Transport en commun - Discussion générale

Ceux qui se posaient encore des questions sur la vision de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, auront obtenu leur réponse, mercredi, pendant l’étude des crédits budgétaires à Québec.

Les sociétés de transport en commun comme la STM et exo sont dans le rouge foncé. Leur déficit dépassera le demi-milliard l’an prochain. Il est question de réduire drastiquement la fréquence du service, et de hausser une série de tarifs, pour combler une portion du manque à gagner.

Réaction de la ministre ? Arrangez-vous avec vos problèmes !

Résumé

La « fougère » desséchée du transport collectif

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Les sociétés de transport en commun comme la STM et exo sont dans le rouge foncé. Leur déficit dépassera le demi-milliard l’an prochain.


Maxime Bergeron
Maxime Bergeron La Presse

« Gérer le transport collectif et les sociétés de transport, ce n’est pas une mission de l’État. »

Publié à 2h05 Mis à jour à 5h00

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Ceux qui se posaient encore des questions sur la vision de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, auront obtenu leur réponse, mercredi, pendant l’étude des crédits budgétaires à Québec.

Les sociétés de transport en commun comme la STM et exo sont dans le rouge foncé. Leur déficit dépassera le demi-milliard l’an prochain. Il est question de réduire drastiquement la fréquence du service, et de hausser une série de tarifs, pour combler une portion du manque à gagner.

Réaction de la ministre ? Arrangez-vous avec vos problèmes !

« Nous, on n’a pas le luxe de refiler notre déficit ailleurs, a-t-elle lancé. Chacun, comme j’aime bien dire, doit gérer sa fougère et trouver ses propres solutions. »

J’ai une nouvelle pour Mme Guilbault : la fougère des transports collectifs est desséchée.

Le jardinier qui avait promis d’en prendre soin, le gouvernement Legault, a abdiqué. Il semble résolu à regarder la plante flétrir petit à petit. Toutes ses promesses d’encourager la « mobilité durable » et d’accroître « l’offre de service » de 5 % par année n’étaient que ça, on dirait : des promesses.

Des mots creux.

La pandémie de COVID-19, on le sait, est venue donner un coup de bâton dans les tibias de l’industrie. L’achalandage a chuté de façon draconienne, et il n’est toujours pas revenu aux niveaux « d’avant ».

Québec a injecté plus de 2 milliards pour aider les transporteurs depuis la pandémie. C’est un coup de pouce « historique », comme le répète la ministre Guilbault. En effet.

Mais pour la suite des choses, pour demain et après-demain, il n’y a toujours pas de plan de match précis. Les déficits qui se profilent à l’horizon sont vertigineux.

Le manque à gagner, pour l’exploitation des réseaux de bus, de métro et de trains de banlieue, se chiffre à 561 millions en 2025 dans le Grand Montréal. Sur cinq ans : à près de 3 milliards. Plusieurs scénarios sont sur la table pour renflouer les coffres, et aucun d’entre eux n’est réjouissant.

On parle de taxer davantage les immatriculations automobiles. D’augmenter l’impôt foncier. De fusionner ou d’abolir certaines sociétés. De rehausser les tarifs pour les usagers. De réduire la fréquence des bus, des trains de banlieue et du métro.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, on a appris mercredi que la mise en service des prochains tronçons du Réseau express métropolitain (REM) sera encore repoussée. Date d’inauguration ? Inconnue.

La crise financière à laquelle on assiste en ce moment est aiguë, mais il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

Cela fait plus d’une décennie que les sociétés de transport peinent à boucler leurs budgets. Ces agences tombent sous la responsabilité des villes, qui doivent négocier avec le gouvernement du Québec à chaque fin d’année, dans l’urgence, afin d’obtenir des fonds pour éponger leur manque à gagner.

La situation de déficit chronique est devenue critique depuis la pandémie.

La mise en service d’un premier segment du REM est venue creuser encore plus le manque à gagner. Les villes doivent verser des contributions à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) pour le faire fonctionner, ce qui réduit d’autant les sommes destinées au réseau existant.

Comment dénouer l’impasse budgétaire ?

Une réunion est prévue d’ici la fin de juin entre la ministre Guilbault et les maires de la Communauté métropolitaine de Montréal, qui regroupe 82 villes. Ils discuteront (encore une fois) des problèmes de financement récurrents des réseaux de transport collectif de la région. Voilà tout.

Ce à quoi on assiste pourrait se résumer ainsi : une partie de ping-pong (de plus en plus disgracieuse) entre Québec et les villes.

La position de Geneviève Guilbault va comme suit. Québec investit déjà beaucoup dans le transport collectif, mais les municipalités ont aussi entre les mains des outils pour récolter de nouveaux revenus afin de les financer. Elles devraient les utiliser.

Les villes sont ouvertes à employer certains leviers, mais elles estiment que Québec devrait respecter sa « Politique de mobilité – 2030 », qui prévoit une hausse constante de l’offre de service.

C’est là où ça accroche, de part et d’autre. Personne ne veut porter l’odieux d’imposer de nouvelles taxes ou redevances. Le ballon s’en va dans le champ.

Ça devrait pourtant être un choix de société évident. Investir davantage dans les transports collectifs, pour l’État québécois, devrait aller de soi, d’autant plus à la lumière des milliards qui sont injectés dans la filière batterie.

Les bottines ne suivent pas les babines, comme dirait l’autre.

Il y a des économies à faire, cela dit. Il y a eu du gaspillage, de la mauvaise gestion, des excès.

Geneviève Guilbault a demandé aux transporteurs de réduire leurs dépenses pour éponger une partie de leurs déficits. La STM a déjà annoncé des compressions récurrentes de 86 millions (5 % de son budget), et il y en aura d’autres. La bonne chose à faire.

La ministre a commandé des audits indépendants qui donneront un portrait de l’état réel des finances et de la gouvernance dans chacune des sociétés de transport. Résultats d’ici l’automne.

L’ARTM a elle aussi commandé des études qui analysent différents scénarios « d’optimisation ». Selon mes sources, l’idée d’abolir ou de fusionner certaines agences est envisagée. On parle même d’arrêter des trains de banlieue.

Mais dans tous les cas, même en fusionnant et compressant au carré, les économies pourraient difficilement dépasser les 200 millions. Ça laissera un trou énorme qui pourra difficilement être comblé sans réduire de façon majeure la qualité du service ou imposer une série de nouvelles taxes.

Rien pour donner envie à qui que ce soit de délaisser son char pour sauter dans un bus.

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Beaucoup moins cher… voire gratuit?

Le transport en commun moins cher ou même gratuit, c’est une solution qui peut paraître extrême. Mais il faut s’intéresser à l’expérience tentée en Allemagne depuis deux ans. Ce pays européen n’a pas choisi la gratuité, mais a opté pour un modèle de réduction marquée des prix.

Il y a un an, l’Allemagne a lancé une offensive audacieuse pour tenter d’amener ses citoyens à utiliser davantage le transport en commun pour de courtes distances, par exemple pour se rendre au travail. Depuis le 1er mai 2023, pour 49 euros (72 $ CA) par mois, les utilisateurs peuvent se déplacer autant qu’ils le souhaitent à bord des autobus, des métros et des trains, dans toutes les municipalités du pays. Les trains locaux et régionaux sont inclus dans cette tarification fixe.

Comme l’agence Bloomberg l’expliquait dans un article publié le 29 avril 2023, la stratégie allemande indique que le transport public est devenu une composante d’une politique nationale et non plus seulement un service local. L’Allemagne a du mal à atteindre ses cibles de réduction de gaz à effet de serre et le pays a décidé de mettre en œuvre un plan pour tenter de renverser la vapeur.

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AnalyseEt si le transport en commun était moins cher, voire gratuit?

Des autobus dans le stationnement du terminus du RTL au métro Longueuil-Université de Sherbrooke.

Le terminus du RTL au métro Longueuil-Université de Sherbrooke

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Publié à 4 h 00 HAE

Difficile d’imaginer qu’on va jouer encore plusieurs années dans le mauvais téléroman des déficits qui ne font que grandir dans les agences de transport en commun. Québec ne peut pas éternellement éponger les déficits et les sociétés de transport ne peuvent pas se contraindre à réduire l’offre. Un changement de paradigme est absolument nécessaire.

