Réseau cyclable montréalais - Discussion générale

La programmation vélo de la Ville de Montréal déçoit des organismes


Photo: Guillaume Levasseur Le Devoir L’an dernier, la Ville de Montréal a ajouté 34 kilomètres de voies cyclables permanentes pour atteindre un total de 1001 km.

Zacharie Goudreault
3 juin 2021
Transports / Urbanisme

Des organismes dans le milieu du cyclisme ont vivement critiqué jeudi la programmation vélo 2021 de la Ville de Montréal, qualifiant celle-ci de « timide », voire de « décevante », au moment où la pandémie a augmenté l’attrait pour ce mode de transport actif dans la métropole.

L’an dernier, la Ville de Montréal a ajouté 34 kilomètres de voies cyclables permanentes pour atteindre un total de 1001 km, a confirmé celle-ci par courriel jeudi. Ce nombre exclut par ailleurs les 29 kilomètres de pistes cyclables temporaires mises en place l’été dernier dans le cadre du projet des voies actives sécuritaires (VAS). Ce sont par ailleurs 25 km de pistes cyclables existantes qui ont été « mises à niveau » l’an dernier.

La Ville a toutefois revu ses ambitions à la baisse cette année dans sa nouvelle programmation vélo, dévoilée jeudi. Ainsi, 20 km seront ajoutés au réseau cyclable en 2021, tandis que 10 autres seront mis à nouveau pour transformer des voies cyclables existantes en pistes protégées. Au total, les investissements prévus totalisent 13 millions de dollars pour 31 projets. Parmi ceux-ci, on compte la finalisation des aménagements du Réseau express vélo de la rue Saint-Denis ainsi que la réfection complète du revêtement de la chaussée de pistes cyclables dans plusieurs arrondissements et villes liées. Une piste cyclable bidirectionnelle devrait aussi voir le jour à Pointe-aux-Trembles.

Plusieurs organismes s’attendaient toutefois à plus cette année, au moment où la pandémie a augmenté l’attrait pour le vélo, à Montréal comme ailleurs. Des compteurs installés sur des VAS l’an dernier avaient d’ailleurs fait état d’un important achalandage sur nombre d’entre elles.

« C’est évident que dans la programmation de 2021, on ne profite pas de l’erre d’aller qui avait été lancée [l’an dernier] », déplore le président-directeur général de Vélo Québec, Jean-François Rheault, en entrevue au Devoir.

Dans une série de gazouillis sur Twitter, il a qualifié jeudi la programmation vélo de la Ville de « timide », d’autant plus que la Ville s’est donnée la cible de faire grimper à 15 % la part modale des déplacements à vélo dans la métropole. En 2016, ce pourcentage s’élevait à 3,6 %, selon des données colligées par la Communauté métropolitaine de Montréal. « Pour augmenter cette part modale-là, il faudra construire des infrastructures », insiste M. Rheault au bout du fil.

Le p.-d.g. de Vélo Québec n’est d’ailleurs pas le seul à rester sur sa faim devant les ambitions de la Ville en matière d’infrastructures cyclables cette année.

« C’est vraiment décevant », laisse tomber la porte-parole de Vélo fantôme, Séverine Le Page. « Avec tous les travaux qu’il y a en ville, ce serait nettement mieux d’en ajouter davantage [des pistes cyclables] », estime-t-elle. Selon une présentation effectuée mardi par Mobilité Montréal, 48 chantiers routiers majeurs chapeautés notamment par la Ville de Montréal et le ministère des Transports du Québec auront lieu cet été dans la métropole de même que dans sur ses rives nord et sud.

« Sur toutes les grandes artères, il y a de la place pour une piste sécurisée accessible à tous », estime Mme Le Page, qui réclame notamment que l’avenue Papineau, où un cycliste a perdu la vie en avril dernier, soit rapidement sécurisée.

Des motifs politiques ?

