Nouvelles culturelles

Je n’étais pas sûr où poster ça, mais le Turbo Haus sur Saint-Denis (au nord d’Ontario) a reçu un avertissement pour nuisances sonores. Il y a vraiment un phénomène inquiétant à mon avis de la part de résidents qui déménagent à proximité d’artères commerciales connues pour leurs salles de spectacle et se plaignent du bruit. On l’a vu avec La Tulipe et récemment, le Diving Bell sur Saint-Laurent a fermé ses portes à cause de ça.

https://twitter.com/TurboHaus/status/1726629880773894469?t=kGZlSDW3-zFGK882FpkDwA&s=19

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Une cérémonie d’hommage nationale pour Karl Tremblay

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Karl Tremblay

(Québec) Québec confirme la tenue d’une cérémonie d’hommage nationale en l’honneur de Karl Tremblay, disparu la semaine dernière. La décision a été prise selon le souhait de la famille.

Mis à jour hier à 16h12

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Léa Carrier
Léa Carrier La Presse


Fanny Lévesque
Fanny Lévesque La Presse

« En accord avec sa conjointe Marie-Annick et tous ses proches, la nation québécoise rendra un hommage national à cet artiste tant aimé des Québécois et à l’héritage immense qu’il laisse dans notre culture », a déclaré le premier ministre du Québec, François Legault, dans un communiqué diffusé mercredi.

La cérémonie se tiendra le 28 novembre prochain au Centre Bell à Montréal. Un nombre limité de laissez-passer sera offert au grand public, et ce à compter de jeudi à 10 h.

La semaine dernière, François Legault avait déclaré que le chanteur des Cowboys Fringants aurait droit à des funérailles nationales, si sa famille y consentait.

« Le décès de Karl Tremblay a causé un choc énorme dans tout le Québec. Nous avons perdu un grand artiste, surtout un grand Québécois, dont la voix a marqué notre nation et toute une génération de Québécois. Karl nous a quittés tellement tôt, tellement jeune. On sent depuis mercredi dernier une immense vague d’amour et de tristesse », a réagi M. Legault.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Concert des Cowboys Fringants au festival des montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu

C’est le souhait de la famille que ce soit laïque, donc on ne parle pas de funérailles, on parle de cérémonie, mais cela a la même importance.

Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications

« C’est un décès qui a touché tellement de Québécois […] je pense que ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vécu ça et je pense que les Québécois ont envie de vivre ça ensemble, de se rassembler autour de ça. L’actualité n’est pas facile en ce moment, les Québécois ne l’ont pas toujours facile et donc, d’être capables de vivre ça ensemble, de mettre du bon autour de ça, ça va faire du bien à tout le monde », a ajouté le ministre.

Le drapeau du Québec flottera en berne au-dessus de l’hôtel du Parlement le jour de la cérémonie en hommage au défunt, mort d’un cancer à l’âge de 47 ans.

Un registre de condoléances a également été mis en ligne afin de permettre à ceux qui le désirent d’offrir leurs condoléances à la famille de Karl Tremblay.

Consultez les détails de la cérémonie

Consultez le registre de condoléances

Lisez notre dossier sur Karl Tremblay

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Pleins feux sur le fleuve Saint-Laurent au musée Pointe-à-Callière

Dessin montrant un paquebot sur le fleuve, qui sert d'affiche à l'exposition.

L’affiche de l’exposition «Fleuve Saint-Laurent, échos du rivage», réalisée par Dominique Boudrias

Photo : Pointe-à-Callière / Dominique Boudrias

Publié hier à 15 h 28 HNE

Le musée Pointe-à-Callière de Montréal présente du 30 novembre au 3 mars l’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages. Le troisième plus long cours d’eau au pays y est raconté à travers quelque 300 objets, des projections, des textures, des sons et même des odeurs, le tout sur une musique de Flore Laurentienne.

L’exposition est divisée en dix haltes qui explorent différentes facettes du fleuve comme le transport, la navigation, la pêche ou les grands naufrages qui ont marqué son histoire, comme celui de l’Empress of Ireland en 1914, qui a coulé en 14 minutes au large de Rimouski, emportant avec lui 1000 vies humaines.

Le parcours est jalonné de plus de 300 objets significatifs provenant de Pointe-à-Callière et d’autres institutions comme le Musée maritime du Québec. Un scaphandre, des maquettes de bateaux, la casquette du navigateur Joseph-Elzéar Bernier, autant d’artéfacts imprégnés de la vie qui fourmille autour du fleuve depuis des siècles.

Casquette de fourrure sur fond blanc.

Une casquette ayant appartenu à Joseph-Elzéar Bernier (1852-1934), l’un des plus grands navigateurs québécois de son époque.

Photo : Pointe-à-Callière / Marie-Pier Morin

Chiard de goélette et pont de glace

L’exposition ratisse large, avec par exemple une section entièrement consacrée à la gastronomie liée au Saint-Laurent. On parle notamment de l’initiative Mange ton Saint-Laurent, menée par la cheffe Colombe St-Pierre, ou encore de la recette du chiard de goélette, mets traditionnel gaspésien composé de patates, de lard, d’oignons et d’éperlan.

Maquette du paquebot sur fond blanc.

Une maquette du paquebot transatlantique Empress of Ireland, qui assurait la liaison régulière entre Québec et Liverpool, en Angleterre, entre 1906 et 1914.

Photo : Pointe-à-Callière / Marie-Pier Morin

Dans la zone réservée aux ponts, le public pourra aussi découvrir un aspect historique peu connu du fleuve : le pont de glace qui reliait Hochelaga à Longueuil pendant quelques hivers dans les années 1880, où on a même installé un chemin de fer pour accueillir des trains.

Depuis toujours, le Saint-Laurent accompagne les activités économiques et socioculturelles des communautés côtières, et des millions de personnes en ont tiré leur subsistance. Cela méritait que l’on se penche sur l’histoire de ce joyau naturel.

Une citation de Anne Élisabeth Thibault, directrice générale de Pointe-à-Callière

Mathieu David Gagnon, alias Flore Laurentienne, assure l’ambiance musicale de l’exposition avec ses œuvres inspirées de l’immensité de la voie navigable; une section entière est d’ailleurs consacrée au musicien en fin de parcours.

Les billets pour l’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages sont disponibles sur le site du musée Pointe-à-Callière (Nouvelle fenêtre).

Avec les informations de Katerine Verebely, chroniqueuse culturelle à l’émission Tout un matin*.*

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Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages Il était une fois le fleuve

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages à Pointe-à-Callière

Vous saurez tout sur le fleuve Saint-Laurent, sa richesse, ses épaves et ses batailles, grâce à l’exposition présentée jusqu’au 3 mars 2024 au musée Pointe-à-Callière, intitulée Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages.

Publié à 2h13 Mis à jour à 8h00

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Olivia Lévy
Olivia Lévy La Presse

Saviez-vous que le requin-pèlerin, au deuxième rang des plus gros poissons au monde, fréquente les eaux du Saint-Laurent ? Que les scientifiques estiment à environ 27 000 le nombre d’espèces végétales et animales présentes dans le Saint-Laurent ? Que l’Assemblée nationale du Québec a désigné en 2010 le Saint-Laurent comme patrimoine national ? C’est ce que vous découvrirez en allant voir l’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages, où on nous présente le fleuve dans toute sa splendeur et sous tous les angles.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’exposition Fleuve Saint-Laurent échos des rivages à Pointe-à-Callière présente plus de 300 objets provenant du musée maritime du Québec et du Musée de la civilisation.

Au fil du parcours, on découvre l’immensité du fleuve selon différents thèmes : la pêche, le transport fluvial, la construction navale, les épaves, les batailles, le tourisme, la biodiversité et les enjeux environnementaux. L’exposition se veut « multisensorielle » ; il y a des cartes interactives, des projections et extraits de films, des objets exposés, des odeurs et des sons, ce qui rend le parcours très vivant.

« Notre rapport au fleuve est différent selon la ville où on habite. À Montréal, on est une île au milieu du Saint-Laurent, nous sommes 2 millions d’insulaires, mais le fleuve, on l’a maîtrisé, on a construit des ponts, des canaux, des écluses, on a un peu perdu de vue le côté plus naturel du fleuve, il n’a plus d’emprise sur nous alors que si vous habitez aux Îles-de-la-Madeleine, le fleuve (le golfe du Saint-Lauent) est très présent au quotidien avec ses marées et ses traversiers », analyse Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies multimédias du musée Pointe-à-Callière.

La puissance du fleuve

Une des parties les plus impressionnantes de l’exposition est celle sur les épaves. On comprend mieux à quel point le Saint-Laurent est un des fleuves les plus difficiles à naviguer au monde. Les marées sont impressionnantes, et les courants peuvent atteindre une vitesse de 5,9 nœuds (11 km/h) dans certaines zones.

De nombreux navigateurs y ont perdu la vie, et le naufrage qui a marqué les esprits est celui de l’Empress of Ireland le 29 mai 1914. Ce paquebot transatlantique de la Canadian Pacific est entré en collision avec le charbonnier norvégien Storstad, au large de Rimouski. En 14 minutes, le paquebot a sombré, ne laissant que 465 survivants sur les 1489 personnes à bord.

« L’épave se trouve dans le fleuve au large de Pointe-au-Père, elle est protégée, classée comme objet patrimonial, on ne peut plus y accéder », explique Samuel Moreau.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies-multimédias du musée Pointe-à-Callière

Certains objets [de l’Empress of Ireland] sont exposés ici, comme les assiettes des trois différentes classes et il y a ce pied du piano à queue de la salle de musique de la première classe. On peut le voir sur la photo d’archives et ça nous montre la vie à bord du paquebot.

Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies multimédias du musée Pointe-à-Callière

Il précise que le fleuve est celui de tous les dangers avec ses récifs et ses courants, et encore aujourd’hui, il est obligatoire pour tous les navires qui entrent dans le Saint-Laurent de faire appel à des pilotes formés.

