Hydro-Québec - Actualités

Actualités sur Hydro-Québec


Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir


Production hydroélectrique | Hydro-Québec ressort ses vieux projets

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le dernier gros projet hydroélectrique d’Hydro-Québec, le complexe La Romaine, qui est encore en chantier, a coûté 8,5 milliards.

Le premier ministre François Legault est convaincu qu’il faut construire d’autres barrages pour satisfaire le besoin d’électricité des Québécois, ce qui pousse Hydro-Québec à ressortir ses vieux projets des cartons et à les examiner sous un nouveau jour pour identifier le projet hydroélectrique de la prochaine décennie.

Publié à 5h00

Partager

Hélène Baril

Hélène Baril La Presse

Il n’était plus beaucoup question de construction de nouveaux ouvrages dans les récents plans stratégiques d’Hydro-Québec. On comprend pourquoi : depuis au moins dix ans, l’offre d’électricité dépassait de beaucoup les besoins du Québec et des marchés d’exportation accessibles.

C’est en train de changer, et dans son dernier plan d’action, publié en mars dernier, la présidente-directrice générale de la société d’État, Sophie Brochu, a rouvert la porte, quoique timidement, à la construction de nouvelles centrales hydroélectriques pour la première fois depuis le lancement du projet La Romaine en 2009.

« Selon l’évolution de la demande, nous pourrions donc avoir besoin de nouvelles capacités de production hydroélectrique à l’avenir », peut-on lire dans le document.

Lisez l’article « Hydro redémarre la machine »

Malgré cette ouverture, il est assez clair que la direction d’Hydro-Québec privilégie d’autres options. L’ajout de turbines dans les installations existantes, le recours accru à l’éolien et l’amélioration des programmes d’économies d’énergie sont des avenues qui doivent être empruntées avant toute chose, selon Hydro.

Pas un magasin à 1 $

Encore cette semaine, Sophie Brochu a cru bon de mettre des bémols sur les nouveaux barrages que François Legault souhaite voir lever de terre le plus tôt possible. « À court et à moyen terme, on ne déclenchera pas de nouvelles constructions », a-t-elle dit en entrevue au Téléjournal de Radio-Canada.

Il faut surtout éviter, selon elle, d’augmenter rapidement la production pour accueillir des clients industriels qui veulent payer l’électricité le moins cher possible. « On ne deviendra pas le magasin à 1 dollar de l’électricité dans le monde », a-t-elle illustré.

Mais si, pressée par le gouvernement, Hydro-Québec devait lancer la construction d’une nouvelle centrale, elle puiserait dans une courte liste de projets déjà envisagés et relégués aux oubliettes.

Il y en a cinq, qui ont été examinés pour la dernière fois en 2002, il y a 20 ans. Ils sont tous situés dans le nord du Québec, à des distances considérables des centres de consommation. Si ces projets totalisant l’ajout de près de 8000 mégawatts au réseau d’Hydro-Québec ont été écartés, c’est qu’ils étaient jugés coûteux et difficiles à réaliser en raison de contraintes sociales et environnementales.

Ces contraintes avaient d’ailleurs poussé Hydro-Québec vers la filière du gaz naturel. Une entente avait été conclue avec TransCanada Energy, qui a construit à Bécancour une centrale au gaz qui n’a jamais servi à alimenter le Québec et dont les coûts ont quand même été assumés par Hydro-Québec.

La société d’État a voulu construire elle-même une centrale au gaz de 800 mégawatts en Montérégie, un projet connu sous le nom du Suroît qui a été abandonné en raison de l’opposition généralisée de la population. L’intention d’Hydro-Québec de rénover la centrale nucléaire de Gentilly-2 pour en prolonger la vie d’au moins 25 ans a aussi été abandonnée en raison du manque d’acceptabilité sociale.

Après plusieurs années de surplus et l’ajout de 4000 mégawatts d’énergie intermittente de source éolienne, le temps semble donc venu pour Hydro-Québec d’augmenter sa capacité de production. En raison de la transition énergétique, la société d’État estime que la capacité de production devrait augmenter de 50 % d’ici 2050.

Les Québécois doivent s’attendre à voir augmenter leur facture d’électricité, a déjà prévenu Sophie Brochu. Les nouveaux barrages, par exemple, coûteront de trois à quatre fois plus que les ouvrages historiques, a-t-elle précisé cette semaine.

Le dernier gros projet hydroélectrique d’Hydro-Québec, le complexe La Romaine, qui est encore en chantier, a coûté 8,5 milliards.

Il y a un ÉNORME parallèle à faire entre la demande de barrages de Legault et le 3e lien.

La consommation d’électricité est déficiente; il y a encore des bâtiments mal isolés, des entreprises ultra-gourmandes, et, comme spécifié ici, des mesures qui pourraient être mises en place sur les barrages existants (en plus d’investir dans l’éolien et le solaire). Mais non, Legault regarde directement vers des nouveaux barrages.

Au lieu d’optimiser les deux liens actuels, promouvoir et bonifier l’offre de transport collectif actuel, et, dans le cas d’un nouveau lien, miser sur du 100% TEC, Legault regarde directement un lien autoroutier majoritairement pour les voitures.

Dans un cas comme dans l’autre, il agit de manière à garder le statu quo pour les utilisateurs et tout de suite trouver la solution la plus extrême et coûteuse. Aussi, des projets de barrages et le 3e lien a $6, 7, 8, 9, 10G, ça marque l’imaginaire et ça devient un leg facilement identifiable. Ça frôle la mégalomanie.

5 « J'aime »

Opinion


L’énergie bonus

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Hydro-Québec ne manque pas de clients pour exporter ses surplus, et ce, à un excellent prix.

Régis Labeaume

Régis Labeaume Maire de la ville de Québec de 2007 à 2021

Il semblerait que le gouvernement du Québec souhaite inviter des entreprises étrangères à s’établir au Québec, en leur offrant des contrats d’alimentation en électricité à bons prix.

Publié à 6h00

Partager

Je ne doute pas une seconde que plusieurs entreprises étrangères souhaitent s’établir au Québec, contre la promesse d’un contrat d’énergie électrique en bonus*.* La bonne affaire ! Surtout en ces temps d’insécurité énergétique, amplifiés par la guerre en Ukraine, et la défaveur dont font l’objet les combustibles fossiles*.*

Le promoteur présumé de ce projet, le ministre Pierre Fitzgibbon, est un militant du développement économique au Québec. Et tant mieux pour nous. Son activisme et sa disponibilité donnent confiance, et sont appréciés des entrepreneurs d’ici. On comprend également la motivation du premier ministre Legault à développer notre économie, au lieu de gérer une pandémie. Ces ambitions sont bienvenues.

Mais faut-il pour autant être d’accord avec cette approche, qui semble à première vue médiévale, par rapport à l’évolution du Québec.

Je précise que j’ai jadis siégé au conseil d’administration d’Hydro-Québec.

Ma conception personnelle du développement économique se base sur la différence entre le développement endogène et le développement exogène. De bien grands mots, vous me direz, mais la théorie encadre et oriente la pratique.

Le développement économique endogène se crée avec l’interaction des acteurs du milieu. Des entrepreneurs, des financiers, des gestionnaires, des travailleurs, et tous les ingrédients disponibles sur place pour créer des entreprises et de la richesse. Le Groupe Canam, de Saint-Georges-de-Beauce, en serait un excellent exemple.

Le développement économique exogène, lui, en résumé, espère le salut de l’extérieur pour créer cette richesse. Un peu petite vie à la limite, quasi tiers-mondiste. Les entreprises possédant les alumineries au Québec en seraient de bons exemples.

