Patrimoine en péril

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c’est ou au juste?

L’église Sainte-Brigitte dans le Village

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Les travaux à la Chapelle du Bon Pasteur avancent bien.

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2 messages ont été fusionnés à un sujet existant : Maison Notman - 4 étages (2014)

À propos de cette oeuvre:

Œuvre partiellement indisponible en raison de travaux.

L’œuvre sur les deux arches a été retirée et est entreposée dans un endroit sûr en attente de réinstallation. Une partie de l’œuvre est quant à elle visible sur la mezzanine de la station.

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Merci pour la réponse et le lien.
Maintenant j’espère que les travaux seront bientôt complétés et l’œuvre à nouveau accessible.

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L’église St. James, la gigue et Jos Montferrand au Registre du patrimoine culturel

Le sommet de l'église.
Construite entre 1887 et 1889, l’église unie St. James est un point de repère visuel sis au carrefour du Mille carré doré et du faubourg Saint-Laurent.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Jérôme Labbé
Publié à 12 h 06 HAE

Régulièrement montré du doigt pour sa lenteur, voire son manque d’intérêt, en ce qui a trait à la protection du patrimoine, le gouvernement du Québec donne un coup de barre et annonce que des avis légaux ont été signés dans le but de classer ou de désigner pas moins de 36 « éléments patrimoniaux » d’un seul coup.

Le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, a fait savoir mardi qu’il avait rendu son verdict dans 81 dossiers en attente. Les 36 éléments visés relèvent tant du patrimoine matériel que du patrimoine immatériel du Québec.

Pas moins de huit régions sont touchées par l’annonce de mardi, soit Montréal, Laval, la Montérégie, l’Estrie, l’Outaouais, la Capitale-Nationale, le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Plusieurs des éléments protégés sont à caractère religieux.

Dans la métropole, par exemple, le site patrimonial de l’église unie St. James, sise en plein centre-ville, sera classé au Registre du patrimoine culturel du Québec. La protection du terrain contribuera à la mise en valeur du lieu de culte, assure-t-on dans le communiqué de presse de l’annonce.

L’église Saint-Georges, en face de la gare Bonaventure, fait également l’objet d’une intention de classement.

« Connaître le Christ, c'est le faire connaître », peut-on lire en anglais sur un écriteau placé devant l'église.
L’église Saint-Georges de Montréal est présentée comme « l’exemple québécois le plus abouti du courant néogothique de l’apogée de l’ère victorienne ».
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Des chapelles, des croix de chemin, des tabernacles, des ciboires et des crucifix s’ajouteront aussi au Registre.

Les propriétaires de ces biens, qui sont des acteurs de la conservation du patrimoine, pourront dorénavant bénéficier de l’appui du Ministère pour assurer la transmission de ces biens aux générations futures.

Extrait du communiqué

Deux éléments du patrimoine immatériel, soit le savoir-faire et des pratiques associés aux pêcheries fixes du fleuve Saint-Laurent ainsi que la gigue, une danse traditionnelle, seront également inscrits au Registre, tout comme plusieurs personnages historiques, dont Jos Montferrand, Ludger Duvernay et Athanase David.

M. Lacombe s’engage par ailleurs à ce que les propositions de statuts en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel soient traitées de façon plus diligente et transparente. Les dossiers qui demeurent à l’étude ainsi que les prochaines demandes seront traitées, pour la majorité, dans un délai maximal de 18 mois, promet-il.

Les décisions ministérielles dévoilées mardi s’ajoutent aux huit classements et désignations annoncés au cours des derniers mois. Le pilotage sur le Saint-Laurent et le cœur du quartier chinois de Montréal, notamment, ont été protégés, cet été.

Le ministère de la Culture et des Communications n’est pas connu pour sa rapidité à classer ou à désigner des éléments du patrimoine culturel québécois. On lui reproche aussi régulièrement d’avoir omis de protéger certains bâtiments menacés.

C’est notamment le cas de la maison Bignell, l’une des plus anciennes du quartier Sillery, à Québec. Laissée à l’abandon depuis 30 ans, la demeure risque maintenant d’être démolie.

Plus de détails suivront.


Classements en vrac par l’État de plusieurs biens patrimoniaux


Photo : Cephas
Le dossier pour la protection du Domaine du Petit Cap, érigé en 1777, était à l’étude depuis plus de vingt ans
.

Jean-François Nadeau
11 h 57
Québec

Devant le retard pris dans quantité de dossiers sur des protections légales à apporter à des éléments du patrimoine québécois, le ministre responsable, Mathieu Lacombe, a procédé mardi à un classement en vrac, tout en assurant que son ministère serait désormais plus rapide.

Le ministère de la Culture et des Communications (MCC) avait devant lui 81 dossiers « en entente ». En clair, l’attente pour plusieurs cas dure depuis des années. Parfois des décennies.

Le ministre Lacombe a signé des avis légaux pour « 36 nouveaux éléments patrimoniaux », parmi lesquels se glissent cependant plusieurs « événements » ou des « figures » historiques qui touchent à l’immatériel plutôt qu’à des biens à proprement parler.

