Revitalisation du Village

https://www.tvanouvelles.ca/2023/06/18/le-village-est-il-devenu-un-ghetto-pour-les-itinerants-et-les-toxicomanes#cxrecs_s

Reportage au Téléjournal 18h

https://twitter.com/PatriceRoyTJ/status/1670924012053225473

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Sécurité dans le Village : l’administration dit prendre le problème au sérieux

L’insécurité dans le Village, à Montréal, est telle que les clients n’osent plus s’installer sur les terrasses. La situation affecte et préoccupe les commerçants du quartier.

L’administration de Valérie Plante dit prendre la situation au sérieux.

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Selon le reportage, il y a 2 endroits au courant des 40 dernières années où les itinérants semblent « habiter » : le village et le square Viger en alternance. Et le cycle continue…

Peut-être est-ce un signe qu’il faudrait des ressources ailleurs dans la toute la ville pour les répandre également dans tous les quartiers et éviter un conglomérat dans un même lieu/quartier… et surtout éviter un quartier qui sert de « safe space » pour une communauté historiquement discriminée…

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Dans le reportage il est question du refuge Guy-Favreau où les personnes sont mises dehors le matin.
J’imagine que les anciens locaux du YMCA sont utilisés.

Maintenant je comprends pourquoi j’ai vu beaucoup de personnes en situation d’itinérance dans la placette entre le Complexe Guy-Favreau et le Palais des Congrès.

Ça m’a frappée aujourd’hui en marchant sur la rue de la Gauchetière pour me rendre au Complexe Desjardins.

Avant, on pourrait voir une ou deux personnes en situation d’itinérance dans ce coin là. Et c’était toujours les mêmes.

Cet après-midi, il devrait y en avoir une bonne trentaine… et certaines personnes avaient de grosses bouteilles de bière à main et d’autres accostaient les passants pour de la monnaie…

Rien pour aider le Quartier chinois…

Depuis cet après-midi il y a de l’activité en masse! On semble refaire du terrassement.

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Les gens de Milton Parc (Plateau), de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et de Saughnessy diront que c’est déjà le cas.

N’oublions pas non plus qu’il s’agit des personnes sensibles et dans le besoin qu’on ne peut déplacer comme bon nous le semble. Ils ont leur cercle, leurs repères et leurs habitudes.

Ensuite, il ne faut pas négliger les ressources communautaires limitées. Il y a une pénurie de main d’oeuvre chez les travailleurs de rue aussi. On ne peut pas simplement dire à Spectre de rue d’ouvrir un centre d’hébergement à Ahuntsic et d’engager de nouvelles ressources.

C’est un enjeu complexe pour lequel il n’y a pas de solution simple et rapide. :frowning:

J’ajouterais que la Ville a un rôle très ingrat. On est sûrement soulagé à Québec de voir la responsable du Comité exécutif manger les coups à la place du ministre aujourd’hui sur l’itinérance.

Le gouvernement a quand même attendu plus de 4 ans avant de reconnaître la crise du logement et encore aujourd’hui, il avance sans gêne qu’il verrait d’un bon oeil que la valeur des propriétés au Québec rejoigne celle de Toronto et Vancouver, puisqu’il s’agirait d’un indicateur du “bien être économique” de la province.

Ce n’est pas super tout ça. Rien pour rassurer ceux qui vivent concrètement cette crise. :frowning:

Edit : bon désolé je me suis emporté! :slight_smile:

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Pour voir la question du journaliste et la réponse du PM…

https://twitter.com/EtienneFG/status/1670906764429082624

Sentiment de sécurité Le SPVM devra faire plus dans le Village, admet Fady Dagher

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Dimanche, La Presse rapportait que plusieurs tenanciers de restaurants et de bars dans le Village craignent de devoir fermer leur terrasse. « Les clients ne viennent plus, ils ont peur. »

Le chef de la police de Montréal, Fady Dagher, reconnaît qu’il faudra « plus de renforts et d’efforts » dans le Village, où le sentiment de sécurité est fragilisé par le vandalisme et des problèmes liés à l’itinérance. L’administration Plante doit dévoiler une stratégie jeudi pour sécuriser le secteur.

Publié à 13h39 Mis à jour à 14h27

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

Fady Dagher, qui présentait mardi matin le bilan 2022 du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) aux élus montréalais, a dit comprendre la grogne de certains commerçants qui envisagent de fermer leur terrasse devant les problèmes de sécurité.

