Quartier Latin - Discussion générale

Quartier latin L’anglais omniprésent dans le « quartier de la francophonie »

PHOTOS PATRICK SANFAÇON, PHOTOMONTAGE LA PRESSE

Une proportion importante des commerces du Quartier latin – une bonne vingtaine d’entre eux – ont des enseignes où l’anglais domine.

L’anglais est omniprésent dans le Quartier latin de Montréal, pourtant désigné « quartier de la francophonie » cette semaine par l’administration de Valérie Plante.

Publié à 1h46 Mis à jour à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • Les enseignes commerciales où l’anglais domine abondent dans le Quartier latin.
  • Le secteur a pourtant été désigné « quartier de la francophonie » par Valérie Plante, cette semaine.
  • Des commerçants s’indignent, mais la majorité de ces enseignes sont tout à fait légales, selon un avocat.

Une rapide tournée dans la rue Saint-Denis et ses environs, jeudi, a permis à La Presse de constater qu’une proportion importante des commerces du secteur – une bonne vingtaine d’entre eux – ont des enseignes où l’anglais domine.

Les affamés peuvent se sustenter chez Loaded Pierogi, Poke Monster, Little Bangkok, Grill N Burger ou Hinnawi Bros, entre autres. Besoin d’une coupe de cheveux ? Upcuts Barbershop, Au Barbershop Coiffeur ou A&A Barbers pourront vous aider, même « without appointment », dixit une affiche installée sur le trottoir (version française au verso) par un autre commerce. Pour envoyer un colis, vous pouvez faire confiance à The UPS Store ou encore à Expert Shipping, puis siroter une boisson chaude au Café Big Trouble ou chez Kung Fu Tea. Vous êtes plutôt bière ? Le Red Room et le Meltdown vous attendent.

« On est envahis », dénonce en entrevue Jacques Boisseau, propriétaire depuis 40 ans du Café Cherrier, une institution du secteur. « Le français est en recul », même dans le Quartier latin, à son avis.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Éric Simard, propriétaire de la Librairie du Square

Un peu au sud, Éric Simard, de la Librairie du Square, voit lui aussi les choses se dégrader. « J’ai vécu à Montréal dans les années 1990, je suis parti 15 ans et je suis revenu quand j’ai acheté la librairie. J’ai vu que l’anglais avait progressé », dit-il, derrière le comptoir de son commerce. « Avant, c’était beaucoup dans l’Ouest, maintenant c’est un peu partout. »

M. Simard aimerait que les règles entourant la langue d’affichage soient plus strictement appliquées. « Ça a rarement été respecté », selon lui. « Ils laissent ça aller, depuis quelques années. Ça me dérange. »

La Presse a tenté de joindre la majorité des commerçants, sans succès.

Montréal est « une ville francophone », réitère Plante

C’est mardi que l’administration de la mairesse Valérie Plante a annoncé son intention de désigner le Quartier latin « quartier de la francophonie » afin de souligner son rôle historique dans la perpétuation du fait français dans la métropole.

« Le Quartier latin, c’est le Quartier latin. Il ne changera pas de nom, a assuré la mairesse en conférence de presse, au moment de l’annonce. Mais on a envie de réaffirmer à quel point il contribue à l’identité francophone forte de Montréal, tant au niveau du savoir que de la culture, de la vie nocturne et des grandes institutions québécoises. »

Depuis, une controverse a émergé sur l’opportunité d’associer la francophonie à un quartier en particulier, alors que Montréal dans son ensemble est une ville francophone.

Mme Plante, qui s’est réservé le dossier de la langue française au sein de son comité exécutif, n’a pas accordé d’entrevue à La Presse.

« Le respect de la Charte de la langue française dans l’affichage relève de l’Office de la langue française. Ceci dit, notre administration assume sa responsabilité de poser des gestes concrets pour valoriser le français partout à Montréal, qui est une ville francophone », a indiqué son cabinet, par écrit. « Le respect des normes de l’Office nécessite une vigie constante et nous partageons la ferme volonté que tous les établissements se conforment à celles-ci. »

« En aucun cas, ces cas ne doivent remettre en question la contribution exceptionnelle des institutions phares du Quartier latin, qui ont contribué à faire rayonner la francophonie au Québec et dans le monde », a-t-il ajouté.

Le cabinet du ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, n’a pas rappelé La Presse.

La plupart des enseignes seraient légales

La majorité des commerces identifiés par La Presse semblent à première vue respecter la législation actuelle en matière d’affichage commercial, souligne Yann Canneva, avocat et agent de marques de commerce au cabinet Langlois.

