C’est en plein le genre de manque de familiarité avec ses dossiers je reproche à Valérie Plante. Dommage.
Comme sur le REM de l’est original ou elle croyais qu’il y’a pas de connexion avec le métro, et que l’animateur de Radio Canada qui est venue la corriger…
Les projets de transport en commun au Québec ont tout à fait leur place dans une émission satirique…
Même 12 ans après, ce sketch de RMR est toujours d’actualité : https://youtu.be/em2-PjKGuK4?feature=shared
Oh Boy… En même temps c’est “à peine” exagéré.
On est probablement numéro 1 en études de faisabilité.
Prendre le métro sans payer, c’est un jeu d’enfant: plein d’usagers sautent les tourniquets
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15 février 2024 07H00 Mise à jour 15 février 2024 09H59
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Métro de Montréal, à l’heure de pointe matinale. En moins de 40 minutes, une quinzaine de personnes franchissent sans payer les tourniquets d’une station de la ligne orange. Dans tout le réseau, cette pratique illégale engendrerait annuellement des millions de dollars en pertes de revenus pour la STM.
Certains se faufilent, d’autres sautent carrément par-dessus les tourniquets. La majorité passe sans hésitation. Lors du premier passage de 24 heures, c’est une personne toutes les trois minutes qui a franchi les tourniquets sans payer, soit une vingtaine par heure.
À l’heure du retour à la maison, la scène se répète dans une station de la ligne verte.
Rien d’étonnant: «c’est comme ça tous les jours», nous confirme un agent de station, qui ne peut rien faire face aux usagers fautifs.
«On envoie un message à la centrale et on espère que quelqu’un va intercepter la personne, lance-t-il sous le couvert de l’anonymat. C’est frustrant!»
Photos Gabriel Ouimet, photomontage Benoît Dussault
Même si l’expérience de 24 heures n’a rien de scientifique, on peut s’imaginer que des milliers de personnes entrent chaque jour illégalement dans les 68 stations du réseau montréalais. Alors que la Société de transport de Montréal (STM) a dû réduire ses dépenses cette année, en plus d’envisager des diminutions de services, il y a lieu de se questionner sur les conséquences financières de toutes ces entrées frauduleuses.
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Des pertes de plusieurs millions
La conseillère corporative aux affaires publiques de la STM Laurence Houde-Roy indique que «la notion de perte financière engendrée par la fraude est complexe à calculer, puisqu’elle nécessite d’arriver à un indice de fraude fiable et représentatif».
«Un tel indice comporte nécessairement plusieurs biais statistiques et la STM ne considère pas qu’il s’agit d’un indicateur assez fiable pour être suivi ou utilisé», précise-t-elle dans un courriel envoyé à 24 heures.
Il y a quelques années, la société de transport estimait néanmoins le taux de fraude «entre 1 et 2%» de l’ensemble des passages enregistrés dans une année dans le métro de Montréal, «ce qui n’est pas critique», selon Mme Houde-Roy.
En 2023, il y a eu 214,7 millions d’entrées dans le métro de Montréal. C’est donc dire que près de 4,3 millions de passages frauduleux pourraient avoir été effectués.
En calculant le coût d’un passage à 2,75$, le prix le plus bas pour accéder au réseau de la STM − un billet régulier coûte 3,75$ −, on arrive à un manque à gagner d’au moins 11,8 millions de dollars, sur un budget de roulement de 1,7 milliard de dollars la même année.
Le problème des passages frauduleux ne représente toutefois qu’une «petite partie» des problèmes financiers à la STM, rappelle la directrice générale de Trajectoire Québec, Sarah V. Doyon.
Selon elle, les organismes de transport en commun ne devraient toutefois pas être soumis à des impératifs de rentabilité.
«Le transport en commun, c’est rentable à peu près nulle part dans le monde, et ça n’a pas à l’être, parce que c’est un service public. C’est un coût qu’il faut décider d’assumer, c’est tout», martèle-t-elle.
La sécurité avant tout, mais…
Malgré les millions de dollars perdus en raison des passagers frauduleux, la priorité des constables spéciaux est d’assurer la sécurité des usagers du métro, affirme la STM.
Un choix que comprend Sarah V. Doyon, alors que le sentiment d’insécurité dans le métro a augmenté dans les derniers mois. Les appels d’intervention de la part de constables spéciaux sont en effet passés de près de 25 000 en 2019 à 43 000 en 2023.
Les contrôles de titre ne représentent donc qu’environ 30% des tâches des constables, mentionne Mme Houde-Roy. Ils ont néanmoins remis 7171 constats pour non-paiement de titre de transport en 2023. Le coût de ces constats peut s’élever jusqu’à 500$.
