Revitalisation de l'Est de Montréal

C’est pour ce genre de raison que je prône une révision de notre politique administrative.

On a besoin de centraliser le financement municipal et de lui trouver de nouvelles sources. Je crois sincèrement que les régions devraient jouer un rôle plus grand et plus officiel.

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Quand on parle d’annexer ça me fait penser à Polandball lol

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Un nouveau plan pour revitaliser le Vieux-Pointe-aux-Trembles


Le Vieux-Pointe-aux-Trembles. | Photo: Facebook, ACPVPAT

Journal Métro | POINTE-AUX-TREMBLES & MONTRÉAL-EST | 30 mai 2022 à 17h49 | Coralie Hodgson

L’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles prévoit de nombreux projets publics visant à revitaliser le quartier du Vieux-Pointe-aux-Trembles au cours des 15 prochaines années et à en faire «un pôle culturel central», une attractivité qui incitera également le domaine privé à investir dans le secteur, assure la mairesse d’arrondissement, Caroline Bourgeois.

«On le sait que le Vieux-Pointe-aux-Trembles est à la croisée des chemins. On le planifie dans une perspective des 20, 30 prochaines années», soutient la mairesse d’arrondissement, Caroline Bourgeois, en entrevue avec Métro, en marge du dévoilement des grandes lignes du nouveau Programme particulier d’urbanisme (PPU) du Vieux-Pointe-aux-Trembles.

Parmi les projets publics à l’agenda se trouvent les travaux de réaménagement de la rue Notre-Dame et d’enfouissement des fils électriques par la ville-centre, qui devraient s’entamer à l’automne 2023 et s’arrimer aux travaux de la Société de développement Angus (SDA). La rue aura «une nouvelle allure, tout en gardant sa fonctionnalité», précise Caroline Bourgeois.

L’aménagement du parc du Fort-de-Pointe-aux-Trembles, d’un lien actif afin de relier les deux portions de la rue De Montigny de part et d’autre du boulevard Saint-Jean-Baptiste et d’une promenade urbaine entre la 13e Avenue et le boulevard du Tricentenaire sont notamment au programme.

D’autres projets tels que l’aménagement d’un petit terminal fluvial sont à l’étude.

Le budget et les échéanciers devraient être précisés et complétés au cours des prochaines semaines, et le PPU adopté à l’hiver 2023.

Encadrer le développement

Parmi les orientations du plan, l’arrondissement met de l’avant la poursuite de la revitalisation des artères commerciales et des axes Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste afin d’y offrir «une meilleure diversité de l’offre de commerces et de services» et de créer de nouveaux logements.

«On mise vraiment sur l’introduction de balises qui encadrent la densification en matière d’intégration du cadre bâti, de préservation du bâtiment, précise Yann Lesnick, chef de division urbanisme à l’arrondissement. On parle aussi du patrimoine arboricole. Il y a des arbres majestueux dans le secteur qu’on veut préserver et intégrer.»

La «transition vers une mobilité durable» est aussi au cœur du plan, qu’il s’agisse «de la navette [fluviale], des services d’autobus, des transports actifs, avec l’aménagement du parc de la Traversée», dit M. Lesnik en ajoutant que l’offre de Communauto sera bonifiée.

La valorisation et la protection du patrimoine bâti et de l’identité visuelle, tout comme la préservation de l’environnement et la trame verte et bleue, sont mises de l’avant dans le PPU.

L’arrondissement souhaite par ailleurs que le Vieux-PAT devienne «un pôle culturel central. Le programme propose, entre autres, de développer le potentiel récréotouristique du secteur et l’aménagement de zones d’agriculture urbaine.

L’apport du privé

Si la revitalisation du secteur est attendue depuis longtemps, la mairesse croit que les efforts entamés par le secteur public dans les dernières années devraient s’accélérer avec l’apport du secteur privé.

«Au cours des 10 dernières années, la Ville de Montréal a beaucoup investi dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles, que ce soit pour la Maison du citoyen, la place du Village, le boulevard Saint-Jean-Baptiste. Mais le privé n’a pas suivi à la même hauteur. Dans la deuxième phase du PPU, on voit des investissements privés qui viennent s’ajouter aux efforts de l’arrondissement», dit-elle, soulignant notamment les investissements de la SDA et d’autres partenaires.

Dans le cadre du bilan du PPU 2009-2019, on indiquait qu’en 10 ans, près de 80 M$ avaient été investis pour moderniser le Vieux-PAT. La ville-centre et l’arrondissement avaient dépensé quelque 37 M$ pour des travaux publics. Les investissements privés, eux, se chiffraient à plus de 40 M$.

L‘arrondissement a présenté les grandes lignes du nouveau PPU à plus de 80 citoyens, le 24 mai. La documentation est disponible en ligne.

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Reportage sur les terrains d’Esso au Téléjournal 18h

Impérial Oil vend les terrains contaminés des anciennes raffineries d’Esso à Montréal-Est. Ces terrains au potentiel énorme, dont la surpeficie est de deux fois la taille du parc Maisonneuve, représentent les derniers grands terrains vagues sur l’île de Montréal.

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Pointe-aux-Trembles & Montréal-Est

Un nouveau modèle de quartier d’affaires durable pour Montréal-Est

Les travaux de construction de la nouvelle rue qui desservira le parc d’affaires 40NetZéro dépendent de la construction d’un passage à niveau. La Ville est dans l’attente d’une estimation du CN à cet égard. Photo: Coralie Hodgson / Métro

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Coralie Hodgson

3 juin 2022 à 5h00 - Mis à jour 3 juin 2022 à 7h33 5 minutes de lecture

La Ville de Montréal-Est est en train d’adopter un nouveau plan d’aménagement pour encadrer le développement du quartier d’affaires 40NetZéro et des terrains d’Esso situés au nord de l’autoroute 40. Une démarche qui donnerait, selon la Ville, le coup d’envoi pour redévelopper de façon durable sa zone industrielle et lui donner une nouvelle image.

Le plan d’aménagement encadrant le développement de ces sites met en place des normes «assez audacieuses» en matière de carboneutralité, affirme d’emblée Nicolas Dziasko, directeur de la gestion du territoire et de l’environnement à la Ville de Montréal-Est.

On veut envoyer le message qu’on est une Ville qui souhaite innover dans la philosophie de l’aménagement du territoire. On ne veut plus faire les choses comme avant.

Nicolas Dziasko, directeur de la gestion du territoire et de l’environnement à la Ville de Montréal-Est

Présentement adopté en second projet, le plan s’appliquera sur un terrain de 6 millions de pieds carrés situé entre le boulevard Henri-Bourassa et l’autoroute Métropolitaine. Le promoteur MET-HB et la Ville de Montréal-Est devraient y développer prochainement un quartier d’affaires écoénergétique, le 40NetZéro.

