Immobilier commercial - Actualités

Je n’ai pas pensé prendre de photo, mais un nouveau… drumroll, Starbucks, va ouvrir au RDC du Sheraton sur René-Lévesque. Cependant, on dirait aussi qu’ils rénovent le hall selon un rendu visible de la rue.

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Bin oui j’ai vu ça aussi il y a 2-3 semaines que c’est commencé ces travaux.

À première vue c’est surprenant considérant qu’il y en a un dans l’Avenue. Par contre, le Starbucks de l’Avenue est toujours plein, donc ce ne sera pas de trop.

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Centre-ville de Montréal Sombres perspectives pour le bureau

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Le taux de disponibilité des locaux du centre-ville de Montréal pourrait s’approcher des 25 % d’ici 5 ans.

Le milieu immobilier s’est réuni jeudi pour enterrer la hache de guerre avec la Ville de Montréal et pour se faire dire que l’économie va bien. La conjoncture pour les tours de bureaux va toutefois à contresens. Un scénario pessimiste présenté par des experts immobiliers voit le taux de disponibilité des tours de bureaux du centre-ville grimper jusqu’à 25 % d’ici 2027.

Publié à 6h00

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André Dubuc

André Dubuc La Presse

Décidément, le bureau n’a pas fini de souffrir de la pandémie, même si les travailleurs reprennent tranquillement le chemin du centre-ville.

« Il y a du travail à faire pour ramener les gens au centre-ville », a prévenu Marie-France Benoit, directrice, intelligence de marché pour le Canada, chez l’agence immobilière Avison Young. Elle prenait la parole devant un auditoire de promoteurs dans le cadre du Sommet immobilier de Montréal qui s’est tenu au Palais des congrès jeudi matin.

Elle faisait équipe avec Sylvain Leclair, DG du Groupe Altus. Ensemble, ils ont dressé un portrait du marché immobilier de Montréal après deux ans de pandémie.

En résumé, le secteur résidentiel locatif et l’industriel se portent à merveille, tandis que les centres commerciaux et les bureaux encaissent le coup.

Le taux de disponibilité des bureaux se situe actuellementà près de 17 % au centre-ville. Il était inférieur à 10 % avant la pandémie.

Un taux de disponibilité englobe les locaux vacants de même que les autres locaux immédiatement disponibles à la location ou à la sous-location pour lesquels le propriétaire-gestionnaire continue de toucher un loyer. En comparaison, un taux d’inoccupation ne s’intéresse qu’aux locaux vacants qui ne sont pas sous bail.

Une hausse du taux de disponibilité est souvent le prélude à une remontée du taux d’inoccupation.

Contrairement aux idées reçues, les experts d’Altus ont constaté que la qualité des bureaux, A ou B, ne comptait guère : les deux catégories, les plus neufs comme les plus vieux, souffrent tout autant des symptômes post-COVID.

Devant la dégradation des conditions de marché, les pressions baissières s’intensifient sur le niveau des loyers. Le loyer net effectif, ce qui reste dans la poche du bailleur après qu’il a payé les taxes, les frais d’exploitation et les petites douceurs aux locataires pour les convaincre de signer le bail, a déjà commencé à reculer. Il est passé sous la barre des 14 $ le pied carré… et ce n’est sans doute pas fini.

M. Leclair a esquissé deux scénarios pour les prochaines années en fonction de la popularité du télétravail. Le premier prévoit que les occupants de bureaux au centre-ville libéreront 20 % de la superficie occupée à l’échéance de leur bail. Son scénario pessimiste pose comme hypothèse une superficie libérée de 30 %.

Ses deux scénarios tiennent compte d’une croissance de l’emploi équivalant à une occupation de 25 000 m⁠2 de bureaux par an. Néanmoins, elle restera nettement insuffisante pour arrêter la tendance haussière de la disponibilité des bureaux.

En fonction du premier scénario, le taux de disponibilité grimpera à 21,4 % en 2027. Le scénario catastrophe pousse la disponibilité à 25 % du stock total de bureaux au centre-ville.

Une fois en 2027, la Banque Nationale aura pris possession de son nouveau siège social de 100 000 m2 et aura délaissé pour de bon les bureaux disséminés au centre-ville qu’elle occupe actuellement.

Évidemment, M. Leclair a rappelé qu’il s’agissait de simulations et que la réalité pouvait différer.

La proportion des offres d’emploi en télétravail à la hausse

Des signes récents laissent toutefois à penser que la réalité du télétravail survivra à la pandémie, quoi qu’en pense Elon Musk.

Selon un indicateur présenté par Marie-France Benoit, lequel scrute les offres d’emploi sur des sites comme Indeed, 15 % des emplois affichés dans le domaine des services financiers sont proposés en télétravail. En techno, le phénomène touche près de 3 postes affichés sur 10. Avant la pandémie, seuls 3 % des postes affichés dans ces deux secteurs étaient en télétravail.

« Même si l’économie va bien, même s’il y a création d’emplois, ça ne veut pas dire que la demande pour les bureaux va augmenter dans les mêmes proportions », a expliqué Mme Benoit à son auditoire.

« La formule hybride [combinant travail au bureau et en télétravail] est là pour de bon », a renchéri M. Leclair.

La bonne nouvelle, c’est que l’économie montréalaise a repris sa croissance. La hausse du nombre de postes affichés depuis 2 ans dans le secteur de la techno s’élève à 29 %. À Toronto, le bond est de 62 % et son centre-ville ne se porte guère mieux.

La croissance de l’emploi se vit aussi dans les services financiers. Le nombre de postes affichés s’est accru de 39 % depuis 2 ans à Montréal. Du côté de la capitale financière du pays, l’augmentation est de 43 %.

-56 %

Diminution de l’achalandage piétonnier au centre-ville depuis le début de la pandémie en date du 23 mai 2022

INDICE VITALITÉ AVISON YOUNG

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Le bureau n’a pas fini de souffrir de la pandémie, même si les travailleurs reprennent tranquillement le chemin du centre-ville.

Place au dialogue

À couteaux tirés depuis l’adoption du règlement sur la mixité (20-20-20), les promoteurs et la Ville de Montréal se sont serré la main à l’occasion du Sommet immobilier de Montréal jeudi matin.

Le Sommet avait invité la mairesse Valérie Plante à s’adresser aux promoteurs immobiliers jeudi matin. Qui plus est, le responsable du développement économique au comité exécutif de la Ville Luc Rabouin partageait la tribune lors d’un atelier portant sur le partenariat collaboratif avec Laurence Vincent, présidente de Groupe Prével.

L’affiche promettait puisque Mme Vincent avait fait une sortie remarquée contre la Ville fin avril à l’occasion d’un forum organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain auquel participait justement M. Rabouin.

Dans son allocution, la mairesse a pris la peine de saluer l’initiative des promoteurs qui ont présenté mardi dernier une vision commune du développement du secteur Bridge-Bonaventure, qui, pourtant, s’éloigne sensiblement de la vision proposée par le pouvoir municipal.

« La densification a sa place », a-t-elle ajouté. « De la hauteur et de la densité, il va y en avoir, si on veut bâtir des milieux de vie complets », a-t-elle poursuivi.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Valérie Plante, mairesse de Montréal

La mairesse a aussi rappelé les initiatives mises sur pied par la Ville pour rendre plus efficaces les services municipaux à l’endroit de l’industrie immobilière. L’élue a parlé des cellules facilitatrices, sorte de tables de consultation chargées de livrer des recommandations en ce sens à l’automne. Elle a aussi souligné la mise sur pied d’une équipe tactique, incorporant des promoteurs, pour trouver des solutions à la réalisation de logements abordables.

« Il faut continuer à se parler », a-t-elle convenu.

Voie rapide

De son côté, Luc Rabouin, maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, a fait part en atelier de sa volonté d’aller de l’avant à l’automne avec la nomination de chargés de projet ayant pour tâche de devenir les uniques répondants de la Ville pour les promoteurs. Le chargé de projet aurait pour mission de faire cheminer diligemment le projet dans les dédales de la bureaucratie municipale.

M. Rabouin répond ainsi à une demande des promoteurs qu’avait exprimée publiquement Laurence Vincent en avril dernier.

Au côté de M. Rabouin sur l’estrade, Lucie Careau, directrice du Service de l’urbanisme et de la mobilité de la Ville de Montréal, a évoqué la possibilité d’ouvrir une voie rapide pour l’acceptation de petits projets immobiliers, dits intercalaires, dans le but d’accélérer la livraison de nouveaux logements.

