Revitalisation de l'Est de Montréal

Discussion sur la revitalisation de l’Est de l’île

La décontamination de terrains s’amorce dans l’est de MontréalLa Ville de Montréal souhaite notamment réhabiliter les terrains d’anciennes raffineries.PHOTO : RADIO-CANADA / JULIE MARCEAULa Presse canadiennePublié à 10 h 02

La Ville de Montréal annonce vendredi le début des travaux de décontamination de quelque 4 millions de pieds carrés de sols répartis sur neuf terrains municipaux situés dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, dans le secteur industriel de la Pointe-de-l’Île.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, rappelle que depuis près de 100 ans, le secteur industriel de la Pointe-de-l’Île est associé à l’industrie pétrochimique, mais qu’il faut désormais le doter d’une vision du développement tournée vers l’avenir et basée sur l’innovation.

La Ville de Montréal précise que la réhabilitation des terrains devrait être complétée d’ici la fin de l’année 2022 dans le cadre d’une entente conclue avec le gouvernement du Québec en mars 2019.

Celle-ci prévoit une somme de 100 millions de dollars consacrée à la revitalisation de l’est de l’agglomération de Montréal, qui compte la ville de Montréal-Est.

Ces sommes sont prévues pour la décontamination, le réaménagement, la revalorisation ou la mise à niveau de terrains industriels. Elles permettront de favoriser les investissements et la commercialisation par le rapprochement des activités de recherche, d’innovation et d’entrepreneuriat.

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Communiqué de la Ville
http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=5798,42657625&_dad=portal&_schema=PORTAL&id=33102

Le nouvel essor de l’Est de l’Île se poursuit : Montréal entreprend la décontamination des terrains municipaux### 30 octobre 2020

Montréal, le 30 octobre 2020 - La mairesse de Montréal, Valérie Plante, accompagnée de la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau, et de la mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et responsable de l’Est à la Ville de Montréal, Caroline Bourgeois, annonce aujourd’hui le début des travaux de décontamination de neuf terrains municipaux dans l’Est de Montréal, dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, dans le Secteur industriel de la Pointe-de-l’Île (SIPI).

« Le secteur industriel de la Pointe-de-l’Île est associé depuis près de 100 ans à l’industrie pétrochimique. Aujourd’hui, nous mettons en œuvre une vision du développement de ce secteur définitivement tournée vers l’avenir et basée sur l’innovation. Ce sont près de 4 millions de pieds carrés dont les sols seront décontaminés et qui pourront servir à redynamiser l’Est de Montréal », a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

« La revitalisation de l’Est demeure plus que jamais une priorité pour le gouvernement du Québec et je crois fermement que l’annonce d’aujourd’hui est un pas très important dans cette direction. Je souhaite que l’impulsion donnée à la décontamination des terrains du secteur industriel Pointe-de-l’île inspire les entreprises à travailler en ce sens et à déposer leurs projets. L’aide est disponible, il ne reste qu’à passer à l’action! Réinventons ensemble ce secteur pour en faire un véritable levier de relance économique pour la métropole, mais également un lieu où il fait bon vivre et travailler! », a fait savoir Chantal Rouleau.

« Nous franchissons aujourd’hui une importante étape pour le développement de l’est de Montréal, qui témoigne concrètement des efforts concertés pour réaliser notre vision ambitieuse de ce territoire. Cette première étape de décontamination des terrains municipaux nous permettra de travailler à rétablir l’attractivité du secteur industriel de la Pointe-de-l’île, tout en incitant les autres propriétaires privés à contribuer au nouveau visage de l’Est de Montréal grâce au programme de subventions en place. Ces travaux répondent également aux visées exprimées par la population et les acteurs de l’est dans le cadre des consultations Accélérer l’essor de l’est. », a souligné Caroline Bourgeois.

La réhabilitation des terrains de la Ville devrait être complétée d’ici la fin de l’année 2022 et ces travaux s’inscrivent dans le cadre de l’entente conclue entre la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec en mars 2019. Celle-ci prévoit une somme de 100 M$ en vue de la mise en œuvre de la planification d’un grand chantier de revitalisation de l’Est de l’agglomération de Montréal. Ces sommes sont prévues pour la décontamination, le réaménagement, la revalorisation ou la mise à niveau de terrains industriels. Elles permettront de favoriser les investissements et la commercialisation par le rapprochement des activités de recherche, d’innovation et d’entrepreneuriat.

La Ville de Montréal s’est dotée, en mars dernier, du programme Subvention pour la réhabilitation de terrains contaminés dans l’est de Montréal qui permet la réhabilitation des terrains municipaux et privés dans l’Est de l’île, représentant une aide financière de 75 % des dépenses admissibles des projets. Ces démarches menées par la Ville initient un vaste mouvement vers le nouveau visage de cette portion de territoire. L’annonce d’aujourd’hui est une première étape qui donnera le ton et incitera le secteur privé à entreprendre lui aussi la décontamination de ses terrains. La Ville donne l’exemple en entamant dès maintenant la réhabilitation de l’ensemble de ses terrains. Un projet de réhabilitation dans le cadre de ce programme a déjà été approuvé, des discussions sont en cours avec des propriétaires privés, qui sont invités à emboîter le pas pour la vitalité de l’Est de la ville.

Rappelons que cette initiative s’inscrit dans la foulée de la Déclaration du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal pour revitaliser l’Est de Montréal. De nombreux projets sont aussi en cours pour donner une nouvelle impulsion à ce secteur, tel que le projet de requalification du secteur L’Assomption Sud–Longue-Pointe, dans le cadre duquel une instance de concertation vient d’ailleurs d’être créée. L’accroissement de la mobilité, le développement économique et l’amélioration des milieux de vie de la population sont au cœur de cet ambitieux chantier.

Pour en savoir plus, consultez Québec.ca/RevitalisationEstMontreal.

Pour le programme de subvention pour la réhabilitation de terrains contaminés dans l’Est de Montréal, consultez Montréal.ca

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ScarletCoral a dit : Discussion sur la revitalisation de l’Est de l’île


https://www.quebec.ca/gouv/politiques-orientations/revitalisation-est-montreal/
Subvention pour la réhabilitation de terrains contaminés dans l'est de Montréal | Ville de Montréal

Ça me fait mal de voir le marais en bas à gauche de la photo qui côtoie les terres contaminées. Y doit pu y avoir ben ben de vie là dedans.

