Changements climatiques

La frénésie des bleuets géants pourra débuter un peu plus tôt qu’à l’habitude, cette année. Si les petits fruits bleus sont d’ordinaire mûrs à la cueillette seulement à la fin du mois de juillet, avec un dernier hiver particulièrement chaud, Dame Nature devance la saison 2024 dans Chaudière-Appalaches.

“Dans les dernières années, au moins les 15 dernières années, c’est de loin l’année la plus hâtive”, laisse tomber Christian Lacroix, agronome pour le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), en entrevue avec Radio-Canada.

Résumé

« L’année la plus hâtive » pour la cueillette de bleuets

Publié hier à 12 h 48 HAE

La frénésie des bleuets géants pourra débuter un peu plus tôt qu’à l’habitude, cette année. Si les petits fruits bleus sont d’ordinaire mûrs à la cueillette seulement à la fin du mois de juillet, avec un dernier hiver particulièrement chaud, Dame Nature devance la saison 2024 dans Chaudière-Appalaches.

Dans les dernières années, au moins les 15 dernières années, c’est de loin l’année la plus hâtive, laisse tomber Christian Lacroix, agronome pour le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), en entrevue avec Radio-Canada.

Normalement, à la mi-juillet, les bleuets sont en train de mûrir sur les plants, alors que cette année, ils sont déjà prêts à être récoltés, ajoute l’expert du MAPAQ basé à Sainte-Marie, en Beauce. C’est pratiquement du jamais vu.

Normalement, le gros de la récolte, où c’est le plus abondant sur les plants, c’est vraiment à partir du début du mois d’août. L’année passée était déjà une année hâtive, et on a une semaine d’avance sur l’année passée.

Une citation de Christian Lacroix, agronome pour le MAPAQ

Pour Nancy Lapointe, propriétaire de la Bleuetière Lapointe, à Saint-Gervais, 2024 représente une année d’abondance en quantité et en saveur dans nos champs de bleuets.

Une femme dans une bleuetière.

Les bleuets abondent chez Nancy Lapointe, propriétaire de la Bleuetière Lapointe, située dans Bellechasse.

Photo : Radio-Canada / Jérémie Camirand

AILLEURS SUR INFO : Quatre blessés dans une collision frontale à Sainte-Anne-de-Beaupré

Qu’est-ce qui explique une saison aussi précipitée?

Qu’on parle de fraises, de framboises ou de bleuets, les fruits qu’on ramasse cette année se sont formés l’automne passé sur les plants, explique M. Lacroix. Ils ont réussi à passer l’hiver sur les plants parce qu’on a eu un hiver clément.

En mars dernier, Environnement et Changement climatique Canada dévoilait que l’hiver 2023-2024 était passé à l’histoire en étant le 4e plus doux jamais enregistré pour la région de la Capitale-Nationale depuis le début des relevés.

Et puis la neige est partie de bonne heure, ce printemps. On était à la fin mars et il n’y [en] avait déjà presque plus, rappelle Christian Lacroix.

Une situation qui a entraîné un réchauffement du sol dès le mois d’avril. Les plants ont pu commencer à débourrer, à faire leurs fleurs.

On avait déjà une bonne idée, dès le début du mois d’avril, qu’on aurait une saison hâtive.

Une citation de Christian Lacroix, agronome pour le MAPAQ

Autre élément ayant contribué, selon lui, à cette saison précoce : les chaleurs accablantes de la mi-juin.

Des chaleurs record, pas juste en Chaudière-Appalaches, mais au Québec, signale M. Lacroix. Et puis ça s’est poursuivi par la suite, les journées étaient chaudes, les nuits aussi. […] La végétation s’est développée rapidement.

Des paniers en bois remplis de bleuets.

Les bleuets sont prêts à être récoltés en Beauce.

Photo : Radio-Canada / Jérémie Camirand

Pour lui, il importe maintenant que les gens le sachent, surtout ceux qui ont l’habitude de cueillir leurs bleuets en août. C’est pas tout le monde qui a fait le lien entre chaleur et les productions agricoles qui sont plus de bonne heure.

Ce texte d’opinion du Toronto Star parle des parcs-éponges et des rues-éponges de Montréal

If you find yourself climbing onto the roof of your car to avoid rapidly rising floodwaters from torrential downpours, it’s only natural you should ask: how did this happen?

In recent weeks, both Toronto and Montreal experienced just such scenes, along with cars bobbing in flooded tunnels, submerged highways and geysers bursting out of manholes.

It’s starting to feel a little too common. Toronto last dealt with devastating floods in 2013, while in 2017, thousands of homes were submerged in west-end boroughs on the Island of Montreal.

A state of emergency was declared, people were evacuated from their homes and Ottawa sent in the army. Floods hit the city again in 2019, as well as last year.

In response to this new reality, Canada’s second-largest metropolis is banking on a widespread network of “sponge parks” and other forms of urban greening to help capture the huge amounts of rainwater that are now falling in shorter, more concentrated bursts.

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Existe-t-il une liste des parcs-éponges complétés à Montréal?

je ne crois pas qu’il y a une liste

on pourrait en compiler une dans l’entête de ce fil suivant les annonces, ou créer un fil sur les infrastructures vertes drainantes (IVD)

Sinon, il y a cette liste qui a été publiée par la mairesse

Voilà

La journée de lundi a été marquée comme la journée la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, battant le record établi la veille, alors que des pays du monde entier, du Japon à la Bolivie en passant par les États-Unis, continuent de ressentir la chaleur, selon le service européen du changement climatique.

Résumé

Lundi 22 juillet, journée la plus chaude jamais enregistrée sur Terre

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La journée de lundi a été marquée comme la journée la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, battant le record établi la veille, alors que des pays du monde entier, du Japon à la Bolivie en passant par les États-Unis, continuent de ressentir la chaleur, selon le service européen du changement climatique.

Publié à 9h40 Mis à jour à 11h24

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Sibi Arasu et Seth Borenstein Associated Press

Les données satellites provisoires publiées par Copernicus mercredi ont montré que lundi avait battu le record de la veille de 0,06 degré Celsius (°C).

Les climatologues affirment que la planète est aujourd’hui aussi chaude qu’il y a 125 000 ans, en raison des changements climatiques provoqués par l’humain. Même si les scientifiques ne peuvent pas être certains que lundi a été le jour le plus chaud de cette période, les températures moyennes n’ont pas été aussi élevées depuis bien avant que l’humain développe l’agriculture.

L’augmentation de la température au cours des dernières décennies est conforme à ce que les climatologues prévoyaient si les humains continuaient à brûler des combustibles fossiles à un rythme croissant.

« Nous vivons à une époque où les records météorologiques et climatiques dépassent souvent nos seuils de tolérance, entraînant des pertes insurmontables en vies humaines et en moyens de subsistance », a déclaré Roxy Mathew Koll, climatologue à l’Institut indien de météorologie tropicale.

Les données préliminaires de Copernicus montrent que la température moyenne mondiale lundi était de 17,15 °C. Le précédent record, avant cette semaine, avait été établi il y a à peine un an. Avant l’année dernière, la journée la plus chaude enregistrée précédemment avait eu lieu en 2016, lorsque les températures moyennes étaient de 16,8 °C.

Si l’année 2024 a été extrêmement chaude, c’est un hiver antarctique plus chaud qu’à l’accoutumée qui a fait basculer cette semaine dans un nouveau registre, selon Copernicus. La même chose s’est produite sur le continent sud l’année dernière lorsque le record a été établi début juillet.