Celles-ci consomment, sans contredit, une somme considérable de biens et services ici, comme elles emploient directement quelques milliers de Québécois. Mais avouons qu’elles n’existeraient peut-être pas sur notre territoire, sans des contrats d’alimentation électrique très avantageux, sinon juteux.

Ainsi, leur présence a un coût pour le Québec, en contrepartie de bien des avantages. Expliquons aussi qu’elles se sont implantées chez nous quand justement il était important d’en créer, des emplois.

Mais la priorité des prochaines années, elle, n’est et ne sera peut-être plus de créer des emplois nécessairement, mais de trouver de la main-d’œuvre pour les dizaines, voire les centaines de milliers de postes disponibles actuellement, et dans les prochaines années.

Alors, où ces nouvelles entreprises trouveraient-elles de la main-d’œuvre ? Statistiquement, aux dépens des entreprises existantes au Québec. Alors, où est le gain ? On se tire dans le pied, il me semble. Mieux payés, ces jobs ? Allez raconter ça à celui qui perd son employé pour voir.

Je suis certain que si nous posions la question aux entrepreneurs du Québec, ils donneraient comme priorité au gouvernement la création de main-d’œuvre, bien avant l’accueil d’entreprises étrangères qui empireraient le problème de pénurie.

Et Hydro-Québec ne manque pas de clients pour exporter ses surplus, et ce, à un excellent prix. Et ces térawattheures seront toujours plus demandés, et payants, chez nos voisins du Sud. Alors, pourquoi les écouler au rabais ? Et quelles en seraient les conséquences sur la facture du consommateur, simple citoyen, ou de l’entreprise québécoise ?

Et donc, au total, à la fin de l’histoire, le gouvernement y gagnerait-il vraiment, en fiscalité et parafiscalité ? Pas sûr du tout, moi.

Nous sommes d’accord avec monsieur Legault pour augmenter la capacité de production d’Hydro, construire de nouveaux barrages par exemple. Mais cela demeure un processus très compliqué, pour toutes les raisons qu’on connaît. Et cette nouvelle production ne serait probablement disponible que dans près d’une décennie.

Ce qui fait que les besoins des nouvelles entreprises étrangères seraient comblés à même la capacité existante ? On possède vraiment des surplus à ce point-là ?

Le problème fondamental de la disposition de notre richesse énergétique est trop souvent l’inadéquation entre les impératifs politiques des gouvernements et le besoin d’orientation à long terme, et de saine gestion, d’Hydro. Pour faire court, trop souvent : l’annonce spectaculaire contre la gestion planifiée.

Ces intérêts contraires ont mené, par exemple, au harnachement de plusieurs petites rivières au Québec, pour quelques mégawatts dans chacun des cas. Des peanuts sur l’ensemble de l’œuvre*.* Oui, des revenus pour certaines municipalités, mais un gain marginal pour Hydro, et une perte réputationnelle importante chez les tenants du développement durable. Bref : une mauvaise décision.

J’ai moi-même déjà travaillé sur un projet d’implantation d’une usine de cogénération à Québec, avec une entreprise américaine. Un très gros projet. Ultimement, Hydro s’est retirée de celui-ci, pour des raisons de rentabilité à long terme. L’entrepreneur en moi était évidemment déçu, mais le Québécois contribuable, lui, comprenait bien la situation.

Finalement, pourquoi des rabais aux seules nouvelles entreprises étrangères, et pas à celles déjà ancrées chez nous ? Des entreprises stratégiques, qu’on nous dira. Ben oui, je la voyais venir, celle-là. Stratégique, le mot générique et passe-partout parfait. À voir… Et combien d’autres questions.

Si j’abrège, un plan à contre-pied d’une panacée.

À mon avis, il y a beaucoup plus, et mieux à faire, pour valoriser les gestes économiques révolutionnaires faits par René Lévesque et Robert Bourassa, qui ont nationalisé et développé l’hydroélectricité.

On s’en reparle bientôt. Toujours la patronne qui me surveille sur la longueur de mes épîtres…

Accroissement de la production d’électricité Hydro-Québec est sur la bonne voie

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Sophie Brochu, PDG Hydro-Québec

La PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, voit juste lorsqu’elle indique qu’il existe d’autres solutions concrètes et à moindre coût que la construction de nouvelles centrales hydroélectriques pour accroître la production d’électricité de 50 % d’ici 2050. Elle a également raison de souligner qu’il est insensé de continuer à vendre de l’électricité à 5 cents le kilowattheure alors que celle-ci coûtera 11 cents à produire dans les nouveaux projets.

Publié à 9h00

Partager

Alain Saladzius

Alain Saladzius Ing., FIC, président, Fondation Rivières

Mme Brochu se démarque ainsi par sa rigueur, une attitude qui suscite admiration et espoir auprès de la population et des analystes. Son questionnement sur les tarifs industriels, actuellement très bas, rejoint celui à maintes reprises exprimé par Fondation Rivières lors d’audiences publiques. Il en est de même avec l’éolien. Bien qu’elle ne soit pas une énergie verte sans conséquences environnementales, l’hydroélectricité est précieuse, renouvelable, et ne doit pas être gaspillée ou utilisée à mauvais escient par des entreprises énergivores et polluantes. L’usage de l’électricité doit être pertinent et procurer un gain tangible pour la société en permettant notamment d’éliminer l’usage d’énergies fossiles.

Le rapport scientifique Trajectoires de réduction d’émissions de GES du Québec – Horizons 2030 et 2050 (mise à jour 2021) produit par la firme Dunsky a évalué le contexte énergétique québécois. Il propose des solutions répondant aux objectifs énergétiques de carboneutralité d’ici 2050 sans recourir à de nouvelles centrales hydroélectriques.

Ce rapport, une référence pour le ministère de l’Environnement (MELCC) dans le domaine de la lutte contre les gaz à effet de serre, indique clairement qu’aucune construction de nouvelles centrales hydroélectriques n’est requise d’ici 2050 pour des fins de carboneutralité.

Le potentiel éolien sur le territoire québécois, situé à moins de 25 kilomètres des lignes de transport, est de plus de 100 000 MW. Il réussirait à lui seul à combler les principaux besoins estimés à 20 000 MW d’ici 2050. Cela représente cinq fois les futurs besoins du Québec. Suffisamment important pour songer à ce qu’Hydro-Québec entame elle-même ce chantier. À cela s’ajoute le potentiel d’économie d’énergie, de production solaire et l’usage de nouvelles technologies.

C’est une première pour la Fondation Rivières que d’appuyer publiquement Hydro-Québec quant à sa gouvernance, et nous le faisons avec conviction. Les ingérences du gouvernement, qui lui ordonne parfois un chemin à suivre, ont souvent donné de très mauvais résultats. Rappelons-nous les coûteux programmes de petites centrales imposés à Hydro-Québec depuis les années 1990 afin de favoriser des entrepreneurs privés ou des groupes d’intérêts. Cette fois, ce sont de grandes industries qui veulent acheter une électricité en bas du prix coûtant. Même Dollarama ne vend pas ses produits en bas du prix coûtant.

1 « J'aime »

:rofl: :joy:
image

8 « J'aime »

Hydro-Québec franchit un pas de plus vers la construction du poste Hochelaga

Portail Constructo | 25 octobre 2022

Hydro-Québec franchit un pas de plus vers la construction du poste Hochelaga. Crédit : Hydro-Québec

Une entente est intervenue entre Hydro-Québec et le propriétaire du terrain au nord du boulevard Hochelaga afin d’y construire un poste de transformation.

