Québec - Projets d'infrastructure

Troisième lien Québec-Lévis La CAQ veut proposer un nouveau projet

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Moins de 24 heures après sa cuisante défaite dans Jean-Talon face au Parti québécois le mois dernier, le premier ministre François Legault a pris tout le monde par surprise en annonçant qu’il voulait consulter la population de Québec au sujet du troisième lien et que toutes les options étaient sur la table.

(Québec) Le troisième lien entre Québec et Lévis est bel et bien de retour. Et le gouvernement ne veut plus seulement consulter la population, mais bien proposer un nouveau projet.

Publié hier à 14h06

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Thomas Laberge La Presse Canadienne

« Je pense que le troisième lien va se réaliser. L’important c’est de proposer aux gens de Chaudière-Appalaches et de Québec une solution qui est crédible avec un échéancier qui est précis », a affirmé le député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, mercredi à l’Assemblée nationale.

« La perspective d’un troisième lien est regardée par la Coalition avenir Québec (CAQ) de manière intensive », a assuré pour sa part le ministre de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien.

Moins de 24 heures après sa cuisante défaite dans Jean-Talon face au Parti québécois le mois dernier, le premier ministre François Legault a pris tout le monde par surprise en annonçant qu’il voulait consulter la population de Québec au sujet du troisième lien et que toutes les options étaient sur la table.

Cette volte-face survenait quelques mois après que la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, eut annoncé l’abandon du volet autoroutier du projet au profit d’un tunnel réservé au transport en commun.

Actuellement, on continue de dire que la population va être consultée. « Mais je peux vous dire qu’il y a beaucoup d’efforts actuellement au gouvernement du Québec pour trouver le meilleur projet qui est effectivement le plus crédible », a expliqué Samuel Poulin.

L’idée d’un pont a déjà été évoquée par le premier ministre en octobre.

Mercredi, Le Soleil publiait un sondage indiquant que seulement 9 % des Québécois croient encore que la CAQ va faire le troisième lien.

Un message a été fusionné à un sujet existant : Infrastructures publiques - Actualités

Il semble qu’il y a de l’argent pour reconfigurer une autoroute…
C’Est une bonne nouvelle de vouloir réduire la largeur de l’autoroute… mais peut-on mettre de l’argent dans le transport collectif à Québec avant?

Autoroute Dufferin-Montmorency Un concours pour régler la « bêtise du siècle »


PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
L’autoroute Dufferin-Montmorency longe le fleuve Saint-Laurent dans l’est de la capitale.

(Québec) L’ancien ministre péquiste Marcel Léger avait qualifié la construction d’une autoroute de six voies sur les berges du Saint-Laurent à Québec en 1978 de « bêtise du siècle » qui privait les citoyens de l’accès au fleuve.

Publié à 13h26
GABRIEL BÉLAND
LA PRESSE

Quarante-cinq ans plus tard, le gouvernement Legault annonce le lancement d’un concours international pour repenser ce secteur de la capitale. Il se montre même ouvert à l’idée de réduire la largeur de l’autoroute Dufferin-Montmorency.

« C’est un engagement ferme de redonner le fleuve aux citoyens », a lancé vendredi le ministre de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien.


PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
Le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julie, entouré du député de Montmorency, Jean-François Simard (à gauche), et du maire de Québec, Bruno Marchand.

Le concours international sera lancé dès la semaine prochaine pour la requalification d’une bande de terre prise entre le fleuve et l’autoroute sur 8 km, de la Baie de Beauport jusqu’au parc de la Chute-Montmorency.

Un jury d’experts va sélectionner trois lauréats en avril prochain. Puis, la population sera consultée sur les trois scénarios. Le président du jury est le paysagiste Bertrand Vignal, de la firme française BASE. C’est cette firme qui a notamment remporté le mandat de réaménager la rive droite du Rhône à Lyon, où une autoroute doit être réduite.

Par le passé, les élus de la CAQ s’étaient montrés timides quant à une transformation de Dufferin-Montmorency en boulevard urbain, comme le demandent unanimement les élus du conseil municipal de Québec.

Mais vendredi, ils ont ouvert la porte à un réaménagement de l’autoroute, et notamment à ce qu’elle passe de six à quatre voies. Actuellement, l’autoroute est conçue pour accueillir plus de 90 000 voitures par jour. Elle en reçoit dans ce secteur de Beauport tout au plus 30 000 par jour, et 18 000 à certains endroits.

