Revitalisation de l'Est de Montréal

Le REM de l’Est au cœur de la revitalisation de l’est de Montréal


La ministre responsable de la métropole, Chantal Rouleau et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, étaient les invitées d’un dîner-causerie de la Chambre de commerce de l’est.
| Photo: Josie Desmarais/Métro

Journal Métro | 15 décembre 2021 à 5h00 | Pascal Gaxet

L’offre de transports en commun fait partie des clés de la revitalisation de l’est de Montréal. À écouter les deux invitées au 3e anniversaire de la signature de la Déclaration pour revitaliser l’Est de Montréal, soit la ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la région de Montréal et de la Métropole, Chantal Rouleau, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, c’est presque une condition sine qua non.

Dans le cadre d’un dîner-conférence organisé par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM), la ministre Rouleau et Mme Plante, déjà présentes pour la signature en 2018, ont placé les projets de transports collectifs comme les conditions gagnantes d’un futur dynamisme économique dans l’Est. Le REM de l’Est, encore en consultation, est «d’une importance capitale». Mme Rouleau l’encense même, forte de son expérience où elle a pu voir le REM «de l’Ouest» en opération hier en matinée. «Ce mode de transport agira comme catalyseur du développement et la transformation de l’Est. Il va attirer des entreprises, des institutions, des familles.»

Toutefois, des groupes de citoyens rejettent le projet tel quel arguant qu’il ne répond pas aux besoins et demandent une étude diligentée par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

La ministre responsable de la région métropolitaine, Mme Rouleau en a profité pour annoncer que le projet Stations programmatiques pour le REM de l’Est de l’Alliance pour l’Est de Montréal reçoit un soutien de 670 500 $ de Québec. «Il vise à concevoir et à mettre en œuvre une vision intégrée pour les aménagements limitrophes des futures stations du REM de l’Est.»

Des projets comme le SRB Pie-IX, qui sera inauguré en 2022, le prolongement de la ligne bleue et le REM de l’Est vont permettre de «désenclaver» certains quartiers car «l’Est a été hypothéqué». Désenclaver des quartiers est d’ailleurs une réponse à plus de sécurité. «Ultimement, lorsqu’on désenclave des quartiers avec des projets de transports collectifs, [cela] permet aux jeunes d’accéder aux zones de savoir, aux travailleurs d’accéder aux zones de travail, ce sont des gestes à poser. Partir de Pointe-aux-Trembles pour aller à l’Université de Montréal, c’est 1h45 pour un étudiant», explique Mme Rouleau.

Du côté de Valérie Plante, le REM de l’Est est essentiel mais a un défi d’intégration urbaine, concède-t-elle. «Dans le REM 2.0, on traverse des quartiers et des milieux de vie, ça on en est très conscient. On doit réunir toutes les conditions pour que ce projet en soit un dont les gens sont fiers. […] C’est complexe, on se le cachera pas. Je suis convaincue qu’on fera le meilleur projet possible.» La bonification du maillage du territoire de l’Est fait partie des «must» pour la revitalisation, croit l’élue.

Le président et chef de la direction de la société de développement Angus, Christian Yaccarini, veut aussi réussir le défi de la revitalisation de l’Est et mise en partie sur le futur REM pour ce faire. «L’est de Montréal doit se développer économiquement. On a le volet social dont il faut s’occuper mais aussi le volet économie. Les terrains décontaminés serviront à cela. Le REM de l’Est va servir à cela. […] On espère aussi annoncer une zone d’innovation en santé bientôt.»


La ministre responsable de la métropole, Chantal Rouleau et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, étaient les invitées d’un dîner-causerie de la Chambre de commerce de l’Est. | Josie Desmarais/Métro

«Passer du gris au vert»

L’Est est vu comme une terre fertile à la transition écologique. «À ceux qui ne le croyaient pas, c’est dans l’Est que ça se passe», lance Chantal Rouleau.

Nous devons passer du gris au vert. Nous mesurons combien ce travail de réhabilitation est nécessaire pour assurer une relance environnementale durable et réussie. C’est le premier pas pour faire de l’Est un leader de l’économie verte et de l’innovation.

Chantal Rouleau, ministre responsable de la région métropolitaine

En ce sens, Québec avait débloqué 100 M$ pour la décontamination des terres de l’Est mais Mme Plante aimerait accélérer ce dossier, ralenti par la pandémie. «Pour ce faire, on a décidé de travailler avec la CCEM pour mettre en place une campagne de mobilisation des propriétaires de terres contaminées pour les encourager à bénéficier de l’aide généreuse du gouvernement. On a remarqué que, oui, des propriétaires trouvent ça intéressant, mais c’est peut-être contre-nature de décontaminer avant même qu’il y ait un projet. Nous, on veut l’inverse, on veut décontaminer. Comme ça, on sera prêt. Il y a tout un travail de mobilisation à faire et de convaincre», explique-t-elle.

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Journal Métro fait une mise-à-jour du projet de Ray-Mont Logistiques:

Basiquement, on attend toujours un concept final d’aménagement de la part de la compagnie.

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Hochelaga-Maisonneuve

L’idée du rachat du terrain de Ray-Mont Logistiques remise sur le tapis

Julien Hénault-Ratelle, conseiller du district de Tétreaultville Photo: Josie Desmarais, Métro Média

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Jason Paré

1 avril 2022 à 5h00 - Mis à jour 1 avril 2022 à 8h19 3 minutes de lecture

L’opposition officielle dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve ravive l’idée de racheter le terrain de Ray-Mont Logistiques dans Assomption Sud-Longue-Pointe, ce qui pourrait mettre fin au bras de fer entre l’entreprise et les citoyens du secteur qui s’opposent au projet de plateforme de transbordement de marchandises.

Une motion allant dans ce sens sera déposée au conseil d’arrondissement du 4 avril par le conseiller du district de Tétreaultville, Julien Hénault-Ratelle, afin que la Ville de Montréal entame des négociations avec l’entreprise.

Lors des élections montréalaises de 2021, l’ancien chef d’Ensemble Montréal, Denis Coderre, avait affirmé que s’il revenait aux commandes de la métropole, il serait prêt à acheter le terrain de l’entreprise Ray-Mont Logistiques.

Cette proposition avait été vertement critiquée sur les réseaux sociaux par le maire de MHM, Pierre Lessard-Blais. Interrogé par Métro, ce dernier avait expliqué que la Ville n’a pas les capacités financières pour acheter le terrain.

«Il y a à peu près 60 M$ qui ont déjà été investis [par Ray-Mont Logistiques] pour l’achat et la décontamination du terrain, et on est présentement poursuivi par l’entreprise pour des pertes liées à un retard de ses activités sur deux à quatre ans pour 373 M$», indiquait-il alors.

La poursuite a été lancée par l’entreprise en mars 2021 pour compenser les pertes dues aux délais d’obtention des permis à la suite d’une saga judiciaire qui a commencé en 2017.

Pas trop tard

Pour Julien Hénault-Ratelle, conseiller du district de Tétreaultville, le rachat du terrain est l’une des solutions les plus «propices» afin que la Ville et l’entreprise trouvent un terrain d’entente.

Selon lui, même si les travaux de construction de la plateforme intermodale ont débuté, il n’est pas trop tard pour entamer des négociations pour le rachat du terrain.

«Pour le moment, ce sont des travaux très mineurs», soutient le conseiller, rappelant que le permis de construction actuel ne contient pas les mesures de mitigation proposées au cours des rencontres tenues par l’instance de Concertation ASLP cet automne.

«Le scénario actuel est sûrement le pire pour les citoyens, déplore-t-il.»

C’est certain que plus le temps avance, plus la probabilité de racheter le terrain se referme, mais on pense qu’au moment où l’on se parle, la possibilité est encore là.

