Transport en commun - Discussion générale

Ah bon? Le gouvernement donne le financement, le gouvernement impose le cadre réglementaire, le gouvernement approuve les projets d’infrastructures. Le gouvernement a aussi choisi les projets, les modes, les tracés… Le problème vient absolument du fait qu’on a une approche top down dans la gestion du financement des opérations et des investissements en transport en commun.

Maintenant, comment régler ça? Il faut séparer la question en deux: les opérations et l’investissement en capital.

Au niveau opérationnel, il faut que le gouvernement établisse un cadre pérenne de financement des opérations. En Île-de-France, par exemple, les opérations sont financées à presque 50% par le versement mobilité (une taxe sur la masse salariale), à 33% par les billets et à 17% par la région/les villes, etc. Un financement comme ça a l’avantage d’être prévisible, stable, et le gouvernement n’a pas besoin de se soucier des opérations. Ça encourage les opérateurs à optimiser leurs opérations et à prendre des décisions sur le long terme.

J’ai fait un petit exercice avec les données de Statistiques Canada. En 2021 le Québec a généré 213.4 milliard de dollars en salaires. J’ai pris toutes les MRC du Québec, et je les ai catégorisé selon leur population et leur proximité à des régions métropolitaines Afin de calculer un versement mobilité équivalent à entre 0.5% et 2% des salaires. Le résultat? Un tel versement permettrait de récolter 2 milliard pour toute la province. C’est plus que 50% des revenus des OPTC.

Pour le financement des infrastructures. Encore une fois pourquoi est-ce que le gouvernement doit absolument approuver des projets à la pièce? Le rôle du gouvernement devrait être de fournir les orientations et de soutenir les opérateurs et les planificateurs.

Est-ce qu’on ne pourrait pas avoir une agence nationale qui s’occupe d’établir des standards de conception/signalétique, de gérer les services partagés (TI, billetique, etc.), de coordonner le financement des projets d’infrastructure et de planifier le réseau interurbain, alors que des agences régionales peuvent planifier les réseaux régionaux/locaux et soumettre des plans de gestion des infrastructures. Si le gouvernement approuve des enveloppes on permet aux agences de bien évaluer les besoins, décider des meilleurs modes d’implantation, etc.

Il me semble qu’en laissant les instances locales planifier et opérer, on obtient de biens meilleurs résultats.

3 « J'aime »

Oui bien sûr! Vos solutions semblent très bonnes, ce n’est pas mon point.

Tout ce que je dis c’est qu’il faut tout régler, pas juste celui du financement et de l’ingérence politique, mais aussi celui de la mauvaise planification et de nombreux biais au sein des agences de transport en commun qui mènent à des priorités problématiques (hum… hum… trop focus tramway), une mentalité trop rigide (aucune considération pour les trains) ou une expérience utilisateur peu attrayante (peu de considération pour la vitesse).

Regardez l’Ontario, ils ont pas mal réglé le problème d’investissement en capital, même si les opérations ça restent compliqué, on peut dire que leur situation est bien meilleure. Ils ont une agence régionale qui s’occupe du transport en commun et qui a un plan (influencé certes par le politique, mais un plan quand même) ainsi que la volonté politique. Malgré cela, leurs coûts sont tous de même dans le tapis avec la Ontario Line qui se rapproche du 1 milliards/km, des projets qui sont retardés de plusieurs années et bien au-delà de leur budget original, je le répète ce n’est pas normal.

Pourquoi? Parce qu’ils cèdent encore trop aux groupes de pressions influents, mais minoritaires, ce qui amènent souvent des alignements plus coûteux. Ils font encore bien trop souvent appel aux consultants et prennent exemple sur des mauvais élèves tel que les États-Unis (light rail) ce qui fait gonfler les coûts. Eux aussi, ils ont une aversion pour l’aérien face aux pressions des riches résidents, les amenant à aller toujours plus creux au niveau de leurs stations ce qui augmente le coût. Bref, sans changement fondamental au niveau de la mentalité nord-américaine dans nos agences de tc, même avec l’argent on risque de continuer à avoir une hyper-inflation sur les coûts de transport.

