Hydro-Québec - Actualités

Non, le solaire photovoltaïque n’est pas vraiment capable de remplacer les 30 TWh d’électricité qui arrivent annuellement de Churchill Falls. Pour te donner une idée, il faudrait installer trois fois tous les parcs éoliens présentement en production au Québec (3 800 MW), juste pour remplacer le volume de production de Churchill Falls.

Mais comme le dit Legault dans l’entrevue, les Terre-Neuviens n’ont pas vraiment beaucoup d’alternatives. Hydro-Québec est propriétaire de 34% de la centrale et contrôle les 600 km de lignes électriques qui la relie au réseau électrique principal, à Sept-Îles.

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Ça demeure un pari plutôt risqué pour Legault de croire qu’il tient le gros bout du bâton. Rien n’empêche TNL de vendre l’électricité aux USA en passant par le Québec si le prix offert y est meilleur. C’est ce qui va changer, ils ne seront plus lié à un contrat à long terme. Et le Québec n’y gagnera pas grand chose s’il n’est qu’un transporteur.

Il serait temps de penser à d’autres plans aussi ! Pas juste pour Churchill Falls, mais pour le futur. On manquerait déjà de capacité pour les années à venir de toute façon.

Pour mieux comprendre ce dossier litigieux, il faut retourner au début du projet. Sans Hydro-Québec Churchill Falls n’aurait tout simplement jamais existé. C’est cette dernière qui a été maitre-d’oeuvre, qui a pris tous les risques et investi la grande majorité du financement. Elle était aussi le principal acheteur d’énergie et a construit à ses frais la ligne de transmission pour desservir la clientèle.

Ainsi H-Q avait l’expertise pour réaliser cet important projet à son plein potentiel, qui requérait des ressources immenses de main-d’oeuvre et d’ingeniérie. Elle a d’ailleurs relevé ce défi avec succès, T-N étant un partenaire minoritaire dont le revenu a été calculé au pro-rata. N’oublions pas que tous les jugements de contestation de la part de Terre-Neuve lui ont donné tort.

Finalement le Labrador était un territoire appartenant de facto au Québec avant que T-N (Dominium britannique) ne joigne la fédération canadienne en 1949. Le référendum demandant le rattachement au Canada a d’ailleurs été très serré. En l’occurrence le fédéral a octroyé ce territoire (Labrador, voir anciennes cartes) sans consulter le Québec, comme cadeau d’accueil à la nouvelle province.

Extrait du texte de Wikipédia: Un procès devant le Conseil Privé à Londres, débuté en 1922, aboutit en 1927 à une décision qui avantageait fortement Terre-Neuve en ce sens où le territoire du Labrador fut retiré du territoire du Québec et concédé à Terre-Neuve sans vote populaire ni compensation pour le Québec. Deux des cinq juges du conseil privé avaient des intérêts monétaires dans cette affaire12. Lors de son entrée dans la Confédération canadienne, en 1949, Terre-Neuve a exigé que la frontière de 1927 fasse partie intégrante de la Constitution.

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Oui, Terre-Neuve peut essayer de vendre l’électricité de Churchill Falls aux réseaux des États-Unis. Leur problème va survenir à la frontière. Pour vendre aux USA, il faut que les Américains construisent des lignes de leur côté, et Dieu sait comme c’est difficile, même pour Hydro.

La proposition de HQ pour le contrat du Massachussetts a été acceptée au terme d’un appel d’offres en 2016. Les livraisons par la ligne NECEC (celle qui a failli ne pas être construite en raison d’un référendum au Maine) commenceront quand la ligne sera sera finalement construite, d’ici la fin de 2025. Même chose pour la ligne vers New York, qui avait été d’abord proposée en 2009 afin de mettre en concurrence l’électricité de Muskrat Falls et celle de la Romaine. HQ a obtenu un permis pour construire son bout de la ligne dès 2013. Pourtant la première pelletée de terre a eu lieu la semaine passée.

