Discussion générale sur l’actualité concernant la santé dans le grand Montréal.
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Les urgences débordent. Les listes d’attente pour les opérations restent longues. C’est entendu, nos réformes ont été des échecs, les unes après les autres, et notre système de santé est pourri, miné par le privé.
Mais est-ce bien le cas ? Ou du moins, tient-on compte suffisamment de l’énorme pression sur le système qui découle de l’alourdissement en raison des patients vieillissants et des nouveaux soins qui ont explosé ces dernières années ?
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Le Québec a une proportion beaucoup plus importante d’employés du secteur public en santé qu’ailleurs au Canada, souligne notre chroniqueur.
Les urgences débordent. Les listes d’attente pour les opérations restent longues. C’est entendu, nos réformes ont été des échecs, les unes après les autres, et notre système de santé est pourri, miné par le privé.
Publié hier à 19h00
Mais est-ce bien le cas ? Ou du moins, tient-on compte suffisamment de l’énorme pression sur le système qui découle de l’alourdissement en raison des patients vieillissants et des nouveaux soins qui ont explosé ces dernières années ?
Pour en avoir le cœur net, j’ai décortiqué les données historiques sur le personnel de la santé, entre autres. Et j’ai constaté que tout compte fait, les soins réclamés par les Québécois augmentent plus vite que le personnel mis à leur disposition. Ce phénomène coûteux lié au vieillissement relativise les ratés de notre système.
Voyons voir. Pour le réseau, un habitant aujourd’hui vaut l’équivalent de 1,3 habitant de l’année 2000, par exemple, vu ses besoins plus grands de soins dus à son âge moyen plus avancé. Ces calculs d’équivalence complexes ont été faits par la Chaire de recherche Jacques Parizeau en politiques économiques1.
Globalement, on peut donc dire que la population, passée de 7,4 millions à 8,9 millions d’habitants depuis l’an 2000, vaut en réalité 11,8 millions d’habitants aujourd’hui, en « habitants-équivalents » de l’an 2000. Il faut donc beaucoup plus de personnel par habitant aujourd’hui.
Les conséquences sont claires. Par exemple, le nombre d’infirmières du réseau public est passé de 96 000 en 2013 à presque 107 000 en 2022, selon les plus récentes données de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS). Le ratio par 100 000 de population a donc grossi, passant de 1185 infirmières à 1233. En principe, ça devrait aller mieux.
Mais ce ratio de 1185 infirmières de 2013, il recule de 12 % aujourd’hui quand on tient compte de l’alourdissement, à 1038 par 100 000 « habitants-équivalents ».
Même constat pour les médecins. Le ratio pour 100 000 habitants-équivalents a reculé de 13 % depuis 2015, passant de 171 médecins à 149 aujourd’hui2.
Le réseau ne s’arrête pas aux infirmières et aux médecins, me direz-vous. Or, justement, en élargissant l’analyse à l’ensemble du personnel travaillant en santé et en services sociaux – au privé comme au public –, on constate encore une fois que le ratio par habitant-équivalent a reculé depuis le sommet de 2013. Un graphique vaut mille mots.
Le vieillissement n’est pas le seul phénomène extérieur qui fait pression. Le volume de services s’est aussi considérablement élargi. Souvent, c’est le privé qui les assure, mais pas seulement. Et de toute façon, le public en subit les impacts, directement ou indirectement.
« Il n’y a absolument aucun doute que le système offre plus de services qu’auparavant, notamment en raison de la technologie », me dit l’ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette.
Des exemples ? Les services de physiothérapie se sont multipliés et le traitement des allergies s’est raffiné. Autres exemples : il y a 25 ans, on entendait peu parler d’apnée du sommeil, sans compter que l’imagerie médicale était beaucoup moins développée. Et que dire de la santé mentale !
