Réseau cyclable montréalais - Discussion générale

Achalandage cycliste sur le pont Jacques-Cartier En route vers un record ?

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

La piste multifonctionnelle du pont Jacques-Cartier

Le pont Jacques-Cartier ne reçoit pas seulement plus d’automobilistes : l’achalandage cycliste y est aussi en progression marquée depuis 2018. Plus éloigné du centre-ville, le pont Samuel-De Champlain enregistre quant à lui une légère baisse.

Publié à 6h00

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Henri Ouellette-Vézina

Henri Ouellette-Vézina La Presse

Depuis le début de 2022, en comptant donc seulement les neuf mois de janvier à septembre, les compteurs automatiques ont recensé pas moins de 450 750 passages à vélo ou à pied sur le pont Jacques-Cartier. De ce nombre, 84 % étaient effectués à deux roues, soit environ 378 630 trajets à vélo.

Sans surprise, les pics ont été observés durant la saison estivale, avec 76 630 passages sur la piste multifonctionnelle en juin, 92 800 en juillet et 80 760 en août. Pour les mois de juillet et d’août, il s’agit de hausses par rapport à 2021.

Globalement, la progression du vélo et de la marche ne fait aucun doute sur le pont Jacques-Cartier, dont la popularité tient beaucoup à sa proximité du centre-ville de Montréal. En 2018, on avait recensé 454 520 passages sur la piste multifonctionnelle, puis 469 780 en 2019, 513 820 en 2020, et 529 970 en 2021. En trois ans, l’achalandage a donc bondi de 15 %.

Les données pour les neuf premiers mois de 2022 permettent d’entrevoir que l’année pourrait établir un nouveau record. Durant la saison chaude, le nombre de passages a été légèrement supérieur à ceux enregistrés l’an dernier. Par contre, l’achalandage étant fortement lié à la météo, une arrivée hâtive de l’hiver pourrait venir brouiller les cartes.

Pour le moment, la société d’État fédérale responsable des ponts Jacques-Cartier et Samuel-De Champlain demeure d’ailleurs prudente à ce sujet. « On voit bien que les données des deux dernières années, entre juin et septembre, varient substantiellement. