Quartiers de Montréal

Wow! Je serai toujours surprise de la stupidité et de l’égocentrisme des gens. Hey là, filmer des enfants dans la cours (ne me justifié pas ça avec l’argument de l’angle de la caméra svp!) et mesurer les décibels des crient des enfants… Je suis abasourdie!!! Mais quand même ça fait peur penser que des gens peuvent arriver a ça pour “protéger” leur quiétude. Mais franchement si j’étais un des parents de ces enfants, j’aurai sûrement enlever mon enfant de ce CPE.

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Mr Montpetit and the other neighbours are straight up antisocial, villainous even, and I’m going to say NIMBYS even if some folks here hate the term. It’s the same kind of people who will say that things like “Children should be seen and not heard. Or better still, not seen and not heard.”

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I really hope that the lawsuit gets dismissed with some harsh words against the plaintiffs.

This is completely ridiculous, and make me happy not to live in the City of Montréal.

It reminds me of this story

A guy flips his finger towards a neighbour who’s been endangering kids playing in the street and that neighbour takes him to courts

You can read the full judgement here : https://t.soquij.ca/Mc6i9

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Juste quand ça devient un terme fourre-tout pour critiquer des opinions adverses sans discernement. :wink:

Le terme ne doit pas remplacer la compréhension des raisons pourquoi certains s’opposent à des projets, et ne doit pas non plus remplacer les arguments contre ces raisons. Ça ne fait pas des débats très intéressants sinon, et le développement urbain est une chose complexe, avec son lot d’avantages, de problèmes et où l’acceptatibilté sociale joue un rôle, pour le meilleur comme pour le pire!

Cependant, il y a des cas évidents d’abus, et le terme s’applique. Je crois que le bruit des enfants, la chose la plus naturelle du monde, rentre facilement dans cette catégorie. Il y a des nuisances relatives et normales de la vie en société. Un enfant qui profite de jeux normaux d’une garderie est pas mal là-dedans à mon avis. Ça prendrait une négligence importante de la garderie pour que celle-ci soit une vraie nuisance, et non simplement une absence de silence, silence qui n’est pas garanti à longueur de journée.

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Faut vraiment être pas d’coeur…

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Thank you for reminding me of that one. I find it slightly less absurd on the scale of absurdity; it still makes it lean towards absurd.

J’adore justement me promener dans les rues du Plateau lors des récréations, ça rend heureux entendre des enfants heureux. Ce n’est pas pour rien, je pense, que plusieurs chanson du premier album d’Harmonium débutent par des bruits de cours d’écoles.

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Ateliers à venir sur la mobilité dans le SO

Ce soir à l’émission radio Aujourd’hui l’histoire

Pour écouter :

Le film À Saint-Henri le cinq septembre, le portrait d’un quartier ouvrier

Durée de 23 minutes


Une scène du film À Saint-Henri le cinq septembre
PHOTO : ONF

PUBLIÉ LE 15 DÉCEMBRE 2023

En 1962, l’Office national du film (ONF) a produit le documentaire À Saint-Henri le cinq septembre. L’historien Harold Bérubé rappelle l’importance de ce portrait d’un quartier ouvrier de Montréal en pleine Révolution tranquille.

Lorsque les documentaristes arrivent dans le quartier Saint-Henri de Montréal, ce n’est plus tout à fait le même endroit que celui observé par l’écrivaine Gabrielle Roy à la fin des années 1930 dans Bonheur d’occasion.

Réalisé par l’écrivain Hubert Aquin, ce film réunit certains des plus grands noms du cinéma québécois, soit Michel Brault, Claude Fournier, Claude Jutra, Jacques Godbout et Fernand Dansereau. En tant que producteur, celui-ci souhaite « faire entrer le quartier ouvrier dans un cinéma québécois ».

Le tournage a lieu le jour de la rentrée scolaire, très tôt à l’aube, et il se termine très tard la nuit. « Il y a l’américanisation de la vie dans les quartiers populaires. […] On voit ce mélange de beauté [avec la] pauvreté, qui est quand même assez frappante », affirme l’historien.

