Avec un tel réchauffement, je me demande quel impact ça aura sur les écosystèmes.
Probablement qu’il y aura un nouveau domaine bioclimatique dans le sud de la province.
Avec un tel réchauffement, je me demande quel impact ça aura sur les écosystèmes.
Probablement qu’il y aura un nouveau domaine bioclimatique dans le sud de la province.
Le gouvernement Trudeau investit 530 millions pour aider les municipalités à s’adapter aux changements climatiques.
Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, en a fait l’annonce lundi à Ottawa, en compagnie du ministre de la Protection civile, Harjit S. Sajjan.
Cette somme est l’une des plus importantes jamais consenties à cette fin, selon le gouvernement, et elle servira à financer 1400 projets municipaux d’adaptation aux changements climatiques d’ici 2031.
Il n’est pas facile de trouver des nouvelles le moindrement encourageantes sur le climat de la planète.
Pas plus tard que mercredi, l’Organisation météorologique mondiale nous apprenait que, selon les modèles de prévision climatique, la probabilité que la température moyenne annuelle du globe franchisse temporairement le seuil de 1,5 °C de réchauffement pendant au moins l’une des cinq prochaines années est de 80 %.
Pour la plupart des experts, il fait peu de doute que nous franchirons pour de bon un jour ce seuil critique, au-delà duquel le risque de franchir des points de bascule augmente. Mais comme le soulignent les auteurs du plus récent rapport du GIEC, il n’est pas trop tard pour renverser la vapeur. Une réduction rapide des émissions ne va pas effacer le problème, mais va minimiser les effets des changements climatiques dans l’avenir.
Le déclin des émissions en Chine et la croissance vigoureuse des énergies renouvelables, entre autres, sont des phénomènes qui permettent de penser que l’atteinte d’un pic est peut-être moins loin qu’on pense.
Panneaux solaires dans un champ de poivrons du Sichuan à Bijie, dans la province chinoise du Guizhou
Photo : Getty Images / AFP / STR
Publié à 4 h 00 HAE
Il n’est pas facile de trouver des nouvelles le moindrement encourageantes sur le climat de la planète.
Pas plus tard que mercredi, l’Organisation météorologique mondiale nous apprenait que, selon les modèles de prévision climatique, la probabilité que la température moyenne annuelle du globe franchisse temporairement le seuil de 1,5 °C de réchauffement pendant au moins l’une des cinq prochaines années est de 80 %.
Pour la plupart des experts, il fait peu de doute que nous franchirons pour de bon un jour ce seuil critique, au-delà duquel le risque de franchir des points de bascule augmente. Mais comme le soulignent les auteurs du plus récent rapport du GIEC, il n’est pas trop tard pour renverser la vapeur. Une réduction rapide des émissions ne va pas effacer le problème, mais va minimiser les effets des changements climatiques dans l’avenir.
Peut-on espérer qu’un tel revirement survienne? Il n’est plus interdit de le penser.
Depuis deux siècles, en excluant les périodes des deux guerres mondiales, des grandes crises financières ou de la pandémie, les émissions de GES n’ont pratiquement jamais cessé d’augmenter. Mais depuis quelques années, le rythme de croissance de ces émissions a diminué, et un grand nombre de pays industrialisés réduisent leurs émissions ou sont en voie de les plafonner.
Ça ne se passe certainement pas aussi rapidement qu’il le faudrait. Mais au-delà de toutes les nouvelles inquiétantes qui nous sont parvenues cette semaine sur le climat, voici quelques éléments qui permettent à certains experts de dire que les émissions de GES pourraient peut-être cesser de croître dans un avenir assez proche, et amorcer un déclin à long terme.
Des ouvriers inspectent des panneaux solaires à la base de production d’énergie photovoltaïque complémentaire de fishing-solar à Taizhou, dans la province chinoise du Jiangsu (est), le 12 juillet 2023.
Photo : afp via getty images / STRINGER
La nouvelle a fait grand bruit dans le cercle des observateurs des enjeux climatiques : après 14 mois de hausse ininterrompue, les émissions de la Chine ont diminué de 3 % en mars dernier par rapport à mars 2023, une première depuis la fin des restrictions liées à la pandémie. Est-ce anecdotique? Il se pourrait que non.
Ma principale conclusion est que les émissions de la Chine sont actuellement en baisse structurelle et que si les principaux facteurs de cette baisse se maintiennent, les émissions devraient continuer à diminuer, avance le chercheur finlandais Lauri Myllyvirta dans une analyse (Nouvelle fenêtre) publiée sur le site Carbon Brief à la fin mai. Il est cofondateur du Centre de recherche sur l’énergie et l’air propre à Helsinki et chercheur associé à l’Institut de recherche sur la Chine et le climat de l’Asia Society Policy Institute.
Son analyse se fonde sur des données industrielles et des données officielles. Peut-on se fier à ces dernières? Avec les nouvelles technologies pour mesurer les émissions, il est de plus en plus difficile pour un pays de tronquer complètement ses données. Et la Chine, pour une question d’image, a tout de même amélioré sa transparence.
À partir de ces données, M. Myllyvirta conclut que les émissions chinoises seraient donc en train de plafonner. Ce n’est pas banal : ce pays est de loin le plus grand émetteur de GES de la planète, il compte pour près du tiers des émissions mondiales.
Plusieurs facteurs expliqueraient ce phénomène, selon M. Myllyvirta. D’abord, la poussée phénoménale des énergies solaire et éolienne en Chine, qui s’accélère : depuis le début de l’année, les Chinois investissent 3,7 fois plus dans les énergies renouvelables que dans les énergies fossiles
En 2023, la Chine a mis en service autant d’énergie solaire photovoltaïque que tous les pays du monde entier combinés. Elle a doublé le nombre de nouvelles installations solaires sur son territoire, a quadruplé les capacités de stockage d’énergie, tandis que ses ajouts d’énergie éolienne ont augmenté de 66 % par rapport à l’année précédente.
Les énergies provenant du vent et du soleil en Chine ont couvert 90 % de l’augmentation de la demande d’électricité en mars, alors que celle-ci était en croissance. Les résultats sont encourageants : la part des énergies renouvelables dans l’assiette énergétique chinoise a grimpé à 36 % depuis le début de l’année, contre 32 % l’an dernier.
Cette envolée colossale permet ainsi de réduire la part d’énergies fossiles dans la production d’électricité, une baisse de 4 % depuis un an, à un moment où la demande augmente pourtant. Les énergies renouvelables sont devenues un moteur incontournable de la croissance chinoise, poussant le pays à accélérer encore davantage le rythme.
Autre avancée, les véhicules électriques, qui composent désormais 11 % du parc automobile chinois et dont la place ne cesse de croître, contribuant aussi à la baisse de la demande de pétrole. S’ajoute à cela le ralentissement continu du secteur de la construction, qui provoque une baisse de la production d’acier et de ciment, deux grands secteurs émetteurs de GES.
C’est un signal très encourageant, étant donné le poids écrasant de la Chine en termes d’émissions mondiales, a dit récemment en entrevue au journal Libération Lola Vallejo, conseillère spéciale climat à l’Institut du développement durable et des relations internationales. Ceci dit, ajoute-t-elle, [l’effet du déploiement des énergies renouvelables] est évidemment à prendre avec des pincettes, car on ne pourra véritablement confirmer ce pic des émissions qu’en regardant dans le rétroviseur dans quelques années.
Des générateurs au charbon dans une usine d’acier dans la province industrielle de Hebei, en Chine. Le gouvernement chinois a fixé à 2030 la date limite pour que le pays atteigne son pic d’émissions de dioxyde de carbone.
Photo : Getty Images / Kevin Frayer
Les nouvelles sur l’atteinte d’un éventuel pic des émissions ne proviennent pas que de la Chine. La tendance semble mondiale.
Dans son grand rapport (Nouvelle fenêtre) Electricity 2024 sur l’état de la consommation et de la production de l’électricité sur la planète, publié en janvier dernier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) affirme que malgré une augmentation constante de la demande d’énergie, les émissions mondiales de CO2 provenant de la génération de l’électricité sont en train d’entrer dans une phase structurelle de réduction.
Il commence donc à y avoir un découplage : malgré cette hausse continue des besoins en électricité, les émissions de CO2 générées par l’électricité devraient diminuer de 2 % en 2024, une descente qui devrait se poursuivre au cours des prochaines années.
Selon les experts de l’AIE, la demande d’électricité sur la planète va continuer de croître, en moyenne de plus de 3 % par année d’ici 2026. Cette demande est en bonne partie poussée par la croissance des économies émergentes comme la Chine, l’Inde et les pays de l’Asie du Sud-Est. Toutefois, l’Agence précise que si la demande d’électricité est en croissance, la demande mondiale de combustibles fossiles, elle, va atteindre son maximum d’ici 2025.
Voilà une bonne nouvelle pour l’environnement.
Un phénomène qu’on constate non seulement en Chine, mais partout dans les pays industrialisés, en raison de la place croissante qu’occupent les énergies renouvelables dans l’assiette énergétique mondiale.
Les plus récents chiffres ont de quoi impressionner : dans un autre rapport (Nouvelle fenêtre) publié jeudi, l’Agence internationale de l’énergie annonce qu’en 2024, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables devraient atteindre près du double des sommes consacrées aux combustibles fossiles.
Ce n’est pas tout. Dans une autre publication qui a fait grand bruit à la fin de 2023, les experts du groupe de réflexion Climate Analytics (Nouvelle fenêtre) ont calculé qu’il y a 70 % de chances que les émissions mondiales de CO2 commencent à baisser en 2023 si les tendances actuelles de croissance des technologies propres se poursuivent et si des progrès sont réalisés pour réduire les émissions autres que celles de CO2.
Les experts de Climate Analytics misent notamment sur la réduction des émissions de méthane, qui proviennent en bonne partie des fuites dans le processus de production du pétrole et du gaz. Contrairement aux émissions de CO2, il est techniquement plus simple de contenir les émissions de méthane en colmatant les fuites. Et les effets se feraient ressentir plus rapidement. Le méthane a ceci de particulier que ses molécules ont une très courte durée de vie, soit de 10 à 15 ans. Si on arrêtait complètement d’émettre du méthane demain matin, les molécules présentes dans l’atmosphère n’agiraient à leur maximum sur le réchauffement que pendant cette courte période, pas beaucoup plus. Pour quiconque souhaite avoir un effet rapide sur le climat, il s’agit d’une aubaine.
Climate Analytics prévoit que si tout cela est fait, et que si la croissance vigoureuse des énergies renouvelables se poursuit, la demande pour les énergies fossiles pourrait bientôt plafonner et commencer à décroître : pour le charbon, le plafond aurait été atteint en 2023, alors que le gaz atteindrait son pic en 2024 et le pétrole en 2025.
Des mini-véhicules électriques garés en file près d’une fresque représentant des voitures électriques, à Liuzhou, dans la province du Guangxi, dans le sud de la Chine.
Photo : afp via getty images / JADE GAO
Ces différentes projections, qui vont à peu près toutes dans le même sens, devront évidemment être confirmées par des mesures réelles. L’épreuve du temps nous donnera les vraies réponses, car certaines incertitudes persistent.
Dans le cas de la Chine, par exemple, qui a beau battre tous les records dans les investissements et le déploiement des énergies renouvelables, elle tire toujours près des deux tiers de son énergie du charbon. Or, les conflits en Ukraine et au Proche-Orient sont une preuve que les flux de gaz et de pétrole peuvent être perturbés par les tensions géopolitiques. Dans la même veine, les problèmes de sécheresse déstabilisent les ressources hydroélectriques. Dans un tel contexte, le charbon restera pour la Chine un refuge pour assurer une certaine sécurité énergétique.
D’autre part, même si des pays industrialisés comme les États-Unis, la France, l’Allemagne ont tous enregistré une baisse d’émissions en 2023 et semblent aussi amorcer une réduction structurelle de leurs émissions de GES, ils ne sont pas à l’abri de bouleversements qui pourraient changer du tout au tout les politiques énergétiques en place. C’est sans parler de la croissance constante des émissions dans les économies émergentes qui prennent de plus en plus de place, comme l’Inde, le Brésil ou l’Indonésie.