« Dans le passé, […] on n’était peut-être pas assez prêts à l’éventualité de transformer ce boulevard en autre chose. Si on est ici aujourd’hui, c’est qu’on est prêts à le faire », a dit le ministre Julien.

Ce projet, présenté comme la phase 4 de la promenade Samuel-de-Champlain, a les mêmes objectifs que ce qui a été réalisé dans l’ouest de la capitale : redonner accès au fleuve aux citoyens, et faire une promenade linéaire pour le vélo et la marche.

Marchand en retrait

Le député caquiste de Montmorency ne cachait pas sa joie. « La plus belle annonce dans ma vie de député jusqu’à maintenant, c’est l’annonce de la phase 4 », a laissé tomber Jean-François Simard.

À sa gauche, le maire de Québec n’affichait pas le même sourire. Bruno Marchand s’est réjoui de l’annonce. Mais elle survient à l’issue d’une semaine particulièrement difficile au cours de laquelle ce même gouvernement l’a dépossédé de son projet de tramway, le remettant entre les mains de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Il a d’ailleurs refusé de répondre à toute question à ce sujet. « Toutes les questions liées à ce projet-là vont être redirigées vers le ministre, a-t-il dit. Vous aurez beau m’en poser cinquante dans les prochains mois, je n’y répondrai pas. C’est une décision du gouvernement, il prend le ballon, ils vont répondre. »

Peut-on croire la CAQ quand elle annonce des projets pour Québec, vu leurs hésitations dans les dossiers du tramway et du troisième lien ? « Je sens l’engagement sincère du ministre et sa volonté d’aller de l’avant » avec le réaménagement des berges à l’est, s’est contenté de répondre le maire.

Le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville s’est réjoui du lancement de ce concours, lui qui réclame depuis longtemps que l’autoroute devienne un boulevard urbain. Mais Claude Villeneuve n’a pu s’empêcher de remarquer que le maire semblait ébranlé.

« C’est sûr que c’est humiliant pour le maire et à travers ça pour tous les citoyens de Québec, la séquence. Ce qu’on vit, de se faire retirer le projet, c’est un très dur coup pour tout le monde. Ce n’est pas la fête pour Québec », a lancé M. Villeneuve.

« J’essaye de m’imaginer Jean-Paul L’Allier, Andrée Boucher ou Régis Labeaume se mettre dans cette situation-là, mais je n’y crois pas », a-t-il ajouté.


La CAQ cherche des « idées » pour la phase 4 de la promenade Champlain

L’autoroute Dufferin-Montmorency en été avec, en arrière-plan, le fleuve Saint-Laurent, la Rive-Sud et l’île d’Orléans.
La construction de l’autoroute Dufferin-Montmorency, dans les années 1970, a privé les citoyens de Beauport de leur accès au fleuve Saint-Laurent.
PHOTO : RADIO-CANADA

Érik Chouinard
Publié à 12 h 31 HNEMis à jour à 14 h 00 HNE

Le lancement du concours d’idéation pour la phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain laisse planer une promenade continue et une transformation de tout l’accès au fleuve à partir de Beauport, ouvrant aussi la porte à un boulevard urbain sur Dufferin-Montmorency. Malgré l’ambition que promet le gouvernement du Québec, il laisse tout de même planer un doute sur la possibilité de réduire la capacité routière.

Après une grosse semaine d’actualité, le maire de Québec, Bruno Marchand, et le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, étaient de nouveau réunis pour annoncer le lancement du concours. Ils étaient accompagnés du député de Montmorency, Jean-François Simard et des deux architectes Jérôme Lapierre et Jacques White qui préparent la documentation et les paramètres du concours.

Le ministre et le maire discutent ensemble.
Le ministre et le maire était assis côte à côte pendant l’annonce.
PHOTO : RADIO-CANADA

La poussière n’était visiblement pas encore retombée entre le maire et le ministre depuis l’annonce de l’abandon du projet de tramway de la Ville par le gouvernement. Le maire Marchand a refusé de répondre aux questions sur le sujet, les renvoyant systématiquement à Jonatan Julien.

Inspiré par le succès de la phase 3, les intervenants présents appellent à l’audace et à l’ouverture, mais comme c’est un concours d’idées, il n’y aura pas nécessairement de plan définitif retenu à la fin du processus.