Les enregistrements de Copernicus remontent à 1940, mais d’autres mesures mondiales effectuées par les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni remontent encore plus loin, jusqu’à 1880. De nombreux scientifiques, prenant en compte ces données ainsi que les cernes des arbres et les calottes glaciaires, affirment que les records de l’année dernière ont été les plus chauds que la planète ait connus depuis environ 120 000 ans. Aujourd’hui, les six premiers mois de 2024 ont dépassé ceux-là.

Sans le changement climatique d’origine humaine, les scientifiques affirment que les records de températures extrêmes ne seraient pas battus aussi fréquemment que ces dernières années.

L’ancienne responsable des négociations climatiques de l’ONU, Christiana Figueres, a déclaré que « nous allons tous brûler » si le monde ne change pas immédiatement de cap, « mais des politiques nationales ciblées doivent permettre cette transformation ».

Les scientifiques ont déclaré qu’il était « extraordinaire » que des journées aussi chaudes se produisent maintenant deux années consécutives, en particulier lorsque le réchauffement naturel dû au phénomène El Niño de l’océan Pacifique central a pris fin plus tôt cette année. « C’est une autre illustration de l’ampleur du réchauffement climatique de la Terre », a déclaré Daniel Swain, climatologue à l’Université de Californie, à Los Angeles.

La couverture climatique et environnementale de l’Associated Press reçoit le soutien financier de plusieurs fondations privées. L’AP est la seule responsable de tout le contenu.

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Des pluies diluviennes tombées au début du mois de juillet ont surpris les habitants de Beauceville. La pression était trop forte pour le réseau d’évacuation des eaux pluviales. Des rues étaient complètement submergées, d’autres se sont affaissées.

Résumé

«Ils ont bousculé nos prévisions»: les changements climatiques malmènent nos routes

Par Philippe Chabot, Le Soleil

4 août 2024 à 04h00

La pluie intense a causé d'importants dommages sur la route 108 traversant Beauceville au début du mois de juillet. «Notre réseau est conçu pour des événements climatiques extrêmes, mais les changements climatiques sont coquins et plus intenses qu’on pensait auparavant», indique le MTMD.|800x1062.2296173044924

La pluie intense a causé d’importants dommages sur la route 108 traversant Beauceville au début du mois de juillet. «Notre réseau est conçu pour des événements climatiques extrêmes, mais les changements climatiques sont coquins et plus intenses qu’on pensait auparavant», indique le MTMD. (Ville de Beauceville)

Des pluies diluviennes tombées au début du mois de juillet ont surpris les habitants de Beauceville. La pression était trop forte pour le réseau d’évacuation des eaux pluviales. Des rues étaient complètement submergées, d’autres se sont affaissées.


Il est tombé 71 mm d’eau en 90 minutes le 6 juillet en Beauce. Le réseau d’égout de la municipalité n’était pas conçu pour recevoir un tel débit d’eau. L’accumulation a fortement endommagé plusieurs infrastructures publiques.

Les fortes précipitations auront eu raison d’un ponceau tout juste à côté de l’hôtel de ville. L’eau se déchaînait sur la route 173 qui longe la municipalité. L’administration locale a été dans l’obligation de quitter le bâtiment à la hâte.



La route 108 n’a pas été épargnée non plus. Une partie de la chaussée s’est brisée en mille morceaux.

Avec les changements climatiques, le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) est de plus en plus confronté à des routes malmenées par les pluies abondantes.


«Notre réseau est conçu pour des événements climatiques extrêmes, mais les changements climatiques sont coquins et plus intenses qu’on pensait auparavant. Ils ont bousculé nos prévisions», mentionne au Soleil Sophie St-Jacques, ingénieure et directrice de l’hydraulique à la direction générale des structures au MTMD.

«Il peut y avoir une petite défaillance structurale quelque part et lorsque s’additionnent des surplus d’eau importants, on peut constater, à de rares occasions, des événements semblables à ce qui s’est passé en Beauce», ajoute-t-elle.

Il y a déjà plusieurs dizaines d’années, les ingénieurs ont pensé aux événements météorologiques extrêmes lors de la conception des routes et des égouts. Mais ils n’ont pas imaginé l’ampleur que prendraient les changements climatiques.

Les fortes pluies reçues ont causé de sérieux dommages à Sainte-Thècle à la mi-juillet. L’affaissement du ponceau de la route Saint-Joseph a entraîné la formation d’une crevasse dans la chaussée. (Sainte-Thècle/Facebook)

Et on devrait connaître de plus en plus de pluies abondantes avec le réchauffement climatique.

L’intensité des précipitations extrêmes est liée très étroitement à la température, donc plus la température augmente, plus l’intensité des précipitations augmente, explique sommairement Jean-Luc Martel, professeur au Département de génie de la construction de l’ÉTS et cotitulaire d’une Chaire de recherche sur les infrastructures résilientes et circulaires.

Bien avant les changements climatiques

Les premières dispositions pour considérer l’effet des changements climatiques dans les normes de conception du MTMD sont apparues en 2004. Depuis ce temps, le gouvernement tient compte des facteurs de majoration appliqués aux pluies ou aux débits.

«Il faut cependant compter quelques années entre la conception et la mise en œuvre, ce qui veut dire que les ouvrages construits quelques années après 2004 devraient être en mesure de reprendre les effets des événements climatiques extrêmes», précise Sophie St-Jacques.

Or, bon nombre d’infrastructures publiques québécoises ont été érigées au début des années 2000 et même plus tôt, indique Jean-Luc Martel. Bien avant que les changements climatiques soient d’actualités.

«On a encore de nombreuses infrastructures construites avant la notion des changements climatiques. Les aléas météorologiques nous jouent des tours et de nouveaux endroits problématiques, jusque-là insoupçonnés, apparaissent. On doit éventuellement remettre notre réseau à niveau, en priorisant les secteurs les plus vulnérables», laisse savoir Mme St-Jacques.



Le réseau d’égout actuel est caduc, croit le professeur Martel. «Auparavant, l’objectif était d’évacuer le ruissellement le plus rapidement possible par le réseau d’égouts souterrain. Mais il est aujourd’hui au maximum de sa capacité et vieillissant.»

«On se retrouve avec des ouvrages surchargés par une pluie abondante pour laquelle ils n’ont pas été conçus. Cela pourrait devenir de plus en plus problématique pour nos routes.»

— Jean-Luc Martel, professeur au Département de génie de la construction de l’ÉTS

Le MTMD indique que le réseau d’égouts a été construit il y a une soixantaine d’années. La directrice de l’hydraulique à la direction générale des structures reconnaît que le débit d’eau qu’on lui apporte aujourd’hui est bien plus grand que ce qu’on pouvait concevoir à ces débuts. Tout ça, en raison des changements climatiques, mais aussi de l’urbanisation.

Le MTMD indique que le réseau d’égouts a été construit il y a une soixantaine d’années. Le débit d’eau qu’on lui apporte aujourd’hui est bien plus grand que ce qu’on pouvait concevoir à ces débuts. (Archives, La Presse)

«Quand on a conçu le système de drainage, il pouvait y avoir quelques maisons sur le bord de la route. Avec le temps, les boisés ont laissé place à des quartiers. La terre absorbe une partie des précipitations, mais avec de plus en plus d’asphalte, le sol devient imperméable et l’eau roule rapidement vers les égouts ce qui augmente la concentration», explique-t-elle.

«Cependant, on ne change pas un tronçon routier et un réseau d’égouts tous les dix ans. C’est normal que certaines de nos structures datent de plusieurs années déjà, elles sont conçues pour durer longtemps», vient préciser le porte-parole du MTMD, Gilles Payer.