Le plan s’appliquera également au terrain adjacent de 5,8 millions de pieds carrés appartenant à Esso, qui a récemment été mis en vente par l’Impériale. Les futurs acheteurs du terrain auront cependant la responsabilité de le décontaminer avant de le développer.

«Les meilleures pratiques»

Le plan d’aménagement prône l’adoption de «meilleures pratiques en matière d’aménagement ainsi que dans les normes de construction des édifices», par exemple dans le choix des matériaux.

Il mise notamment sur le recours aux transports en commun et aux modes de déplacement «doux et actifs». À cet effet, une piste multifonctionnelle devrait être aménagée sur le site.

Des zones de plantation doivent aussi contribuer au drainage des eaux pluviales. « Le verdissement permet l’embellissement du territoire, la lutte contre les îlots de chaleur», tout en ayant une fonction d’ingénierie civile, soutient M. Dziasko.

Ces types d’aménagements ont aussi comme vocation de créer un environnement agréable pour les futurs travailleurs.

«On veut un parc d’affaires axé sur la logistique, mais aussi créer un microcosme au sein du développement […] On encourage que dans toutes les bâtisses, on puisse retrouver des cafétérias, des restaurants, des services», illustre M. Dziasko.

Mikael St-Pierre, coordonnateur au Centre d’écologie urbaine de Montréal, lève son chapeau à Montréal-Est pour l’adoption du plan, soulignant que peu de municipalités sont proactives quant au développement de leur territoire.

«C’est un jalon important dans la planification urbaine dans une perspective de transition écologique» de la Ville, croit-il.

La réglementation de type PIIA (plan d’implantation et d’intégration architecturale) donnera selon lui «plus de dents à la Ville» pour faire respecter sa vision de développement. Tout projet inclus dans ces zones doit d’ailleurs être approuvé par le comité consultatif d’urbanisme et le conseil municipal.

Abondant dans le même sens, la professeure-chercheure au département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM Priscilla Ananian ajoute qu’en plus de s’adapter aux enjeux environnementaux, il est également important de s’adapter à l’évolution des habitudes des travailleurs, surtout en contexte de pénurie de main-d’oeuvre.

Les travailleurs rechercheraient entre autres des lieux de travail conviviaux, sécuritaires, avec des services de restauration à proximité et une accessibilité au site en transport en commun.

Une vision d’avenir

Si le plan est un pas important pour Montréal-Est, Nicolas Dziasko précise que la vision de développement des futurs parcs d’affaires des zones industrielles doit se faire en concertation, notamment avec le service de développement économique de l’agglomération.

Il précise cependant qu’il appartient à Montréal-Est «de déterminer et élaborer les outils réglementaires urbanistiques qui répondront à cette vision».

Faisant écho aux propos tenus par la mairesse Anne St-Laurent, M. Dziasko évoque par ailleurs le désir de la Ville d’attirer des zones d’innovation sur le territoire, et que soit créé un lieu de savoir sur le terrain d’Esso situé au sud de la rue Sherbrooke. Les activités de distribution et logistique seraient plutôt prévues dans la partie Esso Nord et sur le terrain projet 40 Net Zéro.

Vers de réels écoparcs d’affaires

Si elle salue le plan, Mme Ananian croit que les écoparcs industriels doivent, par définition, prendre aussi en compte les questions d’économie circulaire et de mutualisation des ressources, par exemple «le partage de matières premières ou d’énergie, ou la mutualisation de stationnements» entre les industries.

Reconnaissant que la réglementation n’aborde pas ces aspects, M. Dziasko assura qu’il s’agira de la prochaine étape à laquelle s’attaquera la Ville, dans les «prochains mois, prochaines années».

Mme Ananian ajoute que les parcs industriels «nouvelle génération» devront aussi être articulés avec des connexions pour s’y rendre, «par exemple les pistes cyclables sécuritaires, le transport en commun.»

L’administration montréalestoise a d’ailleurs comme ambition de construire éventuellement des pistes cyclables reliant tous les parcs d’affaires, souligne pour sa part M. Dziasko.

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Je crois bien que ça mériterait de partir un nouveau fil que pour ce projet. :heart_eyes:

Revitalisation du Vieux-PAT: un quartier complètement transformé d’ici 2024


Les quatre premiers étages des immeubles sur Notre-Dame sont en façade, tandis que les deux étages supérieurs sont plus en retrait. Photo: Gracieuseté/SDA

Journal Métro | POINTE-AUX-TREMBLES & MONTRÉAL-EST | 3 juin 2022 à 16h21 | Coralie Hodgson

La Société de développement Angus (SDA) a dévoilé les détails et les images de son projet de revitalisation commercial et immobilier du Vieux-Pointe-aux-Trembles aux citoyens. D’ici la fin de l’été 2024, l’entreprise d’économie sociale prévoit réaliser la revitalisation tant attendue du cœur du village en créant 60 copropriétés, 45 logements locatifs abordables et une dizaine de nouveaux commerces.

Annoncé officiellement en 2020, le projet vise avant tout à redonner vie à l’ancien cœur du village de Pointe-aux-Trembles, dévitalisé entre autres depuis la migration des commerces vers la rue Sherbrooke et le départ de la Caisse Desjardins, rappelle Stéphane Ricci, directeur de projets à la SDA, en marge de la présentation du projet aux citoyens le 1er juin.

À la suite de l’acquisition de sept immeubles dans le quartier et de la tenue de consultations citoyennes tenues en amont de l’élaboration de son projet, l’entreprise d’économie sociale a dévoilé les grandes lignes de son projet immobilier et commercial, qu’elle souhaite livrer d’ici la fin de l’été 2024. Le dévoilement concorderait d’ailleurs avec le 350e anniversaire du quartier.

«Le principal objectif est de redonner une nouvelle vitalité au cœur de village. […] On veut créer une appropriation dans le quartier, que ça redevienne un cœur de village, l’endroit où on se donne des rendez-vous», indique M. Ricci.

Une dizaine de nouveaux commerces

Les travaux devraient s’amorcer dès cet automne, bien qu’ils dépendent de l’approbation réglementaire de l’arrondissement qui est en cours.

Deux gros immeubles de six étages seront construits de part et d’autre de la rue Notre-Dame Est. Leur rez-de-chaussée aura une vocation commerciale, et leurs étages supérieurs seront résidentiels. Un troisième bâtiment à vocation uniquement résidentielle sera construit sur la rue Sainte-Anne.

Au terme des travaux, une dizaine de commerçants s’installeront au rez-de-chaussée des immeubles situés sur Notre-Dame Est, qui seront idéalement «locaux» et «indépendants».