Au terme du concours international, les trois projets retenus par le jury seront présentés à la population au printemps 2024. Le concept final pourrait réunir des éléments de chacun d’entre eux.

La plage et la piscine devant une vue de la ville.
La très populaire plage de la phase 3 de la promenade Samuel-De Champlain a été inaugurée cet été.
PHOTO : RADIO-CANADA / ERIK CHOUINARD

L’incertitude du boulevard urbain et du 3e lien

L’un des 4 axes d’interventions du concours intitulé (re)questionnement de l’axe de transit dans son aménagement actuel se penchent justement sur l’avenir de l’autoroute Dufferin Montmorency.

La question de la requalification de l’artère en boulevard urbain reste entre autres encore en suspens. Jonatan Julien a refusé de trop s’avancer sur le sujet de la réduction de la capacité routière sur l’artère de six à quatre voies.

Il y a des critères dans le concours et quand on dit aux gens d’être audacieux et ambitieux, c’est dans cette perspective là qu’on le lance, naturellement on doit regarder la capacité, mais ce n’est pas une limitation qu’on observe en ce moment, répond-il.

Les berges d'un cours d'eau bordé d'un enrochement et d'une autoroute en été
Les battures de Beauport sont prisonnières de l’autoroute Dufferin-Montmorency et d’installations industrielles sur la quasi-totalité de la circonscription de Jean-Lesage
PHOTO : RADIO-CANADA / DAVID RÉMILLARD

Le ministre insiste sur l’ouverture qu’il laisse pour évaluer les options. Il mentionne aussi que c’est pour cette raison qu’une personne du ministère des Transports et de la Mobilité durable est dans le jury. Je ne lancerais pas ce concours si je ne présumais pas qu’on est prêt à faire ce pas-là. On a bien observé qu’en maintenant la situation actuelle sur le boulevard, au mieux on avait des percées visuelles et ce n’est pas ce qu’on souhaite, avance-t-il.

La perspective d’un troisième lien autoroutier qui débouche dans le secteur n’est pas pour autant écartée malgré les questionnements sur les capacités routières de l’artère. C’est une question hypothétique, un peut se faire avec ou sans l’autre, se contente d’affirmer Jonatan Julien.

Une capture d'écran de la vidéo de présentation.
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Dans les premiers plans du gouvernement pour le troisième lien, le tunnel devait être relié à l’autoroute Dufferin-Montmorency en passant par le cap.
PHOTO : GOUVERNEMENT DU QUÉBEC*

L’incertitude inquiète le député solidaire de Jean-Lesage, Sol Zanetti, même s’il est heureux de voir des progrès dans le dossier. C’est clair pour moi qu’on ne peut pas redonner accès au fleuve sans un boulevard urbain, souligne-t-il par écrit.

L’aspect plus certain de la promenade semble être la volonté de redonner l’accès au fleuve et au littoral ainsi que le développement de la mobilité active. Ça pour moi c’est la vraie trame à laquelle tout le reste doit s’attacher, confirme le ministre.

Annonce décalée

L’annonce devait initialement avoir lieu le 6 octobre, quelques jours après l’élection partielle dans Jean-Talon, mais elle avait été annulée. La porte-parole du ministre responsable de la Capitale-Nationale insistait sur le fait que ce report n’est pas une conséquence du retour du troisième lien dans l’actualité.

La dernière fois, ça a été retardé pour cause d’agenda. On a été très clair là-dessus. On est prêt depuis le début du mois d’octobre à faire cette annonce-là, plaide Jonatan Julien.

Les équipes multidisciplinaires qui souhaitent participer au concours pourront déposer leur proposition entre le 16 novembre et le 25 février. Les citoyens sont invités à faire des propositions et poser leurs questions sur le site web de la Commission de la capitale nationale du Québec.

Un croquis de la phase 4 de la promenade Samuel-De-Champlain.
La Commission de la capitale nationale du Québec avait mandaté une firme d’architecture pour qu’elle présente des concepts de ce que pourrait ressembler le littoral aménagé dans le secteur de Beauport (photo d’archives).
PHOTO : LEMAY ARCHITECTURE

Le jury est composé de sept membres, dont un représentant de la Table citoyenne Littoral Est et est présidé par Bertrand Vignal, un urbaniste et architecte paysagiste de l’agence Base en France. L’implication d’un membre citoyen est quelque chose de relativement rare en concours, souligne l’architecte, Jérôme Lapierre.

La phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain doit s’étendre sur 8 km de la baie de Beauport, dans le secteur d’Estimauville, jusqu’au quartier des Chutes-Montmorency.

En plus des questionnements sur Dufferin Montmorency, trois autres axes prioritaires ont été identifiés : la valorisation et accessibilité continue du littoral, la connexion des quartiers avoisinants au fleuve ainsi que la conservation et mise en valeur des milieux naturels.

Le concours est ouvert à des participations Les équipes présentant des propositions doivent être composées d’au moins un designer urbain ou un urbaniste, un architecte et un expert en environnement et développement durable.

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« La politique fait en sorte que sans le vouloir, ou en le voulant, tu dis à tes équipes : faites pas d’erreurs ! Ça tue l’innovation. Parce qu’avant de faire quoi que ce soit, il va falloir que ce soit parfait. Donc tout prend un temps fou. Mais on n’a plus le luxe du temps. C’est pour ça que je propose de diviser le projet en trois phases. Pour avancer, et pour apprendre.

Ça c’est la raison pourquoi, en dépit des coût astronomiques du projet et des risques qui accompagnent la gestion de ce genre de projet par la ville, j’étais en faveur du plan B de Marchant. L’expertise accumulée aurait été extrêmement bénéfique pour ses projets futurs.

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Also : post numero 666 dans ce sujet


Québec

La Caisse de dépôt se penchera sur le troisième lien

PHOTO PATRICK SANFACON, ARCHIVES LA PRESSE

(Québec) La Caisse de dépôt et placement du Québec n’a pas seulement reçu le mandat de trouver le meilleur système de transport structurant pour la capitale : le gouvernement Legault lui a aussi demandé de trouver la meilleure option pour améliorer la fluidité entre les deux rives et de lui soumettre sa solution pour un éventuel troisième lien.

Publié à 10h40


Gabriel Béland GABRIEL BÉLANDLA PRESSE

CDPQ Infra a donc six mois pour trouver des réponses à des questions qui déchirent la capitale nationale depuis des années. La branche de la Caisse qui a notamment mis au monde le REM à Montréal a officiellement accepté lundi le mandat confié par Québec.

La Caisse a un mandat à deux volets, peut-on lire dans un courriel transmis lundi par la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, au président et chef de la direction de CDPQ Infra, Jean-Marc Arbaud.

  • Identifier un projet de transport structurant permettant d’améliorer le transport en commun pour la Ville de Québec.
  • Améliorer la mobilité et la fluidité dans la Communauté métropolitaine de Québec, notamment entre les deux rives.

Le cabinet de la ministre Guilbault a confirmé que ce deuxième volet du mandat inclut une éventuelle proposition de troisième lien. On se souvient que la Coalition avenir Québec (CAQ) s’était fait élire en 2018 en promettant un nouveau lien entre Québec et Lévis.

Celui-ci a d’abord été envisagé à l’est, par le truchement de l’île d’Orléans. Il a ensuite été présenté de « centre-ville à centre-ville », mais cette option impliquait l’un des plus gros tunnels au monde et un coût éventuel de 10 milliards de dollars. Il a ensuite été réimaginé en « bitube », avant d’être tour à tour mis sur la glace puis ressuscité par la CAQ.

Pour l’aider dans ce mandat passablement ambitieux, CDPQ Infra pourra compter sur les nombreuses études commandées par le gouvernement à propos du troisième lien. Québec a déjà payé au moins 59 millions pour des études en tous genres.

Les études commandées par le gouvernement et la Ville de Québec qui ont mené au choix du tramway seront aussi fournies à la Caisse.

Plus de détails à venir.

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C’était écrit dans le ciel.

Ceci dit, je crois que la CDPQ n’a pas le choix de proposer un lien TC uniquement. Le fédéral a très clairement dit qu’il ne financerait aucun projet avec une composante autoroutière.

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Quelles études ?!?! Me semblait qu’il n’y en avait pas !! Legault n’a jamais été en mesure de nous les montrer si elles existaient, peut-être parce que défavorable !