Fleurdelys a dit :

ScarletCoral a dit : Discussion sur la revitalisation de l’Est de l’île


https://www.quebec.ca/gouv/politiques-orientations/revitalisation-est-montreal/
https://montreal.ca/programmes/subvention-pour-la-rehabilitation-de-terrains-contamines-dans-lest-de-montreal

Ça me fait mal de voir le marais en bas à gauche de la photo qui côtoie les terres contaminées. Y doit pu y avoir ben ben de vie là dedans.

Il y en a peut-être mais avec 3 yeux au lieu de 2 :wink:

Content de voir que des décisions sont prises à la Ville pour initier le changement et surtout la perception de ces grands espaces en friche, qui sont pour le moment un frein au développement de l’est (donc de la ville). On ne peut même pas dire qu’ils contribuent passivement à l’environnement, étant pour plusieurs fortement minéralisés et depuis longtemps contaminés à différents degrés.
Pendant ce temps l’étalement urbain se poursuit, car on cherche de plus en plus loin des terres pour l’urbanisation. Pourtant nous avons sur l’ile même des millions de pieds carrés qui attendent d’être utilisés au coeur même de la zone urbanisée. Pour la Ville ce sont plus de 4 millions de pi2, tandis que l’entreprise privée en possède 45 millions dans le même secteur. C’est dire le potentiel énorme qui dort dans notre cour arrière et les occasions d’affaires qui nous échappent au profit de la banlieue.
Il y a donc ici assez d’espace pour répondre aux besoins économiques dans le domaine industriel, résidentiel et environnemental pour des décennies, selon le modèle de développement qui sera priorisé. D’autant qu’on n’a pas besoin d’ajouter des autoroutes pour desservir ces immenses surfaces, elles les traversent déjà. Et qu’on pourra éventuellement créer un ou plusieurs noyaux démographiques sur le modèle TOD, en prolongeant ou en aménageant de nouvelles lignes dans le réseau de transport déjà existant.
Même qu’ici, pour ceux qui rêvent de méga tours, loin de la Montagne et des zones résidentielles, il n’y a aucun obstacle pour empêcher du 300m et plus si jamais le besoin se faisait sentir.

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acpnc said:Même qu’ici, pour ceux qui rêvent de méga tours, loin de la Montagne et des zones résidentielles, il n’y a aucun obstacle pour empêcher du 300m et plus si jamais le besoin se faisait sentir.

Je pense qu’ici le problème ce serait la demande. L’Est est mal vu. Et surtout excentré par rapport aux quartiers chauds de la ville. Par contre je verrais bien quelques grandes tours pour marquer l’entrée de ville de ce côté. Passé l’échangeur Anjou sur la 40 on ne se sent plus en ville. Ce serait bien

OusmaneB a dit :

acpnc said:## Même qu’ici, pour ceux qui rêvent de méga tours, loin de la Montagne et des zones résidentielles, il n’y a aucun obstacle pour empêcher du 300m et plus si jamais le besoin se faisait sentir.

Je pense qu’ici le problème ce serait la demande. L’Est est mal vu. Et surtout excentré par rapport aux quartiers chauds de la ville. Par contre je verrais bien quelques grandes tours pour marquer l’entrée de ville de ce côté. Passé l’échangeur Anjou sur la 40 on ne se sent plus en ville. Ce serait bien

Ce serait un projet qui s’échelonnerait probablement sur plusieurs années voire décennies. Il suffit juste d’un bon départ pour pouvoir attirer de plus en plus de projets.

Bon timing avec l’annonce de la venue du REM faite hier. :wink:

Déclaration pour revitaliser l’Est de Montréal - Chantal Rouleau et Valérie Plante soulignent les deux ans de la démarche conjointe pour l’Est de la métropole

NOUVELLES FOURNIES PAR | Cabinet de la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal | Déc 16, 2020, 11:39 ET

MONTRÉAL, le 16 déc. 2020 /CNW Telbec/ - La ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, ont participé aujourd’hui à un événement soulignant le deuxième anniversaire de la Déclaration pour revitaliser l’Est de Montréal.

Dans le cadre d’une conférence virtuelle organisée par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, les deux élues ont dressé le bilan d’avancement des projets et des réalisations de la dernière année pour le développement de ce secteur de Montréal.

Signée en décembre 2018, la Déclaration pour revitaliser l’Est de Montréal se traduit par une démarche concertée qui s’étalera sur plusieurs années. En vertu de cette déclaration, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal se sont engagés à entreprendre un grand chantier de revitalisation du territoire en agissant sur la mobilité, le développement économique ainsi que l’amélioration des milieux de vie.

Citations :

« Au cours de la dernière année et malgré la pandémie, le gouvernement du Québec a poursuivi sans relâche sa collaboration avec la Ville et les acteurs du milieu pour faire avancer les projets ambitieux et structurants dans l’Est de Montréal. Pas plus tard qu’hier, le gouvernement a annoncé le prolongement du REM vers la pointe et le nord-est de l’île, et j’en suis très fière. Connectant l’Est au centre-ville, le REM aura des retombées tant sur la transformation du territoire que sur la qualité de vie des gens pour qui nous travaillons depuis deux ans. De Pointe-aux-Trembles à Montréal-Nord en passant par l’Assomption-Sud-Longue-Pointe, notre action concertée est aussi une démarche à échelle humaine qui me tient profondément à cœur, en tant qu’élue et citoyenne. »

Chantal Rouleau, ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal

« L’Est de Montréal nous offre des occasions incroyables de réaliser une relance verte et inclusive, telle que nous la souhaitons pour la métropole. Pour y arriver, il sera nécessaire de densifier et de revaloriser des anciens sites industriels pour créer de nouveaux pôles d’emploi et pour développer de nouveaux quartiers résidentiels mixtes. La bougie d’allumage pour ces développements, c’est évidemment le REM. La Ville et le gouvernement sont plus que jamais impliqués dans le redéveloppement de l’Est aux côtés des acteurs locaux qui y œuvrent depuis des années. »

Valérie Plante, mairesse de Montréal

« Nous saluons la détermination du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal, car, malgré la pandémie, nous constatons que la relance de l’Est de Montréal est demeurée une priorité et que les engagements pris il y a deux ans se traduisent en actions. Les développements en ce sens sont visibles tant dans le domaine des transports que de la revitalisation des sols et du développement économique. »

Christine Fréchette, présidente-directrice générale, CCEM

Faits saillants

Au cours de la dernière année, plusieurs jalons importants ont été franchis. En voici quelques exemples.