Tour à tour, M. Rabouin et Mme Careau ont profité de la tribune pour exposer les contraintes que le pouvoir provincial impose aux villes et qui contribuent aux lenteurs administratives tant décriées par le milieu de l’immobilier.

« Il faut travailler ensemble »

Les promoteurs ne sont pas restés impassibles devant cet appel de bonne foi au dialogue constructif.

PHOTO DAVID BOILY LA PRESSE, ARCHIVES LA PRESSE

Roger Plamondon, coprésident du Sommet immobilier de Montréal

« On est rendus à un moment où l’on doit collaborer », a dit Roger Plamondon, président du Groupe Immobilier chez Broccolini, un des gros promoteurs de la ville et coprésident du Sommet. « Il y a tellement de défis à relever, il faut travailler tous ensemble : le communautaire, le privé et la Ville. Dernièrement, on a eu des signaux très positifs avec des initiatives de la Ville […] On ne sera pas toujours d’accord, mais on devrait être capables de s’entendre sur un tronc commun qui va nous permettre d’avancer », espère-t-il.

Les défis auxquels fait référence M. Plamondon concernent la crise du logement exacerbée par le manque de nouveaux logements et la dégradation de l’abordabilité du logement en raison de la flambée des prix.

« La densification a sa place. De la hauteur et de la densité, il va y en avoir, si on veut bâtir des milieux de vie complets ».

Valérie Plante

Voilà de quoi en rassurer certains sur la position de la mairesse.

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Je me demande comment ça va impacter le Projet La Baie Centre-Ville - 22 étages

Peut-être que finalement 100 mètres c’est mieux avec la demande Vaccilante…

Qu’en pensez-vous?

Effectivement, avec des taux d’inoccupation / disponibilité aussi élevés et le déménagement futur de la BNC dans son nouveau siège social, ça va laisser pas mal d’espace libre de classe A au centre-ville.
En plus, le podium du Victoria sur le Parc est presque complètement disponible pour l’instant (315K pieds carrés selon Altus).

Euh, pardon? C’est le genre de petites phrases anodines qui instillent le doute; et ca m’énerve. Le centre-ville de Toronto subit aussi les contre-coups des changements dus à la pandémie, mais se porte carrément mieux que Montréal; à moins de 8% de taux de vacance et 10.5% de taux de disponibilité.
https://www.cresa.com/-/media/Cresa/Files/PDF-Market-Reports/Toronto/Toronto-Market-Report-Office-Q1-2022.ashx
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https://www.collierscanada.com/download-article?itemId=60dcc9d0-3825-40f2-bf71-7e29d8052546
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Les loyers au centre-ville ont aussi continué d’augmenter, de .7% en un an à 36,75$ du pc.
Il y a aussi environ plus de 6 millions de pc d’offre supplémentaire depuis début 2020. C’est un peu moins de 6x 800 Rue Saint-Jacques rajoutés sur le marché du centre-ville en 2 ans; et 13% de tous les bureaux du centre-ville de Montréal.

Je ne comprends même pas qu’on essaie une nouvelle fois de se comparer; de manière trompeuse qui plus est; au marché Torontois. Montréal est beaucoup plus proche, pour sa région ou pour son centre-ville, de la taille du marché de Vancouver que de celui de Toronto.

Soit dit en passant, le marché des bureaux de Vancouver flambe et se porte très bien; notamment grâce aux géants de la tech qui y ouvrent de gigantesques bureaux.

Sauf que c’est la ville qui a décidé de baisser la taille des locaux, pas le promoteur.

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Est-ce qu’il y a une possibilité que le marché à Toronto se porte meilleur dû à la grosse population de leur centre-ville, qui a densifié fortement cette décennie? Plus de personnes qui vivent plus proches de ces tours, moins le télétravail est attirant ou nécessaire (si j’étais à 20 mins de marche du bureau je ne travaillerais à maison non plus).Certes qu’Il y a plusieurs facteurs, notamment la présence fort du secteur financier et la croissance économique, mais c’est ma théorie au moins. Il doit y avoir un pourcentage plus élevé d’employés au centre-ville de Toronto qui vit à proximité de leur travail qu’à Montréal, étant donné la difficulté des déplacements dans cette ville.

C’est sûr que la densité de population joue; mais des bureaux loués peuvent rester peu ou pas occupés; avec des employés s’y rendant de manière hybride. L’entreprise de mon mari a de gigantesques bureaux à Montréal et des plus modestes à Toronto et Vancouver; mais ils sont vides encore aujourd’hui à 95%.
Je pense aussi que l’économie de services de Toronto est simplement beaucoup plus importante que Montréal.

Le Go Train est hyper efficace sur des plages horaires bien plus variées que qu’EXO; et bien que Montréal aura bientôt le REM; Toronto a aussi du réseau structurant ferré en chantier avec l’Eglinton Crosstown et l’Ontario Line + d’autres prolongements vers l’Est et l’Ouest. Il manque clairement un autre axe Nord-Sud; mais le problème intrasèque géographique reste que le centre-ville ne radie que sur 180 degrés.

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Yeaa j’ai voyagé a Toronto plusieurs fois, jamais eu la chance de prendre un Go train mais leur système de métro est assez agréable. Le problème reste que c’est une ville gigantesque, et le TTC, VIVA, miWay (qui font un bon effort étant donné leurs circonstances géographiques) ne sont pas assez efficace imo. Ils on besoin d’un système de train régional, électrifiée et fréquent pour faire une vraie différence. Quand le projet de GO RER soit terminé je réévaluer l’expérience. Comme vous avez dit, Montréal, malgré le fait d’être sur une île, a une centre-ville accessible 360°. C’est incroyable comment même en voiture avec du traffic, le bord absolu de la ville sur la rive sud n’est pas loin du tout

Qu’est ce qui explique que les géants de la tech occupent de tels espaces à Vancouver mais pas à Montréal (et Toronto)?

Les géants de la Tech sont bien implémentés à Toronto.

Pour Vancouver, c’est l’effet de proximité de Seattle et de la Valley. Et on s’entend, Vancouver a cette unicité d’océan et montagne que ni Toronto ni Montréal peut égaler.

I think remote work is more popular here and that has a result on office occupancy. We have a much larger tech workforce compared to Vancouver (we’re close to 200,000 now) but I’ve noticed big tech giants are opening up larger spaces in T.O/VAN even during the pandemic, compared to here where they’re downsizing office space.

I also think since we have a better work/life balance compared to basically every major city, there’s more incentive to stay home and then use that additional excess time to rest or go out.

I’m more concerned about the lack of new companies relocating here or opening up offices in compassion to our counterparts in the United States and Canada. Perhaps a lot are not announced and there’s been more than we thought of, but yeah it has been very slow for us in 2022 which also plays another factor. I do believe that making downtown a special economic zone/innovation zone will be a remedy (but not the sole one) but apatite for that seems to be zero.

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Je me demandais quand même comment c’est possible qu’il y ait presque 200k travailleurs dans la Tech à Montréal. Ca me paraissait beaucoup trop gros. J’arrêtais pas de tomber sur des chiffres très divergeants pour Montréal, oscillant entre 100k et 175k travailleurs de la Tech en 2021.

Mais qu’est-ce qu’un travailleur de la Tech? Il faut faire attention à ce qui est considéré comme Tech aussi. Je suis tombé là-dessus, utilisant les ressources du census 2016:

Les choses me sont apparus beaucoup plus claires quand on évoque de gros chiffres: on ne parle pas seulement de gens passant leurs journées à coder; mais finalement de tout personnel utilisant des ressources avancées liées à la technologie de pointe. J’imagine donc que je suis aussi un travailleur de la Tech au même titre qu’un développeur de scènes de jeux vidéos; ou qu’un ingénieur civil (oui oui).

Je pense que, on ne va pas se le cacher, Montréal souffre de la bureaucratie supplémentaire provenant des pouvoirs particuliers de la province; surtout au niveau des impôts et de l’immigration. La question de la langue est également, à défaut d’être un irritant, au moins un autre obstacle.
Toronto a la chance d’être déjà un énorme hub économique, avec plus d’une centaine de milliers de nouveaux arrivants dans la région chaque année. Vancouver a en effet la géographie par ses paysages et son climat; mais aussi jouit d’être dans le même fuseau horaire que les grands centres décisionnels américains.