Au 15 mars dernier, les déficits des sociétés de transport s’élevaient à 953 millions de dollars pour les services d’autobus (STM, RTL, STL, exo), à 216 millions de dollars pour le métro de Montréal, à 180 millions pour les services de train, à 89 millions pour le transport adapté et à 21 millions pour le Réseau express métropolitain (REM). La situation ne fait qu’empirer.

Les maires de la grande région de Montréal cherchent des solutions et évoquent la possibilité de devoir augmenter les taxes sur l’immatriculation et couper dans les services. Alors que se préparent les budgets des municipalités, un autre appel au secours est donc lancé au gouvernement du Québec pour éponger les déficits des sociétés.

Or, au lieu de se prêter à un autre affrontement public avec les maires et les mairesses, le gouvernement du Québec ne devrait-il pas mettre au rancart son approche comptable et opter pour une vision plus audacieuse du transport en commun?

Comprenez-moi bien : il faut être très exigeant en matière de gestion, de gouvernance et d’efficacité avec les sociétés de transport. Mais le gouvernement doit abaisser ses attentes de rentabilité. Le transport en commun ne peut pas être considéré comme un luxe ou un service d’appoint. C’est un service essentiel.

AILLEURS SUR INFO : Un procès pour une histoire de pêche qui a tourné à l’affrontement

L’État doit donc faire du transport collectif une grande obsession pour assurer un service étendu et fréquent à une population qui compte sur le transport en commun pour se déplacer, notamment pour aller travailler. Et il doit en faire une véritable solution dans sa lutte contre les changements climatiques.

Chose certaine, ce serait une mauvaise idée de laisser les sociétés de transport réduire le service à la clientèle pour amoindrir les déficits. Certains suggèrent d’inclure une participation du secteur privé et d’abandonner les trajets les moins porteurs pour rentabiliser les sociétés de transport. Mais n’est-ce pas là une ligne directe vers la réduction du service? Moins de services, c’est moins d’utilisateurs. Et ce résultat serait un échec.

Non seulement il ne faut pas réduire le service, mais il faut l’augmenter, l’améliorer, le rendre attrayant, tant sur le plan de l’offre que sur celui de la qualité. Et peut-être le service doit-il être moins cher?

Beaucoup moins cher… voire gratuit?

Le transport en commun moins cher ou même gratuit, c’est une solution qui peut paraître extrême. Mais il faut s’intéresser à l’expérience tentée en Allemagne depuis deux ans. Ce pays européen n’a pas choisi la gratuité, mais a opté pour un modèle de réduction marquée des prix.

Il y a un an, l’Allemagne a lancé une offensive audacieuse pour tenter d’amener ses citoyens à utiliser davantage le transport en commun pour de courtes distances, par exemple pour se rendre au travail. Depuis le 1er mai 2023, pour 49 euros (72 $ CA) par mois, les utilisateurs peuvent se déplacer autant qu’ils le souhaitent à bord des autobus, des métros et des trains, dans toutes les municipalités du pays. Les trains locaux et régionaux sont inclus dans cette tarification fixe.

Comme l’agence Bloomberg l’expliquait dans un article publié le 29 avril 2023, la stratégie allemande indique que le transport public est devenu une composante d’une politique nationale et non plus seulement un service local. L’Allemagne a du mal à atteindre ses cibles de réduction de gaz à effet de serre et le pays a décidé de mettre en œuvre un plan pour tenter de renverser la vapeur.

Pour plusieurs Allemands, le coût moyen du transport en commun avoisinait les 200 euros (près de 300 $ CA) par mois avant l’annonce de la nouvelle mesure. C’est donc une baisse considérable.

Le gouvernement fédéral a annoncé un ajout annuel de 1,5 milliard d’euros (2,2 milliards $ CA) en financement pour le transport collectif, et 16 gouvernements régionaux du pays ont accepté de fournir des sommes équivalentes pour payer cette réduction de coûts.