Le chef du SPVM affirme s’être rendu dans un restaurant du secteur à deux reprises dans les dernières semaines, pour y manger, le week-end. « J’ai pu constater ce dont vous parlez, mais j’ai aussi pu constater des interventions. J’ai vu les gens travailler sur le terrain. Il va falloir qu’on ait un peu plus de renforts et d’efforts à ce niveau-là. On comprend tout le monde, mais c’est une population vulnérable et le côté humain va être très important. Et ça prend du temps », a-t-il insisté.

En marge d’une activité publique tenue mardi, la mairesse Valérie Plante, elle, a révélé qu’une « stratégie » serait présentée jeudi pour le secteur du Village. Cette politique, soutient la mairesse, a été planifiée « bien avant tout ce qui se passe maintenant ».

« On prend ce problème-là très au sérieux. On ne lâchera pas et on va continuer à soutenir tout le monde », a dit la mairesse, en rappelant que 40 policiers supplémentaires patrouillent dans le secteur depuis déjà quelques semaines. Leur impact « prendra un certain temps à se matérialiser », a-t-elle néanmoins temporisé.

Patience, les solutions arrivent

Fady Dagher appelle les commerçants à la patience. « Franchement, [aux commerçants], je leur dirais : ne lâchez pas prise, dans le sens qu’on va réussir, mais ça va prendre encore un peu de temps. On s’est déjà entendus avec la Ville qu’on va rajouter des opérations ou des interventions plus ciblées envers certaines personnes », a-t-il expliqué mardi.

Il soutient que depuis février, ses troupes ont mis « plus de 5000 heures de patrouille » dans le Village et réalisé plus de 2700 interventions tantôt répressives, tantôt pour entrer en relation avec les communautés. « On a aussi continué à sensibiliser avec les commerçants pour leur dire : dès qu’il y a quelque chose, appelez-nous », maintient M. Dagher.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Fady Dagher, chef du SPVM

C’est un milieu tellement sensible avec une grande vulnérabilité. […] Ces personnes sont en crise, ont une grande vulnérabilité, ont peu de sommeil et consomment, bref, il y a toutes sortes de choses qui font en sorte que c’est difficile.

Fady Dagher, chef du SPVM

Le chef de police demande donc à la population et aux commerçants « un peu de patience », promettant d’apporter des solutions bientôt. « On va réussir au fur et à mesure qu’on va avancer. Et je suis sûr qu’on va trouver des solutions, mais elles ne sont pas immédiates, ça va prendre un peu de temps. »

L’été débute à peine que, face à la croissance de l’itinérance, le chef de police appréhende déjà la prochaine saison froide. « Notre ambition, c’est que ça se fasse soit cette année ou l’année prochaine. Là, l’hiver s’en vient, il va falloir qu’on pense aussi à tout l’aspect des métros, soit comment on va vivre avec l’itinérance dans le métro. Il y a toute cette chaîne-là qu’il faut préparer aussi pour 2024-2025 », a poursuivi M. Dagher.

Fracture due à la pandémie

Depuis la pandémie, Valérie Plante estime qu’une « fracture importante s’est faite dans l’est du centre-ville ». « Tant et aussi longtemps qu’on va se dire que les gens qui n’ont pas un toit, qu’ils vagabondent dans la ville, on n’y arrivera pas non plus », a-t-elle toutefois prévenu. « Loin de moi de donner la responsabilité à Québec, parce qu’on fait ce qu’il faut, mais il y a des gens vulnérables dans nos rues dont il faut s’occuper, en mettant un toit au-dessus de leur tête. »

Son administration assure avoir « augmenté aussi le nombre de travailleurs sociaux et intervenants de rue depuis le mois d’avril » dans le Village, entre autres « pour s’attaquer au réseau de drogues et faire en sorte que les entrées de métro soient sécuritaires ».

« On entend les commerçants, on sait que c’est difficile et on veut tout faire aussi à court terme pour que l’été se passe bien pour eux », a ajouté le responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Alain Vaillancourt, lorsqu’interrogé sur le sujet mardi.

Avec Isabelle Ducas, La Presse

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C’est bien beau les lois sur le point de changer, mais quelqu’un high sur le cannabis n’a pas le même comportement que quelqu’un qui consomme du crack ou de l’heroine. La consommation de drogue dur en public, à toute heure du jour, devrait être interdite. C’est pas des deals de cannabis qui créent des batailles et un sentiment d’insécurité.

Ces gens pourraient être obligés de se rendre, guidés par des intervenants, dans un site d’injection supervisée, le temps que le trip passe. Ainsi, pu de seringues sur le trottoir, moins de violence dans la rue, de vandalisme, et de comportements erratiques qui nuisent à tout le monde.

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Montréal multiplie les « équipes d’intervention » pour sécuriser le Village cet été


De plus ne plus de commerces sont fermés et barricadés sur la rue Sainte-Catherine.
PHOTO : RADIO-CANADA / BENOIT CHAPDELAINE

Stéphane Bordeleau
Publié à 12 h 04

Dans sa « Stratégie d’intervention collective pour le Village », la Ville de Montréal annonce une série de mesures estivales pour sécuriser les rues et parcs du quartier où l’itinérance, la toxicomanie et la détresse psychologique font chuter l’achalandage touristique et minent la qualité de vie des résidents.

Pour faire face à une cohabitation de plus en plus problématique entre les populations vulnérables et la vocation touristique et résidentielle du quartier, la Ville de Montréal a mis en place une cellule de crise en février dernier pour tenter de rendre sa convivialité et surtout sa sécurité au quartier.

Tout d’abord, rappelle la Ville, les effectifs policiers ont déjà été augmentés dans le quartier, notamment près des parcs et espaces publics ainsi que dans les stations de métro du secteur.

Une équipe de concertation communautaire et de rapprochement (ECCR) est également à l’œuvre sur le terrain pour identifier des solutions durables aux enjeux de sécurité urbaine et de cohabitation sociale.

Le Service de sécurité incendie (SIM) et le SPVM ont aussi créé une équipe d’inspection et de sécurisation des bâtiments vacants du quartier pour en empêcher l’accès. Les CIUSSS du secteur sont aussi mis à contribution pour venir en aide aux populations vulnérables du secteur.

L’accent sur la place Émilie-Gamelin

Dans la stratégie présentée jeudi, on promet des sommes et des ressources supplémentaires spécifiquement dédiées à la période estivale dans le Village.

Cet argent servira, entre autres, au déploiement d’une équipe d’intervention spécialisée dans les relations interculturelles dans le secteur de la place Émilie-Gamelin afin d’offrir un soutien spécialisé auprès des personnes nouvellement arrivées ainsi qu’un service d’interprétation lors des interventions des autres acteurs de la place Émilie-Gamelin.


La place Émilie-Gamelin est le point de rencontre de nombreuses personnes qui vivent dans la rue à Montréal.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Une équipe d’intervention (GRIP Montréal), spécialisée en prévention des violences sexuelles, sera aussi déployée cet été dans le même secteur afin d’effectuer des interventions de proximité et de fournir de l’accompagnement psychosocial. L’équipe épaulera aussi les autres ressources qui agissent dans le secteur au besoin.

Deux personnes en intervention psychosociale de l’Équipe mobile de médiation en intervention sociale (ÉMMIS) ont aussi été nouvellement assignées exclusivement au secteur de la place Émilie-Gamelin et du Village, et ce, sept jours sur sept, promet-on dans la Stratégie d’intervention collective pour le Village.

À cela s’ajouteront un plan de propreté public spécifiquement dédié au quartier et des budgets estivaux supplémentaires pour améliorer l’aménagement et la sécurité de la place Émilie-Gamelin et de l’entrée du Village. De l’animation de rue sera aussi au menu pour occuper davantage l’espace public.

Du financement supplémentaire est aussi annoncé pour améliorer l’animation des lieux pendant l’hiver.

Cohabitation de plus en plus difficile

Mais en dépit des policiers plus visibles dans les rues et du travail des équipes communautaires, la cohabitation demeure des plus problématiques dans le quartier où les trottoirs et les espaces publics servent de refuge aux itinérants et aux toxicomanes.


Le SPVM sur les lieux du crime rue Saint-Catherine à l’intersection Beaudry.
PHOTO : RADIO-CANADA / BENOÎT GAGNON

Les rues, les parcs et les abords des stations de métro – souvent jonchées de déchets et d’excréments – où ère une faune aussi turbulente qu’inquiétante, découragent de plus en plus de visiteurs de s’asseoir sur une terrasse ou même d’emprunter la portion piétonnière de la rue Sainte-Catherine, autrefois si populaire en période estivale.

Pour certains résidents du quartier, la cohabitation a atteint depuis longtemps ses limites dans le Village.

Maintenant, on est rendu à la loi et l’ordre, martèle l’un d’eux qui déplore une certaine incongruité des mesures déployées dans le quartier. Ils distribuent des contraventions aux piétons qui ne traversent pas à l’intersection René-Lévesque et Alexandre-de-Sève, alors que des gars fument du crack sur un banc 100 pieds plus loin.