Mobilité

  • Annonce du prolongement du REM dans l’Est.
  • Poursuite des travaux de réalisation du SRB Pie-IX sur le territoire de Montréal et de la planification du prolongement de la ligne bleue du métro.
  • Poursuite des travaux pour améliorer l’accès au port de Montréal et pour définir un plan directeur pour le réaménagement de la rue Notre-Dame prenant en considération les grands projets de transport à venir.
  • Changements apportés à certains circuits d’autobus dans l’Est en amont de la refonte du réseau.

Développement économique

  • Activité de cocréation et de consultations publiques sur la vision de développement du secteur industriel de la Pointe-de-l’Île de la Ville de Montréal.
  • Adoption et mise en œuvre du programme de subvention pour la réhabilitation de terrains industriels situés dans le secteur de l’Assomption-Sud-Longue-Pointe et le secteur industriel de la Pointe-de-l’Île.
  • Début de la réhabilitation de terrains municipaux dans le secteur industriel de la Pointe-de-l’Île.
  • Élaboration de plans d’intervention par la Ville pour le secteur l’Assomption-Sud-Longue-Pointe et le secteur industriel de la Pointe-de-l’Île.
  • Appui à la réalisation de plans d’affaires pour des projets de zones d’innovation, entre autres en matière de santé, de mobilité durable et de technologies propres. Les zones d’innovation se qualifiant comme telles seront désignées suivant un processus établi.
  • Base de données complétée sur les terrains disponibles pour les promoteurs.

Amélioration des milieux de vie

  • Création d’un comité de travail Montréal-Nord afin de contribuer de façon durable à la vitalité et à l’attractivité du territoire en mettant le citoyen au cœur de la démarche.
  • Travaux d’aménagement du parc de la plage de l’Est complétés; inauguration à venir au printemps 2021.
  • Construction de 624 logements dans l’Est de Montréal.
  • Appui au développement de projets pour revitaliser le Vieux Pointe-aux-Trembles et soutien à la revitalisation d’artères commerciales, notamment Notre-Dame Est, Ontario Est, Pie-IX partie nord et Jean-Talon Est.
  • Travaux de planification pour la construction de quatre écoles sur le territoire du Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île.
  • Réseau de corridors verts : lancement d’études sur la possibilité de relier différents espaces verts existants dans l’Est pour former un grand parc de l’Est.

Lien connexe

Pour en savoir davantage sur la Déclaration pour revitaliser l’Est de Montréal, visitez le : https://www.quebec.ca/gouv/politiques-orientations/revitalisation-est-montreal/

SOURCE Cabinet de la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal

REM de l’Est Plante promet des outils pour éviter l’embourgeoisement


PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE | « J’entends les inquiétudes de certains groupes qui se demandent : est-ce qu’on va toujours pouvoir habiter dans l’Est ? Est-ce que ça va continuer à être chez nous ? La réponse, c’est oui », a assuré Valérie Plante.

Le prolongement du Réseau express métropolitain (REM) vers l’est de Montréal va susciter un engouement pour le développement industriel et immobilier dans les secteurs situés le long de son tracé, mais la mairesse Valérie Plante promet d’agir pour éviter que les nouveaux quartiers qui s’y développeront soient réservés aux mieux nantis.

Publié le 16 décembre 2020 à 12h25 | ISABELLE DUCAS | LA PRESSE

« J’entends les inquiétudes de certains groupes qui se demandent : est-ce qu’on va toujours pouvoir habiter dans l’Est ? Est-ce que ça va continuer à être chez nous ? La réponse, c’est oui », a assuré mercredi la mairesse de Montréal.

Selon elle, la Ville pourra agir en ce sens grâce à son règlement sur l’inclusion dans le développement immobilier, communément appelé 20-20-20, parce qu’il prévoit une exigence pour tout nouveau projet de 20 % de logements sociaux, 20 % de logements abordables et 20 % de logements familiaux.

« Ça va nous permettre, pour les développements immobiliers qui vont se faire aux abords des stations du REM, de nouveaux quartiers au complet, d’exiger qu’il y ait du logement social, du logement abordable et du logement pour les familles », a souligné Mme Plante.

« Le REM va arriver et la Ville va continuer de jouer un rôle pour planifier le développement et créer des milieux de vie où les familles vont s’établir, les entreprises vont créer de la richesse et des emplois de qualité dans des secteurs de pointe. »

Valérie Plante participait mercredi à une conférence virtuelle organisée par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal pour souligner le deuxième anniversaire de la signature de la déclaration pour revitaliser l’est de Montréal.

« Il est primordial d’attirer des investisseurs et des entrepreneurs dans l’Est », a dit la ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, qui participait aussi à la conférence.

« Beaucoup de discussions et de projets sont déjà en cours. Le processus de décontamination de plusieurs terrains est déjà démarré. Une première tranche de 100 millions a déjà été accordée et est prête à être utilisée pour la décontamination. »

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La revitalisation de l’Est se concrétise tranquillement, mais sûrement

Journal Métro | Mercier & Anjou | 12:45 16 décembre 2020 | Par: Naomie Gelper, Métro

La revitalisation de l’Est se concrétise tranquillement, mais sûrement
Photo: Josie Desmarais/Métro | La ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau

Deux ans après la signature de la déclaration de la revitalisation de l’est de Montréal, la vision imaginée par les signataires se réifie avec la concrétisation de plusieurs projets, notamment le prolongement du Réseau express métropolitain (REM) vers l’Est de le Nord-Est.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, et la ministre responsable de la métropole, Chantal Rouleau, ont souligné le deuxième anniversaire de cette déclaration lors d’une conférence de presse virtuelle.

À lire aussi:

REM de l’Est : de l’enthousiasme et des interrogations

Le REM sera prolongé vers l’est et le nord-est de Montréal

La CCEM marque les deux ans de la Déclaration

Elles en ont profité pour revenir sur les actions réalisées dans le cadre des engagements contenus dans le document.

L’accroissement de la mobilité, le développement économique et l’amélioration des milieux de vie des citoyens étaient les priorités retenues.

Le REM de l’Est comme moteur de revitalisation

D’abord, le prolongement du REM de l’Est est au cœur de la revitalisation de ce secteur de la métropole mal desservi en transport collectif.

En effet, le nouveau tracé se poursuit de la rue Notre-Dame à la rue Dickson pour se séparer en deux. Une antenne aérienne se rend jusqu’à Pointe-aux-Trembles. L’autre, souterraine, va jusqu’au Cégep Marie-Victorin, situé à la limite entre Rivière-des-Prairies et Montréal-Nord.

«Le projet s’intégrera dans une vision d’ensemble du réaménagement de la rue Notre-Dame, du pont à la pointe. On intègre aussi un souci de protection de mise en valeur des berges du Saint-Laurent», a précisé Chantal Rouleau.