«Du côté nord [de Notre-Dame], ce qu’on pourrait imaginer, c’est une épicerie de quartier. […] On ne veut pas des commerces haut de gamme, mais ouverts à toutes les gammes de clientèles», explique Marilou Hudon-Huot, vice-présidente à la location commerciale et au développement résidentiel à la SDA.

Dans le bâtiment du côté sud, «on imagine plus des commerces de type restaurant, pizzeria au four à bois, restaurant mexicain, microbrasserie sur la place publique», ajoute-t-elle.


Des commerces de type restaurant sont imaginés du côté sud de Notre-Dame. Photo: Gracieuseté, SDA

Ce bâtiment aura également une façade donnant sur la place du Village. Un commerce implanté le long de la place est d’ailleurs imaginé, possiblement une microbrasserie.

La maison patrimoniale située au 76, rue Saint-Jean-Baptiste sera conservée et deviendrait, à terme, «le café du cœur de Pointe-aux-Trembles». Le deuxième étage pourrait devenir un espace de travail partagé pour les gens du quartier.

La SDA compte d’ailleurs «contribuer à l’animation de la place du Village au quotidien», indique M. Ricci.

Le processus d’achat de l’église Saint-Enfant-Jésus par la SDA est d’ailleurs toujours en cours, un site qui devrait possiblement devenir un centre civique.


La maison située au 76, rue Saint-Jean-Baptiste deviendrait un café donnant sur la place du Village. D’ici le début des travaux, il s’agira du bureau de vente de la SDA pour les copropriétés. Photo: Gracieuseté, SDA

Projet résidentiel

En cohérence avec le désir de densification énoncé dans le Programme particulier d’urbanisme (PPU) de l’arrondissement, la SDA compte mettre sur pied plus de 100 unités d’habitation dans le secteur, qui offriront notamment un accès à des stationnements souterrains et des terrasses sur les toits.

Un total de 45 unités locatives «abordables» seront développées dans le bâtiment situé au nord de Notre-Dame. À terme, la corporation Mainbourg en sera propriétaire et gestionnaire.

La SDA développera également 60 copropriétés, distribuées dans l’immeuble sud situé sur Notre-Dame, ainsi que dans six triplex sur la rue Sainte-Anne, entre Notre-Dame et Saint-Joseph. Les deux immeubles seront séparés par une ruelle verte.

L’entreprise d’économie sociale, qui sera promotrice de ces copropriétés, souhaite par ailleurs mettre de l’avant un mode «cohabitat». «L’idée est de créer une communauté de gens qui ont envie de développer [des projets] et partager», précise Mme Hudon-Huot.

La SDA met de l’avant l’idée de développer un atelier de travail avec outils et équipements qui pourront être partagés, une cuisine collective ainsi que des jardins communautaires sur les toits.


Une ruelle verte séparerait les deux immeubles de copropriétés. Photo: Gracieuseté, SDA

S’il croit qu’un certain embourgeoisement est inévitable dans le secteur, M. Ricci affirme que la SDA souhaite en limiter les impacts, notamment en mettant de l’avant une mixité de logements. Elle souhaite aussi garder «la propriété commerciale au rez-de-chaussée, pour éviter qu’il y ait de la spéculation, que des commerçants se fassent chasser par des chaînes».

Le développement du projet devrait s’élever au total à 45 M$, incluant les 4,4 M$ déboursés pour l’acquisition des immeubles.

Arrimer les travaux

Les travaux, qui pourraient durer environ 18 mois, s’arrimeront à ceux du réaménagement de la rue Notre-Dame par la Ville de Montréal, prévus pour l’automne 2023.

«En commençant cet automne, on souhaite avoir construit la structure du bâtiment dans un an. Et donc, [on souhaite] travailler davantage à l’intérieur, pendant que les travaux se font dans la rue», précise Stéphane Ricci.

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Ray-Mont Logistiques: le recours à un BAPE de nouveau demandé


Les mots «Parc Nature» ont été déposés sur la butte séparant le quartier Viauville et le terrain de Ray-Mont Logistiques, lors de la 2e édition de la Semaine d’actions Résister et fleurir, tenue du 28 mai au 5 juin. | Photo: Gracieuseté, Sébastien Proulx

Journal Métro | HOCHELAGA-MAISONNEUVE | 21 juin 2022 à 13h50 | Jason Paré

Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) n’évaluera pas les impacts de toutes les nuisances environnementales du projet de Ray-Mont Logistiques. C’est du moins ce que soutiennent le groupe citoyen Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM et l’Association québécoise des médecins pour l’Environnement (AQME), qui réitèrent leur demande pour que le projet soit soumis à un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

Le MELCC aurait indiqué aux deux organisations qu’il ne procéderait qu’à l’évaluation des impacts sur le climat sonore et sur la gestion des eaux, lors d’une rencontre tenue le 15 juin.

Interrogé à ce propos, le MELCC a répondu «procédé à une évaluation de la phase 1 du projet de plateforme intermodale présenté par l’entreprise Ray-Mont Logistiques en fonction de la juridiction applicable sur le territoire de l’agglomération de Montréal».

«Il convient de souligner que la Ville de Montréal est responsable de la gestion de plusieurs nuisances pouvant être générées sur son territoire», a ajouté la directrice des communications du cabinet du ministre Benoit Charrette, Emilie Toussaint.

Ce serait entre autres le cas des impacts liés aux émissions atmosphériques.

«C’est sidérant, a affirmé la porte-parole de la Mobilisation 6600, Cassandre Charbonneau-Jobin, par voie de communiqué. Force est de constater les failles du système d’évaluation environnementale actuel, qui ne considère qu’une partie des nuisances.»

Pouvoir discrétionnaire

Selon la porte-parole de Mobilisation 6600, cela justifie que le ministre de l’Environnement intervienne et utilise un pouvoir discrétionnaire lui permettant de soumettre le projet à un BAPE.

Les impacts environnementaux, psychosociaux et sur la santé des populations du projet de Ray-Mont doivent être évalués dans leur ensemble. Nous ne voyons pas comment cet objectif d’évaluation globale pourrait être atteint sans le recours à un BAPE.

Cassandre Charbonneau-Jobin, porte-parole de Mobilisation 6600

Une situation que déplore également la présidente de l’AQME, la Dre Claudel Pétrin-Desrosiers.

«La littérature scientifique est très claire à ce sujet: les îlots de chaleur tuent des gens, à chaque année, affirme-t-elle. Les impacts sanitaires de la création d’un îlot de chaleur par le projet de RML, de l’augmentation de la pollution atmosphérique inévitable avec l’augmentation du camionnage, et les coûts en termes de vies humaines doivent impérativement être pris en considération avant que le ministère donne son approbation au projet.»

Fractionnement du projet

Selon la porte-parole de Mobilisation 6600, le fractionnement du projet par phases ne permet pas d’évaluer l’effet conjugué des différentes nuisances.

[Ce fractionnement] permet à l’entreprise d’avancer son projet peu à peu. C’est exactement pour cette raison que la Loi québécoise sur l’environnement (LQE) octroie au ministre un pouvoir discrétionnaire sur l’évaluation des projets.

Cassandre Charbonneau-Jobin, porte-parole de Mobilisation 6600

Les enjeux environnementaux majeurs, la proximité des résidences et les grandes préoccupations du public justifient amplement l’intervention du ministre, conclut Cassandre Charbonneau-Jobin.

Concernant l’évaluation des impacts sur le climat sonore et sur la gestion des eaux de la phase 1 du projet, le MELCC indique que tout est mis en œuvre pour pouvoir transmettre une décision dans les 75 jours ouvrables.

Réactions

Réagissant aux propos de Mobilisation 6600, l’entreprise Ray-Mont Logistiques dit ne pas adhérer à cette interprétation.

«Les différentes phases de développement de notre projet sont connues et ne visent en aucun temps à se soustraire à une évaluation environnementale, indique l’entreprise. Dans un contexte où les chaînes d’approvisionnement sont mises à rude épreuve, le début de certaines de nos opérations permettra de répondre à des besoins urgents et immédiats.»

L’entreprise Ray-Mont Logistiques ajoute qu’il est donc normal que les prochaines phases du projet ne soient pas encore déposées, puisqu’elles comportent des éléments qui sont encore en discussion avec la Ville de Montréal et qui visent à favoriser la cohabitation avec la communauté.

Du côté de la Ville de Montréal, on souhaite également que le projet soit soumis à un BAPE.

«Rappelons que nous avons demandé au Gouvernement du Québec de tenir un BAPE pour ce projet, affirme l’attachée de presse au cabinet de la mairesse et du comité exécutif de Montréal, Alicia Dufour. Le gouvernement provincial et le BAPE ont un rôle important à jouer pour prévenir les nuisances et nous nous attendons à ce qu’ils le jouent dans ce dossier.»

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Usine de Sanimax à Rivière-des-Prairies

Fini l’entreposage de carcasses d’animaux à ciel ouvert

Henri Ouellette-Vézina

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

D’abord spécialisée dans la récupération d’animaux de ferme morts, Sanimax cumule les plaintes citoyennes depuis plusieurs années.

Montréal serre la vis à Sanimax, dont l’usine située dans Rivière-des-Prairies continue de susciter l’ire des citoyens en raison des odeurs nauséabondes. L’entreprise devra bientôt entreposer les matières animales dans un bâtiment et ne pourra plus la conserver à l’extérieur, a appris La Presse.

« Sanimax ne pourra plus continuer à faire attendre ses camions en plein ciel ouvert. Ça veut dire qu’ils devront avoir un garage pressurisé, avec des épurateurs d’air. Ils ne pourront plus laisser la matière animale dans la rue. C’est majeur, car c’est l’une des grandes causes des odeurs », explique la vice-présidente du comité exécutif et mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois.

Cette nouvelle mesure découle en fait d’un règlement « sur les rejets à l’atmosphère », adopté à la mi-juin par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). À Montréal, les effets du règlement viseront surtout et spécifiquement Sanimax, ont indiqué des sources municipales bien au fait du dossier.

Le règlement exige notamment que « l’ensemble des activités liées à l’entreposage de la matière animale destinée à une usine d’équarrissage se déroule dans un bâtiment », et interdit du même coup « toute forme de conservation de la matière animale à l’extérieur d’un bâtiment ».

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine de Sanimax est située dans l’est de Montréal, sur le boulevard Maurice-Duplessis, tout près de quartiers résidentiels.

« On vient forcer l’entreprise à se doter d’installations adéquates pour respecter la réglementation », illustre Mme Bourgeois. « Quand tu as une file de camions qui attendent en bordure du boulevard Maurice-Duplessis, à quelques pas des quartiers résidentiels, ça ne peut pas fonctionner », ajoute Mme Bourgeois.

Moins de batailles juridiques

Dans le règlement de la CMM, les autorités viennent aussi « déterminer les méthodes de prélèvements, d’analyse et de calcul d’un polluant de l’atmosphère », précisant au passage les documents qui doivent être fournis aux autorités pour demander un permis de rejets dans l’atmosphère. Enfin, le règlement vient « baliser les conditions de suspension et de révocation » de ce type de permis, et ajoute une série d’activités industrielles dans la catégorie « usine d’équarrissage ».

Mme Bourgeois espère que ces nouveaux éléments permettront d’éviter « des batailles juridiques d’interprétation ».

Que ce soit avec Sanimax ou d’autres, on se retrouve souvent avec des débats devant les tribunaux, ce qui n’aide en rien le citoyen qui aspire à une qualité de l’air.

Caroline Bourgeois, vice-présidente du comité exécutif et mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

« On veut donc clarifier ces enjeux d’interprétation. Et ce sont des outils supplémentaires pour le faire », indique la mairesse d’arrondissement.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Caroline Bourgeois, vice-présidente du comité exécutif et mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

À la CMM, la porte-parole Julie Brunet précise que le règlement touche toute l’agglomération de Montréal au sens large et qu’il s’appliquera aussi à d’autres entreprises. « Il n’avait pas été mis à jour depuis plusieurs années. Cela dit, c’est officiellement adopté, mais ce n’est pas encore en vigueur. On demande 60 jours au gouvernement pour l’approuver, donc on pense qu’à la mi-août, ce sera en vigueur », avance-t-elle.

Un plan pour Montréal ?

Il y a trois mois, en avril, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait annoncé un plan gouvernemental pour réduire les odeurs à l’usine Sanimax de Lévis. Mme Bourgeois avait alors dénoncé que Rivière-des-Prairies ne fasse pas partie de ce plan. Elle dit aujourd’hui « espérer » que ce plan arrive « plus tôt que tard ».

D’abord spécialisée dans la récupération d’animaux de ferme morts, Sanimax cumule les plaintes citoyennes depuis plusieurs années. À l’été 2021, notamment, les villes de Montréal, Lévis et Saint-Hyacinthe avaient reçu un nombre de plaintes inégalé à l’endroit de Sanimax. Depuis janvier de cette année-là, l’entreprise avait à elle seule fait l’objet de 46 % des plaintes relatives à la qualité de l’air enregistrées dans toute la métropole.

En janvier, la Cour supérieure avait tranché que la multinationale québécoise avait pollué l’air et l’eau. Dans le jugement, on lisait que l’équarrisseur tente d’échapper à la loi au nom d’arguments « tordus », « effrontés », « absurdes », dénués de « toute base juridique valable » ou n’ayant « strictement aucun sens ». La Cour avait toutefois jugé que Sanimax ne pouvait être punie pour avoir laissé des viscères recouverts de mouches et de sang dans des remorques dépourvues de toile.

Au total, Sanimax a été condamnée à au moins trois reprises par la cour municipale, dont deux fois en 2018. La première fois, c’était pour avoir empêché la Ville de mesurer les émissions malodorantes de son usine. Et la seconde, c’était plutôt pour avoir déversé des eaux noires ou graisseuses qui contenaient jusqu’à six fois trop de contaminants.

Avec Marie-Claude Malbœuf, La Presse

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Sanimax menace de quitter Rivière-des-Prairies

Jérôme Labbé

Un nouveau règlement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pousse Sanimax à évoquer pour la première fois la possibilité de fermer son usine de transformation de carcasses animales de Rivière-des-Prairies, à Montréal.

Autant ce départ ferait le bonheur des riverains, qui se plaignent depuis des années des odeurs nauséabondes émises par les activités d’équarrissage de l’entreprise, autant il aurait d’importantes répercussions sur l’ensemble de l’industrie agroalimentaire québécoise.

Sanimax se plaint que le nouveau règlement sur la pollution atmosphérique de la CMM l’obligera notamment à respecter un seuil d’odeur en tout temps et qu’il donnera le pouvoir aux autorités municipales de suspendre ou de révoquer des permis en cas de non-conformité.

Mais surtout, ledit règlement forcera l’entreprise à construire d’ici 18 mois un garage ventilé afin d’accueillir les camions qui viennent à l’usine pour décharger leur marchandise – des camions non réfrigérés, qui sont la source d’émanations particulièrement pénibles pour le voisinage lors des chaudes journées d’été.


Une pancarte indiquant les bureaux administratifs de Sanimax.
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L’usine de Sanimax à Rivière-des-Prairies emploie plus de 300 personnes.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Deschênes

De telles exigences sont trop contraignantes au goût de la compagnie, qui était établie dans le secteur bien avant que la Ville de Montréal ne permette la construction de résidences à proximité.

La situation est très préoccupante, a-t-elle déclaré par courriel, mardi, reprenant l’essentiel d’un argumentaire présenté en primeur au quotidien Le Devoir.

Nous pouvons vous confirmer qu’appliqué tel quel et de façon stricte, le règlement aurait bel et bien pour impact direct de révoquer nos permis, ce qui mettrait fin à nos opérations à Montréal, avec des répercussions environnementales, sanitaires et agroalimentaires importantes partout au Québec.

L’industrie s’inquiète

Le Conseil de l’industrie de la transformation alimentaire aimerait que l’usine puisse continuer à opérer, comme c’est le cas en ce moment, de manière à pouvoir répondre aux exigences environnementales.

Selon son vice-président Dimitri Frayes, la fermeture des installations de Sanimax à Montréal équivaudrait à arrêter la valorisation de ce qu’on appelle les sous-produits de viande, principalement le porc et le poulet.

Ça aurait un impact environnemental, car il faudrait que ces produits soient dirigés vers les sites d’enfouissement, et ça aurait un impact économique, parce que, dans le cadre des principes de développement durable, [une telle usine] permet de récupérer et de valoriser la matière, allègue-t-il.

« Si l’usine de Sanimax devait fermer, ce serait 25 000 camions qui seraient dirigés vers des sites d’enfouissement. Est-ce que ça règle la situation? Je ne pense pas. Ça ferait juste la déplacer. »

— Dimitri Frayes, vice-président innovation et affaires économiques, Conseil de la transformation alimentaire du Québec

L’administration Plante, elle, demeure déterminée à serrer la vis à Sanimax et tient mordicus à freiner les problèmes d’odeur qui émanent des activités de l’entreprise. Le cabinet de la mairesse déplore notamment que des discussions s’étant échelonnées sur deux ans n’aient pas permis aux parties de s’entendre.

Nous ne pouvons faire de compromis sur la qualité de vie de nos citoyens et sur l’impact environnemental qu’ont les activités de l’entreprise sur notre territoire, a-t-il argué dans une longue déclaration transmise à Radio-Canada. Ce que nous souhaitons, c’est qu’elle se conforme aux normes et réduise ses nuisances.

De son côté, Sanimax affirme notamment que la construction d’un garage ventilé fait partie des engagements que [ses dirigeants sont] prêts à prendre.

L’entreprise soutient toutefois que les conditions ne sont pas réunies pour procéder à un tel investissement, contrairement à celui annoncé en avril lors du dévoilement du plan d’action gouvernemental pour réduire les odeurs et améliorer la qualité de vie des riverains de l’usine de Charny, à Lévis.

Elle affirme entre autres que le zonage actuel ne lui permettrait pas d’entreprendre de tels travaux – ce à quoi le cabinet de Valérie Plante rétorque que l’entreprise pourra déposer de plein droit une demande de permis pour construire son garage dès septembre.

Une atmosphère tendue

Officiellement, la Ville et Sanimax se disent disposées à discuter. Mais les relations entre les deux parties sont pour le moins crispées, notamment en raison d’un combat juridique parallèle qui les oppose. La Ville a transmis plusieurs avis de non-conformité à l’entreprise, que celle-ci conteste devant les tribunaux.

De fait, les discussions ont été mises sur pause en 2021 et sont actuellement au point mort, ont confirmé les deux parties mardi.

Le climat s’est à ce point dégradé que, plus tôt cet été, les élus ont été exclus du comité de bon voisinage créé par Sanimax pour favoriser une cohabitation harmonieuse avec la communauté.

À preuve que le sujet est délicat : outre le Conseil de l’industrie de la transformation alimentaire, aucune des parties concernées n’a souhaité accorder d’entrevue à Radio-Canada sur le sujet mardi.

Un dénouement cet automne?

Adopté le 16 juin, le règlement honni de Sanimax doit encore être approuvé par Québec avant d’entrer en vigueur. La CMM a demandé au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) de lui remettre son avis de conformité d’ici la mi-août, si possible, mais la décision n’a pas encore été prise.

Pour le ministère, il est important que les différents acteurs concernés arrivent à trouver un terrain d’entente qui tient compte à la fois des impacts sur les populations avoisinantes, sur l’environnement et sur la chaîne agroalimentaire, a indiqué Rosalie Tremblay-Cloutier, l’attachée de presse du ministre Benoit Charette.

