Stationnements - Discussion générale

Entrevue à l’émission radio Tout un matin avec le directeur général de l’Agence de la mobilité durable de Montréal

Stationnement en bordure de rue : Montréal fera l’inventaire de ses panneaux


La Ville de Montréal ne possède pas un inventaire de ses panneaux indiquant les restrictions de stationnement sur rue.PHOTO : Radio-Canada / Pasquale Harrison-Julien

Tout un matin
Publié le 27 janvier 2023

Les panneaux d’interdiction de stationnement sur rue à Montréal donnent bien des maux de tête aux automobilistes… mais aussi aux agentes et aux agents responsables d’appliquer la réglementation. La métropole souhaite faire l’inventaire de tous les panneaux de stationnement en bordure de rue afin de faciliter leur travail, comme l’explique Laurent Chevrot, directeur général de l’Agence de la mobilité durable.

Laurent Chevrot ajoute que les endroits où les interdictions de stationnement sont implicites, comme devant une entrée charretière ou une intersection en « T », feront partie de la base de données.

Le DG précise que ce recensement permettra également d’évaluer si la réglementation est pertinente là où elle se trouve.

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J’ai pas senti beaucoup de vision dans ce projet, en tous cas au cours de l’entrevue.

Ça semblait très… administratif. On veut faire quoi avec cette info? On verra. C’est pour optimiser l’espace? Réduire les incohérences? La confusion? Revoir les tarifs? On verra.

Enfin. Ma blonde et moi n’étions pas impressionnés ni convaincus en écoutant la radio.

I saw this on TikTok, idk if it’s true (I don’t drive), what are people’s thoughts?
https://vm.tiktok.com/ZMYNLWSSP/
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I drive with friends/family fairly often (but rarely myself) but the main reason we prefer street parking is that if we’re only parking for 1-2 hours (this is usually the case for things like shopping, restaurant, or movie trips) the garages’ rate of 10-30$ for the privilege is not even close to competitive to the street parking rate of 3.50/hr.

Naturally if we’re parking all-day (like for a convention) then we automatically go to the garages because at that point the cost makes perfect sense.

For people to start parking in the garages either the garage price needs to go down or the street parking price needs to go up (or both).

Obviously subsidizing (mostly private i think) garages to bring the cost down isnt the best idea so probably our best bet would be to hike street parking. Plus gives more money to improve transit to convince people to try out the bus over parking, although it’s impossible to completely eliminate parking since about half of the CMM has… laughable transit service offerings, and we naturally can’t afford to make transit good for everyone.

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Concernant les sirènes pour avertir les gens de déplacer leur véhicule durant les opérations de chargement de la neige

D’importantes quantités de neige sont tombées au Québec ces dernières semaines et les voitures ont compliqué la tâche des équipes de déneigement. Dans la métropole québécoise, ce sont des sirènes très fortes, qui rappellent aux automobilistes de déplacer leur véhicule. Ce son strident envoyé à répétition est loin de faire le bonheur des citoyens. À tel point que la Ville songe à changer de stratégie.

Le reportage de Kim Vermette

Dernier hiver pour les (insupportables) sirènes de remorquage à Montréal?


Les sirènes servent d’avertissement pour que les automobilistes déplacent leur voiture de la zone de déneigement.
PHOTO : RADIO-CANADA / SIMON-MARC CHARRON

Radio-Canada
Publié à 17 h 54

« Vraiment inutile encore une fois le réveil par le camion avec sa sirène à 7 h pile », rouspète un habitant du Plateau-Mont-Royal dans un groupe Facebook en se plaignant du vacarme… pour une seule voiture mal stationnée avant le passage des déneigeuses. Des dizaines d’internautes approuvent et font état de la même frustration dans leurs commentaires.

À Montréal, les opérations de déneigement s’accompagnent immanquablement du bruit qui les annonce : celui des sirènes tonitruantes des remorqueuses qui rappellent à l’ordre les automobilistes qui ont oublié de déplacer leur véhicule.