Ce que vous dites est très bon et je serai 100% pour appliquer ces solutions, mais il faut réformer tous les aspects, pas seulement quelques-uns. C’est comme le changement climatique, même si on transforme tout le parc automobile en électrique, le fond du problème qu’est notre dépendance à l’automobile est toujours là et c’est la même chose pour tous les aspects de cet enjeux.

Bienvenu dans toutes les conférences d’anciennes administratrices d’organismes de transports en commun au Québec que j’ai entendu (oui la plupart que j’ai entendue étaient des femmes) (ces perles par exemple : ici ici. On le sait pas mal tous que c’est ça que ça prend, mais on a des gouvernements ultra-électoralistes (sinon à tendance oligarchique). La création de Mobilité infra Québec est supposée régler une partie de la planification et de l’infrastructure à tout de moins, mais je suis très loin d’y croire surtout que la raison citée d’annulation de plusieurs projets était en premier le prix sans tenir compte de la teneur des projets et le coût de ne pas les faire. C’est une manière absolument ridicule de juger des projets.

Du côté plus fiscal du financement des agences de transport, c’est un peu la même chose. Les gouvernements récents sont plus souples sur l’évitement fiscal des gens les plus riches et des compagnies. Ça fait de l’argent qui quitte le pays sans jamais financer les services nécessaires pour créer de la richesse. Il n’y a pas seulement l’évitement fiscal de l’impôt sur le revenu, il faut dire qu’il y a beaucoup de municipalité au Québec qui ne chargent pas assez de taxes pour les services qu’ils donnent aux citoyens, ce qui donne de maigres redevances aux services régionaux comme le transport en commun (je vous regarde avec des petits yeux, les municipalités à l’ouest de Montréal). Bref, il faudrait que le municipal et le provincial adoptent des politiques fiscales beaucoup plus responsables et ça aurait pour résultat d’avantager le transport en commun, du moins leur budget d’exploitation.

Les redevances sur les nouveaux projets de construction aux abords des nouveaux projets de transports en communs étaient un avancement important pour le financement des infrastructures selon moi, mais les lobyistes des promoteurs n’aiment pas ça. J’espère que personne ne les écoutera cette fois-ci!

2 « J'aime »
8 « J'aime »

Ça me fait tellement penser au train Montréal-Senneterre que j’avais pris au milieu des années 90. On était monté à bord à Sauvé avec canots, vivres, équipements et descendu au milieu de nulle part, la gare de Bourmont, un chalet isolé dans la forêt, presqu’abandonné. Une petite expédition de 4-5 jours si je me souviens bien au mois de mai avec une température d’été. De bons souvenirs!

https://www.viarail.ca/fr/decouvrez-nos-destinations/gares/quebec/bourmont

3 « J'aime »

il y a maintenant deux lignes de train autochtones au Canada. Celui de Schefferville et celui de Pukatawagan, au Manitoba. Le dernier exist depuis 2006, alors 1 ans apres Schefferville.

2 « J'aime »
3 « J'aime »

Sur le même sujet dans Le Devoir

Si le gouvernement ne répond pas à « l’appel de la réalité » et refuse de réviser l’échéancier « irréaliste et inatteignable » imposé aux sociétés de transport du Québec pour électrifier 55 % de leur flotte d’ici 2030, des autobus électriques resteront à quai faute d’infrastructures pour les recharger.

Dans une rare sortie commune, les dix sociétés de transport du Québec ont dénoncé mardi les « profondes incohérences » et la « cible complètement irréaliste » du gouvernement en matière d’électrification.

D’un côté, ce dernier les oblige à acheter des véhicules entièrement électriques vendus 40 % plus cher que les autobus hybrides. De l’autre, il fait planer l’incertitude depuis des mois sur le financement des garages nécessaires pour les brancher.

Les dix plus grandes villes du Québec s’apprêtent donc à recevoir des autobus électriques commandés sous la pression du gouvernement sans savoir si elles pourront les mettre sur la route.