Michèle Boisvert, experte des programmes d’assurance collective chez Mercer, en témoigne : non seulement le coût moyen des médicaments a explosé – qu’on pense à l’Ozempic à 5000 $ par année –, mais aussi l’étendue des services3.
Plus de gens utilisent les services des programmes d’assurance collective et ceux qui les utilisent le font plus souvent. Il y a aussi le comportement des assurés : les plus jeunes recourent davantage aux services paramédicaux que leurs prédécesseurs.
Michèle Boisvert, experte des programmes d’assurance collective chez Mercer
Autre phénomène : de nombreux employeurs, sensibles à la santé mentale, ont bonifié leur couverture, faisant parfois passer le plafond pour les remboursements de consultations de psychologues de 2000 à 5000 $. Le pari, c’est que la consultation en amont va faire diminuer les absences pour invalidité.
Et il y a, bien sûr, l’impression de gratuité des services, qui fait augmenter les volumes. « Il y a beaucoup d’incompréhension sur qui paie, un manque d’éducation. Beaucoup de gens se disent qu’ils vont maximiser leur utilisation des services offerts, par exemple pour la massothérapie, sans comprendre que ce sont eux qui paient au bout du compte », me dit Mme Boisvert.
Les données de l’Association canadienne des compagnies d’assurance de personnes (ACCAP) sont révélatrices. En moyenne, les 6,2 millions de Québécois couverts par une assurance ont réclamé 1035 $ en 2022, presque le double d’il y a 15 ans.
Certes, les médicaments accaparent environ la moitié de cette somme (581 $), mais les soins paramédicaux ont une croissance bien plus rapide.
De fait, la somme réclamée a presque atteint 1,6 milliard de dollars en 2022 pour les physiothérapeutes, psychologues et autres, si bien que la moyenne réclamée par assuré (255 $) est en hausse de 131 % depuis 15 ans, contre 74 % pour les médicaments.
Difficile d’attribuer ces facteurs au méchant secteur privé, par ailleurs. À ce sujet, les données de Statistique Canada sur le personnel de la santé et des services sociaux sont surprenantes.
D’abord, on y apprend que le Québec a une proportion beaucoup plus importante d’employés du secteur public en santé (3549 par 100 000 de population) qu’ailleurs au Canada (2949). Ici, je n’ai pas utilisé le ratio par habitant-équivalent.
Impossible d’expliquer rapidement l’écart de 20 % entre les deux solitudes. Oui, le Québec subit le vieillissement, mais le reste du Canada aussi.
Surtout, on constate que les salariés du public au Québec en santé et services sociaux ont récemment dépassé ceux du privé (auxquels j’ai ajouté les travailleurs autonomes aux fins de la comparaison), une première depuis 35 ans. À l’inverse, la tendance vers le privé s’accélère dans le reste du Canada.
Statistique Canada ratisse large pour ces emplois, faut-il préciser. Ils englobent toutes les catégories de soins (dentisterie, diététique, physiothérapie, soins domestiques, etc.) ou de milieux (public, privé, communautaires, autonomes)4.
Qu’en conclure ? Que notre système de santé, on le lit souvent, a encore bien des problèmes d’innovation et d’efficacité (qu’on pense aux fax, entre autres), c’est clair. Que nos médecins occupent, encore, une trop grande part de la rémunération.
Mais on oublie de considérer l’énorme impact du vieillissement et des nouveaux soins, qui assombrissent le portrait et augmentent les coûts. Et que cette tendance n’est pas près de changer, à voir la courbe démographique, notamment.
Peut-on en tenir compte avant de qualifier notre système de médiocre ?
Un grand merci à Pierre-Carl Michaud, de HEC Montréal, et à son équipe de la Chaire de recherche Jacques-Parizeau en politiques économiques pour ce calcul complexe de la population équivalente.
Dans le cas des médecins, j’ai pu tenir compte du fait que nombre d’entre eux travaillent moins d’heures qu’il y a 10 ans, pour différentes raisons. J’ai calculé le nombre d’équivalents médecins à temps plein grâce aux données sur le sujet de l’ICIS sur la rémunération.
