Bien que pas tout à fait vrai (il existe encore quelques ingénieurs dotés de jugement qui sont capables d’interpréter plutôt que de cocher les normes), c’est effectivement un des problèmes majeurs.
Nous avons complété un cycle, et l’ingénierie est à nouveau maître de la ville, comme elle l’était dans les années 60-70.
Sans trop m’aventurer dans ce sujet, nous sommes aussi dans une ère où tout le monde est enfermé dans son sous-sol de Blainville en télétravail, personne ne veut prendre de décision, et surtout personne ne veut prendre de responsabilité. Nous sommes perpétuellement dans des rencontres avec 30 pastilles à l’écran, de gens qui ne disent pas un mot, avec comme principal leitmotiv la peur, et qui n’ont aucun intérêt, aucun amour pour la ville. Alors oui, comme vous dites, nous sommes dans une période où les normes ont le monopole.
Jean-Paul L’Allier disait que pour réussir la ville, il fallait retirer la clé de la ville des mains des ingénieurs pour la donner aux architectes et aux aménagistes. Il avait bien raison. Malheureusement nous sommes précisément à l’opposé de cette vision à Montréal. Et la ville en souffre profondément.
Bref, oui il y a des normes, mais il y a de nombreuses manières de les appliquer. La médiocrité n’est pas une norme imposée ni au Tome I ni au Tome V ; c’est ce qu’on en fait.
Simplement de contrôler. Pas besoin de rien de compliqué, simplement contrôler les détails, les alignements, les formes, le nombre d’éléments. Dans le transitoire il y a une question de coût. Mais pour exactement le même prix et avec exactement les mêmes ingrédients, on peut faire quelque chose de 1000 fois mieux. Ça prend juste le regard un spécialiste de l’aménagement / l’architecture / du visuel.
Le problème c’est le transitoire. Parce que le transitoire va, dans plusieurs cas, être là longtemps. Sans être fantastique, le permanent proposé est acceptable. C’est tellement facile et simple de faire du transitoire de qualité! Mais par manque de culture, on passe complètement à côté.