Sanimax affirme qu’il est inexact de dire que l’entreprise est intervenue auprès du MELCC pour le convaincre de ne pas donner suite au règlement, mais admet du même souffle avoir communiqué [ses] préoccupations au gouvernement quant aux impacts environnementaux, sanitaires et agroalimentaires qu’il pourrait avoir.

Les élections québécoises devant être déclenchées au plus tard le 29 août, il n’est pas exclu que les parties concernées doivent attendre après le scrutin du 3 octobre pour savoir si le règlement sera approuvé par le gouvernement.

Le cas échéant, une séance d’information publique sera […] tenue pour expliquer les modifications apportées, a fait savoir la CMM mardi.

Avec les informations d’Olivier Bachand, de Jérémie Bergeron et de Benoît Chapdelaine

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Une situation déplorable…

Mais la question se pose: pourquoi avoir construit des logements directement dans la cour d’un amoncellements de cadavres en putréfaction? Ce n’est pas comme si l’usine s’était imposée par la suite, c’est la ville qui a été assez idiote pour créer ce bourbier! Autant je sympathise avec ceux qui subissent les odeurs, autant j’ai la même réaction que face à ceux qui s’installent à côté d’une autoroute ou d’une voie ferroviaire et qui se plaignent du bruit…

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Certains jours, les émanations de Sanimax peuvent se rendre jusqu’à 2 km; je peux les sentir de la 40. Les odeurs peuvent même se rendre plus loins lors d’incidents de renversement. Certaines maisons n’aurais pas du être construite si proche, c’est vrai, mais avec ou sans voisinage proche, Sanimax n’a jamais eu les meilleures pratiques.

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«On veut pas d’Amazon ou Costco ou d’éventuels centres de données. […] L’économie d’entrepôt crée très peu d’emplois et apporte peu de valeur ajoutée à l’est. On ne sort pas de l’industrie du pétrole et des raffineries, pour une autre industrie énergivore», affirme Renée Chantal-Belinga, candidate solidaire dans Viau. Lire la suite

Le projet de Ray-Mont Logistiques a été approuvé et annoncé ce vendredi 17h25, bref au moment classique pour les projets controversés:

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Le Devoir a eu le temps de reprendre la nouvelle

Feu vert à la phase 1 du projet de Ray-Mont Logistiques


Alexandre Shields ,Archives Le Devoir
Le projet se bute à une vive opposition d’élus et de citoyens d’Hochelaga-Maisonneuve, lesquels redoutent les impacts des activités industrielles.

Jeanne Corriveau
Alexandre Shields
17 h 22
Environnement

Québec a donné vendredi son autorisation à la première phase du projet de transbordement de conteneurs de Ray-Mont Logistiques dans l’est de Montréal. Certaines restrictions seront vraisemblablement imposées à l’entreprise, mais le projet se bute à une vive opposition.

L’autorisation accordée par le ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs vise l’exploitation d’une plateforme logistique intermodale comprenant la manipulation et l’entreposage de conteneurs pleins et vides. L’autorisation précise que les activités seront réalisées sur la portion asphaltée du site situé au 5227, rue Notre-Dame Est.

Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a vivement dénoncé la décision du gouvernement. Aucune étude d’impacts ou de bruits n’a été rendue publique dans ce dossier et le projet n’obtient pas l’acceptabilité sociale, soutient-il.

Les phases 2 et 3 du projet risquent d’entraîner encore plus de vibrations, de bruit, de poussière et de circulation de camions dans l’est de Montréal, a indiqué le chef péquiste qui réclame une analyse du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur l’ensemble du projet. « Encore une fois, l’est de Montréal écope. Pire encore, le projet actuel, qui permet l’entreposage de 5000 conteneurs, ne concerne que 10 % du terrain. Le promoteur compte augmenter ses activités dans des phases 2 et 3 », a-t-il commenté dans un communiqué.

En avril dernier, le ministère de l’Environnement du Québec avait indiqué à Ray-Mont Logistiques que l’entreprise devait déposer « une demande d’autorisation ministérielle » et l’obtenir au préalable pour implanter et opérer la « phase 1 » de son projet de plateforme intermodale.

Cette première phase du projet industriel prévoit l’implantation de deux activités, « soit du camionnage, ainsi que la manutention et l’entreposage de conteneurs », a déjà indiqué au Devoir le ministère. Comme cette phase du projet « va notamment contribuer au climat sonore du secteur et que le bruit est considéré comme un contaminant de l’environnement », une autorisation ministérielle était requise.

Lors d’une inspection effectuée le 21 mars 2022 à la suite d’une plainte, le ministère avait auparavant pu constater que le promoteur, qui avait aménagé, en août 2021, une surface asphaltée sur une portion du site, avait alors débuté les activités visées par le projet en commençant à utiliser cette surface à des fins de camionnage, de manutention et d’entreposage de conteneurs. Ce constat a mené à l’émission d’un avis de non-conformité le 4 avril 2022.

Rappelons que Ray-Mont Logistiques prévoyait ouvrir sur son site une entreprise de transbordement de conteneurs qui serait en activité tous les jours, 24 heures sur 24, à moins de 100 mètres d’un quartier résidentiel. Le certificat d’autorisation émis par le gouvernement pourrait cependant lui imposer certaines restrictions à cet effet.

La plateforme comprendra aussi l’empilement d’un maximum de 10 000 conteneurs sur le site, en vue de leur exportation par navires, et 1000 passages de camions semi-remorque chaque jour.

Malgré les demandes répétées des résidents d’Hochelaga-Maisonneuve, le gouvernement Legault a refusé de soumettre le projet à une évaluation environnementale de l’ensemble des impacts de ce projet industriel situé aux limites d’un quartier résidentiel. Un tel examen aurait pu être mené par le BAPE.

Auparavant, la Cour d’appel du Québec a par ailleurs obligé la Ville de Montréal à fournir les autorisations municipales que le promoteur réclamait. Ce dernier a néanmoins entamé une poursuite de 373 millions de dollars contre la Ville en raison des longs délais pour lui accorder une autorisation.

D’autres détails suivront.

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RAY-MONT LOGISTIQUES AUTORISÉE À OPÉRER SA PLATEFORME DE TRANSBORDEMENT À CERTAINES CONDITIONS


Conteneurs au terminal de Ray-Mont Logistiques à Vancouver (photo tirée du site web de l’entreprise).

4 NOVEMBRE 2022
Rédaction : EMM

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) vient d’annoncer qu’il autorise l’entreprise Ray-Mont Logistiques à opérer, pour une première phase d’exploitation, sa plateforme de transbordement de conteneurs sur sa propriété située sur la rue Notre-Dame Est à Montréal.

Les activités autorisées, indique le ministère via communiqué de presse, consistent en du camionnage et en la manipulation et l’entreposage de conteneurs, pleins ou vides, sur une portion existante du site correspondant à une superficie de 18 000 m2, soit environ 8 % de la propriété de l’entreprise.