CDPQ étant maintenant liée à 3 projets dans la capitale, sans être particulièrement optimiste, je ne suis pas non plus totalement découragé. Il y a peut-être une opportunité pour Québec d’avoir dans un court laps de temps des solutions de TC urbain, suburbain, er intercité… ça passe ou ça casse quoi.

Le financement va être abordé séparément et est distinct de l’étude selon ma compréhension:

La manière dont j’interprête le mandat est:

  • On veut desservir la ville d’un transport en commun et on veut faciliter le déplacement avec l’autre rive.
  • On a 2 projets et ça coute cher.
  • Est-ce que les projets sont bien fait?
  • Est-ce qu’il y a des économies à réaliser?
  • Quel serait le(s) meilleur(s) projet(s) pour réaliser cela?

Ce qui est distinct de quel projet est rentablement réalisable. De plus, avec les ambitions du gouvernement de se monter la nouvelle agence, je ne donnerais pas pour acquis, dans l’immédiat, que CDPQi serait le gestionnaire/réalisateur.

De plus, je ne crois pas que CDPQi veuille gérer 2 méga-chantiers en même temps, et REM Rive-Sud est très probablement un projet plus attrayant.

Il y a évidemment un sous-entendu de ne nous posez pas un sapin ou pilule empoisonnée pour la nouvelle entité.

On est encore en pleine improvisation avec un mandat supplémentaire pour la Caisse qui doit trouver des solutions en à peine 6 mois pour des projets dont elle ne maitrise même pas elle-même complètement la nature et l’expertise? Décidément Legault panique et ne sait même plus sur quel clou frapper pour faire avancer ces méga chantiers d’infrastructures à Québec.

Du grand amateurisme qui risque de conduire à plus de questions que de réponses, aussi à des pertes d’argent et de temps inutilement. Car il serait logistiquement très difficile de mener deux projets multimilliardaires de front dans les conditions actuelles de manque de main-d’oeuvre chronique partout dans la province. Un problème majeur qui prendra beaucoup de temps à se résorber puisque le PM a déjà limiter simultanément la croissance de l’immigration.

Ici on nage donc en totale contradiction, d’abord parce que les besoins pour un troisième lien n’ont jamais été démontrés, tandis que Québec manque cruellement d’un solide projet de transport structurant, afin justement diminuer la part modale de l’automobile responsable de la congestion des autoroutes de la capitale.

D’ailleurs où prendra-t-on l’argent et les travailleurs si on appuie d’un autre côté sur l’accélérateur pour doubler la production d’électricité d’Hydro-Québec? Sans compter que les autres agglomérations du Québec (incluant le grand Montréal) ont aussi des besoins criants en matière de TEC et de financement.

Il y a vraiment de quoi se demander sérieusement sur quelle planète vit ce premier-ministre?

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Un pont-tunnel à Québec : le nouveau scénario pour le 3e lien?

Vue sur le Pont de Québec et le Pont Pierre-Laporte

Vue sur le pont de Québec et le pont Pierre-Laporte dans la Capitale-Nationale.

Photo : iStock / marcduf

Publié à 4 h 00 HNE

Et si le meilleur scénario pour un nouveau lien dans la Capitale-Nationale était un pont, à la hauteur de Saint-Romuald, suivi d’un tunnel jusqu’au boulevard Charest à Québec? C’est l’idée avancée par Bruno Massicotte, l’ingénieur qui a réalisé les premières études sur le troisième lien, et Daniel Toutant, le responsable de la réalisation du pont de l’autoroute 25 qui relie Laval à Montréal.

Pendant des mois, ils ont exploré les endroits propices à l’implantation de l’ouvrage, puis réfléchi au type d’infrastructure qui pourrait le mieux répondre aux besoins de la Capitale-Nationale, après que le projet de troisième lien eut été abandonné puis ravivé par le gouvernement Legault.

Les croquis réalisés suggèrent le début du tracé à la hauteur du chemin des Îles, à Lévis, dans le secteur Saint-Romuald. Un emplacement idéal, selon eux, puisque la vocation industrielle de cette artère n’implique aucune expropriation résidentielle.

De plus, le chemin des Îles se situe à la jonction de l’autoroute 20. Il compte déjà quatre voies, avec un espace pour élargir l’échangeur et insérer des stationnements incitatifs.