« Tous les navires s’arrêtent aux Escoumins, un pilote embarque à bord, et les mène à bon port. Il y a des pilotes qui sont spécialisés dans trois tronçons maritimes différents du fleuve, Escoumins-Québec, Québec–Trois-Rivières, et Trois-Rivières–Montréal », dit-il.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Des objets du paquebot Empress of Ireland, des assiettes des trois classes et le pied du piano à queue de la salle de musique.

Un peu d’histoire

Au fil de l’exposition, on nous rappelle que le fleuve Saint-Laurent est une route commerciale essentielle, que la Voie maritime ouvre en 1959 et devient la plus grande voie de pénétration maritime de tous les continents. « Le transport maritime sur le Saint-Laurent est très important pour l’économie, c’est 45 % du trafic international du Canada », précise Samuel Moreau.

N’oublions pas que le Saint-Laurent est un des plus longs cours d’eau au Canada.

Le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, qui inclut les Grands Lacs qui se déversent dans le fleuve, c’est 25 % des réserves d’eau douce de la planète !

Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies multimédias du musée Pointe-à-Callière

« On est au Québec, mais on ne réalise pas que l’Ontario, avec une partie des États-Unis, c’est plus de 20 millions de personnes qui vivent dans le bassin versant du fleuve Saint-Laurent qui atteint une longueur de 3260 km », explique Samuel Moreau.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

En 1913, le Canada Steamship Lines organise sur le fleuve de luxueuses croisières avec les « bateaux blancs ».

Le fleuve, c’est le tourisme qu’on y a développé sur les rives du Saint-Laurent avec le lancement du premier bateau à vapeur en 1809, puis en 1913, la Canada Steamship Lines y organise de luxueuses croisières avec les « bateaux blancs » qui accueillent jusqu’à 500 passagers. Le Bas-du-Fleuve devient un lieu de villégiature très prisé, on y fréquente l’hôtel Tadoussac et le Manoir Richelieu dans Charlevoix.

Le fleuve, c’est aussi une source de plaisir. On en savoure les poissons, les homards et les autres crustacés, on peut y observer le rorqual à bosse et le béluga. On nous rappelle à la fin de l’exposition que le fleuve est un patrimoine fragile qu’il faut protéger, et qu’il est nécessaire de poursuivre les efforts pour sa sauvegarde.

L’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages est présentée au musée Pointe-à-Callière jusqu’au 3 mars 2024.

Consultez la page de l’exposition

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Cette exposition me semble être des plus intéressantes mais aussi des plus informatives. Il est vrai que nous ne connaissons pas bien notre fleuve, et moi le premier qui est assez ignorant de ce qu’il comporte. Donc je serai ravi, d’ici noël, d’aller visiter ce musée qui est très important pour la ville mais qui n’est pas toujours à la hauteur. Cette fois-ci, je crois qu’il l’est !

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État des bibliothèques publiques Deux pas en avant, un pas en arrière

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

L’Association des bibliothèques publiques du Québec vient de publier une mise à jour de son portrait national des institutions culturelles. Sur notre photo, la bibliothèque Maisonneuve, qui a fait peau neuve après trois ans de travaux.

Après une toute première étude, présentée en 2022, fournissant un portrait global des bibliothèques québécoises, l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ) vient de publier une mise à jour de ces données. Plusieurs critères objectifs, comme les acquisitions, l’accès du public ou les ressources humaines, permettent de prendre le pouls de ces institutions culturelles incontournables.

Publié à 1h08 Mis à jour à 9h00

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Sylvain Sarrazin
Sylvain Sarrazin La Presse

Nouveau calcul, léger recul

Aux yeux de l’ABPQ, les résultats globaux obtenus dans le cadre de l’étude publiée en 2022 (qui portait sur l’année 2019, parenthèse pandémique oblige) n’étaient pas des plus reluisants, avec une note nationale finale de 66 %. Trois ans plus tard, la situation s’est, en apparence, légèrement ternie, avec une baisse de deux points de pourcentage. Il faut cependant noter que le changement de la méthode de calcul concernant le volet « ressources humaines » a considérablement plombé le total global. En tout, cinq critères y sont examinés à l’échelle provinciale et locale, à savoir les acquisitions (avec une note 84 %), les heures d’ouverture (54 %), la superficie (66 %), les places assises (78 %) et les ressources humaines (30 %).

Plusieurs avancées…

Pas d’alarmisme : derrière la note moyenne nationale détériorée en raison du raffinement de calcul pour les ressources humaines, se cachent quelques progressions. C’est notamment le cas du côté des acquisitions de documents, qui atteint la bonne note de 84 % (contre 70 % en 2019). Le nombre de places assises a également évolué dans le bon sens (+ 4 points de pourcentage pour atteindre un très honorable 78 %). Quant à la superficie de nos bibliothèques, elle récolte une note passable de 66 % et reste stable.

… et quelques reculs

Petite anomalie dans le portrait : le score de 30 % obtenu par les ressources humaines, une dégringolade de 35 points de pourcentage. Comment ? On a congédié plus du tiers de nos bibliothécaires ? Que nenni, cette contre-performance s’explique par l’implantation d’une nouvelle méthode de calcul, afin de refléter plus fidèlement la réalité, expliquent les auteurs. Il ne manquait pas moins de 475 bibliothécaires et l’équivalent de 737 techniciens en 2022 pour atteindre le plus haut standard, soit « pour atteindre le niveau d’excellence permettant des services professionnels auprès des citoyennes et des citoyens : gestion de la bibliothèque, soutien à la recherche documentaire, programmation culturelle de la bibliothèque, etc. ». Quant aux heures d’ouverture, elles ont également baissé, à 54 %, conséquence probable de la pénurie de main-d’œuvre et des effets post-pandémiques.

Bollés et bonnets d’âne

La qualité des réseaux bibliothécaires, basée sur les cinq critères pré-énoncés, reste contrastée selon les régions. Celle de Montréal fait office de modèle, avec une note moyenne de 94 %, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec complétant le trio de tête. De l’autre côté du spectre, selon les données recensées, l’Estrie (53 %), la région Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine ainsi que le Centre-du-Québec étaient en 2022 celles qui traînaient le plus la patte en matière de ressources bibliothécaires.

Consultez le portrait complet

En savoir plus

  • 1039
    Nombre de bibliothèques publiques recensées en 2021

3,4 %
Pourcentage des Québécois n’ayant pas accès à une bibliothèque dans leur municipalité

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Gala Québec Cinéma Viking, sur toute la ligne

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Viking, de Stéphane Lafleur, a remporté le prix de la meilleure réaliste lors du Gala Québec Cinéma dimanche soir.

Après sept récompenses au Gala Artisans, le film de Stéphane Lafleur remporte quatre autres prix Iris au 25e Gala Québec Cinéma.

Mis à jour hier à 23h07

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Manon Dumais
Manon Dumais La Presse

Dimanche soir, Jay Du Temple, élégant, drôle et insolent, a animé la 25e édition du Gala Québec Cinéma, présenté pour la première fois sur Noovo et noovo.ca, en direct de Grandé studios, à Pointe-Saint-Charles. Au cours de la soirée où ont été remis 12 prix Iris, Viking, remarquable tragicomédie de science-fiction à l’humour décalé de Stéphane Lafleur, s’est distingué à quatre reprises.

En plus d’être sacré Meilleur film, Viking a permis à Stéphane Lafleur de repartir avec l’Iris de la Meilleure réalisation et de partager le prix du Meilleur scénario avec Eric K. Boulianne. « Comme c’est un prix du scénario, j’aimerais remercier Sophie Leblond, qui a fait le montage du film. J’aimerais aussi remercier ce garçon à côté de moi, je t’aime », a déclaré celui qui avait remporté ces deux derniers prix en 2008 pour Continental, un film sans fusil, son premier long métrage.

« Je voudrais féliciter ceux qui étaient en nomination, mais pas l’autre Eric K. Boulianne, qui me gosse », a blagué le scénariste. Vu dans Viking et Le plongeur, le prolifique et polyvalent artiste était également la tête d’affiche et l’un des auteurs de Farador, savoureuse et hilarante comédie fantaisiste d’Édouard Albernhe Tremblay, en lice pour le Meilleur premier film et gagnante du Meilleur maquillage (Iris attribué à Lyne Tremblay, Faustina De Sousa, François Gauthier et Michael Loncin).

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Steve Laplante

Pour sa part, Steve Laplante, qui incarne avec brio David, alias John, dans Viking, a remporté l’Iris de la Meilleure interprétation masculine dans un premier rôle. « Stéphane Lafleur, quand j’ai su que je travaillerais avec toi, je savais que je travaillerais avec un grand réalisateur, mais je ne savais pas que l’homme que tu es allait l’accoter », a lancé l’acteur.

Nommé 18 fois, le film du réalisateur de Tu dors Nicole avait remporté sept prix au Gala Artisans, animé jeudi soir au Studio D par Fabiola Nyrva Aladin, la Janet de Viking, en lice pour l’Iris de la Révélation de l’année.

Une belle relève

Révélée dans La déesse des mouches à feu (2020), d’Anaïs Barbeau-Lavalette, Kelly Depeault a reçu le prix de la Meilleure interprétation féminine dans un premier rôle pour Noémie dit oui, de Geneviève Albert, qui concourait dans quatre catégories, dont celle du Meilleur premier film. « Soyons l’amour avec lumière et joie », a dit la jeune actrice, qui incarne magistralement une adolescente piégée par un proxénète**.**

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Kelly Depeault

Irrésistible dans le rôle du truculent et touchant cuisinier Bébert, Charles-Aubey Houde a reçu l’Iris de la Meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien dans Le plongeur. Brillante adaptation du roman de Stéphane Larue, le long métrage de Francis Leclerc, écrit avec le coscénariste de Viking, Eric K. Boulianne, figurait dans 12 catégories.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Charles-Aubey Houde

Nommé 13 fois, Les chambres rouges, glaçant et anxiogène thriller de Pascal Plante (Les faux tatouages, Nadia, Butterfly), s’est illustré à deux reprises au cours de la soirée. De fait, les talentueuses Laurie Babin et Juliette Gariépy, qui y incarnent la naïve Clémentine et l’énigmatique Kelly-Anne, ont été respectivement saluées des prix de la Meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien et de la Révélation de l’année.