Après une chute de neige, plus de 10 000 km de rues et de trottoirs sont à déneiger, indique le site web de la Ville.

Le bruit de ces sirènes, souvent émis à répétition, est loin de faire le bonheur des citoyens, si bien que Montréal songe désormais à changer de stratégie si les conclusions d’une étude s’avèrent probantes.

Ayant reçu des plaintes de bruit, on se demande si c’est encore utile au moment où on a de nouveaux outils comme Info-neige ou le site de la Ville, explique Philippe Sabourin, porte-parole administratif de la Ville de Montréal.

Un projet pilote lancé cet hiver doit dresser un portrait de l’efficacité de ces sirènes dont beaucoup de Montréalais se plaignent. La méthode? Dénombrer le nombre de véhicules stationnés dans une rue avant et après l’alarme des remorqueuses. Est-ce que l’effet de la sirène a permis à des gens de déplacer leur véhicule? cherche à savoir la Ville.

« Au terme de l’hiver, on sera en mesure de répondre avec des données probantes. »

— Une citation de Philippe Sabourin, porte-parole administratif de la Ville de Montréal

En 2022, 35 000 véhicules ont dû être remorqués à Montréal pour ne pas gêner les équipes des opérations de déneigement. Chaque remorquage de véhicule ralentit le convoi de chargement d’une rue de cinq à dix minutes, ajoute-t-il.

En additionnant les frais de la remorqueuse et les salaires des équipes qui doivent arrêter le chargement pour attendre que les voitures soient déplacées, les remorquages sont une source de pertes pour l’administration municipale et pour toute la population, fait valoir la Ville.

Stress

Romain Dumoulin, consultant en acoustique chez SoftDb, salue une très très bonne initiative, peut-être même une des meilleures initiatives de la Ville ces dernières années.

Cette pollution sonore peut légalement survenir entre 21 h et 7 h, selon les règlements de la Ville en matière de bruit.

Outre la perturbation du sommeil des gens qui dorment encore à ces heures-là, les sirènes peuvent contribuer à accroître le stress des riverains. Quand on est stressé par un bruit, on sécrète des hormones de stress qui ont un effet immédiat sur la santé, explique M. Dumoulin.

La COVID et la généralisation du télétravail ont beaucoup augmenté nos attentes par rapport à l’environnement sonore, relève-t-il.

« À partir du moment où on sait que ce bruit-là peut être évité, il aura tendance à nous déranger beaucoup plus. »

— Une citation de Romain Dumoulin, consultant en acoustique chez SoftDb

Le projet pilote de la Ville représente un bel exemple d’effort pour améliorer l’environnement sonore de façon assez efficace sans dépenser trop d’argent et pour obtenir un résultat direct, selon lui.

Ce n’est pas la première fois que Montréal se penche sur les nuisances sonores provoquées par les véhicules municipaux de service. La Ville a changé le bruit des alarmes de recul en 2019 en remplaçant progressivement le bip-bip haut perché par un pscht-pscht moins strident.

D’après les informations de Kim Vermette

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Je me demande souvent pourquoi on doit impérativement remorquer les voitures. Est t’il possible de juste contourner la voiture et continuer. au pire on va perdre qlq places de stationnement jusqu’au prochain déneigement. Les voitures sont de plus en plus 4 roues motrices ou électriques donc difficile à remorquer. En plus es amendes ne couvre pas les frais de remorquage et de des délais.

De plus, on pourrait pas faire comme à Québec et avoir des panneaux qui allument lorsque c’est le temps de déneigé ? Au lieu, de devoir attendre d’avoir les pancartes, payer des gens a les installer et les retirer, et pas savoir quand le prochains 12heures on doit bouger les voitures, à moins d’entendre les sirènes…

Oui c’est un investissement, mais on pourrait au moins commencer par les nouvelles rues et celles que l’on refait à neuf.

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Je pose comme hypothèse, que la ville aurait à remorquer moins de véhicules sans ses sirènes qu’avec. Je pense qu’un nombre non négligeable de propriétaires de véhicules attendent à la toute dernière minute pour les déplacer parce que ces sirène leur offre un ultime avertissement.

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Un des arguments principaux pour proceder un deneigement rapide et complet est pour faciliter le passage eventuel de vehicules durgence.

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J’ai déjà entendu des gens dire ça, en effet. Au lieu de se donner du trouble à se trouver un stationnement où c’est permis, ils se stationnent dans la zone de déneigement, vont bouger leur auto quand la sirène sonne (même si c’est au milieu de la nuit) et vont faire des tours du quartier en attendant que ce soit déneigé pour revenir se stationner au même endroit. Selon eux, c’est trop compliqué se trouver un stationnement autrement.

Alors l’utilisation des sirènes a un effet pervers. Remorquons plutôt les véhicules en infraction avec une amende salée (pourvu que les pancartes soit installés suffisamment à l’avance, ce qui n’est pas toujours le cas).

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Les pancartes doivent être installées avant 15 h pour les opérations de chagement de la neige de 19 h à 7 h
et avant 20 h la veille pour les opérations de 7 h à 19 h

Cependant, il y a des citoyens qui les enlèvent pour se stationner temporairement, surtout celles qui sont piquées dans les bancs de neige… :roll_eyes:

On peut toujours vérifier sur Info-Neige avant de stationner son véhicule. Je crois qu’il est possible de mettre une alerte sur le téléphone aussi.

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Souvent elles ne sont pas installées dans les délais, alors dans ce cas ils ne donnent pas de contravention. Ça m’est arrivé une fois.

Ça contribue à la prolifération de panneaux abandonnés :woman_shrugging:t2:
Et ça peut expliquer pourquoi la Ville dit qu’il n’y a pas de permis d’occupation quand on appelle au 311 :roll_eyes:

Pour réserver sa place: les vols de panneaux de stationnement explosent à Montréal


PHOTO FOURNIE PAR UNE RÉSIDENTE DE MILE-END
Des panneaux d’interdiction de stationnement ont été installés de façon illégale près de la voiture d’une résidente du Mile-End.

MARIANNE LANGLOIS
Jeudi, 16 février 2023 16:10
MISE À JOUR Jeudi, 16 février 2023 16:10

Les vols de panneaux de signalisation explosent à Montréal alors que des citoyens les utilisent pour se réserver des places de stationnement pendant les opérations de déneigement ou la visite d’un proche.

«On doit fabriquer en moyenne 2000 panneaux par année seulement pour remplacer ceux qui ont été volés à Montréal», mentionne le directeur d’une compagnie de signalisation qui a préféré garder l’anonymat pour ne pas nuire à son entreprise.

La compagnie en question dénote une hausse préoccupante des vols de pancartes d’interdiction de stationnement, souvent utilisées à des fins personnelles par des Montréalais.

«On fait des patrouilles de façon régulière et normalement dans une journée on va récupérer une trentaine de panneaux qui ne sont pas aux bons endroits», explique-t-il.

Le stationnement étant particulièrement problématique à Montréal en raison des opérations de déneigement, des chantiers de construction et des travaux publics, plusieurs résidents décident d’utiliser sans permis des panneaux «défense de stationner» pour s’assurer d’avoir une place disponible en tout temps devant leur résidence.

«À Montréal, on le voit qu’on manque beaucoup de stationnements, donc ça arrive très souvent qu’il y ait des vols sur les chantiers», déplore Mikaël Bruzzese, le propriétaire de la compagnie National Signalisation, située à Montréal.


PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE

Le jeune entrepreneur de 25 ans doit user de vigilance pour éviter les mauvaises surprises.