«On tourne la page sur tout un pan de l’histoire de l’Est. Son passé industriel freinait son développement. On veut autre chose pour l’Est.»Valérie Plante

Selon la ministre responsable de la métropole, la principale retombée du déploiement du REM dans l’Est sera l’amélioration de la qualité de vie. «Le transport collectif qui permet de se déplacer vers le centre-ville, vers les institutions d’enseignements, va offrir des possibilités immenses aux jeunes. Ça va permettre d’avoir accès à des zones d’emplois beaucoup plus facilement», a-t-elle fait valoir.

Mobilité

En attendant la concrétisation du REM de l’Est, d’autres projets de mobilité sont attendus, comme le prolongement de la ligne bleue vers l’arrondissement d’Anjou.

Avec l’adoption du projet de loi 66 par l’Assemblée Nationale, la réalisation des travaux pourra s’accélérer, a indiqué Mme Rouleau.

De plus, les démarches pour le SRB Pie-IX vont également bon train, a-t-elle ajouté. La mise en service est prévue pour 2023. «Son tracé est le fruit d’une réflexion pour s’assurer d’une cohésion dans l’offre de transport, a dit Chantal Rouleau. Ce n’est certainement pas un hasard que nous ayons procédé à son prolongement jusqu’à la rue Notre-Dame.»

Ces projets de mobilité viendront contribuer à l’essor économique de l’est de Montréal, a déclaré Valérie Plante. «Quand il y a du transport structurant, c’est un levier incroyable. Ça suscite de l’intérêt de la part des investisseurs et des entreprises», a-t-elle dit.

Décontamination des sols

Pour assurer une relance dynamique, les élus désirent attirer des investisseurs et des entrepreneurs dans l’Est.

Pour ce faire, la première étape est d’accélérer la décontamination des sols dans cette partie de la métropole.

D’ici la fin de 2022, Montréal prévoit décontaminer 4 millions de pieds carrés de sols situés dans le Secteur industriel de la Pointe-de-l’Île, principalement près de l’axe Nord-Sud du boulevard Saint-Jean-Baptiste à Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles.

De même, la Ville de Montréal a entamé le processus de décontamination de neuf terrains grâce à la contribution de 100 M$ du gouvernement du Québec. Or, une seconde tranche de 100 M$ est nécessaire pour la suite.

«Comme il est nécessaire que le secteur privé investisse dans la décontamination, on pense aussi que le gouvernement fédéral pourrait offrir un levier très important», a affirmé Chantal Rouleau.

La députée fédérale d’Hochelaga, Soraya Martinez, présente à la conférence, n’a pas fait d’annonce en ce sens. Cependant, elle s’est dite «déterminée» à soutenir les initiatives qui assureront le développement de l’Est.

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Un village à reconstruire au coeur de Pointe-aux-Trembles


Photo: Valérian Mazataud, Le Devoir | Le projet Courtepointe, rue Notre-Dame Est, a pour but de guider la Société de développement Angus quant aux besoins de la communauté dans son projet de construction de logements et de commerces dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles.

Le Devoir | Roxane Léouzon | 16 février 2021 | Économie

Le potentiel économique de l’est de Montréal, longtemps négligé, est maintenant vanté par les politiciens et les gens d’affaires. Le REM devrait accélérer son développement lors de sa mise en service, en 2029. Mais d’ici là, les citoyens et les entreprises de l’Est ont des projets plein la tête afin de donner de la vitalité à leurs quartiers. Première de quatre escales : le Vieux-Pointe- aux-Trembles

À quelques pas du fleuve Saint-Laurent, d’une église historique et de la place du Village-de-la-Pointe-aux-Trembles aménagée il y a six ans, la rue Notre-Dame Est est une enfilade de locaux commerciaux, dont plusieurs sont vides.

La propriétaire d’une boutique de produits fins du secteur, Huile et vinaigre, décrit la situation. « On a un emplacement exceptionnel. Ce n’est pas normal qu’il n’y ait pas de beaux restaurants ou de bistros », estime Joanne Paiement, en activité dans le secteur depuis 40 ans. « On était sans oxygène depuis longtemps, avec une artère moribonde, poursuit-elle. Pour la première fois depuis 20 ans, il y a un point d’orgue, on regarde dans la même direction. »

L’un des responsables de cette bouffée d’air frais, c’est la Société de développement Angus (SDA), une entreprise sociale en immobilier, qui est notamment à l’origine du projet de Technopôle Angus, dans Rosemont. La SDA a acquis un quadrilatère au cœur du vieux village, entre les rues Sainte-Anne et Saint-Jean-Baptiste, dans le but d’y reconstruire complètement des locaux commerciaux et des logements, en concertation avec la communauté. Les travaux pourraient commencer en 2022.

On était sans oxygène depuis longtemps, avec une artère moribonde. Pour la première fois depuis 20 ans, il y a un point d’orgue, on regarde dans la même direction.

— Joanne Paiement

En attendant, les locaux vides ne le resteront pas. Ils feront l’objet d’une occupation transitoire. Une occupation quoi ? C’est dans un local vide de 420 mètres carrés, à la façade repeinte dans des couleurs vives, que les responsables du projet ont accueilli les citoyens pour leur expliquer le concept.

« Il est rare que les jeunes commerçants aient besoin d’un espace si grand quand ils se lancent dans les affaires. On leur offre donc la possibilité de se retrouver à plusieurs dans un même espace », explique Francis Lacelle, l’ancien directeur au développement des projets d’Entremise, à qui la SDA a confié le mandat de créer des partenariats avec des entrepreneurs locaux.

Développer une jeune communauté d’affaires

Une vingtaine de projets ont été soumis à Entremise, qui en sélectionnera quelques-uns dans le cadre de cette initiative nommée Courtepointe. « On peut imaginer un espace boutique en avant, réfléchi en fonction de la COVID-19 pour que tous se sentent en sécurité. En arrière, il pourrait y avoir, en fonction des besoins de chacun, divers espaces de travail pour des gens qui veulent donner des cours de couture, faire des réunions ou avoir un espace de travail », indique M. Lacelle.

Dans un autre local vide qui appartient maintenant à la SDA, une épicerie zéro déchet doit ouvrir ses portes dès le mois de mars. À sa tête, deux femmes se lancent dans les affaires pour la première fois. « Je fréquentais plusieurs épiceries zéro déchet dans d’autres quartiers pour compléter mes achats. À un moment donné, je me suis dit : “Il n’y en a pas dans Pointe-aux-Trembles, pourquoi attendre que quelqu’un d’autre en ouvre une ? Je pourrais le faire, j’ai toujours voulu être en affaires” », raconte la copropriétaire Valérie Goulet, actuellement travailleuse de la santé à domicile.