Plus de vingt ans d’attente

Au nombre des biens nouvellement classés par le ministre de la Culture et des communications, difficile d’expliquer pourquoi le Domaine du Petit Cap, un bâtiment exceptionnel dont la construction remonte à 1777, ne faisait toujours l’objet d’aucune protection. Planté au milieu du paysage de Cap Tourmente, doté d’une chapelle, le lieu appartient au Séminaire de Québec. Selon les documents consultés par Le Devoir, le dossier de classement était déposé depuis le 23 mars 2000. Il aura donc fallu plus de deux décennies pour que le MCC accorde à ce lieu sans pareil du XVIIIe siècle une protection légale.

Dans le cas de la vieille prison Winter à Sherbrooke, toute en pierres, un premier dossier de classement avait été soumis au ministère en 1990. Elle vient finalement d’être classée par l’État québécois.

Le MCC s’est engagé à traiter désormais « avec plus de diligence » les demandes de classement afin « que les décisions qui en découlent soient rendues publiques de manière transparente aux personnes et aux organismes concernés ». Comment compte-t-il y parvenir ?

Cathédrale, église, maison bourgeoise, pont couvert…

À Montréal, le site de l’ancien hôpital de l’Hôtel-Dieu faisait l’objet d’une proposition de classement depuis 2018, soit une année après sa fermeture officielle, prévue de longue date. Son statut vient d’être entériné par le ministre, qui protège aussi la chapelle du lieu, érigée en 1859. À Montréal toujours, le Collège Mont Saint-Louis, fondé en 1888, bénéficie de l’attention de l’État.

À Laval, l’église Saint-Maurice-Duvernay et ses biens immobiliers sont désormais protégés en vertu de la loi. Il s’agit de l’unique bâtiment moderne touché par ce classement en vrac. Dessinée par l’imaginatif architecte Roger D’Astous, cette église abrite notamment un vitrail de l’artiste Jean-Paul Mousseau.

Parmi les biens qui vont pouvoir bénéficier « de l’appui » du MCC se trouve, au Bas-Saint-Laurent, à Rimouski plus précisément, plusieurs éléments de la Cathédrale de Saint-Germain, dessinée par l’architecte Victor Bourgeau : tableau, tabernacle, ciboire ainsi que la coquille du bâtiment lui-même. Le bâtiment, un de joyaux de la région, est fermé au public depuis 2014. Le public en était même gardé à distance par une clôture jusqu’à l’été dernier. Son avenir demeure imprécis, puisque des travaux importants sont requis.


Photo: MCC
Le pont couvert de Province Hill, construit en 1896, est un des rares ouvrages de ce type encore debout.

En Estrie, le pont couvert en bois de Province Hill, une construction exceptionnelle de 1896 mis de côté en 1967 reçoit une protection. Il est un des rares ponts couverts de cette qualité toujours debout au Québec. À Sherbrooke, la vieille prison Winter, toute en pierres, obtient aussi la protection de l’État. Plus modeste, la croix de chemin toute blanche du chemin du Bassin, située entre Cookshire-Eaton et East-Angus, devient aussi un bien patrimonial classé. Elle a été entretenue, pendant presque tout le XXe siècle, par les familles de croyants avoisinants, dont celle de l’agriculteur Conrad Vermette .


Photo: Jean-François Nadeau
La croix du chemin du Bassin, située près de Cookshire-Eaton.

En Outaouais, le domaine du patriote Louis-Joseph Papineau, figure majeure depuis toujours de l’histoire québécoise et canadienne, fait l’objet d’une protection de la part de l’État. Le tribun, célèbre pour son rôle dans les révolutions de 1837-1838 et pour son opposition au projet confédéral canadien de 1867, est décédé en 1871. Il est le grand-père du fondateur du Devoir.

Les générations futures

Les propriétaires de tous ces biens désormais classés peuvent espérer compter sur l’appui du Ministère, affirme son titulaire, « pour assurer la transmission de ces biens aux générations futures ».

Dans certains cas, est-ce que la protection arrive trop tard ? L’immense maison bourgeoise, baptisée Château Zoé-Turgeon, située à Ange-Gardien, est laissée à l’abandon depuis plus de trente ans, bien que la municipalité possède le pouvoir, en vertu de la loi, d’intervenir pour freiner sa dégradation accélérée. En 2020, devant l’urgence de la situation, un dossier avait été déposé à Québec devant le MCC afin que l’État agisse sans plus tarder. La maison obtient un classement trois ans plus tard.


Photo: L’évolution du patrimoine bâti et des paysages
Le château Zoé-Turgeon situé à l’Ange-Gardien est laissé à l’abandon depuis plus de 30 ans, malgré plusieurs représentations pour qu’il soit sauvé.

Plus vite désormais ?

Le ministre a indiqué que les dossiers qui demeurent à l’étude, tout comme les prochaines propositions qui seront transmises au MCC, « feront l’objet d’une décision dans un délai maximal de 18 mois pour la majorité des demandes ».

Dans bien des cas, les études des dossiers ont pris plusieurs années. Le temps et le manque d’entretien ont pu faire leur oeuvre funeste dans l’intervalle.