À l’approche des élections municipales, la professeure à l’Université du Québec à Montréal et experte en gestion municipale, Danielle Pilette, estime que la Ville a voulu jouer de prudence dans sa programmation vélo cette année. L’été dernier, les VAS et le Réseau express vélo avaient fait couler beaucoup d’encre, soulevant l’opposition de certains commerçants et résidents, qui ont acheminé plus de 300 plaintes à l’Ombudsman de Montréal, Me Nadine Mailloux.

« La circulation est loin d’être fluide dans les arrondissements. Je dirais même que c’est pire que jamais. Donc, je pense que la Ville ne voulait pas ajouter en plus la question des pistes cyclables », laisse tomber Mme Pilette.

« En année électorale, ce n’était pas nécessaire d’avoir d’autres plaintes à l’Ombudsman de la part de citoyens qui ne voudraient pas qu’on nuise encore plus à la circulation », ajoute-t-elle. L’an dernier, ces plaintes concernaient notamment des enjeux de communication et d’accessibilité universelle en lien avec divers projets de pistes cyclables, tandis que d’autres ont porté sur le retrait de places de stationnement.

Le cabinet de la mairesse Valérie Plante affirme pour sa part vouloir prioriser la qualité des nouveaux aménagements cyclables en site propre qu’il aménage à la longueur totale de ceux-ci. « Il serait regrettable de revenir à l’époque des pistes tracées à la peinture juste pour atteindre des objectifs kilométriques », laisse tomber l’attachée de presse Marikym Gaudreault.

« On fait peut-être moins de projets [que dans les dernières années], mais on investit plus dans chacun d’eux », ajoute Mme Gaudreault, qui a qualifié l’expression « timide » employée par M. Rheault de « vraiment démesurée ».

Le p.-d.g. de Vélo Québec, pour sa part, espère que le vélo s’invitera dans la campagne électorale à venir à Montréal.

« J’ai bien hâte de voir, dans le contexte électoral, comment les administrations vont se positionner pour proposer les meilleurs projets [de pistes cyclables] », conclut Jean-François Rheault.

C’est intéressant qu’ils disent ça alors que le projet de réaménagement de la piste sur St-Zotique, à l’Ouest de de Lorimier, a été modifié. On ne fait finalement plus de piste entre le trottoir et les voitures stationnées, mais plutôt une piste du genre d’un côté et une bande cyclable de l’autre. Et on ne fait plus rien passé Christophe-Colomb pour le moment.

De toute évidence, Projet Montréal veut changer de sujet juste avant les élections. L’opposition va très clairement tenter de capitaliser sur le mécontentement de certains face aux réaménagements et ils ne veulent pas en ajouter plus dans le paquet.

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Oui c clairement ce que je me dis aussi… va falloir attendre un prochain mandat si on veut voir des projets cyclables d’envergures.

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Ça concerne le vélo partout au Québec:

L’état du vélo au Québec en 2020 • Vélo Québec (velo.qc.ca) - DOCUMENT PDF

L’état du vélo 2020 vient de sortir, des statistiques sur l’utilisation du vélo. Voici une synthèse des faits saillants:

Et un résumé plus détaillé

Parmi les principaux constats qui se dégagent de L’état du vélo au Québec en 2020 :

  • 4,5 millions de Québécois.es font du vélo, dont 1,1 million d’enfants.
  • 2,7 millions d’entre eux en font toutes les semaines, de mai à octobre.
  • Chez les 55 ans et plus, le taux de cyclistes a presque doublé entre 1995 et 2020, passant de 23 % à 42 %. La hausse est encore plus remarquable dans le groupe des 65 à 74 ans, où le taux de cyclistes a presque triplé, passant de 12 % en 1995 à 34 % en 2020.
  • Les bienfaits du vélo sur la santé sont indéniables : les cyclistes québécois font en moyenne 3,3 heures de vélo par semaine, soit une distance de 44 km.
  • 2,1 millions de Québécois.es joignent l’utile à l’agréable en utilisant leur vélo comme moyen de transport, à l’occasion ou régulièrement.
  • En 2018, 5 % des déplacements étaient faits à vélo dans les quartiers centraux de Montréal; les données de compteurs automatiques montrent que la progression s’est poursuivie en 2019.
  • En 2020, le télétravail a affecté les déplacements utilitaires à vélo, mais de façon moins importante que les autres modes de transport. De plus, on constate qu’avec les aménagements récents réalisés partout au Québec, la reprise s’annonce excellente.
  • Le réseau cyclable du Québec a été multiplié par 5 depuis 1995, atteignant désormais 10 600 kilomètres de voies dûment aménagées. Cela représente une bonne nouvelle puisque les cyclistes optent pour des voies cyclables dans 61 % de leurs trajets.
  • Les villes de Laval, Longueuil et Montréal ont réalisé au cours des dernières années quelques dizaines de kilomètres de pistes unidirectionnelles sur des artères importantes, métamorphosant des environnements qui étaient jugés autrefois dangereux pour les cyclistes.
  • Parallèlement à l’augmentation des cyclistes et du réseau cyclable, on assiste entre 2015 et 2020, à une diminution graduelle de 34 % du nombre de cyclistes blessés dans des collisions avec des véhicules.
  • En 2020, 660 000 cyclistes ont fréquenté des sentiers de vélo de montagne. En ajoutant au calcul les chemins forestiers et autres sentiers, ce sont 1,1 million de cyclistes qui ont roulé dans le bois, soit 77 % de plus qu’en 2015.
  • Par son étendue (5100 km), par son attractivité au plan touristique et par le fait qu’elle rejoint 39 des 50 municipalités les plus populeuses du Québec, la Route verte continue de contribuer à l’activité économique des régions.

2020 : une année record!

L’année 2020 restera assurément dans les annales. En effet, les boutiques de vélo ont été littéralement prises d’assaut : les Québécois.es ont acheté 950 000 vélos (430 000 pour adultes et 520 000 pour enfants). En ajoutant les vêtements et accessoires au calcul, les détaillants de vélo ont fait des ventes de 565 millions $ en 2020. Ce phénomène, en partie attribuable à la pandémie de la COVID-19, relève du jamais-vu. À titre de référence, les Québécois achetaient environ 600 000 vélos par année depuis 2000.

Il est intéressant que la popularité du vélo a surtout augmenté chez les personnes plus âgées. Alors qu’on utilise souvent ceux-ci comme une raison de ne pas faire des pistes cyclables.

Les statistiques pour les grandes villes sortiront à partir du 22 juin. On peut déjà voir une augmentation de 18% des déplacements à vélo à Montréal entre 2013 et 2018.

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Le vélo en tant que moyen de transport se démocratise de plus en plus. On en parle beaucoup à Montréal mais ça devient de plus en plus populaire partout dans le province et dans le pays. Sa part modale n’atteindra jamais de hauts sommets à la grandeur du Québec, c’est impossible et ce n’est pas souhaitable. Cependant, la part non-négligeable de cyclistes mérite des infrastructures adaptées et sécuritaires.

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J’apprécie aussi que la proportion de femmes et d’enfants à vélo augmente aussi de façon générale. Ce n’est pas une surprise non plus. Le principal obstacle à la démocratisation du vélo était l’absence d’infrastructures sécuritaires sur des portions significatives de leurs déplacements.

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La hausse des déplacements en vélo à Montréal de 17% entre 2013 et 2018, c’est fortement attribuable à Bixi. 17% en 5 ans, c’est du 3.2% annuel. En comparaison:

En 2018, Bixi a vécu une hausse de 11% de ses déplacements par rapport à 2017:

C’etait déjà une hausse de 9.4% entre 2015 et 2014:

J’ai l’impression aussi que cela mélange un peu tout. 4.5 millions de cyclistes au Québec, cela veut dire que 4.5 millions de personnes ont enfourché un vélo dans l’année. On dit que d’eux, 2.7 millions en font toutes les semaines. On indique aussi que 2.1 millions de personnes utilisent le vélo comme moyen de transport; mais à quelle fréquence? Quand je prends un Bixi pour aller du Centre-Ville vers Villeray deux fois dans l’an, je rentre dans ces 2.1 millions semble-t-il? D’ailleurs, en 2015, c’était 1.9 millions de personnes qui semblaient l’utiliser comme moyen de transport. C’est une augmentation de 10.5%. A comparer avec par exemple le nombre de véhicules de promenade immatriculés dans la CMM en hausse de 7%.