Julien Hénault-Ratelle

Si le PDG de l’entreprise avait déclaré lors des élections «qu’il est responsable d’étudier cette option» de vendre le terrain, Charles Raymond n’a aujourd’hui pas souhaité se prononcer sur la motion qui sera déposée par l’opposition officielle.

Considérant qu’aucune motion n’a été présentée ni adoptée par les élus de l’arrondissement pour le moment, nous attendrons les suites du prochain conseil pour nous prononcer à ce sujet.

Ray-Mont Logistiques

Lorsqu’on demande à Julien Hénault-Ratelle si le rachat du terrain serait conditionnel à ce que la poursuite de 373 M$ soit abandonnée par l’entreprise, le conseiller répond que cette question peut faire partie des négociations, mais que la décision appartient autant à la Ville qu’à l’entreprise.

Articles recommandés par l’auteur

https://journalmetro.com/local/hochelaga-maisonneuve/2800452/rachat-terrain-ray-mont-logistiques/

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Chantier jugé « non-conforme » Québec ordonne l’arrêt des travaux de Ray-Mont Logistiques


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE | Ray-Mont Logistiques, qui avait aménagé en août dernier une surface asphaltée sur une portion du site, avait « commencé à utiliser cette surface à des fins d’entreposage de conteneurs », déplore-t-on à Québec.

Québec met un frein aux travaux sur le site du promoteur Ray-Mont Logistiques, qui veut construire un terminal de conteneurs dans Hochelaga. Le chantier, qui a commencé il y a un peu moins de trois semaines, est « non-conforme » selon le ministère de l’Environnement.

5 avril 2022 | Publié à 9h16 Mis à jour à 10h10 | HENRI OUELLETTE-VÉZINA | LA PRESSE

Dans un communiqué diffusé dès le début de la journée, mardi, le ministère affirme en effet qu’il « vient d’indiquer » à l’entreprise que la phase 1 de son projet est « assujettie à une autorisation ministérielle », en vertu de l’article 22 de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE). Ray-Mont Logistiques n’a pas obtenu une telle autorisation « avant d’amorcer la réalisation de cette première phase », notent les autorités, qui confirment que « conséquemment, un avis de non-conformité a été transmis » au promoteur.

Selon le gouvernement, l’entreprise s’était pourtant « engagée à ne pas amorcer d’activité en rapport avec la première phase de son projet avant d’avoir reçu la position du ministère à l’égard de son assujettissement et, le cas échéant, avant d’avoir obtenu une autorisation ministérielle ».

C’est au cours d’une inspection qui a été réalisée le 21 mars, après qu’une plainte eût été reçue, que Québec dit avoir constater l’infraction. Le promoteur, qui avait aménagé en août dernier une surface asphaltée sur une portion du site, avait « commencé à utiliser cette surface à des fins d’entreposage de conteneurs », déplore-t-on à Québec.

Le ministère de l’Environnement affirme que comme la première phase des travaux implique beaucoup de camionnage et d’entreposage de conteneurs, elle va « notamment contribuer au climat sonore du secteur ». C’est aussi parce que le bruit est « considéré comme un contaminant de l’environnement » que Québec demande une autorisation ministérielle.

On demande aussi au promoteur « une étude de modélisation du climat sonore plus représentative des conditions critiques qui pourraient être observées » et « des mesures de mitigation appropriées » pour aller de l’avant. Le gouvernement promet enfin de continuer de suivre « attentivement » ce dossier, et glisse au passage que « si d’autres actions sont requises, elles seront évaluées ».

Québec reste toutefois persuadé que le processus d’autorisation « permettra de bien encadrer les activités de Ray-Mont Logistique et de minimiser leur impact sur l’environnement ». Ainsi, le ministre de l’Environnement Benoit Charette « n’entend pas recourir à son pouvoir discrétionnaire pour obliger Ray-Mont à passer par la Procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement », a indiqué son cabinet mardi.

