Transport en commun - Discussion générale

Le transport en général va mal, selon une experte

Un grand coup de volant s’impose dans notre approche en matière de transport, plaide la professeure et spécialiste Catherine Morency. En fait, c’est notre vision du transport en général qui doit changer.

Le transport en général va mal, selon une experte | L’actualité (lactualite.com)

Catherine Morency est inquiète : l’experte en planification des transports et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la mobilité des personnes (Polytechnique) ne voit pas grand-chose qui aille bien dans le secteur des transports au Québec, surtout pas dans le transport en commun. Elle n’est pas la seule.

Le maire de Laval, Stéphane Boyer, ne lésine pas sur les formules-chocs : « C’est la panique à bord et aucun espoir n’est à l’horizon », écrivait-il dans une lettre ouverte publiée le Jour de la Terre, en avril, pour attirer l’attention de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault.

« Notre réseau [de transport en commun] est au bord de l’effondrement », ajoutait-il en parlant d’un « bateau en train de couler ». Parallèlement à cette démarche publique, les maires du grand Montréal ont aussi écrit à la ministre pour présenter les scénarios qui sont sur la table afin de répondre au problème de financement du réseau. Ils évoquaient une augmentation importante de la taxe sur l’immatriculation, des hausses tarifaires pour les usagers, des réductions de service — lignes de bus éliminées, fréquences de passage diminuées… Rien qui ne fasse pas mal quelque part.

Au-delà des soucis d’argent des sociétés de transport, il y a aussi le fait que les grands projets de développement du transport en commun avancent peu (ou pas) et que le parc automobile est en croissance constante. L’actualité s’est entretenu de ces défis avec Catherine Morency, qui est également membre du Comité consultatif sur les changements climatiques du gouvernement du Québec.

Du point de vue de quelqu’un qui regarde de très près la situation globale en matière de transport en commun, comment ça va au Québec ?

Très mal. Et la question ne peut pas concerner uniquement le transport en commun. C’est justement un de nos problèmes — on segmente tout. C’est du transport en général qu’il faut se préoccuper. On a tendance à mettre d’un côté les projets routiers et de l’autre le transport en commun, alors que leur objectif est le même : transporter des gens.

En incluant le transport de marchandises, le transport est le principal responsable au Québec des émissions de gaz à effet de serre [42,6 % des émissions québécoises]. Or, elles sont en croissance, alors qu’elles devraient diminuer. C’est la même chose pour la part de l’auto solo dans les déplacements, pour le parc de véhicules qui continue de grossir… Il y a beaucoup de tendances à inverser. Alors non, ça ne va pas bien du tout.

Vous avez déjà dit qu’on fait le contraire de ce qu’il faudrait faire en matière de transport. Sur quoi s’appuie ce constat ?

Dans la politique de mobilité durable, l’État s’est engagé à ce que, d’ici 2030, 70 % des résidents du Québec aient accès à au moins quatre services de mobilité durable, comme le transport collectif, l’autopartage et le vélopartage, la marche et le taxi. Le transport en commun est le plus important. Nous devrions le déployer davantage, ce que nous ne sommes pas du tout en train de faire.

Une autre cible consiste à réduire de 20 % la part des déplacements effectués en auto solo, qui représentent les trois quarts des déplacements. Mais quand on regarde les chiffres, on voit que le nombre de véhicules privés croît plus vite que la population en général [en 20 ans, le parc d’automobiles et de camions légers a augmenté de près de 40 %, alors que la hausse de la population a été de 16 %], et plus rapidement que la population adulte. Les véhicules grossissent aussi — il y a un problème d’obésité sur les routes. La dimension des voitures, la masse, la longueur, la largeur, la hauteur, tout augmente.

Ensuite, on a l’ambition de réduire les temps de déplacement entre le domicile et le travail, mais cela passerait par la diminution de la congestion. Or, on ne va pas du tout dans ce sens-là non plus — il y a plus de voitures, qui prennent plus de place sur les routes. Pour ce qui est de la réduction de l’énergie consommée, on n’y arrive pas non plus parce qu’on a des véhicules plus lourds et plus gros. Alors…

Vous affirmez qu’il faudrait réglementer la publicité qui vante l’achat de gros véhicules, un peu comme on le fait pour l’alcool ou les cigarettes. En quoi serait-ce nécessaire ?