4 « J'aime »

Le gouvernement est complètement perdu. Les finances ont décidé de couper dans les projets d’infrastructures sans communiquer avec les autres ministères et organismes, sans se pencher sur les politiques et la planification des autres parties prenantes. C’est broche à foin et ça démontre une complète perte de contrôle de la part de ce gouvernement.

Le pire c’est que plusieurs ministres sont très compétents, même le ministre des finances. Cependant, le côté politique de la CAQ l’emporte tout le temps. Tout est dans le paraitre (et dans l’égo).

Ce qui me sidère c’est la rapidité, le côté brusque de ces coupures. Surtout dans le financement des infrastructures, on devrait avoir un an ou deux d’avance sur le plan d’un point de vue budgétaire.

10 « J'aime »

L’ARTM a publié d’autres données de l’enquête Perspectives Mobilité

4 « J'aime »

Oooh il était temps! Ça fait des mois que les chercheurs attendent les données détaillées. La communauté scientifique sera très contente.

Si je ne me trompe pas, on a pas encore les résultats détaillés par secteurs municipaux?

Tu as raison, je suis passé trop rapidement. À suivre, dans ce cas.

2 « J'aime »
Résumé

La grève évitée au RTC

Par Émilie Pelletier, Le Soleil

25 avril 2025 à 14h42

Le Syndicat des employés d’entretien menaçait de faire la grève le 30 avril prochain. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

Les employés des garages du Réseau de transport de la Capitale renoncent à faire la grève la semaine prochaine, encouragés par des «discussions constructives et positives» à la table de négociation.


Encore jeudi, le Syndicat des Salariés d’entretien du RTC (CSN) menaçait d’exercer son droit de grève le 30 avril prochain. Il remettait «la balle dans le camp de l’employeur» pour éviter un débrayage.

Or, des «avancées» dans les pourparlers ces dernières heures l’ont finalement fait reculer le regroupement syndical, qui représente 350 travailleurs des garages de la société de transport.



L’avis de grève a été levé vendredi après-midi.

Service normal

«À notre demande, l’employeur a accepté d’impliquer un conciliateur dans le dossier et d’ajouter plusieurs journées de négociation», explique Nicolas Louazel, président du syndicat, dans un communiqué.

«On est heureux de cette ouverture et on espère que dorénavant ça va aller mieux et plus rondement.»

— Nicolas Louazel, président du Syndicat des Salariés d’entretien du RTC

La direction du Réseau de transport de la Capitale prévoyait d’ailleurs de faire le point, en fin de journée vendredi, sur les impacts attendus de cette grève sur la clientèle.

Le service sera finalement offert «normalement», a fait savoir l’organisation en milieu d’après-midi, à la lumière de récentes «discussions constructives et positives» dans la négociation pour la convention collective des employés d’entretien.

«La levée de l’avis de grève représente une excellente nouvelle pour nos clients, qui n’auront pas à subir les impacts malheureux rattachés à une telle décision» a d’ailleurs salué Maude Mercier Larouche, présidente du RTC.

Médiation

Les deux parties auront recours à une personne-ressource mandatée par le ministère du Travail, qui «aura un mandat de médiation et conciliation afin de faciliter et d’accélérer les échanges».



Jusqu’ici, le syndicat et la partie patronale se sont rencontrés à 34 reprises pour des séances de négociations. «Plusieurs autres se dérouleront dans les prochaines semaines», est-il prévu.

Les employés d’entretien du RTC sont sans convention collective depuis septembre 2024.

2 « J'aime »
3 « J'aime »

Jason Slaughter de Not Just Bikes préfère le tramway

Nouvelle vidéo sur Nebula

3 « J'aime »

D’ailleurs, il parle de Montréal brièvement dans la vidéo. Il trouve (avec raison) que les alentours de plusieurs stations de métro sont mal aménagés. Looking at you Namur.

2 « J'aime »

Oui il a parlé longuement du secteur Namur dans sa vidéo sur Montréal :grimacing:

5 « J'aime »

Et de la station Préfontaine dont les accès se font sur Hochelaga qu’il compare à une “stroad”… :sweat_smile: