Tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine

Comité directeur de Mobilité Montréal Une seule réunion en cinq ans

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Trois des six voies du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine seront fermées à compter du 31 octobre.

L’instance de Mobilité Montréal, l’organisme responsable de coordonner les chantiers de la région métropolitaine, a eu une seule rencontre dans les cinq dernières années, a appris La Presse.

Publié à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard

Philippe Teisceira-Lessard La Presse

Maxime Bergeron

Maxime Bergeron Équipe d’enquête, La Presse

À quelques jours du début des mégatravaux dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, plusieurs sources dénoncent l’absence de leadership à la tête de l’organisme, dont les comités techniques continuent toutefois à fonctionner.

« Il faut que ce monde-là se parle », a déploré l’ex-ministre des Transports Robert Poëti, qui croit que la tenue de réunions plus régulières à la tête de Mobilité Montréal aurait pu faire émerger des solutions à la catastrophe annoncée.

Mobilité Montréal a été créé en 2011, dans la foulée de la chute d’un paralume sur l’autoroute Ville-Marie. Pendant des années, ministres, maires et grosses pointures du monde des transports se réunissaient périodiquement en comité directeur pour vérifier la coordination des chantiers et demander des comptes aux fonctionnaires. Ensemble, ils formaient l’« instance décisionnelle » de Mobilité Montréal.

Or, une seule de ces rencontres a eu lieu depuis le début de l’année 2018, selon un document du ministère des Transports du Québec (MTQ) obtenu en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. Cette unique réunion du comité directeur s’est tenue en 2020. Le comité consultatif (« aviseur »), censé formuler des recommandations au comité directeur, s’est réuni une poignée de fois pendant la même période. Les comités techniques inférieurs, composés de fonctionnaires, se réunissent plus souvent.

PHOTO ERICK LABBÉ, LE SOLEIL

L’ex-ministre des Transports Robert Poëti, lors d’un évènement organisé par la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis mercredi

Mais le travail des comités techniques n’est pas suffisant, selon M. Poëti, qui a régulièrement présidé des rencontres du comité directeur de Mobilité Montréal. « Ça prend le leadership des élus pour s’asseoir et obliger tout le monde à travailler avec l’ensemble des municipalités qui peuvent aider à trouver des solutions », a-t-il dit en entrevue téléphonique.

« Ça tourne en rond »

Plusieurs participants passés ou actuels aux réunions de Mobilité Montréal partagent la vision de M. Poëti.

L’un d’eux déplore l’absence de redditions de comptes des fonctionnaires depuis que le comité directeur ne se réunit presque plus. « Quand le politique n’est pas mis au fait que les choses n’avancent pas, ça tourne en rond, a confié cette personne. Quand [les fonctionnaires des comités techniques] sont confrontés par le politique, ça avance davantage. »

Une source qui est membre de l’un des comités de Mobilité Montréal nous confie pour sa part ne « pas avoir eu de nouvelles » de l’organisme depuis environ un an. Elle estime que le groupe a fait du bon travail pour coordonner les chantiers pendant la reconstruction de l’échangeur Turcot, au milieu des années 2010, mais constate que la gestion du chantier du pont-tunnel Louis-Hippolyte La Fontaine, elle, a été « centralisée » au MTQ.

Une autre source proche du dossier, qui connaît très bien le fonctionnement de Mobilité Montréal, le qualifie de « coquille vide ». L’organisme a rapatrié « toutes les communications des enjeux de mobilité », mais par rapport aux décisions, aux pouvoirs de coordination, il y en a très très peu.

Ces sources se sont exprimées confidentiellement parce qu’elles n’étaient pas autorisées à parler du dossier aux médias.

Au MTQ, qui tient ultimement les rênes de Mobilité Montréal, on assure que l’organisme « existe encore » et que ses différents comités sont « toujours fonctionnels ». Le comité de coordination des entraves majeures de fin de semaine, par exemple, se réunit chaque semaine et publie tous les jeudis un communiqué de presse pour indiquer aux gens les secteurs à éviter.

« Un exemple du fonctionnement de ce comité-là, pour cette fin de semaine, avec toutes les entraves qu’on va avoir, c’est que le comité de coordination a refusé toutes les autres entraves qui pouvaient venir en conflit avec celles qui se font dans l’axe du tunnel La Fontaine », précise Sarah Bensadoun, porte-parole du MTQ.

Guilbault prévoit une « réflexion »

Il est encore trop tôt pour savoir ce que compte faire la nouvelle ministre des Transports, Geneviève Guilbault, avec Mobilité Montréal. C’est elle qui aura le pouvoir de modifier la structure de l’organisme ou de forcer ses dirigeants à se rencontrer plus souvent.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, en visite sur le chantier du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine jeudi

Depuis la prestation de serment de Mme Guilbault, « sa priorité à titre de ministre des Transports et de la Mobilité durable est d’amoindrir l’impact de la réfection du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine pour les citoyens de Montréal et de la Rive-Sud, a indiqué vendredi son cabinet. Bien sûr, Mobilité Montréal, comme bien d’autres acteurs, joue un rôle dans cette coordination. »

La ministre « devra prendre davantage connaissance des dossiers avant d’entamer une réflexion approfondie sur le rôle des acteurs de la mobilité dans la région métropolitaine », a-t-on ajouté.

Il reste que le dossier épineux du tunnel La Fontaine pourrait servir de test pour l’avenir de Mobilité Montréal. Geneviève Guilbault devra départager les rôles entre cet organisme et la nouvelle « cellule tactique » qu’elle a créée pour surveiller le chantier, deux entités qui comprennent plusieurs des mêmes acteurs.

Plusieurs plaident pour garder la structure en vie, malgré un leadership remis en question de toutes parts.

Marc Cadieux, le PDG de l’Association du camionnage du Québec, a fait valoir que l’organisme pouvait toujours être utile.

Mobilité Montréal, revampé et remis à jour, pourrait certainement être un outil utile pour amener tout le monde à se commettre sur des enjeux communs.

Marc Cadieux, PDG de l’Association du camionnage du Québec

Mobilité Montréal ne devrait absolument pas être démantelé, croit aussi Florence Junca-Adenot, professeure associée au département d’études urbaines de l’UQAM et ancienne présidente fondatrice de l’Agence métropolitaine de transport. « On n’a pas le choix. Il y a tous les partenaires qui sont là autour de la table. Mais il faut le faire fonctionner. »

Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui est membre du comité directeur de Mobilité Montréal, estime quant à lui que l’organisme « a été un outil très utile pour stimuler la collaboration et identifier d’avance les enjeux, et amener des comités techniques à creuser des solutions pour les présenter à une date donnée à un comité directeur », malgré le peu de réunions tenues au sommet ces dernières années.

Tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine Techno et trafic

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Vue de l’autoroute 25 et du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine

Google Maps, Waze, Transit, Chrono : les applications sur nos téléphones intelligents guident la façon dont nous circulons dans les villes. D’autres acteurs, comme Communauto ou Netlift, tentent quant à eux de défaire le modèle de l’auto solo. Quelle influence pourraient-ils avoir dans les prochains mois, à la veille de la fermeture partielle dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine ?

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Henri Ouellette-Vézina

Henri Ouellette-Vézina La Presse

Judith Lachapelle

Judith Lachapelle La Presse

Des transferts vers le réseau artériel

Pour Pierre Barrieau, expert en planification des transports de l’Université de Montréal, l’impact des applications mobiles sera « limité » dans un contexte de forte congestion routière. « Un des problèmes de ces applications-là est qu’elles ne se gênent pas pour transférer le trafic vers le réseau artériel et même local. On peut donc s’attendre à une saturation plus élevée des petites rues. Ça s’est déjà vécu sur d’autres chantiers similaires en Amérique du Nord », fait-il remarquer. L’application Temps La Fontaine, conçue par le gouvernement pour offrir en temps réel les temps de parcours aux automobilistes, est aussi « relativement restreinte », croit le spécialiste. « J’aurais préféré voir l’accent mis sur des plateformes de covoiturage. Plusieurs fournisseurs québécois offrent des logiciels qui sont parmi les meilleurs au monde à cet égard », estime M. Barrieau.