On a des cibles de réduction de la place de l’automobile, mais les constructeurs nous vendent encore du rêve par rapport aux véhicules. On devrait encadrer ce qui est permis d’annoncer — et ne pas montrer de comportements qui ne sont pas liés à la fonction du véhicule. On voit souvent dans les publicités des camions qui roulent dans des déserts ou qui grimpent des montagnes, comme si c’était l’utilisation normale. Dans la vraie vie, un véhicule va surtout être dans les embouteillages…

« À Québec, le projet de tramway est à pleurer. J’ai étudié le corridor prévu dans le cadre de mon doctorat… en 2000. On sait ce qu’il faut faire. Et c’est ça qui est le plus frustrant : qu’est-ce qu’il faut d’autre ? »

Y a-t-il quelque part une donnée qui vous rassure un peu ?

S’il n’y avait pas les initiatives des municipalités, on serait vraiment en perdition. Là, on a heureusement quelques mesures : les autorités municipales revoient l’attribution de l’espace en construisant des infrastructures pour les vélos et les piétons et en ajoutant des voies réservées, elles offrent du vélopartage… Mais ce n’est pas facile. L’État leur confie beaucoup de responsabilités, mais on ne leur fournit pas les moyens qui viennent avec.

À Montréal, le projet de REM de l’Est est en flottement, et même chose pour le prolongement du REM sur la Rive-Sud. Le nouveau tronçon de la ligne bleue du métro ne sera mis en service qu’en 2030. À Québec, le projet de tramway est en suspens. De quoi est-ce symptomatique, le fait que les grands projets de transport en commun semblent si compliqués à faire avancer ?

Il y a certainement beaucoup de politique là-dedans, beaucoup d’influences qui viennent mêler les cartes.

À Québec, le projet de tramway est à pleurer. J’ai étudié le corridor prévu dans le cadre de mon doctorat… en 2000. On sait ce qu’il faut faire. Et c’est ça qui est le plus frustrant : qu’est-ce qu’il faut d’autre ? De quel autre chiffre a-t-on besoin pour se décider ?

On nous parle d’acceptabilité sociale, mais parfois, pour certains projets, il faut oser — surtout qu’on n’aura jamais une acceptabilité complète. Avec le temps, les gens vont en comprendre les bienfaits. On le voit avec les rues piétonnes, qui provoquent toujours beaucoup de résistance, mais où les effets positifs apparaissent vite.

Est-ce qu’on voit trop grand parfois ? C’est-à-dire que des solutions plus simples auraient plus de chances d’aboutir ?

Il faut faire les deux en parallèle. Le dossier du troisième lien est un bon exemple. Quand le gouvernement parlait du transport en commun sur le troisième lien, il disait aussi à la population qu’elle devrait attendre 15 ans avant d’avoir une option de transport en commun valable entre Québec et Lévis. Mais ce n’est pas vrai que les gens vont attendre 15 ans… Nos gros projets ne doivent pas être une raison de ne pas mettre en place d’autres systèmes entre-temps. Il existe des options : il y a deux ponts, un traversier… On pourrait déjà ajouter des stationnements incitatifs, multiplier les lignes express fréquentes vers des pôles de destination… Les besoins sont là.

On parle beaucoup du financement du transport en commun depuis quelques mois, avec les déficits importants enregistrés par les sociétés de transport. À vos yeux, sans financement supplémentaire de Québec, il y aura nécessairement une diminution du service ?

Effectivement, sans financement nouveau, l**’**offre sera touchée. Dans un contexte où on construit du logement et où il y a de plus en plus d’autos, simplement « maintenir » les services de transport en commun signifie en fait que ce dernier devient moins compétitif par rapport à l’auto et que le service se détériore. Il faudrait plutôt toujours chercher à bonifier le service, développer continuellement les réseaux.

Il y a vraiment un enjeu en ce qui concerne la structure du financement, notamment parce qu’on ne fait pas payer l’utilisation du réseau routier par les automobilistes. La taxe sur l’essence n’a pas été indexée depuis 2013. Avec les véhicules électriques, on vend moins d’essence et ça a une incidence, parce que les revenus générés par la taxe sur les carburants servent à financer les infrastructures du transport en commun. Il ne faut pas oublier que rouler en véhicule électrique produit un effet négatif sur le réseau routier. De plus, il n’y a pas vraiment d’écofiscalité, c’est-à-dire des mesures qui s’appuient sur les principes de l’utilisateur-payeur. Quelqu’un qui vient de l’extérieur et qui roule sur une rue locale ne fait pas de contribution à la municipalité. Ce sont des exemples pour dire qu’il faut revoir complètement le mécanisme de financement du transport en commun.

L’idée soulevée par les villes d’utiliser la taxe sur l’immatriculation [le gouvernement a récemment élargi le droit, pour les municipalités, d’imposer ou d’augmenter cette taxe qui sert à financer le transport en commun] est intéressante et logique. Mais le problème est plus vaste.

Québec soupçonne qu’il y a des économies à faire dans la manière dont les sociétés de transport gèrent leurs finances. Il a du gaspillage à dénicher, à votre avis ?

S’il y en a, ce n’est pas nécessairement là où on pense. Quand je vois des bus pris dans un bouchon, je me dis que ça n’a pas de sens. On paie des chauffeurs à attendre que le feu passe au vert alors qu’il y a 100 passagers à bord. Je ne comprends pas ça. L’allocation de nos réseaux est à l’avantage des voitures ; or, sur une route à deux voies, il n’y aurait aucune injustice à en réserver une au transport en commun…

François Bonnardel, l’ancien ministre des Transports, a déjà dit [en 2020, pour justifier l’ajout d’une voie réservée sur l’autoroute 15] qu’il « ne [ferait] pas de vol de voies ». Je me disais : « Tu la volerais à qui, la voie ? »

Si on met un corridor avec des bus express, on espère que ce sont des gens dans leur voiture qui vont migrer vers ces services-là. Ce ne sont pas des extraterrestres qui vont atterrir et prendre le bus.

C’est typique de ce réflexe de tout segmenter et de penser que tous les automobilistes veulent être dans leur voiture. Il y a des gens qui aimeraient trouver des façons de s’en affranchir. Ce n’est pas tout le monde qui est au volant et qui se dit : « Je suis tellement chanceux d’être là… »

En matière de transport en commun, si on augmente l’offre, ça entraîne nécessairement une hausse de l’achalandage ? Cette équation se vérifie ?

On sait comment un réseau de transport en commun permet d’attirer les gens. Pour qu’il puisse compétitionner avec les autres modes, il faut que les déplacements soient efficaces, qu’il y ait de la grande fréquence. Personne ne regarde l’horaire du métro avant de se décider à le prendre, parce qu’on sait qu’il va passer au maximum toutes les 10 minutes. Si on suppose que le service de bus est toujours offert, on va se présenter de manière aléatoire à un arrêt.

Dans une trajectoire, on doit aussi tenir compte du « temps perçu ». Si je voyage debout et qu’on est 105 dans un bus, ce ne sera pas la même perception du temps que si je suis assise. Même chose si j’ai deux correspondances : toute rupture amène une augmentation du temps perçu.

Ensuite, il y a l’idée d’être plus attractif que le concurrent — la voiture. Et pour faciliter cela, on pourrait commencer par facturer aux automobilistes le coût de l’ensemble des externalités de l’utilisation d’un véhicule privé, ce qu’on ne fait pas présentement.

Ce qui voudrait dire quoi, concrètement ?

La Communauté métropolitaine de Montréal a étudié un projet de contribution kilométrique — une tarification de l’usage du réseau, ce qui serait très logique. On le fait déjà un peu avec les péages. Il y a aussi les tarifications du stationnement. Un stationnement « gratuit », ça n’existe pas. S’il est « gratuit », c’est que quelqu’un le finance — et qu’on subventionne l’utilisation de l’auto.