Salut l’acteur !

Figure incontournable du cinéma québécois, animateur des premier et dixième galas, acteur fétiche du grand Denys Arcand, Rémy Girard a reçu l’Iris hommage des mains de son amie Louise Portal, lauréate de l’an dernier. Yves Jacques, Michel Charette, Hélène Bourgeois Leclerc, Denis Bouchard, Dominique Michel et Denis Villeneuve ont salué l’acteur qui, bien que cumulant 59 films au compteur, recevait son premier prix Iris.

« Je ne suis jamais plus heureux dans mon travail que sur un plateau. Quand je suis sorti du Conservatoire, je ne pensais pas que ma carrière se ferait surtout au grand écran », a lancé Rémy Girard.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Rémy Girard a reçu l’Iris hommage.

À chaque film, chaque tournage, je suis heureux. Plus que jamais, j’ai le désir de continuer à rencontrer d’autres personnages. En attendant, je vous dis à bientôt dans un cinéma près de chez vous.

Rémy Girard, qui a reçu l’Iris hommage

Il y a 10 ans, l’inoubliable Michel Côté, disparu le 29 mai dernier à 72 ans, se voyait remettre ce prix hommage pour l’ensemble de sa carrière. On a d’ailleurs pu voir plusieurs extraits de films mettant en scène l’acteur lors du segment In Memoriam où Marie-Eve Janvier, accompagnée au piano par Jean-Michel Blais, chantait Emmenez-moi de Charles Aznavour.

Afin de saluer sa mémoire, le Gala Québec Cinéma a renommé le Prix du public le prix Michel-Côté. Dans un mélange de joie et d’émotion, Maxime Le Flaguais, fils de l’acteur, et Marc-André Grondin, qui a incarné son fils dans C.R.A.Z.Y. du regretté Jean-Marc Vallée, ont remis le prix saluant le film le plus populaire au premier long métrage d’Anik Jean, Les hommes de ma mère.

Écrit par Maryse Latendresse, Les hommes de ma mère était aussi en lice dans les catégories du Meilleur premier film et de la Meilleure interprétation féminine dans un premier rôle pour Léane Labrèche-Dor. Rappelons que, pour la première fois, ce sont trois films de femmes qui ont connu les meilleurs box-offices : 23 décembre, réalisé par Miryam Bouchard sur un scénario d’India Desjardins ; Le temps d’un été, écrit par Marie Vien et mis en scène par Louise Archambault ; et celui d’Anik Jean.

« Quelle entrée spectaculaire dans le cinéma », s’est exclamé Patrick Roy, président d’Immina Films, qui a rappelé au gouvernement fédéral que l’industrie attendait avec impatience le maintien du financement de Téléfilm Canada. L’émotion dans la voix, il s’est dit fier de gagner ce premier prix Michel-Côté, un homme « exceptionnel, généreux et disponible ».

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Anik Jean, enlacant Maxime Le Flaguais et recevant le prix Michel-Côté. À leur gauche, Marc-André Grondin.

« C’est ce prix-là que je voulais pour mon film ! Je veux faire brailler encore ! Vous m’avez fait brailler ! », a dit Anik Jean avant de passer la parole à Patrick Huard, producteur et acteur du film, qui a aussi salué Michel Côté qui lui a « montré à raconter des histoires qui parlent de vous ». Par ailleurs, C.R.A.Z.Y. a été élu par le public film préféré des 25 dernières années : « Le film n’a pas vieilli, a dit Danielle Proulx, qui accompagnait sur scène Alex Vallée. Malheureusement, Michel et Jean-Marc ne vieilliront pas non plus. »

Nommé six fois, lauréat de l’Iris du Film s’étant le plus illustré à l’extérieur du Québec remis jeudi soir, Falcon Lake, envoûtant récit initiatique aux accents poétiques flirtant avec le cinéma de genre de Charlotte Le Bon, a obtenu le prix du Meilleur premier film. La cinéaste a voulu ajouter sa « modeste voix » à la communauté internationale en demandant un « cessez-le-feu immédiat » en évoquant le conflit israélo-palestinien.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Charlotte Le Bon

Après avoir remporté l’Iris du Meilleur montage (Film documentaire) au Gala Artisans, Jeremiah Hayes est reparti avec le prix du Meilleur film documentaire pour Dear Audrey, bouleversant portrait du documentariste Martin Duckworth et de sa femme aux prises avec la maladie d’Alzheimer, la photographe Audrey Schirmer, lequel concourait dans quatre catégories.

Rejoint à la fin du gala par Fabiola Nyrva Aladin, qui n’a pu s’empêcher de lancer un juron en annonçant que Viking était le Meilleur film de l’année, Jay Du Temple s’est écrié « longue vie au cinéma québécois, c’était un honneur ! ».

Consultez la liste complète des finalistes et des lauréats

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J’ai particulièrement apprécié l’hommage rendu à Remy Girard, un de mes acteurs préférés, dont j’ai bien aimé la prestance dans le dernier film de Arcand ‘‘Testament’’.

J’ai malheureusement manqué l’hommage à Michel Coté que j’aurais vraiment aimé voir malgré la présence évidente de tristesse et d’émotion. Je trouve que nous avons perdu beaucoup de gens du cinéma dernièrement et ca fait un peu mal. Mais je comte sur le relève pour poursuivre l’évolution positive du cinéma Québécois

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Aujourd’hui au marché de noël de port royal et bellerive



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Paris célèbre Riopelle

PHOTO ALIZÉE DE VANSSAY, FOURNIE PAR LA GALERIE CLAVÉ FINE ART

L’exposition D’un continent à l’autre est présentée à la galerie Clavé Fine Art, à Paris.

(Paris) Les célébrations du centenaire de naissance de Jean Paul Riopelle s’achèvent à Paris avec deux expositions que La Presse a vues en primeur. D’abord, un magnifique déploiement d’une vingtaine de peintures, sculptures et collages, intitulé D’un continent à l’autre, à la galerie Clavé Fine Art, dans le quartier Montparnasse. Et un accrochage au Centre Pompidou, avec sept œuvres essentielles de Riopelle, dont l’immense et splendide toile Chevreuse, de 1954.

Publié à 0h22 Mis à jour à 6h00

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Éric Clément
Éric Clément La Presse

C’est avec un « grand enthousiasme » que le Centre Pompidou a répondu à la suggestion de la Fondation Riopelle de souligner le centenaire de naissance de Riopelle (1923-2002) par l’exposition, jusqu’au 1er avril, d’œuvres appartenant au musée et à des collections privées, dont la famille Maeght, du nom du marchand et ami de Riopelle, Aimé Maeght. Le conservateur du Centre Pompidou, Christian Briend, l’a évoqué lors d’une visite faite en compagnie de l’ex-sénateur Serge Joyal, cofondateur de la Fondation Riopelle.

PHOTO ÉRIC CLÉMENT, COLLABORATION SPÉCIALE

L’ex-sénateur Serge Joyal et le conservateur du Centre Pompidou, Christian Briend

« Riopelle est un peintre majeur de cette période de l’histoire de l’art, dit Christian Briend. On ne le voit pas assez et il souffre beaucoup de la reproduction photographique. Il faut venir voir les œuvres pour se rendre compte de la puissance de son matériau pictural et de son travail de coloriste. »

Les œuvres accrochées faisaient partie de Parfums d’ateliers, présentée à la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, l’été dernier. M. Briend aurait aimé que l’expo à Pompidou soit plus vaste, mais il a choisi des œuvres phares de Riopelle, dont l’immense tableau (3 m x 3, 91 m) Chevreuse que l’artiste a peint en 1954 dans l’atelier qu’il occupait à Montmartre.

Lisez la critique de Parfums d’ateliers

PHOTO ÉRIC CLÉMENT, COLLABORATION SPÉCIALE

Chevreuse, 1954, collection Musée national d’art moderne, Centre Pompidou

Chevreuse est une œuvre qu’on voit rarement. Christian Briend dit que cette huile est la plus grande de la série à laquelle elle appartient. « La dernière fois que je l’ai vue ici, c’est lors de la rétrospective Riopelle de 1981, ajoute Serge Joyal. Elle est magnifique. »

Parmi les autres œuvres exposées, citons Épis sciés, un collage créé dans l’atelier Maeght du quartier Montparnasse en 1967, quand Riopelle y travaillait pratiquement jour et nuit, passionné par la lithographie. Citons aussi Iceberg nº VIII, de 1977, un beau travail au couteau, placé à côté de La mi-été chez Georges, un don au Centre Pompidou de la veuve de Pierre Matisse, un des marchands de Riopelle. Une œuvre captivante et inédite, par sa forme de croix atypique et son aspect panoramique. Et un rappel de l’amitié qui a lié Riopelle au critique d’art Georges Duthuit.

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Deux pelles à neige, de 1971, se démarque aussi avec ce jeu de ficelles faisant apparaître une figure. Enfin, l’impressionnant Mitchikanabikong occupe tout un mur de la salle. Une œuvre dont les blancs sont altérés, mais ce problème n’empêche pas d’apprécier le triptyque où une sorte de graphisme minimaliste se superpose aux empâtements.

PHOTO FOURNIE PAR LE CENTRE POMPIDOU

Mitchikanabikong, 1975, huile sur toile, 195,5 x 391,5 cm, collection Musée national d’art moderne, Centre Pompidou

Le Centre Pompidou devra fermer pour des rénovations majeures – entre 2025 et 2030 –, mais le conservateur Christian Briend a un projet d’exposition sur l’abstraction gestuelle qui sera présentée hors les murs du Centre (pourquoi pas au futur nouveau pavillon Riopelle à Québec ?) et qui comprendra des œuvres de Jean Paul Riopelle datant de 1945 à 1965.

