léonard.

Je suis tanné de ces débats. Pourquoi, ils sont toujours contre l’accès à la propriétés. Ca ne veut pas dire ne pas mettre des protections pour les locataires actuels J’ai acheté à Tétreaultville parce que c’était la seule place que financièrement je pouvais me permettre sans devoir allez hors de l’île. Mes parents ont achetés un 4 1/2 en 1994 sur le Plateau Mont-Royal à moins de 80 000$, et oui en 1994, le plateau ( secteur mile-end ce n’était pas top top) . Mes parents n’ont jamais eu un salaire faramineux, je n’ai pas un salaire faramineux. Alors leurs @$##$ d’embourgeoisement, ils peuvent se le mettre …

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If everywhere on the island was pleasant to live in, good quality of life, access to good public transit, the prices will of course go up, because that’s what people want. I understand the worry about being kicked out of their area because of prices increasing and kicking them out, but if everywhere was upgraded and made desirable, and there was enough housing to match the demand, price increases can be reduced.

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La décontamination des terrains tarde, reconnaît Fitzgibbon


PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE Le ministre responsable de la Métropole, Pierre Fitzgibbon

Tommy Chouinard

(Québec) À peine 13 des 100 millions de dollars annoncés par le gouvernement Legault en 2019 pour décontaminer les terrains dans l’Est de Montréal ont été dépensés jusqu’ici. Le ministre responsable de la Métropole, Pierre Fitzgibbon, « met de la pression » sur la Ville pour accélérer l’opération en vue de développer ce secteur.

« Oui, il faudra aller plus vite », a reconnu M. Fitzgibbon mercredi alors qu’il était interpellé par le député de Québec solidaire, Vincent Marissal (Rosemont), lors de l’étude des crédits budgétaires en commission parlementaire.

En 2019, le gouvernement Legault avait conclu une entente avec l’administration Plante « pour la mise en œuvre d’un programme de réhabilitation de terrains industriels contaminés situés à l’est du boulevard Pie-IX, incluant ceux de la Ville de Montréal-Est ».

« Une subvention de 100 millions servira à la décontamination, au réaménagement des terrains, à leur revalorisation et à leur mise à niveau en vue de leur développement économique », ajoutait-on. « Ce programme, en permettant la réhabilitation de terrains, permettra d’agir sur la valorisation et l’élargissement du potentiel de développement de l’Est de Montréal. »

Le gouvernement est le bailleur de fonds tandis que la Ville est responsable de « coordonner les projets » de décontamination et de revalorisation.

Quatre ans plus tard, le dossier a peu avancé. « Sur les 100 millions, il y a des projets qui sont faits. On a 13 millions de projets qui sont en cours. Mais environ 85 millions qui s’en viennent. […] On met de la pression. Plus vite on va décontaminer, plus vite on va développer. […] Je pense que la Ville a accéléré, a commencé à accélérer l’effort », a-t-il affirmé. Vincent Marissal a déploré le peu d’avancement du dossier.

La Ville a l’intention de demander bientôt une autre tranche de 100 millions de dollars, mais le ministre a fait savoir qu’il faudra d’abord que les premiers 100 millions soient alloués et que les projets se concrétisent.

Pierre Fitzgibbon a rappelé que le gouvernement ira de l’avant avec le REM de l’Est, avec un tracé qui sera précisé prochainement, et que ce projet comme d’autres dans l’Est créent un « momentum » pour développer le secteur.

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La société civile se mobilise pour revitaliser l’est de Montréal

La CCEM couvre tout le territoire à l’est du boulevard Saint-Laurent. Photo: Archives Métro

Clément Bolano

11 mai 2023 à 17h43 - Mis à jour 11 mai 2023 à 17h47 5 minutes de lecture

Un nouveau mouvement citoyen, «D’est en Est», aura pour vaste mission la revitalisation de l’est de Montréal. L’initiative a été lancée ce jeudi à la TOHU. Rassemblant des leaders locaux, des décideurs publics et des membres de la société civile, D’est en Est vise à accélérer le développement économique, social et environnemental de l’est de la métropole.