Fermeture du Sirens

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some interesting quotes though

“Forget everything Altus told you this morning,” said Christopher Thorne, managing director, leasing, Eastern Canada at Allied Properties REIT, during a session on Montreal’s office market. “The closures are behind us; mask mandates are in the past.”

After sustaining eight straight quarters of negative net absorbency, “what we’re seeing is a market that’s really picking up steam,” Thorne said. Allied is seeing many new entrants in the market, namely from the tech world.

Thorne said Allied has signed three key anchor transactions with outside players in recent months. Sixty-five per cent of the space Allied leased in Q1 was to tenants who are new to the market or to existing tenants who are expanding.

“The problem is the C-class buildings. A lot of landlords don’t reinvest in the C-class buildings.”

The cost to convert buildings is very high and the way to go is to reposition them. “If you invest in your building, you will get the return,” said Francischiello, whose company leases Groupe Mach’s properties.

As for new office space downtown, Francischiello said planned office spaces at the Quartier des lumières development at the site of the former Maison de Radio-Canada on René Lévesque Boulevard East will only see the light of day in 2026.

Q1 2022 “was an absolute blockbuster quarter,” with more than $7 billion in trades. While much of that was due to the Cominar transaction, even if that deal is removed, there was more than 60 per cent year-over-year growth, a significant record for investment volumes in the GMA.

Several major players have entered the Montreal market, he said.

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Le centre-ville de Montréal fourmille

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Passants sur la rue Saint-Denis, à Montréal, mercredi

Les données des sociétés de développement commercial le confirment : les Montréalais sont de retour dans les rues et les magasins du cœur de la métropole, les vacanciers aussi. Une manne pour les entreprises et l’industrie touristique après la disette de la pandémie.

Publié à 5h00

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Audrey Pilon-Topkara

Audrey Pilon-Topkara La Presse

William Thériault

William Thériault La Presse

Des rues animées, des touristes comblés

Ce n’est pas qu’une illusion : avec l’arrivée de l’été et le relâchement des mesures sanitaires, les touristes et les Montréalais sont bel et bien de retour dans les rues et les commerces du centre-ville de la métropole, confirment des données de sociétés de développement commercial.

« Montréal est superbe ! On se sent en sécurité, il y a beaucoup de touristes et la ville est vivante », se réjouit Philip Wong, touriste américain rencontré par La Presse dans les rues du Vieux-Montréal, accompagné de sa famille.

Rachel et Julien, deux visiteurs français, sont du même avis. « Cela fait seulement deux jours qu’on est ici, mais on sent que c’est très animé », témoigne Julien.

Son amie Rachel, qui habite Toronto, va jusqu’à dire que le centre-ville de Montréal est actuellement plus vibrant que celui de la métropole ontarienne. « Je trouve qu’il y a plus de vie ici qu’à Toronto, confie-t-elle à La Presse, durant sa visite de la place d’Armes. On sent que les gens ont beaucoup plus envie de sortir. »

Recrudescence de l’achalandage

Selon un rapport de la Société de développement commercial (SDC) du Quartier latin sur l’achalandage piéton à l’angle des rues Saint-Denis et Ontario, on a comptabilisé 152 000 passages mensuels en mai 2022, un chiffre comparable aux niveaux prépandémiques.

En mai 2019, on notait en effet un achalandage de 166 125 passages piétons à ce même point de convergence, alors qu’en mai 2020, soit en pleine première vague de COVID-19, on constatait seulement 18 054 passages.

« On remarque un pic d’activité depuis quelques semaines », confirme Frank Subra, directeur général de la SDC du Quartier latin.

M. Subra pense que le pouvoir d’attraction du Quartier latin réside entre autres dans sa programmation culturelle estivale dynamique et dans le projet de piétonnisation de la rue Saint-Denis, plus accueillante pour les visiteurs.

On peut voir un lien direct entre la fin de la pandémie et le retour des gens dans les bars et les restaurants. Il est certain que l’achalandage et la rétention [des visiteurs] ont un impact positif sur l’activité commerciale.