Des attaques croisées

Par courriel, Ray-Mont Logistiques a indiqué mardi prendre acte de la position du gouvernement. « La volonté de l’entreprise a toujours été de se conformer à la règlementation en place, d’où la demande de non-assujettissement qui avait été déposée pour s’assurer que le ministère partageait son interprétation à l’effet qu’aucune autorisation ministérielle n’était requise », affirme le groupe de Charles Raymond.

« Dans une optique de collaboration », le promoteur affirme avoir « proposé au ministère de ne pas entamer d’opérations sur le site le temps d’obtenir des précisions sur leur analyse », mais déplore que le 16 mars, il a été « contraint » de commencer certains travaux et opérations « pour se conformer aux exigences de la Ville de Montréal ». Celle-ci lui aurait en effet mentionné qu’elle ne pouvait prolonger les autorisations municipales requises pour poursuivre les discussions sur le futur développement du terrain, « à moins que des travaux débutent incessamment ».

Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on rappelle plutôt que la Ville est allée « jusqu’au au bout de ce qu’elle pouvait faire » pour stopper le projet, mais que les tribunaux l’ont obligé, deux fois plutôt qu’une, à délivrer le permis à Ray-Mont Logistiques.

« On salue la volonté du gouvernement du Québec d’entreprendre la même démarche et d’aller jusqu’à bout du processus judiciaire de son côté. L’essentiel, c’est de s’assurer qu’on protège les espaces verts du secteur et qu’on limite au maximum les nuisances pour les citoyens », dit l’attachée de presse Marikym Gaudreault.

Dans les rangs de l’opposition officielle, le conseiller de Tétreaultville Julien Hénault-Ratelle affirme que « l’arrêt des travaux permettra à toutes les parties prenantes de s’asseoir et de trouver des solutions dans l’intérêt des citoyens ». « Plutôt que de qualifier d’irréaliste notre proposition de rachat du terrain, l’administration Plante devrait être en mesure de saisir cette opportunité pour faire des gains pour les résidents », décoche-t-il toutefois à l’endroit de la Ville.

« C’est une excellente nouvelle. Ray-Mont Logistiques est un mauvais citoyen corporatif. Il n’a jamais montré de respect des réglementations. Il était temps que le ministère s’y intéresse. Des citoyens ont fait des plaintes à plusieurs reprises depuis le début de ses travaux. C’est rassurant de savoir qu’il y a de l’écoute », réagit de son côté la porte-parole du mouvement Mobilisation 6600, Anaïs Houde.


Autres articles…:

https://www.journaldemontreal.com/2022/04/05/ray-mont-logistiques-doit-cesser-les-travaux-dit-le-ministre-de-lenvironnement-1

… et réaction de Ray-Mont Logistiques:

Déclaration - Ray-Mont Logistiques

MONTRÉAL, le 5 avril 2022 /CNW Telbec/ - Ray-Mont Logistiques prend acte de la position du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) concernant l’assujettissement de la phase 1 de ses activités à une autorisation ministérielle. Tel que mentionné par le ministère, l’entreprise a transmis de manière volontaire et transparente des détails sur ses opérations ainsi qu’une étude d’impact sonore afin d’obtenir l’interprétation du MELCC quant aux autorisations applicables à ses activités. La volonté de l’entreprise a toujours été de se conformer à la règlementation en place, d’où la demande de non-assujettissement qui avait été déposée pour s’assurer que le MELCC partageait son interprétation à l’effet qu’aucune autorisation ministérielle n’était requise.

Dans une optique de collaboration, Ray-Mont Logistiques avait proposé au ministère de ne pas entamer d’opérations sur le site le temps d’obtenir des précisions sur leur analyse. Or, le 16 mars 2022, l’entreprise a été contrainte de commencer certains travaux et opérations pour se conformer aux exigences de la Ville de Montréal. Malgré cette situation hors de son contrôle, l’entreprise a réitéré sa volonté de poursuivre la collaboration avec le ministère.