La société de transport Deutsche Bahn prévoyait alors une croissance continue de la demande, y compris la fin de semaine, mais pas une hausse soudaine. Le transfert sera progressif, selon la société, alors que l’utilisation va grandir.

Un choix audacieux

Il faut de l’audace pour faire ça en Allemagne, alors que ce pays est reconnu comme l’un des plus grands fabricants d’automobiles dans le monde. C’est un choix politique qui demande une forme de courage, qui ne trouve pas, vraisemblablement, son équivalent dans un pays comme le Canada, qui souffle le chaud et le froid sur la question climatique, en tant qu’un des plus grands producteurs de pétrole du monde.

D’autres pays de l’Union européenne étudient le modèle allemand dans un contexte où la région vise la carboneutralité en 2050. Certains sont allés plus loin encore. Le Luxembourg est le premier pays à avoir choisi la gratuité pour ses transports collectifs, pour les résidents et les touristes. La mesure est en place depuis mars 2020.

Malte a aussi opté pour la quasi-gratuité en 2022 alors que des frais de 15 euros (22 $ CA) sont prélevés au moment de l’abonnement. Un service gratuit est aussi offert à Tallinn, la capitale de l’Estonie, et à Dunkerque, en France.

À l’été 2022, pour aider la population à faire face à la hausse du coût de la vie après le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’Allemagne a offert un tarif de 9 euros (13 $ CA) par mois, pendant trois mois, permettant ainsi aux voyageurs de se déplacer à bord des services de transport publics locaux et régionaux, sans limites. Il s’agissait d’une offre exceptionnelle, qui s’est soldée par une hausse de l’utilisation du transport en commun.

Les utilisateurs qui n’avaient pas de carte de transport avant l’offre à 9 euros ont grandement augmenté leur utilisation du transport en commun. On a constaté que la baisse des prix était un incitatif à faire la transition vers le transport public, mais que ce n’était pas suffisant pour arriver à une transition réussie en matière de mobilité durable. Il faut un service de qualité, fréquent et agréable à utiliser. Autrement, même à un faible coût, le résultat voulu ne sera pas atteint.

Au Québec, le Parti québécois (PQ), lors de la campagne électorale de 2022, a fait une proposition originale en suggérant la création d’une Passe Climat de 365 $ par année donnant un accès illimité à tous les transports en commun du Québec. Ce passeport aurait été gratuit pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Je ne sais pas si le PQ va maintenir cette proposition à la campagne de 2026, mais le gouvernement Legault gagnerait à s’intéresser à cette idée.

Faire preuve de créativité

Le prix demeure un facteur important dans la décision de choisir le transport en commun et la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, pourrait faire sa marque en lançant un chantier ambitieux en matière de transport collectif.

Tout est à faire. On en parlait en décembre : le gouvernement Legault n’arrive pas à mettre en oeuvre des projets structurants en matière de transport. La transition est pourtant urgente. Le transport représente 43 % de nos émissions de gaz à effet de serre.

Québec doit choisir de placer le transport collectif en priorité. Un message clair de cette stratégie pourrait être lancé en revoyant les structures de la gestion du transport dans la grande région de Montréal, en revoyant aussi la tarification et en identifiant de nouvelles sources de revenus, dans l’objectif de maintenir et d’améliorer le service.

L’Alliance pour le financement des transports collectifs au Québec proposait en février dernier d’indexer les taxes provinciales sur les carburants et l’immatriculation, ce qui pourrait rapporter, selon ses estimations, près de 700 millions de dollars.

Le regroupement proposait aussi d’augmenter les revenus du marché du carbone consacrés au transport collectif en mettant fin au rabais sur l’achat d’un véhicule électrique, un gain potentiel de près de 200 millions de dollars. L’idée est intéressante, d’autant plus que le gouvernement du Québec a décidé, justement, de mettre fin progressivement à ce rabais d’ici 2027.

La proposition de remplacer la taxe sur le carburant par un système de tarification kilométrique ou de péages pourrait rapporter des sommes supplémentaires. Le gouvernement Legault n’a pas montré beaucoup d’intérêt, toutefois, pour ce type de proposition.