Le traitement avec l’Ozempic est souvent couvert par les assurances collectives pour ceux qui ont des problèmes de diabète.
Les employés du public représentent 59 % des employés du public et du privé, mais 52 % quand on ajoute au privé les travailleurs autonomes.
Lors d’une soirée d’été à Montréal, Urgences-Santé peut recevoir jusqu’à 60 appels à l’heure.
Noovo Info a pu accompagner des paramédics, pendant toute une nuit, afin de documenter leur quotidien.
On croyait que l’essor de la télémédecine serait un des beaux héritages de la pandémie.
PHOTO GETTY IMAGES
Au Canada, environ 10 millions de personnes pourraient perdre les services de télémédecine offerts par leur employeur.
On croyait que l’essor de la télémédecine serait un des beaux héritages de la pandémie.
Publié à 0h55 Mis à jour à 5h00
Eh bien, non.
En cabinet, les médecins sont vite retournés à leurs anciennes habitudes de voir leurs patients essentiellement en personne1.
Il faut dire qu’après 20 ans de tergiversations, Québec n’a toujours pas de plateforme digne de ce nom, alors que la télémédecine fait partie intégrante des services de santé dans des pays comme la Suisse, la France ou l’Italie2.
Ça fait rêver…
Un vilain mal de gorge ? Il suffit de faire une demande sur une plateforme internet pour être orientés vers plusieurs médecins prêts à vous parler en visioconférence. Le coût de la consultation ? Une trentaine de dollars. En moins d’une heure, vous serez à la pharmacie en train d’acheter les médicaments prescrits, comme l’a récemment expérimenté un Québécois de passage dans la région de Milan.
Pendant ce temps, le Québec reste accroché à l’ère du télécopieur.
Face à l’inertie du réseau public, on ne peut donc pas blâmer le privé d’avoir comblé le vide. Plusieurs entreprises comme Dialogue ou TELUS Santé ont développé des plateformes de télémédecine qui sont offertes à travers le programme d’assurances d’employeurs.
Mais voilà qu’Ottawa veut couper les ailes de ces services privés qui couvrent 10 millions de Canadiens, comme le révélait notre collègue Mylène Crête au début de la semaine3.
Pourtant, la télémédecine est une solution d’avenir qu’on gagnerait à développer.
Les patients ne demandent que ça, eux qui n’ont guère envie de s’absenter du travail pour se rendre à la clinique à cause d’un problème de santé qui peut être résolu à distance. C’est encore plus vrai pour des patients qui ont des problèmes de mobilité ou pour des gens en région qui doivent rouler longtemps pour voir un médecin.
Un recours avisé à la médecine virtuelle pourrait faire économiser des millions aux patients et éviter l’émission de gaz à effet de serre, si l’on se fie à une étude menée par le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM)4.
Bien sûr, les rencontres en personne restent cruciales pour les enjeux qui nécessitent un examen physique.
Et bien sûr, il faudrait baliser la télémédecine pour éviter les consultations excessives et les dédoublements que certains redoutent. Cela dit, plusieurs études démontrent que seulement 15 à 20 % des patients doivent consulter un médecin en personne après une téléconsultation,5, 6.
Mais ce n’est pas le bien-fondé de la télémédecine qu’Ottawa remet en question. Le fédéral veut plutôt mettre fin aux frais exigés par des entreprises privées pour des soins de santé virtuels.
Mais attention : la Loi canadienne sur la santé ne donne pas à Ottawa le pouvoir d’interdire les services de santé payants.
Cette loi demande plutôt aux provinces qui veulent obtenir les transferts fédéraux en santé d’offrir des services publics accessibles gratuitement à l’ensemble de la population pour l’intégralité des soins nécessaires.