Soyez d’ailleurs avertis: plusieurs de ces contrôles sont menés par des agents habillés en civils dans les stations les plus problématiques.
C’est sûr que c’est moins rentable si on ne renforce pas le paiement. Et pourquoi le renforcer, si le but n’est pas d’être rentable. Doyon vit dans un monde où il les TeCs n’ont pas de problème de financement.
Le problème des gens qui sautent le tourniquet est super faible, comme on dit environ 1%. Pour le ramener à proche de zéro, il faudrait quoi? Au bas mot 75 constables minimum. À presque 100 000$ annuel + les gestionnaires + les heures sup on arrive â genre facile 10/11 millions annuel. C’est quoi les pertes annuelles? 10/11 millions annuel.
Et ça c’est si tout va bien. L’autre jour j’étais dans une interruption de service à Beaudry causé malheureusement par qu’un qui a fait une overdose dans la rame. Qui intervient? 5-6 constables spéciaux. Ça va les mobiliser pour une bonne partie de leur avant-midi voir plus (paperasse etc).
À moins que le taux de non-payement augmente fortement, il va falloir s’habituer avec ce phénomène, parce que le combattre à ce moment-ci, c’est pas rentable.
J’imagine que n’importe qui qui vomi sur les dépenses superflus de l’état est en mesure de comprendre ça
même si c’est anecdotique - tous ceux qui font des problèmes dans le métro/provoquent « l’insécurité » ne paient quasiment jamais. Quelqu’un qui fume des drogues - ou overdose dans un train est presque assuré d’avoir sauté les portes. Faire respecter les barrières est un moyen de contrôler la sécurité sans réellement le faire.
L’humain a l’extrême capacité à s’adapter et à normaliser ce qui est précédemment anormal. C’est un phénomène connu que les dérives -que ce soit la saleté le vendalisme tels que des graffitis ou le crime- se nourrit d’elle même. C’est pour cela que la meilleure approche d’éviter des fléaux de graffitis est de le nettoyer rapidement. Une rue sale mène à la propagation de la saleté sur les rues adjacentes. On revitalise les quartiers défavorisés avec des corvées publiques.
C’est pour cela que les suicides dans le métro ne sont pas communiqués: elles se propagent comme un cancer. C’est la même chose pour le paiement.
Ne pas punir avec zèle ceux qui sautent les tourniquets augmente le cynisme et crée des copies, car le raisonnement progresse rapidement vers le s’il ne paie pas, pourquoi dois-je le faire? À un moment donnée ça devient incontrolable pour ensuite devenir normal. Comme à New York. Comme les quêteurs aux intersections et les cônes oranges pour Montréal.
Et les 75 constables, s’il en faut autant, ne feraient pas que vérifier que tout le monde paient: ils projetteront un sentiment de sécurité, aideront ceux qui en ont besoin (que ce soit aussi banal que d’orienter des touristes) et d’autres fonctions. Sinon, à quoi servent les lois? Autant rendre légal le vol de chocolat au dépanneur, car le policier déployé va couter cher lui aussi. Le coût n’est un aspect du respect de la loi.
Ils sont déjà punis sous forme d’une amende. Il y a plein de constables qui surveillent les tourniquets à des évènements majeurs, parfois même trop.
C’est une problématique qui existe depuis des décennies, faut pas penser que c’est une tendance à la hausse et partir un débat sur le sentiment de sécurité et la vertu dans la société
Je pense que c’est une dérive que d’assumer que les personnes qui paient aujourd’hui vont arrêter de le faire parce que d’autres ne le font pas. Quand des tourniquets sont ouverts, la grande majorité des utilisateurs paient quand même. Quand le chauffeur n’est pas dans le bus au début d’une ligne, la très grande majorité des utilisateurs paient quand même.
Pareil pour le vol dans les magasins. Plein de personnes volent de petites quantités partout, depuis toujours, ça n’a pas entrainé un effet de vol à l’étalage généralisé puisque pour la plupart des personnes, ça ne vaut pas la peine.
LOL tu ne suis pas l’actualité aux états-unis. Des magasins phares ferment à cause de cela et tout est sous clé maintenant dans les pharmacies. Le Canada suit. De loin mais elle suit.
L’art de faire déraper une discussion sur un article inoffensif qui traite d’un problème ne datant pas d’hier…
Attention, en tant que travailleur dans les transports en commun, je peux attester que je vois une forte augmentation de la fraude dans les 3 dernières années. Ici, l’article parle du métro, mais le bus aussi à une très forte augmentation de la fraude. Certaine, de mes lignes que je fais, je suis dans les 75 % des gens qui ne paient pas dans mon bus.