«Nos équipes vont installer les panneaux tôt le matin et les récupérer en début de soirée, pour essayer d’éviter le plus possible les vols», indique-t-il.

Malgré toutes les précautions, il arrive régulièrement que les clients avec lesquels il fait affaire doivent débourser de leur poche pour des panneaux qui ont disparu pendant la nuit.

«C’est certain qu’il y aurait des améliorations à faire pour changer cette situation. Notamment en assurant une surveillance plus constante sur les chantiers, mais les travailleurs en ont déjà beaucoup à gérer», ajoute-t-il.

Réserver sa place

Le Mile-End et Le Plateau-Mont-Royal semblent être des quartiers où l’utilisation illégale et le vol de ce type de panneaux sont très populaires, selon ce que rapportent des résidents et des travailleurs.

« Dans le secteur du Plateau, ça arrive énormément, je vais installer mes panneaux ou mes cônes un soir et que le lendemain ils ont été déplacés ou sont carrément disparus », relate Michael Stavrou, propriétaire chez Construction Stavrou.

Une résidente de 40 ans qui a préféré taire son nom a bien failli se faire prendre à son tour, alors qu’une signalisation est apparue derrière sa voiture en pleine opération de déneigement.

L’objectif étant de lui faire déneiger son espace de stationnement pour ensuite le lui voler.

«Avant de déplacer mon auto, j’ai appelé au 311, pour vérifier. C’est à ce moment qu’on m’a informée qu’aucun permis n’avait été émis à cet endroit», mentionne-t-elle.

C’est en partageant son histoire sur une page Facebook du Mile-End que plusieurs de ses voisins ont affirmé eux aussi avoir été témoins de cette pratique. Plusieurs personnes auraient pris l’habitude de conserver des pancartes d’interdiction de stationner et les installeraient dans la rue au moment d’une opération déneigement ou de la visite d’un proche.

«Maintenant, je me demande à quel point il y a une vigile qui est faite par la Ville», se questionne la résidente du Mile-End, qui porte une toute nouvelle attention à ces petites pancartes qui apparaissent dans son coin.

https://www.journaldemontreal.com/2023/02/16/pour-reserver-sa-place-les-vols-de-panneaux-de-stationnement-explosent-a-montreal

Une adolescente assassinée… pour du stationnement?!

Stationnement L’absence de courtoisie peut coûter cher


PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE | La folie des déménagements du 1er juillet

« DÉMÉNAGEMENT. NE PAS STATIONNER. » Ces demandes, souvent affichées dans les rues de Montréal, doivent être respectées sous peine de pénalités salées, suggère un récent jugement de la Cour du Québec.

2 mars 2023 | Publié à 8h00 | PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD | LA PRESSE

Une Montréalaise dont le déménagement a été compliqué par un camion garé – pourtant tout à fait légalement – en face de chez elle recevra un chèque de 1200 $ pour ses ennuis. L’entreprise Sanexen, propriétaire du camion, a commis une faute en refusant de le déplacer, a tranché le juge Jean-François Roberge, des petites créances.

Lise Pépin avait averti Sanexen dès 11 h 30 la veille du déménagement – un vendredi – qu’elle aurait besoin de l’espace devant sa résidence pour faciliter les déplacements. Mais les employés de l’entreprise n’ont pas réagi. Mme Pépin avait aussi appelé la Ville de Montréal, sans succès.

« Ce choix et cette attitude de l’Entrepreneur ne correspondent pas à ce qu’une personne prudente et diligente ferait dans des circonstances objectivement similaires. Par conséquent, l’Entrepreneur a donc commis une faute civile, et il doit indemniser le préjudice direct et immédiat subi par la Résidente », écrit le juge Roberge, dans sa décision rendue en février. « Le Tribunal estime que la Résidente a suivi de manière diligente la procédure pour prévenir un problème. »

Le déménageur de Mme Pépin lui a facturé 700 $ supplémentaires en raison des délais et des efforts nécessaires pour contourner le camion de Sanexen. « Notre devis est basé sur un accès libre pour garer notre camion », avait précisé avant coup le déménageur.