Claude Jutra commence le montage du film, et Jacques Godbout et Monique Fortier complètent le montage. « C’est Godbout qui nous offre, en quelque sorte, le fil conducteur à travers sa narration », rappelle Harold Bérubé. Les créateurs du film observent les gens du quartier plutôt que de leur laisser la parole.

En près de 40 minutes, ce film nous permet de saisir la transformation rapide de la société au début des années 1960.

Près de 50 ans plus tard, la cinéaste Shannon Walsh a un peu refait le même exercice avec le film À St-Henri, le 26 août. « C’est une démarche assez similaire. Il y a aussi cette recherche du direct, de la vérité. L’absence de la narration est quand même frappante, fait observer Harold Bérubé. Le quartier a significativement changé, […] de 1962 à 2011. »


Les deux films sont disponibles sur le site Web de l’ONF

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Un collage de photo montrant l’Ouest de l’île de Montréal en 1962 (j’ai fait l’assemblage avec des photos d’archives trouvables sur le site de la ville de Montréal) On peut y voir comment DDO, Pierrefonds et Roxboro se sont tous développés en même temps et tous autour de Des Sources et Gouin.

Et ici des photos de 1942 d’un peu partout sur l’île. J’aurais aimé faire l’ensemble de Montréal en une image, mais mon PC n’est pas assez puissant pour ça malheureusement. J’ai simplement utilisé Photoshop et les photos de la ville pour faire cela. C’est très simple et assez rapide.

Si vous êtes intéressé je pourrais partager un dossier Google drive avec plus d’images et de meilleures qualité que ce que je peux faire ici.

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Ce serait très intéressant!

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Un reportage au Téléjournal sur les commerces de proximité

Tisser des liens grâce aux commerces de proximité

À l’heure où les commerces de quartier font de plus en plus place à des méga entrepôts de toutes sortes, « l’expérience client », comme le disent les spécialistes du marketing, en prend souvent pour son rhume.

Heureusement, il y a des exceptions. C’est le cas sur l’avenue du Mont-Royal, en plein cœur du Plateau, à Montréal, où les amateurs de couture peuvent trouver tout ce qu’ils désirent et même plus.

Le reportage d’Émilie Dubreuil.

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Dans le Devoir : les loyers commerciaux de la rue Wellington auraient atteint les prix de ceux du Plateau. Les loyers résidentiels s’en approchent

Texte complet : Verdun, le nouveau Plateau?

Verdun, le nouveau Plateau?


Photo: Adil Boukind, Le Devoir
Certains entrepreneurs en quête de loyers plus modestes quittent déjà la rue Wellington pour des rues adjacentes.

Roxane Léouzon
4 mars 2024
Économie

La gentrification s’accélère à Verdun, à un point tel que les loyers commerciaux de la rue Wellington ont rejoint ceux du Plateau-Mont-Royal et que les loyers résidentiels s’en approchent de plus en plus.

« Je ne sais pas quoi faire », lance la tatoueuse Erika Doyon dans son local de la rue Verdun, à environ 400 mètres de l’artère principale du quartier.

Gabby et Leia, ses bullys américains, dorment dans un coin de son atelier chaleureux, nommé Studio Artease. Elle croit toutefois qu’il lui faudra quitter les lieux à l’automne, car elle se doute que son propriétaire voudra augmenter substantiellement son loyer. Sa voisine, qui a le même propriétaire, a renouvelé son bail pour cinq ans avec une augmentation d’environ 25 % de son loyer.

« L’an passé, c’était la fin de mon bail de cinq ans. J’ai beaucoup regardé ailleurs dans le quartier et je ne trouvais rien, mais rien, qui avait du bon sens. C’est des prix de fou », a lancé celle qui a pu finalement renouveler son bail jusqu’à octobre prochain.

Elle souligne également que le local qu’elle occupait jusqu’en 2018 dans la rue Wellington est présentement affiché à louer à 6800 $ plus taxes par mois, alors qu’elle payait à l’époque 5000 $ par mois taxes incluses. Il s’agit de l’emplacement occupé par le restaurant Kwizinn, qui déménagera sous peu dans le Vieux-Montréal.

Sur la plateforme immobilière Centris, plusieurs locaux commerciaux de la rue Wellington ou près de celle-ci sont affichés à des prix semblables à ceux des rues marchandes du Plateau-Mont-Royal, comme l’avenue du Mont-Royal et la rue Saint-Denis, soit entre 30 $ et 45 $ le pied carré par année avant taxes.

« Effectivement, on est en train de voir que les taux au pied carré sont en train de rattraper, sinon dépasser, les taux sur le Plateau », rapporte Julien Marois, directeur et chef de l’exploitation de la firme de courtage immobilier NAI Terramont Commercial. D’autres artères, comme l’avenue Laurier ou celles du centre-ville, sont encore toujours plus chères.

L’engouement pour Verdun, de plus en plus prisé par les résidents aisés de même que par les touristes, est notamment en cause. M. Marois souligne également qu’il y a beaucoup plus de rues et d’immeubles commerciaux sur le Plateau-Mont-Royal qu’à Verdun. La dynamique de l’offre et de la demande joue donc en défaveur des commerçants locataires de la rue Wellington.

Remplacés par des chaînes

Beaucoup de commerçants craignent de parler publiquement de leur loyer, de crainte d’envenimer leurs relations avec leur propriétaire. Il faut dire qu’aucune règle n’encadre les hausses de loyers commerciaux et que rien n’empêche un propriétaire d’expulser un locataire à l’échéance de son bail. Un détaillant de la rue Wellington a toutefois confié au Devoir, avec frustration, que, selon son plus récent bail, son loyer aura doublé dans cinq ans par rapport à l’an dernier.

La propriétaire de la fromagerie Copette&Cie, Cristel Henssen, n’a pas besoin de renégocier son bail avant deux ans. Elle est toutefois attristée par la fermeture de commerces qui étaient établis sur la rue Wellington depuis des années. Elle estime que tout « a dégénéré » lorsque le magazine Time Out a élu l’artère comme étant « la plus cool au monde », en 2022. « Avant, on était tous des commerçants résidents du quartier. Mais là, les chaînes s’installent, et ce n’est pas la même ambiance », se désole celle qui a établi son commerce il y a une quinzaine d’années. Un PFK a notamment poussé à l’intersection de la rue de l’Église.

Julien Marois explique que les chaînes établies sont considérées par les propriétaires comme des « locataires de qualité » puisqu’elles ont les reins plus solides et qu’elles ont plus de facilité à obtenir du financement. Les franchises sont plus stables que les restaurants indépendants, qui ont tendance à ouvrir et à fermer fréquemment. « Quand le franchisé signe un bail, il y a souvent des garanties du franchiseur », précise-t-il.

Résidents en pleurs

Du côté des loyers résidentiels, la dernière enquête du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec, parue en juin 2023, fait le constat que les prix affichés sur Kijiji à Verdun et dans le Sud-Ouest frôlent ceux du Plateau-Mont-Royal. Les prix des studios et des trois et demi seraient même plus élevés, alors que les plus grands appartements seraient un peu plus chers dans le Plateau.

Cette inflation ne semble d’ailleurs pas être en voie de s’amoindrir. Le Comité d’action des citoyennes et citoyens de Verdun (CACV) dit constater plus que jamais, en cette période de renouvellement des baux, des hausses abusives de la part de propriétaires résidentiels.

« Je viens de voir un avis d’augmentation de 150 $ et je ne suis même plus étonnée. J’ai même vu des propriétaires qui ont essayé de doubler le loyer », rapporte Lyn O’Donnell, intervenante sociale et organisatrice communautaire pour le CACV, qui aide les locataires à faire valoir leurs droits.

Cette dernière est préoccupée par la situation. « C’est inquiétant surtout pour les familles, les personnes âgées, les personnes sans statut, les personnes plus vulnérables. J’ai souvent des gens dans mon bureau qui pleurent ou qui ont fait des tentatives de suicide parce qu’ils ne voient pas comment de se sortir de ça », a raconté Mme O’Donnell, qui presse le gouvernement de mettre en place un contrôle des loyers.

L’intervenante estime que l’offre commerciale change pour « des commerces chics, plus modernes, pas nécessairement abordables pour tous les gens du quartier ». Cela n’est toutefois qu’un symptôme des changements démographiques engendrés par la hausse des loyers, croit-elle.