En télémédecine, c’est le « deux poids, deux mesures » qui dérange. C’est le fait que les travailleurs aient accès à un médecin virtuel financé par leur employeur, alors que le reste de la population n’y a pas droit gratuitement.
Il serait politiquement casse-cou pour le gouvernement Trudeau de saboter un service qui permet à un bon tiers de la population québécoise d’avoir accès à des services médicaux, alors que les prochaines élections fédérales approchent.
Mais si Ottawa va au bout de ses intentions, Québec aurait plusieurs options.
La pire serait de laisser Ottawa réduire les transferts, comme c’est arrivé l’an dernier à cause des services de diagnostic.
Québec a peut-être fait le calcul qu’il lui coûterait moins cher d’être privé de 42 millions du fédéral que d’avoir à rembourser les examens que les Québécois paient de leurs poches quand ils vont dans des laboratoires privés.
Or, les Québécois sont doublement perdants : non seulement ils paient pour des services qui sont gratuits en Ontario, mais en plus, ils sont privés des deniers du fédéral.
Si on revient à la télémédecine, la deuxième option pour Québec serait de lancer une plateforme publique. Le gouvernement y songe. Mais il veut d’abord développer la plateforme Votre Santé qui ne sera pas prête avant deux ans, pour ensuite y greffer des consultations virtuelles.
Il y a de quoi être sceptique.
Depuis 2021, Québec s’est lamentablement traîné les pieds avec la télémédecine. Il y a eu des tables de concertations, des rapports, des plans… mais quand la pandémie a frappé, rien n’était prêt, a déploré le Vérificateur général. Et 99 % des consultations à distance ont eu lieu au téléphone7.
Face à l’infinie lenteur technologique du réseau public, Québec pourrait choisir de rendre accessibles à l’ensemble des Québécois les plateformes existantes dans le privé. C’est ce qui se passe dans d’autres pays comme la France, où les téléconsultations sont remboursées, au même titre qu’une consultation en cabinet.
Peu importe l’option retenue, l’avenir de notre système de santé passe par l’innovation. Par de nouvelles technologies, mais aussi par de meilleures façons d’organiser le travail. La télémédecine offre tout ça.
Il est temps de la déployer pour de bon, pour tout le monde. Pas de la laisser mourir.
1. Consultez l’analyse d’Inforoute Santé du Canada (en anglais) 2. Lisez l’article « La télémédecine a la cote en Suisse » 3. Lisez l’article « La télémédecine pourrait être entravée par Ottawa » 4. Consultez l’étude du Réseau québécois de la télésanté 5. Consultez l’article « Uptake and patient and provider communication modality preferences of virtual visits in primary care: a retrospective cohort study in Canada » (en anglais) 6. Consultez l’article « Teleconsultation Between Patients and Health Care Professionals in the Catalan Primary Care Service : Message Annotation Analysis in a Retrospective Cross-Sectional Study » (en anglais) 7. Consultez le chapitre sur la télésanté du rapport du Vérificateur général du Québec pour l’année 2021-2022
PHOTO CENTERS FOR DISEASE CONTROL/NATIONAL INSTITUTE OF ALLERGY AND INFECTIOUS DISEASES, FOURNIE PAR THE NEW YORK TIMES
Le virus H5N1 fait régulièrement la manchette. Il a, au fil des ans, nécessité la destruction de millions de volailles, aussi bien chez nous qu’ailleurs dans le monde, pour en freiner la propagation.
Une équipe internationale de chercheurs, dont certains proviennent de l’Université du Québec à Montréal, sont sur la piste d’un vaccin très prometteur contre le H5N1, l’inquiétant virus de la grippe aviaire.
Mis à jour le 12 septembre
Jean-Benoit Legault La Presse Canadienne
Lors d’une infection expérimentale, les poulets immunisés par le vaccin développé par les professeurs Steve Bourgault et Denis Archambault ― respectivement des départements de chimie et de sciences biologiques de l’UQAM ― et leurs collègues ont été protégés à 100 %, sans signes cliniques de la maladie, sans excrétion virale et sans lésions pathologiques.