Une autoroute est pensée pour avoir une durée de vie de 50 ans alors qu’une route régionale ou nationale devrait vivre 25 ans en prenant en considération l’événement météorologique le plus extrême qui peut arriver durant ces années. Les changements climatiques ont toutefois bousillé les calculs faits il y a plusieurs années.

Depuis 2004, les normes sont mises à jour régulièrement pour suivre l’évolution des prévisions et des tendances des changements climatiques. Jusqu’à présent, les majorations ont tendance à augmenter à chaque mise à jour.

Il faut retenir l’eau à tout prix

Étant donné que ce ne sont pas toutes les infrastructures publiques qui ont été construites après l’entrée en vigueur des dispositions pour contrer les effets des changements climatiques, certains ouvrages nécessitent d’être mis à jour.

Le MTMD dresse présentement un portrait global de l’état de ses infrastructures en fonction des changements climatiques. «Sont-elles touchées par cela ou pas? Si elles sont touchées, qu’est-ce qu’il faut faire pour les mettre à niveau? Combien ça va coûter? Et si on ne fait pas l’aménagement pour les adapter, combien ça va coûter si les infrastructures se brisent?» met en perspective Sophie St-Jacques.

Lorsque le gouvernement effectue des réparations sur son réseau, il ne le remet pas nécessairement à niveau avec les changements climatiques. La directrice de l’hydraulique à la direction générale des structures ajoute toutefois que son ministère a des moyens pour minimiser les impacts des aléas météorologiques.



«On est donc pris avec notre réseau. On ne peut pas le changer facilement. La façon la plus efficace pour améliorer la situation est de réduire la quantité d’eau qui va vers nos routes et notre réseau d’égouts.»

— Jean-Luc Martel, cotitulaire d’une Chaire de recherche sur les infrastructures résilientes et circulaires.

Les solutions pour y arriver se déploient notamment sous forme d’infrastructures vertes et bleues, aussi appelées bassins de biorétention.

«Ces installations végétales veulent reproduire le cycle naturel de l’eau en la retenant où est-ce qu’elle tombe — donc près de sa source — puis en l’infiltrant, en l’évaporant ou en la transpirant par la végétation pour ne pas l’acheminer vers la rue et les égouts», explique M. Martel.

Un jardin de pluie est une platebande dont la végétation absorbe les eaux pluviables. Ce bassin de biorétention absorbe 30% plus d’eau qu’un terrain gazonné. (LA VOIX DE L’EST, JULIE CATUDAL/LA VOIX DE L’EST, JULIE CATUDAL)

Les exemples d’infrastructures végétalisées sont nombreux. On peut entre autres penser aux bandes végétales sur les trottoirs, aux jardins de pluie, aux toits verts ainsi qu’aux parcs résilients.

«Peu importe la forme que ça prend, le principe revient toujours à peu près au même. On doit retenir l’eau où elle tombe. Il faut éviter de surcharger notre réseau d’égout et ainsi, éviter que nos routes se brisent en raison des pluies abondantes», conclut le professeur au Département de génie de la construction de l’ÉTS.

Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées dimanche devant le bureau de François Legault à Montréal pour demander aux gouvernements d’en faire plus pour le climat.

Résumé

Montréal Une coalition manifeste pour l’environnement devant les bureaux de Legault

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées dimanche devant le bureau de François Legault à Montréal pour demander aux gouvernements d’en faire plus pour le climat.

Publié hier à 16h37

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Philémon La Frenière-Prémont La Presse Canadienne

La coalition Des cendres dans la rue s’est jointe à Mères au front, qui fait un « sit-in » au même endroit chaque dimanche, pour organiser la manifestation.

Shirley Barnea, porte-parole de Pour le futur Montréal, groupe membre de la coalition, a indiqué que le « sit-in » était un « spécial incendies de forêt » en soutien aux personnes affectées par les incendies de forêt au Canada, particulièrement à Jasper.

« On parle des incendies de forêt comme si c’était juste des catastrophes naturelles […] Mais on ne parle pas du fait que ce n’est pas naturel, a dit Mme Barnea. Les incendies de forêt, c’est de pis en pis et c’est à cause de la crise climatique. »

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Shirley Barnea, porte-parole de Pour le futur Montréal

Mme Barnea ajoute que « quand ça va se reproduire, on ne veut pas juste être des spectateurs ».

Vers 11 h 30, après de brefs discours de membres des groupes, la foule s’est déplacée sur le bitume de la rue Sherbrooke, en scandant « À qui la rue, à nous la rue ». La circulation a temporairement été bloquée en direction est.

Les manifestants, soleil tapant, ont écouté la Chorale du peuple, un groupe engagé qui a entonné des chansons militantes, et une courte représentation théâtrale de Puppets for the Planet.

La chorale d’une dizaine de personnes a notamment chanté, sur l’air de la chanson Bella Ciao, les paroles : « Pour les résoudre, tous ensemble, il faut faire vite, vite, vite », en faisant référence aux changements climatiques.

Plusieurs militants dans la foule chantaient également. Les manifestants se sont dispersés calmement peu après 12 h 30.

Alice Rivera, qui se définit comme une « sympathisante du mouvement », était sur place pour encourager la coalition.

« Ça vaut le coup de prendre du temps de mon dimanche pour venir soutenir la cause. »

Mme Rivera souhaite la mise en place d’une « politique ambitieuse » qui s’inscrit dans un modèle où le gouvernement écouterait davantage les scientifiques.

« Croire qu’on peut trouver des réponses tout seul dans un cabinet avec un gouvernement qui n’a peut-être même pas l’expertise pour comprendre le problème et y répondre, c’est l’échec assuré, a-t-elle affirmé. Il faut faire des changements climatiques une priorité nationale ».

Marie-Andrée Foucreault-Therrien, une mère au front des Cantons-de-l’Est qui était sur les lieux, se mobilise pour les générations futures. « On est tous unis […] pour venir dire au gouvernement de se réveiller », dit-elle simplement.

Les demandes

La coalition demande la fin des subventions à l’industrie pétrolière, un plan pour réduire la consommation d’énergies fossiles, et que le Canada adhère à un « Traité de non-prolifération des énergies fossiles ». Ce traité, qui empêcherait toute nouvelle production d’énergie fossile, a été soutenu par quelques pays, comme la Colombie, Nauru et les Samoa.

Ratifier le traité, « pour nous, c’est comme le gros bon sens », a lancé Shirley Barnea.

Même si le « sit-in » a eu lieu devant le bureau du premier ministre provincial, la coalition s’adressait avant tout au gouvernement fédéral, a fait savoir Mme Barnea.

Elle a affirmé que le gouvernement fédéral n’est pas assez préparé pour combattre les incendies de forêt, et que l’état actuel de la ville de Jasper en est la preuve. Le tiers de la ville a été ravagé par les incendies de forêt la semaine dernière.

Dernière génération Canada, un autre groupe qui fait partie de la coalition, demande d’ailleurs la création d’une agence fédérale de pompiers qui en emploierait 50 000 pour combattre les incendies de forêt.

« Ils agissent comme si c’était seulement un enjeu. Mais c’est une crise urgente », a déclaré Mme Barnea.

La coalition inclut les groupes Pour le futur Montréal, La Planète s’invite au Parlement, Écologie populaire, Le vivant se défend et Dernière génération Canada.

Ce dernier groupe a fait les manchettes au mois de juillet quand des membres ont collé leur main au sol devant l’aéroport international Montréal-Trudeau.

Juillet 2024 arrive au deuxième rang des mois les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, tout juste derrière juillet 2023, ce qui met un terme, de peu, à une triste séquence de records de température mensuelle à la surface de la planète.