Disons qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire et je n’aime pas que l’on utilise de gros chiffres un peu fourre-tout qui, à mon sens, brouillent l’état actuel des choses. Le vélo gagne en popularité, c’est évident, mais dans quelles proportions, surtout pour les transports réguliers voire quotidiens?

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Ce n’est pas aisé de simplifier des données statistiques pour présenter un sommaire. Ceci dit ça démontre bien la progression. Idéalement on nous présenterait des données telles le nombre de kilomètre parcouru annuellement, ce qui permettrait de comparer avec le transport collectif entre autre.

Concernant le vieillissement des cyclistes
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À mon avis, comme les périodes comparées sont 1995 et 2020 (+25 ans), les données indiquent essentiellement un effet de cohorte. Ainsi les 35-55 ans qui étaient 50% à faire du vélo en 1995 sont en fait les mêmes individus qui ont maintenant 55 ans et plus et sont 42% à faire de vélo. Dit autrement, on aurait une nette diminution de 8 %, ce qui peut être considéré pas mal considérant leur vieillissement.

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Concernant les déplacements sur voies cyclables
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Ici on regroupe tous les aménagements, des pistes séparées unidirectionnelles (le ‘nec plus ultra’ e.g. REV) et les bandes de peinture. Hors des tites lignes blanches de peinture il s’en est ajouté beaucoup en 20 ans, mais comme on dit en Shakespearien, ‘paint is not infrastructure’.
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J’aimerais beaucoup qu’ils présentent des stats sur les aménagements sérieux.

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Le vélo électrique va sûrement exploser au cours des prochaines principalement en raison des baby boomers.

Les boomers ont fait beaucoup plus de vélo que leurs parents en général.

Toutefois, ils prennent de l’âge et l’électrique va grandement aider à les garder actifs!!

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La pratique du vélo en hausse à Montréal, l’administration Plante veut en faire plus

Journal Métro | Montréal | 05:30 9 juin 2021 | Par : Rosanna Tiranti, Métro

La pratique du vélo en hausse à Montréal, l’administration Plante veut en faire plus
Photo: Archives Le Flambeau | Le beau temps des dernières semaines a permis aux cyclistes de lancer leur saison.

Malgré la pandémie et la baisse des déplacements reliés au télétravail et à l’école en ligne, la pratique du vélo progresse à Montréal où les déplacements à vélo sont en hausse de 17% selon l’édition 2020 de l’état du vélo au Québec.

L’administration Plante veut se placer dans la continuité de cette tendance, indiquant en entrevue qu’elle ajoutera et bonifiera 30 km de pistes et procédera à la réfection de 42 km de voies cyclables existantes.

Un effet double de la pandémie

Depuis 2015, 2 cyclistes montréalais sur 3 affirment utiliser leur vélo comme moyen de transport utilitaire, une hausse de 42% en 5 ans. En 2020, en pleine pandémie, c’est 1,1 million de Montréalais qui ont déclaré avoir pédalé.

À l’échelle de la province, le Québec compte 4,5 millions de cyclistes, soit 250 000 de plus qu’en 2015.

«Ce qui est très encourageant, c’est que les efforts ont porté leurs fruits: le vélo a progressé sur plusieurs fronts malgré la pandémie.» - Jean-François Rheault, pdg de Vélo Québec

Si la pandémie a réduit les déplacements utilitaires à vélo (-6% sur un an en période de pointe, en semaine) en raison du télétravail et de l’enseignement en ligne, les déplacements de loisir les fins de semaine dans la métropole ont augmenté d’un tiers (+28%) par rapport à juin 2019.