Les deux lignes vont être construites parce qu’Hydro-Québec a de l’argent, parce que c’est un joueur respecté dans l’industrie avec plus de 40 ans de business dans cette région et que le Québec en a fait une priorité absolue de sa diplomatie. Terre-Neuve arrive avec beaucoup de promesses, mais pas d’argent et pas de présence dans le marché. Alors bonne chance à eux, mais ils ont une longue pente à monter.

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Disons que le Québec reconnaît de facto la frontière du Labrador, même si le gouvernement dit le contraire sur ses cartes. Hydro (qui est, il faut le noter, un “mandataire de l’État”) a d’ailleurs ajusté la taille du réservoir de la centrale de Romaine-4 en limitant le niveau maximum du réservoir à l’élévation 458,6 m ASL pour ne pas que ça déborde de l’autre côté. Aussi dans le même secteur, la ligne électrique construite entre Romaine-4 et le poste Montagnais (le point X du contrat de Churchill Falls), évite de franchir le la ligne de 1927 du Conseil privé.

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Il me semble que seule la frontière sud du Labrador était contestée par le Québec, celle-ci suivant un parallèle tandis que le reste est défini par la limite du partage des eaux.

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Nouveaux barrages au Québec : entrevue avec Pierre-Olivier Pineau

François Legault veut construire jusqu’à quatre nouveaux barrages au Québec.

Est-ce réaliste?

Catherine Gauthier en discute avec Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal.

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Forte baisse des stocks d’énergie dans les barrages d’Hydro-Québec

Le niveau d’eau des réservoirs a diminué, ce qui réduit de 20 TWh les estimations d’énergie disponible.

Un des barrages du complexe hydroélectrique de la Romaine.
Un des barrages du complexe hydroélectrique de la Romaine
PHOTO : HYDRO-QUÉBEC

Thomas Gerbet
Publié hier à 16 h 33 HAE

Un nouveau document publié par la Régie de l’énergie montre que les stocks d’énergie sont à leur plus bas en huit ans dans les barrages d’Hydro-Québec. Beaucoup d’eau en moins dans les réservoirs veut dire beaucoup d’argent en moins dans les coffres de l’État québécois.

Le plus récent État des réserves et de la fiabilité énergétique, dévoilé mardi, montre que la société d’État prévoit des stocks d’énergie de 103,9 térawattheures (TWh) au 1er janvier 2024. Or, en mai dernier, elle anticipait plutôt avoir 124,1 TWh. C’est donc 20 TWh de moins que prévu.

L’été chaud et sec dans le nord, marqué par des feux de forêt, avec peu de précipitations, explique en partie la diminution de l’apport d’eau des réservoirs. Hydro-Québec ajoute à cela la faible couverture de neige à la fin de l’hiver et une crue printanière moins importante que d’ordinaire.

Il faut remonter à 2015 pour voir un niveau aussi bas. Cette donnée permet de comprendre pourquoi Hydro-Québec a annoncé, le 29 septembre, la baisse de ses exportations, afin de garantir une gestion optimale des ressources.

En théorie, les 20 TWh manquants pourraient se vendre 2 milliards de dollars sur les marchés extérieurs si l’on prend en compte la valeur du contrat passé avec New York.

Dans son plus récent rapport trimestriel, le ministère des Finances du Québec attribue une partie de la baisse anticipée des revenus du gouvernement à Hydro-Québec. En 2023-2024, il prévoit un manque à gagner de 650 millions de dollars attribuable à la réduction des volumes d’exportation d’électricité.

Des pylônes électriques sur la Côte-Nord.
L’an dernier, Hydro-Québec a vendu 35,6 TWh d’électricité sur les marchés extérieurs, ce qui a fortement contribué à la croissance des revenus.
PHOTO : RADIO-CANADA / BENOIT JOBIN

Les réservoirs moins pleins cette année limitent les options d’Hydro-Québec. On est un peu plus serré, explique le professeur agrégé au Département de génie électrique et informatique de l’Université McGill François Bouffard.

Le but principal, c’est de s’assurer que les Québécois auront assez d’électricité pour se chauffer et vaquer à leurs occupations pendant tout l’hiver. Si on a moins de stocks, les occasions hors frontières vont être diminuées.

Une citation de François Bouffard, professeur agrégé au Département de génie électrique et informatique de l’Université McGill

Selon lui, l’hiver qui s’en vient sera déterminant, selon qu’il sera plus froid ou plus chaud. L’hiver dernier, Hydro-Québec a fait face à une pointe de consommation hivernale jamais vue auparavant.

Une photo aérienne du réservoir et du barrage Eastmain-1.
Une photo aérienne du réservoir et du barrage Eastmain-1
PHOTO : HYDRO-QUÉBEC

Hydro-Québec possède 27 grands réservoirs. Véritables mers intérieures, ils offrent une capacité maximale de stockage de 179 TWh (soit l’équivalent des besoins de l’ensemble du Québec pendant un an), qui s’ajoute au reste de la capacité de production.

Des réservoirs assez remplis pour alimenter les Québécois et honorer les contrats

La société d’État précise que cette décision n’a aucun impact sur l’approvisionnement en énergie du Québec et les engagements à long terme avec les marchés voisins. En bref, personne ne devrait manquer d’électricité et les contrats avec les États-Unis seront honorés.

Cette situation est toutefois un indicateur des défis qui attendent Hydro-Québec, d’abord pour s’adapter aux changements climatiques, mais aussi pour augmenter fortement sa production.

La société d’État, qui entrevoit la fin des surplus d’ici l’hiver 2026-2027, pourrait revoir à la hausse son objectif d’ajouter 100 TWh à la capacité de production de son réseau, soit 13 complexes de la Romaine. Une mise à jour des objectifs sera présentée au gouvernement et au public début novembre, a annoncé le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, jeudi.

Davantage de pluie dans l’avenir, selon Hydro-Québec

Si juin 2023 a été le mois de juin le plus sec en au moins 100 ans au Québec, avec 62 % de la pluie normalement reçue, ce ne sera pas toujours le cas, selon Hydro-Québec.

La société d’État affirme qu’à plus long terme, les prévisions tenant compte des changements climatiques laissent entrevoir une hausse de 5 à 10 % des précipitations dans le nord du Québec, là où se trouvent les grands réservoirs.

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Au Téléjournal

Archives : la grande histoire d’Hydro-Québec

François Legault a inauguré jeudi (12 octobre 2023) le complexe de la Romaine, sur la Côte-Nord.

La Romaine est le dernier d’une série de grands projets hydroélectriques, qui ont changé le Québec.

Retour en archives avec Jacques Bissonnet

Grands barrages : François Legault inaugure la Romaine

Le complexe hydroélectrique de la Romaine a été inauguré jeudi (12 octobre 2023).

Pour l’occasion, le premier ministre Legault avait invité l’ancien premier ministre Jean Charest : la première pelletée de terre a été faite sous sa gouverne.

Le projet aura coûté 7,4 milliards et les quatre barrages peuvent alimenter 470 000 foyers.

Le reportage de Véronique Prince

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Peut-être controversé comme commentaire, mais jusqu’où va la responsabilité de HQ d’accommoder des usagers qui décident de s’établir sur des terrains de plus en plus éloignés de toutes formes d’urbanisation et des réseaux publiques? Alors que les communautés existantes ont déjà d’importants besoins d’investissements dans leurs infrastructures, il faut considerer l’autonomie énergétique si on tient absolument à habiter si loin.


Hydro-Québec s’amuse de ses délais de branchement dans une vidéo interne

Deux directeurs habillés en pêcheurs décrivent un processus digne des « 12 travaux [d’Astérix] » pour brancher les maisons nouvellement construites.

Deux directeurs d'Hydro-Québec déguisé en pêcheurs dans une vidéo interne d'Hydro-Québec.

La vidéo met en scène le directeur Excellence opérationnelle et solution clientèle et le directeur Réalisation services techniques aux clients. PHOTO : RADIO-CANADA / THOMAS GERBET

Thomas Gerbet

Dans un exercice d’autodérision, Hydro-Québec an mis en scène deux directeurs costumés pour expliquer comment le branchement de nouveaux clients peut être long et complexe, à leur grand désarroi. Radio-Canada, qui a obtenu la vidéo interne, l’a montrée à des clients qui attendent l’électricité ou l’on attendue pendant plus d’un an. Ceux-ci ne la trouvent pas drôle.

C’est le cas de Joanie Fillion et de son conjoint, qui ont attendu 15 mois pour qu’Hydro-Québec raccorde leur nouvelle maison de Senneterre, en Abitibi-Témiscamingue. En février dernier, au même moment où le couple devait se chauffer avec un poêle à bois en attendant l’électricité, la société d’État partageait avec ses employés la vidéo en question, intitulée Les 12 travaux d’Hydro.

Dans la mise en scène de 5 minutes, deux directeurs costumés en pêcheurs, filmés devant un écran vert, font l’énumération des étapes que peuvent avoir à franchir les clients qui attendent un branchement : la demande de permis du maître électricien (parfois par fax), le service à la clientèle, les services de qualification, l’usage en commun, la réalisation des travaux, l’ingénierie, la végétation, la gestion des engagements, voire le service commercial.

  • Combien de temps ça va me prendre à peu près?

  • Tu habites où?

  • Laurentides.

  • Mon Dieu, as-tu un poêle à bois?

  • Oui, pourquoi?

  • Ben, je pense que tu vas en avoir besoin cet hiver. On a tellement de demandes.

Écoute, Serge, là, d’un point de vue client, là, je trouve ça assez compliqué de faire affaire avec vous. On dirait qu’il y a un paquet d’Hydro-Québec dans la même Hydro-Québec.

Une citation de Extrait de l’échange entre les deux directeurs dans la vidéo interne

Je trouve ça un peu déplorable, réagit Joanie Fillion, à qui nous avons montré la vidéo. Il n’y avait rien de drôle dans sa situation, dit-elle. C’était juste une histoire sans fin.

Elle a l’impression qu’Hydro-Québec rit des difficultés qu’elle a vécues, sans les comprendre.

Je ris jaune. […] J’ai l’impression qu’ils se font des petites blagues entre eux autres : “Hahaha, les gens chialent.”

Une citation de Joanie Fillion, qui a attendu 15 mois pour un branchement d’Hydro-Québec

C’est du niaisage […] c’est ridicule, réagit pour sa part Ghyslain Octeau-Piché, un promoteur immobilier qui développe le projet domiciliaire du domaine Versailles, à Saint-Côme, dans Lanaudière.

Hydro-Québec avait promis à son entreprise, le Groupe Sierra, un raccordement en janvier 2023. Ce dernier se fait toujours attendre, et des constructions sont ainsi en arrêt forcé.

Ghyslain Octeau-Piché écoute la vidéo d'Hydro-Québec sur le chantier d'une maison qui attend un branchement.

Ghyslain Octeau-Piché, promoteur immobilier avec le Groupe Sierra, écoute la vidéo d’Hydro-Québec sur le chantier d’une maison qui attend un branchement. PHOTO : RADIO-CANADA / THOMAS GERBET

Tu ne peux pas avoir une meilleure vidéo pour décrire ce que c’est, Hydro-Québec, dit-il. C’est exactement ça : tout le monde se lance la balle. C’est tellement difficile d’avoir des réponses.

Eux-mêmes rient de leur fonctionnement, de leur lourdeur administrative. […] Elle est où, notre fierté d’avoir Hydro-Québec?

Une citation de Ghyslain Octeau-Piché, promoteur immobilier du domaine Versailles, avec le Groupe Sierra

Hydro-Québec assure que la vidéo ne visait pas du tout à se moquer de quiconque. Cette vidéo était faite de façon un peu ludique pour mettre la table à une discussion sur la façon d’améliorer les choses pour les clients, répond la porte-parole Caroline Des Rosiers.

Le service au client est notre priorité. On est en constante quête d’amélioration de nos façons de faire.

Une citation de Caroline Des Rosiers, porte-parole d’Hydro-Québec

Beaucoup de demandes et beaucoup de retards

La société d’État explique qu’elle fait face à une augmentation du nombre de demandes de raccordement, un volume extrêmement important qui entraîne des délais. Pour les dossiers qui requièrent des travaux d’ingénierie, la moyenne est de 12 à 18 mois d’attente.

En 2022, Hydro-Québec a reçu plus de 44 000 demandes de travaux requérant de l’ingénierie (raccordement et autres) et 15 000 demandes de raccordement simple, qui, eux, se font en deux semaines.

Il y a des projets d’envergure où on doit construire un nouveau réseau, prolonger le réseau, planter de nouveaux poteaux, explique Caroline Des Rosiers.

Chantier d'une maison du domaine Versailles, à Saint-Côme.

Chantier d’une maison du domaine Versailles, à Saint-Côme, en attente de raccordement. PHOTO : RADIO-CANADA / THOMAS GERBET

Hydro-Québec explique avoir augmenté la force de frappe pour répondre aux demandes de raccordement en haussant le nombre de contrats avec des firmes d’ingénierie externes et en embauchant plus de techniciens qui peuvent aller réaliser les travaux sur le terrain.

Elles sont où, ces solutions-là? demande le promoteur du Groupe Sierra. Elles ne sont pas ici, en tout cas.

Hydro-Québec assure que les travaux de raccordement pour le projet du domaine Versailles seront lancés dans les prochaines semaines, rappelant qu’il s’agit d’un projet important qui implique beaucoup de travaux.

En attendant, certains acheteurs des maisons en construction de Saint-Côme, qui pensaient en prendre possession l’été dernier, doivent se trouver un logement temporaire.

Mais voyons ! On sait tous que St-Côme, c’est dans la banlieue proche de Montréal ! Normal qu’Hydro soit en mesure d’y planter des poteaux en 2 semaines avec une chalet à tous les 200 mètres ! Faut penser à tous ses pauvres travailleurs qui n’auront pas leur maison juste devant le centre de ski…

(oui je sais, je manque d’empathie…)

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Pas besoin d’aller dans les Laurentides pour que ce soit long se faire connecter :wink:

Bien vrai, mais je ne commente pas tant sur l’efficacité générale de HQ à déployer et entretenir ses d’infrastructures, mais plutôt la pression d’une périurbanisation effrénée sur celle-ci, surtout les cas extrêmes. Si on fait le choix de s’exiler avec son RAM et Starlink dans un nouveau développement résidentiel ou un chalet rénové au fin fond d’une municipalité rurale, c’est bien étrange de s’indigner des délais de raccordement.

Je compatis beaucoup avec les acheteurs au Crown, mais moins pour les gens avec un projet en région éloignée qui requièrent de toutes nouvelles lignes sur des centaines de mètres, voir kilomètres.

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Si ça continue Legault va vouloir décider quotidiennement ce qu’on va manger pour souper.

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Énergie renouvelable Les propositions abondent, souligne l’industrie

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Hydro-Québec prévoyait qu’il faudrait 100 térawattheures (TWh) de nouveaux approvisionnements pour décarboner l’économie d’ici 2050.

(Montréal) Au moment où Hydro-Québec a besoin d’importantes nouvelles sources d’approvisionnement pour décarboner l’économie, l’association représentant les producteurs d’énergie renouvelable assure que le secteur privé, les municipalités et les communautés autochtones sont en bonne posture pour combler la demande.

Publié à 16h29

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Stéphane Rolland La Presse Canadienne

Il ne manque pas de projets potentiels pour répondre aux appels d’offres de la société d’État, souligne le nouveau président-directeur général de l’Association québécoise de production d’énergie renouvelable (AQPER), Luis Calzado, en entrevue. « Le secteur des énergies renouvelables, on est prêt, on l’a déjà démontré », assure celui qui a pris les rênes de l’association au début du mois d’octobre.