Un phénomène qui se répète

Ce qui se passe dans Verdun est semblable à ce qui s’est passé sur le Plateau-Mont-Royal à partir des années 1970, estime Hélène Bélanger, professeure au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM. Selon elle, les phénomènes de remplacements commerciaux et populationnels se nourrissent les uns les autres. Les résidents aux moyens modestes sont tranquillement remplacés par des citoyens plus éduqués en quête de loyers abordables dans un quartier sympathique.

« Selon mes premières observations, lors de cette première phase de la gentrification commerciale, des commerçants du quartier vont ouvrir des boutiques à la mode pour ces nouveaux résidents », indique Mme Bélanger.

La nouvelle offre commerciale contribue à l’attrait de ce quartier. Mme Bélanger constate qu’il y a actuellement une accélération de cette transformation étant donné la crise du logement qui sévit à Montréal. « Énormément de propriétaires y voient une source de profit rapide. On s’organise de façon plus ou moins honnête pour évincer des locataires et augmenter les loyers », dit celle qui est aussi membre du Collectif de recherche et d’action sur l’habitat.

Les loyers commerciaux continuent aussi d’augmenter, au point qu’un jour, ce sont presque uniquement les grandes chaînes qui ont les moyens de les payer. Il y a alors un risque d’homogénéisation de l’offre.

L’expert en immobilier Julien Marois estime que cette effervescence commerciale va s’étaler inévitablement au-delà de la rue Wellington, comme sur celle où se trouve Erika Doyon. Plusieurs entrepreneurs en quête de loyers plus modestes quittent d’ailleurs déjà la rue Wellington pour des rues adjacentes. Or, l’achalandage de la populaire artère ne profite pas toujours aux commerçants des autres rues. « L’été dernier, c’était si tranquille que nous avons dû partir une campagne GoFundMe », raconte Robyn Stroll, propriétaire de Thésaurus Thérrarium, un salon de thé qui se veut inclusif et communautaire. « Les gens restaient sur Wellington, qui faisait l’objet de beaucoup de marketing et qui était piétonnisée. Ils ne venaient pas jusqu’ici. »

Au point où cela en est, Hélène Bélanger perçoit même que la transformation s’apprête à déborder de Verdun pour toucher des quartiers adjacents, comme LaSalle. La tatoueuse Erika Doyon, elle, craint de devoir déménager son entreprise hors du quartier où elle habite depuis plus de vingt ans. Ses revenus d’entreprise sont présentement bas, parce que les produits coûtent plus cher, alors que la clientèle limite ses dépenses, échaudée par le coût élevé de la vie. Elle souligne que son budget personnel est également très serré : « Mon loyer chez nous vient d’augmenter de 60 $ par mois. »

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Malheureusement c’est l’offre et la demande qui prend le dessus quand un quartier gagne en popularité. Ainsi la bonne publicité dans les médias nationaux comme internationaux, est un couteau à double tranchant dont l’action est très difficile à contraindre. Pour les commerces les augmentations ne sont pas réglementées et frappent durement l’écosystème commercial original. Pour les logements, sans des mesures politiques de contrôle des prix, la population locale devient très vulnérable face à une marée d’augmentations qui nourrit le cercle vicieux d’embourgeoisement.

Ce sont donc les plus pauvres qui encaissent le choc, obligés de quitter un quartier avec tous les inconvénients qui détruisent le tissu social souvent établi depuis des générations. :frowning_face:

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Article dans le cadre de la parution du livre Ruelles de Florence Sara G. Ferraris

Texte complet : Les ruelles de Montréal, lieu de socialisation ou vecteur de gentrification?

Les ruelles de Montréal, lieu de socialisation ou vecteur de gentrification?


Photo: Marie-France Coallier, Le Devoir
Florence Sara G. Ferraris (sur la photo) a parcouru Montréal avec la photographe Ariel Tarr afin de documenter le rôle des aménagements urbains des ruelles dans le quotidien de personnes qui se les sont appropriées.

Zacharie Goudreault
11 mars 2024
Transports / Urbanisme

Les ruelles de Montréal sont devenues, au fil des années, des lieux de rencontre verdis occupant un rôle important dans la vie sociale de nombreuses personnes, constate Florence Sara G. Ferraris, autrice d’un livre complet sur le sujet. Pour plusieurs, une question s’impose toutefois : l’embellissement de nos ruelles contribue-t-il à la gentrification de certains quartiers de la métropole, où les moins nantis se sentent pris comme dans un étau par une hausse des loyers et des valeurs foncières ?