Un environnement favorable

Pour expliquer cet engouement dans la province et dans la métropole en particulier pour le vélo, Jean-François Rheault insiste sur l’importance d’un «environnement favorable à la pratique du vélo», alors que 62% des Québécois vivent dans des villes dotées d’un plan vélo, d’un plan de transport actif ou d’un plan de mobilité durable comportant un volet vélo.

Cet environnement favorable prend la forme de pistes cyclables et d’aménagements sécuritaires. Depuis 2015, le réseau cyclable est en forte croissance, (1001 km de voies cyclables sur l’île), ce qui représente une augmentation de 34%.

Des aménagements cyclables à l’image du REV, la piste cyclable bidirectionnelle de la rue Saint-Denis qui s’étend sur 184 km dont les travaux ont commencé à l’été 2020. Selon Vélo Québec, le REV répond à la saturation de certaines pistes cyclables montréalaises.

Cet «environnement favorable» est visible selon Vélo Québec, dans les quelque 540 km de rues de la métropole dotés de mesures de modération de la circulation, dont 2700 dos d’âne répartis sur 250 km.

De plus, au chapitre total c’est 7% des intersections montréalaises qui sont pourvues d’avancées de trottoir. Certains arrondissements se démarquent comme Outremont, Rosemont–La-Petite-Patrie et Le Plateau-Mont-Royal, où 20% des intersections sont munies d’avancées de trottoir et pas moins de 30% des rues bénéficient de mesures de modération de la circulation.

Un message clair aux élus

Pour Jean-François Rheault, l’état du vélo au Québec 2020 envoie un message clair aux municipalités québécoises. «Il faut continuer de faire la promotion du vélo et les municipalités ont intérêt à offrir des aménagements cyclables au sein des villes, que ce soit au niveau du réseau cyclable ou des incitatifs.»

Selon une étude récente de la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréal, de 18% à 25% des déplacements peuvent se faire à vélo dans les grandes villes québécoises.

«La qualité de notre réseau cyclable contribue à l’attractivité de la métropole, la qualité de vie des quartiers et la santé publique, qui sont essentiels à la relance de Montréal.»Valérie Plante, mairesse de Montréal

Le portrait dressé par Vélo Québec et les indicateurs de la pratique du vélo dans le vert dans la métropole semble représenter une bonne nouvelle pour l’administration municipale ainsi que pour Valérie Plante qui fait du développement des pistes cyclables son cheval de bataille depuis sa campagne en 2017.

La mairesse se réjouit de la popularité de la pratique du vélo dans la métropole, et précise qu’en 2021, son administration poursuivra ses efforts.

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Voici un screenshot du PPU des Faubourgs et des pistes cyclables envisagées, version présentée cet après-midi par la Ville:

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Données des compteurs des pistes cyclables Le Réseau express vélo cartonne

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Cyclistes circulant sur l’axe nord-sud du Réseau express vélo, rue Saint-Denis, à la hauteur de la piste des Carrières

L’engouement pour le nouveau Réseau express vélo (REV) se confirme, montrent des données captées par des compteurs sur les pistes cyclables de la Ville de Montréal et analysées par La Presse. L’affluence des cyclistes sur la portion centrale du principal axe nord-sud du REV, rues Saint-Denis, Berri et Lajeunesse, s’approche du niveau de fréquentation observé dans les rues Clark et Saint-Dominique, l’un des axes nord-sud les plus utilisés auparavant.

Publié le 16 juin 2021 à 5h00

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Clara Gepner

Clara Gepner La Presse

Khaoula Chehbouni

Khaoula Chehbouni La Presse

C’est autour de la mi-mai que le REV a commencé à être aussi fréquenté et même à devancer la piste cyclable Clark, selon l’analyse des données du 1er janvier au 6 juin 2021 des compteurs au centre de l’île de Montréal. Ceux-ci se trouvent à la hauteur de la rue de Bellechasse et de la piste des Carrières. L’année 2021 est la première où le compteur Saint-Laurent–de Bellechasse, entre les rues Clark et Saint-Dominique, ne remporte pas la médaille d’or, selon Jean-François Rheault, président-directeur général de Vélo Québec.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Le compteur de la piste cyclable Clark, boulevard Saint-Laurent, est situé au sud de la rue de Bellechasse.