Consultez la page de Riopelle au Centre Pompidou

Galerie Clavé Fine Art

En attendant, on peut aussi se régaler d’œuvres de Riopelle en se rendant, d’ici au 10 février, à la galerie Clavé Fine Art, fondée par Antoine Clavé (petit-fils du peintre catalan Antoni Clavé) dans l’ancien atelier du sculpteur français César, non loin de la place Denfert-Rochereau.

PHOTO ÉRIC CLÉMENT, COLLABORATION SPÉCIALE

Antoine Clavé

Les œuvres de Riopelle s’intègrent bien dans cette galerie lumineuse, dont l’intérieur a été redessiné par l’architecte japonais Kengo Kuma. Provenant de collections privées françaises et d’une « collection franco-canadienne », elles couvrent plusieurs périodes de création. Avec des huiles et une gouache des années 1950 et 1960, des collages des années 1960 et des bronzes de la série Famine de 1970.

Il y a un très beau pastel et fusain sur papier, Les rois de Thulé, de 1973, magnifiquement éclairé. Et un surprenant Sans titre, Autour de Rosa, de 1992, qui fait partie des œuvres créées dans le cadre de L’hommage à Rosa Luxemburg. L’artiste ne l’avait pas conservée pour l’œuvre monumentale que l’on peut admirer au Musée national des beaux-arts du Québec. Bonnes visites parisiennes…. sur les traces de Riopelle !

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Consultez le site de la galerie Clavé Fine Art

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Illumi quittera Laval à regret

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Illumi, en 2019

Parce que son entente avec la Ville de Laval prend fin et qu’elle n’a pu être prolongée, l’équipe d’Illumi a annoncé avec « tristesse » jeudi que l’édition en cours, qui prend fin le 7 janvier, sera la dernière. Une autre installation sera développée en Californie, mais l’équipe ne perd pas espoir de maintenir le parcours Illumi au Québec.

Publié à 12h22 Mis à jour à 18h11

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Catherine Handfield
Catherine Handfield La Presse

« Je trouve ça triste, et un peu surprenant, dit à La Presse le fondateur de Cavalia et créateur d’Illumi, Normand Latourelle, à propos de l’impossibilité de prolonger l’entente à Laval. C’est un évènement populaire, et ça ne coûte rien, à Laval, qu’on soit là. »

Depuis sa première édition, en 2019, Illumi a attiré pas moins de 2 millions de visiteurs dans son parcours nocturne ponctué de tableaux illuminés par des millions d’ampoules DEL. L’évènement-phare génère des retombées économiques directes d’environ 10 millions par année, indique Normand Latourelle, qui se base sur l’évaluation de la firme KPMG. « On ne comprend pas », résume-t-il.

IMAGE TIRÉE DU SITE INTERNET DE LA VILLE DE LAVAL

Le projet du Carré Laval

Le terrain où est installé Illumi, situé en bordure de l’autoroute 15, appartient à la Ville de Laval, et l’entente se termine en septembre 2024. La Ville de Laval souhaite y installer le Carré Laval, « un quartier d’innovation mixte » incluant un parc, un plan d’eau et des projets immobiliers. « Dès 2019, il avait été convenu que la ville recouvrerait l’usage et le plein accès au terrain en 2024 », indique par courriel Jonathan Lévesque, conseiller aux affaires publiques à la Ville de Laval.

Normand Latourelle convient qu’il était clair, depuis le début, que le terrain serait un jour développé, mais il croyait pouvoir néanmoins y tenir encore quelques éditions d’Illumi. Il y a un an et demi, dit-il, le maire de Laval, Stéphane Boyer se montrait ouvert à prolonger de deux ans l’entente. Ce n’est que récemment que M. Latourelle a su qu’Illumi devait partir au terme du contrat, et que même une prolongation de six mois (pour permettre la tenue de l’évènement l’hiver prochain) n’était pas possible.

À l’automne 2024, la Ville de Laval veut mener « des analyses géotechniques » sur le terrain — des travaux préparatoires dans la cadre de la première phase du projet. « La nature de ces études est incompatible avec une occupation ou des activités sur le site », indique Jonathan Lévesque. Ces travaux, explique-t-il, sont notamment financés par le gouvernement du Québec, et l’échéancier pour les mener à bien est arrimé à la fin de l’entente. Le projet du Carré Laval, annoncé en 2020, « s’inscrit comme étant la pierre angulaire d’une transformation durable du territoire », et ses perspectives de développement et de retombées économiques sont « majeures », assure-t-il.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Normand Latourelle

Normand Latourelle croit qu’il aurait été possible de mener ces expertises (des « carottes de terre ») tout en maintenant Illumi pour une dernière saison froide, l’an prochain. « Je vous gage n’importe quoi que le terrain ne sera pas développé avant les 5 ou 10 prochaines années », laisse-t-il tomber. Il ne cache pas que, financièrement, ce départ est aussi un coup dur, l’entreprise ayant beaucoup investi pour maintenir Illumi pendant la pandémie.

Los Angeles

Du même souffle, Cavalia a annoncé jeudi avoir signé un contrat pour Illumi à Los Angeles, en Californie, à l’invitation d’une compagnie. Ce sera une toute nouvelle installation, et les détails seront annoncés après la période des Fêtes.

« Notre vie ne s’arrêtera pas là, dit Normand Latourelle. On se fait inviter partout. Encore hier, je recevais une invitation du Brésil, j’arrive de la Belgique, on a des discussions pour la France, le Moyen-Orient… Ce qui est triste, c’est que j’ai grandi à Laval. Et un jour, j’ai décidé que j’allais en faire un peu pour la ville où j’ai grandi », poursuit le créateur, qui a d’abord amené le spectacle équestre Cavalia à Laval, puis Illumi.

Pourquoi ne pas déménager l’installation permanente de Laval ailleurs au Québec, comme à Terrebonne, où a eu lieu un spectacle d’Illumi Symphonie des fleurs, cet été ? « On n’a pas été invités, c’est aussi simple que ça », répond Normand Latourelle, qui souligne avoir aussi regardé du côté de Montréal. « Si jamais une municipalité est intéressée à nous soutenir… »

D’ici septembre, il faudra donc démonter les installations, les entreposer, et (qui sait) les remonter ailleurs, et tout cela a un coût. « Si quelqu’un me dit : demain matin, venez dans notre ville, on a trois, quatre millions pour vous, on va regarder ça sérieusement », conclut Normand Latourelle.

Arts de la scène Dix spectacles qui nous intriguent

PHOTO DAMIAN SIQUEIROS, FOURNIE PAR LES 7 DOIGTS

Les 7 Doigts proposent un spectacle immersif pour clore l’année du centenaire de Jean Paul Riopelle.

Un spectacle de Robert Lepage fusionnant lutte et art de cirque. Le parcours de migrants dansé sur des musiques de Sting. L’adaptation scénique d’une des ultimes créations de Marie-Claire Blais. La saison regorge de spectacles qui éveillent notre curiosité. En voici dix, classés par ordre chronologique.

Publié à 1h07 Mis à jour à 7h00

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Judy

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

L’auteure et metteure en scène Gabrielle Lessard en 2017

Cette production inspirée de l’œuvre de l’artiste féministe Judy Chicago est l’une des créations les plus attendues de la rentrée théâtrale. L’auteure et metteure en scène Gabrielle Lessard propose avec sa nouvelle pièce une réflexion sur la liberté artistique, l’identité et la résistance face aux forces antagonistes de la société. « Judy souligne l’importance de l’art en tant que force de changement et célèbre la capacité de l’individu à se réinventer et à défier les normes sociales établies », écrit-on sur le site du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, où sera présenté le spectacle défendu par sept interprètes.

Luc Boulanger, La Presse

Du 29 janvier au 17 février, dans la salle Michelle-Rossignol du Théâtre d’Aujourd’hui

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Riopelle grandeur nature

PHOTO DAMIAN SIQUEIROS, FOURNIE PAR LES 7 DOIGTS

Les artistes de cirque Claire Hopson et Guillaume Paquin

Pour clore l’année du centenaire de Jean Paul Riopelle, Les 7 Doigts ont créé un spectacle immersif au cours duquel environ 150 des œuvres les plus emblématiques du célèbre peintre seront projetées à 360 degrés. Sur scène, des artistes de cirque se fondront dans cette imagerie comme avec ce numéro de danse acrobatique, exécuté avec des capteurs de mouvements à l’infrarouge, qui participera à créer en temps réel une mosaïque numérique typique des grandes toiles des années 1950. Parallèlement à ce spectacle, une exposition multimédia des œuvres de Riopelle sera présentée dans un studio adjacent.

Jean Siag, La Presse

Du 13 février au 10 mars au Studio des 7 Doigts (2111, boulevard Saint-Laurent)

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Les ânes sœurs

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Yves Jacques et Mathieu Quesnel vont créer Les ânes sœurs.

Yves Jacques et Mathieu Quesnel forment un duo étonnant dans le milieu théâtral québécois. Amis et complices tant sur scène que dans la vie, la vedette du Déclin de l’empire américain et l’acteur de SNL Québec collaborent à nouveau à une création prometteuse sur les planches du Théâtre Espace Libre, cet hiver, intitulée Les ânes sœurs. « Cette comédie intime met en scène de façon décalée et avec une bonne dose d’humour l’histoire de deux hommes qui tentent de vaincre la solitude à leur manière », résume le communiqué. Une célébration de la vie, du théâtre et l’amitié intergénérationnelle.

Luc Boulanger, La Presse

Du 20 février au 2 mars à L’Espace Libre

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SLAM !

PHOTO STÉPHANE BOURGEOIS, FOURNIE PAR LE DIAMANT

SLAM !