On a justement beaucoup subventionné l’achat de véhicules électriques. La fin annoncée du programme Roulez vert d’ici 2027 vous semble une bonne idée ?

Tant mieux si les subventions pour les voitures électriques cessent. Pour moi, c’était une iniquité incroyable. Quand quelqu’un décide de se déplacer à pied ou à vélo, on lui donne zéro dollar, alors que ce sont les choix qui ont le moins d’impact sur la société. Mais on finance l’achat de voitures ! Il y a quelque chose là-dedans qui est un peu aberrant.

L’électrification s’impose — il faut sortir des énergies fossiles, pour plein de raisons. Mais il y a d’autres priorités à considérer.

« On a fait comme si l’électrification allait tout régler, comme si on n’avait pas à changer nos comportements. Ça ne peut pas être comme ça. »

Comme quoi ?

La politique de mobilité durable du gouvernement du Québec présente une sorte de hiérarchie des solutions — l’approche RTA, pour réduire, transférer, améliorer. C’est une approche reconnue, qui a fait ses preuves et qui classe par ordre de priorité les stratégies à mettre en œuvre.

Quand on parle de réduire, ce sont les distances à parcourir, le nombre de déplacements en auto, le nombre de voitures… Ce sont aussi indirectement les politiques sur l’étalement urbain, la fin de l’expansion du réseau routier et du financement du système automobile.

Quand on a maîtrisé cela, on passe à la deuxième étape — transférer. Pour les mêmes déplacements, on voudrait que les gens utilisent des modes plus durables : marche, vélo, transport en commun, modes partagés — covoiturage, autopartage, taxi… En dernier recours, ce qu’on fait, c’est améliorer : s’assurer que les gens achètent des véhicules moins énergivores, soit des véhicules de petite taille ou qui sont alimentés par une autre énergie. C’est là qu’intervient l’électrification.

Le ministre Pierre Fitzgibbon avait raison de dire, l’été dernier, qu’il faudra réduire le parc de véhicules de moitié pour atteindre notre objectif de carboneutralité en 2050. C’est exactement ce qu’il faut faire. Réduire d’abord, et ensuite faire en sorte que les véhicules qui restent soient électriques. Mais on a envoyé un drôle de message à la population en encourageant d’abord l’achat de véhicules électriques.

On a donc procédé un peu à l’envers en misant énormément sur l’électrification des transports, et surtout des véhicules privés ?

Il faut avoir le bon mode au bon endroit. Dans mon quotidien, je ne devrais pas devoir prendre ma voiture — même électrique — pour effectuer tous mes déplacements.

On a fait comme si l’électrification allait tout régler, comme si on n’avait pas à changer nos comportements. Ça ne peut pas être comme ça. On a quand même un premier ministre qui a dit [en 2018] qu’on aurait besoin de plus de routes pour mettre nos véhicules électriques…

Il y a des déplacements qu’on ne pourra pas effectuer avec d’autres modes que l’automobile, ça fait partie du système. Mais il faut d’abord adopter toutes les stratégies pour éviter d’y avoir recours. C’est ce bout-là qui est mal compris.

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This!

La partie la plus importante qu’il faut mettre de l’avant, on pourrais offrir le même service (nombre de départs) pour moins cher avec de meilleure MPB

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It’s crazy to me that our suburban trains with a very inconvenient schedule for day-to-day, non-commute transportation exist on the transit overlay.

But Kitchener-Waterloo’s ION rapid transit (pictured) which provides a structuring 5AM-12AM route through the centre of K-W (and soon Cambridge, Ontario) has been operating for 5 years with no overlay.

I’m not an EXO hater, but it’s my opinion that without an improved 2-way schedule throughout the day, these lines are almost more clutter than clarity. I’m curious about the mechanics behind the GIS data and when Google decides to change these overlays.

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Je suis totalement d’accord. Il serait plus utile à mon avis de voir les lignes de bus fréquentes que les trains de banlieues qui ont moins de 10 départs par direction, par jour.