En effet, La Presse a observé que le mercredi 2 juin, 6220 cyclistes sont passés sur le REV, près de 200 personnes de plus que dans la rue Clark. Cette journée est donc la plus achalandée de 2021, selon les données publiées par la Ville.

Les appareils de l’entreprise Éco-Compteur enregistrent les passages à plusieurs endroits clés sur les pistes cyclables ; La Presse a analysé les dizaines de milliers de lignes de données diffusées le 9 juin par le Service de l’urbanisme et de la mobilité de la Ville de Montréal.

Retour à la normale prépandémique

Jean-François Rheault explique que ces journées records du REV représentent un retour à la normale prépandémique. « En 2020, pour la première fois à Montréal, les jours les plus occupés étaient surtout les week-ends, ce qui était du jamais vu. Normalement, c’était surtout les jours de semaine », affirme-t-il.

Un phénomène semblable a été observé plus au nord, à la hauteur de la rue Sauvé. Les données analysées du 7 janvier au 6 juin 2021 montrent que le REV est plus fréquenté que son prédécesseur, la piste cyclable de l’avenue Christophe-Colomb. Les compteurs pour cette portion de l’axe nord-sud du REV ont détecté que 3454 cyclistes y sont passés le lundi 24 mai (Journée nationale des Patriotes), soit 1100 personnes de plus que sur l’avenue Christophe-Colomb le même jour.

La Ville considère que le REV est un succès. Elle prévoyait d’ailleurs qu’une affluence de 4000 personnes par jour sur la portion Berri-Lajeunesse de l’axe nord-sud serait un achalandage exceptionnel.

« Le REV nord-sud est un nouvel axe cyclable, comparativement à la piste sur Clark qui a longtemps fait partie du trajet quotidien de plusieurs milliers de cyclistes, un trajet encore ancré dans les habitudes des gens », explique par courriel Marikym Gaudreault, attachée de presse au cabinet de la mairesse de Montréal.

La hausse constante du nombre de cyclistes depuis le début du printemps nous permet de conclure que les Montréalais-es sont de plus en plus nombreux à l’adopter pour leurs déplacements.

Marikym Gaudreault, attachée de presse au cabinet de la mairesse de Montréal, par courriel

Commerçants partagés

L’annonce de l’installation du REV a suscité beaucoup de plaintes de la part de commerçants de la rue Saint-Denis.

« Les travaux qu’ils ont faits pour le REV, ça a causé des problèmes pour les commerces, et maintenant, beaucoup de clients se plaignent d’avoir moins de stationnement », fait valoir XXXXXX, du restaurant Kofi Crêpe, à l’angle de la rue Saint-Denis et de l’avenue du Mont-Royal.

Le propriétaire du restaurant L’Évidence, quant à lui, a obtenu un permis spécial de la Ville pour agrandir sa terrasse et empiéter sur le REV.

« Depuis qu’ils ont installé le REV, je vois de plus en plus de gens qui viennent à vélo sur Saint-Denis », remarque Mourad Fhal.

Je pense que la terrasse va nous aider pour cet été. Mais pour l’hiver, je ne sais pas comment ça va se passer, avec la neige et moins de stationnement. Est-ce que les gens vont continuer à venir à vélo ?

Mourad Fhal, propriétaire du restaurant L’Évidence

« On attendait ça depuis longtemps »

En ces beaux jours de juin, la forte affluence de cyclistes sur le REV indique que cette nouvelle piste est populaire.

