Changements climatiques

La frénésie des bleuets géants pourra débuter un peu plus tôt qu’à l’habitude, cette année. Si les petits fruits bleus sont d’ordinaire mûrs à la cueillette seulement à la fin du mois de juillet, avec un dernier hiver particulièrement chaud, Dame Nature devance la saison 2024 dans Chaudière-Appalaches.

“Dans les dernières années, au moins les 15 dernières années, c’est de loin l’année la plus hâtive”, laisse tomber Christian Lacroix, agronome pour le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), en entrevue avec Radio-Canada.

Résumé

« L’année la plus hâtive » pour la cueillette de bleuets

Publié hier à 12 h 48 HAE

La frénésie des bleuets géants pourra débuter un peu plus tôt qu’à l’habitude, cette année. Si les petits fruits bleus sont d’ordinaire mûrs à la cueillette seulement à la fin du mois de juillet, avec un dernier hiver particulièrement chaud, Dame Nature devance la saison 2024 dans Chaudière-Appalaches.

Dans les dernières années, au moins les 15 dernières années, c’est de loin l’année la plus hâtive, laisse tomber Christian Lacroix, agronome pour le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), en entrevue avec Radio-Canada.

Normalement, à la mi-juillet, les bleuets sont en train de mûrir sur les plants, alors que cette année, ils sont déjà prêts à être récoltés, ajoute l’expert du MAPAQ basé à Sainte-Marie, en Beauce. C’est pratiquement du jamais vu.

Normalement, le gros de la récolte, où c’est le plus abondant sur les plants, c’est vraiment à partir du début du mois d’août. L’année passée était déjà une année hâtive, et on a une semaine d’avance sur l’année passée.

Une citation de Christian Lacroix, agronome pour le MAPAQ

Pour Nancy Lapointe, propriétaire de la Bleuetière Lapointe, à Saint-Gervais, 2024 représente une année d’abondance en quantité et en saveur dans nos champs de bleuets.

Une femme dans une bleuetière.

Les bleuets abondent chez Nancy Lapointe, propriétaire de la Bleuetière Lapointe, située dans Bellechasse.

Photo : Radio-Canada / Jérémie Camirand

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Qu’est-ce qui explique une saison aussi précipitée?

Qu’on parle de fraises, de framboises ou de bleuets, les fruits qu’on ramasse cette année se sont formés l’automne passé sur les plants, explique M. Lacroix. Ils ont réussi à passer l’hiver sur les plants parce qu’on a eu un hiver clément.

En mars dernier, Environnement et Changement climatique Canada dévoilait que l’hiver 2023-2024 était passé à l’histoire en étant le 4e plus doux jamais enregistré pour la région de la Capitale-Nationale depuis le début des relevés.

Et puis la neige est partie de bonne heure, ce printemps. On était à la fin mars et il n’y [en] avait déjà presque plus, rappelle Christian Lacroix.

Une situation qui a entraîné un réchauffement du sol dès le mois d’avril. Les plants ont pu commencer à débourrer, à faire leurs fleurs.

On avait déjà une bonne idée, dès le début du mois d’avril, qu’on aurait une saison hâtive.

Une citation de Christian Lacroix, agronome pour le MAPAQ

Autre élément ayant contribué, selon lui, à cette saison précoce : les chaleurs accablantes de la mi-juin.

Des chaleurs record, pas juste en Chaudière-Appalaches, mais au Québec, signale M. Lacroix. Et puis ça s’est poursuivi par la suite, les journées étaient chaudes, les nuits aussi. […] La végétation s’est développée rapidement.

Des paniers en bois remplis de bleuets.

Les bleuets sont prêts à être récoltés en Beauce.

Photo : Radio-Canada / Jérémie Camirand

Pour lui, il importe maintenant que les gens le sachent, surtout ceux qui ont l’habitude de cueillir leurs bleuets en août. C’est pas tout le monde qui a fait le lien entre chaleur et les productions agricoles qui sont plus de bonne heure.