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Texte d’opinion de la présidente de l’Ordre des urbanistes du Québec

Le 30 mai, le gouvernement du Québec a dévoilé de nouvelles orientations gouvernementales en aménagement du territoire, appelées « OGAT » dans le jargon du milieu. De nature technique et donc peu connues du grand public, les OGAT jouent néanmoins un rôle central dans l’aménagement du territoire au Québec. Elles constituent un cahier des charges pour la planification municipale, énumérant des lignes directrices et des préoccupations que les schémas d’aménagement doivent respecter.

[…]
Pour y arriver, ces orientations doivent être portées et soutenues par l’ensemble des intervenants en aménagement du territoire. Seul le temps dira si les OGAT marqueront réellement le début de la fin de l’étalement, mais elles constituent indéniablement un changement de paradigme.

Le gouvernement demande aussi aux municipalités de planifier l’aménagement de façon à réduire la dépendance à l’automobile et à faciliter la mobilité durable. Cela devra se faire notamment en concentrant le développement dans les secteurs bien desservis en transports collectifs. C’est une approche pleine de sens, tant pour l’urbanisme durable que pour l’accès de la population à plus d’options de transport. Encore faut-il qu’il y ait du transport collectif efficace !

Donc en gros l’autopartage, le vélopartage,la marche et le taxi. Ce qui est un peu une promesse creuse vu que ça n’est pas ça qui va permettre de changer les choses. Enfin ça date d’il y a un bout, mais ça m’a juste marqué que le gouvernement veut que tous les citoyens aient accès à 4 modes parmis les 5 qu’ils proposent et qu’aucun ne puisse vraiment changer la place de l’auto sauf un qui peut dès lors être abandonner puisqu’il y en a 4 autres de toute façon.

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its finaly over, all train lines are now on google maps.

now to see if the artm requested the 439 or the shuttles.

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I’m curious, does anyone know where to find the HTML color codes for the lines?

Are you talking about the color hex code?

In that case you could check the route_color attribute in the routes.txt from their latest gtfs schedule. Or use the Google Chrome color picker directly on the maps page (https://geekflare.com/google-chrome-color-picker/).

https://exo.quebec/xdata/trains/google_transit.zip

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Le retour en force du tramway au Québec, une bonne chose?


Le tramway est un moyen de transport populaire en ce moment. PHOTO : Autorité régionale de transport métropolitain

En deux jours le tramway est de toutes les conversations. La Ville de Montréal a présenté un plan faisant la part large à ce moyen de transport et la CDPQ Infra préfère le tramway à Québec plutôt qu’un troisième lien automobile. Marco Chitti, chercheur en urbanisme, spécialisé en structures de transport en commun et transport ferroviaire, explique cet engouement et les avantages du tramway.

Marco Chitti souligne que le tramway est populaire depuis quelques années en Europe. Il ajoute qu’un tel moyen de transport permet de repenser la ville.

Il souligne que le tramway n’est pas supérieur ou inférieur à un autre moyen de transport, tout dépend de l’utilisation. L’avantage par rapport à l’autobus, c’est qu’une rame de tramway permet de transporter plus de personnes.

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C’est aux gouvernements Legault et Trudeau que devraient revenir le fardeau de financer « adéquatement » l’exploitation et le développement du transport collectif, juge la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), qui appelle à mettre de côté « les jeux politiques » des paliers supérieurs avec les villes.

Résumé

Forum sur le transport collectif « À l’État de financer l’essentiel de la facture »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc

C’est aux gouvernements Legault et Trudeau que devraient revenir le fardeau de financer « adéquatement » l’exploitation et le développement du transport collectif, juge la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), qui appelle à mettre de côté « les jeux politiques » des paliers supérieurs avec les villes.

Publié à 5h00

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

« Le plus riche des trois acteurs politiques, on va se le dire, ça n’a jamais été les municipalités. Ce sont les gouvernements. Et ils doivent montrer l’exemple. C’est à l’État de financer l’essentiel de la facture », juge le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc, en entrevue avec La Presse.

Son groupe tiendra ce jeudi un Forum national sur le financement du transport collectif et public, au centre-ville de Montréal. L’objectif : démontrer la force du « consensus actuel au Québec en faveur d’un financement public et pérenne » du transport collectif.