Frank Subra, directeur général de la SDC du Quartier latin

Ewan Cowie, gérant du bar Le Mal Nécessaire, qui a pignon sur rue au cœur du Quartier chinois de Montréal, peut en effet témoigner du retour des clients dans les bars du centre-ville. « On est plein chaque soir. Notre clientèle est composée d’environ 70 % de Montréalais et le reste de touristes, surtout des États-Unis et de l’Ontario », observe-t-il.

La SDC du Vieux-Montréal a aussi confirmé à La Presse que la recrudescence de l’achalandage au centre-ville n’est pas qu’une question de perception : le retour des visiteurs dans le quartier historique de la ville est bien réel.

À l’aide d’outils de comptabilisation des piétons et des cyclistes répartis dans l’est, au centre et dans l’ouest de l’arrondissement de Ville-Marie, la SDC du Vieux-Montréal peut affirmer que l’achalandage a augmenté de plus de 160 % durant la période d’avril à mai 2022 seulement.

Cet accroissement spectaculaire a un effet direct et positif sur le moral des commerçants, estime la SDC du Vieux-Montréal.

Les données de la SDC du centre-ville de Montréal, tirées du plus récent rapport L’état du centre-ville, montrent une augmentation de l’achalandage de plus de 60 % entre avril 2021 et avril 2022.

Des défis qui perdurent

De nombreux touristes étrangers sont récemment arrivés en ville pour assister au Grand Prix de Formule 1. C’est le cas d’Ann et Michael, un duo mère-fils de l’État de Virginie.

On vient tout juste d’arriver et on perçoit déjà une atmosphère animée.

Ann, touriste venue de l’État de Virginie

Même son de cloche chez Rick Duste, un Californien venu assister avec quatre membres de sa famille au Grand Prix qui aura lieu dimanche.

« C’est ma première fois à Montréal. C’est très beau et propre. À part le moment où il a fallu mettre un masque dans l’avion, tout semble être revenu à la normale », dit-il, en référence au relâchement des mesures anti-COVID-19.

Cet afflux de touristes engendre néanmoins son lot de défis pour les établissements qui les accueillent, comme les hôtels et les restaurants.

« Je pense qu’on est revenu à un niveau d’achalandage assez normal par rapport à avant, mais il y a encore énormément de difficultés », affirme Christopher Cockburn, directeur de territoire pour la chaîne de restaurants asiatiques Sésame.

Bien que la clientèle soit au rendez-vous, le monde de la restauration doit jongler avec les aléas actuels de la chaîne d’approvisionnement mondiale ainsi qu’avec une pénurie de main-d’œuvre généralisée, ce qui accentue la pression sur les restaurants populaires du centre-ville comme le Sésame.

Tendance à long terme

L’engouement pour le centre-ville de Montréal ne se limite pas à l’achalandage, croit Glenn Castanheira, directeur général de la SDC du centre-ville de Montréal.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Glenn Castanheira, directeur général de la SDC du centre-ville de Montréal

Il ajoute que le centre-ville montréalais présente la deuxième croissance démographique en importance au Canada et que plus de 20 % des mises en chantier de la région métropolitaine de Montréal en 2021 ont eu lieu au centre-ville, alors qu’il ne représente que moins de 1 % de ce territoire.

M. Castanheira explique que l’on doit sans doute la renaissance du centre-ville à l’allègement des mesures sanitaires, à l’ouverture des frontières ainsi qu’à la reprise d’évènements culturels et sportifs majeurs, auparavant annulés en raison de la pandémie.

« La force de notre centre-ville, c’est qu’il ne dépend pas que des travailleurs, ce qui est rare pour un centre-ville nord-américain, souligne-t-il. On a d’énormes générateurs d’achalandage comme les universités, qui ne cessent de croître. »

Selon lui, cette renaissance du centre-ville est durable. « La croissance économique de Montréal, malgré la pandémie et l’inflation, n’est pas terminée », conclut-il.