La femme a obtenu le paiement de cette facture par l’entreprise, ainsi que 300 $ pour le « stress psychologique » lié à cette situation. Facture totale : un peu plus de 1200 $ en incluant les intérêts.

Facteur aggravant pour Sanexen : « La preuve démontre par photo qu’un espace est disponible pour stationner le camion à un autre endroit sur la rue », relève le juge Roberge. Le déplacement du véhicule est donc « une solution simple, réaliste et raisonnable ».

L’entreprise s’était uniquement défendue en faisant valoir que son « permis lui permet de se stationner n’importe où sur la rue ».

Sanexen n’a pas rappelé La Presse. Nous n’avons pas pu joindre Mme Pépin.

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Verdir les stationnements pour faire face aux changements climatiques


Photo: Ville de Victoriaville Modélisation d’un stationnement vert

Sébastien Tanguay
à Québec
6 mars 2023
Transports / Urbanisme

Lacs de bitume noir étalés partout dans les villes et les villages, les stationnements représentent de plus en plus un champ de bataille où se joue la lutte contre les changements climatiques. Certaines options font fleurir la verdure parmi ces grandes surfaces asphaltées, mais la réglementation tarde à prendre racine pour normaliser l’aménagement de stationnements plus verts, beaux et conviviaux.

Là où elle règne, le royaume de l’automobile semble infini. Laval comptait, en 2019, plus d’un demi-million de places de stationnement sur l’ensemble de l’île Jésus, soit trois places pour chaque voiture — sans compter les entrées résidentielles. En moyenne, plus de 80 % de ces stationnements demeuraient inoccupés à toute heure du jour, et 90 % de leur surface ne comptait aucun arbre.

Autre exemple : Drummondville calculait, il y a quelques années, que les surfaces minéralisées occupaient près de 50 % de son centre-ville. Entre les chaussées et les aires de stationnement, l’occupation au sol des bâtiments se limitait à un maigre 18,5 % au coeur de la cité.

Ces grandes surfaces de bitume où les automobiles viennent siester en attendant leur maître posent plusieurs problèmes. Les stationnements, d’abord, génèrent des îlots de chaleur, à tel point que la température ressentie peut facilement y grimper de 10 °C par rapport aux autres zones urbaines d’un même périmètre. Un mercure qui bondit en ville augmente, par ricochet, l’usage des climatiseurs, souvent gourmands en énergie, au point qu’« une augmentation de 2 °C induite par les îlots de chaleur urbains peut accroître de 5 % la consommation énergétique ».

Dès 2009, l’Institut national de santé publique (INSPQ) tirait la sonnette d’alarme : « lors de journées chaudes, les surfaces asphaltées peuvent atteindre des températures de 80 °C », écrivait l’INSPQ dans ses Mesures de lutte aux îlots de chaleur urbains. Le document soulignait que ces conditions contribuent à la formation du smog et de la moisissure, en plus d’exacerber toute une panoplie de maladies chroniques.

Autre accroc : les aires de stationnement qui entourent écoles, épiceries, hôpitaux, arénas, entrepôts, centres commerciaux, etc. n’absorbent aucunement l’eau pluviale. Aussitôt arrivée au sol, celle-ci stagne ou se précipite dans les réseaux d’aqueduc municipaux qui peinent déjà à absorber les pluies diluviennes de plus en plus fréquentes au Québec, comme le déluge tombé sur Montréal, en septembre dernier, l’a montré.