On connaît la passion de Robert Lepage pour la lutte, mais aussi son penchant pour le cirque. Le metteur en scène combine pour la première fois ces deux passions en faisant équipe avec le collectif de Québec Flip Fabrique pour nous présenter SLAM !, « un gala de lutte où se côtoient coups de poing, coups de gueule et coups de théâtre », qui mettra en scène huit artistes de cirque. Ce show d’« hyperthéâtre » mis en scène par Lepage est coproduit par Le Diamant et la Tohu, qui accueillera ce spectacle quelques semaines plus tard à Montréal.

Jean Siag, La Presse

Du 5 au 9 mars au Diamant de Québec, puis du 19 mars au 7 avril à la Tohu

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5 balles dans la tête

PHOTO RICHMOND LAM, FOURNIE PAR LA LICORNE

Maxim Gaudette, Sylvie De Morais et Éric Robidoux partageront la scène dans la pièce 5 balles dans la tête.

L’autrice Roxanne Bouchard s’est immergée dans l’univers de l’armée canadienne pour en rapporter les témoignages d’une trentaine de militaires « ayant vécu l’Afghanistan ». Les soldats se sont dévoilés au point d’ébranler les convictions les plus profondes de celle qui leur faisait face. Cette matière sensible est au cœur de la pièce 5 balles dans la tête, mise en scène par François Bernier et défendue par une solide distribution de huit interprètes, dont Maxim Gaudette, Éric Robidoux et Sylvie De Morais. Un spectacle qui promet d’être confrontant.

Stéphanie Morin, La Presse

Du 5 au 30 mars à La Licorne

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Message in a Bottle

PHOTO LYNN THEISEN, FOURNIE PAR DANSE DANSE

Message in a Bottle se déploie sur la musique de Sting.

Les plus grands succès de Sting – Every Breath You Take, Roxanne, Every Little Thing She Does Is Magic, Walking On The Moon, etc. – seront mis en mouvement par la chorégraphe britannique Kate Prince, connue pour avoir faire rayonner la danse de rue dans son pays. Sur scène, les 15 interprètes de la compagnie ZooNation se meuvent au fil de 28 tableaux dansés qui s’inspirent du drame des migrants pour raconter une aventure humaine périlleuse, certes, mais portée par l’espoir, la joie et la résilience. Une soirée qui promet d’en mettre plein la vue et les oreilles, coproduction du réputé Sadler’s Wells Theater et de Universal Music UK, présentée par le diffuseur Danse Danse.

Iris Gagnon-Paradis, La Presse

Du 12 au 16 mars, à la salle Wilfrid-Pelletier

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La mouette

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Le comédien Renaud Lacelle-Bourdon fait partie de la distribution de La mouette.

« Une jeune fille passe toute sa vie sur le rivage d’un lac. Elle aime le lac, comme une mouette, et elle est heureuse et libre, comme une mouette. Mais un homme arrive par hasard et, quand il la voit, par désœuvrement, la fait périr… Comme une mouette. » Contrairement à Trigorine dans sa pièce, Tchekhov n’a pas besoin de sujet pour nous émouvoir avec son théâtre qui mélange le profond, l’insignifiant, le sublime et le ridicule… Comme la vie. Catherine Vidal signe la mise en scène de ce classique du théâtre russe, adapté par Guillaume Corbeil, avec entre autres les comédiens Renaud Lacelle-Bourdon et Macha Limonchik.

Luc Boulanger, La Presse

Du 12 au 30 mars au Prospero ; et du 11 au 13 avril au Théâtre français du CNA, à Ottawa

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Un cœur habité de mille voix

PHOTO MAXYME G. DELISLE, FOURNIE PAR ESPACE GO

Louise Laprade est l’une des interprètes de renom qui porteront sur scène la pièce Un cœur habité de mille voix.

Dire que cette pièce est attendue relève de l’euphémisme. Imaginez : les mots incantatoires de Marie-Claire Blais (tirés du dernier roman publié de son vivant), adaptés par Kevin Lambert et portés par une distribution multiétoilée qui comprend notamment Louise Laprade, Christiane Pasquier, Jean Marchand et Sylvie Léonard ! De plus, Denis Marleau et Stéphanie Jasmin se chargeront de diriger ce spectacle qui raconte la fin de vie d’un transsexuel de 93 ans et rappelle les grands moments de militantisme pour les droits des personnes homosexuelles qui ont marqué le siècle dernier.

Stéphanie Morin, La Presse

Du 2 au 28 avril à Espace Go

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Symphonie de cœurs

PHOTO KEVIN CALIXTE, FOURNIE PAR DANSE DANSE

Rhodnie Désir présente sa première œuvre sur grand plateau, Symphonie de cœurs.

La géniale Rhodnie Désir (lauréate du Grand Prix de la danse 2020 et artiste associée à la Place des Arts) fait le pari d’un tout premier spectacle à grand déploiement, réunissant 15 interprètes et 60 musiciens de l’Orchestre Métropolitain dirigés par Yannick Nézet-Séguin. C’est le cœur, ses pulsations, ses chavirements, qui a inspiré l’artiste à l’approche documentaire. Se nourrissant des témoignages de spécialistes de l’Institut de cardiologie de Montréal, elle crée pour ses interprètes une gestuelle inspirée de battements du cœur, mais aussi de ses failles et débordements, sur une trame musicale créée en collaboration avec Jorane, le concepteur sonore Engone Endong, le house band de sa compagnie, RD Créations, et l’OM, le tout accompagné de projections immersives de l’ONF. Soufflant !

Iris Gagnon-Paradis, La Presse

Du 4 au 6 avril, à la salle Wilfrid-Pelletier

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Lysis

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Bénédicte Décary incarnera le personnage de Lysis dans la pièce du même nom.

Deux fois, ce spectacle à grand déploiement s’est fait couper les ailes par la pandémie. L’attente est terminée : le public pourra enfin goûter à cette adaptation de l’œuvre d’Aristophane par Fanny Britt et Alexia Bürger, mise en scène par Lorraine Pintal. Bénédicte Décary incarne cette Lysis en colère prête à tout pour que cessent les iniquités. Sa solution : inciter les femmes à entreprendre une grève de la reproduction. Une lutte qui promet de secouer l’héroïne dans toutes les sphères de son existence. Cet ambitieux spectacle rassemblera près de 20 interprètes et musiciennes autour de concepteurs de talent, dont Philippe Brault à la musique.

Stéphanie Morin, La Presse

Du 7 mai au 1er juin au Théâtre du Nouveau Monde

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Voilà une pièce qui m’intéresse bien. D’ailleurs j’aime beaucoup Yves Jacques mais je ne connais pas du tout Mathieu Quesnel alors ca pourrait me faire découvrir un nouvel acteur en plus de me faire découvrir un théâtre que je ne connais pas du tout.

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Le HangArt Gallery ferme ses portes


Photo: Adil Boukind, Le Devoir
Au début de l’année, la serrure du HangArt dans le Vieux-Montréal a été changée par le propriétaire, a confirmé ce dernier, pour défaut de paiement de loyer.

Catherine Lalonde
13 janvier 2024
Arts visuels

Des peintres sont en colère : le 1er janvier, le HangArt Gallery a fermé ses portes rue Saint-Paul dans le Vieux-Montréal. À Québec, la succursale rue Saint-Jean est inaccessible. Les tableaux — plus d’un millier d’oeuvres, selon l’inventaire en ligne — sont empilés derrière des serrures verrouillées. La galerie proposait un modèle d’affaires inhabituel : les artistes payaient pour y être exposés. Ils cherchent aujourd’hui à récupérer leurs oeuvres, craignent de ne pouvoir récupérer l’argent investi pour les prochains mois ou celui de leurs toiles qui ont été vendues.

« Comment peuvent-ils manquer d’argent ? demande la peintre Maxime Gagnon Bergeron. Admettons que leur loyer est de 15 000 $ par mois. Comme artiste, je paie 25 $ par mois par oeuvre pour être dans leur galerie. » Au moins 1000 oeuvres sont sur le répertoire Internet du HangArt. Un revenu potentiel de 25 000 $ par mois, avant toute vente de tableau.

Au début de l’année, la serrure du HangArt de Montréal a été changée par le propriétaire, a confirmé ce dernier, pour défaut de paiement de loyer. Les copropriétaires du HangArt, Hervé Garcia et Julie Plouffe, n’auraient payé à ce jour aucun loyer pour ce local qu’ils occupent depuis le 1er septembre dernier.

Certains artistes ont appris la fermeture par un courriel envoyé par M. Garcia le 2 janvier, disant que le propriétaire « a décidé de changer les serrures, nous interdisant ainsi l’accès. Toujours est-il que pour le moment, nous n’avons accès à aucune oeuvre. »

D’autres ont appris la nouvelle par la mention « Fermeture temporaire » sur le site Internet. Ceux qui ont appelé la galerie de Québec sont tombés sur une chanson : « On a scale on one to ten my friend / You’re fucked / In lack of other words / I’d say you’re fucked… »

« Nous sommes une entreprise comme tant d’autres qui s’effondre dans un climat économique difficile, a répondu sans signature le HangArt à notre courriel. Nous sommes en faillite corporative et personnelle. Les oeuvres seront restituées dans les prochains jours et tout ça n’existera plus. Quinze ans de travail acharné, un plan de retraite et des économies d’une vie perdues. Vous allez écrire des centaines d’histoires comme la mienne dans les prochains mois. »

Faillites non enregistrées

Julie Plouffe, administratrice, présentée comme « dénicheuse de talents », qui contactait les artistes après avoir vu leur travail sur Instagram, a répondu de son côté que « le HangArt ferme en raison de faillites personnelles. Hervé et moi avons tout donné pour maintenir la galerie ouverte malgré une situation économique désastreuse ».

Aucune faillite, ni commerciale ni personnelle, au nom d’Hervé Garcia, de Julie Plouffe ou du HangArt Gallery ne figurait au registre du Bureau du surintendant des faillites au moment où ces lignes étaient écrites.

Sophie Couture, directrice du HangArt à Québec, a déclaré que « la situation à Québec n’est pas la même. Les artistes vont récupérer leurs toiles dans les prochaines semaines, ils ont reçu un message avec les instructions. La galerie de Québec doit fermer à cause de Montréal, de leur mauvaise gestion ».

Le Devoir a interviewé une dizaine de créateurs exposés au HangArt, et a reçu par courriel dix autres témoignages spontanés. Les artistes sont en colère de la façon dont la fermeture se fait, du ton et des incohérences des messages qu’ils reçoivent de la galerie.

Ils sont choqués de ne pas savoir comment récupérer leurs oeuvres, de réaliser qu’ils sont plusieurs à n’avoir jamais perçu leur part sur des toiles vendues, de constater que l’argent qu’ils ont investi pour être exposés est probablement irrécupérable, d’apprendre que les manières de faire de la galerie sont inhabituelles.

Risques inversés

Au Québec, depuis les années 1980, la très grande majorité des galeries d’art contemporain a adopté un système de consigne, comme l’explique Paul Maréchal, chargé de cours à l’Université du Québec à Montréal et spécialiste du marché de l’art.

Selon ce système, le galeriste choisit des oeuvres de l’artiste, par contrat, qu’il expose. Si les oeuvres sont vendues, il prend une commission de 50 % pour le travail des artistes émergents — soit la très grande majorité de ceux qui sont exposés.

Au HangArt, les risques sont inversés. Les artistes souscrivent à un forfait, par exemple le Starter : contre 30 $ par toile par mois, leurs oeuvres se retrouvent en galerie et sur le site Internet. En cas de vente, le HangArt conserve une commission de 30 %.

Vanessa Vaillant, autodidacte qui s’est mise à la peinture en 2009, a choisi en 2021 le forfait mensuel. Elle a alors vendu sept petits formats à 240 $. « J’avais un retour sur mon investissement. » La peintre a été abasourdie par ce départ.

En novembre 2022, Mme Vaillant a été invitée à investir dans la galerie. Une offre que Nancy Vincent a aussi reçue, à la fin du mois dernier. En échange d’actions privilégiées, propose-t-on par courriel, « le HangArt exposera tes oeuvres sans aucuns frais… à vie », lit-on. « Le taux de commission sera maintenu à 30 % à vie. Tu partageras les bénéfices réalisés avec les autres artistes à hauteur de ton pourcentage d’actions. »

Trois types de « billets convertibles » sont offerts. Pour un investissement de 20 000 $, une part des bénéfices de 2 %. Pour 10 000 $, 1 % de bénéfice. Pour 5000 $, 0,5 %. Vanessa Vaillant a investi 5000 $. « Ça me permettait d’exposer plus d’oeuvres. Je leur ai envoyé tout mon inventaire : 32 tableaux, dit-elle avec émotion. Je ne sais pas où ils sont aujourd’hui. »

Fanny Auclair a aussi accepté à l’automne 2022 la proposition d’un investissement de 5000 $. « Je n’ai plus jamais entendu parler de rien après avoir remis mon chèque », précise-t-elle. Elle a vendu ensuite huit toiles. Elle n’a pas reçu de paiement pour deux d’entre elles.

Des manières de fermer

Relancé, le HangArt répond : « Tant que les affaires fonctionnaient, notre modèle comblait tout le monde. Les clients qui découvraient des artistes émergents de talent. Les artistes étaient heureux et fiers d’être au HangArt. Seuls la récession, l’inflation, les grèves, la sortie de COVID, les prêts additionnés à la disparition de notre classe de clients font que la situation est ce qu’elle est. »

« Ce n’est pas inusité, une fermeture de galerie », contextualise Simone Rochon, directrice par intérim de l’Association des galeries d’art contemporain, dont le HangArt ne fait pas partie. « La Galerie.a vient d’annoncer sa fermeture. Nous, on le sait depuis six mois, les artistes aussi. L’inventaire a été géré, les contrats également. La galerie Bernard aussi a fermé cette année [le 30 septembre 2023] après un processus de trois mois. »

Selon le Regroupement des artistes en arts visuels (RAAV) du Québec, « ce n’est pas du tout une pratique courante de demander à un artiste de participer à l’actionnariat d’une galerie. » L’association invite tous les artistes qui se sentent lésés par le HangArt, qu’ils soient membres ou non du RAAV, à communiquer elle.

Au moment où ce texte était remis, le propriétaire de l’immeuble rue Saint-Paul a précisé avoir reçu « l’inventaire des oeuvres sécurisées au HangArt, qui va permettre de commencer à les remettre aux artistes dès la semaine prochaine ». De son côté, le HangArt Gallery avait limité l’accès à son site Internet, auparavant public, aux détenteurs de mots de passe.

Avec Améli Pineda

DES STYLES ET DES MARCHÉS

« Oh ! » s’exclame Paul Marchand, spécialiste du marché de l’art, devant le site du HangArt avant que son accès soit restreint. « On est dans le pop art. C’est de l’art absolument commercial », dans la lignée des Corno, Zilon ou Kim Dorlan. « C’est drôlement bien, quand même, Corno, précise M. Marchand, et il y a de la place pour les galeries d’art commerciales. Mais si vous instrumentalisez les artistes, que vous allez chercher des gens qui ne connaissent pas le marché de l’art et que vous profitez de leur besoin de visibilité pour leur soutirer de l’argent, là… »

Les peintres exposés au HangArt Gallery répondent à un certain profil. La très grande majorité est faite d’autodidactes, qui ne sont pas passés par les formations en arts visuels, ne font pas partie d’une cohorte. Ce sont des artistes débutants de différents âges, qui se sont souvent mis à la peinture dans les cinq dernières années, qui ont très peu d’expérience professionnelle, qui exposent leurs oeuvres essentiellement sur les réseaux sociaux.

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Rentrée culturelle Les expos à ne pas manquer

PHOTO MICHAEL PATTEN, FOURNIE PAR PIERRE-FRANÇOIS OUELLETTE ART CONTEMPORAIN

Nanamapuku, 2021

L’offre en arts visuels est abondante, comme toujours, cet hiver. Voici quelques propositions qui devraient retenir votre attention.

Mis à jour à 9h00

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Les territoires de Natasha Kanapé Fontaine

La galerie montréalaise Pierre-François Ouellette art contemporain présente une exposition de la poète Natasha Kanapé Fontaine, Nutshimit Tshissitutam. « Peindre est un voyage dans le temps, où la terre avant qu’elle n’ait été changée par l’humain souhaite simplement revenir à nous pour réveiller d’où nous venons », dit l’artiste à propos de ses toiles. Ses tableaux sont abstraits, mais on pourrait y reconnaître quelque chose du territoire, extérieur ou intérieur, le nôtre ou le sien, puisque Natasha Kanapé Fontaine travaille par intuition, tout en sachant que les images, même évocatrices, prennent souche quelque part dans la nature, nos vies, chez nos ancêtres. Assurément à découvrir.

Stéphanie Bérubé, La Presse

Chez Pierre-François Ouellette art contemporain jusqu’au 17 février

Consultez le site de la galerie

Installations et réalité virtuelle chez Phi

PHOTO FOURNIE PAR PHI

Extrait de Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, présentée au Centre Phi à partir du 7 février

Plusieurs expos intéressantes à voir chez Phi en ce début d’année. D’abord, à la Fondation, les deux installations de l’artiste argentin d’origine thaïlandaise Rirkrit Tiravanija, Jouez/Play, se poursuivent jusqu’en mars. On peut notamment pénétrer dans une salle de répétition où l’on peut écouter des enregistrements ou encore jouer avec des instruments qui s’y trouvent. Au Centre Phi, on pourra voir Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, cette jeune Noire de l’Alabama qui, neuf mois avant Rosa Parks, a refusé de céder sa place à un homme blanc (dans un autobus) et s’est fait emprisonner. Une expérience en réalité virtuelle, tout comme L’horizon de Khéops, qui détaille les rites funéraires du pharaon égyptien.

Jean Siag, La Presse

Jouez/Play, jusqu’au 10 mars à la Fondation Phi ; Noire : la vie méconnue de Claudette Colvin, du 7 février au 10 mars au Centre Phi ; L’horizon de Khéops, du 16 février au 31 mars dans le Vieux-Port de Montréal, au 2, rue de la Commune Ouest

Consultez le site de Phi

Saint-Hyacinthe, entre deux biennales

PHOTO FOURNIE PAR EXPRESSION

Kim Waldron, Showroom, Mono Factory, 2022

Toutes les raisons sont bonnes d’aller à Saint-Hyacinthe et, si une visite au centre d’exposition Expression n’était pas votre but premier, eh bien, ça vous fournit un motif supplémentaire de mettre le cap sur cette ville où l’art contemporain est souvent célébré. En attendant la prochaine Biennale Orange, l’été prochain, on y découvre Kim Waldron, cette artiste montréalaise qui travaille souvent à partir de ce que l’actualité lui donne comme matière première. Le scandale des Panama Papers l’a par exemple inspirée à s’ouvrir elle-même une entreprise dont le siège social se trouve à Hong Kong. L’expo-bilan fort prometteuse présentée chez Expression détaille notamment cette expérience dans Kim Waldron ltée : société civile.

Stéphanie Bérubé, La Presse

Kim Waldron ltée : société civile, du 20 janvier au 21 avril 2024, chez Expression

Consultez le site de la galerie

Georgia O’Keeffe et Henry Moore

PHOTO YOUSUF KARSH, FOURNIE PAR LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE MONTRÉAL

Georgia O’Keeffe en 1956. Don d’Estrellita Karsh à la mémoire de Yousuf Karsh. Succession de Yousuf Karsh.

Georgia O’Keeffe fait partie de ces artistes dont l’art plaît à un grand nombre, particulièrement ses représentations hyper réalistes de fleurs ou de son Nouveau-Mexique d’adoption. Le San Diego Museum of Art, qui a conçu l’exposition qui lui est consacrée au Musée des beaux-arts de Montréal, a décidé de mettre son travail en parallèle avec celui du sculpteur britannique Henry Moore en nous annonçant des similitudes surprenantes entre les deux. On aime bien l’idée, le genre de concept qui impose (ou pas !) une réflexion plus poussée au visiteur.