La construction et la mise en service du poste Hochelaga ont pour objectif de maintenir la qualité du service électrique dans le secteur. Le poste permettra également à Hydro-Québec de faire face à la croissance de la demande d’électricité et soutiendra la décarbonation de l’est de l’île de Montréal.

La transaction devrait se conclure d’ici le printemps prochain de sorte qu’Hydro-Québec pourra finaliser les études techniques et environnementales requises pour le dépôt d’une nouvelle étude d’impact en 2024 et la mise en service du poste en 2028.

La transaction permettra par ailleurs à la Ville de Montréal d’acquérir la partie du boisé Steinberg appartenant à Hydro-Québec et initialement visée par le projet, afin de permettre la préservation d’une section de ce boisé. Elle achètera également une partie du terrain au nord visé par la transaction d’Hydro-Québec pour prolonger le boulevard de l’Assomption vers le sud.

Sources : Hydro-Québec et Ville de Montréal

1 « J'aime »

Silence d’Hydro-Québec sur les rivières qui pourraient être ciblées pour la construction de barrages


ASSOCIATION EAUX VIVES MINGANIE
La rivière Magpie avait déjà été citée dans un « plan stratégique » d’Hydro-Québec pour un futur barrage, mais des Innus et des élus de la Côte-Nord s’opposent à tout projet sur celle-ci.

Alexandre Shields
Pôle environnement
26 octobre 2022

Ce texte est tiré du Courrier de la planète du 25 octobre 2022. Pour vous abonner, cliquez ici.

Le premier ministre François Legault a promis durant la campagne électorale de mener à bien « le plus grand chantier écologique de l’histoire du Québec » en lançant la construction de nouveaux barrages hydroélectriques. Quelles pourraient être les rivières ciblées ? Impossible de le savoir. Dans une réponse à une demande d’accès à l’information formulée par Le Devoir, Hydro-Québec affirme que ces données sont de nature « confidentielle ».

Afin de répondre à la demande d’entreprises qui choisiraient le Québec en raison de son « énergie propre » et aux impératifs de la transition énergétique, dont l’électrification des transports, M. Legault a insisté en campagne sur la nécessité d’augmenter la production d’hydroélectricité au cours des prochaines années.

Dans la plus récente version de son plan stratégique, Hydro-Québec estime d’ailleurs qu’il faudra ajouter environ 100 térawattheures (TWh) de nouvelles énergies au Québec d’ici 2050 pour atteindre les objectifs de carboneutralité. « C’est plus de la moitié de notre capacité de production annuelle », souligne le plan 2022-2026 de la société d’État.

Pour augmenter la production, on mise d’abord sur une hausse de la production éolienne, mais la porte n’est pas fermée à un nouveau projet de barrage. Au moment de l’annonce de la promesse caquiste, Hydro-Québec avait d’ailleurs indiqué au Devoir qu’elle avait « réalisé dans le passé des évaluations afin de documenter le potentiel hydroélectrique à différents endroits au Québec », mais sans donner plus de précisions.

Le plus récent plan stratégique est aussi avare de détails. Le mot « barrage » y apparaît une seule fois, mais le document précise la volonté de « mettre à jour l’évaluation du potentiel hydroélectrique résiduel du Québec » et évoque « l’aménagement de nouveaux ouvrages ».

Auparavant, soit dans le plan stratégique 2009-2013, on mentionnait clairement un « portefeuille de projets » hydroélectriques potentiels. « Pour la plupart de ces projets, des études techniques et environnementales seront menées, ainsi que des discussions avec les collectivités et les communautés autochtones concernées. Les calendriers de réalisation tiendront compte des conditions du marché de l’électricité, tant au Québec que dans les provinces et les États voisins », peut-on lire dans le document.

Les rivières Magpie et Petit Mécatina étaient mentionnées pour le développement des plus gros projets. Mais, depuis, des Innus et des élus de la Côte-Nord ont manifesté leur rejet de tout projet dans les années à venir sur la rivière Magpie.

Refus

Le Devoir a donc fait parvenir à la société d’État une demande d’accès à l’information, en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. Cette demande concernait le ou les documents « produits par Hydro-Québec ou un [sous-traitant] concernant les rivières ayant un potentiel de développement hydroélectrique au Québec pour la période 2012-2022 ».

« Nous ne pouvons vous communiquer les documents demandés, car ils contiennent des renseignements de nature technique et commerciale que nous traitons de façon confidentielle », a répondu Hydro-Québec, en évoquant quatre articles de la législation pour justifier son refus.

Nous avons aussi demandé une copie « des échanges de courriels de 2018 à 2022 entre Hydro-Québec, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, ou le cabinet du ministre, « au sujet de la possibilité de construire un ou des nouveaux barrages au Québec ». La société d’État a indiqué n’avoir eu aucun échange de courriels à ce sujet.

Est-ce qu’Hydro-Québec est en mesure de préciser quelles rivières ont été analysées et lesquelles auraient un potentiel pour un projet de grand barrage ? « Il est beaucoup trop tôt pour annoncer sur quelle rivière, ou même dans quelle région, cet éventuel prochain projet se réalisera ! Présentement, nous sommes à mettre à jour nos études sur les rivières qui ont un potentiel hydroélectrique significatif », a indiqué lundi le service des communications.

Hydro-Québec a précisé que, pour faire face à la demande croissante, elle compte « intensifier » les efforts « en efficacité énergétique », « augmenter la production éolienne » et la puissance des « centrales existantes », mais aussi « évaluer les sites qui présentent le meilleur potentiel de développement de capacité hydroélectrique ».

Tout nouveau projet de barrage hydroélectrique au Québec risque de conduire à un bras de fer fédéral-provincial, révélait Le Devoir en septembre. Un tel ouvrage serait en effet soumis à une évaluation environnementale fédérale, et ce, malgré le processus québécois d’analyse des impacts.

1 « J'aime »

Cryptomonnaies Un risque pour Hydro-Québec, dit le gouvernement

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, LA PRESSE

Submergée par les demandes d’approvisionnement du secteur des cryptomonnaies, Hydro-Québec avait demandé et obtenu de la Régie de l’énergie l’autorisation de limiter la quantité d’énergie allouée à cette activité à 500 mégawatts, dont 230 ont été alloués.

La demande d’électricité est tellement forte qu’Hydro-Québec ne doit pas allouer davantage d’énergie à des secteurs qui ne sont pas prioritaires et stratégiques, comme les cryptomonnaies, estime le gouvernement dans un décret qui demande à la Régie de l’énergie de libérer la société d’État de son obligation d’alimenter ce secteur.

Publié à 11h23

Partager

Hélène Baril

Hélène Baril La Presse

« Il y aurait lieu de considérer que l’allocation d’un bloc dédié à un secteur spécifique, pour des demandes de branchement qui ne sont pas prioritaires et stratégiques, constitue un risque à la capacité du distributeur d’électricité de répondre adéquatement aux demandes de branchement prioritaires et stratégiques qui lui sont faites », dit le décret publié dans la Gazette officielle.

Ce décret vise une partie du bloc de 500 mégawatts attribué au secteur des cryptomonnaies, soit 270 mégawatts, qui est toujours disponible.

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, avait déjà annoncé la semaine dernière l’intention du gouvernement de réallouer ce bloc d’énergie à d’autres secteurs.

« Considérant la forme demande d’énergie, le gouvernement a demandé par décret à la Régie de l’énergie d’envisager de retirer les 270 MW réservés pour des projets de chaînes de blocs », avait tweeté le ministre.