Le ministre promet désormais des délais de 18 mois pour traiter des dossiers. Ce qui ne comprend pas le temps nécessaire à avaliser d’éventuel nouveau classement sous son autorité. La loi sur le patrimoine culturel prévoit en effet que la signification d’un avis d’intention de classement comporte des délais supplémentaires. À compter de l’émission d’un avis d’intention de classement, le MCC dispose encore d’une année pour classer officiellement un bien, s’il le désire après un nouvel examen. Ce délai peut même être prolongé d’une autre année, comme cela a régulièrement été fait. Autrement dit, entre le moment où un dossier est présenté et où une décision de classement est opérée, il pourra encore s’écouler plusieurs années.

Caractère symbolique

Parmi le lot des désignations au caractère strictement symboliques annoncé mardi, le MCC reconnaît comme personnalité historique l’homme d’affaires Julien-Édouard-Alfred Dubuc, la tête dirigeante dans l’entre-deux-guerres de la Compagnie de Pulpe de Chicoutimi. L’État jette aussi une aura sur la figure du républicain Ludger Duvernay, éditeur du journal La Minerve, premier organisateur en 1834 de la Société Saint-Jean-Baptiste, une société de défense des intérêts nationaux. Le ministre accorde aussi la bénédiction étatique à la figure de Jos Montferrand, célèbre homme fort canadien-français impliqué dans de multiples bagarres dans des conflits de travail.

Le ministère a aussi visé, de son autorité, deux pratiques immatérielles : le « savoir-faire et des pratiques associés aux pêcheries » dans le Saint-Laurent et la gigue. Il s’agit là, encore une fois, d’une reconnaissance symbolique de « témoins vivants de notre identité ».

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Côte-de-Beaupré Des citoyens inquiets pour un « paysage patrimonial »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

L’entreprise Gosselin Tremblay Excavation veut construire des installations modernes sur son terrain de Château-Richer.

(Château-Richer) Une poignée de citoyens et de défenseurs du patrimoine dénoncent la construction d’un imposant bâtiment « dans les plus vieilles terres du Québec », non loin de la patrimoniale avenue Royale et du très passant boulevard Sainte-Anne.

Publié à 1h43 Mis à jour à 5h00

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Gabriel Béland
Gabriel Béland La Presse

De son côté, le propriétaire d’une entreprise d’excavation fait valoir un droit acquis qui remonte aux années 1970, lorsque certaines activités industrielles avaient été permises sur son terrain entouré de champs.

« Beaucoup de gens disent : “De toute façon, le boulevard Sainte-Anne, c’est déjà foutu…” Mais c’est ici, sur presque quatre kilomètres, qu’il reste la dernière vitrine sur le paysage agricole sur la Côte-de-Beaupré », relève Louis Painchaud, professeur émérite à la faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Louis Painchaud devant sa maison patrimoniale de l’avenue Royale

« Autrement dit, Château-Richer, c’est ce qui reste, dit-il. Les paysages ici sont donc d’autant plus précieux. »

Louis Painchaud nous reçoit dans une maison ancestrale construite par ses arrière-arrière-grands-parents. Nous sommes à Château-Richer, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Québec.

Du terrain de M. Painchaud, qui donne sur l’avenue Royale, on aperçoit le boulevard Sainte-Anne. Quiconque s’est déjà rendu sur la Côte-de-Beaupré ou dans Charlevoix connaît bien la route 138, sur le bord de laquelle s’entremêlent résidences, commerces et industries dans une harmonie souvent bien relative.

Mais certains défenseurs du patrimoine font remarquer que le côté nord de cette route a largement gardé sa vocation agricole sur une poignée de kilomètres. C’est cette partie que les opposants au projet d’agrandissement de Gosselin Tremblay Excavation tentent tant bien que mal de protéger.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

L’agriculteur Nicolas Tremblay

« Ici, on est dans les plus vieilles terres du Québec, de la Nouvelle-France. C’est ici que les premiers colons se sont installés sur la Côte-de-Beaupré. Il en reste peu, de ces paysages-là », note l’agriculteur Nicolas Tremblay, qui habite non loin.

Le lopin de terre litigieux a perdu sa vocation agricole quand le gouvernement y a construit des équipements de voirie pour entretenir le boulevard Sainte-Anne en 1970. Gosselin Tremblay Excavation a racheté le terrain en 2009. L’entreprise occupe depuis les vieux bâtiments.

Mais ses quelque 70 employés sont à l’étroit, explique le propriétaire. Il veut investir un peu plus de 3 millions pour agrandir les opérations.

« Oui, on a une entreprise d’excavation entre deux terres agricoles, note le propriétaire Bruno Gosselin. Mais des décisions ont été prises dans les années 1970. Nous, on est une entreprise privée, on ne peut pas construire un parc et déménager ! »

IMAGE FOURNIE PAR LA VILLE DE CHÂTEAU-RICHER

Les nouveaux bureaux que veut construire l’entreprise d’excavation

Les opposants craignent que le nouveau bâtiment de deux étages vienne défigurer le paysage. Mais Bruno Gosselin assure que ce sera à peine visible à partir de la patrimoniale avenue Royale. Il fait valoir qu’il va démolir les vieilles constructions, peu esthétiques, dont le fameux « igloo » haut de 55 pieds qui servait au ministère dans le passé.