Les travailleurs rapportent seulement une augmentation anormale dans un cour laps de temps. Malheureusement, nos choix de société font que les sociétés de transport doivent percevoir le 1/3 du paiement par l’usager, puisque les villes et le gouvernement ne paye que le 2/3 et ont été très clair sur l’absence d’augmentation de leurs enveloppes. Ceci dit si de voler est devenu socialement acceptable, c’est un autre débat.
Le prix du transport est bas, mais l’acte reste le même, c’est le vol d’un service qui est déjà sous financés. Ceux qui continue de dire que c’est anecdotique et que ce n’est pas un enjeu sont littéralement ignorant de la situation et parle de leur propre perception sans prendre en considération les observations sur le terrain. Et peu importe ce qui peut être dit, il n’y a pas de petit vol. Que ce soit une voiture ou un service, un vol est un vol.
Et aussi seulement pour mentionner ceci, lors des événements les agents sont présent en grand nombre non pas pour le contrôle du paiement, mais pour la gestion de foule. Les mouvements de foule sont des événements dangereux qu’il faut prévenir à tout prix. Surtout en milieux clos ce qu’est le métro. Donc la gestion de la circulation est importante et pour veuillez au bon déroulement du passage de tous ces gens, et cela, en sécurité.
On peut dire l’inverse: ceux qui croient que c’est un réel enjeu parlent de leur propre perception sans prendre en considération autre chose que leurs expériences anecdotiques. Ce qui ne veut pas dire que ces expériences en soi ne valent rien.
Il n’y a pas de petit vol effectivement, mais il y a des vols bien pires que d’autres avec des conséquences bien plus graves, je crois que n’importe qui est d’accord là-dessus.
Comme l’a dit @eric-mathieu, engager plus d’agents et attribuer ceux-ci uniquement à la vérification de la fraude a des coûts. Sévir gravement sur ceux qui font de tels gestes a des conséquences aussi. Sans compter que ce genre de phénomène ne pourra jamais être pleinement éradiqué.
Pendant ce temps à New York, même avec les nouvelles guérites
Au-delà de l’aspect monétaire du problème, qui demeure marginal sur le budget annuel, je suis d’avis que le véritable enjeu est ailleurs. Sans faire de profilage, je remarque que les individus qui ne paient pas sont souvent ceux qui manquent le plus de civisme dans le métro. Apposer des collants, faire des graffitis, écouter sa musique sans écouteurs, prendre plus de sièges que nécessaires, boire des boissons alcoolisées, manger et/ou ne pas ramasser ses déchets…
À mon avis il est là le problème. Des gens qui se disent “j’paierais pas pour ça, et j’y ferais pas attention”. Aussi, si je voulais leur faire remarquer, du genre, “peux-tu mettre des écouteurs”, j’aurais peur de me faire envoyer ch*er, ou pire. Alors on baisse les yeux et on tolère, pour ne pas chercher le trouble.
En plus, et c’est malheureux, la population de sans-abris qui utilisent le métro comme refuge, même si c’est tragique, ça contribue à la perception d’une insécurité. C’est clair que dans leur cas, le fait de ne pas payer est une évidence, vu leur situation. Mais des petits groupe de 3-4-5 personnes sur les bancs de stations, qui fument on-ne-sait-quoi, c’est intimidant. Il y a peut-être une cohabitation à faire, mais voir quelqu’un fumer du crack dans le wagon ou sur le quai, de s’injecter dans l’édicule d’ascenseur, ou en train de crier dans le vide, ça fait peur parce que ce sont des gens imprévisibles.
C’est complexe comme situation, mais renforcer le paiement (par des portiques comme le REM par exemple) pourrait servir de filtre afin d’améliorer l’expérience, la propreté, et le sentiment de sécurité pour tout le monde. En général quand on paie pour quelque chose, on en prend plus soin que si c’est “gratuit” (ou volé).
À l’inverse, il y a des réseaux de métro super propres, avec un haut sentiment de sécurité. Mais soit ce sont des sociétés avec des morales strictes (comme le Japon, avec les avantages et inconvénients qui viennent avec), ou avec des gardes et policiers partout. Malheureusement l’Amérique du Nord n’a pas cet altruisme et cette civilité en public, et clairement devenir un état policier n’est pas non plus la voie à prendre.
Il y a eu un gros relâchement du civisme à Montréal dans les transports depuis la pandémie que je ne crois pas qu’on puisse attribuer à un profil particulier. C’est généralisé. Avant, j’étais fier qu’à Montréal on laisse généralement sortir le monde du train avant d’y rentrer contrairement à une ville comme Paris, mais maintenant les gens se ruent dans le métro et laissent pas le monde sortir. Les gens écoutent leur musique ou FaceTime/téléphonent sans écouteurs, etc.