L’administratrice Christiane Bergevin a évoqué, lundi soir à Zone économie, la possibilité que les employeurs contribuent à une partie du financement collectif. Elle s’inspire de l’exemple de la grande région parisienne, où 48 % du financement des transports en commun vient des employeurs.

Sur le site d’Île-de-France Mobilités, on précise que les employeurs font un versement mobilité, une contribution destinée à financer les transports et la mobilité. De plus, les employeurs sont dans l’obligation de rembourser à hauteur de 50 % les titres de transport de leurs salariés et peuvent aller jusqu’à 75 %.

Une étude de l’Université Laval publiée en 2021 concluait que, pour chaque dollar payé par un individu, la collectivité paie l’équivalent de 5,77 $ lors d’un déplacement réalisé en automobile et de 1,31 $ lors d’un déplacement en autobus. Autrement dit, en tenant compte des coûts sociaux, ceux qui sont associés à la congestion, à la pollution, à la perte de productivité, aux effets sur la santé et à d’autres facteurs, le coût collectif de l’utilisation de l’automobile est plus élevé que celui lié à l’utilisation du transport collectif.

À n’en pas douter, une nouvelle approche, plus fondamentale, pourrait nous mener à des décisions plus ambitieuses et plus audacieuses pour le Québec.

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La ministre devraient relire le mandat de son ministère !! Juste sur la page web du MTQ :


On voit bien que le transport collectif fait parti de son mandat !!

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C’était vrai du temps du parti progressiste-conservateur. Mais depuis Harper avec le parti Reformist puis l’Alliance canadienne, le virage nettement à droite était plus marqué. Tandis qu’avec Poilievre (véritable autocrate dans l’âme) et son gros bon sens il devient clairement dogmatique, en s’inspirant de la politique trumpiste.

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Le chat sort du sac au moins…

Si le PLQ est au gouvernement la moitié de sa députation sera sur l’île de Montréal… Ça devrait déjà aider.

Cette ministre, qui a montré très souvent son arrogance (regardez les vidéos des commissions parlementaires, c’est du bonbon), se fout complètement des transports collectifs, pour la simple et bonne raison que l’électorat de la CAQ se déplace en voiture.

Même en disant que je comprends ce qu’elle voulait dire - c’est à dire qu’elle n’a que peu de contrôle sur la gestion de l’efficacité dans les organismes de transport - elle rate la cible. Son rôle est de définir des orientations et s’assurer qu’on a les moyens d’y arriver.

La meilleure solution, pour la CAQ et pour nous, ce serait qu’elle implante un mode de financement fixe, et que les organismes s’arrangent avec. J’ai toujours été très attiré par le versement mobilité en France. C’est un financement récurrent, calculé un peu différemment selon des indices d’urbanisation, qui permet justement d’éviter au gouvernement d’avoir à gérer les budgets d’exploitation régionaux.

Je dois dire par contre, que j’adopte dès aujourd’hui l’expression “chacun gère sa fougère” au bureau.

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Julie Boulet dans le corps de madame Guilbault. ÇA, c’est le VRAIS visage de la ministre !!

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À Radio-Canada ce matin, Jean-François Lisée a bien résumé la situation

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Le transport collectif est une mission de l’État québécois, et ce « pour des raisons évidentes », a rétorqué jeudi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, à la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault. Le maire de Québec a quant à lui accusé la ministre de ramener le Québec au Temps d’une paix.

Publié à 11h36 Mis à jour à 12h20

Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse
](La Presse | Henri Ouellette-Vézina)


Gabriel Béland

Résumé

Transports collectifs Les maires de Montréal et Québec fustigent Geneviève Guilbault

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante

Le transport collectif est une mission de l’État québécois, et ce « pour des raisons évidentes », a rétorqué jeudi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, à la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault. Le maire de Québec a quant à lui accusé la ministre de ramener le Québec au Temps d’une paix.