« On a des bâtiments des années 1960 qui ne sont pas isolés, dit-il. On veut être dans des locaux au goût du jour. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Gosselin Tremblay Excavation fait valoir qu’il veut démolir de vieilles constructions peu esthétiques, dont le fameux « igloo » qui servait au ministère dans le passé.

Dans les règles de l’art, dit le maire

Le maire de Château-Richer assure que toutes les démarches ont été faites dans les règles de l’art. Gino Pouliot appuie l’agrandissement des installations, comme la majorité de sa population, dit-il.

Pour l’instant, la population est favorable au projet. C’est ce que les gens me disent. On croise les gens, on parle. Les gens me demandent : “Mais pourquoi des gens sont en désaccord ?” Des gens sont préoccupés par l’apparence, le fait que ça va brimer un peu la vue du paysage patrimonial, selon eux autres.

Gino Pouliot, maire de Château-Richer

« Mais le paysage patrimonial, ce n’est pas quelque chose sur quoi on peut agir au moment où on se parle », ajoute le maire.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le maire de Château-Richer, Gino Pouliot, appuie le projet d’agrandissement.

Québec a créé en 2011 le nouveau statut légal de « Paysage culturel patrimonial ». Mais ce sont les municipalités qui doivent demander ce statut. Aux dernières nouvelles, seule Rivière-Ouelle, dans le Bas-Saint-Laurent, a fait les démarches pour l’obtenir.

Les opposants ont reçu l’appui du groupe Action patrimoine, qui a écrit au maire. Mais pour l’instant, leurs efforts sont restés vains.

Ils déplorent par ailleurs le style du bâtiment. « Les gens pensent venir cueillir des pommes en campagne et vont se retrouver devant un bâtiment industriel comme on en trouve dans le parc industriel de Saint-Augustin. Il y a une confusion là-dedans », croit Nicolas Tremblay.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Dans un monde idéal, disent-ils, l’entreprise aurait déménagé du côté sud du boulevard Sainte-Anne. Ce secteur est déjà réservé aux activités commerciales et industrielles. Et ce qu’ils considèrent comme une « erreur du passé » aurait été réparée, en retirant l’usage industriel au terrain.

L’entreprise a évalué des options de déménagement, notamment dans une autre municipalité, explique le maire. Ces efforts ont achoppé, au grand soulagement du maire Pouliot. Château-Richer doit refaire une bonne partie de ses infrastructures urgemment.

« Moi, je suis content que ça n’ait pas marché, dit-il. On veut garder les entreprises, c’est la vitalité d’une ville, c’est ce qui apporte de l’eau au moulin. Ils ont 74 employés. C’est des familles. Ces gens-là consomment à Château-Richer. »

C’est exagéré de vouloir protéger un paysage “patrimoniale” qui a déjà une autoroute qui le coupe en deux.

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Le classement de l’église Saint-Charles-de-Limoilou rejeté

Une église possédant deux clochers vue en contreplongée.

L’église Saint-Charles-de-Limoilou n’est pas assez « distinctive », selon le ministère de la Culture et des Communications.

Photo : Radio-Canada / Victor Paré

Publié à 5 h 13 HNE

Le ministère de la Culture du Québec rejette le classement de l’église Saint-Charles-de-Limoilou comme bien patrimonial, trois ans après le dépôt d’une demande officielle faite par la Société historique de Limoilou. Le bâtiment construit en 1917 n’est pas suffisamment distinctif, juge le gouvernement.

Le dossier pour l’obtention d’un classement provincial avait été déposé en octobre 2020 au ministère de la Culture et des Communications (MCC). L’église, fermée au culte depuis 2012, était alors sans vocation particulière et un comité de sauvegarde avait été créé pour assurer la survie du bâtiment.

Trois ans plus tard, Québec a officiellement écarté la demande. Le bien présente un intérêt patrimonial, mais il ne se démarque pas parmi les biens qui lui sont similaires, peut-on lire dans un document d’analyse du ministère remis au ministre Mathieu Lacombe, rendu public en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

M. Lacombe s’était présenté devant les médias le 31 octobre dernier pour annoncer l’ajout de 36 éléments patrimoniaux dans l’inventaire national. La quarantaine de refus évoqués par le ministre ce jour-là, parmi lesquels se trouvait Saint-Charles-de-Limoilou, n’ont pas reçu la même attention.

Un clocher d'église pointant vers le ciel

Les clochers de l’église Saint-Charles-de-Limoilou ont été restaurés au cours de la dernière année.

Photo : Radio-Canada / Victor Paré

Pas distinctive

Selon les fonctionnaires du MCC, l’église Saint-Charles-de-Limoilou, bien que représentative des grandes églises urbaines construites au tournant du XXe siècle par sa monumentalité, ne se démarque pas particulièrement dans ce corpus, notamment en comparaison des églises Saint-Jean-Baptiste et Très-Saint-Sacrement, classées.

