RTC: Jean-François Gosselin, un «anti-tramway notoire», remplacera Jackie Smith au conseil d’administration
Stéphanie Martin
Le conseiller Jean-François Gosselin remplacera Jackie Smith au conseil d’administration du Réseau de transport de la Capitale (RTC), une «claque au visage» des défenseurs du réseau structurant, déplore cette dernière, qui ajoute qu’il s’agit d’un «anti-tramway notoire».
Le 1er mai dernier, la conseillère Jackie Smith a démissionné de son poste de membre du conseil d’administration de la société de transport. Mme Smith, qui est une fervente défenseure du transport en commun, avait laissé son siège en évoquant un souci de «cohérence» avec sa promesse électorale de le rendre gratuit à Québec.
Vendredi, le comité exécutif de la Ville a approuvé la nomination de Jean-François Gosselin pour la remplacer. M. Gosselin est membre de l’exécutif responsable des Sports. Il est aussi un ancien candidat à la mairie et opposant au tramway.
«Très mauvais signal»
Cette nouvelle a fait bondir la démissionnaire. «Je crois que la nomination d’un anti-tramway notoire sans aucune expertise en mobilité et très peu d’enthousiasme pour le transport collectif est un très mauvais signal qu’on envoie au RTC», a-t-elle écrit dans une déclaration transmise au Journal.
«En nommant le plus grand défenseur de l’auto solo qu’on a connu en politique municipale au cours de la dernière décennie, l’administration Marchand sert une véritable claque au visage des défenseurs d’un meilleur réseau de transport en commun à Québec».
L’ancien chef de Québec 21, qui a fait campagne contre Bruno Marchand et contre le tramway, a quitté son ancienne formation politique avec fracas, puis a siégé comme indépendant. À la fin août 2023, il a fait le saut avec sa consœur Bianca Dussault du côté de l’équipe du maire Bruno Marchand, lui assurant désormais une majorité au conseil.
Comité sur la mobilité
Ils se sont dits toujours opposés au tramway, mais ont convenu de voter dorénavant en faveur, selon la ligne de parti. M. Gosselin copréside également le comité sur la mobilité, qui vise à améliorer la desserte en transport collectif de la couronne nord et de la périphérie de Québec.
Au cabinet du maire, on a renvoyé la balle à Mme Smith. «Si Mme Smith désirait avoir encore voix au chapitre, il lui revenait de ne pas quitter le CA pour faire des effets politiques», a asséné l’attaché de presse du maire, Thomas Gaudreault. Quant à Jean-François Gosselin, sa nomination est «totalement légitime» et il «apportera une vision plus axée sur la périphérie et le développement du transport dans les couronnes».
https://www.journaldequebec.com/2024/06/03/rtc--gosselin-un-anti-tramway-notoire-remplacera-smith-au-conseil-dadministration
C. A. du RTC : Marchand défend la nomination de Gosselin
Le conseiller «anti-tramway» se ralliera au projet de réseau structurant même si c’est un tramway, jure le maire.
Stéphanie Martin
Le maire de Québec défend la nomination au C. A. du RTC de l’«anti-tramway» Jean-François Gosselin, assurant qu’il se ralliera au projet de transport structurant sera proposé par la CDPQi, même si c’est un tramway.
Le maire a vivement soutenu la nomination du conseiller qui s’est rallié à son équipe au cours des derniers mois et lui a assuré la majorité. C’est d’ailleurs lui-même qui a proposé sa nomination, après la démission de Jackie Smith.
Décision du maire
«C’est ma décision», a assuré M. Marchand. «Je lui ai demandé d’aller contribuer au transport collectif.»
Celui qui a été connu depuis 2017 comme étant un anti-tramway, «va se rallier» à l’analyse qui sera faite par la Caisse de dépôt et placement du Québec Infra (CDPQi), a juré le maire. Et ce, même si le mode proposé est le tramway.
«Lui comme moi, on a le goût que la Caisse dépose un bon projet et ce projet-là, s’il est à la hauteur des critères de la Ville, tout ce qu’on souhaite, c’est avancer et le faire. Si c’est un métro, qu’il est parfait et que le gouvernement veut le payer, on y va. Si c’est un tramway, M. Gosselin a dit la même chose.» «Il va se rallier», a-t-il répété.
Mardi, cependant, il a été impossible d’avoir le point de vue du principal intéressé. Il a décliné toutes les demandes d’entrevue. Il aura l’occasion de le faire ultérieurement, a promis Bruno Marchand.
Déclarations passées
Le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, a pourfendu le choix de nommer M. Gosselin au C. A. Il a rappelé plusieurs déclarations du conseiller, alors qu’il était chef de Québec 21 et candidat à la mairie, en 2017. Il avait affirmé qu’il couperait le salaire des cadres et du directeur général du RTC et qu’il ne mettrait pas un sou de plus dans la société de transport.
«Je trouve ça drôle de voir Jean-François Gosselin qui a bâti sa carrière politique et sa réputation sur une posture critique envers le transport en commun et contre le projet de tramway. Je me demande comment Bruno Marchand trouve que c’est conforme à ses orientations de le nommer sur le C. A. du RTC.»
Il a écorché Jackie Smith. «Beau travail de Mme Smith, a-t-il ironisé. La politique de la chaise vide, c’est ça que ça donne. […] Là, c’est Jean-François Gosselin qui se retrouve là. On sait que c’est le chouchou du maire depuis qu’il est dans son équipe. Jackie aurait dû s’y attendre que c’est ce qui allait arriver.
«Courage»
Le maire Marchand a affirmé qu’un politicien a le droit de changer d’idée et que M. Gosselin laissera tomber ses positions du passé prônant la réduction des budgets et des salaires du RTC. Il a salué son «courage» et ses deux grandes qualités selon lui : être capable de nommer ce qu’il pense et être capable de «se rallier».