Le « grand souffle » de la F1 revient à Montréal

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Le Centre Sheraton de Montréal

À l’approche du Grand Prix du Canada, les acteurs de l’hôtellerie et de l’industrie touristique de la métropole poussent un grand soupir de soulagement. « C’est de l’euphorie, c’est un grand souffle, un respir de satisfaction, énumère Jean-Sébastien Boudreault, PDG de l’Association des hôtels du Grand Montréal. Enfin ! Les hôtels sont pleins après deux ans de diète plus que maigre. »

Déjà, l’imminence du Grand Prix se fait sentir. Les touristes déambulent dans les rues de Montréal. Pleine de vie, la ville bourdonne.

« Tu te promènes, tu vois des touristes heureux. Tu vois une ville et des parcs propres. Tu ressens une certaine fébrilité. Soyons contents que des visiteurs viennent investir des dollars chez nous ! » Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal, cache difficilement son enthousiasme au bout du fil.

Selon une étude réalisée par la firme Orama Marketing, lors du dernier passage de la Formule 1 sur le sol canadien en 2019, 117 000 spectateurs uniques ont participé à l’évènement. De ce nombre, de 80 000 à 90 000 se sont déplacés à Montréal spécifiquement pour aller voir le Grand Prix, estime Yves Lalumière. Au Grand Prix de 2019, un touriste venu de l’extérieur a dépensé en moyenne 926 $ durant son séjour.

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Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal

C’est le plus grand évènement au pays. […] Et cette année, ça s’annonce pour être un record d’achalandage. On espère que le Casino, les musées et les galeries d’art en profiteront.

Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal, à propos du Grand Prix du Canada

Vague de positif

Pour la fin de semaine du Grand Prix, le taux d’occupation moyen des hôtels du centre-ville ou du Vieux-Port se situera entre 95 % et 97 %. « Il y a eu un engouement quand le Grand Prix a annoncé qu’il revenait. Les gens ont le goût de se revoir, d’être ensemble, de participer à des évènements », affirme Jean-Sébastien Boudreault.

« On sent qu’il y a du monde en ville, continue-t-il. Les hôteliers sont très contents : ça fait deux ans qu’on en arrache, alors de voir l’été prendre son envol avec une fin de semaine comme ça, tout le monde voit ça d’un bon œil. »

Début mars, le gouvernement du Québec a annoncé qu’il avançait le retrait de certaines mesures sanitaires. Les réservations d’hôtels ont commencé « pratiquement immédiatement », observe Bertil Fabre, directeur général du Centre Sheraton Montréal.

Le prix moyen d’une chambre au Sheraton, en 2019, était de 400 $. Il se situe désormais autour de 500 $, une augmentation de 25 %. Mais ça ne freine aucunement les touristes. « Nous avons affiché complet beaucoup plus tôt qu’en 2017-2018-2019, ce qui est assez surprenant considérant que nous sommes le deuxième plus gros hôtel de Montréal, avec de plus hauts tarifs qu’à l’habitude », se réjouit-il.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Bertil Fabre, directeur général du Centre Sheraton Montréal

C’est pas juste mon hôtel qui est plein, c’est toute la ville de Montréal !

Bertil Fabre, directeur général du Centre Sheraton Montréal

De janvier à mars, le taux d’occupation de ses 825 chambres oscillait entre 15 % et 25 %, ce qui n’aurait pas été viable à long terme. « Au mois de mars, je n’y croyais pas, avoue Bertil Fabre. Pourtant, je suis un gestionnaire passionné qui croit en son métier. »

Continuer sur cette lancée

L’an dernier, durant le meilleur mois de la saison estivale, seulement 43 % des chambres de la ville étaient occupées, montrent des données de Tourisme Montréal. « Cette année, on prévoit finir l’été avec un taux d’occupation de 70 % de ce qu’il était en 2019, un été record », ajoute Jean-Sébastien Boudreault, de l’Association des hôtels du Grand Montréal.

L’industrie touristique sourit maintenant à la vue du calendrier pour le reste de l’été, et mise d’ailleurs beaucoup sur le festival Osheaga. Elle espère que les restrictions sanitaires demeureront discrètes.