« On voulait rendre hommage aux ruelles de Montréal », devenues au fil des années, pour de nombreux résidents, un lieu de socialisation, verdi en été, qui permet de défaire « le mythe » selon lequel les Montréalais ne parlent pas à leurs voisins, relève Mme Ferraris. Son ouvrage finement écrit, Ruelles, imagé par la photographe Ariel Tarr, sortira en librairie le 13 mars. « La manière dont les gens se sont approprié les ruelles chez nous, c’est assez particulier », constate l’autrice, qui a été journaliste pendant plusieurs années, notamment pour Le Devoir, avant d’intégrer les rangs de la Ville de Montréal en 2021.

En passant par le romancier Michel Tremblay, l’auteur-compositeur Pierre Huet, à l’origine de plusieurs chansons des groupes Beau Dommage et Offenbach, de même que des résidents aux parcours éclectiques, les deux femmes ont parcouru la métropole afin de documenter le rôle de ces aménagements urbains dans le quotidien de Montréalais qui se sont approprié ces espaces, notamment dans le contexte du programme des « ruelles vertes » de la Ville. Environ un dixième des quelque 4000 ruelles de la métropole ont reçu jusqu’à maintenant un financement municipal permettant d’assurer leur réaménagement afin d’y apaiser la circulation routière tout en y installant du mobilier urbain et en y plantant divers végétaux, le tout afin que ces espaces contribuent à la lutte contre les îlots de chaleur tout en améliorant la gestion des eaux fluviales dans la métropole.

« Les ruelles vertes, c’est du verdissement, mais c’est la communauté avant tout », relève en entrevue le coordonnateur à l’écoquartier du Sud-Ouest, Luis Gomez, qui accompagne régulièrement des citoyens qui s’unissent pour embellir et verdir leur ruelle. « Les ruelles changent de manière profonde, et c’est un miracle », dit M. Gomez, qui constate que le réaménagement de celles-ci mobilise de plus en plus de citoyens. Ainsi, seulement dans l’arrondissement du Sud-Ouest, une dizaine de projets de ruelles vertes sont soumis par des groupes de citoyens chaque année, relève-t-il. L’arrondissement concrétise ensuite quelques-uns de ces projets, qui impliquent dans certains cas de déminéraliser des espaces pour pouvoir ensuite les verdir.

En sillonnant la métropole, Florence Sara G. Ferraris a toutefois pu constater que de nombreuses ruelles qui n’ont reçu aucun financement de la Ville pour devenir des espaces verdis ont tout de même subi une profonde métamorphose grâce à la mobilisation des résidents voisins de celles-ci.

« Il y a des endroits où il n’y a jamais eu d’implication des pouvoirs publics ou d’un organisme [pour en financer l’aménagement], mais la ruelle est déjà verte et très humanisée », souligne Mme Ferraris. « Ce qu’on voit, c’est que le désir des Montréalais d’habiter cet espace-là, on le retrouve dans tous les quartiers », poursuit-elle.

4000

On compte plus de 4000 ruelles, qui s’étirent sur près de 500 km, dans les quartiers centraux de Montréal. De ce nombre, un dixième sont officiellement nommées « ruelles vertes » par la Ville. Leur aménagement a été financé par la Ville au terme d’une proposition soumise par les résidents demeurant le long de ces ruelles. Les résidents doivent ensuite assurer l’entretien à long terme de ces aménagements à leurs frais.

L’embourgeoisement des ruelles

En rendant les propriétés voisines plus attrayantes, les ruelles vertes peuvent toutefois contribuer à une augmentation de la valeur des propriétés environnantes, ce qui contribue à la gentrification de secteurs dont les résidents moins nantis se sentent de plus en plus exclus. Il s’agit d’ailleurs là d’un problème abordé dans une étude publiée en 2022 et réalisée par les professeurs en études urbaines de l’Université du Québec à Montréal Hiên Pham et Ugo Lachapelle.