Les commerçants aux abois

La situation s’est à ce point dégradée au cours des dernières années que de nombreux propriétaires de bars et de restaurants ont renoncé à ouvrir une terrasse sur la rue en raison du harcèlement que subissent les clients et les employés de la part de personnes en crise, d’itinérants ou de toxicomanes qui occupent la rue Sainte-Catherine.

Les propriétaires de bars et de restaurants qui ont aménagé des terrasses déplorent quant à eux le faible achalandage et la difficulté à trouver du personnel pour travailler dans ces conditions. Certains clients se font harceler lorsqu’ils sont attablés, d’autres se font voler le contenu de leur verre ou de leur assiette, ou sont contraints de dîner en assistant à une altercation ou une psychose en direct dans la rue.

Depuis la pandémie et l’intensification de la crise du logement, le Village et ses stations de métro sont devenus un refuge quatre saisons pour un grand nombre de personnes vulnérables. Certains résidents excédés évoquent un asile à ciel ouvert.

En janvier dernier, le Groupe Archambault a annoncé la fermeture définitive de son magasin presque centenaire de la Sainte-Catherine Est, en évoquant la détérioration croissante des perspectives commerciales dans le secteur qui est devenu, selon la direction, un laboratoire de mixité urbaine .

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Voici la stratégie complète en PDF.

Un extrait concernant la réfection de la rue Sainte-Catherine:

“À moyen terme, les travaux d’aqueduc, d’égouts et de
réaménagement de la rue Sainte-Catherine Est viendront
revamper le secteur du Village. Le chantier s’étendra de la
rue Berri à la rue De Lorimier, mais sera divisé en plusieurs
segments pour que l’artère ne soit pas en travaux partout en
même temps. Évalués de façon préliminaire à quelque 150 M$,
ces travaux permettent de repenser, avec la population,
comment le réaménagement des espaces et de la rue pourrait
mieux répondre aux besoins de toutes celles et tous ceux
qui le fréquentent.”

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Merci du partage.

On parle encore une fois d’un problème de “cohabitation”. Pour moi c’est à la limite du gaslighting. Les problèmes dans le Village ne sont pas causés par le manque d’éducation et de tolérance des résidents et des commerçants envers les populations vulnérables, même si ce phénomène est bel et bien présent. Le coeur du problème n’est pas là, mais il est plutôt dans le fait qu’on accepte qu’autant de personnes en détresse soient laissés à eux-mêmes!

Je me considère comme très tolérante, mais maudit que c’est rough de voir des gens au fond du baril tous les jours. L’éducation ne changera rien à ça!

Ce sont des services et du logement que ça prend. Une réelle volonté politique d’enrayer l’itinérance, pourquoi pas? Ça se fait ailleurs, et le maire Marchand en parle souvent.

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Une UQÀM plus “prestigieuse” pour revitaliser le Village. Une sorte d’embourgeoisement académique? Honnêtement pas contre, mais l’établissement est excentré de la zone.

Le nouveau recteur a des plans ambitieux qui reposent surtout sur un dédoublement de programmes populaires (lire payants), et certains plus douteux comme celui en ostéopathie… l’UQAM a toujours eu une offre de programmes inusités, mais ouf…

Pour attirer les étudiants à l’UQAM, et donc dans le village, je pense que la priorité en terme de développement de programmes devrait de s’aligner avec l’offre, les activités de recherche, et les ressources actuelles de l’université;

  • Des baccalauréats en génie logiciel, génie informatique, génie chimique, génie biotechnologique.
  • Des programme de maîtrise d’accès à la profession connexe à la psychologie (psychoéducation, orthophonie, audiologie, thérapie conjugale et familiale, thérapies créatives).
  • Des exclusivités francophones de maîtrises d’accès à la profession pour en sciences infirmières, architecture, ingénierie, ergothérapie, physiothérapie et non-urbanistes (cursus présent dans les universités anglophones mais inexistants dans les universités francophones, qui privilégient le bac long ou le bac-maitrise).
  • Des programmes doubles entre l’ESG et les autres facultés.
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La photo de Régis de La Mie Matinale avec la Mairesse Plante est priceless!

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il me fait la même face quand je laisse mon vélo sur sa clôture…

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Village Un plan contesté

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La rue Sainte-Catherine Est, en plein cœur du Village

Les habitués du Village sont peu convaincus par le plan présenté jeudi par la mairesse Valérie Plante pour ramener la sécurité et l’ambiance festive sur la rue Sainte-Catherine Est.