Ray-Mont Logistiques prendra le temps requis pour analyser avec rigueur la position et les demandes du MELCC. Pour cette raison, l’entreprise n’émettra pas d’autres commentaires sur la question.

SOURCE Ray-Mont Logistiques

https://www.lelezard.com/communique-20321899.html

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Bon lundi matin,

J’ai pas accès au Devoir…

Il est-il possible de retranscrire l’article ici…

Merci :smiling_face_with_three_hearts:

9h38

25-04-2022

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Plaidoyer pour une vraie relance de l’Est

https://www.ledevoir.com/societe/transports-urbanisme/703101/transport-plaidoyer-pour-une-vraie-relance-de-l-est

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Selon CDPQ Infra, le REM permettra de réduire le temps de déplacement des travailleurs, en plus de faciliter l’accès aux principales artères commerciales de Montréal.

Jeanne Corriveau

25 avril 2022

Négligé pendant des décennies, l’est de Montréal a besoin d’un sérieux coup de barre. Mais la relance de l’Est ne pourra se réaliser si les millions de pieds carrés d’anciens terrains industriels sont livrés à des méga-entrepôts et si le Réseau express métropolitain (REM) de l’Est ne voit pas le jour, croit le président de la Société de développement Angus (SDA), Christian Yaccarini.

Des élans freinés

Christian Yaccarini est intarissable quand il parle de l’est de Montréal. Celui qui a fondé, il y a près de 30 ans, la SDA, une entreprise d’économie sociale, et réalisé plusieurs projets de relance urbaine dit être à la fois encouragé et découragé à l’égard du développement de l’Est, dont l’élan a été constamment freiné.

Pourtant, ce ne sont pas les terrains à développer qui manquent. Mais c’est connu, les quelque 40 millions de pieds carrés d’anciens terrains industriels sont contaminés, et le territoire est encore mal desservi par le transport collectif. « Quand Molson a décidé de quitter son site actuel, on voulait qu’ils restent sur l’île, dans l’Est. Mais qu’est-ce qu’on pouvait offrir ? Un terrain contaminé, la rue Notre-Dame complètement bloquée et pas de transport collectif. Ils sont allés sur la Rive-Sud », fait remarquer M. Yaccarini.

L’Est compte toutefois plusieurs autres atouts, comme des institutions telles que l’hôpital Maisonneuve-Rosemont — malgré son état de décrépitude avancée —, l’Institut de cardiologie et l’Institut universitaire en santé mentale, note Christian Yaccarini. Avec des partenaires, dont le CIUSSS de l’­Est-de-l’­Île-de-Montréal, il rêve d’ailleurs d’un projet de zone d’innovation en santé dans l’Est.

Penser au long terme

L’élection du gouvernement caquiste en 2018 lui a redonné un certain espoir. « Pour moi, c’était la première fois en 30-40 ans qu’il y avait une volonté du gouvernement du Québec d’intervenir dans le champ économique de l’Est », dit-il.

Un montant de 100 millions de dollars a d’ailleurs été accordé par Québec pour la décontamination de terrains de l’Est, mais l’essentiel de cette somme dort toujours dans les coffres de la Ville, déplore-t-il.

Christian Yaccarini croit que les pouvoirs publics doivent agir pour planifier le développement de l’Est en pensant au long terme. Mais selon lui, la relance ne passe pas par des projets comme l’implantation d’un entrepôt de Costco sur l’ancien golf d’Anjou et celle d’un méga-entrepôt d’Amazon sur l’ancien site de Shell. « Ce qu’on veut dans l’est de Montréal, ce ne sont pas des entrepôts. Les entrepôts amènent du camionnage. Celui d’Amazon sera hautement robotisé. […] Ça apporte zéro valeur », explique-t-il.