« Les changements climatiques viennent changer la fréquence des événements extrêmes, explique la professeure Sophie Duchesne, chercheuse à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et experte en hydrologie et en infrastructures urbaines. Quand il pleut sur une surface très minéralisée, cette eau-là tombe sur une surface imperméable et elle s’écoule rapidement pour rejoindre le réseau municipal. Ça crée très vite des crues éclair. »

« Nous mettons encore beaucoup de moyens financiers pour agrandir les routes et pour bétonner, observe le directeur général par intérim de Nature Québec, Cyril Frazao, mais assez peu pour végétaliser et revitaliser les espaces asphaltés. »

Autres options porteuses

Pourtant, d’autres options aux stationnements traditionnels existent et permettent aux municipalités d’économiser des sommes importantes, en plus de créer des zones plus conviviales pour la population.

Quelques villes ont adopté des conceptions plus réfléchies de leurs stationnements pour réduire l’absorption de la chaleur et augmenter celle de la pluie. La professeure Duchesne a notamment travaillé à l’aménagement du stationnement écoresponsable Pierre-Laporte situé au centre-ville de Victoriaville. Autrefois mer d’asphalte comme le Québec en compte tant, ce stationnement a connu une cure de verdure en 2020.


Photo: Nature Québec
Le stationnement écoresponsable Pierre-Laporte, à Victoriaville

Un pavé alvéolé laisse entrevoir, l’été, la pousse de l’herbe sous l’essieu des automobiles. Des îlots de rétention des eaux, fournis en plantes et en arbres fraîchement plantés, permettent d’éponger l’eau pluviale en surface avant qu’elle ruisselle jusqu’à l’égout. Des aires de pique-nique aussi ont pris racine, et même piétons et cyclistes trouvent leur compte grâce à des corridors de marche et des garages pour vélos.

« Le stationnement devient une éponge », explique la professeure Duchesne. En plus, ajoute Romain Coste, coordonnateur au Conseil régional sur l’environnement de Montréal (CRE), le nouveau parc à autos encourage la mixité des usages. « Les stationnements traditionnels sont conçus uniquement autour de l’automobile, jamais pour les transports actif et collectif, déplore-t-il. L’aménagement est centré sur l’automobile, et nous oublions les autres façons de se déplacer. »

Les améliorations apportées au stationnement Pierre-Laporte ont nécessité quelques millions et le sacrifice de 20 places de stationnement pour voiture. Il en reste néanmoins 141 aujourd’hui, sans compter celles ajoutées pour les bicyclettes.


Photo: Nature Québec
Le stationnement écoresponsable Pierre-Laporte, à Victoriaville

Cette dépense en valait largement la chandelle, selon l’Hôtel de Ville. « Ça coûte un peu plus cher sur le coup, explique le maire de Victoriaville, Antoine Tardif. Par contre, à moyen et à long terme, nous rentrons dans notre argent en évitant de devoir excaver pour agrandir nos égouts et en diminuant la quantité d’eau à filtrer dans nos centres d’épuration. »

Victoriaville figure, avec Drummondville et Pointe-aux-Trembles, parmi les rares municipalités du Québec à avoir adopté un règlement qui encadre la conception de stationnements plus conviviaux et plus verts. « À l’avenir, chaque fois que nous aurons à réaliser la réfection d’un stationnement, souligne le maire Tardif, nous devrons remplir des exigences pour qu’il devienne plus responsable écologiquement. »

Le défi du privé

Romain Coste, du CRE de Montréal, pilote depuis 2017 une campagne mise sur pied pour accompagner la conversion des stationnements et encourager les meilleures pratiques. Il croit que l’exemple de Victoriaville doit se généraliser plus tôt que tard au Québec.

« Le rythme est assez lent, et nous avons encore quelques défis dans notre démarche, indique-t-il. Tout le monde s’accorde sur l’importance de verdir nos villes, mais dès que nous touchons au nombre de cases de stationnement, certains élus se rebiffent par peur de la grogne populaire. Les gens crient toujours à la catastrophe, et chaque fois, le pire ne survient jamais. »

À Montréal, certains arrondissements, comme Saint-Laurent ou Le Sud-Ouest, sont à l’avant-garde sur la question du stationnement. Dans d’autres, il n’y a parfois aucun standard en matière de plantation d’arbres ou de gestion des eaux pluviales, déplore Romain Coste.