CAPTURE D’ÉCRAN

Information publiée sur l’application du gouvernement Temps La Fontaine à 14 h 50 vendredi

Netlift aurait pu « contribuer »

Le cofondateur et PDG de la plateforme de covoiturage urbain Netlift, Marc-Antoine Ducas, déplore justement de n’avoir pas été mis suffisamment à contribution. « On n’a jamais été capables de s’intégrer avec les autorités, c’est d’ailleurs ce qui nous a obligés à concentrer notre offre sur les entreprises depuis l’an dernier », explique M. Ducas. Il se dit persuadé qu’une plateforme de covoiturage urbain « bien pensée et bien conçue » aurait pu réduire la congestion. « La mécanique d’entrée-sortie en covoiturage, elle est relativement simple. Et la quincaillerie numérique pour l’opérer, ça, c’est notre expertise. Elle est déjà prête », évoque-t-il. Aux yeux de M. Ducas, le succès du covoiturage repose sur trois critères : des voies réservées, du stationnement incitatif et des remboursements d’essence en fonction du kilométrage parcouru.

Manque de coordination

Derrière le débat des applications, se cache bien sûr celui de la congestion ambiante, que même la technologie a de plus en plus de mal à éviter, tous secteurs confondus. Ces derniers jours, de plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer l’insuffisance des mesures d’atténuation autour du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, mais aussi leur manque de coordination. En entrevue avec La Presse jeudi, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a reconnu qu’un « défi de communication » s’imposait, « en particulier à quelques jours » de la fermeture du tunnel. « Mais on s’est assurés que nos communications sont bien faites, qu’on offre tout ce qu’on peut offrir, que le message passe bien partout dans les municipalités », s’est-elle défendue.

Communauto pourrait s’adapter

Chez Communauto, le vice-président Marco Viviani confirme quant à lui avoir eu des discussions dans les derniers mois avec plusieurs partenaires, « au sujet de la mobilité sur la Rive-Sud ». « On a discuté par exemple de la possibilité d’y élargir notre service FLEX, ce qui pourrait offrir un complément au transport collectif à certains usagers. Pour l’instant, on a des stations à Boucherville, mais elles ne sont pas si développées que ça, donc l’effet est limité », illustre M. Viviani. Il se dit d’ailleurs « certain » que beaucoup de gens « penseront à Communauto pour faire du covoiturage » interrives.

Le test des applis

Les applications peuvent-elles prévoir la durée d’un bouchon ? Très difficilement. Pour notre expérience, nous avons inscrit un déplacement prévu lundi matin, le 31 octobre, à partir de Boucherville, pour une arrivée à 8 h à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal.

Plus que quelques heures…

Réfection du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine: les mesures mises en place par la Ville de Montréal

Logo Ville de Montréal (Groupe CNW/Ville de Montréal - Cabinet de la mairesse et du comité exécutif)

NOUVELLES FOURNIES PAR Ville de Montréal - Cabinet de la mairesse et du comité exécutif | Oct 30, 2022, 16:20 ET

MONTRÉAL, le 30 oct. 2022 /CNW Telbec/ -Alors que s’amorce demain les travaux au chantier de réfection du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, la Ville de Montréal fait le point sur les mesures qui ont été mises en place en lien avec ce projet qui aura des répercussions importantes sur la métropole.

Depuis plusieurs années, la Ville de Montréal se prépare et collabore étroitement avec le ministère des Transports du Québec (MTQ) qui est responsable du projet et des mesures de mitigation associées. Du côté de la Ville, plusieurs mesures ont été mises en place, autant en matière de réseau routier que de transports collectifs :

  • la réalisation, au cours des cinq dernières années, de plusieurs travaux sur les principaux axes est-ouest reliant le pont-tunnel au pont Jacques-Cartier;
  • le report de 80 chantiers prévus en 2023, dont plusieurs dizaines en lien direct avec le projet du pont-tunnel;
  • un travail de concert de la Ville avec les arrondissements et le Service de police de la Ville de Montréal afin de minimiser les impacts du chantier du pont-tunnel dans le réseau local montréalais afin que les quartiers résidentiels demeurent sécuritaires;
  • le déploiement d’interdictions de virage à gauche de 15 h à 19 h, sur la rue Sherbrooke, aux abords du pont Jacques-Cartier, afin de sécuriser les quartiers résidentiels et de favoriser la fluidité de la circulation;
  • une augmentation de la zone d’arrêt interdit sur la rue Ontario, afin de rendre plus fluide le virage à droite sur l’avenue Papineau;
  • la mise à contribution du Centre de gestion de la mobilité urbaine, qui surveillera en temps réel les axes routiers montréalais et qui nous permettra de réagir, par exemple, en optimisant la coordination des feux de circulation;
  • la synchronisation des feux de circulation sur plusieurs artères névralgiques;
  • la création et la prolongation de voies réservées sur Sherbrooke, Rosemont, boulevard de Boucherville et Hochelaga;
  • la mise à contribution de l’Escouade mobilité, de l’Agence de mobilité durable et du SPVM pour faciliter la circulation et limiter les entraves.

« La Ville de Montréal se prépare depuis plusieurs années à l’arrivée du chantier et des solutions supplémentaires sont prêtes à être déployées, conformément aux indications du ministère des Transports du Québec. Notre administration suit de près les travaux qui débuteront demain et leurs impacts au sein de la métropole, tant au niveau de l’approvisionnement logistique, de la sécurité des déplacements et de la mobilité. Un effort collectif est nécessaire afin de limiter les temps de déplacement et nous encourageons toute la population à utiliser au maximum les transports collectif et actif », a déclaré Valérie Plante, mairesse de Montréal.

En matière de transport collectif, la Société de transport de Montréal a également déployé de nombreuses mesures additionnelles.

  • L’ajout de 50 départs quotidiens sur la ligne jaune du métro entre 6 h et 22 h 30, permettant d’augmenter de 25 % la quantité de départs en période d’heure de pointe.
  • La mise en service de la navette 822 Longue-Pointe, qui permet de desservir la station Langelier, l’Hôpital Louis-H.-Lafontaine, la base militaire et diverses entreprises du secteur tel que le siège social de la SAQ et d’autres grands employeurs.
  • Le réaménagement du terminus Radisson, en collaboration avec l’ARTM et le MTQ, afin d’accueillir plus d’autobus du Réseau de transport de Longueuil et d’exo.

« L’une des solutions pour réduire les impacts du chantier du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine demeure le transport collectif. L’achalandage actuel dans le métro nous permet déjà de disposer d’une capacité d’accueil supplémentaire. L’importante bonification du service sur la ligne jaune du métro permettra à un plus grand nombre d’usagers d’emprunter ce mode de transport avec un temps d’attente réduit », a ajouté Éric Alan Caldwell, président du conseil d’administration de la STM.

La Ville de Montréal participera aux rencontres tactiques du Ministère des transports du Québec, qui se dérouleront deux fois par jour aux heures de pointe. Des mesures supplémentaires sont prêtes à être déployées au besoin, conformément aux indications du Ministère des Transports du Québec. L’ensemble de la population touchée par les impacts du chantier est invitée à utiliser l’offre de transport collectif. La Ville de Montréal suivra de près les impacts du chantier en matière de sécurité et de mobilité et de l’approvisionnement logistique.

SOURCE Ville de Montréal - Cabinet de la mairesse et du comité exécutif

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La Presse a une couverture en direct

Mais le trafic est moins intense que prévue, c’est le trafic en direction Sud qui est au ralenti

Et j’entendais des personnes dire à la radio que des autobus partaient quasiment vides.

Quand le trafic s’évapore

Photo: Renaud Philippe Le Devoir Frédéric Héran croit que l’arrivée du tramway de Québec permettra de voir se concrétiser le phénomène d’évaporation. «Quand vous l’aurez, une bonne partie de vos appréhensions tomberont et vous vous direz: “Pourquoi on ne l’a pas eu plus tôt”?» affirme-t-il.