«Ensemble, nous ferons de l’Est une zone innovante et prospère faisant partie intégrante du rayonnement de l’Île de Montréal», a tonné le PDG de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, Jean-Denis Charest. Aucune date concernant les projets de transport structurant, comme le REM de l’Est ou l’extension de la ligne bleue, n’a été annoncée à cette occasion.

Longtemps négligé, l’est de Montréal, qui représente 10% de la population de la province, a été marqué par des défis sociaux, économiques et environnementaux, notamment la désindustrialisation, le manque d’emplois et l’accès limité aux transports en commun. Pourtant, cette vaste région possède de nombreux atouts, tels que la présence de grands espaces verts, un riche patrimoine industriel et culturel, ainsi que des infrastructures propices à la création d’emplois et au développement d’activités économiques.

Les actifs stratégiques de notre territoire offrent un potentiel unique pour créer un milieu de vie misant sur l’économie sociale, l’habitation, la santé, la culture et la formation.

Annie Bourgoin, directrice générale de PME MTL Est-de-l’Île.

L’initiative «D’est en Est» souhaite y faire réaliser des projets concrets et durables qui contribueront à sa revitalisation. Le mouvement, soutenu par une diversité d’acteurs de la société civile, bénéficie également du soutien financier du gouvernement du Canada, du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal.

Un Pacte pour l’Est

Pour concrétiser cette mobilisation, les membres du Comité directeur de l’initiative ont dévoilé un texte d’engagement intitulé «Pacte pour l’Est». Ce pacte, qui souligne les enjeux et le potentiel de l’est de Montréal, incite les organisations, les entreprises et les citoyens à s’engager en le signant et à réaliser des projets et des actions pour contribuer à la revitalisation de l’Est.

Les membres de la société civile peuvent signer le Pacte pour l’Est sur le site web de l’initiative D’est en Est, en précisant la nature de leur engagement via un court formulaire. Les signataires s’engagent à présenter une action respectant les principes de concertation, d’acceptabilité sociale et de respect des communautés.

Cette action sera dévoilée lors du Sommet de l’Est, prévu le 13 novembre 2023, et devra être réalisée dans les trois années suivantes.

Parmi les éléments clés de cette revitalisation figurent la création d’emplois, le développement économique, la protection des espaces verts et la mise en valeur du patrimoine culturel et industriel. La transition écologique est également un enjeu majeur pour l’est de Montréal.

Les élus et porteurs de projet lors de l’annonce. Photo: Clément Bolano, Métro Média.

«L’Est a le potentiel de devenir un laboratoire vivant de la transition socioécologique, et un milieu de vie durable et abordable pour tous», a illustré le président-directeur général de la Fondation du Grand Montréal, Karel Mayrand.

L’initiative «D’est en Est» n’est qu’une étape dans un processus de revitalisation qui nécessitera des efforts soutenus et concertés de la part des différents acteurs impliqués. La réussite de cette démarche dépendra de la capacité à concrétiser les engagements pris lors du Sommet de l’Est, ainsi que de l’implication réelle et durable des citoyens, des entreprises et des organisations sur le terrain.

Le Pacte pour l’Est en 10 points

Mobilisation de la société civile: L’initiative «D’est en Est» vise à rassembler la société civile pour réaliser des projets concrets et accélérer la revitalisation de l’est de Montréal.

Désenclavement du territoire: Le Pacte pour l’Est appelle à faciliter l’accès au territoire et à améliorer la mobilité des personnes et des marchandises, notamment par la mise en place d’un mode de transport collectif structurant.

Milieux de vie complets: Le document insiste sur la création de milieux de vie complets, incluant des espaces verts et des services publics de base.