Aux P’tits bocaux doit occuper le local de 110 mètres carrés jusqu’à sa démolition, puis la boutique sera déplacée le temps des travaux dans un endroit trouvé par la SDA. Une fois le nouveau projet immobilier construit, le commerce pourrait venir s’y installer pour de bon. « Le loyer est très intéressant, mais au-delà du loyer, c’est l’encadrement que ça nous procure qui est une belle occasion », rapporte l’autre copropriétaire, Layal Boustani, qui est cadre dans une entreprise de télécommunications.

Toutes ces expérimentations doivent permettre au promoteur immobilier de créer son projet commercial sur mesure, en fonction des besoins de la communauté d’affaires locale.

Un quartier historique

Pour plusieurs citoyens engagés du Vieux-Pointe-aux-Trembles, ce projet est un premier pas pour que le secteur retrouve ses lettres de noblesse passées. Pierre Desjardins, vice-président de l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles, souligne que Pointe-aux-Trembles, fondée en 1674, est au deuxième rang des plus vieilles paroisses de l’île de Montréal.

Il aurait apprécié que le grand projet de transport, au lieu du Réseau express métropolitain (REM), soit un tramway circulant rue Notre-Dame, comme c’était le cas au début du XX siècle. Le train express doit passer plus au nord, rue Sherbrooke.

« La rue Notre-Dame a été un grand axe commercial pendant une soixantaine d’années, rapporte M. Desjardins. À mesure que la population s’est accrue au nord, de nouvelles zones commerciales ont été développées, et Notre-Dame a décliné.

Pointe-aux-Trembles est en concurrence avec Repentigny, Lachenaie, les Galeries d’Anjou et la Place Versailles, où il y a toute une variété de commerces. Si on veut relancer le Vieux-Pointe-aux-Trembles, il faut attirer des commerces différents : des petits cafés, des théâtres, des musées, des boutiques originales. »

Virginie Journeau, impliquée dans plusieurs organismes du secteur, croit que Pointe-aux-Trembles a tout pour attirer les jeunes et les familles en quête d’un milieu de vie abordable et agréable, comme en témoignent de nombreux projets immobiliers récents ou en cours. Mais qu’il reste du travail à faire.

« Quand je parle à mes amis qui ont grandi ici, il y en a beaucoup qui reviennent acheter une propriété. Mais il manque des endroits où se rencontrer. J’aimerais qu’il y ait une microbrasserie ou un restaurant végétarien où l’on puisse se relaxer avant d’aller voir un spectacle », rêve celle qui est au conseil d’administration du Marché public du Village de Pointe-aux-Trembles.

Pour ce qui est des spectacles, le quartier n’est pas en reste, notamment grâce au Théâtre de l’œil ouvert, une compagnie résidente de la Maison de la culture de Pointe-aux-Trembles. « Mon conjoint et moi, qui dirigeons la compagnie depuis plus de dix ans, on s’est acheté une maison à Pointe-aux-Trembles dans l’idée de la rénover et de la revendre. Finalement, on a eu un coup de foudre pour l’endroit et pour sa communauté, alors on est restés », raconte la directrice générale, Jade Bruneau.

Mme Bruneau fait le pari que leur art peut améliorer la qualité de vie des habitants du secteur. Dans la dernière année, son équipe a offert à domicile des spectacles sur mesure inspirés de la vie de personnes qui, selon leurs concitoyens, se sont démarquées. À l’été 2019, ils ont produit des spectacles extérieurs au belvédère du Vieux-Pointe-aux-Trembles, réunissant des centaines de personnes. La comédienne rêve maintenant d’un nouveau lieu de diffusion, qui attirerait des spectateurs de la grande région de Montréal et qui nourrirait les commerces locaux.

Attirer la jeunesse

« C’est un secteur formidable, avec une navette fluviale. C’est vraiment un endroit où il fait bon vivre pour les trentenaires. On veut créer un renouveau, attirer la jeunesse et être partie prenante de cette transformation », dit Mme Bruneau.

Les citoyens rêvent également d’un réaménagement plus global de la rue : élargissement des trottoirs, piste cyclable, verdissement. L’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles reconnaît qu’elle a besoin d’une refonte complète et précise par courriel qu’elle sera « coordonnée avec les projets de revitalisation du secteur ». Des annonces se font toujours attendre en ce sens.

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Pour l’amour de Montréal-Nord


Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir | Lucila Pino (au centre) a ouvert son café-bistro sur la rue de Charleroi, à Montréal-Nord, il y a maintenant six ans. Depuis deux ans, elle sent que les choses bougent pour le mieux dans sa rue bien-aimée. Sur la photo, Lucila avec ses parents, Carlos et Clara, qui gèrent le café avec elle.

Le Devoir | Roxane Léouzon | 17 février 2021 | Économie

Le potentiel économique de l’est de Montréal, longtemps négligé, est maintenant vanté par les politiciens et les gens d’affaires. Le REM devrait accélérer son développement lors de sa mise en service, en 2029. Mais d’ici là, les citoyens et les entreprises de l’Est ont des projets plein la tête afin de donner de la vitalité à leurs quartiers. Deuxième de quatre arrêts : Montréal-Nord.

Quand Lucila Pino a immigré au Québec avec ses parents il y a une vingtaine d’années, elle s’est installée à Montréal-Nord. La famille originaire du Salvador a trouvé que le quartier était particulièrement accueillant envers les nouveaux arrivants.

Il y a six ans, la jeune femme ouvrait son café-bistro sur la rue de Charleroi, dans l’ancien local d’une pâtisserie qu’elle fréquentait et dont la propriétaire prenait sa retraite. Depuis deux ans, elle sent que les choses bougent pour le mieux sur sa rue bien-aimée.

« L’association des commerçants est de plus en plus active et organisée, explique celle qui est secrétaire de l’Association des commerçants de Charleroi. Pour Noël, on a installé des sapins décoratifs devant les commerces. Et l’été dernier, il y avait des événements animés où l’on pouvait voir des artistes peindre en direct, avec des promotions [en boutique] pour attirer les clients. »

Mme Pino salue aussi l’effort de l’arrondissement pour embellir l’artère, par l’ajout de lampadaires et l’aménagement de lieux extérieurs d’exposition et de rencontres. Elle sent que plusieurs habitants du quartier ont redécouvert la rue. « Ce n’est pas une artère comme les autres. On a une ambiance différente, car il y a du résidentiel, des écoles, des commerces. C’est très communautaire », souligne celle dont les gâteaux flamboyants font la fierté.