Jeanne Corriveau

16 mai 2022

On pourrait penser que, chaque fois qu’une voie de circulation automobile est retranchée, la congestion routière augmente et que les véhicules iront encombrer d’autres artères. Mais plusieurs observations démontrent que c’est souvent le contraire qui se produit. Dans plusieurs cas, la circulation automobile se volatilise, selon un phénomène un peu mystérieux baptisé « l’évaporation de la circulation ».

Quand, en octobre 2012, un incendie a endommagé le pont Mathilde, à Rouen en France, ce qui a forcé sa fermeture prolongée, une catastrophe a été appréhendée. Les 92 500 voitures qui l’empruntaient chaque jour allaient congestionner les autres ponts, a-t-on craint.

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Mais ce n’est pas ce qui s’est produit. Les analyses de circulation effectuées par la suite ont plutôt démontré que 13 400 déplacements s’étaient volatilisés. « On n’arrive pas à savoir où ils sont passés. Comme s’ils s’étaient évaporés », explique Frédéric Héran, économiste des transports et urbaniste à l’Université de Lille. « Évidemment, les gens ne sont pas partis dans les nuages, mais ils ont renoncé à toute une série de déplacements. Ils ont organisé leurs déplacements autrement. Ils ont évité de traverser la Seine à la moindre occasion. »

Frédéric Héran et Sabine Carette, chargée de mission à l’Observatoire des mobilités et Modélisation à Tours Métropole, participaient, le 26 avril dernier, à un webinaire organisé par l’organisme Vivre en ville afin de discuter des impacts de la réduction de la capacité routière.

Deux concepts ont été discutés. L’évaporation de la circulation, ou trafic déduit, fait référence à la réduction de capacité routière qui peut entraîner une réduction notable des déplacements. Son phénomène inverse, soit le trafic induit, fait plutôt en sorte qu’en ajoutant des voies de circulation à une infrastructure de transport, la congestion tend à augmenter, et les automobilistes en profiteront pour habiter plus loin.

« Ces expressions paraissent peu sérieuses, mais en fait, c’est bien documenté. Ce ne sont pas des théories, comme les opposants aiment bien le dire, mais des constats », a expliqué Frédéric Héran.

Les catastrophes appréhendées

L’expression « évaporation de la circulation » serait née au début des années 1960 quand l’urbaniste Robert Moses, alors responsable de l’adaptation de la Ville de New York à la modernité, avait proposé d’augmenter la capacité routière de l’avenue qui traversait le parc Washington, au sud de Manhattan. Son projet avait été dénoncé par des résidents et des militants, dont l’urbaniste Jane Jacobs. Le parc a finalement été fermé à toute circulation automobile dans le cadre d’un projet-pilote. Robert Moses avait alors prédit que le projet entraînerait une congestion monstre. Mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, tout le secteur a été apaisé. Les voitures se sont évaporées, avait alors dit Jane Jacobs.

S’il y a de la place, les gens vont se déplacer davantage. S’il n’y en a pas, ils vont se déplacer autrement.

— Christian Savard

Frédéric Héran a aussi cité le cas de la fermeture du tunnel de la Croix-Rousse à Lyon en 2012 pour des travaux. Les journaux avaient prédit une catastrophe, mais celle-ci ne s’est jamais produite. Ce qui fait dire à M. Héran que l’implantation d’un tramway à Québec, qui nécessitera le retrait de voies de circulation, entraînera peut-être une congestion à court terme, mais à long terme, l’effet ne durera pas. « Mais ce ne sera pas la catastrophe. Les automobilistes s’adapteront. Et certains d’entre eux et ceux qui le peuvent prendront le tramway. »

Sabine Carette a pour sa part dévoilé les résultats des études réalisées dans la foulée de l’implantation d’un tramway à Tours en 2013. Avant l’arrivée du tramway, 20 000 véhicules par jour empruntaient l’axe routier visé par le tramway. Les prévisions laissaient entrevoir que la circulation routière diminuerait à 16 100 véhicules par jour. Mais en 2017, ce sont finalement 10 200 véhicules qui ont été comptabilisés quotidiennement sur cette artère. « On a divisé par deux la circulation automobile sur cet axe sans avoir réalisé de réduction de capacité routière marquée », a-t-elle fait remarquer en signalant que la part modale de la voiture avait diminué de plus de 4 points au profit des transports collectifs entre 2008 et 2019.

Pris dans le trafic

L’évaporation de la circulation n’est pas un concept qu’Yves Desautels, chroniqueur à la circulation de Radio-Canada, constate fréquemment. Tous les jours depuis un mois, il est témoin de la congestion occasionnée par les travaux effectués sur l’autoroute 25 sud en direction du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. « Il y a une voie de moins, et c’est l’enfer total depuis un mois », résume-t-il. « Comme c’est le tunnel La Fontaine, il n’y a pas beaucoup d’autres options. Quand on demeure à Boucherville, on n’a pas vraiment le choix. »

Il observe plutôt un phénomène de vases communicants : plongés dans une congestion monstre, les automobilistes se rabattent sur d’autres chemins, comme le pont Jacques-Cartier.

Le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard, reconnaît que le concept d’évaporation du trafic a ses limites. Il souligne que les autoroutes sont un environnement en « circuit fermé » où les options de rechange sont rares. Le contexte de travaux peut aussi engendrer des problèmes particuliers. « Mais quand il y a eu des travaux sur le pont Pierre-Laporte l’an dernier, ç’a été pas mal moins difficile que prévu simplement parce que les gens changent leurs habitudes et prennent d’autres options », dit-il.

Selon lui, le trafic automobile pourrait être comparé à un gaz. « Il peut se contracter et s’étendre en fonction de la place qu’on lui donne. S’il y a de la place, les gens vont se déplacer davantage. S’il n’y en a pas, ils vont se déplacer autrement. »

Encore faut-il que des solutions soient offertes aux automobilistes, qu’il s’agisse de nouvelles voies cyclables, comme le Réseau express vélo (REV) de la rue Saint-Denis, ou un mode de transport collectif efficace, comme un tramway. Penser que l’évaporation s’opérera automatiquement est futile, estime Jean-Philippe Meloche, professeur à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal.

« Il y a une certaine mentalité parfois, en planification des transports, de dire que, si on rend la vie des gens misérable dans leurs déplacements, ils vont changer leurs habitudes de mobilité. Mais ça ne fonctionne pas toujours : soit ils vont avoir une vie plus misérable — ce qui n’est pas nécessairement bon en matière de services publics —, soit on déplace les activités économiques en périphérie. »

Dans le cas du futur tramway de Québec, Jean-Philippe Meloche craint qu’on ne profite pas de l’occasion pour transformer la ville. Entre Sainte-Foy et le Vieux-Québec, le tramway traversera des secteurs à basse densité, fait-il remarquer : « C’est très beau et il y a de belles maisons, mais on ne peut pas dépenser trois ou quatre milliards de dollars d’infrastructures publiques et maintenir la campagne urbaine. »

Frédéric Héran croit pour sa part que l’arrivée du tramway de Québec permettra de voir se concrétiser le phénomène d’évaporation.

« Un tramway, c’est un trottoir roulant. C’est le spectacle de la ville qui défile devant vous. C’est magique ! Quand vous l’aurez, une bonne partie de vos appréhensions tomberont et vous vous direz : “Pourquoi on ne l’a pas eu plus tôt” ? »

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I was actually somewhat expecting this. When the section of the Place Bonaventure highway was torn down in downtown, car traffic on the highway dropped significantly.

Fermeture partielle du pont-tunnel : loin du chaos redouté


Le trafic était plus dense qu’à l’habitude lundi matin pour se rendre au pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.
PHOTO : RADIO-CANADA / SIMON-MARC CHARRON

Radio-Canada
7 h 23 | Mis à jour à 9 h 44

Trois des six voies du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine sont maintenant fermées en raison de l’immense chantier de réfection qui durera trois ans. Malgré une seule voie ouverte en permanence en direction sud, force est de constater que le chaos que certains craignaient lundi matin ne s’est pas avéré.