En plus de souffrir des comparaisons avec d’autres immeubles se trouvant sur le territoire de la ville, l’église est aussi jugée sur ses comparables à la grandeur de la province. Des lieux de culte catholiques du tournant du XXe siècle qui possèdent un intérêt patrimonial supérieur à l’église Saint-Charles-de-Limoilou subsistent ailleurs au Québec, tranche le ministère dans ses justifications.

L’État reconnaît l’importance du bâtiment dans la trame urbaine limouloise, mais estime que cet impact est limité. L’église présente une valeur paysagère en raison de ses flèches qui constituent un point de repère dans le quartier, mais qui n’est pas reconnu au-delà des limites de ce dernier, selon Québec.

Le quartier Limoilou photographié du haut des airs en hiver.

L’église Saint-Charles-de-Limoilou vue des airs.

Photo : Radio-Canada

Sur sa valeur culturelle et artistique, la Société historique de Limoilou avait insisté sur la présence de fresques du réputé Guido Nincheri, dont l’une de ses premières œuvres au Québec. L’organisme citait également le travail du peintre alsacien Martin Feuerstein.

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Là encore, Saint-Charles-de-Limoilou n’a pas atteint les standards.

Le lieu de culte présente une valeur artistique en raison de la présence d’un ensemble de vitraux presque tous issus de l’atelier Leonard & Fischer de Québec, ainsi que de fresques de Guido Nincheri. Ces œuvres ne se distinguent toutefois pas particulièrement dans l’œuvre de cet atelier et de cet artiste, nuance Québec.

L’église a enfin été fondée par les frères Capucins de Québec. Mais ceux-ci ne font pas partie des groupes religieux les plus nombreux ou ayant joué un rôle particulièrement important dans l’histoire du Québec.

L'autel de l'église Saint-Charles-de-Limoilou.

L’autel de l’église Saint-Charles-de-Limoilou en 2020.

Photo : Radio-Canada / Kassandra Nadeau-Lamarche

Déception et paradoxe

Gilles Gallichan, historien et président de la Société historique de Limoilou, admet une déception après le refus de Québec de protéger le bâtiment en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. C’est sûr qu’on est déçu de cette réponse-là. On considère que c’est un édifice symbolique et important dans l’histoire de la ville, a-t-il réagi en entrevue à Radio-Canada.

M. Gallichan n’a aucun doute sur la valeur patrimoniale de l’église et n’écarte d’ailleurs pas une nouvelle demande au gouvernement dans le futur, mais pas à court terme.

Paradoxalement, a-t-il poursuivi, l’église Saint-Charles-de-Limoilou n’était peut-être pas assez en danger pour obtenir la protection de Québec. Il note que le bâtiment a été cité parmi les huit églises à valeur patrimoniale exceptionnelle par la Ville de Québec et qu’il profite déjà d’un soutien financier de l’État par le truchement de l’Entente de développement culturel.

Souvent, le ministère intervient quand il y a des urgences, quand on est en train de démolir quelque chose.

Une citation de Gilles Gallichan, historien et président de la Société historique de Limoilou

Les clochers et la façade ont ainsi pu être restaurés au cours des derniers mois, marquant le 125e anniversaire de l’église. L’immeuble est plus loué par Machine de cirque depuis novembre 2020, assurant ainsi une utilisation et un entretien du bâtiment.

Autrement dit, l’église n’est pas en perdition et c’est peut-être ce qui a joué contre Saint-Charles-de-Limoilou, croit M. Gallichan.

Une structure d'acier est accrochée au plafond de l'église, ce qui permet d'y installer des câblages pour le cirque ou encore de l'équipement d'éclairage.

Des équipements destinés à la scène ont été installés dans l’église par Machine de cirque. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin

Le cas de Très-Saint-Sacrement

Ce refus de classement arrive un peu plus d’un an après le classement provincial controversé de l’église du Très-Saint-Sacrement. Contrairement à Saint-Charles-de-Limoilou, cette dernière ne figure pas parmi les églises à valeur exceptionnelle identifiées par la Ville de Québec.

Le classement de l’église par le MCC faisait suite à sa fermeture, en 2019. La paroisse avait dû condamner le bâtiment d’urgence après avoir décelé ce qu’elle disait être des problèmes de structure menaçant la sécurité des usagers. Deux ans plus tôt, des pierres du parement de l’église s’étaient effondrées.

L'église du Très-Saint-Sacrement

L’église du Très-Saint-Sacrement a été classée par le gouvernement du Québec et sert désormais de comparable au ministère de la Culture. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

John Porter, ancien président du comité ayant travaillé à identifier les églises à conserver sur le territoire de Québec, s’était opposé à son classement, tout comme le Diocèse de Québec. En faisant en sorte que tout est patrimonial, plus rien n’est patrimonial, avait-il déclaré après le dépôt de l’avis d’intention de Québec.

Sans rien enlever à l’église du Très-Saint-Sacrement, Gilles Gallichan croit lui aussi que l’église Saint-Charles-de-Limoilou a une valeur supérieure. Sauf qu’une d’entre elles est en péril et l’autre ne l’est pas, a-t-il résumé.