« À partir du moment où on a une marque de commerce qui est reconnue […] dans une langue autre que le français, c’est une exception à l’obligation d’avoir un affichage tout en français », a-t-il expliqué en entrevue téléphonique.

La loi dit toutefois qu’une marque de commerce en anglais (ou dans une autre langue) doit être accompagnée d’un nom générique ou descriptif dans son affichage, comme « restaurant », « boutique » ou autre.

Un nouveau règlement doit toutefois entrer en vigueur en juin 2025, exigeant qu’une marque de commerce en anglais soit visuellement deux fois plus petite sur les enseignes que les mots français qui l’accompagnent.

« Il n’y a aucune de vos photos qui respecte la nouvelle mouture » de la loi, a évalué Me Canneva. Mais « il reste encore du temps ».

Lisez « Affichage commercial : le français devra occuper les deux tiers des façades et des vitrines »

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S’il y a un endroit ou je serais fortement en faveur d’une législation spéciale pour ‘‘imposer’’ le français c’est dans le Quartier latin et sur la rue Saint-Denis. Honnêtement, je me fou qu’un commerce affiche en anglais sur Crescent, à Pointe-Claire, dans un petit dépanneur de Westmount ou dans un pub Irlandais autour de Concordia. Les anglais ont leur place ici et je suis tout à fait pour reconnaitre ce fait là et j’aime bien aller dans des commerces ou l’anglais prédomine.

Par contre, j’aimerais vraiment que tous les commerces et institutions du Quartier latin n’affichent qu’en français et qu’en français seulement. Une sorte de ‘‘zone’’ ou la loi est claire à ce sujet afin non seulement de faire rayonner la langue mais d’affirmer le caractère francophone du secteur. Tout comme on protège des espaces verts, des immeubles patrimoniaux du Vieux-Montréal ou le caractère particulier du Quartier chinois.

Le Quartier Latin est le cœur de la francophonie des Amériques. Montréal est la Capitale de la francophonie des Amériques et le Québec est le berceau de la francophonie en Amérique. En dehors du Quartier Latin, cela ne veut pas dire qu’on ne se préoccupe pas du français, au contraire, tout comme on peut se faire soigner en dehors du Quartier de la santé. C’est juste que dans ce quartier il y a une concentration importante d’établissement reliée à la santé, tout simplement.

Alors, la question est, serait-il possible de légiférer en faveur du français dans l’affichage seulement pour un quartier précis ?

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J’aime bien cette idée, de Sherbrooke à Saint-Denis, mais je me demande si c’est faisable à l’année? C’est sur que ca serait un signal fort et une caractéristique très importante du quartier en plus de l’identité francophone du secteur.

Par contre, pour cela il faudrait densifier sérieusement les environs avec encore plus d’étudiants, entre autres, afin d’avoir une masse importante de personne qui s’y trouve en tout temps. Il faudrait aussi d’améliorer l’accès aux groupes qui arrivent en bus organiser pour aller au Saint-Denis ou d’autres qui arrivent en taxi. Peut-être en aménageant un espace sur de Maisonneuve ou derrière sur Sanguinet pour mieux les accommoder.

Saint-Denis est déjà piétonnisée durant la période estivale ainsi que pour certains événements hivernaux sans que ça ne cause de problème. En plus, avec les travaux de la station Berri, Maisonneuve est barrée depuis des mois, coupant Saint-Denis en deux, et depuis, il n’y a pratiquement plus de circulation entre Ontario et Maisonneuve.

En fait j’irais encore plus loin, en intégrant également la petite rue Emery dans la piétonisation à l’année longue. On est déjà capable d’avoir ces deux tronçons sans circulation automobile, autant l’été que l’hiver, il ne manque que la volonté d’en faire un aménagement permanent.

Je me demande toutefois à quel point il est possible de densifier spécifiquement Saint-Denis. À part le stationnement du Saint-Sulpice, je ne vois pas d’autres terrains susceptibles à être densifiés. Cependant, il est fort probable que la densification de l’ilot Voyageur et des Habitations aura une répercussion positive sur Saint-Denis.

Peut-être faudrait-il aussi trouver une façon de détourner les étudiants et le personnel du cégep, qui passent principalement par Sanguinet. C’est le chemin le plus court, mais aussi le moins agréable en raison du mur aveugle du stationnement Indigo et de la typologie des Habitations. Probablement qu’un réaménagement d’Ontario favoriserait davantage de passer Saint-Denis, tout en renforçant l’identité du quartier, puisqu’il s’agit d’un axe bien trop large à la circulation.