Le plafonnement des émissions n’est finalement que le premier pas, car l’objectif ultime, à moyen terme, est une réduction beaucoup plus importante des émissions d’ici 2030, que les scientifiques estiment nécessaire pour éviter des bouleversements catastrophiques.
Le chemin à parcourir reste semé d’obstacles, mais ces nouvelles données suggèrent un changement de tendance encourageant.
Un tel point de bascule pourrait être un tournant majeur dans la dynamique de l’action climatique sur la planète. Ce serait une preuve que les décisions politiques ont de réels effets.
Quel végétal, autre que les arbres, peut atténuer les changements climatiques en se nourrissant du CO2 atmosphérique ? Les algues !
PHOTO TIRÉE DU SITE DE LA NOAA
Forêt de laminaires en Californie
Quel végétal, autre que les arbres, peut atténuer les changements climatiques en se nourrissant du CO2 atmosphérique ? Les algues !
Publié à 1h50 Mis à jour à 6h00
Au congrès de l’Acfas, à la mi-mai à Ottawa, des chercheurs ont fait le point sur le potentiel du « carbone bleu » pour atténuer les changements climatiques.
« Les écosystèmes marins peuvent aider à stocker du carbone », explique Fanny Noisette, biologiste à l’Université du Québec à Rimouski et spécialiste de l’écophysiologie des algues de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. « Les grandes algues capturent le CO2 de l’eau. Comme elles peuvent atteindre plusieurs mètres, elles accumulent du carbone rapidement. »
PHOTO FOURNIE PAR FANNY NOISETTE
Des laminaires sucrées près de l’île d’Anticosti
La baisse du taux de CO2 dans la mer, à cause de la croissance des algues, fait en sorte que du CO2 atmosphérique est dissous dans la mer en remplacement, parce que les taux de CO2 de l’atmosphère et de la mer sont en équilibre constant. Le CO2 est le principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement de la planète.
Des algues de l’Arctique
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Est-ce que l’augmentation de la température et la baisse du taux d’oxygène dans le golfe posent problème ? « La désoxygénation survient dans les couches profondes, alors que les algues se trouvent là où il y a de la lumière, dans les 40 premiers mètres. Les épisodes de réchauffement, par contre, peuvent affecter leur croissance. »
PHOTO TIRÉE DE WIKIMEDIA COMMONS
Des laminaires sur les côtes de Cape Cod
La réduction de la couverture de glace en hiver est un problème plus immédiat. Quand il y a moins de glace, les côtes sont plus exposées aux tempêtes hivernales, qui peuvent arracher les algues, selon Mme Noisette.
On essaie de savoir ce qui se passe quand les algues sont arrachées. C’est une grande question. Est-ce qu’elles vont couler dans le fond de l’eau, donc stocker le carbone dans les sédiments ? Ou est-ce qu’elles vont s’échouer sur le rivage et rester là pendant un cycle de marées ?
Fanny Noisette, biologiste à l’Université du Québec à Rimouski
Dans ce dernier cas de figure, les algues pourraient se décomposer et libérer le carbone accumulé quand elles ont absorbé le CO2 de l’eau.
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Marcel Velasquez, un biologiste de l’Université Laval qui travaille sur les algues arctiques, planche de son côté sur un inventaire canadien des organismes marins capables de stocker le carbone. « Il y a en Arctique une grande quantité et diversité de forêts laminaires qui ne sont pas étudiées. » Ces forêts laminaires sont composées de grandes algues.
M. Velasquez veut élaborer un modèle permettant de prévoir la réaction des forêts de laminaires arctiques aux changements climatiques, notamment au niveaue leur croissance et donc du stockage de carbone.
PHOTO TIRÉE DU SITE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL
Marcel Velasquez
Il y a beaucoup de données de ce type sur les écosystèmes terrestres, mais très peu sur les écosystèmes marins. C’est important pour le Canada parce que l’Arctique se réchauffe cinq fois plus vite que le reste de la planète.
Marcel Velasquez, biologiste à l’Université Laval
Pour compliquer l’analyse, la fonte des glaces en Arctique libérera des sédiments, source de nutriments pour les algues.
Avant de s’intéresser à l’Arctique, le biologiste d’origine chilienne a travaillé sur les algues antarctiques en tant que « plongeur scientifique ».
Est-il possible de favoriser la croissance des algues côtières pour qu’elles absorbent davantage de CO2 de l’eau de mer ? Dans les océans, des essais de « fertilisation » avec du fer, entre autres minéraux, pour favoriser la croissance des algues ont eu lieu.
« Dans le golfe, il n’y a pas de facteurs limitant la croissance, il ne manque pas de nutriments, dit Mme Noisette. Mais on peut favoriser leur croissance avec des récifs artificiels. Il y a des essais de ce type depuis longtemps. » Ces récifs artificiels, notamment en Gaspésie et à Sept-Îles, ont servi à l’étude du homard ou alors ont été construits comme compensation à des perturbations côtières liées à de la construction.
Selon la convention de Ramsar, qui surveille les milieux humides depuis 1971, le carbone bleu est particulièrement stable, pouvant être stocké dans les sédiments marins pendant des milliers d’années. Les « herbiers marins », les forêts d’algues comme celles qu’étudient Mme Noisette et M. Velasquez, peuvent stocker 512 tonnes de carbone par hectare, un chiffre semblable aux forêts terrestres.
PHOTO RICARDO PIANTINI, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES
Forêt de mangroves en République dominicaine
Le carbone bleu, qui comprend les forêts de mangroves, est responsable de la moitié du stockage de carbone des sédiments marins, même s’il n’est présent que dans 2 % de la superficie des océans. Selon la convention de Ramsar, la dégradation des écosystèmes de carbone bleu est responsable chaque année d’un milliard de tonnes de CO2, soit 20 % des émissions liées à la déforestation terrestre. Les pertes des herbiers marins sont particulièrement importantes, étant passées de 1 % à 7 % par année entre 1940 et 2020.
Pour cette raison, un récent rapport de RBC estimait l’an dernier à 130 millions CAN par année le potentiel en crédits carbone de la restauration des herbiers marins canadiens, qui ont perdu 90 % de leur superficie depuis un siècle.