À lire aussi :

Processus différents

De son côté, le ministère de la Culture affirme agir indépendamment de la Ville de Québec, et donc que le fruit de ses analyses peut être différent. La Ville de Québec a toutefois identifié ces huit églises selon une méthode d’évaluation qui lui est propre […] et en comparant uniquement les églises situées sur le territoire de la capitale, plaide le MCC.

Le Ministère a quant à lui évalué le lieu de culte selon la méthode adoptée et rendue publique récemment, et en fonction de comparables situés sur l’ensemble du territoire québécois, en particulier les biens déjà classés.

Une citation de Extrait d’un courriel du Ministère de la Culture et des Communications

Comme M. Gallichan, le gouvernement souligne les programmes d’aide financière déjà en place pour Saint-Charles-de-Limoilou. Le classement ne constitue pas le seul moyen de protéger et de mettre en valeur un immeuble patrimonial, relève-t-il.

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Selon l’État québécois, la Ville de Québec possède un cadre réglementaire d’urbanisme adéquat pour assurer la pérennité de l’église.

C’est aussi ce que croit Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère municipale responsable du patrimoine à la Ville de Québec. La décision de classer ou non un bâtiment relève de la compétence unique du ministère. Cela dit, l’église Saint-Charles-de-Limoilou […] bénéficie déjà d’une protection au niveau Ville, notamment de la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec.

Avec la collaboration de Jérôme Labbé

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Un nouveau mandat pour le même projet, cette fois la contrepartie est de 50 000 $ à 100 000 $, donc j’imagine que c’est relativement important comme transformation.

Carrefour Lobby Québec

Je pense que je fais faire un sujet sur le projet.

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Reportage radio à l’émission Le 15-18 sur l’Hôtel de Ville de Saint-Lambert

Quel avenir pour l’hôtel de ville de St-Lambert, rempli de moisissures? https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/le-15-18/episodes/738316/rattrapage-jeudi-21-decembre-2023/13

Photo publiée sur le compte X du journaliste Philippe-Antoine Saulnier

Démolir ou rénover l’hôtel de ville de St-Lambert? Selon la mairesse, « la ville n’est pas très bonne et n’a pas les moyens d’entretenir des immeubles patrimoniaux ».

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Juste le commentaire : On est pas bon et on a pas les moyens… c’est un aveux d’une ville qui n’ont pas les capacités et le minimum de savoir faire pour entretenir ses infrastructures. Un bâtiment n’a pas besoin d’être patrimonial pour devoir l’entretenir comme il faut, alors que la bâtisse sois plus vieille, ça change pas que les villes ne font pas le minimum pour la pérennité de leur bâtiment…

Maintenant que les villes se réveille et se retrouvent avec des patates chaudes embarrassantes, blâmer que le bâtiment est vieux et c’est plus couteux, c’est seulement révéler qu’elles sont jamais faite le nécessaire pour empêcher leur détérioration.

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Reportage radio à l’émission Le 15-18 sur les anciennes casernes de pompiers de Montréal

Anciennes casernes de pompiers à l’abandon : Reportage de René Saint-Louis Rattrapage du mardi 26 déc. 2023 : L’état des négociations dans le secteur public, et les casernes abandonnées des services des incendies

Sur X

D’anciennes casernes de pompiers vacantes depuis des années à Montréal. Que faire de ces édifices patrimoniaux? Je vous en parle à 16h35 au 95,1 FM

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Le texte lié au reportage avec photos

D’anciennes casernes de pompiers à l’abandon à Montréal

La caserne de pompiers numéro 11 entourée d'échafaudages qui bloquent l'accès au trottoir. Le trottoir est dévié dans la rue et séparé des voitures par des blocs de béton.
La caserne de pompiers numéro 11, située à l’intersection des rues Ontario et Beaudry à Montréal, est vacante et entourée d’échafaudages depuis plus de 5 ans.
PHOTO : RADIO-CANADA / RENÉ SAINT-LOUIS

René Saint-Louis
Publié hier à 16 h 53 HNE

À Montréal, au moins cinq anciennes casernes de pompiers sont vacantes. Elles pourraient servir à héberger des organismes communautaires, mais doivent d’abord être restaurées.

L’augmentation des coûts de construction et de restauration est certes bien documentée depuis la pandémie de COVID-19, mais ces casernes sont vacantes depuis bien plus longtemps.

Par exemple, la caserne numéro 24, construite en 1898, est vacante depuis 15 ans. L’immeuble patrimonial de style Second Empire était devenu une bibliothèque en 1964, fonction qu’il a perdue en 2008 lorsqu’un nouvel édifice a été construit de l’autre côté de la rue Notre-Dame Ouest pour accueillir la bibliothèque Saint-Henri.

La façade de l'ancienne caserne numéro 24 de style Second Empire.
L’ancienne caserne numéro 24 est située au 4700, rue Notre-Dame Ouest, à Montréal.
PHOTO : RADIO-CANADA / GOOGLE STREET VIEW

De facture beaucoup plus modeste, l’ancienne caserne numéro 14 est située rue Saint-Dominique, en plein cœur de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Elle a été construite en 1913 et a hébergé jusqu’en 2015 la succursale montréalaise du Centre des arts contemporains du Québec.