Aucune entente de financement n’est encore intervenue entre les transporteurs de la métropole et la ministre des Transports, Geneviève Guilbault. Celle-ci avait dit il y a quelques semaines vouloir régler le dossier « avant l’été », qui commence théoriquement ce vendredi 21 juin. Une annonce semble donc imminente.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault

L’offre gouvernementale évoquée en coulisses est de 200 millions, soit environ 70 % du déficit « conjoncturel » attribuable aux recettes tarifaires ayant fondu pendant la pandémie de COVID-19. Face à un manque à gagner de 561 millions, les sociétés de transport, elles, réclament un minimum de 421 millions.

Mais selon M. Bolduc, c’est insuffisant. « On comprend les jeux politiques, mais en bout de compte, il va falloir s’entendre sur une formule pour augmenter l’offre au meilleur prix possible. Ça ne peut pas reposer uniquement sur le dos des municipalités. Et augmenter les tarifs nous ferait entrer dans un cercle vicieux qui découragerait les usagers d’embarquer », explique-t-il.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, doit prendre la parole lors du Forum, tout comme plusieurs présidents de sociétés de transport. L’artiste handicapée et intervenante communautaire Rosalie Campeau livrera aussi un témoignage sur le manque de mesures en matière d’accessibilité universelle. « C’est un droit, surtout quand on est autant limité dans nos déplacements, d’avoir un service de transport adapté. On dépend de ça pour vivre une vie normale », affirme Mme Campeau.

Un enjeu de longue date

Dès 1989, rappelle son secrétaire général, la FTQ dénonçait le sous-financement et le « désengagement » des gouvernements en transport collectif. « À l’époque, on disait déjà que le transport urbain devait être favorisé et financé adéquatement. Ça fait 35 ans de ça, imaginez, et on en parle encore. »

En conférence un peu plus tôt, mercredi devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), la mairesse Valérie Plante, elle, a déploré « la fâcheuse tendance » que le Québec a « de ne pas faire de nouveaux projets, alors que dans toutes les villes, année après année, on rajoute une station, on garde le tunnelier, on s’en sert pour un autre projet ».

« Nous, on ne l’a pas fait ici. Et malheureusement, aujourd’hui, on est dans un déficit de l’offre. Les gens veulent se déplacer en transport collectif, mais il n’y a pas d’options », a-t-elle dénoncé.

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À l’instar des usagers du métro de Montréal qui peuvent le faire depuis le 20 mai dernier, ceux du Réseau express métropolitain (REM) pourront dès ce lundi apporter leur vélo et promener leur chien dans le train en tout temps.

Résumé

REM et métro Les vélos et les chiens admis en tout temps cet été

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

À l’instar des usagers du métro de Montréal qui peuvent le faire depuis le 20 mai dernier, ceux du Réseau express métropolitain (REM) pourront dès ce lundi apporter leur vélo et promener leur chien dans le train en tout temps.

Publié à 11h06

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

Jusqu’au 18 août, il n’y aura plus de restrictions quant aux horaires à respecter, a indiqué vendredi le gestionnaire du train léger, CDPQ Infra. Un exercice similaire s’était tenu l’été dernier après l’ouverture le 31 juillet, mais durant à peine quelques semaines.

Depuis, les vélos et les chiens n’étaient plus autorisés en heure de pointe, soit de 7 h à 9 h 30 et de 15 h 30 à 18 h en jour de semaine.

La règle de capacité maximale – à savoir deux vélos par voiture – demeure. L’âge minimal pour transporter un vélo dans le REM reste aussi de 14 ans. Et comme dans le métro, la Caisse de dépôt se réserve le droit de lever cette autorisation lors de grands évènements générant un achalandage important.

Quant aux chiens, le port d’une muselière sera obligatoire et il vous faudra « tenir fermement en laisse » l’animal, avec une longueur maximale de 1,25 mètre, autrement dit 49 pouces, entre la main et l’attache. Un seul chien sera autorisé par passager, et ce dernier ne pourra le faire s’asseoir sur un siège ou un banc.