Il cite en exemple le plus récent appel d’offres de la société d’État pour 1500 mégawatts (MW). Au total, 16 propositions ont été reçues, ce qui représente 3400 MW.

Alors que le nouveau patron d’Hydro-Québec, Michael Sabia, planche sur sa nouvelle stratégie, l’AQPER aimerait que la société d’État adopte un calendrier d’approvisionnement prévisible pour l’industrie pour la période entre 2025 et 2030.

« La récurrence, ce n’est pas seulement pour atteindre nos objectifs climatiques, mais c’est aussi pour une question de travail, d’acceptabilité sociale avec les communautés qui recevraient ces projets », explique M. Calzado.

Le porte-voix de l’industrie est en accord avec la stratégie d’Hydro-Québec et du gouvernement, jusqu’à maintenant, mais il insiste sur l’importance d’avoir une planification d’approvisionnement à moyen terme qui comporte une certaine récurrence.

Hydro-Québec prévoyait qu’il faudrait 100 térawattheures (TWh) de nouveaux approvisionnements pour décarboner l’économie d’ici 2050. Le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a affirmé à plus d’une reprise que cette cible serait nettement plus élevée ; le chiffre de 200 TWh a déjà été évoqué.

Hydro-Québec donnera vraisemblablement plus de détails sur sa stratégie, jeudi, tandis qu’elle dévoilera son plan pour décarboner l’économie sur l’horizon 2035.

Un réseau saturé

Si les propositions des producteurs d’énergie renouvelable ne manquent pas, la connexion au réseau pourrait représenter un défi à plus long terme.

À la fin de l’année 2022, Hydro-Québec avait réaménagé les critères de ses appels d’offres pour prioriser les projets qui peuvent se raccorder le plus rapidement à son réseau. « On voulait éviter que le privé arrive avec des projets, qui pour eux fassent du sens, mais, pour nous, ne fassent pas sens autant au niveau social qu’au niveau du transport », expliquait alors le ministre Fitzgibbon.

Le défi de la saturation du réseau de transport électrique est un enjeu qui n’est pas propre uniquement au Québec. La facture pourrait être salée pour les gouvernements occidentaux, a évoqué le grand patron de Boralex, Patrick Decostre, en février.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Le PDG de Boralex, Patrick Decostre

« Il y a des limites [à la capacité de réseau], expliquait-il lors d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers. Les gouvernements vont devoir investir beaucoup d’argent. Quand je dis beaucoup d’argent, c’est probablement des milliards, mais c’est la seule façon de faire la transition énergétique. »

Questionné sur le sujet, M. Calzado demeure diplomate et ne s’avance pas sur les solutions souhaitées pour gérer cet enjeu. « Les membres sont prêts à collaborer avec Hydro-Québec pour tout ce qui est prévision du design qui sera nécessaire pour le rajout des énergies renouvelables dans notre province. »

L’éolien : « source plus abordable »

Les Québécois doivent également se préparer au fait que l’approvisionnement en électricité coûte plus cher. Le coût de l’électricité patrimoniale est de 3 cents le kilowattheure (¢/kWh). Dans son plan stratégique de mars 2022, Hydro-Québec anticipait un coût moyen de 11 cents pour les nouveaux approvisionnements.

En mars 2023, Hydro-Québec a dévoilé les gagnants d’appels d’offres faits en 2021. Les sept projets retenus, qui produiront 1500 MW d’énergie éolienne, auront un coût moyen de 6,1 cents, sans tenir compte du transport et de l’équilibrage.

Le contexte inflationniste, la hausse des taux d’intérêt, la rareté de main-d’œuvre et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont aussi entraîné une augmentation des coûts pour les projets d’énergie renouvelable.

Malgré ces vents contraires, « l’énergie éolienne demeure la source d’électricité verte la moins dispendieuse », répond M. Calzado.

Le tranquille retour à la privatisation de notre électricité… Imaginez si les soumissionnaires arrivent avec un prix moyen de 6,1¢/kWh, combien il en couterait sans la marge de profit pour les actionnaires !