« En aucun cas, le stockage de carbone par les écosystèmes marins ne constitue la solution à la surproduction de CO2 dans l’atmosphère », tient toutefois à préciser Mme Noisette.
Regardez une vidéo d’une forêt de laminaires de la côte ouest américaine (en anglais)
En savoir plus
Source : noaa
53 m
Taille maximale de la laminaire Macrocystis pyrifera, dans l’océan Pacifique
SOURCE : oceana
Source : Global Ecology and Biogeography
2 milliards
Absorption annuelle de CO2 atmosphérique, en tonnes, des forêts terrestres de la planète
Source : Nature
Au Téléjournal
Zones inondables : quatre fois plus de maisons seront touchées
Québec travaille à actualiser les zones inondables des milliers de Québécois seront touchés. 22 000 logements sont présentement en zone inondable, mais avec les nouvelles cartes, ça doit passer à 77 000.
Le reportage d’Elisa Serret
Trois fois plus de Québécois vivraient en zone à risque d’être inondée, selon la nouvelle cartographie proposée par le gouvernement, qui invite la population à se prononcer sur la modernisation des règles concernant les zones inondables.
Les citoyens sont appelés à donner leur avis sur plusieurs nouveaux règlements, dont la modernisation de la cartographie des zones inondables et les règles qui vont encadrer les ouvrages de protection contre les inondations (OPI), comme les digues ou les murs anti-crue.
Environ 22 000 logements au Québec sont présentement situés en zone inondable, cartographiée. Avec les nouvelles cartes, 77 000 logements, environ 2 % de la population, se retrouveraient dans une telle zone.
(Berlin) Un trou béant de 20 mètres de profondeur éventre le cœur de Berlin. D’ici deux ans, ce chantier titanesque donnera naissance au plus grand réservoir de la capitale allemande, capable de recueillir des eaux devenues précieuses.
PHOTO JOHN MACDOUGALL, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le concept de la « ville-éponge » a été théorisé dès les années 1970 et a été adopté en 2018 par Berlin.
(Berlin) Un trou béant de 20 mètres de profondeur éventre le cœur de Berlin. D’ici deux ans, ce chantier titanesque donnera naissance au plus grand réservoir de la capitale allemande, capable de recueillir des eaux devenues précieuses.
Publié le 12 juin
Camille KAUFFMANN et Claire MORAND Agence France-Presse
« Avant, l’objectif était d’évacuer les eaux de pluie pour traverser la ville sans bottes de caoutchouc », plaisante le porte-parole de la gestion des eaux de Berlin, Stephan Natz, casque de chantier vissé sur la tête au bord du cratère de béton.
Mais la métropole a changé de cap et œuvre désormais à stocker l’eau de pluie là où elle tombe pour limiter les inondations et lutter contre la sécheresse.
C’est le concept de la « ville-éponge », théorisé dès les années 1970 et adopté en 2018 par Berlin. Aux États-Unis, en Chine, en Europe, de nombreux centres urbains se sont convertis à cette démarche qui propose d’absorber, collecter, drainer et réutiliser les eaux de ruissellement.
PHOTO JOHN MACDOUGALL, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le changement climatique entraîne « une répartition plus discontinue des pluies, c’est-à-dire des sécheresses auxquelles succèdent de fortes pluies, et un réchauffement toujours croissant, qui augmente l’évaporation », explique M. Natz.
Symbole de la transformation en cours : la réserve d’eau géante en construction dans le centre de la capitale, à moins de deux kilomètres de l’emblématique Porte de Brandebourg.
Le bassin de 40 mètres de diamètre recueillera près de 17 000 m3 d’eau – cinq fois la capacité d’une piscine olympique – la stockera puis l’enverra en station d’épuration.
PHOTO JOHN MACDOUGALL, AGENCE FRANCE-PRESSE
Car avec un système d’égouts vieux de 150 ans et des intempéries plus extrêmes que dans le passé, la ville n’est plus capable de gérer à la fois les eaux usées et les eaux de pluie : « en cas de fortes pluies, les eaux se mélangent et débordent jusque dans le fleuve de la Spree, provoquant la mort des poissons et une pollution visuelle », explique Stephan Natz.
Dans le même temps, Berlin, pourtant construite sur d’anciens marais, fait face à un sévère manque d’eau depuis plusieurs années. Après cinq ans de sécheresse, les nappes phréatiques n’ont toujours pas retrouvé leur niveau normal, selon des données de l’Institut Leibniz pour l’écologie des eaux douces et la pêche.
« Il y a eu une lente prise de conscience de la valeur de l’eau à Berlin. C’est l’un des endroits les plus secs d’Allemagne », souligne Darla Nickel, la directrice de l’Agence de gestion des eaux de pluie de la capitale allemande, créée pour accompagner la transformation de la ville en éponge.
Chaque nouveau projet immobilier est désormais tenu d’appliquer cette stratégie en développant des techniques de récolte des eaux de pluie.
Sorti de terre il y a environ 5 ans, le Quartier 52 degrés Nord, dans le sud-ouest de la ville, applique avec soin les nouveaux préceptes. Autour de trois grands bassins en enfilade où le vent souffle dans les roseaux, jeunes parents avec poussettes, enfants et personnes âgées se côtoient joyeusement.
L’eau de pluie est « est collectée sur les toits végétalisés et dans ces bassins. L’eau s’évapore, créant ainsi un air plus agréable », explique Darla Nickel. Les trottoirs végétalisés sont également inclinés pour que l’eau s’infiltre plus facilement dans les sols.
« Vous voyez ça peut être vraiment tout simple ! » s’exclame Mme Nickel.
Mais l’enjeu est aussi de multiplier ce type de mesures en cœur de ville – même si Berlin est deux fois moins dense que Paris.
PHOTO JOHN MACDOUGALL, AGENCE FRANCE-PRESSE
« Nous avons progressé beaucoup plus lentement avec le bâtiment existant qu’avec les nouvelles constructions », concède Darla Nickel.
Dans un quartier historique de Berlin, une place est par exemple en cours de rénovation pour collecter l’eau de pluie et l’injecter dans les nappes phréatiques.
L’agence de gestion des eaux de pluie accompagne plus d’une trentaine de projets en lien avec la « ville-éponge ». La municipalité incite aussi les particuliers à installer des récupérateurs d’eau ou un toit végétal en les exemptant de redevance pour la gestion et l’épuration des eaux de pluie.