« Il y aurait lieu de prendre tout moyen afin de s’assurer de conserver l’énergie disponible pour les filières stratégiques ainsi que pour la transition énergétique », précise le texte du décret.

L’électrification des transports et notamment la filière des batteries pour les véhicules électriques est au cœur de la stratégie environnementale du gouvernement Legault.

Submergée par les demandes d’approvisionnement du secteur des cryptomonnaies, Hydro-Québec avait demandé et obtenu de la Régie de l’énergie l’autorisation de limiter la quantité d’énergie allouée à cette activité à 500 mégawatts, dont 230 ont été alloués.

La Régie de l’énergie doit tenir compte des intentions du gouvernement qui lui sont signifiées par décret.

Hydro-Québec s’attaque à l’impact des changements climatiques


PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE | Un Plan d’action aux changements climatiques, le premier du genre, a été rendu public par Hydro-Québec jeudi. Il énumère les défis auxquels le réseau d’Hydro-Québec est confronté.

Hydro-Québec a décidé de s’attaquer aux impacts des changements climatiques sur ses activités avec des innovations comme des pylônes antichute en cascade et des poteaux en composite.

10 novembre 2022 | Publié à 11h30 | HÉLÈNE BARIL | LA PRESSE

Un Plan d’action aux changements climatiques, le premier du genre, a été rendu public jeudi. Il couvre une période de deux ans et prévoit plusieurs actions pour réduire l’impact de la hausse des températures et de augmentation du nombre d’évènements climatiques extrêmes sur le réseau d’électricité.

« Il est important pour Hydro-Québec de se doter d’un tel plan, qui vise à renforcer notre résilience face à ces bouleversements », a fait savoir la présidente-directrice générale de la société d’État, Sophie Brochu.

Le Plan d’adaptation aux changements climatiques est le résultat du travail de Philippe Bourke, l’ancien président du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) qu’Hydro-Québec est allée chercher en juillet dernier pour en faire son responsable du développement durable.

« Nous avons fait un imposant travail d’inventaire et d’analyse, de manière à avoir un portrait global fiable des risques que représentent pour nous les changements climatiques », a précisé Philippe Bourke dans un communiqué.

Le plan énumère les défis auxquels le réseau d’Hydro-Québec est confronté. En milieu urbain, ce sont l’augmentation des températures et des précipitations extrêmes qui doivent être envisagées. Au nord, les précipitations augmentent et les incendies de forêt aussi, tandis que dans le Grand Nord, le dégel du sol menace les routes et les infrastructures électriques.

Plusieurs interventions sont envisagées pour prévenir les problèmes liés à ces changements. Le renforcement de certaines lignes de transport en est une. Hydro-Québec veut par exemple installer des pylônes antichute en cascade à la Baie James et dans d’autres zones jugées prioritaires, comme la région de Montréal et de Québec.

L’intention de la société d’État est aussi d’optimiser la durée de vie des poteaux en bois et de les remplacer par des poteaux en composite dans certains secteurs.

1 « J'aime »

Ils pourraient commencer par enfouir leurs lignes urbaines, comme celle dans le West-Island qu’ils n’ont pas voulu enfouir…

Entrevue de Patrice Roy

https://twitter.com/PatriceRoyTJ/status/1590854247914303488

Le reportage au Téléjournal 18h

2 « J'aime »

Profits en forte hausse chez Hydro-Québec

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Depuis le début de l’année, la société d’État a obtenu un prix moyen de 7,5 cents par kilowattheure exporté, soit 70 % de plus que le prix de 4,4 cents le kilowattheure encaissé lors de la même période l’an dernier.

Hydro-Québec a réalisé en neuf mois un profit supérieur à celui de toute l’année 2021, en raison surtout de la hausse du prix de ses exportations sur le marché américain.

Publié à 11h00

Partager

Hélène Baril

Hélène Baril La Presse

Le bénéfice net atteint 3,6 milliards après les trois premiers trimestres de 2022. C’est 1,1 milliard de plus que pour la même période de l’an dernier et encore mieux que le profit encaissé pendant les 12 mois de 2021.

« La flambée des prix sur les marchés de l’énergie, que nous observons depuis plusieurs mois déjà, a continué de jouer en notre faveur au troisième trimestre, a commenté Jean-Hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière d’Hydro-Québec.

Au troisième trimestre, soit pendant les mois d’été, la société d’État a obtenu un prix moyen de 8,2 cents le kilowattheure sur les marchés d’exportations. Pour profiter de ces prix élevés, Hydro-Québec a acheté de l’énergie supplémentaire à très bas coût en provenance de Churchill Falls, comme le permet le contrat de 1969 avec Terre-Neuve.

Hydro-Québec a aussi vendu aux prix actuels sur les marchés à terme de l’électricité qui sera livrée en 2023 et en 2024. Les prix de l’énergie sur les marchés d’exportations sont « exceptionnels » et pourraient demeurer élevés encore plusieurs années, a indiqué M. Lafleur.

Depuis le début de l’année, la société d’État a obtenu un prix moyen de 7,5 cents par kilowattheure exporté, soit 70 % de plus que le prix de 4,4 cents le kilowattheure encaissé lors de la même période l’an dernier. Le volume des exportations s’est maintenu au niveau élevé de 28 térawattheures.

Les ventes au Québec sont aussi en hausse depuis le début de l’année, en raison de l’hiver le plus froid survenu depuis 2004 et de l’augmentation de la consommation des ménages et de tous les autres secteurs de l’économie.

L’augmentation du prix de l’aluminium, auquel certaines ventes d’électricité aux alumineries sont liées, et la hausse tarifaire de 2,6 % en vigueur depuis le 1er avril, ont aussi contribué à la hausse de la rentabilité de l’entreprise.

Les profits auraient été encore plus importants si Hydro-Québec n’avait pas été obligée d’acheter de l’électricité sur les marchés voisins pour faire face à la pointe de consommation hivernale. La société d’État a dépensé 496 millions de plus que l’an dernier en achats d’électricité, pour satisfaire la pointe, mais aussi pour l’énergie additionnelle en provenance de Churchill Falls.

Pour le troisième trimestre seulement, les profits atteignent de 862 millions, en forte hausse comparativement à 448 millions pour la période correspondante de l’an dernier. Plus de la moitié de ce profit trimestriel, soit 508 millions, vient des ventes sur les marchés d’exportation.

2 « J'aime »

:open_mouth:

1 « J'aime »

Clients industriels Hydro-Québec ne veut plus être obligée de dire oui

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Hydro-Québec a demandé au gouvernement du Québec de se donner les outils nécessaires pour choisir les meilleurs projets commerciaux et industriels de 50 mégawatts et moins.

Parce qu’elle est submergée de projets et que l’électricité se fait plus rare, Hydro-Québec ne veut plus être obligée d’accepter les demandes de branchement inférieures à 50 mégawatts.

Publié à 6h00

Partager


Hélène Baril
Hélène Baril La Presse

La société d’État a demandé au gouvernement du Québec de se donner les outils nécessaires pour choisir les meilleurs projets commerciaux et industriels de 50 mégawatts et moins, comme c’est déjà le cas pour les demandes de branchement supérieures à ce seuil de 50 mégawatts.

Un comité composé de représentants du gouvernement et d’Hydro-Québec a été formé en janvier dernier pour examiner les projets industriels de 50 mégawatts et plus, et choisir ceux qui sont les plus porteurs pour l’économie québécoise. Il est temps de faire la même chose avec les projets de 50 mégawatts et moins, selon Hydro-Québec.

« La situation énergétique du Québec est en transformation, nous passons actuellement d’une ère de surplus à une période où l’augmentation de la demande rendra nécessaires de nouveaux approvisionnements en électricité, explique son porte-parole Maxence Huard-Lefebvre. Ces nouveaux approvisionnements coûteraient beaucoup plus cher à Hydro-Québec que le tarif d’électricité qui sera payé par ces clients, ce qui ferait augmenter les tarifs de l’ensemble de la clientèle. »

La demande pour l’électricité renouvelable à bon prix du réseau d’Hydro-Québec est en forte hausse et les demandes de branchement au réseau s’accumulent. Il y a actuellement pour plus de 20 000 mégawatts de projets industriels de 50 mégawatts et plus en attente d’approbation.

3000 mégawatts

Les projets industriels de moins de 50 mégawatts, qui doivent normalement être acceptés sans condition par Hydro-Québec, totalisent 3000 mégawatts. Il s’agit pour le quart d’entre eux de centres de données qui veulent obtenir de l’électricité au tarif industriel (tarif L).

Certaines de ces demandes d’approvisionnement qui dépassaient le seuil de 50 mégawatts ont été révisées à la baisse, à 49 mégawatts, pour être soumises de nouveau à Hydro-Québec, qui n’a pas d’autre choix actuellement que de les raccorder à son réseau. La société d’État a l’obligation de desservir toute demande d’approvisionnement de moins de 50 mégawatts.

Même si ces projets sont plus modestes que ceux qui doivent recevoir l’aval du gouvernement, il y en a tellement que les accepter tous sans faire de sélection est problématique, selon la société d’État.

Il n’est pas réaliste de raccorder tous ces projets. Il y aurait là une très belle opportunité de faire des choix, mais le cadre actuel l’empêche.

Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec

Avec 5 mégawatts, un centre de données consomme autant d’électricité que 1800 résidences, et un bloc de 50 mégawatts est suffisant pour alimenter 18 000 foyers. Au total, les 3000 mégawatts de demande de raccordement de moins de 50 mégawatts équivalent à la production de la centrale La Grande-4, la deuxième en importance du réseau hydroélectrique québécois. Hydro-Québec estime que le Québec devrait avoir le plein contrôle sur l’approvisionnement en électricité des projets industriels, peu importe leur taille. Elle demande au gouvernement d’intervenir et de choisir lui-même le moyen de faire cette sélection.

« Le “comment” est une prérogative du gouvernement et ce dernier pourrait très bien exercer ce pouvoir », précise son porte-parole.

« La demande faite par Hydro-Québec est cohérente avec les objectifs du gouvernement, affirme Mathieu Saint-Amand, porte-parole du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon. Il est primordial de bien sélectionner les projets les plus stratégiques pour notre économie et les plus porteurs pour la décarbonation du Québec. »

En savoir plus

  • 20 000
    Demande totale en mégawatts de projets industriels en attente de 50 mégawatts et plus

3000
Demande totale en mégawatts de projets industriels en attente de moins de 50 mégawatts

source : Hydro-Québec

Rapport de la vérificatrice générale Hydro-Québec est de moins en moins fiable


Clip - 2:00

(Québec) Hydro-Québec, la plus importante entreprise qui appartient aux Québécois, « n’est pas outillée adéquatement pour faire face au défi grandissant du vieillissement de ses actifs ». Conséquence : la fiabilité de son service de distribution d’électricité présente une « baisse marquée », constate la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc.

7 décembre 2022 | Publié à 10h07 | HUGO PILON-LAROSE | LA PRESSE

Mme Leclerc a déposé mercredi au Salon bleu le tome de décembre du rapport de la vérificatrice générale du Québec pour l’année 2022-2023. On y apprend que les pannes dues aux équipements défaillants ont affecté en 2021 près de 2 millions de clients. Depuis 2012, en excluant les évènements météorologiques majeurs, « la durée moyenne des pannes par client alimenté a augmenté de 63 % et le nombre de pannes est en hausse de 16 % », détaille-t-elle.

« La fiabilité du service de distribution d’électricité d’Hydro-Québec présente une baisse marquée, et son plan de réduction des pannes n’a été que partiellement mis en œuvre. […] Une part importante des efforts de maintenance préventive qu’Hydro-Québec doit réaliser n’est pas accomplie », poursuit Mme Leclerc, précisant que « les travaux d’amélioration […] envisagés en 2020 ne sont pas entamés ».

Pour réduire les pannes de son réseau de distribution, Hydro-Québec a prévu un plan en 2020 dont le coût de mise en œuvre était estimé à 800 millions de dollars. Guylaine Leclerc dénonce toutefois que ce plan ne tient pas compte d’aspects importants et que les résultats atteints en 2021 étaient « bien en deçà des attentes ».

« Il n’y a notamment qu’environ le quart des ordres de travail prévu pour la période qui a été réalisé. [De plus], Hydro-Québec a également dû réviser son estimation du coût de ce plan, laquelle atteint maintenant 1,14 milliard de dollars, et son échéancier pourrait se prolonger d’une dizaine d’années si le rythme de réalisation des travaux de 2021 se maintenait », dévoile la vérificatrice générale.

Un vieillissement accru

Mme Leclerc rappelle également que la société d’État sera confrontée au cours des prochaines années au vieillissement de ses actifs, et que ce vieillissement « s’accentuera », au même moment où le gouvernement Legault affirme qu’il faudra construire « un demi-Hydro-Québec » de plus pour répondre aux besoins énergétiques de la province dans sa route pour une économie carboneutre d’ici 2050. La société d’État reconnaît qu’à ce jour, le « réseau a atteint la moitié de sa durée de vie utile ».

Déjà, face au vieillissement actuel de ses actifs, Hydro-Québec « n’est pas outillée adéquatement pour faire face à ce défi », constate Mme Leclerc.

« Par ailleurs, une part importante des efforts de maintenance préventive qu’Hydro-Québec doit réaliser n’est pas accomplie, notamment en ce qui concerne son programme d’inspection des lignes aériennes. Finalement, bien que la qualité de ses données présente des lacunes, les travaux d’amélioration qu’elle a envisagés en 2020 ne sont pas entamés », ajoute la vérificatrice générale.

Deux priorités

Hydro-Québec partage les constats de la vérificatrice générale et assure que ses recommandations sont déjà en cours de réalisation. Par voie de communiqué, la société d’État affirme avoir deux priorités qui sont « cruciales » pour réduire les pannes : poursuivre la maintenance préventive des poteaux et les activités de maîtrise de la végétation, responsable de 40 à 70 % des bris de services.

« Il est également important de tenir compte du fait que deux obligations clés accaparent nos équipes et limitent les ressources disponibles pour la maintenance préventive, [soit] l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des évènements météorologiques liés aux changements climatiques – pensons notamment au dérécho de mai 2022 – [et] la hausse de 36 % depuis deux ans des demandes de raccordement, auxquelles nous sommes tenus de répondre », poursuit Hydro-Québec.

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, est d’avis que des mesures sont déjà prises pour régler la situation décrite par Mme Leclerc.

1 « J'aime »

Hydro-Québec refuse de renoncer à la rivière Magpie


Photo : Boreal River
En 2020, le gouvernement Legault avait écarté un projet d’aire protégée qui devait occuper un territoire de 2600 km2 le long de la rivière Magpie.

Alexandre Shields
Pôle environnement
12 décembre 2022
Environnement

Après avoir accordé un statut de « personnalité juridique » à la rivière Magpie, des représentants des Premières Nations ont profité de la conférence de l’ONU sur la biodiversité (COP15) pour plaider pour la protection de cet important cours d’eau de la Côte-Nord. Mais Hydro-Québec persiste et signe : il n’est pas question de renoncer à l’idée d’y construire un jour un nouveau barrage.

Dans une réponse écrite aux questions du Devoir, la société d’État affirme ainsi que « dans le contexte actuel, où on entrevoit une hausse soutenue de la demande en électricité et au moment précis où nous mettons à jour nos études sur le potentiel hydrologique du Québec, il serait prématuré de renoncer au potentiel d’une rivière, quelle qu’elle soit ».

Hydro-Québec ajoute qu’il serait « prématuré » de déterminer « une rivière ou même une région où un éventuel prochain développement hydro-électrique serait aménagé ». On s’engage toutefois à ce que tout projet éventuel doive répondre à ces critères : « la faisabilité technique, l’acceptabilité sociale et la rentabilité ».

La rivière Magpie était inscrite dans le « portefeuille de projets » hydro-électriques potentiels du plan stratégique 2009-2013. Mais le plan 2022-2026 ne mentionne aucune rivière où on pourrait ériger un barrage, tout en soulignant que la transition énergétique du Québec fera bondir la demande énergétique au cours des prochaines décennies.

Hydro-Québec a en outre refusé de transmettre au Devoir les documents produits depuis 10 ans pour analyser les rivières ayant un potentiel hydroélectrique, et ce, malgré une demande en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. « Nous ne pouvons vous communiquer les documents demandés, car ils contiennent des renseignements de nature technique et commerciale que nous traitons de façon confidentielle », a répondu Hydro-Québec, en évoquant quatre articles de la loi pour justifier son refus.

Demande de protection

Des représentants innus et la MRC de la Minganie pressent donc le gouvernement Legault d’agir pour protéger dès maintenant la rivière Magpie. « Il est grand temps que le gouvernement du Québec et Hydro-Québec passent de la parole aux actes en écartant tout projet de barrage sur cette importante rivière de notre Nitassinan », fait valoir Jean-Charles Piétacho, chef du conseil des Innus de Ekuanitshit.

Les partisans de la protection de la Magpie lui ont d’ailleurs accordé un « statut juridique ». Ce statut signifie que les intervenants affirment que la Magpie est une « entité vivante » qui possède des droits qui lui sont propres, « au même titre qu’un être humain ou qu’une corporation ». Ces droits comprennent le droit « au respect de ses cycles naturels » et « le droit de maintenir son intégrité » écologique. Ce projet leur a valu de recevoir, la semaine dernière, le Prix Droits et Libertés 2022 de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

« En poursuivant sa politique de blocage systémique dans le dossier de la protection de la rivière Magpie, Hydro-Québec commet un véritable affront à la démocratie. Si l’acceptabilité sociale pour un nouveau barrage sur la Magpie n’est pas au rendez-vous, Hydro-Québec rate le sien avec la COP15 et le reste du monde pour démontrer que son électricité est non seulement verte, mais également éthique », déplore le directeur général de la Société pour la nature et les parcs du Québec, Alain Branchaud.

Il rappelle qu’il existe un projet d’aire protégée de 2600 km2 le long du cours de la rivière Magpie. Ce projet a cependant été écarté par le gouvernement Legault au moment d’annoncer, à la fin de 2020, la protection de plusieurs territoires québécois pour atteindre la cible de conservation de 17 % des milieux naturels terrestres de la province.

En entrevue au Devoir, le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, assure néanmoins que le projet d’aire protégée n’a pas été abandonné. Sans s’engager formellement à protéger la rivière, il affirme que « des discussions » sont toujours en cours.

Dans un rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement publié en 2007, la commission concluait que le segment de la rivière qui serait visé par un projet de barrage « devrait être soustrait à tout nouveau projet hydroélectrique et bénéficier d’un statut de protection afin d’en préserver le caractère naturel et le potentiel récréotouristique ».

En plus de son importance pour la culture innue et pour la biodiversité, la Magpie fait partie du classement du National Geographic des dix meilleures rivières au monde pour la pratique d’activités en eau vive.

1 « J'aime »

Churchill Falls pourrait nous coûter 16 milliards

PHOTO TIRÉE DE WIKIMEDIA COMMONS

La centrale hydroélectrique de Churchill Falls, au Labrador


Francis Vailles
Francis Vailles La Presse

Les signaux se multiplient. Les gouvernements du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador se préparent à de sérieuses négociations visant l’énorme contrat d’électricité de Churchill Falls. La valeur en jeu de la centrale pour Hydro-Québec pourrait avoisiner les 16 milliards de dollars.

Publié à 6h30

Partager

Quels signaux ? D’abord, le premier ministre François Legault a parlé de Churchill Falls dans son récent discours inaugural, même si le contrat ne se termine qu’en 2041. Il en parlait dans le contexte où le Québec a besoin d’augmenter de 50 % sa production d’électricité d’ici 2050, décarbonation oblige.

Ensuite, à Terre-Neuve, deux comités ont été formés ces derniers mois pour évaluer les options de la province pour ce dossier politiquement très sensible.

Le premier comité, appelé Churchill River Expert Panel (CREP), devait terminer ses travaux au plus tard le 30 septembre 2022. Le second, baptisé Churchill River Energy Analysis Team (CREATE), n’avait pas d’échéancier.

Ni le cabinet du premier ministre terre-neuvien ni celui du ministre de l’Énergie n’a répondu à mes demandes d’information, mais selon mes renseignements, les deux comités ont repoussé le dépôt de leurs rapports au début de 2024. C’est à ce moment que Québec et Terre-Neuve devraient entreprendre des négociations formelles, donc dans guère plus d’un an.

Le contrat implique une énorme quantité d’énergie. La centrale fournit au Québec près de 15 % de ses besoins, soit 31 térawattheures (TWh) d’énergie par année. Hydro-Québec achète 90 % de l’énergie de la centrale de Churchill Falls, dont la puissance installée est de 5248 mégawatts.

Les parties affûtent leurs lames dès maintenant même si le contrat n’échoit qu’en 2041, dans 19 ans. Pourquoi maintenant ? D’une part, parce que l’énergie qu’il implique exige une planification à très long terme, sachant qu’un nouveau barrage prend une quinzaine d’années à voir le jour, notamment.

D’autre part, parce qu’il n’est pas impossible que les parties s’entendent sur les tarifs électriques actuels et post-2041 bien avant l’échéance, dans le contexte où Terre-Neuve a besoin de fonds et le Québec, d’énergie.

Hydro-Québec, rappelons-le, paie environ 0,2 cent le kilowattheure (kWh) pour cette énergie jusqu’en 2041, soit 10 fois moins que le coût de production de ses propres barrages (environ 2 cents le kilowattheure).

Essentiellement, deux raisons expliquent ce faible tarif relatif, fixé dans le contrat de 1969. D’abord, Hydro-Québec s’était engagée à financer les dépassements de coûts du projet. Ensuite, les parties n’avaient pas prévu que le prix de l’énergie exploserait, quelques années plus tard, comme l’inflation d’ailleurs.

Rien n’obligera Terre-Neuve, après 2041, à vendre toute cette électricité au Québec. D’ailleurs, le CREP, premier comité, dit examiner plusieurs options, dont le transport de l’énergie vers de nouveaux clients provinciaux ou américains, ou le renouvellement de l’entente avec Hydro-Québec.

« Ce ne sont que quelques exemples des options qui seront considérées afin d’aider à améliorer la position de négociation de la province », est-il expliqué dans un document de présentation du comité.

Consultez ce document question-réponse (en anglais)

Le double de Churchill est en jeu

Le second comité – le CREATE – semble avoir un mandat plus large. Non seulement il se penche sur le contrat actuel avec Hydro-Québec (Upper Churchill), mais aussi il examine les possibilités d’agrandissement (1300 MW) de cette centrale, en plus des occasions qui pourraient exister avec la nouvelle centrale Muskrat Falls (824 MW) et l’éventuelle centrale Gull Island (2215 MW), plus à l’est.

Bref, ce ne sont plus seulement les 5248 MW actuels de Churchill Falls qui sont en jeu, mais près du double, soit 9587 MW. « En déterminant le plein potentiel économique du fleuve Churchill, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador sera le mieux placé pour maximiser les possibilités futures pour la province et sa population », est-il écrit dans le mandat du comité, dont l’objectif est « d’être en position de force pour Upper Churchill à l’approche de 2041 ».

Consultez l’annonce du ministre de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Innovation de Terre-Neuve-et-Labrador

Selon moi, les deux comités terre-neuviens doivent être imaginatifs, mais lucides pour deux raisons. D’une part, il serait très coûteux de transporter toute cette énergie – qui est à 1500 km de Montréal – vers le sud par un autre réseau que celui d’Hydro-Québec.

D’autre part, Newfoundland Labrador Hydro a déjà de grandes difficultés techniques à transporter vers le sud l’énergie des installations de Muskrat Falls, qui doit passer par un câble sous-marin pour relier le Labrador à Terre-Neuve. Or, Muskrat Falls est six fois moins importante que Churchill Falls.

Les deux camps sont donc condamnés à s’entendre.

Mais que vaut la centrale de Churchill Falls si Hydro-Québec devait la racheter, par exemple ?

D’abord, il faut savoir qu’Hydro-Québec détient déjà 34,2 % de la centrale. Elle a aussi un droit de préemption (premier refus) si Terre-Neuve décidait de céder sa part (65,8 %) à une tierce partie.

Deux récentes transactions nous permettent d’avoir une idée de la valeur de la centrale. Premièrement, Hydro-Québec a payé 2 milliards US aux États-Unis pour les 13 centrales (589 MW) et le réseau électrique que détenait ArcLight Energy Partners, en Nouvelle-Angleterre. Prix du kilowatt : 4650 $ CAN.

Deuxièmement, Hydro-Québec terminait les différentes phases du projet La Romaine (1550 MW), au Québec, qui a coûté 7,5 milliards CAN. Prix du kilowatt : 4838 $ CAN.

Bref, sur la base de ces deux éléments, la centrale actuelle de Churchill Falls pourrait valoir environ 25 milliards, et la part qu’Hydro ne détient pas déjà, quelque 16 milliards.

Évidemment, la valeur d’un actif dépend des revenus qu’on peut en tirer. Or, dans ce cas-ci, un acheteur externe pour la centrale aurait peu de revenus jusqu’en 2041, vu le contrat avec Hydro-Québec. Il est donc probable que la centrale vaille passablement moins que ces 25 milliards actuellement.

En revanche, il y a la croissance éventuelle de la centrale évoquée par CREATE, d’une part, et la possibilité d’englober dans une transaction la centrale de Muskrat Falls et le potentiel de Gull Island d’autre part.

Que valent ces actifs ? Le projet de Muskrat Falls a coûté 13,4 milliards, en incluant les lignes de transport, selon un compte rendu de juin dernier⁠1. Mais si l’on se fie aux comparables évoqués plus haut, ses 824 MW de puissance ne vaudraient guère plus de 4 milliards.

Le fait de fusionner les deux centrales (Churchill et Muskrat) dans une éventuelle transaction de 20 milliards intéresserait-il les parties ?

Quoi qu’il en soit, rien ne dit qu’Hydro-Québec et son actionnaire voudront racheter ces actifs, en tout ou en partie. Peut-être que seul le contrat d’achat est d’intérêt ? Même chose pour Terre-Neuve.

Selon moi, les deux camps ont tout intérêt à partager équitablement les actifs du fleuve Churchill. Pour Terre-Neuve, ce serait la fin d’un bourbier technique et financier. Et pour Québec, la garantie d’un approvisionnement électrique majeur, dont il a grand besoin.

1. Lisez l’article de la CBC (en anglais)

1 « J'aime »

Des dizaines de millions engouffrés dans Hilo


Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Hydro-Québec confirme le rapatriement partiel de sa filiale.

Ulysse Bergeron et Alexis Riopel
21 décembre 2022
Économie

Depuis la création d’Hilo, une filiale d’Hydro-Québec vouée à l’économie d’énergie, la société d’État y a injecté au moins 30 millions de dollars, selon les estimations du Devoir. Malgré ces investissements notables, la filiale indépendante est encore loin d’atteindre ses objectifs. Sa maison mère confirme maintenant son rapatriement partiel au sein d’Hydro-Québec, deux mois après avoir remercié son directeur.

Pour relever les défis de la transition énergétique, Hydro-Québec tente par tous les moyens de modifier les habitudes de ses consommateurs. Lors des grands froids, on propose aux quelque 20 000 abonnés d’Hilo équipés de thermostats intelligents de baisser leur chauffage. Les clients qui acceptent ces « défis » obtiennent des crédits sur leur facture.

Or, Hilo coûte cher. Par kilowatt, il s’agit du moyen de gestion de la demande hivernale le plus onéreux dans la boîte à outils d’Hydro-Québec. L’installation des thermostats par des électriciens, l’achat des appareils, les salaires des 150 employés de la filiale, les bureaux et les compensations versées aux abonnés représentent des coûts considérables, épongés par l’ensemble de la société publique.

10 MW

C’est la quantité moyenne d’énergie qu’a libérée Hilo lors des pointes de l’hiver dernier, alors que les attentes d’Hydro-Québec s’élevaient à 28 MW.

Puisqu’Hilo est une filiale indépendante, Hydro-Québec refuse de divulguer les pertes associées à ce projet de style start-up lancé en 2019. Elle fait valoir que ces informations sont stratégiques et concurrentielles. Le Devoir a donc estimé les différentes dépenses de manière très conservatrice : salaires de 25 $/h, frais d’installations de 300 $, thermostats à 40 $, etc. La somme de ces différents éléments avoisine les 30 millions de dollars.

Informé de ces estimations, Éric Filion, vice-président chez Hydro-Québec et président du conseil d’administration d’Hilo, confirme au Devoir que ce sont bien « des dizaines de millions » de dollars qui ont été injectés dans la filiale depuis sa création.

18 %

C’est le pourcentage de Québécois qui ont un thermostat connecté.

Selon M. Filion, les investissements dans Hilo permettent de réduire les montants destinés au développement du réseau électrique et à la production d’un volume similaire d’énergie. Depuis cet automne, la mission de la filiale s’articule d’ailleurs spécifiquement autour des besoins d’Hydro-Québec. « Hilo nous aide à équilibrer l’offre et la demande en électricité. Ce n’est pas un objectif de croissance et de génération de revenus, mais il s’agit plutôt de répondre au besoin du réseau en impliquant nos clients », résume-t-il.

Reste qu’en trois ans d’existence, la filiale n’a toujours pas atteint ses objectifs. Selon des documents internes obtenus par Le Devoir, Hilo n’a libéré en moyenne que 10 mégawatts (MW) de puissance lors des pointes l’hiver dernier, alors que les attentes de sa société mère s’élevaient à 28 MW. Et Hydro-Québec cultive de grandes ambitions pour sa filiale, estimant qu’elle permettrait de dégager plus de 600 MW de puissance en période de pointe dès 2029.

15 %

C’est la part du marché occupé par Hilo.