Le CRE estime que la réglementation constitue une des clés pour normaliser la construction de stationnements verts. La fiscalité peut en représenter une autre, selon Romain Coste, en favorisant les bonnes pratiques et en taxant les mauvaises.

La taxation pourrait aussi inciter le secteur privé à embarquer dans le mouvement de déminéralisation des stationnements, explique-t-il. Le CRE répertorie à Montréal environ 500 stationnements d’au moins 100 places qui s’étalent, ensemble, sur quelques milliers de kilomètres carrés minéralisés. Un quart d’entre eux appartient au secteur industriel, un autre aux institutions publiques, tandis que la moitié dépend du secteur commercial.

« Il y a beaucoup plus d’opportunités de verdissement sur les stationnements privés que sur les stationnements publics », indique Cyril Frazao, de Nature Québec. La faim de mieux faire les choses, cependant, ne tenaille pas encore les grands propriétaires privés.

« Dans les nouveaux centres commerciaux, observe M. Frazao, il y aura un arbre pour 10 cases de stationnements… C’est un peu du greenwashing. »

Depuis quelques années, le CRE récompense les stationnements les plus inspirants du Québec en les adoubant d’une attestation écoresponsable. Jusqu’à présent, 10 ont obtenu la mention.

« Les municipalités ont conscience de ces enjeux-là ; par contre, il manque un levier pour généraliser la pratique. La prochaine étape, conclut Romain Coste, c’est de revoir la réglementation pour établir de nouveaux standards en matière d’aménagement des stationnements. »

Pour éviter que le climat des villes parte à la dérive dans des mers asphaltées sans autre utilité que de garer des voitures.

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Revenus annuels de 500 millions Montréal appelée à tarifer tout son stationnement sur rue d’ici 2035

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Le « livre blanc » du Conseil régional de l’environnement de Montréal propose aussi d’implanter un « système de bonus-malus » pour les propriétaires qui souhaitent « innover » en verdissant leur stationnement, ou en y installant des bornes électriques par exemple. Ces propriétaires verraient alors leur taux de taxe sur le stationnement diminuer.

Montréal pourrait dégager plus de 500 millions par année, en moyenne, en tarifant toutes ses cases de stationnements sur rue, selon le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-MTL). Dans son « livre blanc » sur l’occupation du domaine public, qui paraîtra mardi, l’organisme propose de « changer la culture » du stationnement dans la métropole.

Publié à 18h00

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

« On veut surtout mettre en lumière de façon concrète à quel point le stationnement occupe un espace et des ressources considérables à Montréal. C’est un fait reconnu par tout le monde dans le milieu de l’aménagement et des transports, mais ça prend aujourd’hui une discussion publique », affirme le responsable du transport de l’organisme, Blaise Rémillard.

Son groupe calcule, en se basant sur une méthodologie proposée par le Victoria Transport Policy Institute qui prend en compte le coût du terrain et les frais de construction, que le coût annuel moyen d’une case de stationnement est d’environ 1275 $ par année pour la Ville de Montréal. En multipliant ce nombre par le nombre de cases de stationnements gratuites, soit environ 450 000, on arrive à 573,7 millions de dollars.

« C’est l’équivalent d’un SRB », lance M. Rémillard à la blague, en référence à la facture totale d’environ 653 millions du Service rapide par bus sur l’axe Pie-IX.

Pour récupérer ces fonds, l’organisme suggère à la Ville de « tarifer progressivement », jusqu’en 2035, toutes les cases de stationnement sur rue, « afin d’éliminer leur gratuité » à terme. Dans l’intervalle, on propose aussi de « retirer les espaces de stationnement qui ne sont pas rentables faute d’avoir suffisamment d’automobilistes prêts à payer le juste prix pour leur usage », pour ensuite « attribuer à ces espaces une nouvelle fonction au bénéfice de la collectivité́ ».