Imaginez si on donnait un traitement “des Pins” à Ontario : Réduire la largeur des voies, élargir les trottoirs, séparation de la piste cyclable (et la rendre unidirectionnelle), aménagement de saillies, verdissement, puis pourquoi pas un éclairage unique pour renforcer l’identité du quartier, style Saint-Laurent :

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Malheureusement la législation à la pièce est un piège dans lequel on doit éviter de tomber. En effet les lois linguistiques ne sont pas à géométrie variable et ne feraient que produire encore plus de contestations. On l’a vu dans le passé et on le voit encore aujourd’hui. De plus on ne légifère pour favoriser des symboles, mais bien pour s’assurer que le français deviendra la langue commune de l’ensemble des nouveaux arrivants, afin de les encourager à mieux s’intégrer à la langue et la culture de la majorité au Québec. Un enjeu de cohésion sociale.

Ici on reconnait l’existence de l’anglais comme un fait indéniable et historique de notre société. Cependant en contrepartie on exige un minimum de connaissances (fonctionnelles) du français dans l’ensemble de la population via le système d’éducation et l’apprentissage des adultes en classes spéciales.

Tandis que partout sur le territoire l’affichage doit démontrer la volonté gouvernementale de la prédominance du français. Une situation où les reculs sont récurrents et l’évolution loin d’être linéaire. Cela à cause de notre statu de minorité sur le continent, où il faut toujours demeurer vigilants afin de protéger nos acquis et les faire évoluer positivement dans le temps.

En d’autres mots la défense du français langue officielle du Québec ne cessera probablement jamais d’être indispensable. Cependant l’apprentissage de l’anglais sera aussi toujours encouragé à titre de langue seconde, pour ceux et celles qui veulent enrichir leur culture personnelle, tout comme élargir leurs connaissances professionnelles et techniques en vue de l’emploi.

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Ça passerait jamais légalement. De plus, n’importe quel commerce qui a un nom anglais, va juste s’installer sur la rue adjacente. Ils vont pas commencer à changer leur nom et leur logo pour une ‘‘unique’’ emplacement. De plus, imposer ce type de règlement, ‘‘Français Seulement’’ ça ferait pas juste ‘‘disparaitre’’ l’Anglais de du paysage, mais aussi l’Italien, le Mandarin, le Japonais, l’Espagnol, le Coréen, Portugais du décors.

Comment édulcorer et rendre un endroit inintéressant. Si quelqu’un veux manger du Mexicain, il va pas aller Chez les Trois Amis, mais au Tres Amigos. Si quelqu’un veut manger italien, il n’ira pas chez Naples, mais chez Napoli. Quoi de mieux qu’une bière au Saint-Verre, faudrait surtout pas avec un peu d’Allemand dans le nom, ça serait pas permis.

Si on pousse trop, on va se retrouver avec que des établissement ‘‘franceptisé’’ et sans âme et là on va se retrouver un en ‘‘French Quarter’’ qui ne serait qu’une parodie de lui même et on tomberait dans les stéréotypes.

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Peut-être que c’est la permise du quartier de la francophonie qui ne fonctionne pas ici.

Sans être en accord avec une certaine mouvance suprémaciste linguistique qui s’est insurgée contre l’idée du quartier et qui veut effacer les traits distinctifs non-francophones de notre société, le contexte de Montréal ne se prête pas à un quartier « désigné » francophone car elle est de prédominance francophone. Il n’est pas nécessaire d’assigner une autre identité au Quartier Latin, on peut simplement avoir une politique linguistique cohérente à la grandeur de la ville, puis valoriser et mieux financer sur les institutions présentes dans le quartier, surtout celles promouvant le français bien au delà de nos frontières, comme l’UQAM.

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Bien sur qu’on ne veut pas aller aussi loin, ca serait contre productif et tu as raison. Et personne n’est contre un resto italien avec un nom italien, un resto chinois avec un nom chinois, un resto mexicain avec un nom en espagnol et un pub anglais avec un nom en anglais. Là dessus aucun problème.

Par contre, lorsqu’un commerce ‘‘neutre’’ décide de s’afficher en anglais comme ‘‘loaded Pierogi’’, ‘‘Barbershop’’, ‘‘Little Bangkok’’ ou ‘‘Monster’’ etc., selon moi c’est ceux-là qui causent problème. C’est à ce niveau là qu’on pourrait peut-être faire quelque chose.

Un bon exemple est le Quartier le Petit Champlain à Québec qui semble en mesure de choisir les commerces qui s’installent dans un secteur précis et délimité. Est-ce que ca serait une bonne formule à suivre et comment y arriver?