« Ce sont des résultats percutants et on ne s’attendait pas nécessairement à ça », a admis M. Bourgault.
La nouvelle préparation vaccinale testée par les chercheurs a été conçue à l’aide de nanoparticules qui contenaient une séquence en acides aminés conservée entre les souches virales, appelées m2e, en plus d’une protéine recombinante, soit la partie globulaire HA1 de la protéine HA.
Le résultat a été une immunité que les chercheurs disent « stérilisante », à savoir que la transmission virale d’un individu à un autre est complètement annihilée compte tenu de l’absence d’excrétion virale.
Qui plus est, le nouveau vaccin est pratiquement « universel », puisque la souche du H5N1 qui a servi à infecter les poulets était très loin, d’un point de vue phylogénétique, de celle qui a servi à préparer une partie du matériel vaccinal.
On peut donc supposer que le vaccin serait en mesure de contrer n’importe quel variant du virus influenza H5N1, même s’il n’a évidemment pas encore été testé face à des dizaines de variants différents.
En termes un peu plus clairs, le vaccin développé dans le champ gauche s’est révélé efficace face à une infection qui arrivait tout droit du fond du champ droit.
« C’est vraiment la difficulté qu’on a avec l’influenza, a rappelé Steve Bourgault. C’est un virus qui mute beaucoup, qui change régulièrement. Souvent les systèmes immunitaires sont dirigés contre les portions du virus qui changent beaucoup. »
Le meilleur exemple, a-t-il ajouté, est le vaccin annuel contre la grippe chez l’humain. « C’est une prédiction : on prend trois ou quatre souches qu’on prédit vont être les plus présentes, on espère avoir bien ciblé, mais si jamais on se trompe un peu, ça se peut que le vaccin soit beaucoup moins efficace », a rappelé M. Bourgault.
La formulation du nouveau vaccin utilise aussi des portions du virus qui changent beaucoup, mais en les combinant à des portions qui ne changent pratiquement pas et que le système immunitaire peut donc reconnaître lors de chaque nouvelle infection.
« Un des avantages de notre formulation, c’est la capacité d’induire une réponse forte contre la composante (du virus) qui généralement induit une moins grande réponse », a expliqué M. Bourgault.
Le virus H5N1 fait régulièrement la manchette. Il a, au fil des ans, nécessité la destruction de millions de volailles, aussi bien chez nous qu’ailleurs dans le monde, pour en freiner la propagation. On l’a récemment détecté chez des animaux domestiques comme le chat et le chien, mais aussi chez le phoque, le morse et même la vache.
PHOTO THOMAS CRISTOFOLETTI, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES
Les infections humaines demeurent excessivement rares et surviennent habituellement chez des individus qui ont été en contact avec des animaux porteurs. Le taux de létalité chez les humains infectés varie entre 52 % et 62 %.
Cela étant dit, une première infection humaine sans contact animal apparent a été découverte au cours des derniers jours dans le Missouri. Plusieurs scientifiques préviennent que ce n’est maintenant qu’une question de temps avant que le virus n’acquière la capacité de sauter d’un humain à l’autre.
« Le vaccin a été testé chez la souris et le poulet, donc on ne peut pas vraiment extrapoler vers d’autres espèces, a prévenu Steve Bourgault. Pour le moment, c’est vraiment un vaccin vétérinaire et non humain. »
Les chercheurs demeurent néanmoins convaincus d’avoir trouvé une pièce très importante du puzzle H5N1, et seules les prochaines années nous diront jusqu’où leur découverte nous mènera.