Résumé

Température planétaire La fin d’un triste record

PHOTO PHILIP FONG, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des touristes munies d’ombrelles se promènent dans les champs de tournesols du parc Kasai Rinkai, à Tokyo, au Japon.

Juillet 2024 arrive au deuxième rang des mois les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, tout juste derrière juillet 2023, ce qui met un terme, de peu, à une triste séquence de records de température mensuelle à la surface de la planète.

Publié à 0h55 Mis à jour à 5h00

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Vincent Larin
Vincent Larin La Presse

16,91 °C

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Température mondiale quotidienne de l’air en surface

Ne vous y trompez pas. Si la température moyenne mesurée à la surface de la planète en juillet dernier par l’observatoire européen Copernicus ne se situe qu’au deuxième rang, ce n’est pas parce que le temps était frais. La température moyenne a été supérieure de 0,68 °C à la moyenne de celle des mois de juillet des années 1991 à 2020. « Ça n’a pas l’air gros, mais c’est énorme », souligne Christopher McCray, spécialiste en simulations et analyses climatiques chez Ouranos. Mais surtout, la température a été d’à peine 0,04 °C inférieure à la moyenne de juillet 2023, le mois le plus chaud jamais enregistré. « Juillet 2024, ce n’est pas un record en 2024 parce que 2023 était si exceptionnelle », dit le spécialiste.

Deux journées suffocantes

PHOTO ARIS OIKONOMOU, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

À la mi-juillet, le ministère de la Culture de Grèce a mis en place des mesures pour assurer la sécurité des touristes lors d’une période caniculaire.

Si le mois de juillet 2024 n’a pas été aussi chaud que celui de l’an dernier, deux de ses journées se distinguent toutefois par des records historiques de température quotidienne. La température à la surface de la Terre a ainsi atteint 17,16 °C et 17,15 °C les 22 et 23 juillet dernier, ce qui en fait les deux journées les plus chaudes jamais enregistrées, indique Corpernicus, en précisant qu’il est impossible de déterminer avec certitude laquelle de ces deux journées se classe au premier rang.

13 mois

PHOTO DARRIN ZAMMIT LUPI, ARCHIVES REUTERS

Un chien se rafraîchit dans un bassin rocheux sous l’œil de son maître à Sliema, à Malte, le 3 août dernier.

Cette deuxième place met toutefois un terme à une séquence de 13 mois, commencée en mai 2023, au cours de laquelle des records de température mensuelle ont été battus coup sur coup, hiver comme été. Bien que peu commune, une telle séquence avait aussi été enregistrée de 2015 à 2016. Tout comme en ce moment, la planète était alors sous le coup du phénomène El Niño, qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau dans la partie est du Pacifique Sud, souligne Copernicus.

Un avenir « moins » chaud

PHOTO ETIENNE LAURENT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un touriste boit de l’eau lors d’une randonnée dans les dunes de sable de Mesquite Flat dans le parc national de la Vallée de la mort.

El Niño serait toutefois en train de s’estomper pour faire place au phénomène opposé, La Niña, qui se manifeste par des températures plus froides. Mais tout est relatif. « En tenant compte du réchauffement climatique causé par l’activité humaine, une année La Niña actuellement est aussi chaude qu’une année El Niño dans le passé », explique Christopher McCray. Le spécialiste ne s’attend pas à ce que les prochains mois battent des records de température à l’échelle planétaire « surtout parce que les mois de 2023 seront durs à battre ». « Mais il est certain que les records qu’on a établis dans les 13 derniers mois vont être battus », dit-il.

Et au Québec ?

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Un passant se rafraîchit à l’aide d’un brumisateur, à Montréal, le 17 juin dernier.

Les températures variant d’une région à l’autre de la planète, toutes n’ont pas été touchées de la même façon par l’augmentation des températures enregistrées ces derniers mois, indique Christopher McCray. Mais la Belle Province, elle, a eu particulièrement chaud. La période de juillet 2023 à juin 2024, soit celle où a été enregistrée la séquence de records de chaleur à l’échelle mondiale, a aussi été la plus chaude observée chez nous depuis 1850, et ce, pour tous les endroits de la province où sont enregistrées ces données. Qui plus est, à l’exception de quelques régions de l’Antarctique, aucune région dans le monde n’a enregistré de températures parmi les plus froides qu’elles aient connues.

Et maintenant ?

PHOTO ROBYN BECK, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le mois de juillet 2024 a dépassé de 1,48 °C la température moyenne estimée pour un mois de juillet durant la période 1850-1900.

Selon les données de Copernicus, le mois de juillet 2024 a dépassé de 1,48 °C la température moyenne estimée pour un mois de juillet durant la période 1850-1900, soit la période préindustrielle de référence. Cela marque la fin d’une série de 12 mois consécutifs à 1,5 °C ou plus. « Avec tout ce qu’on a vécu durant la dernière année, ça démontre encore les besoins de s’adapter au réchauffement climatique », affirme Christopher McCray, selon qui les impacts de la chaleur se font déjà ressentir.

(Miami) Les prévisionnistes américains prévoient toujours une saison des ouragans très active dans l’Atlantique, grâce à des températures de surface de la mer presque record et à la possibilité de La Nina, ont annoncé jeudi des responsables.

Résumé

Atlantique Les prévisionnistes entrevoient une saison des ouragans très active

PHOTO NOAA, FOURNIE PAR LA PRESSE CANADIENNE

La dernière tempête en date, l’ouragan Debby, a frappé la côte du golfe de Floride lundi et traversait toujours les Carolines sous forme de tempête tropicale jeudi.

(Miami) Les prévisionnistes américains prévoient toujours une saison des ouragans très active dans l’Atlantique, grâce à des températures de surface de la mer presque record et à la possibilité de La Nina, ont annoncé jeudi des responsables.

Publié le 8 août

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Associated Press

Les prévisions actualisées des ouragans de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) indiquent que les conditions atmosphériques et océaniques ont ouvert la voie à une saison des ouragans extrêmement active qui pourrait se classer parmi les plus chargées jamais enregistrées.

« La saison des ouragans a démarré tôt et violemment avec l’ouragan Béryl, le premier ouragan de catégorie 5 jamais enregistré dans l’Atlantique », a rappelé l’administrateur de la NOAA, Rick Spinrad, dans un communiqué.

La mise à jour par la NOAA des perspectives saisonnières des ouragans est un rappel important que le pic de la saison des ouragans approche à grands pas. C’est à ce moment qu’historiquement, les impacts les plus importants des ouragans et des tempêtes tropicales ont tendance à se produire.

Rick Spinrad, administrateur de la NOAA

Peu de choses ont changé par rapport aux prévisions publiées en mai. Les prévisionnistes ont modifié le nombre de tempêtes nommées attendues de 17 à 25, puis de 17 à 24. Parmi ces tempêtes nommées, de 8 à 13 sont encore susceptibles de devenir des ouragans avec des vents soutenus d’au moins 120 km/h, dont 4 à 7 ouragans majeurs avec des vents soufflant à au moins 179 km/h.

Une saison moyenne des ouragans dans l’Atlantique produit 14 tempêtes nommées, dont sept ouragans et trois ouragans majeurs. La saison des ouragans s’étend du 1er juin au 30 novembre.

Les perspectives mises à jour incluent deux tempêtes tropicales et deux ouragans qui se sont déjà formés cette année. La dernière tempête en date, l’ouragan Debby, a frappé la côte du golfe de Floride lundi et traversait toujours les Carolines sous forme de tempête tropicale jeudi.