« Le REV sur Saint-Denis est très bien, on attendait ça depuis longtemps », dit Yvon Dinel, cycliste qui emprunte le REV pour aller au travail.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Yvon Dinel, utilisateur du REV

Avant le REV, c’était difficile pour les cyclistes, on roulait près des autos et il y avait le danger des portières qui s’ouvraient.

Yvon Dinel, utilisateur du REV

« Au niveau de la sécurisation pour les piétons et les cyclistes, avec les aménagements protégés on peut croire qu’il y aura moins de collisions et possiblement moins de décès », pense Jean-François Rheault. Ce n’est que le début du REV et les habitudes prennent du temps à s’installer, explique aussi cet ancien directeur d’Éco-Compteur pour l’Amérique du Nord.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Chantal Bouchard, utilisatrice du REV

Le REV, véritable autoroute de vélos aux pistes unidirectionnelles d’une largeur de 2,3 à 3 m, vaut en effet le détour, estime la cycliste Chantal Bouchard. Il est selon elle plus efficace, plus sûr et plus confortable qu’une piste ordinaire, et lui permet de se rendre au travail plus rapidement. « Plus il y a de pistes cyclables, le mieux c’est. Plus il y en a, plus c’est sécuritaire pour les cyclistes », affirme-t-elle.

Avec Thomas de Lorimier et Myriam Boulianne, La Presse
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-06-16/donnees-des-compteurs-des-pistes-cyclables/le-reseau-express-velo-cartonne.php

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La semaine passée, Denis Coderre a aimé un Tweet qui disait que l’achalandage journalier sur le REV n’était que de 400 par jour depuis le début de l’année, ce qui est bien entendu complètement faux. Personnellement, ça me fait un peu peur de voir un politicien rester sur une fausse idée, par… Fierté? Ou simple ignorance? S’il gagne les élections, j’espère qu’on va juger du REV par ses chiffres, et non des Tweets mensonges.

En termes d’achalandage et de sécurité pour les vélos, de verdissement et de sécurité pour les piétons, le REV remplit ses fonctions. Si on voulait le critiquer, ce serait en chiffrant les inconvénients de manière rigoureuse, et prouver que les inconvénients sont plus importants que les qualités. Mais sinon, l’infrastructure fait exactement ce qu’on espérait qu’elle fasse.

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C’est vraiment nul de la part de Coderre de se positionner dans le camp des anti-REV. J’imagine qu’il fait ça par pur démagogie électoraliste, pour flatter les préjugés des anti-vélos, mais ça fait peur quand on songe qu’il va peut-être prendre le pouvoir. Ces élections vont être vraiment stressantes.

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Consultations pour le réaménagement des artères suivantes dans Outremont : Stuart, Bernard & Outremont. Personnellement je préfère l’option #2 pour Stuart avec les arbres, l’option #3 pour Bernard, car il garde le côté ‘‘avenue plantée’’ de la rue et l’option # 3 pour Outremont.

Sécurisation des déplacements à pied et en vélo sur Stuart, Bernard et Outremont | Réalisons Montréal (realisonsmtl.ca)

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Moi aussi ça me fait peur. Quand il était maire, il ne se prononçait pas vraiment sur l’extension du réseau, mais son administration avait quand même un plan vélo qui était somme toute prometteur. À cause de l’élection de Valérie Plante et Projet Montréal, le réseau cyclable est rendu un enjeu électoral.

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Pour l’avenu Bernard, ça ferait quand même tout un couloir vert si on fermait carrément tout un côté du terre-plein pour une piste cyclable uniquement! Ça changerait pas mal le concept de la rue, mais j’ai l’impression que les arbres sur place sont mieux utilisés s’ils sont plus proches des humains à vélo, plutôt que des voitures.

Cependant, soit on fait un sens unique, ou du stationnement est perdu, et tout un côté de la rue se ramasse « loin » des stationnements. Pour ces raisons, je pense que l’option 3 va l’emporter facilement :slight_smile: .

Personnellement je préfères l’option 2 pour Stuart, l’option 1 pour Bernard et l’option 1 pour Outremont.

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