Décontamination des sols: Il sera demandé aux décideurs publics d’investir dans la décontamination des sols et la réhabilitation des terrains industriels non développés.

Développement économique et territorial: Le Pacte pour l’Est vise à stimuler la rétention et la création d’emplois, l’attraction et l’inclusion de la main-d’œuvre, l’innovation et le développement du territoire.

Transition écologique: L’initiative veut encourager les acteurs de la société civile à poser des gestes concrets s’inscrivant dans la transition écologique et à améliorer la performance environnementale des entreprises et des organisations.

Économie circulaire: Le Pacte pour l’Est préconise le développement d’une dynamique d’économie circulaire et des procédés industriels favorisant les technologies propres.

Accessibilité en habitation: Le document propose de s’inspirer des meilleures pratiques en matière d’accessibilité en habitation pour améliorer les conditions de logement dans l’est de Montréal.

Amélioration des milieux de vie: Il vise à contribuer à l’amélioration des milieux de vie en offrant une diversité d’opportunités en santé, en culture et en éducation, et en favorisant les liens de communication entre les entreprises et les citoyens.

Équité, inclusion et respect de la diversité: Le Pacte pour l’Est promeut et valorise l’équité, l’inclusion, le respect de la diversité et de la mixité sociale, et s’engage à réaliser des actions concertées qui respectent les principes d’acceptabilité sociale et de respect des communautés de l’est de Montréal.

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Développement urbain Un sommet de l’est de Montréal à l’automne

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

D’ici au sommet, les entreprises et les autres acteurs de la société civile sont invités à adhérer au Pacte pour l’Est, dont le principal engagement des signataires consiste à réaliser un projet respectant les principes d’acceptabilité sociale au cours des trois prochaines années.

Un pacte, une enveloppe de 23 millions, le rapport attendu sur le nouveau REM de l’Est, une délégation à Ottawa, puis un sommet à l’automne… L’est de l’île se mobilise pour faire bouger les choses.

Publié à 0h48 Mis à jour à 9h00

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André Dubuc
André Dubuc La Presse

La Chambre de commerce de l’est de Montréal a réuni les trois ordres de gouvernement jeudi après-midi à la TOHU, dans le quartier Saint-Michel, pour lancer l’initiative D’est en Est, qui débouchera sur la tenue d’un Sommet de l’Est le 13 novembre prochain.

« La TOHU, ça fait presque 20 ans. Ça fait longtemps. On en veut d’autres, des projets extraordinaires dans l’Est, a dit Soraya Martinez Ferrada, députée fédérale d’Hochelaga, quand est venu son tour de prendre la parole. La fille de l’Est que je suis ressent la même émotion que vous aujourd’hui : finalement, ça bouge dans l’Est. Finalement, c’est au tour de l’Est. »

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

La députée fédérale d’Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada

D’ici au sommet, les entreprises et les autres acteurs de la société civile sont invités à adhérer au Pacte pour l’Est, dont le principal engagement des signataires consiste à réaliser un projet respectant les principes d’acceptabilité sociale au cours des trois prochaines années. Les principales actions seront annoncées durant le Sommet de l’Est.

Dans les prochaines semaines, d’autres rendez-vous sont prévus. Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, présent à l’évènement jeudi, annoncera le 13 juin, devant la Chambre de commerce de l’est de Montréal, comment il entend investir les fonds de 23 millions destinés au développement de la partie orientale de l’île. L’enveloppe a été prévue dans le dernier budget du ministre Eric Girard.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon

En juin toujours seront rendues publiques les conclusions du rapport de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) sur le tracé du projet structurant de transport collectif dans l’Est. « En annonçant des projets comme ça, a dit M. Fitzgibbon, même si ce n’est pas clair quand ça va se faire, juste le fait que le gouvernement veuille bâtir une infrastructure, ça va faciliter l’attrait du territoire. »

Avant cela, le 1er juin, les membres du comité directeur de l’initiative D’est en Est et d’autres leaders iront rencontrer les ministres à Ottawa pour expliquer et démontrer le potentiel de leur territoire. La ministre fédérale Pascale St-Onge a d’ailleurs eu droit à une tournée en autobus de l’Est, en février dernier.