L’homme d’affaires croit que Québec doit porter une attention particulière au terrain d’Esso, qui a cessé ses activités dans les années 1980 et que la pétrolière tenterait de vendre bien qu’il soit lourdement contaminé. « Mon opinion, c’est qu’il faut sortir ce terrain-là du marché spéculatif, parce que le groupe qui va l’acheter va chercher un rendement le plus rapidement possible. Alors, ce qui risque d’arriver sur ces terrains-là, c’est soit des entrepôts, soit des mégacentres de données qui ne créent aucune valeur. »

« Si on n’a pas de REM et qu’on laisse aller ces grands terrains, la relance de l’Est, oublie ça, il n’y en aura pas », dit-il.

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Merci beaucoup @acpnc

C’est-tu possible de retranscrire aussi celui plus spécifiquement sur le REM2, c’est pas le même article!

Merci!

Le REM de l’Est doit se faire avec ou sans CDPQ Infra, croit Christian Yaccarini

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir «Ce n’est pas juste un axe de transport, c’est un axe de développement pour l’est de Montréal», estime l’entrepreneur.

Jeanne Corriveau

25 avril 2022

Le Réseau express métropolitain (REM) de l’Est doit se faire, avec ou sans la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), croit Christian Yaccarini. Le président de la Société de développement Angus (SDA), qui siège au comité d’experts mandaté pour assurer l’intégration urbaine du projet, fonde beaucoup d’espoir dans le train léger, mais selon lui, les structures aériennes au centre-ville n’obtiendront jamais l’acceptabilité sociale et plombent le projet.

Dans son rapport déposé le mois dernier, le comité d’experts avait exprimé de sérieuses inquiétudes au sujet des structures aériennes prévues au-dessus du boulevard René-Lévesque et du risque de fracture urbaine.

Christian Yaccarini n’a pas changé d’idée à ce sujet. Selon lui, CDPQ Infra, qui pilote le projet, n’a pas suffisamment exploré les solutions d’enfouissement du REM de l’Est, guidée essentiellement par ses objectifs de rendement et par la crainte d’une augmentation des coûts. « Dans le centre-ville, tu ne peux pas faire des miracles avec l’aérien. Tu peux bien faire une promenade, mais ça demeure des structures aériennes. La Caisse n’a jamais voulu évaluer la vraie faisabilité de le faire en souterrain dans le centre-ville », avance-t-il. Pourtant, d’autres grandes villes creusent de nouvelles lignes dans leur centre-ville, soutient-il. « Pourquoi, nous, on ne serait pas capables ? […] Il y a des défis techniques, mais c’est vraiment une question de rentabilité. »

Enfouir le REM au centre-ville

L’entrepreneur estime que CDPQ Infra a eu la même attitude en écartant l’option d’un troisième rail pour assurer l’alimentation électrique du train au profit de caténaires ou en rejetant l’idée de structures en acier, plutôt qu’en béton, dans les secteurs critiques. Le problème selon lui, c’est que le comité d’experts présidé par Maud Cohen ne disposait d’aucun budget pour effectuer des contre-expertises, ce qui l’a obligé à se contenter des études réalisées par CDPQ Infra.

Enfouir le REM au centre-ville coûterait plus cher, certes, mais l’investissement supplémentaire en vaut la peine, selon lui. « Ma position, c’est qu’on le fasse en souterrain au centre-ville et que les gouvernements du Québec et du Canada paient le surcoût que ça représente. »

Christian Yaccarini reconnaît qu’il y a risque que CDPQ Infra se retire du projet. Qu’à cela ne tienne, le REM de l’Est doit se faire quand même, insiste-t-il, car l’Est en a absolument besoin. « Le REM, ce n’est pas juste un axe de transport. C’est un axe de développement pour l’est de Montréal. […] Le rapport du GIEC[Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat] dit qu’il faut changer nos modes de vie. Il faut offrir des solutions de rechange. »

Le projet n’est pas au bout de ses peines. Les audiences du BAPE ont été reportées à l’automne. À l’instar de la planification des transports à Montréal, le REM de l’Est souffre d’un problème de gouvernance, estime Christian Yaccarini. La Ville de Montréal n’a toujours pas obtenu une place à la table décisionnelle comme elle le réclame depuis des mois. « Doit-on revoir la gouvernance du transport à Montréal ? Sûrement, mais de grâce, faites-le rapidement ! Que le projet prenne un an ou deux de plus, ce n’est pas grave. Mais il ne faut pas que ça prenne 20 ans », supplie Christian Yaccarini.