Le pont à haubans d’environ 700 mètres de portée compterait six voies, soit trois dans chaque sens. « Un tel ouvrage, conçu avec un souci d’esthétique, deviendrait une signature pour la région de la Capitale-Nationale », écrivent-ils dans une lettre ouverte. L’une des voies pourrait servir au transport en commun.

Schéma du tracé envisagé.

Un pont-tunnel pourrait relier Lévis à Québec.

Photo : courtoisie

Dans leur lettre, les deux ingénieurs expliquent pourquoi la topographie s’avère idéale à cet endroit : c’est notamment parce que les camions pourraient circuler sur l’infrastructure, contrairement au tunnel sous-fluvial mis de côté par le gouvernement Legault parce que la pente était trop abrupte pour les poids lourds.

Du côté de Québec, le pont deviendrait un tunnel, creusé dans le roc, jusqu’au boulevard Charest. M. Toutant et M. Massicotte n’ont pas déterminé l’endroit précis où commencerait le tunnel sur leurs plans, mais il serait réaliste de penser qu’il pourrait se situer près de l’anse au Foulon.

Une station pour le transport en commun

À l’intérieur du tunnel, les ingénieurs suggèrent la construction de gares de part et d’autre des voies de la structure. Des ascenseurs à haute vitesse permettraient aux usagers de rejoindre la surface en face du collège Saint-Charles-Garnier, situé sur le boulevard René-Lévesque.

« Ce lien vertical se situerait à mi-chemin entre la colline Parlementaire et le Pôle emploi de Sainte-Foy, tout en étant à proximité de l’Université Laval, optimisant ainsi les temps de parcours des usagers », peut-on lire dans leur lettre.

Daniel Toutant fait valoir l’efficacité de tels ascenseurs partout dans le monde. Celui qu’il propose aurait environ 60 mètres de hauteur.

« Le transport des autobus ferait très bien l’affaire pour nous connecter au lien est-ouest », ajoute-t-il, au moment où la Caisse de dépôt et placement du Québec a le mandat d’évaluer « un projet structurant » pour la ville de Québec.

Schéma du pont.

L’ouvrage serait un pont à haubans d’environ 700 mètres de portée et compterait six voies, soit trois dans chaque sens.

Photo : courtoisie

Un 2e lien nécessaire pour la sécurité

« Le but premier, c’est d’attirer l’attention sur la sécurité », enchaîne Daniel Toutant. Selon lui et Bruno Massicotte, on ne devrait plus parler de troisième lien à Québec, mais plutôt de deuxième lien, puisqu’ils ne considèrent pas le pont de Québec comme une structure adéquate pour la circulation entre les deux rives.

Non seulement l’infrastructure ne permet pas le passage des camions, mais les voies ne sont pas assez nombreuses et trop étroites. « Le vieux pont de Québec n’a certes pas la capacité d’absorber l’ajout de trafic qu’entraînerait une fermeture, même partielle, du pont Pierre-Laporte, ce qui nous amène à faire référence à un deuxième lien plutôt qu’à un troisième lien. »

Ils écrivent qu’une fermeture prolongée partielle ou totale du pont Pierre-Laporte « mettrait fort probablement en péril la sécurité publique et l’activité économique du Québec […] On ne peut plus exclure un accident important ou une catastrophe naturelle. En effet, la région de Québec se trouve dans une zone sismique active présentant une probabilité élevée de tremblements de terre majeurs. »

Le pont Pierre-Laporte et les ouvrages situés dans le même axe n’ont pas été conçus selon ces critères et pourraient donc être sérieusement endommagés si un séisme d’importance devait se produire, laissant ainsi les deux rives sans lien fonctionnel pour les services d’urgence. Au risque sismique s’ajoute l’usure des matériaux : les ouvrages en acier sont sujets à des bris associés aux cycles répétés de trafic, sans compter la corrosion et autres dégradations.

Une citation de Extrait de la lettre ouverte de Bruno Massicotte et Daniel Toutant

Bruno Massicotte, qui est également professeur titulaire au Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique Montréal, soutient qu’ « il y a déjà eu des tremblements de terre majeurs qui se sont produits dans l’est du Québec et la période de récurrence de ces tremblements de terre est à peu près de 100 ou 125 ans. Ces séismes sont fortement susceptibles de se reproduire. Ce qu’on ne sait pas, c’est quand. »

L’argument de l’achalandage a toujours été mis en avant pour justifier le projet de troisième lien à Québec. Selon Daniel Toutant, la sécurité est pourtant un facteur qui aurait dû être considéré bien avant. On n’a qu’un lien viable, dit-il, en référence au pont Pierre-Laporte. « Un lien qui pourrait s’avérer catastrophique s’il devait être fermé pour une période d’une semaine, d’un mois, voire d’un an », insiste-t-il.