La Chambre de commerce de l’est de Montréal bénéficie d’un budget de 1,34 million sur trois ans pour son initiative D’est en Est, laquelle a été financée par les trois ordres de gouvernement.

En savoir plus

  • 90
    millions de pieds carrés de terrains vacants sur l’ensemble du territoire de l’Est de Montréal

Source : Chambre de Commerce de l’est de Montréal

C’est une belle initiative, aucun doute. On ne peut être contre. Sauf qu’à chaque 2 ans on nous annonce quelque chose de gros pour l’est et puis ca tombe dans l’oublie jusqu’à la prochaine annonce. Ca devient un peu redondant mais j’espère que cette fois-ci il y aura quelque chose de plus concret. Cela passe par le transport en commun et la densification avant tout chose.

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« En annonçant des projets comme ça, a dit M. Fitzgibbon, même si ce n’est pas clair quand ça va se faire, juste le fait que le gouvernement veuille bâtir une infrastructure, ça va faciliter l’attrait du territoire. »

La machine à études et annonces quoi…

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Ça brasse avec Ray-Mount Logistiques dans MHM!

« Impossible à respecter » | Ray-Mont Logistiques s’adresse aux tribunaux pour bloquer un règlement


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Le terrain de Ray-Mont Logistiques, près de la rue Notre-Dame et du Port de Montréal

La saga judiciaire entre Ray-Mont Logistiques et la Ville de Montréal se poursuit. L’entreprise, qui opère depuis six mois un terminal de conteneurs dans Hochelaga, s’adresse de nouveau aux tribunaux pour bloquer un règlement de municipalité ayant pour effet de « nuire, voire empêcher » ses activités.

Publié à 14h18 Mis à jour à 14h18
Henri Ouellette-Vézina
LA PRESSE

« Alors que dans les dernières années, la Ville s’est appuyée, sans succès, sur sa réglementation entourant le zonage et les usages, aujourd’hui, la Ville tente de s’appuyer sur une modification de sa réglementation entourant le bruit et les nuisances afin de nuire voire empêcher les activités », écrit le groupe Ray-Mont Logistiques dans une demande de contrôle judiciaire consultée par La Presse mercredi.

Essentiellement, l’entreprise accuse la Ville d’avoir imposé des normes « déraisonnables, discriminatoires et abusives » qui viseraient à « prohiber ou rendre impossible » l’exploitation du terminal de conteneurs, dans un changement récent au Règlement sur les bruits et les nuisances de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve qui a été adopté au début du mois de mai.

Ray-Mont Logistiques déplore notamment la volonté de l’arrondissement d’interdire « le chargement et déchargement de conteneurs effectué à moins de 100 m d’un terrain comportant un lieu habité », une directive qui « va à l’encontre des usages autorisés » sur son terrain.

Dans son règlement, l’arrondissement stipule que tout exploitant industriel devra « démontrer qu’aucune vibration et qu’aucune émission d’odeur, de poussière, de bruit, de vapeur, de gaz ne sont perceptibles hors des limites du terrain ». Pour Ray-Mont Logistiques, cette norme serait « impossible à respecter », d’autant plus qu’elle « va à l’encontre de la description des usages dans le règlement de zonage ».

Les manœuvres de chargement et de déchargement de conteneurs par tout type de véhicule seraient aussi dorénavant « interdites entre 22 h et 6 h » selon le règlement, ce qui rendrait les activités du terminal de conteneurs « inopérables » pendant « une grande partie de la journée », accuse Ray-Mont Logistiques.

