Je crois bien que ça mériterait de partir un nouveau fil que pour ce projet. 
Revitalisation du Vieux-PAT: un quartier complètement transformé d’ici 2024
Les quatre premiers étages des immeubles sur Notre-Dame sont en façade, tandis que les deux étages supérieurs sont plus en retrait. Photo: Gracieuseté/SDA
Journal Métro | POINTE-AUX-TREMBLES & MONTRÉAL-EST | 3 juin 2022 à 16h21 | Coralie Hodgson
La Société de développement Angus (SDA) a dévoilé les détails et les images de son projet de revitalisation commercial et immobilier du Vieux-Pointe-aux-Trembles aux citoyens. D’ici la fin de l’été 2024, l’entreprise d’économie sociale prévoit réaliser la revitalisation tant attendue du cœur du village en créant 60 copropriétés, 45 logements locatifs abordables et une dizaine de nouveaux commerces.
Annoncé officiellement en 2020, le projet vise avant tout à redonner vie à l’ancien cœur du village de Pointe-aux-Trembles, dévitalisé entre autres depuis la migration des commerces vers la rue Sherbrooke et le départ de la Caisse Desjardins, rappelle Stéphane Ricci, directeur de projets à la SDA, en marge de la présentation du projet aux citoyens le 1er juin.
À la suite de l’acquisition de sept immeubles dans le quartier et de la tenue de consultations citoyennes tenues en amont de l’élaboration de son projet, l’entreprise d’économie sociale a dévoilé les grandes lignes de son projet immobilier et commercial, qu’elle souhaite livrer d’ici la fin de l’été 2024. Le dévoilement concorderait d’ailleurs avec le 350e anniversaire du quartier.
«Le principal objectif est de redonner une nouvelle vitalité au cœur de village. […] On veut créer une appropriation dans le quartier, que ça redevienne un cœur de village, l’endroit où on se donne des rendez-vous», indique M. Ricci.
Une dizaine de nouveaux commerces
Les travaux devraient s’amorcer dès cet automne, bien qu’ils dépendent de l’approbation réglementaire de l’arrondissement qui est en cours.
Deux gros immeubles de six étages seront construits de part et d’autre de la rue Notre-Dame Est. Leur rez-de-chaussée aura une vocation commerciale, et leurs étages supérieurs seront résidentiels. Un troisième bâtiment à vocation uniquement résidentielle sera construit sur la rue Sainte-Anne.
Au terme des travaux, une dizaine de commerçants s’installeront au rez-de-chaussée des immeubles situés sur Notre-Dame Est, qui seront idéalement «locaux» et «indépendants».
«Du côté nord [de Notre-Dame], ce qu’on pourrait imaginer, c’est une épicerie de quartier. […] On ne veut pas des commerces haut de gamme, mais ouverts à toutes les gammes de clientèles», explique Marilou Hudon-Huot, vice-présidente à la location commerciale et au développement résidentiel à la SDA.
Dans le bâtiment du côté sud, «on imagine plus des commerces de type restaurant, pizzeria au four à bois, restaurant mexicain, microbrasserie sur la place publique», ajoute-t-elle.
Des commerces de type restaurant sont imaginés du côté sud de Notre-Dame. Photo: Gracieuseté, SDA
Ce bâtiment aura également une façade donnant sur la place du Village. Un commerce implanté le long de la place est d’ailleurs imaginé, possiblement une microbrasserie.
La maison patrimoniale située au 76, rue Saint-Jean-Baptiste sera conservée et deviendrait, à terme, «le café du cœur de Pointe-aux-Trembles». Le deuxième étage pourrait devenir un espace de travail partagé pour les gens du quartier.
La SDA compte d’ailleurs «contribuer à l’animation de la place du Village au quotidien», indique M. Ricci.
Le processus d’achat de l’église Saint-Enfant-Jésus par la SDA est d’ailleurs toujours en cours, un site qui devrait possiblement devenir un centre civique.
La maison située au 76, rue Saint-Jean-Baptiste deviendrait un café donnant sur la place du Village. D’ici le début des travaux, il s’agira du bureau de vente de la SDA pour les copropriétés. Photo: Gracieuseté, SDA
Projet résidentiel
En cohérence avec le désir de densification énoncé dans le Programme particulier d’urbanisme (PPU) de l’arrondissement, la SDA compte mettre sur pied plus de 100 unités d’habitation dans le secteur, qui offriront notamment un accès à des stationnements souterrains et des terrasses sur les toits.
Un total de 45 unités locatives «abordables» seront développées dans le bâtiment situé au nord de Notre-Dame. À terme, la corporation Mainbourg en sera propriétaire et gestionnaire.
La SDA développera également 60 copropriétés, distribuées dans l’immeuble sud situé sur Notre-Dame, ainsi que dans six triplex sur la rue Sainte-Anne, entre Notre-Dame et Saint-Joseph. Les deux immeubles seront séparés par une ruelle verte.
L’entreprise d’économie sociale, qui sera promotrice de ces copropriétés, souhaite par ailleurs mettre de l’avant un mode «cohabitat». «L’idée est de créer une communauté de gens qui ont envie de développer [des projets] et partager», précise Mme Hudon-Huot.
La SDA met de l’avant l’idée de développer un atelier de travail avec outils et équipements qui pourront être partagés, une cuisine collective ainsi que des jardins communautaires sur les toits.
Une ruelle verte séparerait les deux immeubles de copropriétés. Photo: Gracieuseté, SDA
S’il croit qu’un certain embourgeoisement est inévitable dans le secteur, M. Ricci affirme que la SDA souhaite en limiter les impacts, notamment en mettant de l’avant une mixité de logements. Elle souhaite aussi garder «la propriété commerciale au rez-de-chaussée, pour éviter qu’il y ait de la spéculation, que des commerçants se fassent chasser par des chaînes».
Le développement du projet devrait s’élever au total à 45 M$, incluant les 4,4 M$ déboursés pour l’acquisition des immeubles.
Arrimer les travaux
Les travaux, qui pourraient durer environ 18 mois, s’arrimeront à ceux du réaménagement de la rue Notre-Dame par la Ville de Montréal, prévus pour l’automne 2023.
«En commençant cet automne, on souhaite avoir construit la structure du bâtiment dans un an. Et donc, [on souhaite] travailler davantage à l’intérieur, pendant que les travaux se font dans la rue», précise Stéphane Ricci.