L’impact du chantier s’est fait sentir sur l’autoroute 40 en direction ouest et sur l’autoroute 25 à partir de l’échangeur Anjou.

Des panneaux indiquant le temps d’attente ont été installés, explique le chroniqueur à la circulation Yves Desautels. Vers 7 h 15 lundi, un panneau affichait un temps d’attente de 24 minutes à partir de l’échangeur Anjou pour atteindre le pont-tunnel. On s’attendait à pire, rappelle-t-il.

La congestion a commencé dès 5 h lundi matin, et le temps d’attente est resté d’environ une demi-heure tout au long de l’heure de pointe. C’est un bilan positif pour Geneviève Guilbault, la ministre des Transports du Québec (MTQ), même si elle convient que la situation est appelée à changer d’un jour à l’autre.

« C’est pas si pire […] Je sais que pour certains ça a été plus long [mais] les temps de parcours sont comparables à ce qu’on a d’habitude. »

— Une citation de Geneviève Guilbault, ministre québécoise des Transports


Le trafic est un peu plus dense, mais pas trop compliqué, lundi matin, pour se rendre au tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.
PHOTO : RADIO-CANADA / SIMON-MARC CHARRON

À l’inverse, la circulation est fluide pour les automobilistes qui empruntent le pont-tunnel en direction nord. Le temps d’attente estimé pour accéder au pont-tunnel à partir de la jonction de l’autoroute 20 et de la 30 est d’une dizaine de minutes. Deux voies sont ouvertes en permanence en direction nord pendant les trois années que dureront les travaux.

Comme le rapportent les journalistes de Radio-Canada sur le terrain, il y a beaucoup de surveillance policière et de Transports Québec aux alentours du pont-tunnel. Plusieurs policiers sont d’ailleurs en moto, pour pouvoir intervenir rapidement malgré les bouchons.

Les transports en commun modérément utilisés

Tôt lundi matin, les stationnements incitatifs proposés par Transports Québec sur la Rive-Sud étaient un peu plus occupés que la semaine dernière, mais étaient loin d’afficher complet.


Cinq stationnements incitatifs sont offerts aux résidents qui souhaitent prendre le transport en commun. Ci-haut, le stationnement incitatif de Mortagne, à Boucherville.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Selon Gilles Payer, porte-parole du MTQ, qui se trouvait au stationnement incitatif de Mortagne, à Boucherville, celui-ci était occupé à environ 20 % ou 25 % vers 7 h 45. Je vois un flux constant de bus et de navettes, a-t-il dit, assurant que les options de transport en commun fonctionnent bien. Celles-ci demeurent toutefois peu achalandées.

Les usagers des navettes arrivant au métro Radisson lundi matin se disaient toutefois satisfaits des trajets proposés. Ça s’est très bien passé, je le conseille à tout le monde. C’est plus facile, c’est plus rapide, a déclaré l’un d’entre eux. Ça a pris environ 20 minutes et j’étais seule à bord, s’est réjouie une autre.


Peu de passagers montent à bord des navettes allant de la Rive-Sud à Montréal lundi matin.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Selon Gilles Payer, la situation pourrait être différence dès mardi, soutenant qu’on voyait une différence dans la circulation les lundis depuis l’avènement du télétravail. En effet, beaucoup de travailleurs en mode hybride choisissent les lundis et vendredis pour travailler de la maison.

Il faut aussi tenir compte de l’effet Halloween, a-t-il ajouté, en mentionnant que plusieurs parents ont peut-être choisi de rester à la maison lundi pour célébrer cette fête avec leurs enfants.

Il y aura une analyse en temps réel avec des bilans quotidiens de cet immense chantier, a indiqué Gilles Payer.

Les stationnements incitatifs montréalais étaient quant à eux achalandés lundi matin.

Une heure de pointe tranquille

Yves Desautels avait conseillé aux utilisateurs de la route de l’extérieur de la grande région métropolitaine d’éviter les alentours du pont-tunnel L.-H.-La Fontaine, mais ailleurs à Montréal, la circulation était plutôt tranquille. Les voitures circulaient bien notamment sur le pont Jacques-Cartier et le pont Samuel-de-Champlain.

« C’est une heure de pointe qui non seulement ressemble aux autres lundis, mais qui se passe même mieux que les autres lundis. »

— Une citation de Yves Desautels, chroniqueur à la circulation

En temps normal, 120 000 véhicules transitent quotidiennement dans cette infrastructure névralgique de la grande région de Montréal.

Navettes et stationnements incitatifs

Des mesures incitatives sont proposées aux automobilistes. Cinq navettes gratuites ont été créées pour traverser le pont-tunnel à partir des stationnements incitatifs de Boucherville, de Belœil et de Sainte-Julie. Ces cinq stationnements totalisent 2400 places.

Les lignes 520 et 521 du transporteur exo emprunteront l’axe de l’autoroute 20. Elles partiront de Belœil et feront des arrêts à Sainte-Julie et à Boucherville avant de terminer leur parcours à la station de métro Radisson, dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.


Cinq navettes gratuites ont été créées pour traverser le pont-tunnel à partir des stationnements incitatifs de Boucherville, de Belœil et de Sainte-Julie.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

La ligne 532, elle aussi exploitée par exo, empruntera la route 132 à partir de Varennes et traversera le pont-tunnel pour se rendre à la station de métro Radisson.

Les lignes 61 et 461, qui relèvent toutes deux du Réseau de transport de Longueuil (RTL), assureront le lien entre Boucherville et la station Radisson.

Ces navettes seront offertes gratuitement pendant les travaux.

Jusqu’au 27 novembre, des titres de transport gratuits seront offerts aux usagers de ces navettes qui voudront poursuivre leur route dans le métro montréalais.

De plus, les voitures avec trois passagers et plus pourront emprunter la voie réservée aux autobus et aux taxis sur l’autoroute 20 en direction de Montréal, entre le chemin du Fer-à-Cheval, à Sainte-Julie, et la route 132, à Boucherville.


Des taxis collectifs sont notamment disponibles pour les résidents de Longueuil qui cherchent un plan b pour aller à Montréal malgré les travaux dans le pont-tunnel.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

« On vivra pas ça durant trois ans »

Sur le terrain, nos journalistes ont rencontré des résidents qui ont malgré tout décidé de prendre leur automobile lundi matin pour traverser le fleuve, mais qui demeurent sceptiques.

[Je suis] nerveux, on verra comment ça va se passer, a lancé l’un d’entre eux.

Ça peut peut-être influencer ma décision pour changer de carrière. Si c’est l’enfer, on va trouver des solutions parce qu’on vivra pas ça durant trois ans, certain, a déploré une autre automobiliste.

Gilles Payer fait appel à la patience des résidents de Montréal et de la Rive-Sud : les experts disent que ça prend deux ou trois semaines pour s’habituer à un plan B, a-t-il expliqué en entrevue à l’émission Tout un matin, lundi.

Avec des informations de Karine Bastien, Charlotte Dumoulin et Elyse Allard

La situation semble moins apocalyptique que prévue, mais on est quand même juste lundi, où la majorité des gens travaillent de la maison maintenant. Reste à voir mercredi & jeudi, les 2 plus gros jours de déplacement au bureau.

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Beaucoup prennent l’Halloween comme jour de congé aussi…

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Tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine | Pas de congestion monstre au premier jour du mégachantier

L’heure de pointe s’est bien déroulée lundi matin, en ce premier jour de fermeture partielle du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Mais cette situation n’est aucunement représentative de ce qui pourrait nous attendre sur le réseau routier du Grand Montréal, prévient un expert.