Non loin de là, sur la rue Fleury, Mohamad Sobh, copropriétaire de la boutique Distribution Mix Nuts, croit que beaucoup de gens gagneraient à visiter Montréal-Nord. « Oui, il y a du crime, mais ce n’est pas dans notre coin. Fleury est super belle, le quartier est tranquille », dit le jeune homme qui prend la relève de l’entreprise familiale fondée il y a 15 ans.

« Si les gens découvrent ce que les gens de Montréal-Nord ont à leur offrir, leur vie va changer, poursuit-il. On a de beaux produits et on est moins cher que les autres. On sait qu’à Montréal-Nord, ce n’est pas tout le monde qui a de gros moyens, alors on essaie de faire compétition aux supermarchés pour que les gens aient des produits de haute qualité à faible prix. »

M. Sobh salue par ailleurs les efforts déployés par la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) Montréal-Nord pour soutenir les commerçants de l’arrondissement sur le plan marketing. La CDEC a notamment aidé les associations de commerçants de quatre artères, soit Fleury, de Charleroi, Monselet et Pie-IX, à développer une image de marque et un logo. « On a des commerçants qui ont une vision, qui veulent que ça devienne des milieux de vie et que ça contribue à la dynamisation de Montréal-Nord », soutient le directeur général de la CDEC, Jean-François Gosselin.

Si les gens découvrent ce que les gens de Montréal-Nord ont à leur offrir, leur vie va changer. On a de beaux produits et on est moins cher que les autres.

— Mohamad Sobh

Ces commerçants souhaitent également que les artères soient réaménagées, affirme-t-il en se basant sur un sondage effectué auprès d’eux. « Ils souhaitent qu’il y ait plus d’arbres, qu’on rapetisse la largeur des rues, qu’on diminue la vitesse, qu’on améliore l’aménagement urbain. »

Selon lui, des investissements additionnels en ce sens seraient bienvenus de la part de la Ville. D’ailleurs, un réaménagement est déjà prévu pour le boulevard Pie-IX dans le cadre des travaux du service rapide par bus (SRB). « Ça va être très beau », commente-t-il.

Former la relève

Autre projet majeur de la CDEC Montréal-Nord : la construction d’un centre de formation et d’entrepreneuriat, dans un quartier où les taux de chômage et de décrochage scolaire sont les plus élevés de la métropole. De l’avis de la corporation, de nombreux citoyens du quartier auraient besoin de formation et d’accompagnement, notamment en francisation, en entrepreneuriat, en informatique et en comptabilité, pour se trouver un emploi. Or, il faut parfois passer plusieurs heures dans les transports en commun pour assister à de telles formations à l’extérieur de l’arrondissement.

Bien que le SRB Pie-IX et le REM de l’Est vont améliorer la mobilité des citoyens, ces services devraient être offerts à Montréal-Nord directement, plaide la CDEC. « Il y a des choses qu’on peut maintenant faire en virtuel, mais ça ne fonctionne pas bien pour tout. En entrepreneuriat, par exemple, la condition gagnante est la présence d’un réseau d’affaires, où les gens peuvent se rencontrer et développer des liens », souligne Jean-François Gosselin.

L’organisme Impulsion-Travail offre déjà certains services d’insertion professionnelle à Montréal-Nord. « Des gens qui nous fréquentent, 75 % sont issus des communautés culturelles. Certains n’ont pas de reconnaissance de leur cinquième secondaire. Ils ont plusieurs obstacles à l’emploi », indique la directrice, Christine Guay, qui estime qu’un tel centre permettrait de répondre beaucoup plus à leurs besoins.

Les nombreuses entreprises en mécanique automobile de l’arrondissement auraient également besoin de soutien pour que leurs employés puissent manipuler les véhicules électriques. Le centre viserait aussi à répondre à cette demande. « Le marché est en évolution et s’en va vers ça, explique Kevin Ahern, directeur de l’atelier mécanique chez Dubé pneu et mécanique. On n’a pas le choix de se former pour la sécurité, le diagnostic, l’équipement… Ça peut prendre de 200 à 300 heures et il faut pouvoir se former pas trop loin. »

Les instigateurs du projet de centre de formation cherchent encore un lieu et du financement additionnel pour le mener à bien.

Réveiller Saint-Léonard


Photo: Marie-France Coallier, Le Devoir | Pour certains commerçants de la rue Jean-Talon, à Saint-Léonard, les travaux de réaménagement à venir, qui risquent d’occasionner des fermetures de rues, sont un problème potentiel qui viendra s’ajouter à une artère déjà délaissée par les citoyens.

Le Devoir | Roxane Léouzon | 18 février 2021 | Économie

Le potentiel économique de l’est de Montréal, longtemps négligé, est maintenant vanté par les politiciens et les gens d’affaires. Le REM devrait accélérer son développement lors de sa mise en service, en 2029. Mais d’ici là, les citoyens et les entreprises de l’Est ont des projets plein la tête afin de donner de la vitalité à leurs quartiers. Troisième de quatre visites : Saint-Léonard.

À l’intersection des rues Jean-Talon et Lacordaire, un panneau avertit les passants que des travaux préparatoires commenceront dès ce printemps sur le site de l’ancien Petro-Canada, qui doit devenir l’édicule d’une nouvelle station de métro. Dans ce quartier, le prolongement de la ligne bleue est une réalité imminente, beaucoup plus que l’arrivée du REM vers l’est.

Certains commerçants attendent le métro avec beaucoup d’enthousiasme. C’est d’ailleurs en raison de ce projet que Saïda Amiri a ouvert sa bijouterie à cette intersection il y a sept ans. « On savait qu’il y aurait plus de visibilité, plus de circulation. Il va y avoir des investissements sur la rue, plus de verdure », détaille la copropriétaire, qui pense elle-même emprunter le métro à partir de Laval pour se rendre à son commerce. Le futur REM sera, à son avis, un atout supplémentaire.

« Avec les condos qui sont en train de se construire dans les alentours, le quartier va vraiment se développer », croit celle qui s’imagine, après les travaux, une rue Jean-Talon Est parsemée de petites boutiques beaucoup plus originales que celles des centres commerciaux.