« Inacceptable », rétorque Montréal

Appelé à réagir, le maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et membre du parti de la mairesse, Pierre Lessard-Blais, a soutenu mercredi « qu’il est inacceptable qu’une entreprise cherche à abolir les règlements qui protègent la population contre le bruit, la poussière et les îlots de chaleur ». « La sécurité et le bien-être de la population doivent primer sur les intérêts financiers d’une entreprise. Comme les autres entreprises du secteur, il est temps que Ray-Mont Logistiques assume ses responsabilités et respecte le quartier dans lequel il déménage », a-t-il martelé.

L’entreprise, elle, a dit mercredi avoir accueilli « avec surprise et déception » l’adoption « en catimini et sans consultation » du règlement de l’arrondissement. « En tentant d’interdire par règlement des opérations clairement permises par notre zonage, l’arrondissement fait fi des décisions de la Cour supérieure et de la Cour d’appel du Québec qui ont confirmé la légalité de nos activités », martèle-t-elle.

Cette nouvelle procédure judiciaire s’ajoute à une longue saga opposant Ray-Mont Logistiques à l’administration Plante depuis plusieurs années.

Dès le départ, Mme Plante et son équipe s’étaient opposées à l’implantation du projet de Ray-Mont Logistiques, en refusant de délivrer les permis requis. Mais la justice avait donné raison à l’entreprise : le terrain – une ancienne aciérie – pourrait être développé en projet industriel. L’administration avait alors indiqué qu’elle respecterait le jugement.

Le groupe du promoteur Charles Raymond poursuit d’ailleurs déjà la Ville pour un tiers de milliard de dollars en raison du retard infligé à la construction. Les travaux sur le site ont finalement commencé en mars 2022, et le site opère depuis le mois de novembre dernier. Ray-Mont Logistiques avait d’abord acquis les terrains de l’ancienne fonderie Canadian Steel, entre les rues Hochelaga et Notre-Dame, en 2016.

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Désenclaver, mais surtout décontaminer l’est de Montréal

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Le développement de nouveaux tronçons du REM dans l’est de la ville et la construction de cinq nouvelles stations de métro sur la ligne bleue pour se rendre jusqu’à l’autoroute 25 permettront de désenclaver cette portion importante du territoire montréalais et de contribuer à sa revitalisation.


Jean-Philippe Décarie
Jean-Philippe Décarie La Presse

Zone industrielle négligée et défavorisée, l’est de Montréal cherche désespérément à revitaliser sa base économique, qui a subi une constante érosion depuis les 40 dernières années. Cette partie stratégique de l’île de Montréal qui souffre de sous-investissement chronique et qui porte un lourd passé environnemental pourrait toutefois redevenir un pôle industriel stratégique d’importance pour le Québec si on le désenclave et, surtout, si on le décontamine.

Publié à 0h57 Mis à jour à 6h30

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Une cinquantaine de personnalités du monde économique, social, culturel et environnemental ont pris publiquement position mardi pour que l’est de Montréal soit relié le plus rapidement possible au centre-ville et au reste du réseau montréalais par des infrastructures de transports en commun adéquates.

Le développement de nouveaux tronçons du Réseau express métropolitain (REM) dans l’est de la ville et la construction de cinq nouvelles stations de métro sur la ligne bleue pour se rendre jusqu’à l’autoroute 25 permettront de désenclaver cette portion importante du territoire montréalais et de contribuer à sa revitalisation.

Le prolongement d’infrastructures de transports en commun favorisera certes un meilleur développement immobilier puisqu’on cherchera toujours à densifier l’espace constructible autour des nouvelles stations de métro ou du REM, mais la décontamination de nombreux sites industriels m’apparaît tout aussi prioritaire.

L’est de Montréal a été l’un des plus importants complexes industriels du XXe siècle. C’est là que se sont installés de grands groupes comme la Canadian Vickers, qui y construisait dans les années 1940 des aéronefs et des navires. En 1988, l’entreprise a mis fin aux activités de son chantier naval.