Les responsables locaux sont néanmoins conscients qu’il faudra plusieurs générations avant que Berlin ne devienne vraiment une « éponge ». « Reste à savoir si le changement climatique nous en laissera le temps », observe Stephan Natz.
Au moment où une vague de chaleur touche le Québec, on observe également des températures record dans plusieurs régions du monde. Tour d’horizon de quelques points chauds où le réchauffement planétaire est plus réel que jamais.
PHOTO YUKI IWAMURA, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des enfants jouent avec des pistolets à eau dans une aire de jeux au Prospect Park à Brooklyn, à New York.
Au moment où une vague de chaleur touche le Québec, on observe également des températures record dans plusieurs régions du monde. Tour d’horizon de quelques points chauds où le réchauffement planétaire est plus réel que jamais.
Publié à 0h00
Éric-Pierre Champagne La Presse
Lundi dernier, une température de 51,8 °C a été enregistrée à La Mecque, en Arabie saoudite. Un nouveau record pour cette ville sainte qui accueille chaque année des millions de fidèles en pèlerinage. Selon le plus récent décompte de l’Agence France-Presse, 1081 décès ont été constatés jusqu’à présent chez les pèlerins en raison de la chaleur. Des décès causés par la chaleur lors du pèlerinage à La Mecque ont déjà été constatés par le passé, mais ils risquent d’augmenter dans les prochaines années, préviennent les scientifiques. Une étude saoudienne, publiée en mai 2024, signale que les températures sur les différents sites de pèlerinage augmentent de 0,4 degré tous les 10 ans. Selon un rapport du G20, l’Arabie saoudite verra aussi la fréquence des sécheresses agricoles augmenter de 88 % d’ici 2050.
PHOTO FADEL SENNA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Un homme souffrant de la chaleur torride est aidé par un membre des forces de sécurité saoudiennes
Si les étés sont généralement chauds et humides en Inde, les températures cette année ont battu de nouveaux records dans le pays le plus populeux de la planète. À la fin du mois de mai, une nouvelle marque a été établie dans la capitale, New Delhi, avec une température de 49,9 °C. La plus récente vague de chaleur, qui a commencé à la mi-mai, est la plus longue jamais enregistrée en Inde. Selon un rapport du groupe de recherche du Centre for Science and Environment, établi à New Delhi, le pays a connu des conditions météorologiques extrêmes pendant 90 % des jours de l’année en 2023.
PHOTO MANISH SWARUP, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Un chauffeur dort à l’intérieur de son rickshaw garé à l’ombre d’un arbre, à New Delhi.
Comme le Québec, plusieurs régions des États-Unis doivent affronter cette semaine une vague de chaleur. Environ 270 millions d’Américains ont connu des températures supérieures à 32 °C dans le centre et l’est du pays. À Portland, dans le Maine, on a enregistré jeudi une température de 34 °C. Selon le Climate Shift Index, un outil en ligne permettant d’évaluer l’influence des changements climatiques, ces conditions dans la ville portuaire indiquent « une influence dominante ». Par ailleurs, une étude dévoilée jeudi par le réseau de scientifiques World Weather Attribution signale que la vague de chaleur qui a touché les États-Unis, le Mexique et l’Amérique centrale fin mai et début juin a été rendue 35 fois plus probable en raison des changements climatiques.
PHOTO MIKE DE SISTI, ARCHIVES THE MILWAUKEE JOURNAL SENTINEL, FOURNIE PAR REUTERS
Un travailleur de la construction essuie sa sueur lors d’une chaude journée à Milwaukee, au Wisconsin.
Après avoir connu son hiver le plus chaud, la Grèce vient de subir la vague de chaleur la plus hâtive jamais enregistrée dans ce pays. Plusieurs touristes ont d’ailleurs été retrouvés morts au cours des derniers jours, tués par les chaleurs extrêmes, affirment les autorités. Les pompiers luttent aussi contre des incendies de forêt dans plusieurs régions du pays. Selon des chercheurs grecs, on s’attend à observer de 15 à 20 journées supplémentaires de chaleur extrême en Grèce d’ici 2050. À Athènes, par exemple, le nombre de vagues de chaleur devrait passer de 1,4 à au moins 6 épisodes par année au cours des 25 prochaines années, estime l’Institut de recherche Dianeosis.
PHOTO PETROS GIANNAKOURIS, ASSOCIATED PRESS
Des touristes avec une ombrelle se promènent devant le Parthénon, dans le centre d’Athènes.
Si la demande pour les énergies renouvelables a établi un nouveau record en 2023, l’utilisation des énergies fossiles a également atteint une nouvelle marque, relâchant 40 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, a annoncé jeudi l’Institut de l’énergie (Energy Institute). « Au cours d’une année où la contribution des énergies renouvelables a atteint un nouveau record, l’augmentation constante de la demande mondiale d’énergie signifie que la part des combustibles fossiles est restée pratiquement inchangée, à un peu plus de 80 %, une année de plus », a déclaré Simon Virley, de la firme KPMG, au quotidien britannique The Guardian. La demande pour les énergies fossiles semble plafonner dans les pays riches, mais elle continue d’augmenter dans les pays du Sud, note le rapport.
PHOTO TAMIR KALIFA, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES
L’usine d’oléfines Exxon Mobile Baytown à Baytown, au Texas
Avec l’Agence France-Presse
Un message a été fusionné à un sujet existant : Infrastructures vertes drainantes
Wow! Les surfaces éponges sont véritablement des réponses pratiques, durables et peu couteuses (en comparaison) aux changements climatiques. Elles évitent des conséquences dommageables au territoire urbain, tout en permettant de gérer le surcroit d’eau de pluie de plus en plus importants sous nos latitudes. Un autre avantage elles contribuent au développement de la biodiversité et forment des ilots de fraicheur fort bienvenus en ville.
Un reportage vidéo de TVA sur les infrastructures résilientes
De plus en plus de villes durement frappées par les changements climatiques se tournent vers le gouvernement afin de réclamer davantage de ressources pour leur permettre d’adapter leurs installations à la météo imprévisible.