À noter toutefois que « certains accès au réseau se trouvent dans des édifices qui n’appartiennent pas au REM », a rappelé la Caisse. « Il est donc possible que les propriétaires de ces édifices autorisent les chiens de compagnie dans leur immeuble dans certaines zones uniquement. Si vous comptez utiliser un de ces accès, renseignez-vous avant de vous présenter. »

Dans le métro de Montréal, le projet pilote permettant aux clients d’amener leur vélo et leur chien plus souvent avait déjà été relancé le 20 mai dernier.

Les règles sont sensiblement les mêmes que celles expliquées ci-dessus. En temps normal, les vélos et les chiens ne sont pas autorisés dans le métro en heure de pointe.

Néanmoins, la Société de transport de Montréal (STM) demande à ses usagers « d’éviter la première voiture du train, qui sera consacrée aux groupes scolaires, aux garderies ainsi qu’aux personnes ayant des limitations fonctionnelles » pendant toute la saison estivale.

« De façon générale, nous sommes satisfaits du déroulement [de ces projets]. Aucun incident majeur ne nous a été rapporté, autant quant à la présence de chiens que pour la cohabitation avec les vélos », a évoqué vendredi un porte-parole de la société de transport, Renaud Martel-Théorêt, par courriel.

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Voici un tableau présenté par le conseil de Sainte-Catherine aux citoyens lors de la dernière séance :

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Aujourd’hui à l’émission de radio « Midi info » de Radio-Canada, le chef du parti conservateur du Canada, Pierre Poilièvre, a accordé une entrevue de fin de session parlementaire. Dans cette entrevue, entre le 7:15 et le 11:22 de l’enregistrement, on aborde la vision de Pierre Poilièvre en ce qui a trait à la mobilité et les transports en communs en parlant du projet de tramway à Québec.

En date d’aujourd’hui, s’il se tenait une élection fédérale, le parti conservateur avec Pierre Poilièvre à sa tête, formerait un gouvernement fortement majoritaire. Le potentiel futur premier ministre aura un impact sur le financement d’une éventuelle réalisation de la vision en mobilité du PUM 2050, du PSE (Projet structurant de l’est), du Projet Structurant du grand Sud-Ouest de Montréal, du circuit intégré de transport express à Québec (CITÉ), du projet de tramway à Gatineau, etc. d’où l’intérêt de partager son point de vue sur le sujet. (J’hésitais à partager ça sur un topic de la ville de Québec)

Je vais me garder de commenter, mais je dirais simplement que, à la lumière de ce qu’il dit, sous un gouvernement conservateur fédéral, les transports en commun structurants seraient soit des autobus, soit financés sans l’aide du fédéral.

Je vous mets une retranscription de la partie de l’entrevue qui est d’intérêt (à partir de 7:15) :

Alec Castonguay : Changeons de sujets et parlons de transport dans la région de Québec, que vous allez être à Québec dans quelques jours pour la fête nationale, qui est un terrain fertile, Québec, pour les conservateurs depuis plusieurs années. La semaine dernière vous vous êtes positionnés très clairement au sujet du tramway et du 3e lien autoroutier à Québec. Pourquoi vous êtes contre un projet de tramway à Québec?

Pierre Poilièvre: C’est un éléphant blanc, on peut pas de dépenser au moins 11 milliards de dollars sur un projet qui sert pas beaucoup de monde et qui va avaler tout l’argent pour l’infrastructure pour la grande région de Québec. Il faut prendre des décisions. Je ne serai pas le politicien qui arrive à chaque ville avec un chèque pour dire « Ah, voici un autre milliard pour ça, un autre milliard pour ça ». On a vu des politiciens qui ont fait ça, c’est pour ça qu’on est en train de, notre économie fait faillite. Ça coute trop cher de dépenser comme ça. Il faut prendre la décision et la priorité des gens dans la grande région de Québec c’est le troisième lien et on peut investir de façon ciblée dans les autobus. [Les] autobus, [les] automobiles sont nécessaires surtout dans les villes de banlieue et dans les régions et je vais mettre fin à la guerre à l’auto que le bloc libéral essaime partout dans la province. Je vais respecter le fait que dans les banlieues et dans la campagne, les gens ont besoin de leur camion et leur voiture. Et, on va supporter des autoroutes, des ponts et, où c’est approprié, les autobus.