Publié à 10h41 Mis à jour à 11h05
Henri Ouellette-Vézina
LA PRESSE

34 minutes. C’est le temps qu’a mis La Presse pour emprunter le tunnel entre la Rive-Sud et Montréal, peu avant 8 h, en pleine heure de pointe. Il s’agit d’un temps relativement normal par rapport à la moyenne. Règle générale, la circulation semblait même plus ardue en direction de la Rive-Sud que vers Montréal.

Partout sur le réseau routier, la congestion n’a pas été monstre, mais plutôt relativement fluide. Certes, du trafic a été observé sur plusieurs axes névralgiques, comme l’autoroute 25 et le tunnel La Fontaine, ou encore le pont Samuel-De Champlain. Mais d’emblée, le niveau n’a pas semblé être surpassé outre mesure.

Dans l’ensemble, malgré quelques accrochages mineurs, tout s’est donc assez bien déroulé, rapportait en fin d’avant-midi la Sûreté du Québec.

À l’Université de Montréal, l’expert en planification des transports Pierre Barrieau n’est pas surpris. Il rappelle que la journée de lundi sera « très peu représentative » parce que plusieurs usagers télétravaillent, mais aussi parce que c’est l’Halloween et que plusieurs parents ont probablement pris congé.

Même demain, en fait, ça risque d’être moins représentatif. Pour moi, c’est mercredi et jeudi qu’on aura des premières traces de ce à quoi ça pourrait ressembler. Mais ultimement, ça va prendre encore une semaine ou deux.

Pierre Barrieau, expert en planification des transports

Une visite au cœur du trafic

Dès 6 h, lundi matin, la nouvelle ministre des Transports, Geneviève Guilbault, rendait visite aux employés du Centre intégré de gestion de la circulation de Montréal, alors que ceux-ci s’activaient à l’aide de centaines de caméras, comme ils le font chaque jour, pour surveiller les routes du Grand Montréal. « Plusieurs plans B sont disponibles pour faciliter la vie des usagers du tunnel », a-t-elle rappelé sur Twitter.

Selon M. Barrieau, le fait est que la population est actuellement « en surcompensation ». « L’histoire nous dit qu’il faut attendre que les mauvaises habitudes reprennent. […] Les gens ont peur, d’une certaine façon. Tout le monde est à la maison, ils regardent ce qui se passe. Mais les gens ne peuvent pas être comme ça pour trois ans », illustre le spécialiste. Ce dernier affirme d’ailleurs que le premier gros test pour le ministère des Transports du Québec (MTQ), « ce sera la première tempête de neige ».

« Il faut aussi garder en tête que le niveau de congestion qu’on a maintenant, il va augmenter beaucoup pendant le chantier. Avec les mesures de télétravail qui vont débarquer progressivement, combinées à la croissance économique, forcément, le trafic va aller vers la hausse », conclut M. Barrieau.

Rappelons que la réfection majeure du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine a commencé en juillet 2020, mais celui-ci s’est révélé beaucoup plus détérioré que prévu. La voûte aurait notamment 60 % plus de dommages. Québec estime les dépassements de coûts qui seront engendrés par les travaux dans le tunnel à environ 900 millions. Trois voies sur six seront fermées jusqu’en 2025. Ainsi, deux voies resteront ouvertes vers Montréal, et seulement une en direction de la Rive-Sud.

Plusieurs usagers dénoncent d’ailleurs cette inégalité, d’autant plus que les mesures d’atténuation sont moins nombreuses dans cette direction que vers la métropole.

Environ 120 000 personnes empruntent quotidiennement le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, selon les dernières données disponibles. Du nombre, environ 13 % sont des camionneurs. À long terme, Québec estime qu’environ 60 % des automobilistes devront modifier leurs habitudes pour que l’imposant chantier ne se transforme pas en cauchemar.

Est-ce que je suis le seul un peu ébahi que La Presse envoie un véhicule de plus dans le traffic, pour vérifier s’il y a du traffic?

Surtout que via Google Maps/Waze c’est tellement possible de connaître le temps de trajet approximatif sans avoir à le tester.

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La Presse n’était toutefois pas le seul média à l’avoir fair ce matin :roll_eyes: :man_facepalming::

  • LCN/TVA l’a fait (avec Yves Poirier)
  • et RDI/Radio-Canada aussi.

Rappel du projet:

Réfection du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine : début d’un chantier colossal

31 octobre 2022

Réfection du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine : début d’un chantier colossal. Crédit : MTQ

Voici un aperçu des travaux d’envergure qui seront effectués au cours des trois prochaines années.

Les principaux travaux dans le tunnel consistent en une réfection structurale majeure, la modernisation des équipements d’exploitation, le réaménagement des couloirs de services et l’ajout des protections contre les incendies.

Aux travaux touchant le tunnel s’ajoutent la construction de 25 kilomètres de mesures préférentielles sur l’autoroute 20 jusqu’à la rivière Richelieu, la reconstruction des dalles de béton de l’autoroute 25 dans les deux directions entre la rue Sherbrooke et l’île Charron (total de 13 km de chaussée) et la réparation de structures de l’échangeur Souligny.

Ces travaux seront effectués en mode conception-construction-financement par Renouveau La Fontaine (RLF), un regroupement composé des entreprises Eurovia Infra, Pomerleau et Dodin Campenon Bernard SAS.

Le cout du projet, évalué initialement à près de 1,5 G$, est présentement en révision. Outre le Gouvernement du Québec, les autres partenaires sont le Gouvernement du Canada (427,7 M$), la Ville de Montréal (3 M$) et la Ville de Boucherville (1,1 M$).

À CONSULTER

Grand chantier : Réfection majeure du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine

La fin des entraves majeures, qui impliquent la fermeture de trois voies sur six, est prévue pour novembre 2025 et le parachèvement des travaux et des aménagements paysagers, pour 2026.

Source : Ministère des Transports du Québec

Deux journalistes ont suivi deux automobilstes ce matin. Une en partance de Montréal, l’autre de la Rive-Sud. Au moins, les équipes étaient dans les véhicules des automobilistes :wink:

https://twitter.com/PatriceRoyTJ/status/1587212559207145472

J’adore ces exervices de comparaison sur le terrain. Merci à La Presse de l’avoir fait. :+1:

Dommage que cette 1ière journée de “trafic” n’était pas tellement représentative de ce que cela pourrait être en réalité. Il faudrait que ce soit répété à nouveau un peu plus tard… en milieu de semaine… le matin ET le soir. :thinking:

Circulation Sous l’eau, sur l’eau ou à vélo, qui va le plus vite ?


PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Vivre dangereusement et prendre le tunnel, opter pour un autre pont, les transports en commun, le vélo, ou même la navette fluviale ? La Presse a testé ces moyens de transport sur la quinzaine de kilomètres qui séparent le centre de Boucherville, et l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, un trajet représentatif de celui parcouru par des milliers de banlieusards se rendant au travail chaque jour à l’heure de pointe.

1er novembre 2022 | Publié à 5h00

En voiture… par le tunnel !


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE | Jour 1 de la fermeture partielle du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, une voie vers la Rive-Sud pour 3 ans. La première personne à arriver à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont à partir de la Rive-Sud est la journaliste Judith Lachapelle.

  • Mode de transport : voiture
  • Temps de parcours : 34 minutes
  • Lien emprunté : Pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine
  • Distance parcourue : 14 km

JUDITH LACHAPELLE | LA PRESSE

De notre point de départ à Boucherville, l’entrée à Montréal en voiture par le pont-tunnel est la voie la plus rapide et directe… quand il n’y a pas de congestion. Ce qui était le cas lundi matin, puisque le seul ralentissement notable est survenu juste à l’entrée du tunnel. En temps « normal », le bouchon commence beaucoup plus tôt, au moins de six à huit kilomètres en amont.

Une fois la traversée achevée, les automobilistes jouaient un peu du coude dans la rue Sherbrooke, mais rien pour nous empêcher de coiffer facilement — et sans trop nous presser – nos collègues au fil d’arrivée.

