Si l’on considère que plaire aux marques de luxe est un critère pour une ville
Clairement, ça ne l’est pas ! Si je fais un panorama rapide et non exhaustif, on se rend compte que le potentiel du Vieux Montréal est principalement reconnu par les entreprises et/ou créateurs locaux, tel que Sarah Pacini, Philippe Dubuc, Ssense, Denis Gagnon ou les concepts Clusier et Rooney. Dans la même lignée, Rad Hourani y avait établi sa première boutique nord américaine (fermée il y a quelques années).
Il n’y a clairement aucune politique de promotion à cet égard. Même chose pour le Golden Square Mile. Le Royalmount démontre bien que les investisseurs étrangers ne demandent qu’à être séduits.
Si j’analyse la liste non exhaustive que propose le Royalmount, autant je ne suis pas surpris d’y retrouver les géants des groupes Kering et LVMH et ceux qui suivent souvent ces mouvements, comme Capri Holdings (Versace, Jimmy Choo, Michael Kors) ou Prada - je suis un peu plus surpris d’y trouver des noms comme Marni (Groupe OTB), Ganni ou La durée.
Pour Marni, il y a très peu de boutiques en amérique du nord et les quartiers dans lesquels s’implantent les boutiques sont en général considérés “branchés”, comme leur flagship du Meatpacking district à NYC. Voir la carte des boutiques de la marque :
En général, les boutiques Marni ont tendance à être tournées vers l’expérienciel ou le concept store et les façades des locaux sont souvent codépendants de leur image de marque. On pourrait imaginer un concept audacieux sur De La Montagne ou dans le Vieux Montréal.
Pour Ganni, c’est différent, l’enseigne se développe très vite et s’implante plus facilement - mais reste plutôt rare (19 en amérique du nord dont une seule au Canada ( Toronto, Yorkdale) mais le profil d’acheteur type possède plusieurs similarité. La marque est plutôt jeune, parfois expérimentale et aurait davantage sa place dans le Vieux Montréal ou Plateau/Mile End.
La Durée (11 points de vente aux US dont 5 à NYC - Et 5 points de vente au Canada soit 3 à Vancouver et 2 à Toronto). Le modèle d’affaire a bien évolué mais il reste que la marque est toujours attractive d’un point de vue touristique (notamment la clientèle asiatique - pas étonnant d’y voir un comptoir dans l’aéroport de Vancouver).
Ces boutiques seraient des atouts énormes pour le centre ville de Montréal, ou le Vieux.
Je suis tirallé entre le fait d’être ravi que ces enseignes puissent exister à Montréal et décontenancé de me dire que ces enseignes n’existeront à Montréal que sur le papier, prisonnières d’un mail en périphérie alors qu’à elles seules pourraient infiniment dynamiser notre CV en y offrant leurs exclusivités, leurs noms et leurs vitrines.