Stéphanie Bérubé, La Presse

Georgia O’Keeffe et Henry Moore : géants de l’art moderne, dès le 10 février, au Musée des beaux-arts de Montréal

Consultez le site du MBAM

Générations : la famille Sobey et l’art canadien

PHOTO KENT MONKMAN, FOURNIE PAR LE MNBAQ

Study for « mistikôsiwak (Wooden Boat People) : Resurgence of the People » (Variation finale), 2019. Acrylique sur toile, 107,3 cm x 213,4 cm. Collection de la Sobey Art Foundation.

Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) a eu la bonne idée d’exposer une partie de la riche collection de la famille Sobey (sur trois générations). Au total, on parle d’environ 175 œuvres d’artistes canadiens comme Emily Carr, Peter Doig, David Milne, Mario Doucette ou encore les peintres du Groupe des sept, sans oublier les Québécois Paul-Émile Borduas, Jean Paul Lemieux ou Jean Paul Riopelle, pour ne nommer que ceux-là. Y figurent également des artistes issus des Premières Nations comme Annie Pootoogook, Brenda Draney, Joseph Tisiga ou Brian Jungen. L’exposition offre ainsi un survol de l’art canadien des XIXe et XXe siècles.

Jean Siag, La Presse

Générations : la famille Sobey et l’art canadien, du 16 février au 12 mai, au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ)

Consultez le site du MNBAQ

Histoires de lutte

PHOTO JENNIFER MARCUSON, FOURNIE PAR LE MUSÉE DE LA CIVILISATION DE QUÉBEC

L’exposition Lutte, le Québec dans l’arène, en cours de production

On ne parle pas ici de lutte sociale ou de grands mouvements de revendications. On parle de deux personnages qui se tapent dessus dans un ring, souvent avec des allures excentriques et une attitude très, très dramatique. Y a-t-il plus que ça à voir dans la lutte ? Assurément, puisque le Musée de la civilisation veut réunir les amateurs et les sceptiques autour d’une exposition sur l’histoire de la lutte au Québec. Il s’agit d’une coproduction avec la compagnie Ex Machina, ce qui rend la proposition encore plus intrigante. On y va, mais on ne promet pas de regarder toutes les vidéos…

Stéphanie Bérubé, La Presse

Lutte, le Québec dans l’arène, dès le 20 mars, au Musée de la civilisation de Québec

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Voyage mémorable avec Madonna

PHOTO ARCHIVES NEW YORK TIMES

Madonna est apparue à 21 h 50 sur l’immense scène occupant le parterre du Centre Bell, bien plus tôt que son spectacle à Brooklyn en décembre dernier (photo).

Celebration, le spectacle que Madonna présente deux fois cette semaine au Centre Bell, est bien plus qu’une simple fête qui invite à danser. C’est un ingénieux et parfois touchant voyage dans le temps qui célèbre un parcours artistique à nul autre pareil : celui d’une femme qui, à 65 ans, trouve encore le moyen de surprendre.

Mis à jour à 6h07

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Alexandre Vigneault
Alexandre Vigneault La Presse

On a lu et répété ces derniers jours qu’il faudrait s’armer de patience : depuis décembre, la reine mère de la pop est souvent entrée en scène assez tard. Souvent après 22 h, heure où plusieurs de ses semblables qui se produisent dans des amphithéâtres comme le Centre Bell arrivent au rappel.

Jeudi, Madonna a lancé la fête « tôt » : elle était sur scène à 21 h 50. Elle a fait une entrée impériale, mais assez sobre, en apparaissant seule sur un plateau tournant, vêtue d’une ample robe noire lustrée et coiffée d’un diadème. Elle chantait Nothing Really Matters, une pièce tirée de son album Ray Of Light.

La scène pivotante sur laquelle la vedette est entrée en scène était l’élément central d’un immense dispositif scénique occupant une grande partie du parterre du Centre Bell et qui comptait aussi trois longues passerelles s’avançant loin dans l’enceinte. Cet appareillage scénique promettait une proximité exceptionnelle pour bon nombre de spectateurs situés au parterre et dans les plus basses sections des gradins. Il s’agit d’ailleurs du dispositif scénique le plus imposant que l’auteur de ces lignes ait vu dans cet amphithéâtre en plus de 20 ans de couverture de spectacles.

Cette scénographie dégageait quelque chose de généreux, qui était de bon augure pour la suite.

Madonna mène la danse

Le début du concert fut réjouissant : Madonna a enchaîné des morceaux dansants venus des années 1980 qui ont vite fait de transformer le Centre Bell en un immense plancher de danse. Elle a entre autres ressorti, pas dans nécessairement dans cet ordre, Everybody (son tout premier simple), Holiday, fait chanter à la foule un bout de Causing a Commotion, repris Open Your Heart et l’irrésistible Into the Groove.

On ne savait déjà plus où poser les yeux, cherchant à suivre Madonna pas à pas, mais aussi à se gaver des numéros chorégraphiés, livrés par au moins deux dizaines de danseuses et danseurs. La vénérable pop star n’a plus la vigueur qu’elle avait toujours à 48 ans, lors du Confessions Tour – elle laisse désormais les acrobaties et les prouesses techniques à ses accompagnateurs – mais c’est tout de même elle qui a mené la danse pendant plus de deux heures.

Madonna a maintenant 65 ans et, jeudi, elle paraissait sans âge au milieu de performeurs beaucoup plus jeunes qu’elle. Son charisme est entier, elle reste la femme conquérante, sensuelle, baveuse et provocante qu’elle a toujours été. Il n’y a qu’une scène où elle paraît moins bien : lorsque, tard dans le spectacle, elle chante Ray Of Light en se déhanchant maladroitement dans une nacelle qui se promène au-dessus de la foule. Ce détail mis à part, la voir chanter, jouer, danser et déplacer de l’air ainsi force le respect.

Des tableaux évocateurs

Madonna l’a annoncé tôt dans la représentation : Celebration raconte une histoire, la sienne. En musique, bien entendu : son programme puise dans 40 ans de chansons marquantes, avec une nette préférence pour ses 25 premières années. Il n’y a presque rien de son disque Like A Virgin, mais elle reprend des hymnes dansants comme Vogue, Like A Prayer, La Isla Bonita et un bout de Hung Up, par exemple, mais peint aussi des tableaux surprenants en ramenant des morceaux plus troubles comme le doublé Erotica et Justify My Love, particulièrement réussi.

Ce spectacle construit en tableaux constitue évidemment un voyage sonore : il y a un monde entre l’électro embryonnaire de Everybody, l’esthétique copier-coller de Don’t Tell Me et la quasi-transe de Ray Of Light. Ces différences sautaient aux oreilles étant donné que, même si bien des morceaux ont été tronqués, la majorité s’appuyait sur les sonorités (et même les pistes ?) originales.

Ici et là, Madonna a osé. Elle a fait Express Yourself seule à la guitare acoustique en milieu de parcours. Plus tôt en soirée, alors que les images projetées sur des écrans géants rappelaient ses débuts new-yorkais et le club emblématique du Lower East Side au tournant des années 1980 – le CBGB’s, associé à la scène punk et new wave – elle a fait Burning Up en version rock à la guitare électrique.

Cette volonté de raconter l’histoire de Madonna traverse aussi la mise en scène du spectacle. Des images d’archives évoquent l’une ou l’autre de ses transformations, des costumes portés par ses danseurs rappellent ses incarnations les plus marquantes et des numéros renvoient directement à des spectacles d’autrefois. L’exemple le plus significatif étant celui où une danseuse, habillée comme Madonna version Blond Ambition Tour, refait la célèbre scène de masturbation.

Celebration se classera assurément parmi les spectacles les plus riches et les plus réussis de la reine de la pop. En plus d’être convaincant sur le plan narratif et musical (malgré une sonorisation parfois inutilement assourdissante et saturée), il témoigne d’une grande finesse sur le plan des effets visuels.

Madonna n’y commet en outre presque aucun faux pas. Elle n’est pas du tout convaincante lorsqu’elle appelle à changer le monde autrement que par la gentillesse, mais se révèle plus d’une fois très touchante, en particulier lorsqu’elle évoque les luttes pour l’égalité menées par les communautés LBGTQ+ et la tragédie du sida. Son interprétation sentie de Live to Tell, accompagnée de photos de victimes de cette terrible épidémie est de loin le moment le plus émouvant du spectacle.

Aussi samedi, 19 h 30, au Centre Bell.

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L’ONF ferme ses studios interactifs

Une personne munie d'un casque de réalité virtuelle touche de la main une colonne noire.
Les studios interactifs de l’ONF ont créé depuis 2009 plus de 200 œuvres novatrices, comme l’expérience de réalité virtuelle « CHOM5KY vs CHOMSKY ».
PHOTO : ONF

Charles Rioux
Publié à 15 h 41 HNE

L’Office national du film (ONF) a annoncé la fermeture de ses studios interactifs de Vancouver et de Montréal, afin de réinvestir environ 3,5 millions $ au sein de l’institution, notamment en production supplémentaire de documentaires et de films d’animation.

La décision, qui entrera en vigueur le 22 février, implique la perte de 14 postes à temps plein, mais aussi la création à terme d’une demi-douzaine de nouveaux emplois, a expliqué l’ONF dans un communiqué émis lundi.

Créés en 2009, les studios interactifs ont agi comme incubateur de propositions artistiques immersives et interactives, produisant plus de 200 œuvres novatrices et collaborant avec plus de 500 artistes. L’ONF a notamment exploré les possibilités narratives du web, du mobile, de l’installation, de la performance, des réseaux sociaux, ainsi que des réalités virtuelle, augmentée et mixte.