PHOTO ÉDOUARD PLANTE-FRECHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Blaise Rémillard

Mieux gérer l’espace

Des listes d’attente pourraient aussi être mises en place pour l’émission de vignettes de stationnement sur rue réservé aux résidants (SRRR), afin de « prioriser certains ménages en fonction de l’absence d’accès à un stationnement hors rue et des critères établis de dépendance à l’automobile », suggère le Conseil régional.

Parce que « tout le monde doit faire sa part », M. Rémillard affirme que l’ajout de cases de stationnement dans les immeubles résidentiels existants devrait également être interdit. Ses équipes appellent également à « réduire les superficies autorisées de stationnement de surface dans les nouvelles constructions, pour privilégier le stationnement en structure ou souterrain », et de « graduellement tendre vers l’interdiction du stationnement de surface ».

Le « livre blanc » du CRE-MTL propose aussi d’implanter un « système de bonus-malus » pour les propriétaires qui souhaitent « innover » en verdissant leur stationnement, ou en y installant des bornes électriques par exemple. Ces propriétaires verraient alors leur taux de taxe sur le stationnement diminuer.

« On ne veut pas enlever la voiture de la ville. C’est simplement de mieux choisir où on la veut et quand on la veut. Plus la ville va aller en se développant, plus la rareté de l’espace, on va devoir la gérer », persiste le responsable, qui suggère de réinvestir les centaines de millions qui seraient récupérés dans les transports collectifs, le verdissement et la construction de logements abordables.

Une tarification modulaire dès cette année ?

Au comité exécutif montréalais, la responsable de la mobilité, Sophie Mauzerolle, affirme que la Ville « n’en est pas à court terme à se doter d’une vision unilatérale de la tarification du stationnement ». « Ceci dit, la tarification reste pour nous un levier de la mobilité durable », soutient-elle.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Sophie Mauzerolle

L’Agence de la mobilité durable (AMD) compte d’ailleurs lancer une application mobile d’ici deux à cinq ans pour rendre plus de données disponibles en temps réel pour les Montréalais, notamment sur le stationnement, afin de « raffiner » les débats sur la question. « Où sont les places, quelle est la réglementation sur chacune d’entre elles ? Est-ce qu’il y a des places dans tel secteur ? C’est ce genre de question à laquelle on pourra répondre. Et on pense que ça aura un impact très fort sur le comportement des gens », disait en août dernier le directeur général de l’AMD, Laurent Chevrot.

Montréal compte aussi mettre en place un projet de tarification modulaire dès cette année, ce qui permettrait de changer le prix du stationnement sur certaines artères en fonction du moment de la journée. « Ça induirait un taux de roulement plus important, et pour les commerçants, plus de clients. Il faut mettre le bon outil au bon endroit », résume Mme Mauzerolle.

La Ville envisage aussi de rendre permanent un autre projet pilote : la lecture automatisée des plaques, qui permet de collecter des données sur la provenance des véhicules et leur circulation sur le territoire.

« On ne peut pas non plus demander aux gens de délaisser leur voiture s’il n’y a pas d’alternatives. Tout passe aussi par des réseaux de transport collectif plus forts, une offre d’autopartage plus intéressante et un réseau cyclable structurant », conclut l’élue, qui souligne que l’arrivée du Réseau express métropolitain (REM) sera aussi l’occasion de « réfléchir la gestion du stationnement en bordure des nouvelles stations ».

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Reportage au Téléjournal

Voitures à Montréal : le stationnement sur rue payant partout?

Le stationnement sur rue va-t-il devenir payant partout à Montréal? C’est une des recommandations du Conseil régional de l’environnement de Montréal.

L’organisme propose aussi de hausser fortement le prix des vignettes.

Le reportage de Mathieu Prost

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