Lorsque les météorologues examinent l’activité d’une saison d’ouragans, deux facteurs importent le plus : les températures des océans dans l’Atlantique, où les tempêtes se multiplient et ont besoin d’eau chaude comme carburant, et la présence ou non d’un La Nina ou d’un El Niño, le refroidissement ou le réchauffement naturel et périodique des eaux de l’océan Pacifique qui modifie les conditions météorologiques à l’échelle mondiale.

La Nina a tendance à dynamiser l’activité des tempêtes dans l’Atlantique tout en réduisant les tempêtes dans le Pacifique, tandis qu’El Niño fait le contraire.

La Nina réduit généralement les vents de haute altitude qui peuvent décapiter les ouragans, et généralement pendant La Nina, il y a plus d’instabilité ou de tempêtes dans l’atmosphère, ce qui peut déclencher le développement d’ouragans. Les tempêtes tirent leur énergie de l’eau chaude.

Un phénomène El Niño qui a contribué à des températures océaniques record pendant environ un an s’est terminé en juin, et les prévisionnistes s’attendent à ce que La Nina émerge entre septembre et novembre. Cela pourrait chevaucher la haute saison des ouragans, qui se situe généralement entre la mi-août et la mi-octobre.

Même avec l’El Niño de la saison dernière, qui inhibe généralement les tempêtes, l’eau chaude a quand même conduit à une saison d’ouragans supérieure à la moyenne. L’année dernière, il y a eu 20 tempêtes nommées, le quatrième plus élevé depuis 1950 et bien plus que la moyenne de 14. Une mesure globale de la force, de la durée et de la fréquence des tempêtes a été la saison dernière 17 % plus importante que la normale.

I take these developments with a grain of salt but if this is true it has potential to be impacting on solar power.

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Fort intéressant si ces recherches s’avèrent aussi prometteuses qu’elles le prétendent. Un dossier à suivre de près qui pourrait révolutionner notre manière de produire de l’électricité à bon marché et aisément à peu près n’importe où dans le monde. J’ai hâte d’en savoir davantage car pour le moment ça semble peut-être trop beau pour être vrai :smile:

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Mes pensées aussi. eh bien, je verrai avec le temps, je suppose.

Les entreprises spécialisées en travaux après sinistre sont débordées depuis vendredi. Pour Qualinet, c’est même « du jamais-vu en 30 ans d’existence ». Si l’ouragan Debby a causé des maux de tête à de nombreux Québécois pendant le week-end, l’ampleur des dégâts se fera toujours ressentir cette semaine.

Résumé

Actualités

Vestiges de l’ouragan Debby « Du jamais-vu » pour les entreprises en après-sinistre

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Des refoulements d’égouts ont inondé des sous-sols et garages de l’arrondissement, comme ici, chez Johane Ouimet Pagé et Claude Pagé.

Les entreprises spécialisées en travaux après sinistre sont débordées depuis vendredi. Pour Qualinet, c’est même « du jamais-vu en 30 ans d’existence ». Si l’ouragan Debby a causé des maux de tête à de nombreux Québécois pendant le week-end, l’ampleur des dégâts se fera toujours ressentir cette semaine.

Publié à 1h15 Mis à jour à 5h00

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Megan Foy
Megan Foy La Presse

De 2000 à 3000 réclamations ont été réalisées lors du week-end chez l’entreprise Steamatic ; chez Qualinet, ce nombre s’élève à 4800. « Du jamais-vu » pour les deux entreprises.

« Ce qui est arrivé vendredi, c’est le plus grand nombre de sinistres qu’on n’a jamais eus en une journée », mentionne d’emblée Éric Pichette, président et chef de la direction de Qualinet.

Selon le ministère de la Sécurité publique, 55 municipalités ont été touchées par l’ouragan Debby, et huit d’entre elles ont déclaré l’état d’urgence local.

Au total, 260 résidences ont été touchées et 400 personnes ont été évacuées.

La ligne de Qualinet a complètement arrêté de fonctionner pendant un moment, compte tenu du volume d’appels anormalement élevé.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La rue Norman, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, était inondée vendredi.

À Montréal, « le Centre de services 311 a reçu plus de 3450 appels en lien avec les conséquences des fortes pluies qui se sont abattues sur la métropole », d’après une communication écrite de la Ville de Montréal.

« Là, on a 160 équipes sur le terrain et au moment où on se parle, on a 14 200 machines [en marche] », précise M. Pichette, de Qualinet.

Pendant le week-end, le temps d’attente avant d’obtenir la ligne pouvait s’élever à trois ou quatre heures. « Ça n’arrête pas », ajoute M. Pichette.

Les régions où les renforts sont le plus sollicités ? Lanaudière et la Mauricie. Par ailleurs, quatre écoles de Louiseville auraient subi d’importants dégâts d’eau, alors que la rentrée approche à grands pas, nous informe Qualinet.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Garage inondé par la pluie vendredi, à Montréal

« On s’attend également à une croissance additionnelle du nombre de réclamations, parce que les gens reviennent peut-être de vacances, les gens étaient peut-être à l’extérieur durant le week-end », croit Nancy Raymond, présidente de Steamatic Canada. M. Pichette estime pour sa part que la « crise » a été amplifiée par le fait que la tempête survienne pendant le week-end, alors que plusieurs bureaux d’assurance sont fermés.

Pour les deux entreprises, les délais de traitement s’élèvent actuellement à au moins 48 heures.

Des entreprises préparées

Qualinet avait préparé ses employés de la Gaspésie, de Baie-Comeau ou encore de l’Abitibi à venir prêter main-forte à leurs collègues des municipalités les plus touchées.

« Par contre, le problème qu’on vit, c’est que, pour les gens de l’extérieur qui sont logés à Trois-Rivières ou à Montréal, les hôtels sont tous pleins », souligne Éric Pichette, qui fait référence au tourisme, mais aussi aux sinistrés qui ont besoin de se loger temporairement.

De son côté, Steamatic avait également suivi la trajectoire de l’ouragan Debby.

« On a même été obligés de procéder à de l’acquisition d’équipements supplémentaires », explique Mme Raymond, présidente de Steamatic Canada.

Un total de 100 déshumidificateurs et de 250 souffleurs ont été commandés.

Le président de Qualinet a bien peur que les sinistres soient de plus en plus fréquents au cours des prochaines années en raison des changements climatiques.

« Si la population peut commencer à faire un petit peu aussi son bout de chemin en libérant la pièce pour que, quand nos équipes arrivent, on tombe tout de suite en mode démolition, assèchement et stratégie pour pouvoir contrôler les dommages, ça aiderait grandement », souligne Nancy Raymond.

Dimanche soir, vers 22 h, 3405 clients étaient toujours sans électricité dans la province, majoritairement en Estrie, dans les Laurentides et à Montréal, selon le site web d’Hydro-Québec.

Éditorial dans Le Devoir

Sur le site du ministère de la Sécurité publique, l’onglet le plus consulté ces jours-ci est celui qui renseigne sur les « inondations ». Qui contacter en cas d’inondation ? Quoi faire en l’absence de réponses immédiates ? Les dommages causés sur le territoire québécois par les vestiges de la tempête tropicale Debby ont causé bien des maux de tête à des milliers de Québécois surpris par des pluies torrentielles et courtes. Ce scénario prend l’allure d’un mauvais déjà-vu.