Publié à 11h36 Mis à jour à 12h20

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse


Gabriel Béland
Gabriel Béland La Presse

« Les propos de la ministre d’hier [mercredi], c’est sûr que ça amène un éclairage différent. Je ne suis pas là pour lancer des roches, mais c’est important pour moi de rappeler à tous les Québécois et à la ministre que oui, le transport collectif, c’est une mission de l’État. […] Ce l’est pour des raisons évidentes, des raisons pour lesquelles on contribue tous et toutes », a dit jeudi Mme Plante, en ouverture du conseil d’administration de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qu’elle préside.

Elle réagissait ainsi à des propos tenus la veille par Geneviève Guilbault, qui a fait valoir lors de l’étude des crédits budgétaires de son ministère que de « gérer le transport collectif et les sociétés de transport, ce n’est pas une mission de l’État ».

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Geneviève Guilbault

Visiblement piquée au vif, Mme Plante a invité la ministre « à venir dans le métro le matin, à venir prendre l’autobus à Laval, puis attendre longtemps dans les couronnes parce qu’il y a juste un autobus qui passe une fois par heure ».

Son homologue de Québec a aussi été piqué au vif par les propos de la ministre. Bruno Marchand a dit aux journalistes qu’il n’avait plus confiance en Mme Guilbault, mais n’a pas demandé sa démission, s’en remettant au premier ministre.

« Je n’ai pas confiance en Mme Guilbault parce qu’il n’y a pas de vision pour la mobilité durable. Les transports, pour elle, c’est de développer des routes […] Avec ça, on revient au Temps d’une paix. Ce n’est pas le Québec auquel je rêve », a lancé M. Marchand, en référence à cette populaire série québécoise campée dans l’entre-deux-guerres.

« Présentement, Mme Guilbault ne présente aucune vision. C’est hyper décevant. Ça nous ramène dans les années 60, avec un ministère de la mobilité durable, qu’elle a elle-même nommé “mobilité durable”, pour lequel il y a juste les routes qui importent », a ajouté le maire de Québec.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le maire de Québec, Bruno Marchand

Valérie Plante estime que les investissements qu’a faits Québec dans le transport collectif durant la pandémie – évalués à environ deux milliards – ne devraient pas être utilisés comme argument pour justifier moins d’argent gouvernemental.

« Merci, madame la ministre, mais c’était nécessaire, comme on aurait soutenu la reconstruction d’un pont ou d’une route », a persisté Mme Plante, en rappelant que pendant ce temps, les villes ont étendu et augmenté la taxe sur l’immatriculation à tout le 450. « On a mis nos culottes, ce n’était pas le fun, mais on l’a fait, parce qu’on trouvait que c’était une façon d’amener une source de revenus. »

À ceux et celles qui se demandent « pourquoi les gens de Baie-Comeau devraient payer pour le transport collectif dans la région métropolitaine », Mme Plante rétorque « que la région métropolitaine, c’est la moitié de la population du Québec ». « Nous, on appuie la mission de l’état qui est de soutenir l’industrie minière en Abitibi […] et l’industrie forestière au Saguenay », a-t-elle illustré.

Patience, le mot d’ordre

Son discours s’est conclu par l’adoption d’une résolution de la CMM. Celle-ci a formellement demandé à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) d’attendre que son comité exécutif rencontre la ministre des Transports, afin qu’elle précise la contribution gouvernementale au transport collectif, « avant d’adopter toute décision visant à réduire l’offre de service ».

En 2025, seulement dans le Grand Montréal, le manque à gagner des sociétés de transport est évalué à 561 millions de dollars. À ce jour, « la contribution financière du gouvernement du Québec est limitée à seulement 147,1 millions », a indiqué jeudi le directeur général de la CMM, Massimo Iezzoni.

« Ce niveau d’aide financière est insuffisant et laisserait plus de 414 millions à la charge des municipalités, de la Communauté métropolitaine de Montréal, des usagers, des automobilistes et des opérateurs de transport en réduction de service », a-t-il dit.

Quant aux audits de performance, que le gouvernement conduit présentement sur les dix sociétés de transport, « ils étaient prévus en mai, mais on nous apprend qu’ils vont arriver en septembre », a dénoncé la mairesse. « La rencontre qu’on souhaite avec la ministre […] on nous dit que ça va être en juin. Tout ça nous met dans une situation où on ne prend pas les bonnes décisions, on ne réfléchit pas de façon intelligente. »

« Je veux dire au gouvernement : on est là, on va continuer à réfléchir, à trouver des solutions. Mais s’il vous plaît, aidez-nous à vous aider, aidez-nous à faire en sorte que les citoyens en aient pour leur argent. Il faut s’assurer que notre système de transport actuel ne tombe pas en pièces », a conclu Mme Plante.

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Dans le même article:

Sur le site d’Île-de-France Mobilités, on précise que les employeurs font un versement mobilité, une contribution destinée à financer les transports et la mobilité. De plus, les employeurs sont dans l’obligation de rembourser à hauteur de 50 % les titres de transport de leurs salariés et peuvent aller jusqu’à 75 %.

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François Legault qui dit aujourd’hui dans un point de presse que Québec investit + que l’Ontario…


Source : https://youtu.be/QFIwFECOm1g

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Je viens de finir de lire les articles sur le financement des transports en commun, et honnêtement, vu l’attitude du gouvernement, je pense que la CMM devrait juste aller de l’avant avec la taxe sur l’imatriculation et faire une annonce officielle. Ça mettrait le gouvernement sur le spot de trouver une solution alternative, ou de devoir subir le blowback de cette taxe additionnelle

Les problèmes de financement des transport en commun, c’est assez arcane comme concept pour une part importante de la population, incluant les usagers. Une taxe, tout le monde sait ce que c’est et comprends que c’est un montant qui part de leur budget.

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Analyse de Gérald Fillion

Le gouvernement va s’en tenir à financer le tiers des coûts d’opération. Présentement on parle d’un déficit de $600M pour l’ARTM donc ça donnerait $200M additionnel du provincial. Il reste $400M à aller chercher par les villes et ça sera $200M chez les usagers et $200M par les villes (immatriculations).

Peu importe si l’argent vient du gouvernement ou des villes au final cela viendra de la population mais personne ne veut être celui qui annoncera l’augmentation des taxes. À part Valérie Plante, tous les maires de banlieues et le gouvernement de la CAQ tomberont à leurs prochaines élections s’ils sont perçu comme responsables dans l’opinion publique, d’où le shit show que l’on assiste actuellement.

Il reste la question des nouvelles infrastructures payées à 100% par le provincial où le gouvernement semble dans un vide sidéral.

Pour entendre cette citation du PM

l’expression « Gérer sa fougère » vient ce de livre pour enfants :wink:

Gère ta fougère ! N. éd. par TURMEL, CLAUDIA*DUPUIS, KARINA

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Honnêtement, moi, les fougères chez nous, je les laisse pousser là où elles sont contente, dans un coin à l’ombre derrière la maison. Si ce n’était de ces fougères, il n’y aurait que de la mauvaise herbe dans cet espace. Les fougères n’aiment vraiment pas le plein soleil.

C’est donc dire que dans notre société, ils y a des choses qui opèrent dans l’ombre, mais qui sont nécessaire au bon fonctionnement de celle-ci. Si on avait pas de transports en commun, le réseau routier existant serait embouteillé de 5h le matin à 10h le soir. Ça serait un enfer pour une part importante de la population. Le gouvernement va devoir comprendre ça un de ces jours.

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Ça couterais une fortune mais la gratuité serais peut être une manière de faire passer la pilule d’une augmentation de taxe massive.

(D’un point de vue politique… je ne pense pas que ce soit la même chose pour ce qui est le meilleur pour le transport collectif, ce qui est bon pour le TC c’est un ‘bon service’ pas la gratuité)

Mme STM et Mme REM dans ma fougère :potted_plant:

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Je suis vraiment à saturation d’entendre ce mantra…

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Textbook de gestion de fougère :slight_smile:

Qu’est-ce qu’on attend!? Oui ma feu carte orange et passe Navigo était remboursée par mes employeurs et c’était juste “normal”. Ici, je n’ai connu qu’une seule compagnie qui me remboursait 90$ (imposable) sur les 143$ de passe mensuelle de la TTC…

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