« Cet hiver, notre objectif, c’est de libérer 47 MW grâce à Hilo, assure M. Filion. Et on va atteindre l’objectif. Et on est sûrs qu’on va atteindre les 95 MW l’an prochain », ajoute-t-il. Hilo compte pour l’instant 19 200 clients.

Pour donner le coup de barre nécessaire à l’organisation, Hydro-Québec a repris le contrôle d’Hilo cet automne. Après avoir remercié le directeur général de la filiale, Sébastien Fournier, la société d’État s’est mise aux commandes de son conseil d’administration en y nommant ses vice-présidents. C’est la directrice Planification commerciale et Intelligence client chez Hydro-Québec, Martine Fillion, qui assure la direction d’Hilo.

La société d’État confirme maintenant au Devoir le rapatriement partiel de la filiale. « On peut aller chercher une plus grande synergie entre les deux organisations. C’est sûr qu’il y a des doublons avec certaines activités chez Hydro-Québec », dit M. Fillion, citant en exemple le marketing, la commercialisation et les opérations.

Hilo nous aide à équilibrer l’offre et la demande en électricité. Ce n’est pas un objectif de croissance et de génération de revenus.

— Éric Filion

La filiale restera autonome sur le plan du développement technologique. « Hilo va rester notre bras technologique pour toute l’innovation qui se fait au-delà du compteur. On est très actif sur le plan résidentiel, mais on a aussi commencé depuis cet été à déployer nos technologies pour les volets affaires », dit-il.

La réorganisation d’Hilo s’inscrit dans une plus vaste restructuration de la société d’État. Début 2022, Hydro-Québec a intégré au sein d’une même entité les trois grandes divisions — distribution, production et transport — qui évoluaient jusqu’alors indépendamment l’une de l’autre.

Le « bras technologique » s’ouvrira toutefois bientôt aux écosystèmes de maisons intelligentes branchées à d’autres systèmes de thermostats. « On veut avoir des partenaires qui vont déployer leurs objets connectés, et nous, on veut offrir l’interface avec ces objets. On ne veut pas nécessairement être l’entité qui vend ces technologies », explique M. Fillion.

98 %

C’est la proportion des clients de Hilo qui relèvent les défis énergétiques proposés par l’entreprise. (Source : Hydro-Québec)

Hydro-Québec tente désormais d’établir des partenariats avec des entreprises québécoises — dont Sinopé, avec qui la société est en discussion —, mais aussi avec de « gros joueurs » comme Google Nest. « Pour travailler avec eux, ça nous prend tout d’abord une entente commerciale, mais aussi on doit faire du développement pour que la technologie Hilo soit compatible avec leurs objets connectés. »

En octobre, la filiale a conclu une entente avec le fabricant de thermostats terre-neuvien Mysa, dont les technologies seront disponibles une fois compatibles avec le système d’Hilo, soit l’an prochain. Issue d’une entente entre Stelpro et Hydro-Québec, la filiale veut s’ouvrir davantage aux technologies de différents fournisseurs. Le but : rejoindre plus de clients. « Le plus important, c’est d’accélérer notre déploiement », note M. Fillion.

Tempête: Hydro-Québec se prépare à des pannes d’électricité


Photo: iStock

Journal Métro | David Beauchamp | 22 décembre 2022 à 11h52

Alors qu’une tempête hivernale importante débute dès jeudi, Hydro-Québec appelle la population à bien se préparer pour cette dernière et invite les gens à limiter leurs déplacements pour le début des Fêtes.

La quantité de neige reçue pourrait même être historique dans certaines régions du Québec, notamment au nord du fleuve Saint-Laurent, des Laurentides jusqu’à Charlevoix. Certaines régions au nord recevront jusqu’à 60 centimètres de neige alors que des vents de 50 km/h à 100 km/h sont attendus pour l’ensemble du Québec. Rappelons qu’au cours de la nuit, une dose de pluie pourrait toucher la province, allant jusqu’à 30 millimètres.

En prévision de ce cocktail météo, Hydro-Québec suggère de préchauffer les pièces des résidences par anticipation de coupures de courant et de recharger d’avance les piles des appareils électroniques. Préparer des plats et télécharger des films et des séries d’avance sont aussi des mesures proposées pour éviter de surcharger le réseau d’électricité.

1 « J'aime »

Côte-Nord Hydro-Québec utilise des drones pour déglacer des lignes avant la tempête


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE | Trois des huit lignes à haute tension sur la Côte-Nord sont hors service. Hydro-Québec tente de les rétablir avant la tempête.

(Québec) Un drone qui survole une ligne à haute tension et déverse un liquide déglaçant pour faire fondre le verglas. Ce scénario aux allures de science-fiction est employé pour la première fois par Hydro-Québec sur la Côte-Nord.

22 décembre 2022 | Publié à 15h34 | GABRIEL BÉLAND | LA PRESSE

Un important verglas qui s’est formé à la suite des précipitations de dimanche dernier a rendu inopérables trois des huit lignes de 735 000 volts sur la Côte-Nord. Ces lignes à haute tension sont primordiales pour acheminer l’énergie produite par les barrages de cette région.

Cette situation que tente de corriger Hydro-Québec a un effet à la baisse sur la production de deux centrales hydroélectriques et a forcé la société d’État à réduire « un peu » ses exportations.

« Le verglas a laissé des accumulations assez importantes, tout près de 10 cm à certains endroits. Résultat : on a trois lignes de transport à haute tension qui sont hors service pour l’instant », a indiqué jeudi un porte-parole d’Hydro-Québec, Francis Labbé.

La production aux centrales de la Romaine et de la Sainte-Marguerite-3 a dû être ralentie, puisqu’il était difficile de transporter leur production usuelle sur les cinq lignes restantes.

« On ne voulait pas surcharger les tronçons de réseau existants, d’autant qu’on n’a pas un besoin criant d’énergie en ce moment. Il ne fait pas - 32 », a expliqué Francis Labbé.

Hydro-Québec tente toutefois de rétablir au moins une, sinon deux, des trois lignes hors service dès cette nuit, soit avant que ne s’abatte la tempête annoncée sur le Québec.

« On a essayé quelque chose, qu’on n’avait jamais essayé avant, a indiqué le porte-parole. On a des drones qui vont déverser du liquide déglaçant sur des parties avec de grosses couches de glace, pour nous aider. Ce sont des drones qui servaient à autre chose. »

La société d’État utilise aussi une technique par laquelle un hélicoptère soulève un poteau qui vient percuter les câbles pour faire tomber la glace. « Ça peut paraître simpliste, mais ça marche », a dit M. Labbé.

image
0:08

Hydro-Québec assure qu’il n’y aura aucun problème pour les clients. La société d’État peut utiliser son réseau de distribution pour réacheminer la production par d’autres lignes. Elle précise également que la consommation actuelle au Québec tourne autour de 25 000 mégawatts, alors que le réseau est capable d’en produire 40 000.

Le porte-parole reconnaît toutefois que ces lignes hors service ne représentent pas une situation idéale, à la veille d’une tempête. Il indique que les exportations ont été « un peu » réduites.

« On a diminué un peu nos exportations, mais on continue d’exporter sur le court terme et on honore tous nos contrats », a fait savoir Francis Labbé.

« S’il y a une demande supplémentaire aux États-Unis dans les prochains jours, on verra dans quelle mesure on a l’énergie disponible pour y répondre, a-t-il dit. Mais dans les faits, on va sécuriser la demande locale avant de se tourner vers l’externe. Ce qui pourra être disponible, tant mieux. C’est difficile de dire comment on va réagir. »

2 « J'aime »