Combien de temps peut-on attendre pour construire un nouveau pont dans la Capitale-Nationale? Il ne faut pas trop tarder, plaide M. Massicotte. Faire un projet comme ça, c’est minimalement dix ans de travail. C’est dix ans d’études pour s’assurer que c’est bien reçu collectivement, que le pont est au bon endroit et qu’il répond aux besoins, répond-il.

Les ingénieurs concluent leur lettre ouverte en affirmant que « la présente proposition nous semble à la fois élégante, économique et techniquement réaliste. Hormis le choix du site, qui devra faire l’objet d’études approfondies, la nécessité de construire un nouveau pont dans la région de Québec ne fait aucun doute à nos yeux. »

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That’s well within sight of the Plains of Abraham and the touristic portion of Québec. I struggle to see how that one would be accepted by the population. I still think that the most likely scenario is a tunnel.

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Lol (population de Lévis c’est 149000, moins de la moitié de la population de Laval)

Lol

maintenant nous en sommes à deux. Bientôt, ce sera le seul lien, le gouvernement dira qu’il n’y a pas d’autre option !

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Je vais éviter de dire si oui ou non un 3ieme lien autoroutier est requis pour Québec mais s’ils font un pont, la moindre des choses serait qu’il y soit possible de faire rouler un tramway sur les voies réservées aux bus.

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à Zone Info sur RDI

Zone Info | 3e lien : et si c’était un pont-tunnel ?

Au bout de plusieurs mois d’exploration et de scénarios, deux ingénieurs avancent l’idée que le meilleur scénario pour un nouveau lien dans la Capitale-Nationale est un pont-tunnel. Est-ce la meilleure option à envisager ?

Karima Brikh, Jacques Létourneau et Jacinthe Eve Arel en débattent à Zone Info.

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On devrait avoir un moratoire sur les projets autoroutiers…

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Mets-en! Avec autant d’autoroutes qu’on peine à maintenir, comment est-ce qu’on justifie en ajouter d’autres??

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:woman_shrugging:t2:

Le «nouveau» scénario de troisième lien avait été écarté en 2021


Patrick Lauzon, Getty Images
Vue aérienne du pont Pierre-Laporte

Marie-Michèle Sioui
à Québec
Correspondante parlementaire
19 h 53
Transports / Urbanisme

Redoutant la fragilité du pont Pierre-Laporte en cas de séisme, deux experts ont présenté lundi un « nouveau » projet de troisième lien. Or, un scénario quasi identique a déjà été étudié — et écarté — par le ministère des Transports en 2021.

Dans une analyse encore disponible en ligne, le ministère a examiné une proposition de pont et de tunnel qui partirait du chemin des Îles, à Lévis, pour ensuite se transformer en tunnel jusqu’au boulevard Pierre-Bertrand, du côté de Québec. Des quatre scénarios étudiés à l’époque, celui-là a obtenu la pire note. Dans plus de la moitié des cas, il ne répondait « pas du tout » aux critères étudiés.

Dans le tableau du ministère, toutes les cases de la section « Acceptabilité et aménagement du territoire » sont au rouge. Le projet n’a pas non plus passé le cap en matière de viabilité hivernale, de sécurité routière ou de fluidité de la circulation, notamment.

Le scénario était quasi identique à celui mis en avant lundi, dans une lettre ouverte au Soleil, par l’ingénieur Daniel Toutant et le professeur de génie à Polytechnique Bruno Massicotte. Les deux experts proposent la construction d’un pont à haubans de six voies qui suivrait le chemin des îles à Lévis. Celui-là se transformerait ensuite en tunnel du côté de Québec, dans le secteur historique de l’anse au Foulon. Il obliquerait vers la côte Saint-Sacrement, a expliqué M. Massicotte en entrevue au Devoir.