Au total, 55 municipalités ont été touchées par le récent événement. Ce lundi, sur les 550 000 foyers ayant été privés d’électricité en raison des inondations, 3200 étaient toujours sans courant. Des pans de route se sont écroulés, d’autres voies de passage demeurent toujours impraticables, car de trop importantes quantités d’eau empêchent la circulation. Des centaines de résidences ont été inondées, transformant les sous-sols en bassins. Les assureurs tentent de faire face à une demande soudaine ; les vendeurs de génératrices et de pompes à eau font des affaires en or. Ces événements extrêmes ne sont pas sans danger pour la vie : un octogénaire est décédé vraisemblablement après avoir été emporté par les eaux de la rivière Bastican, à Notre-Dame-de-Montauban, en Mauricie, après qu’une portion de route s’est affaissée. Aux États-Unis, où la tempête Debby a d’abord fait rage, au moins six personnes ont perdu la vie.

Entrevue radio intéressante ce matin avec un conseiller en construction de bâtiments

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Entrevue de la mairesse au Téléjournal au sujet des inondations et des solutions pour s’adapter aux changements climatiques

Bilan des inondations à Montréal : « On n’a pas attendu avant d’agir », se défend la mairesse Plante

La ville de Montréal a fracassé des records de pluie avec jusqu’à 158 mm d’eau dans certains secteurs.

Julie Drolet en discute avec la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Pour plus de détails, consultez notre article web : Tempête Debby : la sécurité publique met en garde contre les glissements de terrain | Radio-Canada

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Des Montréalais pataugeant dans leur sous-sol avec de l’eau jusqu’aux mollets. Des voitures submergées jusqu’aux fenêtres dans un stationnement près du Carrefour Laval. Des viaducs remplis d’eau, des routes fermées pendant des jours. Ah oui, et plus d’un demi-million d’abonnés d’Hydro-Québec privés d’électricité.

Résumé

Pour en finir avec les inondations à répétition

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Rue inondée dans l’arrondissement de Saint-Laurent après les fortes pluies de vendredi dernier


Stéphanie Grammond
Stéphanie Grammond La Presse

Des Montréalais pataugeant dans leur sous-sol avec de l’eau jusqu’aux mollets. Des voitures submergées jusqu’aux fenêtres dans un stationnement près du Carrefour Laval. Des viaducs remplis d’eau, des routes fermées pendant des jours. Ah oui, et plus d’un demi-million d’abonnés d’Hydro-Québec privés d’électricité.

Publié à 0h31 Mis à jour à 5h00

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Encore !

Les citoyens éprouvés en ont marre des sinistres à répétition.

Il était un temps où les catastrophes naturelles étaient considérées comme un « acte de Dieu » ou une fatalité devant laquelle il fallait se résigner. On réparait les dégâts, on indemnisait les victimes… et on faisait des prières pour que ça ne se reproduise pas de sitôt.

Mais aujourd’hui, il faut réaliser que la multiplication des évènements météorologiques extrêmes n’est pas le fruit du hasard, mais bien du réchauffement climatique.

Pluies diluviennes, incendies de forêt, verglas, vagues de chaleur intense…

Voilà la nouvelle norme. Et ça va s’amplifier.

À Montréal, la température a déjà grimpé d’environ 2 degrés depuis les années 1980. Même si on respecte nos engagements de réductions de gaz à effet de serre, ce qui est fondamental, le réchauffement atteindra 3 degrés d’ici la fin du siècle. Mais il pourrait atteindre 6 degrés si on ne fait rien.

Or, pour chaque degré de plus, l’humidité dans l’air grimpe de 7 %, ce qui augmente les probabilités de précipitations records, comme celles laissées par les restes de la tempête tropicale Debby, vendredi.

Si on ne veut pas écoper à répétition, il est crucial d’agir en amont et d’adapter nos infrastructures urbaines, qui n’ont pas été conçues pour résister au climat du futur.

On le voit bien : les victimes d’inondations en série ne sont pas des résidants qui ont pris le risque de s’installer au bord d’une rivière. Non, ce sont des citoyens qui vivent en plein cœur de l’île de Montréal, que ce soit à Mont-Royal ou dans l’arrondissement de Saint-Laurent.

Et chaque fois que les égouts débordent, ils paient la note. Certains n’arrivent même plus à obtenir une couverture d’assurance. D’autres se font imposer une franchise de 25 000 $ par leur assureur, montant qu’ils doivent payer de leur poche en cas de réclamation.

Ça ne peut plus continuer comme ça. Juste l’an dernier, les assureurs ont versé 3 milliards de dollars pour des sinistres causés par des évènements météorologiques graves, à travers le pays, selon le Bureau d’assurance du Canada.

La bonne nouvelle, c’est que les choses bougent. Par exemple, Québec a adopté un projet de loi qui lui permettra de revoir les règles pour que la construction de nouveaux bâtiments tienne compte des changements climatiques. Aussi, le gouvernement a débloqué un demi-milliard de dollars pour aider les municipalités à développer un plan climat.

D’accord, alors que faire ?

Les municipalités pourraient commencer par réparer leurs infrastructures en eau qui souffrent d’un manque d’entretien chronique.

Les sommes requises sont colossales. Il faudrait débourser 44,7 milliards pour remettre en état les structures en eau des villes et municipalités de la province qui sont dans un état de défaillance élevé ou très élevé, selon le Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines.

L’entretien des infrastructures souterraines n’est peut-être pas aussi payant sur le plan électoral que le lancement de nouveaux projets, avec un beau ruban coupé devant les caméras. Mais c’est la base.

Cela dit, il existe d’autres façons – plus rapides et moins coûteuses – de se prémunir contre les inondations.

Un bel exemple ?

En aménageant des parcs éponges, comme celui de la place des Fleurs-de-Macadam sur Le Plateau-Mont-Royal, on peut accumuler l’eau de pluie dans des bassins qui se drainent lorsque les égouts reviennent à un niveau acceptable.

On peut aussi retenir l’eau dans des puisards dissimulés à l’intérieur de saillies de trottoirs, où l’on plantera de la végétation qui permet aussi de lutter contre les îlots de chaleur. D’une pierre, deux coups. Et même trois, car cet aménagement rend la circulation plus sécuritaire.

La Ville de Montréal veut aménager 30 de ces parcs éponges et 400 saillies de trottoirs drainantes, grâce à une enveloppe de 117 millions du gouvernement du Québec dans le cadre du Plan pour une économie verte. Tant mieux !

Mais les citoyens peuvent aussi faire leur bout de chemin, en réaménageant les pentes de leur terrain et en installant des puits secs qui permettent de capter l’eau de pluie. Ils peuvent aussi planter de la végétation qui procurera de la fraîcheur et permettra d’absorber l’eau, au contraire d’une cour tout en béton qui fera ruisseler la pluie dans leur maison.

Des campagnes d’information sont nécessaires pour mieux informer les propriétaires, car un récent sondage mené par le Mouvement Desjardins auprès de 4000 Canadiens démontre que seulement la moitié savent comment prévenir les dommages liés aux phénomènes climatiques.

Pourtant, ce n’est rien de très compliqué.

Installer un clapet anti-refoulement. Faire couler les gouttières loin des fondations. Vider un peu la piscine avant une grande pluie pour éviter qu’elle déborde.

Voilà des petits gestes qui peuvent éviter d’avoir de l’eau dans le sous-sol. Encore !

Dans les rivières où les saumons sont comptés, leur nombre est de trois à cinq fois moins élevé que d’habitude à ce temps-ci de l’année.

“Pour comprendre le phénomène, on tourne nos yeux vers le golfe du Saint-Laurent, qui a enregistré des températures chaudes jamais vues auparavant. Est-ce que cela a un effet de cascade, par exemple, sur la disponibilité des proies que veulent consommer les saumons lorsqu’ils migrent? Est-ce que ça joue sur les courants marins? On pense que les changements observés dans le golfe peuvent avoir un impact sur la capacité du saumon à effectuer son cycle de vie en mer”, affirme Maxime Guérard.