« L’autorisation délivrée aujourd’hui fait suite à une analyse rigoureuse du Ministère, qui l’a mené à imposer un ensemble de restrictions à l’entreprise pour la réalisation de ses activités. Outre la limitation du nombre maximal de conteneurs autorisés à transiter sur le site par jour (1 500) et à y être entreposés (5 000), l’autorisation restreint la durée des activités à la période de jour, soit de 7 h à 19 h, et inclut un programme de suivi du climat sonore que l’entreprise s’est engagée à respecter », soutient le MELCCFP.

Des mesures du bruit seraient prévues dès le premier mois d’exploitation de la plateforme de transbordement, à raison d’une fois aux trois mois pendant au moins un an. De plus, des relevés ponctuels pourraient devoir être faits au besoin et à la demande du Ministère, indique ce dernier. « Ces mesures permettront de vérifier le respect des normes de bruit établies et, si requis, d’apporter les correctifs nécessaires en cas de dépassement. »

Le MELCCFP rappelle, toujours dans le même communiqué, qu’en février 2022, l’entreprise Ray-Mont Logistiques a transmis au Ministère une demande d’avis de non-assujettissement pour la première phase des activités de sa plateforme logistique intermodale, qui prévoit l’implantation des activités de camionnage (circulation de camions) et d’entreposage de conteneurs (empilement des conteneurs et chargement/déchargement des conteneurs sur les camions), accompagnée d’une étude portant sur le climat sonore. « Après analyse des documents transmis, le Ministère a déterminé que la première phase du projet était susceptible d’entraîner le rejet de contaminants dans l’environnement, en l’occurrence du bruit, et d’affecter les secteurs résidentiels situés à proximité du site de l’entreprise. Elle avait donc été assujettie à une autorisation ministérielle en vertu du 2e alinéa de l’article 22 de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE). » Selon le Ministère, afin de se conformer à la LQE, l’entreprise a déposé le 18 mai 2022 une demande d’autorisation ministérielle pour la première phase d’exploitation de son projet, laquelle a fait l’objet d’une « analyse rigoureuse par le MELCCFP », qui a établi les seuils de bruit applicables à ce projet et s’est assuré que ceux-ci soient respectés par l’entreprise. Ces seuils, ainsi inscrits dans l’autorisation délivrée, deviennent des normes de bruit à respecter.

Paul St-Pierre Plamondon s’insurge

Le chef du Parti Québécois et député de Camille-Laurin, Paul St-Pierre Plamondon, s’indigne que le ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques approuve le projet de transbordement de conteneurs de Ray-Mont Logistiques alors qu’aucune étude d’impacts n’a été rendue publique et qu’il n’y a vraisemblablement aucune acceptabilité sociale. Il réitère, lui aussi par voie de communiqué, qu’il faut déclencher un BAPE immédiatement.

« Encore une fois, l’est de Montréal écope. Pire encore, le projet actuel, qui permet l’entreposage de 5 000 conteneurs, ne concerne que 10 % du terrain. Le promoteur compte augmenter ses activités dans des phases 2 et 3, mais ses intentions ne sont pas rendues publiques, aucune étude sur les conséquences de l’ensemble du projet n’a été réalisée et les citoyens, jamais consultés », a déclaré le député de Camille-Laurin. Il rappelle qu’aucune étude n’a été rendue publique par le ministère pour répondre aux inquiétudes des citoyens et que ce projet amènera du bruit 7 jours sur 7, de 7h00 à 19h00, et implique jusqu’à 1 500 déplacements de conteneurs par jour.

Paul St-Pierre Plamondon réclame toujours un BAPE sur l’ensemble du projet. « Tel que je m’y étais engagé en campagne, il est nécessaire de lancer des études pour consulter les citoyens et répondre aux inquiétudes légitimes par rapport à l’impact du projet sur la qualité de l’air, l’augmentation des vibrations, les conséquences sur la santé et l’augmentation de la circulation. Les impacts sonores du projet initial ont été évalués pour accorder le certificat de conformité environnemental mais n’ont pas été rendus publics et n’ont pas passé le test de l’acceptabilité sociale, ce qui est inacceptable. Le ministre a le pouvoir de demander une étude exhaustive du projet global, et c’est de son devoir de le faire dans les circonstances », réclame le chef du Parti Québécois.

Une décision précipitée selon le CRE-Montréal

Le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) déplore la décision du MELCCFP d’autoriser dès aujourd’hui l’entreprise Ray-Mont Logistiques à opérer son site dans le secteur Assomption-Sud Longue-Pointe.

« Cette décision nous apparaît hâtive alors que nous manquons encore d’informations sur les impacts sur l’environnement et la santé du projet de Ray-Mont Logistiques et plus largement de l’ensemble des projets prévus dans le secteur. Il est important qu’un mécanisme d’évaluation des impacts sur la santé soit rapidement mis en place pour l’ensemble du territoire d’Assomption-Sud Longue-Pointe », a précisé aussi en fin de journée ce vendredi Emmanuel Rondia, directeur général du CRE-Montréal.

Le CRE-Montréal regrette l’absence d’évaluation environnementale pour cette première phase du projet alors que la demande était largement partagée par la société civile, indique-t-on par communiqué. L’organisme a d’ailleurs récemment cosigné une lettre ouverte demandant la tenue d’une étude d’impact sur la santé pour l’ensemble du secteur Assomption-Sud Longue-Pointe. « La décision laisse aussi en suspens toutes les questions entourant les phases subséquentes du projet de Ray-Mont Logistiques. »

Selon l’organisme, bien que les conditions imposées par le MELCCFP constituent des avancées qu’il faut souligner (la restriction des heures d’opération, le contrôle des niveaux sonores ainsi que l’interdiction de travaux au niveau du talus situé à l’ouest), il subsiste plusieurs inconnues pouvant impacter la qualité des milieux de vie. « Mentionnons en particulier la superficie du terrain consacrée à l’entreposage des conteneurs, la hauteur des empilements de conteneurs ainsi que la circulation des camions et des trains qu’entrainera un tel volume de marchandises. »

La décision du MELCCFP arrive également alors qu’aucune vision concertée pour le secteur Assomption-Sud Longue-Pointe n’a été adoptée et que les travaux de l’instance de concertation, mise sur pied il y a plus d’un an, sont sur pause, ajoute le CRE-Montréal. Le projet de prolongement du boulevard Assomption-Sud fait également l’objet de nombreuses questions, entre autres quant à ses impacts sur les milieux naturels situés dans la partie sud du Boisé Steinberg, dit l’organisme.

En parlant de ce dossier, je ne me souviens plus si ça avait été partagé, mais un groupe citoyen contre le projet avait accroché une bannière entre les deux cheminés de l’ancien incinérateur Dickson

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Les activités de Ray-Mont Logistiques approuvées malgré l’opposition


Photo: Jason Paré, Métro

Journal Métro | MONTRÉAL | Zoé Arcand | 7 novembre 2022 à 18h24 - Mis à jour 8 novembre 2022 à 10h10

L’entreprise Ray-Mont Logistiques annonçait lundi la reprise de ses activités dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Le 4 novembre, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a donné son autorisation au projet de transbordement de conteneurs de l’entreprise, qui suscite pourtant une vive opposition.

Les citoyens du quartier souhaitaient plutôt qu’un «parc-nature» soit aménagé dans ce secteur. Différents groupes militants se sont opposés au projet de Ray-Mont Logistiques au cours des derniers mois. L’organisme Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM a organisé différentes mobilisations contre le projet, qui viendrait «menacer» le terrain vague, cher aux résidents du quartier, peut-on lire sur le site internet de Résister et fleurir.

La porte-parole de Mobilisation 6600 Parc-Nature, Cassandre Charbonneau-Jobin, qualifie de «honteux» le fait que le gouvernement autorise «un tel projet sans tenir ni études d’impact sur la santé ni études environnementales au préalable».

«Le profit d’une entreprise privée vaut plus que la santé des petites gens de l’est de Montréal», déplore celle qui assure également que l’organisme qu’elle représente va «continuer à se battre pour la santé [des citoyens et citoyennes] et la préservation [des] espaces naturels».

Au Parti québécois, on dénonce par communiqué de presse que «le projet soit enfoncé dans la gorge des résidents de l’Est». Le chef du parti, également député de la circonscription de Camille-Laurin, Paul St-Pierre Plamondon, souligne que le ministère a refusé de lancer un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), et ce, «sans considération pour l’acceptabilité sociale du projet».

Encore une fois, l’est de Montréal écope. Pire encore, le projet actuel, qui permet l’entreposage de 5000 conteneurs, ne concerne que 10% du terrain. Le promoteur compte augmenter ses activités dans des phases 2 et 3, mais ses intentions ne sont pas rendues publiques, aucune étude sur les conséquences de l’ensemble du projet n’a été réalisée et les citoyens, jamais consultés.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois et député de Camille-Laurin

«Le déménagement de l’ensemble des opérations montréalaises sur ce site génèrera des gains environnementaux importants pour la métropole et l’ensemble du Québec», affirme quant à elle l’entreprise par communiqué de presse. Une étude d’impact sonore, réalisée par Ray-Mont Logistiques puis transmise au ministère de l’Environnement, aurait confirmé que les travaux respecteraient les normes de la règlementation municipale.

Le président-directeur général de Ray-Mont Logistiques assure, toujours par voie de communiqué de presse, que l’entreprise a fait «preuve de rigueur» pour les activités de l’entreprise et que celles-ci respectent les «normes strictes» du ministère de la Lutte contre les changements climatiques et de la Ville de Montréal.

Des «données fournies par l’entreprise» auront permis aux «experts du ministère de réaliser une analyse rigoureuse» des enjeux environnementaux, affirmait l’entreprise par communiqué de presse lundi. Cette analyse serait «basée sur des modélisations et des captations de données sonores réelles par une firme spécialisée en acoustique».

Au moment d’écrire ces lignes, le Parti libéral du Québec et Québec solidaire n’avaient toujours pas répondu à Métro.

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Un projet de démolition industrielle rejeté dans MHM

Le projet de démolition du bâtiment de Summit prévoyait la coupe de 57 arbres et la création de plusieurs quais de chargement de camions. Photo: Archives, Jason Paré, Métro

Lucie Ferré

12 novembre 2022 à 7h00 3 minutes de lecture

L’entreprise canadienne Summit s’est vue refusé un projet de démolition et de reconstruction d’un de ses bâtiments, qui aurait mené à l’abattage de 57 arbres dans un secteur de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

«On a reçu 47 lettres de plaintes par rapport à cette démolition, c’est du jamais vu», confie à Métro Alia Hassan-Cournol, conseillère du district Maisonneuve–Longue-Pointe et membre du Comité de démolition.

Industrialisation et environnement

La récente reprise d’activité dans le secteur de l’entreprise Ray-Mont Logistiques, autorisée par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, a soulevé de nombreuses indignations de la part des résidents du quartier. Certains souhaitaient plutôt qu’un «Parc-Nature» soit installé dans le secteur.

Le projet de démolition du bâtiment de Summit situé au 7101, rue Notre-Dame Est, représentait ainsi la goutte de trop pour les résidents, d’autant plus qu’il prévoyait la reconstruction de plusieurs quais de chargement de camions, ce qui aurait augmenté le camionnage dans la zone.

«Le secteur connait déjà des problèmes de nuisance sonore», indique Mme Hassan-Cournol, avant d’ajouter que la qualité de vie des résidents est un facteur non négociable, qui devrait préoccuper l’ensemble des industries du secteur.

L’entreprise proposait de remplacer les 57 arbres coupés par un «toit vert» sur une partie du nouvel immeuble. Sur ce point, le Comité de démolition soutient que «le pourcentage de canopée proposé à maturité [par le projet]» aurait été «inférieur à ce qui est estimé pour les végétaux en place présentement».

«C’est aux entreprises de s’ajuster et de proposer des projets plus ambitieux dans leur impact environnemental», réagit la conseillère, avant d’ajouter que l’Arrondissement de MHM aimerait devenir un leader en matière d’écologie.

Une importance patrimoniale

Selon Mme Hassan-Cournol, la bâtiment visé par le projet de démolition de Summit à une valeur patrimoniale auquel les citoyens sont attachés. «Les citoyens du quartier étaient tristes d’apprendre que ce bâtiment pourrait être démoli, alors même qu’il est en état d’être réutilisé», affirme-t-elle.

Construit en 1950, «sa démolition viendrait amoindrir l’effet campus industriel», signale le Comité de démolition de l’arrondissement.

Depuis la décision du comité, le 8 novembre, l’entreprise Summit a 30 jours pour faire appel et peut modifier certains détails de son projet. La conseillère déplore toutefois un comportement peu alerte des enjeux environnementaux de la part de l’entreprise.

Mais de quels arbres on parle ici ?

Le terrain est littéralement une grosse pelouse avec quelques arbres facilement remplaçable. On ne parle pas de rasé un boisé. On parle de 2 arbres matures et d’une haie de cèdres le long de la rue des Futailles.

De plus, en quoi un parc nature serait positif pour le secteur ? Qui va aller prendre sa marche dans le milieu du parc industriel…

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