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Mais où étaient tous ces véhicules censés nous barrer la route ? À voir la quantité importante de camions par rapport aux autos sur la route, on peut supposer que les voitures sont restées en banlieue, leurs propriétaires préférant peut-être assister à distance au chaos annoncé.

Morale de l’expérience : une voiture sans trafic routier, c’est fantastique. Mais l’ennui avec la conduite d’une voiture à l’heure de pointe, c’est qu’on sait à quelle heure on part, en ignorant à quelle heure (et dans quel état de stress) on arrive…

6 journalistes « dans le trafic », notre démarche


PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE | Les journalistes Vincent Larin, Judith Lachapelle, Émilie Bilodeau, Alice Girard-Bossé et Delphine Belzile

Le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine est en bonne partie emprunté par des banlieusards des secteurs Boucherville, Varennes, Saint-Bruno, Sainte-Julie et Belœil, qui se rendent dans l’est ou le nord de l’île de Montréal pour travailler. L’inverse existe aussi, des Montréalais de l’Est qui travaillent sur la Rive-Sud. C’est pour cette raison que nous avons choisi comme trajet assez représentatif du centre de Boucherville à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, où travaillent des milliers de personnes. D’ailleurs, au CIUSSS de l’est de Montréal, le syndicat craint l’exode de personnel en raison des travaux dans le tunnel, a rapporté La Presse lundi. Nous avons donc choisi de mettre en compétition cinq de nos journalistes, deux en voiture, dans le tunnel et sur le pont Jacques-Cartier, un à vélo, une dans la navette déployée pour pallier le ralentissement de la circulation, et une autre qui a fait croisière sur le fleuve à bord de la navette fluviale, aussi mise en place comme solution de remplacement au tunnel. Une sixième a effectué le trajet inverse, qui s’est étonnamment révélé plus complexe.

En voiture… par le pont Jacques-Cartier


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | Notre journaliste Émilie Bilodeau lors de son passage sur le pont Jacques-Cartier, autour de 7 h 48, lundi matin

  • Mode de transport : voiture
  • Temps de parcours : 42 minutes
  • Lien emprunté : pont Jacques-Cartier
  • Distance parcourue : 22 km

ÉMILIE BILODEAU | LA PRESSE

Anormal. C’était un matin anormal sur la Rive-Sud, lundi. La circulation sur la route 132 était fluide. L’entrée pour le pont Jacques-Cartier était dégagée. Sur les 22 kilomètres séparant Boucherville de l’hôpital, notre journaliste n’a observé aucun ralentissement. Zéro, niet, nada.

Un autre collègue a d’ailleurs fait le même constat sur le pont Victoria. La seule voie vers Montréal était pratiquement inoccupée.

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Pour une fois, c’était agréable de rouler sans entrave dans la région de Montréal, mais ce scénario a peu de chances de durer. En tout cas, pas selon les entrevues qui se sont succédé aux différentes stations de radio d’informations, lundi matin.


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE | Notre journaliste Émilie Bilodeau à son arrivée à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont

« Le temps va peut-être quadrupler [aux abords du tunnel] », a dit Philippe Sabourin, le porte-parole de la Ville de Montréal, dans les haut-parleurs de notre voiture. En fait, il a surtout fait cette déclaration au micro de Paul Arcand. « Les gens qui vont continuer à utiliser une voiture vont peut-être utiliser un autre pont. Le problème, c’est que les autres ponts, ils sont saturés », a-t-il ajouté.

Alors plus la semaine va avancer, moins les ponts Jacques-Cartier et Victoria vont être des solutions rapides.

En transports en commun


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE | Notre journaliste Delphine Belzile a utilisé les transports en commun.

  • Mode de transport : autobus et métro
  • Temps de parcours : 58 minutes
  • Lien emprunté : Tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine
  • Distance : 14 km

DELPHINE BELZILE | LA PRESSE

Les transports en commun grimperont certainement d’une marche sur le podium quand se concrétiseront les embouteillages majeurs craints dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, grâce à la voie réservée qui limite les retards des autobus et assure un temps fixe au parcours.

Or, le trafic dans le tunnel était plutôt inexistant lundi matin, faisant perdre à l’autobus cet avantage, et expliquant le résultat obtenu. Nous n’étions pas plus de six passagers à bord de l’autobus, et la circulation en direction de la métropole est demeurée fluide depuis la Rive-Sud.

Le trajet le plus efficace en transports en commun, de l’école secondaire de Mortagne à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, compte exactement 12 arrêts d’autobus, suivis de deux stations de métro et de neuf arrêts d’autobus supplémentaires sur l’île de Montréal. L’itinéraire se parcourt en 50 minutes, selon les applications de cartographie.

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Il faut d’abord traverser le tunnel à bord de l’autobus 61, qui passe par le stationnement incitatif de Mortagne, et y rester jusqu’à la station de métro Radisson. On emprunte ensuite le souterrain jusqu’à la station de métro Langelier pour rejoindre la ligne d’autobus 197, qui dépose les travailleurs de l’hôpital près de l’entrée principale, à l’intersection du boulevard Rosemont et de la rue Chatelain.

La ligne 61 sera sans frais au cours des travaux dans le tunnel. D’ici la fin novembre, les passagers peuvent également récupérer un passage gratuit de la STM à la station Radisson pour continuer leur parcours sur le réseau de transport métropolitain.


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE | Notre journaliste Delphine Belzile à son arrivée à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont

En route vers l’île de Montréal, nous avons rencontré Nadine Gagnon, qui travaille comme pharmacienne à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Depuis une semaine, elle parcourt ce même trajet pour éviter les embouteillages. « Ça se passe super bien », précise-t-elle.

« C’est sûr que c’est plus long, mais de toute façon, depuis qu’il y a seulement deux voies [dans le tunnel], le trajet est plus long. Avant, ça me prenait 40 minutes, et maintenant, ça me prend une heure », souligne la résidante de Boucherville, qui consacre son temps dans l’autobus à la lecture.

« Ça fait beaucoup de pas », ajoute-t-elle en riant. Elle calcule quelque 10 000 pas par jour depuis qu’elle s’en tient aux transports en commun pour se rendre au boulot. Nadine Gagnon envisage également d’essayer la plateforme de covoiturage Netlift, offerte par l’hôpital, pour ses retours à la maison.

En vélo


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | Notre journaliste Vincent Larin a utilisé son vélo pour se déplacer de Boucherville à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.

  • Mode de transport : vélo
  • Temps de parcours : 1 h 21 min
  • Lien emprunté : pont Jacques-Cartier
  • Distance parcourue : 25 km

VINCENT LARIN | LA PRESSE

L’heure et demie prévue par Google Maps pour parcourir le trajet Boucherville-Rosemont annonçait une défaite assurée face aux collègues motorisés, mais l’expérience s’annonçait autrement excitante.

Étant donné que le lien interrives le plus proche de Boucherville équipé d’une piste cyclable est le pont Jacques-Cartier, il s’agit d’un bon détour pour se rendre dans l’est de l’île de Montréal à vélo.

Malgré tout, le trajet s’est révélé des plus agréables d’autant plus qu’il se faisait la très grande majorité du temps sur des pistes cyclables et que la météo lundi matin était clémente. Sous la pluie, ou l’hiver, ce doit être autre chose.

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De Boucherville, nous aurions pu nous diriger rapidement vers la piste cyclable longeant le fleuve et la route 132, mais dans un souci de raccourcir le trajet le plus possible, nous avons opté pour ce que suggéraient les applications de cartographie.

Ainsi, après un début ordinaire sur le boulevard de Mortagne, où nous avons dû côtoyer les automobiles afin de traverser le viaduc au-dessus de l’autoroute 20, nous avons pu rouler aux abords du parc Michel-Chartrand, puis dans le beau parc linéaire Desaulniers, à Longueuil.

Oui, la montée pour se rendre jusqu’au tablier du pont Jacques-Cartier peut en effrayer certains, mais la vue d’en haut sur le centre-ville, éclairé par le soleil levant, en vaut la peine. Qui plus est, la descente jusqu’à Montréal nous donne cette petite dose d’adrénaline pour finalement se sortir de la torpeur matinale.