De son côté, l’ancienne caserne numéro 11, située à l’intersection des rues Ontario et Beaudry, est vacante et entourée d’échafaudages depuis plus de cinq ans. L’édifice de style Second Empire construit en 1876 a été occupé par l’organisme Intégration jeunesse jusqu’en 2018, année où la caserne a commencé à montrer de graves problèmes de structure.

D’importants travaux à faire

Les casernes vacantes ont toutes besoin d’importants travaux de restauration, selon le directeur des politiques à l’organisme Héritage Montréal, Dinu Bumbaru. Il s’agit, dit-il, d’un des plus importants patrimoines de la Ville de Montréal, un patrimoine riche et intéressant, au même titre par exemple que les anciens bains publics.

Ce sont des lieux qui sont très bien placés dans leur quartier. On sait que les quartiers ont besoin d’espaces communautaires, collectifs. Est-ce qu’il peut y avoir des couplages plus rapides entre ces propriétés-là et des besoins culturels, communautaires, des services d’hiver? lance-t-il.

Peut-être que ce serait une initiative à lancer plutôt que de juste constater les problématiques.

— Dinu Bumbaru, directeur des politiques à Héritage Montréal

Bernard Vallée, animateur en histoire et patrimoine à l’organisme Montréal Explorations, abonde dans le même sens. Ces casernes, souligne-t-il, n’ont pas été dessinées sur un coin de table. Elles ont été conçues par de grands architectes et c’est d’ailleurs pour cela qu’elles se sont rendues jusqu’à nous.

Même si ces bâtiments n’ont pas la majestuosité de nos églises, estime M. Vallée, il faut les conserver, car ils sont l’âme des quartiers au même titre que la petite église paroissiale.

Lui-même issu du milieu communautaire, Bernard Vallée sait que les élus municipaux et le milieu communautaire se parlent et discutent du fait qu’il y a d’un côté des bâtiments qui pourraient être utilisés et qui tombent en désuétude, et de l’autre, des organismes qui ont besoin de locaux.

Il faut que le gouvernement du Québec aide la Ville de Montréal, et les villes en général, à avoir un programme d’hébergement d’organismes communautaires justement en utilisant les édifices patrimoniaux et en faisant d’une pierre deux coups.

— Bernard Vallée, animateur en histoire et patrimoine à l’organisme Montréal Explorations

La caserne numéro 14 avec ses deux grandes portes pour laisser sortir les camions de pompiers. Les portes sont couvertes de graffitis et les fenêtres du deuxième étage sont barricadées.
La caserne numéro 14 de la rue Saint-Dominique, à Montréal, est vacante depuis 2015.
PHOTO : RADIO-CANADA / GOOGLE STREET VIEW

Des coûts qui explosent

Selon l’architecte Ron Rayside, de la firme Rayside Labossière, le coût des travaux est l’obstacle principal qui retarde de nombreux dossiers en ce moment. Ça semble être compliqué et c’est avant tout très cher. Avec les règles de construction et surtout avec la révision des règles sismiques, c’est rendu extrêmement cher de restaurer.

Les questions sismiques, c’est vraiment une coche de complexité qu’on ajoute au défi de recycler des immeubles. On est impliqués dans toutes sortes de projets en ville pour les grands complexes patrimoniaux, puis les règles sismiques planent comme un nuage gris surtout quand on arrive à faire les estimés pour les travaux.

— Ron Rayside, architecte

Selon Dinu Bumbaru, d’Héritage Montréal, il ne faut pas que les codes de bâtiment servent à détruire le patrimoine, mais qu’ils servent à le faire vivre plus longtemps. Après tout, que des bâtiments durent plus longtemps, c’est cohérent avec tous nos grands objectifs et nos multiples discours sur le développement durable, la décarbonation, l’arrêt du gaspillage et tout et tout.

Si les codes se faisaient porteurs de démolitions, ce serait vraiment dommage. Et on sait que dans beaucoup de pays, il y a des efforts, en Europe, par exemple, pour trouver des équivalences, s’assurer des objectifs de sécurité par des moyens qui sont un peu plus novateurs.

— Dinu Bumbaru, directeur des politiques à Héritage Montréal

Selon lui, le temps presse. Il y a lieu de réfléchir à cela, et il ne faut pas attendre 10 ans pour le faire parce que le nombre de bâtiments municipaux, patrimoniaux, qui auraient besoin d’attention, et bien ce nombre-là ne va pas diminuer.

À noter que les élus de Projet Montréal n’ont pas souhaité commenter ce dossier. Il aurait notamment été intéressant de savoir pourquoi, en septembre dernier, la Ville de Montréal a publié un appel d’offres pour déconstruire l’ancienne caserne numéro 11 située rue Ontario, appel d’offres qui a été annulé une semaine après sa publication.

La caserne 26, en décembre 2018. On y voit une structure d'acier neuve avec un seul mur d'origine encore debout.
La caserne 26, en décembre 2018
PHOTO : RADIO-CANADA

Il faut dire que la dernière caserne a avoir été restaurée par la Ville, la caserne numéro 26 à l’intersection des avenues du Mont-Royal et des Érables, a donné lieu à une saga qui a duré huit ans pendant laquelle l’édifice patrimonial construit en 1901 a dû être totalement déconstruit, puis refait à l’identique.