«On demande beaucoup plus d’argent à Québec et à Ottawa, plaide Martin Damphousse, le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Il est clair que le climat change, et il faut s’adapter beaucoup plus vite».
La municipalité de Chertsey, dans Lanaudière, est la dernière à avoir fait les frais des aléas de mère Nature. Dans la journée de lundi, 120 mm de pluie sont tombés, ce qui équivaut à la moyenne des précipitations reçues en 30 jours. Les dommages sont estimés entre 3 et 5 millions de dollars.
https://www.tvanouvelles.ca/2024/06/25/changements-climatiques-vers-lere-des-villes-resilientes
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
Québec est invité à mettre en œuvre des « changements profonds » afin d’atteindre ses cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES). Dans son dernier rapport, le comité consultatif sur les changements climatiques rappelle aussi au gouvernement Legault son devoir « d’exemplarité » et de « cohérence » pour mieux mobiliser la société québécoise sur la voie de la décarbonation.
Publié à 11h23
Éric-Pierre Champagne La Presse
« On a un message assez simple. Il faut mettre en œuvre des changements profonds, parce que vous avez compris, on n’en fait clairement pas assez », lance Alain Webster, président du comité consultatif sur les changements climatiques, chargé de conseiller le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.
Le comité d’experts propose 26 recommandations regroupées dans six axes stratégiques afin d’accélérer la transition au Québec. Le gouvernement doit notamment mettre en place des changements structurels pour décarboner le Québec. « Il faut avoir une vision qui est plus systématique, qui est plus cohérente. Ça l’air banal, mais ce n’est pas simple dans l’action gouvernementale pour pouvoir accélérer cette sortie des énergies fossiles », signale M. Webster.
« Il faut que l’État utilise tous les leviers à sa disposition pour y arriver, ajoute Alain Webster. Des leviers en matière réglementaire, des leviers en matière d’écofiscalité, et des enjeux en matière de mobilisation. C’est un élément qui nous semble essentiel. Pourquoi c’est important ? Parce que la trajectoire actuelle des émissions au Québec, elle n’est tout simplement pas alignée sur les stratégies proposées au niveau du GIEC. […] On n’est pas aligné sur une décarbonation rapide. »
Entre 1990 et 2021, le Québec a réduit ses émissions de 8,9 % alors que l’objectif est de 37,5 %.
Plus de détails à venir.
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Le plus récent avis du comité de scientifiques nommés par le gouvernement Legault appelle à des changements profonds.
(Montréal) Miser sur la sobriété énergétique, majorer la tarification carbone, sortir plus rapidement des énergies fossiles et densifier les villes sont nécessaires pour répondre à l’urgence climatique, selon le sixième avis du Comité consultatif sur les changements climatiques remis au ministre de l’Environnement, Benoit Charette.
Publié à 10h29
Stéphane Blais La Presse Canadienne
Le plus récent avis du comité de scientifiques nommés par le gouvernement Legault appelle à des changements profonds et souligne qu’entre 1990 et 2021, les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur des transports routiers ont augmenté de 16 %, tandis que les émissions totales sur le territoire du Québec n’ont diminué que de 9 %. Le Québec s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 37,5 % sous leur niveau de 1990 d’ici 2030.
« Les émissions sur le territoire du Québec ne sont pas en ligne avec les recommandations des organisations internationales comme le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ou l’Agence internationale de l’énergie » et « la trajectoire vers la décarbonation complète d’ici 2050 deviendra de plus en plus exigeante si nous n’accélérons pas les efforts », a indiqué le président du comité, Alain Webster, dans communiqué qui accompagne la publication de l’avis mercredi matin.
Des changements structurels dans plusieurs secteurs s’imposent pour atteindre les cibles que le gouvernement s’est fixées. Le comité souligne que ces solutions, dans la plupart des cas, sont connues et que sur le plan technique et économique, leur mise en œuvre est possible, mais elles doivent cependant « être accélérées et généralisées en utilisant pleinement les pouvoirs de coordination et de planification de l’État québécois ».
L’avis recommande par exemple de densifier les villes et d’assurer le déploiement de services publics de proximité, de réduire le nombre et la taille moyenne des véhicules, de créer des environnements favorables aux transports actifs, collectifs et partagés.
Le document du comité consultatif recommande aussi de « réduire le volume de marchandises transportées et soutenir massivement le transfert modal ».
Les scientifiques du comité croient qu’il faut également soutenir davantage « les solutions basées sur la nature dans une perspective d’adaptation des milieux de vie au climat futur ».
Il existe plusieurs sortes de solutions basées sur la nature ; la plantation d’arbres le long des berges d’une rivière pour aider à prévenir l’érosion de la terre en est un exemple.
Selon l’avis adressé au ministre de l’Environnement, il faut également « arrêter l’artificialisation du Québec méridional ».
Le comité est d’avis qu’il faut diversifier les sources de protéines et soutenir les systèmes alimentaires locaux et les réseaux d’approvisionnement courts.
Il recommande également d’adopter et de promouvoir « des lignes directrices en alimentation qui tiennent compte de la durabilité ».
Dans ce secteur, il est recommandé de favoriser l’intégration des principes d’économie circulaire ; de mettre en place « des mesures d’écofiscalité et d’écoconditionnalité adéquates » et de soutenir la transition vers des industries vertes.
Conséquemment avec l’idée de densifier les villes, les scientifiques du comité recommandent de réduire les surfaces habitables par personne et d’appliquer les principes « des maisons passives » pour les nouvelles constructions.
Une maison passive est construite de façon à minimiser son empreinte écologique, grâce aux matériaux et aux types d’énergies utilisés notamment.
Le Comité consultatif sur les changements climatiques soutient que le Québec doit réduire en amont les demandes en énergie, décupler les gains en efficacité énergétique tout en accélérant la sortie des énergies fossiles et en augmentant la production d’énergie renouvelable.
Les scientifiques recommandent de développer de nouveaux outils de gestion de la transition climatique, dont un budget carbone et des feuilles de route sectorielles.
« L’approche retenue dans plusieurs États, comme la France et le Royaume-Uni, est la mise en place d’un budget carbone balisant les objectifs annuels pour chaque période quinquennale, permettant ainsi un recalibrage de l’action climatique si les objectifs ne sont pas atteints. »
L’absence d’un outil semblable au Québec réduit « la capacité de mobilisation des parties prenantes » pour atteindre l’objectif de réductions de GES, selon l’avis scientifique.