Deux hommes regardent un paysage futuriste rempli de différentes formes et différentes couleurs.
« Ceci n’est pas une cérémonie » (2022) est une expérience cinématographique en réalité virtuelle imaginée par le scénariste et réalisateur niitsitapi Ahnahktsipiitaa (Colin Van Loon).
PHOTO : ONF

« Une insulte à l’intelligence », selon la réalisatrice Vali Fugulin

Aujourd’hui, le secteur privé a pris la relève et produit nombre d’œuvres d’envergure. L’ONF, pour sa part, a rempli sa mission, a affirmé l’institution pour expliquer sa décision.

En 2009, nous étions des pionniers en la matière; aujourd’hui, force est de constater qu’il nous faudrait minimalement doubler le budget actuel des studios pour poursuivre pleinement ce mandat, a ajouté sa commissaire, Suzanne Guèvremont.

Vali Fugulin, réalisatrice et créatrice d’expériences interactives qui a tenu une résidence de deux ans à l’ONF, peine toutefois à comprendre la décision de l’institution. Ce communiqué, c’est une insulte à l’intelligence, a-t-elle expliqué au micro d’Ariane Cipriani, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18 sur ICI Première.

C’est comme si on disait : “L’ONF fait du documentaire depuis 75 ans, arrêtons d’en faire parce que le privé a pris le relais”, dit-elle. Mais non; ce qui se fait dans le privé est complémentaire à ce qui se fait à l’ONF. Les deux doivent coexister.

On perd un organisme phare qui, à travers le monde, a remis l’ONF sur la carte.

— Vali Fugulin, cinéaste et créatrice d’expériences interactives

Selon la réalisatrice, les contenus produits par les studios interactifs ont d’ailleurs connu un rayonnement bien plus grand que les documentaires et les films d’animation dans les dernières années.

[Pour le jeu documentaire] Fort McMoney, qui était produit par ONF interactif et Urbania, on parle d’un million de visites. Do Not Track, un autre projet, c’est aussi un million de visites, a-t-elle souligné.

L’ONF affirme que les sommes dégagées par les fermetures seront réinvesties à hauteur de 1,5 million $ supplémentaire dans la production de documentaires et de films d’animation, ainsi que de 2 millions $ pour des initiatives innovantes destinées à améliorer nos méthodes de production et de distribution et à accroître l’engagement des auditoires.

Des productions qui font réfléchir

Parmi les productions marquantes des studios interactifs de l’ONF, on compte notamment l’expérience de réalité virtuelle CHOM5KY vs CHOMSKY : une curieuse conversation sur l’intelligence artificielle, de la réalisatrice et productrice Sandra Rodriguez.

Muni d’un casque de réalité virtuelle, le public était invité à interagir avec une entité artificielle inspirée du célèbre linguiste américain Noam Chomsky, pour une discussion en profondeur des rouages de l’apprentissage automatique.

On peut également souligner le Musée de la symétrie, une application proposant un jeu d’aventures en réalité virtuelle dans l’univers de la bédéiste et animatrice Paloma Dawkins, ou encore Fort McMoney, un jeu documentaire en temps réel dans lequel le public était invité à prendre les commandes de Fort McMurray, en Alberta, troisième réserve mondiale de pétrole.

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À la recherche de l’effet wow !

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Première du concert Riopelle symphonique


Mario Girard
Mario Girard La Presse

Tout cela a commencé par une simple observation : il m’a semblé qu’une forte tendance aux spectacles à grand déploiement s’est installée sur nos scènes. Six ou sept entrevues plus tard, la chose m’était confirmée. Le public recherche un « effet wow », il veut plus que jamais vivre une véritable expérience.

Publié à 1h37 Mis à jour à 7h15

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Au cours des prochains mois, nous aurons droit à une avalanche de comédies musicales : Waitress, Tootsie, Les producteurs, Le matou et Starmania. À cela s’ajoutent Pretty Woman et les retours des Misérables et de Don Juan.

Et puis, il y a ces spectacles basés sur un concept où l’on mélange musique, cirque, danse et autres disciplines : La Shop (conte musico-humoristique d’après l’œuvre d’Yvon Deschamps), Pub Royal (hommage aux Cowboys Fringants), Beau Dommage symphonique, Hommage à Rock et belles oreilles avec le Cirque du Soleil, La Corriveau, Belmont (en hommage à Diane Dufresne), La géante (en hommage à Rose Ouellette), Mon Québec et ses chansons (en hommage aux géants de notre chanson), De Broadway à Hollywood avec Gregory Charles et sa troupe, Révolution en tournée.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Photo prise au Grand Théâtre de Québec lors de la première de la comédie musicale Pub Royal des Cowboys Fringants et du collectif de cirque Les 7 Doigts

Nous sommes loin de l’époque où nous avions droit à une seule comédie musicale par été sous la houlette de Denise Filiatrault. Patrick Rozon, chef de la direction de la création à Juste pour rire et producteur de Waitress, est bien placé pour parler de cette évolution. « Les gens recherchent un moment unique. Ils ont une soif d’exclusivité. »

David Laferrière, président du conseil d’administration de RIDEAU et directeur général et artistique du Théâtre Outremont, porte un regard d’ensemble sur le phénomène.

En effet, c’est franchement étonnant de voir autant de grosses productions. On assiste à quelque chose de très particulier en ce moment.

David Laferrière, président du conseil d’administration de RIDEAU et directeur général et artistique du Théâtre Outremont

Champion toutes catégories des spectacles bâtis autour d’un concept (Pour une histoire d’un soir, La dérape, Broadway en lumière), Martin Leclerc suit les choses avec beaucoup d’intérêt. « Il y a environ sept ans, nous étions les seuls à présenter un spectacle de Noël réunissant plusieurs chanteurs. Cette année, il y en avait cinq ou six en tournée. »

Martin Leclerc, qui va produire Beau Dommage symphonique, croit que la nostalgie est à la base de la plupart de ces spectacles. Quand on regarde le nombre effarant de « spectacles-hommages », on ne peut que lui donner raison. Nicole Martin, Édith Piaf, Sylvain Lelièvre et Eddy Marnay sont « hommagés » dans des productions qui réunissent plusieurs artistes.

Et que dire de la kyrielle de spectacles en hommage aux icônes du rock. Les fans de Queen, Pink Floyd, Supertramp, Iron Maiden, Kiss, Abba, CCR, Bee Gees, Everly Brothers et Genesis peuvent voir des répliques de leurs idoles dans des productions souvent grandioses. Certains groupes ont même droit au « traitement symphonique », ça sera le cas avec Led Zeppelin et Queen.

Parlant de symphonique, le producteur Nicolas Lemieux (Harmonium symphonique, Riopelle symphonique, Bébé symphonique) n’est pas surpris de voir ce qui se passe en ce moment.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le producteur Nicolas Lemieux

Les gens adorent les concepts et veulent qu’on leur en mette plein la vue.

Nicolas Lemieux

« On vit des moments wow partout dans nos vies, il est normal qu’on veuille aussi le vivre dans une salle en spectacle », ajoute de son côté André Courchesne, professeur en gestion des arts à HEC Montréal.

Cette frénésie annonce-t-elle une reprise des activités après un automne particulièrement difficile pour les diffuseurs ? « Il est vrai qu’on a assisté à une baisse l’an dernier, constate Lucie Rozon qui, en compagnie de sa sœur Luce, a fondé la maison de production Les agents doubles. Mais là, on sent que ça redémarre solidement. »

Lucie et Luce Rozon ont aussi emprunté la voie des spectacles basés sur des concepts accrocheurs, notamment avec le théâtre. Après Verdict (80 représentations en tournée), voilà qu’elles créent Aux grands maux, les grands discours, dans lequel quatre comédiens livrent des discours historiques.

Si certains de ces spectacles voyagent en tournée, d’autres sont destinés uniquement aux grands centres comme Montréal et Québec. « C’est la riposte de Montréal et de Québec face aux régions, affirme Nicolas Lemieux. On installe ces shows à long terme pour attirer des visiteurs. »

Dans ce tourbillon de grosses productions musicales, les humoristes continuent de bien occuper les calendriers des diffuseurs. Et il ne faudrait pas croire que les chanteurs qui s’offrent en solo sont en train de disparaître. Un survol de plusieurs salles m’indique qu’une trentaine de grands noms sillonneront les routes du Québec cette année. Parmi eux, Dumas, Marie-Denise Pelletier, Pierre Flynn, Paul Piché, Claude Dubois, Bruno Pelletier, Michel Rivard, Daniel Lavoie, Daniel Bélanger, Michel Pagliaro, Isabelle Boulay et Laurence Jalbert.

Certains producteurs et spécialistes avec lesquels je me suis entretenu s’inquiètent toutefois du sort des artistes émergents. Est-ce qu’il sera plus difficile pour eux de s’imposer ?

À Montréal, quelques rares acteurs ont les reins assez solides pour investir dans de grosses productions. Parmi ceux-ci, on trouve Juste pour rire, le Groupe Entourage et Musicor Spectacles, branche de Québecor. Face à cette forte concurrence, un certain stress, sinon une prudence doublée de sagesse, accompagne chacune des décisions.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

La famille Addams, en octobre 2023

« Pour une comédie musicale, il faut allonger parfois jusqu’à 1,5 million de dollars avant de pouvoir toucher le fruit de la billetterie, explique Eric Young, président du Groupe Entourage à l’origine de La famille Addams, de Tootsie et du Matou.

L’été qui s’en vient servira de baromètre, selon plusieurs producteurs. « Ça sera un véritable test, reconnaît Eric Young. Nous ne sommes pas Londres, Paris ou New York. On va voir comment le marché va réagir. » Patrick Rozon partage ce point de vue. « On va suivre cela de très près. La bonne nouvelle, c’est que tous les producteurs se parlent. »

En attendant de me laisser éblouir par ces productions, je vais aller voir Pierre Flynn. Il n’y aura pas 16 danseurs autour de lui et il n’arrivera pas dans une cage de verre descendant du plafond. Il sera seul, devant son piano, avec ses chansons.

L’effet wow est souvent là où on ne l’attend pas.

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