Mis à jour hier à 18h29

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Philémon La Frenière-Prémont
Philémon La Frenière-Prémont La Presse

Ce qu’il faut savoir

• Le Village fait face à des problèmes d’itinérance, de sécurité, de violence et de toxicomanie, exacerbés depuis le début de la pandémie.

• Des commerçants songent à fermer leur terrasse pour de bon, car elle leur coûte plus cher qu’elle ne leur rapporte, en raison d’une peur généralisée chez la clientèle.

• En réaction, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a annoncé son nouveau plan pour redonner ses lettres de noblesse au Village.

• Sa stratégie, conçue en partenariat avec divers organismes, comprend 35 mesures qui visent à rendre le secteur sécuritaire grâce à une cohabitation entre sans-abri, commerçants et passants.

Pour Mélanie, une femme de ménage qui travaille dans le Village depuis 24 ans, les propositions de Valérie Plante ne sont que des « paroles en l’air ». La femme donne l’exemple de l’augmentation des forces policières sur les lieux, une mesure phare de la stratégie de la Ville. « Il y a a de la police de plus en plus, mais elle ne fait rien ! », s’indigne-t-elle. La répression policière, « c’est tourner autour du pot », renchérit son ami François, qui travaille dans le quartier depuis plusieurs années.

Un avis partagé par Rock Côté, le gérant du Complexe Sky, bar emblématique situé à l’angle des rues Sainte-Catherine et Alexandre-DeSève.

La police arrive, les pogne [les itinérants], les amène un coin de rue plus loin, puis les lâche.

Rock Côté, gérant du Complexe Sky

D’après M. Côté, la Ville envoie « tous les problèmes au Village », qui est le « cul-de-sac » de Montréal.

Un plan déjà entamé

La cohabitation entre les différentes communautés est au cœur du plan de la Ville de Montréal pour rehausser le Village, qui a été dévoilé au parc de l’Espoir par la mairesse Valérie Plante. Mme Plante ne veut pas que les personnes en situation d’itinérance du Village quittent le secteur, car cela entraînerait un déplacement du problème, selon elle.

Lisez « Est du Village : “Les clients ne viennent plus, ils ont peur” »

La « Stratégie d’intervention collective pour le Village » de la Ville, qui propose 35 mesures, est une « réponse collective » aux enjeux qui touchent le Village, dit-elle, dont l’itinérance, la santé mentale et la crise des opioïdes. Parmi les mesures déjà mises en place, notons une présence policière accrue, la création d’un fonds voué à l’embellissement du secteur Émilie-Gamelin, le carrefour central de l’itinérance au Quartier latin, et le financement d’un « plan-propreté » pour la rue Sainte-Catherine Est. Ces mesures auraient déjà « porté leurs fruits », selon la mairesse. D’autres idées seront développées, comme un « soutien à l’émergence d’un projet immobilier pour un carrefour communautaire » et des projets d’économie sociale.

Divers organismes, dont l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (ÉMMIS) et le SPVM travaillent de concert avec la municipalité pour améliorer l’ambiance du tronçon de la rue Sainte-Catherine entre Papineau et Berri.

Le chef de l’opposition officielle, Aref Salem, du parti Ensemble Montréal, a plaidé pour que la Ville agisse plus rapidement. « Ça prend des ressources 24/7 sur place, ça prend des gens qui répondent au téléphone [pour aider les gens dans le besoin] », a-t-il dit jeudi.

Plus de piétons, mais moins de ventes ?

L’achalandage a augmenté de 150 % pour le premier mois de l’ouverture piétonnière de la rue Sainte-Catherine Est, a indiqué la directrice générale de la Société de développement commercial (SDC) du Village, Gabrielle Rondy.

Des capteurs-piétons ont recensé 600 000 passages en un seul mois. Incapable de fournir des statistiques concernant les années prépandémiques, Mme Rondy affirme néanmoins qu’il y aura plus de passants dans le Village cette année qu’en 2019.

Des propos contestés par Rock Côté, qui observe une diminution des clients dans son établissement en 2023. « Il y a une baisse à cause de la publicité faite autour de quelques évènements. Les gens ont plus peur. » La multiplication de rues piétonnières est également mauvaise pour le Village, d’après M. Côté. « Les gens se promènent un peu partout à Montréal au lieu d’ici », explique-t-il.

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