À partir de 1912, la Canadian Steel Foundries y a exploité une usine de pièces coulées en acier destinées au secteur de l’énergie. Son usine a fermé en 2002.

Le CP a déjà compté plus de 12 000 employés qui étaient affairés à transformer le minerai de fer en locomotives à son complexe Angus de l’est de Montréal.

C’est aussi dans l’est de Montréal que se sont implantées les grandes sociétés pétrolières et pétrochimiques pour y transformer le pétrole brut en de multiples produits dérivés.

Depuis le début des années 1980 et la rationalisation des activités de raffinage qui se sont concentrées dans de plus grandes installations, l’est de Montréal a successivement assisté à la fermeture des raffineries de BP, Esso, Golf et Texaco. En 2010, c’était au tour de Shell d’annoncer la fin des activités de sa raffinerie.

Décontaminez, ils construiront

La fin de ces activités industrielles, qui s’est accélérée au cours des 40 dernières années, a non seulement marqué le déclin économique de l’est de Montréal, mais elle s’est aussi soldée par le legs tout à fait indésirable d’une quantité industrielle de terrains contaminés.

C’est une superficie de plus de 90 millions de pieds carrés qu’il faut décontaminer dans l’est de Montréal, dont 48 millions dans le seul secteur industriel de Pointe-de-l’Île, me rappelle Jean-Denis Charest, président de la Chambre de commerce de l’est de Montréal.

« On a longtemps sous-financé l’est de Montréal, et on se retrouve aujourd’hui avec des passifs environnementaux qu’il faut revitaliser. C’est une occasion de relancer les activités industrielles dans tout l’est de Montréal. Il y aurait près de 7 millions de pieds carrés à développer tout juste à proximité du port de Montréal », constate le PDG de la chambre de commerce.

Une étude récente de la Communauté métropolitaine de Montréal signalait justement que la région souffrait d’une pénurie de terrains industriels à développer et son économiste en chef, Sylvain Giguère, pointait justement l’est de Montréal comme le grand potentiel de développement dans la grande région montréalaise.

« Il faut être plus entrepreneurial dans notre approche. L’Est a été longtemps victime de scepticisme et de pessimisme, on veut changer cet état d’esprit », souligne Jean-Denis Charest.

Le problème, c’est que les propriétaires de terrains contaminés dans l’est de la ville ne montrent aucun empressement à aller de l’avant, et ce, même si Québec a débloqué, il y a quatre ans, 100 millions à la Ville de Montréal pour financer jusqu’à 90 % des travaux de décontamination.

À ce jour, seulement 13 millions ont été déboursés par la Ville et le programme doit se terminer d’ici la fin de l’année. À Montréal, on affirme que plus de 40 millions devraient être déboursés prochainement et on souhaite qu’une nouvelle tranche de 100 millions soit accordée pour poursuivre la démarche l’an prochain.

Chose certaine, l’est de Montréal est bien positionné pour redevenir un axe industriel majeur puisqu’il est situé stratégiquement à proximité du port de Montréal et qu’il profite de nombreuses voies ferrées sur son territoire.

Desservi par deux autoroutes importantes, la 40 et la 25, qui vont redevenir pleinement opérationnelles avec le parachèvement des travaux dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, l’est de Montréal est mûr pour une cure de jouvence, comme l’a été le corridor industriel du canal de Lachine dans les 30 dernières années.

Il n’y a aucune raison pour que l’est de Montréal n’atteigne pas le niveau de développement que l’on observe dans l’ouest de la ville, où le tissu industriel s’est fortement diversifié là aussi, et ce, même si les infrastructures de transports en commun n’étaient pas optimales.

Mais pour y arriver, les travaux de décontamination doivent s’intensifier et s’accélérer de façon importante. Avant tout parce que personne, pas même une entreprise, ne souhaite résider à proximité d’un site souillé et que Montréal a besoin de développer son plein potentiel sur l’ensemble de son territoire.

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