Une fois de l’autre côté du pont, nous avons emprunté la piste cyclable sur De Maisonneuve, puis sur le bord de la rue Notre-Dame, une trop rare occasion d’admirer le fleuve qui ceinture pourtant Montréal.

Les derniers kilomètres dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, puis dans la Cité-Jardin nous ont permis de visiter des coins de notre ville où nous avons rarement l’occasion de nous aventurer.

Pas moins de 36 % des travailleurs rallient leur lieu de travail à partir de leur domicile en moins de 5 km, selon les données du recensement 2016 présentées par Vélo Québec dans son rapport L’état du vélo au Québec en 2020. Or, le trajet en vélo jusqu’à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont à partir de Boucherville et ses 25 kilomètres est loin d’entrer dans cette catégorie.


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE | Notre journaliste Vincent Larin à son arrivée à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont

En comptant le retour, on parle de presque deux heures et demie de vélo dans une journée, du temps précieux qui n’est malheureusement pas donné à tous, surtout s’il s’agit de faire le trajet tous les jours de la semaine.

Mais le vélo, c’est bien plus qu’un simple mode de transport. C’est une occasion de connecter avec les gens en saluant au passage les courageux qui pédalent à nos côtés ou les enfants qui se rendent à l’école déguisé en ce jour d’Halloween.

L’aller-retour Boucherville-Rosemont permet aussi d’atteindre facilement les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière d’activités physiques, soit au moins 150 minutes d’activité d’intensité moyenne ou 75 minutes à intensité élevée par semaine.

Et peu importe la circulation, on a l’assurance d’arriver toujours à la même heure.

En navette fluviale


PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE | Notre journaliste Alice Girard-Bossé sur la navette fluviale entre Boucherville et Montréal

  • Mode de transport : navette fluviale et autobus
  • Temps de parcours : 1 h 47
  • Lien emprunté : fleuve Saint-Laurent
  • Distance parcourue : 17 km

ALICE GIRARD-BOSSÉ | LA PRESSE

La navette fluviale n’est peut-être pas la méthode la plus rapide, mais elle est de loin la plus agréable et la moins bruyante. Elle a l’avantage que peu d’autres modes ont : la tranquillité offerte par l’eau du fleuve Saint-Laurent.

À l’arrivée de La Presse au quai Yvon-Julien à Boucherville à 7 h 40, le soleil venait de se lever. Le ciel était encore rosé et des canards pataugeaient près de la berge. Une seule femme s’y trouvait déjà. « Il n’y a personne. Je m’attendais à ce qu’il y ait plein de gens », lance-t-elle.

Pour Audrey Dounavis, il était hors de question de rester prise dans le trafic lors de cette première journée de travaux majeurs dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. La résidante de Greenfield Park qui travaille dans l’est de la métropole essayait pour la première fois la navette fluviale gratuite qui relie Boucherville à Montréal (Mercier). Au total, le navire effectue 15 allers-retours par jour. « C’est un bon plan B », dit-elle.

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À 7 h 45, l’embarcation arrive à quai. Une dizaine de passagers, qui ont fait le trajet inverse, en descendent. Mariette Goulet est l’un d’entre eux. La résidante de Pointe-aux-Trembles se déplace avec la navette depuis jeudi dernier.

« J’adore ça. J’ai su que ça existait seulement la semaine passée », dit-elle. Chaque matin, sa collègue vient la chercher au quai à son arrivée. « Je suis à seulement 7 minutes du travail à partir d’ici. C’est magnifique », insiste la femme, qui se désole toutefois que la navette prenne fin à la mi-novembre.

C’est maintenant à notre tour de monter dans l’embarcation. Avec huit passagers à bord, le navire se met en marche à 8 h, comme prévu à l’horaire.

« C’est fort agréable. On a un beau décor », dit le capitaine, Denis Guay. « On se sent en vacances », renchérit une passagère, Nathalie Arpin, en observant les vagues se former derrière l’embarcation.


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE | Notre journaliste Alice Girard-Bossé

Trente minutes plus tard, la navette accoste finalement au quai situé dans le parc de la Promenade-Bellerive, dans l’est de Montréal.

Après une quinzaine de minutes d’attente, nous montons dans un bus de la ligne 185 qui nous amène à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont en 35 minutes.

Nous sommes peut-être les derniers arrivés, mais manifestement les plus reposés.

Direction inverse


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE | Notre journaliste Isabelle Ducas a emprunté le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine pour se rendre de Montréal à Longueuil.

  • Mode de transport : voiture
  • Temps de parcours : 40 minutes
  • Lien emprunté : Tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, en direction sud
  • Distance parcourue : 11 km

ISABELLE DUCAS | LA PRESSE

Tous avaient prévu des embouteillages monstres sur la Rive-Sud lundi matin, en direction de Montréal, en raison du début des travaux dans le tunnel. Or, c’est plutôt en sens inverse que les plus gros bouchons se sont formés, sur l’autoroute 25 en direction sud, où une seule voie était ouverte.

Partie à 7 h 30 de l’école Wilfrid-Pelletier, dans un quartier résidentiel de l’arrondissement d’Anjou, je suis arrivée à 8 h 10 au parc industriel de Longueuil, de l’autre côté du tunnel, un trajet de 11 kilomètres.

D’abord, j’ai compris rapidement qu’il ne fallait pas me fier à Google Maps : l’application indiquait que l’autoroute 25 Sud était fermée à la hauteur de l’avenue Souligny, alors qu’il n’en était rien. Si j’avais suivi ces indications, j’aurais fait un détour en sortant rue Hochelaga, je me serais rendue jusqu’à Dickson pour revenir ensuite par Souligny reprendre la 25 Sud. Il est étrange que la populaire application ait communiqué de tels renseignements erronés.

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Mon point de départ m’a permis d’éviter une partie des bouchons, puisque je suis entrée sur l’autoroute 25 Sud à la hauteur du boulevard Yves-Prévost, alors que la congestion était présente depuis l’échangeur Anjou. J’ai d’abord longé l’autoroute sur la voie de desserte, avant de m’insérer dans le trafic avant l’avenue Souligny.

C’est à cet endroit que tout a ralenti, alors que plusieurs voies devaient converger vers une seule, avant l’entrée dans le tunnel. Je me suis retrouvée immobile durant de longues minutes, ou encore roulant à pas de tortue, entourée de poids lourds.

En cette première journée de nouvelle configuration, la plupart des automobilistes semblaient faire preuve de courtoisie au moment de la convergence de voies, lorsqu’il fallait laisser d’autres véhicules s’insérer dans la circulation. La police était très présente aux points chauds, dans les deux directions.

Le ralentissement a duré une vingtaine de minutes. Une fois dans le tunnel, il était possible de rouler à vitesse permise.

Mais l’expérience de lundi matin ne laisse présager rien de bon pour l’heure de pointe de l’après-midi.

Quelques exemples de la relation de cause à effet. (i.e. migration des automobilistes (plan A) vers la navette fluviale, le métro et le train de banlieue (plan B)) :wink:

Tunnel: l’achalandage de la navette fluviale explose


Les navettes fluviales de l’ARTM ont connu une fréquentation sans précédent durant la saison estivale. | Photo: Archives, Frédéric Hountondji, Métro Média

Journal Métro | MONTRÉAL | Clément Bolano | 1 novembre 2022 à 14h04

La fréquentation de la navette fluviale a explosé depuis le début des travaux majeurs au tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Près de cinq fois plus d’utilisateurs ont opté pour cette solution au cours de la dernière semaine.

La semaine du 17 octobre, seulement 525 personnes avaient opté pour ce mode de transport. Durant celle du 24 octobre, le nombre de déplacements est passé à 2406.

Dans la seule journée du lundi 31 octobre, 220 personnes ont utilisé la navette fluviale. Pour la seule matinée du mardi 1er novembre, 156 places ont été réservées.

Les déplacements fluviaux entre Boucherville et le parc de la Promenade-Bellerive sont gratuits depuis mercredi dernier. La période d’activités est également prolongée jusqu’au 13 novembre. Une prolongation qui pourrait être étendue jusqu’en décembre si la météo le permet.

Le métro aussi plus populaire

Autre conséquence du mégachantier au tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, l’achalandage à la station Radisson et au terminus Longueuil est en forte augmentation depuis hier, selon la Société de transport de Montréal (STM). Les dernières estimations sur la ligne jaune pointent vers un achalandage en hausse de 15% par rapport à la normale. Hier, à 17h, l’augmentation s’établissait à 7%.

Sur la ligne verte, à la station Radisson, cette hausse était de 13% hier soir. L’achalandage est en «augmentation continue», souligne le ministère des Transports du Québec (MTQ) dans un état de situation sur l’impact des travaux au pont-tunnel.

On note également une hausse de fréquentation de 20% sur la ligne Mont-Saint-Hilaire du train exo. Le temps de parcours sur la ligne 520 vers Montréal était dans la moyenne, se situant entre 40 et 43 minutes. Direction Rive-Sud, il s’établit entre 42 et 45 minutes.

Les stationnements incitatifs à Radisson affichaient complet ce mardi matin, tout comme hier à 17h. L’occupation des places à Montarville, De Mortagne, Sainte-Julie et Beloeil est en légère hausse.

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Les navettes fluviales exigent elles toujours une réservation avant de pouvoir les utiliser? Ce serait pratique de pouvoir se défaire de cette contrainte pour encourager les changements de route opportunistes (ex: si la 189 est annulée, mais la navette fluviale passe à la même heure).

Une entreprise québécoise vient d’obtenir une autorisation de Transports Canada afin d’effectuer des tests de livraison par drone, entre Varennes et Repentigny, à l’est de Montréal. Elle affirme vouloir offrir une solution « peu coûteuse » aux entreprises ayant des « colis légers » à transporter d’une rive à l’autre, dans la foulée de la fermeture partielle du tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine.

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EXCLUSIF – En raison des travaux au pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, la navette fluviale Montréal-Mercier à Boucherville (MMB) est prolongée jusqu’au 11 décembre. Elle demeure gratuite, offrant une alternative économique à l’auto solo.

https://twitter.com/Tunnel_LouisH/status/1588617538162003968

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Pont-tunnel L.-H.-La Fontaine Le dialogue « opaque » autour du covoiturage dénoncé

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Embouteillage sur l’autoroute 25 en direction sud, lundi

Le ministère des Transports du Québec (MTQ) et l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) en font-ils trop peu pour le covoiturage urbain ? Une entreprise spécialisée dans le domaine croit que oui, dénonçant le caractère « opaque » des discussions sur les mesures d’atténuation entourant la fermeture partielle du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.

Publié à 0h00

Henri Ouellette-Vézina

Henri Ouellette-Vézina La Presse

« C’est silence radio. On n’a jamais de réponse positive ou négative. » Au bout du fil, le président de Netlift, Marc-Antoine Ducas, ne décolère pas. Il déplore que son entreprise, pourtant recommandée par Québec dans ses « plans B » pour éviter la congestion, ne soit pas impliquée dans les discussions entourant les mesures d’atténuation sur les chantiers.

Même la fermeture partielle du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine n’a pas changé la teneur des discussions, selon lui. « On présente des propositions chiffrées, on est des opérateurs, donc on sait ce qui va marcher ou pas. Mais comme il n’y a pas de [suite], on n’avance pas. Et on essaie de comprendre ce qui justifie ce silence », poursuit l’homme d’affaires.

Son entreprise a notamment envoyé une note de breffage sur le tunnel au sous-ministre adjoint aux Transports Jean Séguin en septembre, faisant valoir que la fermeture de trois voies sur six « était prévisible et évitable ». « Il est incompréhensible pour la population et les employeurs qu’à quelques jours de la fermeture du tunnel, il n’y ait pas davantage de mesures de mitigation », y affirme Netlift.

Une solution « clés en main » — une adaptation de Netlift et de son application mobile de covoiturage urbain – a été proposée à l’ARTM dès le 7 septembre, montrent les documents obtenus par La Presse.

Netlift a aussi répondu plus récemment, le 17 octobre, à un appel d’offres de prix de l’ARTM afin de développer un « projet pilote de covoiturage dynamique » dans le cadre des travaux au tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. « C’est au point mort », confirme Marc-Antoine Ducas, dont l’entreprise a pour clients des dizaines d’organisations, dont des CIUSSS et de grands manufacturiers montréalais. « Pendant ce temps-là, chaque jour, en ce moment, on reçoit entre quatre et cinq nouvelles demandes », dit le fondateur de Netlift.

Québec et l’ARTM restent prudents

Appelé à réagir, le ministère des Transports s’en est tenu à un commentaire laconique. « Le MTQ a mandaté l’ARTM pour mettre en place le processus de mise en œuvre d’une application de covoiturage. Il faut communiquer avec elle pour avoir des informations sur l’appel d’offres et le processus contractuel », nous a répondu la porte-parole du Ministère, Sarah Bensadoun.

À l’ARTM, le porte-parole Simon Charbonneau fait valoir que « le travail est en cours » en vue d’une livraison « au début de l’hiver 2023 » d’une plateforme de covoiturage. « La concertation avec les partenaires du milieu du transport concernés a lieu. […] Des entreprises spécialisées, dont Netlift, ont été sollicitées », détaille-t-il, confirmant aussi avoir reçu une proposition de Netlift le 17 octobre. « Nous serons en mesure de confirmer publiquement le nom de l’attributaire prochainement », indique-t-il.

Chez Voyagez Futé, centre de gestion des déplacements créé en 2002 à l’initiative du MTQ pour faciliter les contacts entre l’industrie et le gouvernement, la directrice générale, Aline Berthe, confirme avoir été mandatée « cet automne » pour sonder l’opinion de plusieurs entreprises, en vue des mesures d’atténuation.

« Les autorités sont intensément en action pour mettre en place des mesures de mitigation. Mais oui, peut-être qu’elles ne répondent pas à certains fournisseurs autant qu’ils le voudraient. Et peut-être aussi que certains auraient aimé que ça soit fait plus tôt », explique-t-elle en entrevue.

En même temps, il aurait pu y avoir aussi une anticipation de certains groupes, pour venir vers nous. On est là pour ça.

Aline Berthe, directrice générale de Voyagez Futé

« On dirait que des fois, il faut avoir un peu le couteau sur la gorge. Quand il y a une urgence, l’humain réagit un peu plus promptement. Mais en même temps, si le MTQ nous avait mandatés un an d’avance, je ne sais pas si ça aurait changé quelque chose, honnêtement », poursuit Mme Berthe.

Une experte appelle à ouvrir le dialogue

La titulaire de la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréal, Catherine Morency, dit quant à elle « comprendre » les doléances de Netlift. « Ils ont raison de se demander pourquoi ils ne sont pas davantage consultés, pourquoi ils ne font pas réellement partie de l’équipe. C’est bien triste, ce qui se passe », dit-elle.

« Le système, en ce moment, n’est pas efficace. C’est une absurdité qu’il n’y ait pas de planification plus intégrée des défis en mobilité. C’est la même chose pour le REM : on apprend tout dans une obscurité qui est vraiment agaçante. Ça donne l’impression que le transport peut être une affaire de négociations, alors que ça devrait être une affaire de science », ajoute Mme Morency.

En matière de covoiturage urbain, la réalité, selon la professeure, est que chaque plateforme « a besoin d’amis ». « Les algorithmes existent, on est capables de faire du couplage de navetteurs, mais il faut toujours avoir une alternative qui vient avec, pour que ça soit moins stressant de prendre le covoiturage. Et pour ça, il faut analyser la chaîne complète, ce qu’on ne fait pas actuellement », souligne Mme Morency. « On met rarement l’usager au cœur du problème dans les discussions. C’est ça, le problème », conclut la spécialiste.

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