Contrairement aux autres casernes vacantes, la caserne 26 retournera à sa fonction d’origine, soit celle d’héberger des pompiers. L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a cependant publié récemment un appel de projets afin qu’un organisme communautaire occupe le troisième étage de la caserne.

Photo en noir et blanc montrant un grand bâtiment de pierre.
La caserne 26 en 1920
PHOTO : ARCHIVES DE LA VILLE DE MONTRÉAL

Il aurait aussi été intéressant de connaître la position de l’administration municipale au sujet de son Initiative en vue de la Protection, l’Amélioration et la Conversion des immeubles patrimoniaux, mieux connu sous le nom programme IMPACT.

Au printemps dernier, le programme IMPACTE a été lancé et pour 1$ la ville offrait l’ancien hôtel de ville Côte Saint-Paul, un magnifique bâtiment patrimonial qui comprend une caserne de pompiers, à une entreprise ou à un organisme qui s’engagerait à le restaurer et le préserver. Or, le bâtiment n’a pas encore trouvé preneur.

Un 2e édifice sera sous peu offert à la communauté via le programme IMPACTE. Il s’agit justement de l’ancienne caserne de pompiers numéro 24.

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Chronique de Peter Trent, ancien maire de Westmount

Peter F. Trent: Today’s architectural fashions must not demolish Montreal’s heritage

The dereliction of heritage buildings comes in many forms.

Peter F. Trent • Special to Montreal Gazette
Published Jan 04, 2024 • Last updated 4 hours ago • 3 minute read


The Van Horne mansion, at Sherbrooke and Stanley Sts., circa 1969. PHOTO BY TEDD CHURCH /Montreal Gazette files

The preservation of Montreal’s built heritage is a hit-and-miss affair. The exception remains Old Montreal: former mayor Jean Drapeau regarded it as older and “more French” in character than, say, Victorian Montreal. Yet it was a few anglophones who worked tirelessly to get Old Montreal awarded its 1964 provincial designation as a historic district.

Aside from a handful of buildings dating from the French regime, all surviving historic buildings in Old Montreal were, in fact, built by the British following the 1763 Treaty of Paris, when France abandoned Nouvelle-France in order to retrieve lucrative sugar plantations in the Caribbean.

The Square Mile to the west of Old Montreal, built by wealthy anglos between 1860 and 1914, was never given heritage protection. McGill University led a demolition derby of Victoriana by knocking down the Prince of Wales Terrace in 1971. Two years later, a developer demolished the Van Horne mansion, an important Square Mile house on Sherbrooke St.

Since then, Quebec has classified a few buildings, but the Square Mile as a historic district is long gone.

Dereliction of our built heritage comes in other forms. Aside from the self-explanatory demolition by neglect and façadism, there’s what I call “loftism”: the stripping bare of heritage interiors to create open-concept, interior-wall-free “lofts.” This covert yet cavalier disregard for historical interiors is the result of an architectural blandemic, the fashion known as “mid-century modern.”

Such interior evisceration is often accompanied by stripping plaster to reveal brick mitoyen walls, which is a clever way to sample more fully your neighbours’ odours and noise.

Then there are modern insertions. It has become an article of faith among most architects that any insertion of a new building into a historic district, or even an addition to a heritage building, must be done in an overtly contemporary style. Replication of historic styles is frowned upon, even if commonly practised in the past. Westmount is perhaps a leader in its comprehensive body of regulations requiring any such stylistic marriages be consummated with utmost care.

In 1995, Westmount was divided into 39 character areas, each with their architectural traits with which new construction must harmonize. Most of Westmount was built in the 1890-1910 period; this is why there is such a unity of style, form and materials. Before 1995, modern egocentric architectural infill rarely respected this unity.

A recent legal case sheds light on how Westmount has managed to preserve its architectural heritage. It reinforces the notion that if a city gives itself a comprehensive body of design guidelines, the city council has the power to enforce them, even if it exercises some discretion in doing so.

In this case, the plaintiff claimed Westmount city council was abusive when it refused, in 2017, a building permit for a house in a starkly contemporary style, to be inserted between two heritage houses in one of Westmount’s most historic districts. The permit refusal, it was claimed, was done only to “please the personal taste of the mayor (Trent)” and went against the recommendation of the city’s own planning advisory committee. In 2022, Quebec’s Superior Court decided — in a ruling recently upheld on appeal — that council’s refusal was not abusive or arbitrary; on the contrary.

As long as we cleave to the supposition that today’s architectural fashions are the only true ones, as long as we believe they will last forever, and as long as we demean or demolish all buildings constructed in past fashions to supplant with our own, we shall continue to destroy what came before us. But we do not have the right to do so; this is the value of teaching history, respect and remembrance.

Peter F. Trent, a former inventor and businessman, served five terms as mayor of Westmount and led the Montreal demerger movement. His Merger Delusion was a finalist for the best Canadian political book of 2012.

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