« Dans les offres de ventes de maisons, on annonce qu’il y a une ruelle verte derrière la maison pour justifier la qualité de vie entourant cette propriété, souligne Hiên Pham, en entrevue au Devoir. C’est un signe que les ruelles vertes peuvent faire augmenter la valeur des propriétés. »

Il y a des endroits où il n’y a jamais eu d’implication des pouvoirs publics ou d’un organisme [pour en financer l’aménagement], mais la ruelle est déjà verte et très humanisée

— Florence Sara G. Ferraris

Il est toutefois difficile d’établir si les ruelles vertes sont une cause ou une conséquence de l’embourgeoisement, un phénomène complexe qui a de nombreuses racines, précise Ugo Lachapelle. « La ruelle verte pourrait créer un effet à la hausse sur les prix des logements, mais, après ça, est-ce que ce sont des gens un peu plus aisés qui réussissent à s’organiser pour créer des ruelles vertes ou est-ce que ce sont les ruelles vertes qui attirent des gens plus aisés ? C’est difficile à dire », explique le professeur.

« C’est sûr que l’écogentrification, c’est un phénomène qui nous inquiète, et ce n’est pas évident à régler », relève pour sa part Luis Gomez, de l’écoquartier du Sud-Ouest. Or, « on ne peut pas simplement dire qu’on va arrêter d’intervenir dans les quartiers parce que ça va créer de la gentrification », souligne Florence Sara G. Ferraris, plusieurs quartiers de Montréal demeurant à ce jour aux prises avec un manque d’espaces verts.

Planification

Dans ce contexte, Hiên Pham estime qu’une meilleure planification de l’aménagement des ruelles vertes s’impose dans la métropole, tant pour que celles-ci soient mieux entretenues et réparties sur le territoire que pour prévenir « les effets pervers de la gentrification » que celles-ci pourraient engendrer.

C’est sûr que l’écogentrification, c’est un phénomène qui nous inquiète, et ce n’est pas évident à régler

— Luis Gomez

« Si un jour, on est capables de prouver que, oui, la gentrification est causée par l’arrivée des ruelles vertes, ce sera trop tard pour contrer les effets de ce processus-là », prévient la professeure, selon qui la Ville doit avoir le « courage » de revoir son implication dans le développement de ces projets afin que ceux-ci soient inclusifs à long terme. « Si on veut vraiment prendre en compte la question de la gentrification, il faut inclure les acteurs du logement dans la conversation », note-t-elle par ailleurs.

« Ultimement, la vraie réponse pour lutter contre la gentrification, ce sont des investissements en logement dont on a besoin, relève pour sa part Florence Sara G. Ferraris. Le vrai noeud, il est là. »

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On ne peut tout de même pas se priver de verdir le territoire urbain au cas où cela conduirait à un certain embourgeoisement. Dans cette logique il faudrait arrêter tout progrès ou toute forme d’amélioration de l’aménagement urbain. Une nouvelle piste cyclable contribuera à augmenter l’attrait du voisinage immédiat. Le réaménagement d’un parc, la disparition de stationnements de surface ou le développement de terrains vacants. Aussi une meilleure desserte en TEC aura le même effet, etc.

D’ailleurs n’est-il pas normal de vouloir embellir la ville, refaire les rues et trottoirs, planter plus d’arbres, créer de belles places publiques ou des placettes, ajouter des fontaines ou des jeux d’eau? Dans les faits c’est toute la population qui en profite, pas seulement les riverains.

Donc pour moi c’est un faux problème car de toute façon on a bien vu plein de logements existants devenir hors de prix pour les résidents d’un quartier donné, sans pour autant qu’il n’y ait eu la moindre amélioration intérieure pour le justifier ou extérieure dans les environs. Même l’effet de mode concoure parfois à la hausse de la valeur d’un secteur ou d’un quartier, puisqu’en bout de ligne c’est l’offre et la demande qui s’applique librement dans une économie ouverte comme la nôtre.

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Un article sur le livre Ruelles dans La Presse

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La Saint-Patrick boul. de Maisonneuve

La rue Sherbrooke en attendant Le Sherbrooke

Le cortège de l’ex Premier Ministre Brian Mulroney sur la rue Notre-Dame dans le Vieux Montréal

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