« Les gens avaient hâte de revenir à Montréal, conclut M. Boudreault. Il faut garder notre erre d’aller, s’assurer de ne pas refermer à l’automne. »

En savoir plus

  • 63,2 millions

Contribution au PIB du Québec liée à la fin de semaine du Grand Prix du Canada, en 2019

Source : Étude de la firme Orama Marketing

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Le plus important gestionnaire de bureaux transforme la tour Bell:

Plan de relance pour le centre-ville

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Mile-Ex | Canderel se départit de son campus IA


PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Canderel a vendu le 6600, rue Saint-Urbain pour 26,5 millions à un investisseur privé. L’édifice est le voisin du complexe O Mile-Ex, qui loge une grande concentration de chercheurs en IA avec l’Institut québécois de l’intelligence artificielle (MILA) et l’Institut de valorisation des données (IVADO).

Moins de deux ans après avoir exposé à La Presse son projet de campus d’intelligence artificielle (IA), le promoteur montréalais Canderel s’est départi de deux de ses trois immeubles dans le quartier Mile-Ex dans les derniers mois.

Publié à 7h00
André Dubuc
LA PRESSE

Canderel a vendu le 6600, Saint-Urbain pour 26,5 millions à un investisseur privé le 28 juin.

Canderel était devenu propriétaire de l’actif en août 2020. Il avait payé 18 millions pour acquérir le bâtiment de 5 étages et de 14 600 m2 (157 000 pi2) construit en 1965. L’édifice est le voisin du complexe O Mile-Ex, qui loge une grande concentration de chercheurs en IA avec l’Institut québécois de l’intelligence artificielle (MILA) et l’Institut de valorisation des données (IVADO).


PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Achat d’un immeuble dans le Mile-EX par Canderel. On rencontre le président de Canderel Brett Miller.

Le maître des lieux avait entrepris au 6600, rue Saint-Urbain des travaux de rénovation d’au-delà de 10 millions : façade, hall d’entrée, corridors, toilettes, ascenseurs et systèmes mécaniques. Il avait aussi fait aménager des bureaux clés en main appelés Pronto offerts selon des termes de 3, 6 ou 12 mois.

Dans un entretien, son président Brett Miller se défend d’avoir changé d’idée concernant le quartier.

« On a mis l’actif sur la bonne route, dit-il. On a terminé les rénovations dont on avait discuté ensemble. On a eu une bonne réussite avec les bureaux Pronto tout inclus. On a réussi à avoir de bons taux de location dans cet immeuble. »

On a reçu une offre non sollicitée qui était financièrement intéressante.

— Brett Miller, président de Canderel

Il a été impossible de joindre l’acheteur pour obtenir sa version de la transaction.

Deuxième cession en 2022

Le 6600, rue Saint-Urbain constituait le troisième actif de Canderel dans le quartier, avec le 6795, rue Marconi et le 155, rue Beaubien Ouest.

En décembre 2020, M. Miller avait expliqué à La Presse la stratégie de Canderel de vouloir accompagner ses locataires pas à pas, au rythme de leur croissance : du stade de démarrage, au 6600, rue Saint-Urbain, jusqu’au statut de grande entreprise pour celles optant pour le 6795, rue Marconi, là où se trouve l’équipe IA de Microsoft.

Or, Canderel s’est également départi du 6795, rue Marconi pour 51 millions en mars dernier. Il en était propriétaire depuis mars 2018 en partenariat avec la société Claridge de la famille de Stephen Bronfman. L’immeuble payé 4,55 millions, qui a depuis été agrandi à 100 000 pi2 et rénové de fond en comble, accueille l’équipe IA de Microsoft sur 32 000 pi2 et les travailleurs de l’IVADO Labs. L’acquéreur est Netease Games, un concepteur de jeux vidéo d’origine chinoise, qui occupe 30 000 pi2.

« On avait presque 30 000 pi2 [2800 m2] à louer. On était en discussion avec un locataire potentiel et le locataire a décidé d’acheter l’immeuble au lieu de louer les espaces. »

En juillet 2019, la société fondée par Jonathan Weiner avait racheté, également d’Olymbec, pour 13,85 millions le 155, rue Beaubien Ouest, où Canderel a le projet d’aménager jusqu’à 500 000 pi2 de bureaux. La société en est toujours propriétaire.

EN SAVOIR PLUS

186 000
Nombre de mètres carrés de bureaux [2 millions de pieds carrés] en construction dans la région montréalaise au deuxième trimestre 2022

SOURCE : COLLIERS

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