Il croit que dans les circonstances, le comité d’experts a fait un « excellent » travail. Reste que la pandémie a compliqué la tâche. « Les trois quarts des réunions se sont faits sur Teams. Ç’a pris des mois avant qu’on puisse faire une visite terrain et on en a fait une seule », souligne Christian Yaccarini.

Selon lui, le comité d’experts mis sur pied par le gouvernement ne plaît pas à CDPQ Infra. « Le gouvernement l’a accepté, mais la Caisse, elle, le subit. Elle n’a pas été un bon joueur dans ça. Je ne parle pas des individus, mais je parle de l’institution. Ils avaient un cadre de référence, et il ne fallait pas en sortir. »

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Merci encore!

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Ubisoft souhaiterait acheter un terrain à la ville dans l’est, pour y faire un centre de donnée et un centre d’agriculture urbaine (Ubisoft se diversifie :stuck_out_tongue: )

Le terrain est sur Henri-Bourassa, pas loin de Saint-Jean-Baptiste. Peut-être celui-ci?

Le projet est dans le registre des lobbyistes.

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Je ne sais pas à quel point cela se réalisera. Une autre organisation risque de prendre le contrôle d’Ubisoft.
But let’s wait and see.

https://www.bloomberg.com/news/articles/2022-04-22/assassin-s-creed-publisher-ubisoft-said-to-draw-buyout-interest

Esso met ses terrains en vente

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C’est énorme comme terrain, ça représente à lui seul presque 10% du territoire de Montréal-Est. J’espère aussi que ça tombera entre les mains du secteur public.

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¿Cómo se dice Blue Bonnets?

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Ce terrain pourrait être une alternative au projet controversé dans hochelaga, de plus ce terrain est entièrement entouré d’énormes terrains industriels lourds et de voies ferrées, donc aucunement responsable et raisonnable de transformer cela en parc ou en quartier résidentiel.

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Ancienne raffinerie Esso, 300 acres à vendre à Montréal-Est : P.-A. Saulnier

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Les terrains sont inclusivement à Montréal-Est? Si c’est le cas, je ne suis pas certaine que Montréal-Est ait les moyens de payer pour ces terrains et de les décontaminer, c’est une petite municipalité.

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En effet. Je vais oser lancer un pavé dans la mare: la revitalisation de l’Est sera très difficile à faire sans annexer Montréal-Est.

La ville de Montréal-Est n’a pas les ressources nécessaires pour planifier son territoire et l’aménager, puisqu’elle est beaucoup trop petite pour être capable d’entreprendre les dépenses nécessaires et trop petite pour amasser l’expertise requise.

Il serait temps de ramener le dossier de la re-fusion à la table dans le cas précis de cette ville défusionnée.

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J’imagine que beaucoup se fera avec l’aide de Montréal/la CMM, et Québec.

Une partie peut certainement se faire avec des aides gouvernementales et la CMM, mais la nature même de la souveraineté d’une ville requiert un certain niveau d’indépendance au niveau de la planification et des finances, choses que Montréal-Est ne sera pas capable de réaliser à l’échelle requise.

Autrement dit, certaines choses vont demeurer de compétence municipale et cette ville-là n’a pas les ressources nécessaires pour mener un si gros projet à terme. On parle d’un développement qui excède l’envergure présente de la ville par au moins un ordre de grandeur: je ne vois pas comment ils pourraient s’en sortir même si on parle juste de la bureaucratie de base associé à un tel développement.

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