Résumé

Où sont passés les saumons?

Rien ne va plus dans les rivières à saumon de l’est du Québec et du Nouveau-Brunswick. Des voyages de pêche sont annulés, des pourvoiries et des clubs doivent fermer. Le roi des poissons a chaud et ne mord presque plus. Pourquoi?

Un homme pêche debout dans une rivière, tandis qu'on voit un petit pont au loin.

Adam Saint-Louis et son amoureuse ont eu la piqûre de la pêche au saumon à ce carrefour des rivières Matapédia et Causapscal, l’été dernier.

Photo : Radio-Canada / Sophie Langlois

Publié à 4 h 00 HAE

À Causapscal, dans la vallée de la Matapédia, on fait presque la file habituellement en juillet pour pêcher à la fosse aux Fourches, une zone très prisée en plein centre-ville.

Adam Saint-Louis et Megan Therrien, un jeune couple vivant dans les Laurentides, ont pêché le saumon ici pour la première fois l’an dernier. Ils ont eu la piqûre.

Le saumon, c’est un poisson mythique, raconte Adam. Tu peux pêcher pendant deux ou trois ans sans rien prendre. C’est quand tu l’as au bout de la ligne que tu peux comprendre pourquoi ça en vaut la peine.

Le pêcheur de 23 ans précise : L’année passée, j’ai eu la chance de prendre mon premier saumon. Il était hors de question que je ne revienne pas cette année!

L’été dernier, durant les vacances de la construction, Adam et Megan voyaient jusqu’à 40 pêcheurs sur la rivière chaque jour. Cette année, à la même période, ils en croisent à peine deux ou trois par jour, même s’ils pêchent de 5 h le matin jusqu’au coucher du soleil.

Une femme pêche dans une rivière.

Megan Therrien, qui pêche le saumon en compagnie de son amoureux Adam Saint-Louis, admet devoir faire preuve de patience ces temps-ci.

Photo : Radio-Canada / Michel Picard

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Les saumons ont chaud. Il n’y a pas beaucoup d’eau dans la rivière, puis il n’y en a pas beaucoup qui sont montés. Ce n’est pas pour rien qu’il n’y a plus de pêcheurs sur la rivière, dit Adam.

Plus ça va, moins il y a de saumons. On est nés 10 ans trop tard!

Une citation de Adam Saint-Louis, amateur de pêche

Un stress pour les poissons

Des rivières basses et trop chaudes stressent les saumons. Ils restent dans le fond de l’eau, amorphes.

Sur la Causapscal, une rivière pourtant réputée pour ses grands saumons, la remise à l’eau est obligatoire depuis le début de la saison, qui a été courte. La pêche n’est plus permise depuis la mi-juillet.

Un panneau sur lequel est écrit pêche interdite.

La rivière Causapscal était réputée pour ses grands saumons.

Photo : Radio-Canada / Sophie Langlois

Quelques mètres plus loin, sur la Matapédia, on pouvait encore pêcher il y a deux semaines un seul saumon par jour par personne.

Depuis le 5 août, la remise à l’eau du saumon est obligatoire dans les rivières du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la moyenne Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie – c’était déjà le cas dans Charlevoix.

Le nombre de saumons qui migrent par le golfe du Saint-Laurent est largement sous la moyenne dans nos rivières, indique le biologiste Maxime Guérard, du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec (MELCCFP).

On n’a jamais vu un tel déclin de la ressource, c’est préoccupant.

Une citation de Maxime Guérard, biologiste au MELCCFP

Dans les rivières où les saumons sont comptés, leur nombre est de trois à cinq fois moins élevé que d’habitude à ce temps-ci de l’année.

Pour comprendre le phénomène, on tourne nos yeux vers le golfe du Saint-Laurent, qui a enregistré des températures chaudes jamais vues auparavant. Est-ce que cela a un effet de cascade, par exemple, sur la disponibilité des proies que veulent consommer les saumons lorsqu’ils migrent? Est-ce que ça joue sur les courants marins? On pense que les changements observés dans le golfe peuvent avoir un impact sur la capacité du saumon à effectuer son cycle de vie en mer, affirme Maxime Guérard.

Un plan d'eau bas avec beaucoup de cailloux.

Vue du carrefour entre les rivières Matapédia et Causapscal.

Photo : Radio-Canada / Sophie Langlois

Les poissons ont de la difficulté dans nos rivières trop chaudes cet été. Cet été, c’est quand même assez impressionnant, on avait des niveaux d’eau très bas en juin. On avait en juin des niveaux d’eau du mois d’août, fait remarquer la biologiste Carole-Ann Gillis, qui en connaît beaucoup sur la température des rivières à saumon.

La directrice scientifique de l’Institut de la compréhension de la nature de Gespe’gewa’gi (Gespe’gewa’gi Institute of Natural Understanding) et les membres de son équipe surveillent et analysent le profil thermique des rivières, afin d’intervenir pour protéger l’habitat des saumons.

Ils installent des thermographes dans les zones sensibles de la Restigouche, une rivière de 200 kilomètres qui coule de l’ouest du Nouveau-Brunswick à la baie des Chaleurs, en Gaspésie.

Une femme en combinaison marche dans une rivière.

La biologiste Carole-Ann Gillis plante un thermographe dans le fond d’un des affluents de la Restigouche, près de Kedgwick, au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Michel Picard

Radio-Canada a rencontré Carole-Ann Gillis alors qu’elle plantait un thermographe dans le fond d’un des affluents de la Restigouche, près de Kedgwick, au Nouveau-Brunswick.

On ressent les effets des changements climatiques depuis des années, dit-elle. La rivière se réchauffe depuis quelques décennies. On ne s’attendait pas à avoir des températures aussi chaudes aussi rapidement dans le bassin versant de la rivière Restigouche. Cet été, on atteint des seuils de 28, 29 °C. Ce sont des températures beaucoup trop chaudes pour le saumon.

Ces températures peuvent être mortelles pour le saumon, qui est en danger au-delà de 20 degrés Celsius. Plus la température de l’eau est chaude, moins il y a d’oxygène dissous dans l’eau, explique la biologiste.

Or, le saumon a besoin d’oxygène pour respirer dans l’eau. Donc, plus l’eau est chaude, plus il y a de stress physiologique sur le plan cardiaque, sur le plan respiratoire.

Une citation de Carole-Ann Gillis, biologiste

Une rivière avec un fond rocailleux très clair.

Le niveau d’eau de la rivière Restigouche est très bas cet été.

Photo : Radio-Canada / Sophie Langlois

Les havres de fraîcheur

Pour survivre et se reproduire, le saumon doit se réfugier dans des havres de fraîcheur, qui sont plus rares et plus difficiles à atteindre quand les rivières sont basses et chaudes. Deux problèmes qui sont accentués par la déforestation, soutient Carole-Ann Gillis.

L’ampleur de l’impact de l’exploitation forestière est sous-estimée, avise-t-elle. Les coupes et les chemins forestiers ont des impacts; ils déversent des sédiments fins, par exemple. Les traverses de cours d’eau sont aussi problématiques.

L'entrée de la scierie.

L’entreprise Irving possède une scierie à Kedgwick, au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Sophie Langlois

L’industrie forestière est le principal employeur dans le nord du Nouveau-Brunswick. L’entreprise Irving, par exemple, détient dans la province 11 scieries et usines de pâtes et papiers. Elle exploite deux millions d’hectares de forêt.

Les coupes à blanc près des cours d’eau réduisent la capacité d’absorption de la terre. La pluie s’écoule trop rapidement, ce qui réchauffe l’eau des rivières et les nappes phréatiques, même quand les coupes sont faites au-delà de la bande riveraine.