Les croquis fournis par le professeur ont été conçus par M. Toutant en 2022, et ils prévoyaient au départ que le tunnel se terminerait plutôt sur le boulevard Charest. Or, il serait « plus acceptable et plus efficace que ça sorte dans le bout du boulevard Saint-Sacrement », a déclaré M. Massicotte au Devoir. Il a dit espérer que la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui a obtenu un mandat du gouvernement Legault pour choisir un projet de transport collectif structurant, tienne compte de sa proposition.

À la différence du secteur entre le boulevard Saint-Sacrement et Pierre-Bertrand, donc, le scénario est le même que celui étudié par le ministère, fait remarquer Fannie Tremblay-Racicot, professeure à l’École nationale d’administration publique. Or, non seulement ce scénario a été rejeté, il est aussi « contraire aux objectifs de politique publique actuels, qui sont de réaménager les berges et d’en faire profiter la population », a-t-elle souligné.

Québec a investi des millions dans la promenade Samuel-De Champlain, où arriverait le pont proposé par MM. Massicotte et Toutant. « Il ne faut pas couper ça », convient le premier en entrevue. « Le pont va passer par-dessus. Il va rentrer dans la montagne, pas en haut sur le dessus de la côte, mais quelque part au milieu de la falaise », a-t-il détaillé. Quant au site de l’anse au Foulon — où le corps expéditionnaire britannique du général Wolfe est débarqué au matin du 13 septembre 1759, en route vers les plaines d’Abraham —, le tunnel ne l’affectera pas, croit M. Massicotte, puisqu’il « va arriver en dessous, au niveau du boulevard Champlain ».

Des risques sismiques ?

MM. Massicotte et Toutant qualifient leur proposition de projet de « deuxième lien », puisque « le vieux pont de Québec n’a certes pas la capacité d’absorber l’ajout de trafic qu’entraînerait une fermeture, même partielle, du pont Pierre-Laporte », à leur avis.

Mais il n’y a pas que le pont de Québec qui soit « vieux ». Le pont Pierre-Laporte et ses échangeurs nord et sud seraient à risque en cas de séisme, puisqu’ils ont été conçus à une époque où les normes sismiques, « il n’y en avait pas », estime M. Massicotte. « Le dernier [tremblement de terre], c’était en 1925. Ça fait 100 ans. Et on sait qu’à peu près tous les 100, 150 ans, on a un [tremblement de terre de] magnitude 6 et plus dans le coin de Québec et de Charlevoix, donc c’est une éventualité qui est là », a déclaré le professeur au Devoir. Le défi en est donc un de « sécurité publique », à son avis.

« La question, c’est : c’est quoi, le problème ? », a commenté la professeure Tremblay-Racicot. « Le problème, est-ce que c’est que le pont n’est pas conforme aux normes sismiques ? Est-ce que c’est vrai ? C’est la première fois qu’on entend ça. », a-t-elle poursuivi.

La ministre Martine Biron, élue dans Chutes-de-la-Chaudière, a quant à elle déclaré que la proposition de MM. Toutant et Massicotte devaient « faire partie de la réflexion ». « Moi, depuis le début, je parlais d’un lien de remplacement », a-t-elle rappelé. « Les deux ponts, à un moment donné, ont des limites. Ils commencent à être vieux, donc il faut penser à l’avenir. »

Vu les dangers pour la sécurité, pourquoi ne pas réparer les ponts en passant outre la construction d’un nouveau lien ? Parce que « si on ferme la moitié des voies pendant trois ans, comme on le fait avec le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine à Montréal, ça va être la catastrophe. Et ça, c’est s’il n’y a pas de tremblement de terre », a déclaré M. Massicotte.

Il estime que sa proposition pourrait se faire au coût d’environ six milliards de dollars. « Le pont Champlain a coûté quatre milliards, donc mettons deux milliards de plus », a-t-il suggéré. « Ce n’est pas ma fonction première d’évaluer les coûts », a-t-il ensuite précisé, avant d’ajouter que son estimation ne prenait pas en compte la construction d’une « gare intermodale sous le roc ». Dans son projet, cette gare serait munie d’ascenseurs à haute vitesse permettant de rejoindre la surface près du collège Saint-Charles-Garnier, dans le secteur Saint-Sacrement de la haute-ville de Québec. « Ça dépend de la grosseur [de cette gare]. Est-ce qu’on stationne un autobus sous le roc ou on en stationne 20 ? » a-t-il demandé.

Avec Dave Noël

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Au Téléjournal de Québec

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