Mais tous les commerçants de la rue Jean-Talon ne partagent pas son optimisme. Pour certains, ces travaux d’envergure, qui risquent d’occasionner des fermetures de rue, sont un problème potentiel qui viendra s’ajouter à une artère déjà délaissée par les citoyens. Jackie Lancia, propriétaire de la pâtisserie et boulangerie Italia, veut tout simplement quitter le quartier. Elle a mis son commerce à vendre depuis quelques années déjà, mais ne trouve pas preneur.

« J’aimerais retourner 16 ans en arrière. La rue était fantastique dans ce temps-là. Depuis quelques années, on ne voit quasiment personne se promener sur la rue. J’ai beaucoup moins de clientèle, si bien que, depuis deux ans, je suis fermée le lundi », indique Mme Lancia. Elle fait remarquer que la fusillade ayant coûté la vie à une adolescente, il y a une dizaine de jours quelques rues plus loin au coin de Jean-Talon, n’aide pas les citoyens à se sentir en sécurité.

Le propriétaire de La Source du sport, Paul Micheletti, fait les mêmes constats. La pandémie a d’ailleurs aggravé les choses. Observant le déclin désespérant de sa rue, il songe à déménager. « La rue est défraîchie, affirme celui qui est aussi président de la Société de développement commercial (SDC) Jean-Talon Est. C’est un îlot de chaleur tout en asphalte, sans verdure ni ombrage. Les trottoirs sont étroits et endommagés, ce qui empêche certaines personnes âgées des résidences environnantes de circuler. »

Une revitalisation attendue

« Ça fait presque 20 ans qu’on dit qu’il faut revitaliser, mais rien n’a avancé », ajoute M. Micheletti. Un projet de réaménagement avait pourtant été annoncé par la Ville de Montréal en 2017, dont les travaux devaient commencer en 2018, à la suite de consultations publiques. Il prévoyait, entre les boulevards Viau et Langelier, l’élargissement des trottoirs, l’ajout de 200 arbres, l’aménagement de deux places publiques et la sécurisation de 18 intersections. Le projet a été repoussé pour être coordonné avec les travaux de prolongement de la ligne bleue.


Photo: Marie-France Coallier, Le Devoir | Observant le déclin désespérant de la rue Jean-Talon Est, à Saint-Léonard, le propriétaire de La Source du sport, Paul Micheletti, songe à déménager.

« À la suggestion de l’arrondissement, la STM mettra très prochainement en place une table d’affaires regroupant des représentants du milieu des affaires local, des services municipaux et de la STM [pour discuter de ces enjeux] », indique Julie Blais, chargée de communications pour l’arrondissement de Saint-Léonard.

Mme Blais ajoute que l’arrondissement « travaille aussi sur la sécurité et l’embellissement de la rue Jean-Talon Est par le biais de divers projets, dont les saillies temporaires, les arbres dans des bacs, le programme « brigade de propreté » en lien avec la ville centre, etc. D’autres projets sont d’ailleurs à l’étude pour la saison estivale ».

Un chantier « intelligent »

La SDC veut pour sa part s’assurer que le chantier est « intelligent », afin d’éviter des effets négatifs comme ceux perçus lors de la réfection du boulevard Saint-Laurent et de la rue Sainte-Catherine, par exemple. « On ne veut pas que ce soit seulement une nuisance. On a lancé l’idée de convertir une vieille voiture de métro en centre d’information et de créer un poste de surveillance où les gens verraient les travaux et se sentiraient partie prenante », exprime notamment M. Micheletti.

Certains commerçants souhaiteraient aussi l’ajout de places de stationnement, pour que les citoyens conducteurs soient à l’aise d’y faire leurs emplettes, plutôt qu’aux Galeries d’Anjou. D’autres ont signalé que certains espaces devraient être mieux déneigés par la Ville pour faciliter la circulation piétonnière.

Traverser l’autoroute

Pour la table de quartier Concertation Saint-Léonard, l’enjeu est plus large que la rue Jean-Talon elle-même. « Pour s’y rendre, ceux qui vivent au nord doivent traverser l’autoroute métropolitaine, ce qui est dangereux pour les cyclistes et les piétons », souligne François Langevin-Gagnon, agent de sécurité urbaine et urbanisme. Il serait donc souhaitable de réaménager les abords de l’autoroute et de créer des pistes cyclables.

M. Langevin-Gagnon affirme par ailleurs que la mort de la jeune Meriem Boundaoui, tuée par balle la semaine dernière, a stimulé un sentiment d’urgence chez plusieurs acteurs du quartier pour régler les problématiques de sécurité urbaine dans plusieurs parties de l’arrondissement. Dans le secteur Viau-Robert, par exemple, diverses solutions d’aménagement, comme de l’éclairage, avaient déjà été trouvées dans le cadre de discussions communautaires démarrées en 2019. Cette démarche se poursuit. « Il faut les régler maintenant. Depuis une semaine, le milieu est très mobilisé et il y a beaucoup de rencontres pour trouver une façon d’agir sur le court, le moyen et le long terme », témoigne M. Langevin-Gagnon.

Redonner vie aux friches industrielles de l’est de l’île de Montréal


Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir | «On veut non seulement aider la décontamination, mais donner aussi une deuxième vie à ces friches industrielles», explique Mathieu Germain (à gauche), directeur au développement stratégique chez Sanexen. On le voit ici en compagnie du vice-président à l’innovation de l’entreprise, spécialisée en gestion de matières résiduelles, Martin Bureau.

Le Devoir | Roxane Léouzon | 19 février 2021 | Économie

Le potentiel économique de l’est de Montréal, longtemps négligé, est maintenant vanté par les politiciens et les gens d’affaires. Le REM devrait accélérer son développement lors de sa mise en service, en 2029. Mais d’ici là, les citoyens et les entreprises de l’Est ont des projets plein la tête afin de donner de la vitalité à leurs quartiers. Dernière de quatre explorations: les friches industrielles.

Pour le moment, il n’y a pas de vie humaine sur 35 millions de pieds carrés de terrains dans l’est de Montréal, contaminés notamment par l’industrie pétrochimique. Certaines entreprises imaginent cependant déjà des quartiers modernes grouillants de travailleurs et d’activités. C’est le cas de Sanexen services environnementaux, spécialisée notamment en gestion de matières résiduelles et dangereuses, qui a déjà des installations à Montréal-Est et à Rivière-des-Prairies.

« C’est le terrain de jeu rêvé pour des entreprises comme la nôtre. On est habitué à présenter des technologies innovantes pour régler des problèmes de contaminations complexes partout dans le monde. On veut non seulement aider la décontamination, mais donner aussi une deuxième vie à ces friches industrielles », souligne Mathieu Germain, directeur au développement stratégique chez Sanexen.