Alec Castonguay : Vous dites euh… Vous parlez de guerre à l’auto, mais le transport en commun, est-ce que c’est pas le meilleur moyen de retirer des voitures de la route pour faciliter la vie de ceux qui continuent à prendre leur voiture parce qu’ils n’ont pas le choix comme les livreurs, les plombiers, les travailleurs de la construction? Pourquoi refuser de financer un projet qui dans le fond aiderait tout le monde à se déplacer, y compris les automobilistes?

Pierre Poilièvre: Les plombiers, les charpentiers ne peuvent pas prendre un tramway pour aller travailler. Ça fonctionne pas, c’est pas pratique. Et, pour, dans les banlieues, dans les communautés rurales c’est pas possible de se déplacer dans une tramway ou dans un train rapide. Ils ont besoin aussi de leur char. Et je vais supporter le droit des gens d’avoir un véhicule personnel avec des autoroutes et des ponts. Et si, dans les cas où c’est approprié on va supporter les autobus. Uhm, on oublie que la proposition de la caisse a inclus des autobus, je pense que ça va être beaucoup plus pratique. Ah peut-être c’est pas aussi… Sexy qu’un tramway, mais c’est beaucoup plus pratique et il faut se concentrer nos ressources sur ce qui est pratique et réaliste pour les contribuables.

Alec Castonguay : Traditionnellement le Parti conservateur c’est le parti de l’autonomie des provinces, on respecte le champ de compétence des provinces. Pourquoi, là, dans ce cas-ci, pour ce projet-là, c’est le gouvernement fédéral qui décide de financer le troisième lien, mais pas le tramway. Pourquoi c’est pas le gouvernement du Québec qui fixe sa priorité pour le transport dans la région de Québec?

Pierre Poilièvre: Le gouvernement du Québec peut financer un tramway si il veut. Et même chose avec les municipalités dans la région, j’empêche pas ça.

Alec Castonguay : Mais vous mettrez pas d’argent là-dedans? C’est ce que vous dîtes.

Pierre Poilièvre: Moi chui responsable pour l’argent fédéral. Donc, quand on me demande est-ce que, c’est quoi vos priorités avec l’argent du fédéral, je vais répondre. Je vais pas insister ou imposer sur les provinces ou les municipalités quoi faire avec leur argent. Moi je serais le premier ministre fédéral, responsable pour l’argent fédéral.

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“Les gens sont obligés d’utiliser leur voiture, c’est pour cela que je veux continuer de les obliger d’utiliser leur voiture.”

D’ailleurs, il est complètement incohérent, il parle “qu’on ne peut pas investir 11 milliards de dollars” (pas l’argent fédéral donc), pour ensuite dire qu’il est à l’aise de voir cet argent dépensé par la province ?!?

Ce genre d’opinion décousue, c’est quand tu sais pertinemment que tu dis n’importe quoi: pas de logique dans l’argument, rien de logique à dire.

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C’est drôle j’ai l’impression qu’il ferait un virage de 180 degrés sur la question si la population de Québec appuyait le tramway plus que le nouveau pont/tunnel/teleferique/teleportation… pas certain qu’il tien le même discours dans les banlieues du 905 de Toronto, la où les gens veulent toujours plus de transport en commun lourd.

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C’est littéralement ce que dit Alec Castonguay. Ces métiers qui nécessitent une auto bénéficieraient que d’autre métiers n’en nécessitant pas utilisent le tramway. Comme dit Vince, c’est complètement incohérent et décousu.

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Si Poilievre est élu, est-ce qu’on va arrêter tous les projets de transport en commun lourd à la grandeur du Canada ou juste à Québec?

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Au moins Poilievre n’est pas responsable d’aucun projet. Cest seulement une part de financement qui est en jeu. Les provinces peuvent avancer sans. Si bien sûr elles acceptent le coût.