Les gens pensent que, si on récolte en milieu terrestre, très loin de la rivière, ça n’affectera pas le régime thermique de la rivière. Mais en fait, sur un sol dénudé, la température de la terre est très chaude. Éventuellement, le sol qui se réchauffe sur un lit forestier qui n’avait jamais vu la lumière, ça va avoir des conséquences pénétrantes dans le sol pour aller réchauffer la nappe phréatique, soutient Mme Gillis.

Une butte rasée.

Les coupes à blanc causent du ruissellement lors de précipitations et réduisent la capacité d’absorption de la terre, entraînant diverses substances vers les cours d’eau.

Photo : Radio-Canada / Sophie Langlois

C’est là qu’on est le plus inquiet pour l’impact de la déforestation. Une fois que la nappe phréatique sera chaude, on n’aura peut-être plus de refuges thermiques, parce que les eaux souterraines contribuent à refroidir l’eau des rivières, souligne-t-elle.

Des refuges thermiques à protéger

Le sort du saumon de l’Atlantique inquiète de plus en plus d’organismes, qui travaillent ensemble pour protéger son habitat. Les communautés mi’gmaw et wolastoqey sont au premier plan des interventions faites dans les rivières à saumon.

On y construit par exemple des bassins de rétention pour aider les saumons à retrouver le parcours naturel vers leur frayère, parfois bloqué par les ponceaux des chemins forestiers.

On surveille aussi les refuges thermiques, des zones d’eau plus froide qui permettent aux saumons de mieux respirer et de reprendre des forces. Samuel Bourgault, chargé de projet à l’Association de gestion halieutique autochtone Mi’gmaq et Wolastoqey, répertorie l’emplacement de ces refuges thermiques sur les rivières Mitis et Rimouski, avec l’aide d’une caméra thermique accrochée à un drone.

Un homme et une femme regardent un drone transportant une caméra thermique, sur le bord d'une rivière.

Le chargé de projet Samuel Bourgault répertorie l’emplacement des refuges thermiques sur les rivières Mitis et Rimouski, avec l’aide d’une caméra thermique accrochée à un drone.

Photo : Radio-Canada / Michel Picard

La caméra du drone prend des images à chaque intervalle, explique M. Bourgault. On va avoir une image thermique de l’eau de surface, puis des endroits où l’eau est plus froide. On va être capable de les détecter plus tard avec une application qu’on est en train de développer.

Le saumon, au-dessus de 20 degrés Celsius, il va arrêter de se nourrir, il ne sera plus capable de se reproduire. C’est là que les refuges sont importants. Le saumon s’y réfugie pour endurer les chaleurs intenses.

Une citation de Samuel Bourgault, chargé de projet à l’Association de gestion halieutique autochtone Mi’gmaq et Wolastoqey

Avec ces informations, les biologistes pourront mieux intervenir sur les rivières pour protéger ces refuges et aider les saumons à y accéder plus facilement.

L’obligation de remettre à l’eau tous les saumons jusqu’à la fin de la saison est un dur coup pour l’industrie touristique liée à cette pêche très lucrative, mais la mesure est nécessaire pour freiner le déclin des saumons, explique le biologiste Maxime Guérard.

Pour certaines associations, pour les pourvoyeurs, par exemple, ça peut être un coup dur financièrement, on ne se le cachera pas, admet-il. Mais il faut penser au-delà de la saison en cours. On a peut-être intérêt à se serrer un peu la ceinture cette année, en espérant que ça va aller mieux dans les années à venir, ce qui permettrait à ces entreprises-là de survivre.

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Est-il encore possible de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C d’ici la fin du siècle ? En étant très optimiste, on pourrait stopper le réchauffement à 1,6 °C, indique une nouvelle étude parue dans la revue Nature Climate Change. Et le défi pour y arriver est surtout politique, avancent les chercheurs.

Résumé

Pourrons-nous limiter le réchauffement mondial à 1,6 °C ?

PHOTO ALBERTO PIZZOLI, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Un homme et sa fille se rafraîchissent devant un ventilateur à Rome, en Italie, au moment où le pays traverse une vague de chaleur particulièrement forte.

Est-il encore possible de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C d’ici la fin du siècle ? En étant très optimiste, on pourrait stopper le réchauffement à 1,6 °C, indique une nouvelle étude parue dans la revue Nature Climate Change. Et le défi pour y arriver est surtout politique, avancent les chercheurs.

Publié à 3h04 Mis à jour à 6h00

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Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

Dans le scénario le plus optimiste, il serait possible de limiter le réchauffement planétaire à 1,6 ℃ d’ici la fin du siècle, soutient une équipe de chercheurs internationaux dans une nouvelle étude publiée le 12 août dernier dans la revue Nature Climate Change. Et encore, l’atteinte de cette nouvelle cible, au lieu du 1,5 °C de l’accord de Paris, est plus qu’improbable.

Lisez l’étude parue dans Nature Climate Change (en anglais)

En effet, « 1,5 degré sans dépassement n’est pas réalisable, a déclaré l’auteur principal de l’étude, Christoph Bertram, au magazine New Scientist. Il faut donc absolument se préparer à un dixième, voire plusieurs dixièmes de degré, au-delà de cet objectif », a ajouté le chercheur de l’Institut de recherche sur le climat de Potsdam, en Allemagne.

Des obstacles politiques et institutionnels

L’étude intitulée « Faisabilité des objectifs de température maximale à la lumière des contraintes institutionnelles » (Feasability of peak temperature targets in light of institutional constraints) avance que le principal obstacle pour atteindre cet objectif est surtout d’ordre politique. Plus précisément, les chercheurs soulignent que plusieurs pays n’ont pas les capacités institutionnelles pour mettre en place des politiques climatiques efficaces.

Les technologies vertes existent, et elles sont de plus en plus abordables, mais leur déploiement est ralenti, puisque des États n’ont pas les capacités de favoriser la transition énergétique, en instaurant par exemple un prix sur le carbone. « Certaines de ces solutions nécessitent une réglementation et on ne peut pas s’attendre à ce que tous les pays disposent d’une réglementation parfaite », affirme Christoph Bertram.

Il faut faire la distinction entre la volonté politique et les capacités institutionnelles d’un pays, fait remarquer Charles Séguin, professeur d’économie et spécialiste des enjeux climatiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). « Par exemple, les États-Unis ont probablement les capacités, mais pas toujours la volonté politique, selon le président en poste à la Maison-Blanche », souligne-t-il.

Le mérite de cette étude, selon lui, est de mettre en lumière la complexité du problème. Sur papier, l’objectif est simple : réduire nos émissions de gaz à effet de serre. « Mais ce n’est pas juste un problème technique ou technologique, on le voit bien. On est rapidement confrontés aux enjeux politiques et sociaux, qui sont complexes. »

Chaque dixième de degré compte

Si la cible de 1,5 °C semble maintenant inatteignable, les scientifiques rappellent l’importance de contenir le réchauffement mondial sous la barre des 2 ° C. Si la différence peut paraître minime à l’échelle locale ou régionale, chaque dixième de degré peut faire une différence à l’échelle planétaire. Les chances de limiter le réchauffement à 1,6 ° C sont au mieux de 45 %, estiment les auteurs de l’étude publiée dans Nature Climate Change.

Rappelons que la planète s’est déjà réchauffée de 1,26 °C depuis l’ère préindustrielle. Les scientifiques estiment d’ailleurs que 2024 risque d’être la première année où les températures moyennes dépasseront la barre du 1,5 °C.

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