« Maintenant,on comprend un peu mieux comment on peut neutraliser la sécrétion du virus qu’avant qu’il se propage, a dit M. Bourgault. Quels sont les éléments clés d’une réponse immunitaire robuste et protectrice ? Il y a évidemment des applications vétérinaires à court terme, mais à long terme ça pourrait donner des pistes de solution pour des vaccins humains. »
Des chercheurs du Centre national des maladies animales exotiques, à Winnipeg, et de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, en France, ont aussi participé aux travaux. Les scientifiques ont profité de subventions du Centre de recherches pour le développement international et de la Fondation Bill & Melinda Gates.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal scientifique NPJ Vaccines-Nature.
24 septembre 2024
À compter de mardi, tous les jeunes de 20 ans et moins pourront demander gratuitement le vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) sur la plateforme Clic Santé, s’ils ne l’ont pas déjà reçu à l’école.
24 septembre 2024
J’imagine que la campagne de vaccination va commencer bientôt…
Pfizer Canada SRI et BioNTech SE (Nasdaq : BNTX, « BioNTech ») ont annoncé aujourd’hui que Santé Canada a autorisé l’administration du vaccin contre la COVID-19 COMIRNATYMD adapté au variant KP.2 chez les personnes âgées de 6 mois et plus. Ce vaccin COMIRNATYMD actualisé cible le variant Omicron KP.2, une des lignées du SARS-CoV-2 de circulation la plus récente.
Par Justine Mercier, équipe d’enquête
22 octobre 2024 à 04h02
Plus de 2300 médecins pratiquant en sol ontarien ont été formés au Québec. Dans la majorité des cas, il s’agit de diplômés de l’Université McGill. Une situation qui «préoccupe grandement» le gouvernement.Des données obtenues par Les Coops de l’information montrent que pas moins de 2355 médecins actifs pratiquant en Ontario ont fait leur doctorat dans l’une des quatre facultés de médecine du Québec. Cela représente près de 7 % des quelque 34 000 médecins inscrits auprès de l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario. Dans près des deux tiers des cas, il s’agit de médecins spécialistes.
Le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, a indiqué qu’il n’était pas au courant de «l’ampleur» de ce phénomène avant de prendre connaissance des données obtenues par les Coops de l’information.
«Personne ne souhaite payer des formations dispendieuses à des médecins et qu’ils quittent pour soigner des patients ailleurs, a réagi le cabinet dans une déclaration écrite. C’est un phénomène qui nous préoccupe grandement. Nous travaillons pour améliorer l’accès aux soins pour les patients du Québec.»
Le ministère de l’Enseignement supérieur contribue pour une moyenne de 44 400 $ à chacune des quatre années qu’un étudiant passe au doctorat en médecine.
Parmi l’ensemble des médecins formés au Québec détenant un permis de pratique en Ontario, près de trois sur quatre ont fait leurs études à l’Université McGill. Ils sont près de 1700 médecins diplômés de l’université anglophone montréalaise à travailler dans la province voisine.
Dans la Belle Province, les plus récentes données du Collège des médecins du Québec montrent que seulement 548 de ses membres ont obtenu leur diplôme en Ontario, soit 2,4 % des quelque 22 500 médecins en exercice en sol québécois.
Professeur à l’École des sciences infirmières de l’Université de Victoria, Damien Contandriopoulos souligne que la faculté de médecine de McGill profite d’une excellente réputation. Les étudiants d’ailleurs au pays sont nombreux à appliquer à McGill, qui «va écrémer les excellents candidats en médecine de partout au Canada», dit-il. Pour ceux qui viennent d’en dehors du Québec, ce n’est donc «pas étonnant qu’ils s’en aillent après», estime M. Contandriopoulos.
La faculté de médecine de l’Université McGill profite d’une excellente réputation, à la grandeur du pays. Depuis 2020, elle possède un campus-satellite en Outaouais. (Martin Roy/Archives Le Droit)
Même si certains étudiants partent une fois leur diplôme obtenu, ils apportent «toutes sortes de retombées» en vivant au Québec pendant quatre ans, souligne le professeur.