Le sixième avis du Comité consultatif sur les changements climatiques souligne que la tarification carbone est reconnue comme un « instrument crucial dans la lutte contre les changements climatiques ».
Au Québec, le Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission (SPEDE), aussi appelé la bourse du carbone, permet de fixer un plafond annuel global pour 77 % des émissions. Il couvre les grands secteurs d’émissions que sont le transport terrestre, le secteur industriel, le secteur du bâtiment et celui de l’électricité et constitue la principale source de financement pour mettre en œuvre le Plan pour une économie verte 2030 du gouvernement Legault.
Entre 2013 et février 2024, ce système a généré des revenus cumulés de 8,8 milliards.
« Toutefois, malgré une hausse au cours des deux dernières années, ce niveau du prix carbone est encore inférieur à ce qui est recommandé pour limiter la hausse de la température à moins de 2 degrés Celsius », selon l’avis du comité.
« Le cadre réglementaire qui définit ce système n’a pas encore engendré un signal de prix suffisant et n’a pas encore réussi à induire, sur le territoire du Québec, une transformation suffisante des modes de production et de consommation », écrit le comité qui recommande donc de majorer la tarification carbone.
Malgré des choix stratégiques du gouvernement, les efforts restent insuffisants, selon le comité, qui souligne que Québec « a démontré une forme de leadership dans l’action climatique », par exemple en interdisant l’exploration et l’exploitation des énergies fossiles, par « son engagement continu en faveur de la tarification du carbone », par « la mise en œuvre des plans climat au niveau régional et par l’accroissement de ses investissements pour accélérer la transition ».
Mais ces actions, selon l’avis du comité de scientifiques, « n’ont pas entraîné les changements structurels requis pour favoriser la décarbonation et la sobriété énergétique et n’ont pas permis de créer les milieux de vie permettant de rendre faciles et souhaitables les changements de comportements ».
Le Comité consultatif sur les changements climatiques est un organisme permanent indépendant créé en vertu de la Loi visant principalement la gouvernance efficace de la lutte contre les changements climatiques et à favoriser l’électrification.
Il a pour mission de conseiller le gouvernement sur les orientations, les programmes, les politiques et les stratégies en matière de lutte contre les changements climatiques.
Malgré le discours rassurant du gouvernement Legault, le Québec n’est pas sur la voie d’une réduction suffisante des émissions de gaz à effet de serre pour respecter ses engagements climatiques, conclut le Comité consultatif sur les changements climatiques. Il plaide donc pour un virage vers la « sobriété » énergétique, une hausse de la tarification carbone et des mesures « contraignantes » pour s’attaquer avec ambition à la crise.
Le message inscrit dans ce nouvel avis indépendant soumis au ministre de l’Environnement, Benoit Charette, lance un appel très clair au gouvernement : « le niveau d’ambition du Québec doit résolument s’accroître » si on veut se donner une chance de réduire substantiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) et transformer la société québécoise afin de faire face aux dérèglements du climat.
Les experts mandatés pour conseiller le ministre rappellent que « les politiques climatiques du Québec n’ont pas entraîné une décarbonation à la hauteur des défis climatiques ». Ils précisent qu’entre 1990 et 2021, les émissions de GES du secteur des transports routiers ont augmenté de 16 %, tandis que les émissions totales sur le territoire du Québec n’ont diminué que de 9 %.
Article du Devoir sur le programme « Sous les pavés » du Centre d’écologie urbaine
C’est connu, les surfaces minéralisées en milieu urbain contribuent à la création d’îlots de chaleur et empêchent le sol d’absorber les eaux de pluie, avec des conséquences parfois désastreuses. Aux quatre coins du Québec, des citoyens ont entrepris d’arracher, un mètre carré à la fois, l’asphalte et le béton sur des sites choisis dans le cadre d’un programme du Centre d’écologie urbaine baptisé « Sous les pavés ».
Inspiré du programme Depave, né à Portland, aux États-Unis, et d’un programme similaire mis en place à Peterborough, en Ontario, Sous les pavés a vu le jour en 2017. Il consiste à conclure des ententes de collaboration avec des municipalités et des organismes locaux pour désigner des sites minéralisés à reverdir, qu’ils soient de propriété publique ou à vocation communautaire.
Dans bien des cas, il s’agit d’espaces de stationnement qui sont convertis en espaces végétalisés, comme à Baie-Saint-Paul, où le stationnement du centre commercial Le Village a été verdi en 2022. Ailleurs, comme à Coaticook, une partie de la cour de l’école primaire Sacré-Coeur a été déminéralisée pour offrir un îlot de fraîcheur aux élèves de l’établissement.
Reportage de CTV News sur les infrastructures vertes drainantes
Le réseau d’égout de Montréal n’a pas été conçu pour recevoir des quantités de pluie comme les 100 millimètres tombés mercredi, soutient Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal.
Dans r/Costco – un groupe Reddit consacré à la chaîne de magasins bien connue –, c’était la consternation. La grosse bouteille d’huile d’olive qu’ils achetaient depuis des années – la meilleure et la moins chère, disaient-ils – coûtait soudain deux fois plus cher qu’avant.
PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE
Le panier d’épicerie est déjà plus cher à cause des changements climatiques.
Dans r/Costco – un groupe Reddit consacré à la chaîne de magasins bien connue –, c’était la consternation. La grosse bouteille d’huile d’olive qu’ils achetaient depuis des années – la meilleure et la moins chère, disaient-ils – coûtait soudain deux fois plus cher qu’avant.
Mis à jour hier à 16h00
Sarah Kaplan et Rachel Siegel The Washington Post
« C’est fou raide ! », a écrit un membre, au mois de mars. « Pourquoi l’huile d’olive est-elle si chère ? »
On pourrait penser que la flambée des prix de l’épicerie vient avec le reste de l’inflation, ni plus ni moins. Mais des économistes soupçonnent un complice dont on n’a pas fini d’entendre parler : le changement climatique. D’autant plus que tous les mois de 2024 ont été les plus chauds jamais enregistrés. Juin, avec sa canicule dans le nord-est de l’Amérique du Nord, a aussi établi un nouveau record.
PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
Le prix mondial de l’huile d’olive est à un niveau record, selon des données du Fonds monétaire international.
Selon la Banque centrale européenne et l’Institut de Potsdam pour la recherche sur les incidences du climat, la hausse des températures pourrait ajouter chaque année jusqu’à 1,2 point de pourcentage à l’inflation mondiale d’ici 2035. Les effets se font déjà sentir : la sécheresse en Europe dévaste la récolte d’olives. En Afrique de l’Ouest, les fortes pluies et la chaleur extrême font pourrir les plants de cacao. Incendies de forêt, inondations et catastrophes naturelles font aussi grimper les primes d’assurance.
Les chercheurs prévoient des effets économiques encore plus importants.
Les températures deviendront insupportables pour les cultures et les travailleurs. Tempêtes violentes et sécheresses prolongées perturberont les transports et les flux commerciaux. Les risques en hausse rendront plus difficile l’assurance de tous les biens, maisons ou entreprises.
Il s’agit là d’effets très importants, qui iront en s’aggravant. Notre seul recours est d’essayer de limiter les changements climatiques.
Max Kotz, économiste spécialiste du climat à l’Institut de Potsdam
Pour l’instant, on ne peut préciser l’effet du changement climatique sur les prix au-delà de quelques produits. Trop de facteurs – guerres et problèmes de transport – dopent eux aussi les coûts en ce moment.
Mais les économistes sont formels : un monde plus chaud sera plus cher.
Le prix mondial de l’huile d’olive est à un niveau record, selon des données du Fonds monétaire international. Cela est lié à un autre record malvenu : 2023 a été la deuxième année parmi les plus chaudes jamais enregistrées en Europe.
Les oliviers ont souffert de l’hiver doux et ont produit peu de fruits1. Puis, l’été venu, il a fait 45 oC et les rares olives sont tombées avant de mûrir.
PHOTO MAHMUD TURKIA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Oliviers dans un champ asséché près du village libyen de Kabao, en mai dernier
L’air brûlant a asséché la végétation et les sols, provoquant le flétrissement et la mort des plantes dans une grande partie de l’Europe.
La production d’huile d’olive du continent a à peine atteint la moitié du niveau normal, d’après le département de l’Agriculture des États-Unis. L’Union européenne produisant plus de 60 % de l’huile d’olive mondiale, la pénurie a été ressentie dans les épiceries du monde entier… et par les membres du forum Reddit de Costco.
Les denrées alimentaires sont parmi les produits les plus susceptibles de coûter plus cher à cause du climat, note M. Kotz. Les plantes perdent de l’eau par les feuilles, cessent de former des fleurs et des fruits, puis perdent la capacité d’effectuer la photosynthèse. Cultures, bétail et pêcheries sont très sensibles aux variations environnementales.
Le cacao – déjà à un prix record2 – pourrait être très vulnérable à l’augmentation future des températures, estime Jerry Nelson, économiste agricole à l’Université de l’Illinois.
Les plants de cacao sont génétiquement très similaires, donc moins susceptibles de présenter des mutations pouvant les aider dans un environnement changeant.
En outre, la grande chaleur et l’humidité extrême en Afrique de l’Ouest rendent le travail des agriculteurs dangereux.
PHOTO ANGE ABOA, ARCHIVES REUTERS
Plantation de cacaoyers en Côte d’Ivoire
Selon une étude du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le risque de mauvaises récoltes simultanées dans les principales régions productrices de maïs pourrait passer de 6 % par an au cours des dernières décennies à 40 % si le monde se réchauffe de 1,5 oC par rapport aux températures préindustrielles – un seuil que la planète devrait dépasser d’ici 10 ans.
D’ici 2035, les changements climatiques pourraient faire grimper de 3,2 % l’inflation annuelle des prix des denrées alimentaires, bien plus que le taux cible de 2 % des banques centrales.
La hausse des coûts d’assurance du matériel et des bâtiments aura aussi une incidence sur les prix des denrées, tout comme les nouvelles difficultés que les évènements météos extrêmes peuvent causer dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.
La sécheresse en Amérique centrale a par exemple fait baisser le niveau d’eau dans le canal de Panamá, un axe de transport maritime crucial. Les autorités panaméennes ont dû limiter le tonnage admis et le nombre de passages.
PHOTO MATIAS DELACROIX, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Cargo empruntant le canal de Panamá, en juin dernier
Ayman Omar, professeur à l’American University, estime que la situation au Panamá est emblématique des problèmes qui toucheront les chaînes d’approvisionnement avec l’augmentation des températures et des évènements météorologiques extrêmes. Une inondation, une sécheresse, un ouragan – pris isolément – peut n’avoir qu’un effet marginal sur le coût d’un bien transporté. Mais si de multiples évènements se produisent en même temps, « nous ne sommes pas en mesure actuellement d’encaisser tous ces coups », estime M. Omar.
« Nous allons voir apparaître de nombreux problèmes liés au climat, qu’il s’agisse de chaleur ou d’inondations, a déclaré M. Omar. Même si cela n’a pas de répercussions sur vos composants et votre production, cela a une incidence sur votre transport et votre distribution.
Tôt ou tard, a-t-il ajouté, « la disponibilité diminue et le coût augmente. À long terme, c’est la réalité ».
Cet article a été publié à l’origine dans le Washington Post.
1. Lisez l’article « Changement climatique : en Grèce, l’olive se fait rare » 2. Lisez l’article « Le cacao à 10 000 $ US la tonne : une fève bien amère pour les chocolatiers pour Pâques » Lisez l’article original du Washington Post (en anglais, abonnement requis)
même Drake n’échappe pas aux répercussions des changements climatiques!
Toronto doit en faire davantage pour s’adapter aux intempéries, selon des experts
Ce n’est pas la première fois que la ville de Toronto est inondée par des pluies diluviennes. En 2013, Toronto a reçu 126 mm de pluie en 90 minutes, comparativement à près de 100 mm en quelques heures mardi (16 juillet 2024).
Comment la ville pourrait-elle mieux faire face à ces précipitations soudaines?
à l’émission radio Le 15-18