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L’entreprise visualise un centre d’excellence opérationnelle et d’innovation qui lui permettrait, dans un premier temps, de faire croître ses propres activités, puisque les terrains qu’elle occupe ne suffisent plus. « On a besoin d’un centre de formation en interne, de lieux pour faire des tests de laboratoire et où amener nos clients pour commercialiser nos innovations. À terme, on pourrait créer des dizaines, voire des centaines d’emplois », détaille pour sa part le vice-président à l’innovation, Martin Bureau.

Mais Sanexen voit plus loin encore, sur un horizon de cinq ans. L’entreprise souhaite réunir des joueurs des milieux de l’éducation et de la recherche autour des thèmes des technologies propres, du développement durable et de la mobilité.

La Société de développement Angus (SDA), qui a réalisé le projet du Technopôle Angus, dans Rosemont, est en discussion avec Sanexen afin de participer à ce projet. Le président de la SDA le qualifie d’« embryonnaire, mais sérieux ». « On verrait un parc d’entreprises, des milieux de vie, un centre de recherche, une salle de sport, des commerces, des parcs », décrit Christian Yaccarini.

Soutenir les technologies vertes

Le Collège de Maisonneuve souhaiterait aussi participer à un tel projet, qui rassemblerait les expertises relativement aux technologies vertes. Le directeur du Centre d’études des procédés chimiques du Québec du cégep, Yacine Boumghar, travaille déjà à la construction d’une unité de recherche pour aider les jeunes entreprises à commercialiser leurs produits, par un soutien à la production de petits lots. Nommé Hall précommercial intégré (HPCI), ce centre est prévu au Technopôle Angus dès qu’il aura réuni suffisamment de financement.

Un projet comme celui proposé par Sanexen permettrait de développer ce secteur davantage et d’être un puissant outil de relance économique, croit M. Boumghar. « La raffinerie pétrochimique est au cœur de l’économie, parce qu’à partir du pétrole, on fait une multitude de produits ; des carburants, mais aussi du plastique. On veut faire la même chose avec des ressources agroforestières pour devenir vert et miser sur le renouvelable. Le HPCI serait trop petit pour ça, parce qu’en raffinerie, on parle de très gros volumes », dit-il.

Le lieu précis de ce centre d’innovation n’est toutefois pas encore déterminé. La raison est simple : les terrains potentiels ne sont pas encore décontaminés, ni même en vente. Par ailleurs, ils ont une valeur négative, fait remarquer M. Germain, puisque les coûts de décontamination sont énormes. Un autre problème est l’absence d’infrastructure, comme des aqueducs, des égouts et de l’électricité.

Optimisme et volonté politique

Les dirigeants de Sanexen sont toutefois optimistes. Ils ont l’impression que la volonté politique de développer l’Est est bien présente aux échelons municipal et provincial. Le projet de REM en serait une démonstration. Une autre avancée est la mise en place, en mars 2019, d’un programme de subvention pour la réhabilitation des terrains contaminés de l’Est. Doté d’une enveloppe de 100 M$, il permet aux entreprises qui n’ont pas pollué elles-mêmes leurs terrains de couvrir 75 % de leurs dépenses de décontamination. La Ville de Montréal a entamé, à l’automne dernier, des travaux sur neuf de ses propres terrains, pour un total de quatre millions de pieds carrés. Les entreprises ne sont toutefois pas au rendez-vous, puisqu’un seul projet privé, encore à l’étude, a été soumis dans le cadre de ce programme.

« Tous les propriétaires privés ont été appelés plusieurs fois à ce sujet, assure Caroline Bourgeois, responsable de l’Est au comité exécutif de la Ville de Montréal. On a encore un travail à faire pour que le message soit compris. » La Ville travaille aussi à trouver une solution pour que les terrains appartenant à Esso et à Suncor soient nettoyés sans puiser dans les poches des contribuables.

Mme Bourgeois reconnaît que la question de l’absence d’infrastructures rebute toujours plusieurs entreprises. « Ça va nous prendre une aide du gouvernement fédéral, parce que ce n’est pas la Ville de Montréal qui a la capacité de régler ce problème », considère la conseillère municipale.

Pour ses propres terrains, l’administration municipale souhaite que la décontamination soit terminée en 2022. Elle va ensuite sélectionner, parmi les intéressés, les projets qui y seront développés. Pas question de vendre ces terrains aux plus offrants, sans droit de regard sur leur avenir. « On ne passera pas à côté de la question des technologies propres, sur lesquelles on veut se positionner dans l’est de Montréal de façon plus importante », souligne Mme Bourgeois.

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Les terrains à prix négatif, c’est sûr que ça prend un évènement catalyseur pour mettre la décontamination et le redéveloppement en marche. Reste à voir de quelle façon ce déclenchement peut se faire. On aborde bien sûr le REM2 et les fonds gouvernementaux pour la décontamination, mais je pense que ça va en prendre un peu plus que ça personellement.

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Voici 2 articles, parus ce matin dans le Journal Métro, sur le redéveloppement de l’est de Montréal et ses défis qui lui sont imposés, mais qui ne sont pas insurmontables avec un peu de volonté :hugs:

Je ne sais pas si je devrais créer un fil pour ça, il y un projet de développement industriel et commercial sur un terrain au nord de la 40, à Montréal Est
Extrait du mandat du lobbyiste :

Communications auprès de divers titulaires d’une charge publique concernant le développement d’un parc d’affaires (agroalimentaire, transport et logistique, commerce électronique, technologies propres, technologies de la santé, électrification) sur un terrain de six millions de pieds carrés localisé à Montréal-Est, et ceinturé par le boulevard Henri-Bourassa au Nord, le boulevard Métropolitain au Sud, l’avenue Anjou à l’Ouest et le terrain de Esso Imperial à l’Est. Les objectifs sont : obtenir de la Ville de Montréal-Est l’adoption d’un protocole d’entente pour la cession d’une nouvelle rue une fois construite sur le site, permettre la construction de bâtiments industriels et commerciaux en même temps que la construction de la rue projetée (règlement 91-2021 relatif à certaines contributions à des travaux ou à des services municipaux), ainsi que l’implantation d’arrêts d’autobus sur la nouvelle rue. Également demander à Hydro-Québec de considérer le projet comme « Net Metering » et s’assurer qu’Hydro-Québec procède comme prévu à la construction de lignes de distribution pour alimenter le projet.

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Est-ce que cette avenue existe vraiment? Je n’arrive pas à la localiser… :confused:

Je n’arrive pas non plus, je pense que c’est ville d’Anjou au lieu d’avenue?

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