Il est toutefois difficile d’établir si ces retombées sont équivalentes à ce que le gouvernement québécois paye pour les formations en médecine dans les quatre facultés de la province qui offrent ce programme.
«Cette question doit probablement être étudiée d’un point de vue coût-bénéfice. Ça coûte quelque chose à la province, ça rapporte quelque chose à la province.»
— Damien Contandriopoulos, École des sciences infirmières de l’Université de Victoria
Gestionnaire des communications à la faculté de médecine de McGill, Jason Clement souligne que «c’est le gouvernement provincial qui décrète le nombre de places dans les quatre facultés de médecine du Québec».
«En vertu de ce décret, la grande majorité [95 %] des places sont réservées aux personnes qui résident au Québec», ajoute M. Clement.
Sur un total d’un peu plus de 1100 admissions par année dans les quatre facultés de la province, seulement 62 places peuvent être prises par des étudiants de l’extérieur du Québec.
À McGill, on précise que les étudiants «doivent satisfaire aux exigences en matière de maîtrise du français». Pour son campus montréalais, McGill attend des candidats «qu’ils aient une connaissance pratique de l’anglais et du français (compréhension, oral et écrit) dès le début du programme», précise cette politique.
Pour le campus établi en Outaouais depuis 2020, seule la connaissance du français est exigée dans le cadre du processus d’admission.
Une étude portant sur la migration interprovinciale des médecins de famille du Canada, publiée en 2004 dans le journal Applied Economics, soulignait que «les médecins qui parlent français ont moins tendance à se déplacer, ce qui confirme une barrière linguistique prévue entre le Québec et les autres provinces».
Le gouvernement du Québec a récemment augmenté les droits de scolarité pour les étudiants canadiens hors Québec et ceux de l’international, une mesure qui est contestée par les universités anglophones de la province.
En 1993, le gouvernement du Québec avait décidé d’imposer une pénalité de 300 000 $ pour les étudiants en médecine hors Québec qui souhaitaient établir leur pratique dans la province, mais qui refusaient de le faire dans une région choisie par le gouvernement.
McGill rejette la décision du gouvernement et n’écarte rien
La Cour refuse de retarder la hausse des frais pour les étudiants hors Québec
-,Un%20juge%20de%20la%20Cour%20sup%C3%A9rieure%20du%20Qu%C3%A9bec%20a%20rejet%C3%A9,%C3%A9tudiants%20hors%20Qu%C3%A9bec%20et%20internationaux)
De 2015 à 2023, à peine 11 médecins ayant fait leur formation en tant qu’étudiant hors Québec ont fait une demande pour pouvoir pratiquer dans une région désignée, a fait savoir le ministère de la Santé. Pour la même période, deux médecins fraîchement diplômés ont remboursé la pénalité afin de s’établir au Québec, mais en dehors des zones souhaitées par le gouvernement.
Dans un mémoire déposé en 2023 par les ministres Christian Dubé (Santé) et Pascale Déry (Enseignement supérieur), il est précisé que cette pénalité «a contribué à l’exode des résidents et des médecins vers les autres provinces à un moment où le Québec souffre d’une pénurie de médecins».
Le gouvernement a décidé de diminuer la pénalité de manière draconienne, la faisant passer de 300 000 $ à 10 000 $ pour les étudiants hors Québec admis en médecine en 2023-2024. Une autre baisse a suivi, de sorte que les étudiants hors Québec de la cohorte 2024-2025 n’auront qu’à payer 1000 $ s’ils souhaitent pratiquer dans une région en dehors des zones ciblées par le gouvernement.
Ça n’arrive pas qu’aux vieux comme moi
Pas facile la vie en 2024
La santé mentale au Canada serait « trois fois plus précaire » qu’avant la pandémie : La santé mentale au Canada serait « trois fois plus précaire » qu’avant la pandémie | La Presse