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Effectivement, l’Idée n’est pas d’assigner une autre identité mais bel et bien de renforcer l’identité existante du Quartier qui se veut être le cœur de la francophonie. Cela passe par des mesures tel une plus grande place, comme tu le dis, aux institutions (UQAM, Banq, Maison de la chanson etc.) mais peut-être aussi par un certain control au niveau du commercial bien que cela soit un peu délicat et toujours sujet à controverse.

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L’Ilot Voyageur sera, je l’espère, un tournant majeur pour le quartier ainsi que la densification des Habitations, entre autre. Mais il y a encore des endroits dans le quartier ou on peut faire quelques chose pour densifier. Je pense ici à la partie abandonnée au dessus du terminus Voyageur mais coté rue Saint-Hubert. Mais aussi coin nord-est de Maisonneuve et Saint-Hubert. Mais encore au 2 fameux projets qui sont ‘‘bloqués’’ sur Sainte-Catherine en face et de billet avec le parc Émilie-Gamelin, du vaste hopital de la Miséricorde tristement abandonné, du pâté de 3 immeubles coin René-Lévesque/Berri aussi abandonnés et quelques petits terrains vacants .

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Un traitement Des Pins à la rue Ontario, ça j’adore! J’ai déjà essayé de faire un montage photo pour voir ce que ça donnerait, mais sans succès beau.

Je m’excuse de vouloir change le sujet sur la langue française, mais je dois parler de quelque chose qui me dérange vraiment dans le Quartier Latin. La rue Berri, ou plutôt l’égoût à voitures Berri entre Ontario et Cherrier. Si seulement un promotteur immobilier pouvait saisir l’opportunité de transformer ce creux d’asphalte en bâtiments de deux à trois étages, cela ferait du grand bien au secteur.

Actuellement, la rue Berri compte huit voies de circulation, soit quatre dans le centre et deux fois deux autres sur les rives. Pourquoi autant de voies pour une simple rue comme Berri? Mon idée serait de garder que les voies sur les rives et faire revenir à la surface tout ce qui est dans le centre en petits parcs et bâtiments de moyenne densité résidentiel/commercial. Ce qui ressemblerait en gros à ceci en vue aérienne:

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Ça date de l’époque du maire Drapeau, l’historien Bernard Vallée l’avait expliqué dans cet article du Devoir

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3 messages ont été fusionnés à un sujet existant : École nationale de l’humour - XX étages

Nathalie Collard résume les projets qui vont arriver dans le secteur:

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Le restaurant Vego va donc fermer?

Si le restaurant ferme, je me demande si on va restaurer l’entièreté du bâtiment (enlever la tôle sur la toiture et démolir l’avant-corps)

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Et maintenant pris d’Apple Maps:

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Premièrement, je suis plus que ravi de lire 2 articles sur Montréal (Quartier latin et Bâtiment Sourdes-Muettes) dans la même semaine de la part de cette journaliste. Cela me réconcilie avec le journalisme de proximité Bravo Madame !

Ensuite, je trouve que l’idée de la vice rectrice va exactement dans le bon sens, soit d’ouvrir l’université à la rue et à son quartier environnant. Cela est, selon moi, l’une des clés essentiels au succès du quartier, outre la densité et la problématique de l’itinérance/drogue qui sont à améliorer.

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Dans l’article on parle de Berri mais il ne faudrait pas oublier la section de la rue Saint-Denis est entre Sainte-Catherine et René-Lévesque qui bénéficierait grandement de quelques ouvertures de la part de ce vaste pavillon.

Cela étant dit, je suis plutôt positif et même excité à l’idée de voir ce quartier se transformer et, surtout, s’améliorer. Ce qui est annoncé est bien mais il faut encore plus. Et nous en sommes capable.

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Il y a un petit quartier Flamand à Bruxelles (surtout artistes + lgbt) assez logique il y a moins de 5 % de Flamands à Bruxelles qui y vivent. Par contre de jour du lundi au vendredi on a la fausse impression que la ville est bilingue car beaucoup de Flamands viennent travailler à Bruxelles (surtout des fonctionnaires) mais dés 16h30/17h00 ils retournent dans leur région(pas bien loin quelques kms en fait) voire retournent à Anvers, Gand ou Bruges. Très bizarrement les Flamands ont leur gouvernement autonome (genre provincial au QC) mais ils on placé leur capitale…dans une autre région (Bruxelles Capitale) qui est aussi une région autonome, donc Bruxelles est capitale fédérale, de deux régions et de l’UE.Un peu comme si l’Ontario mettait sa capitale à Montréal…compliqué la Belgique non?

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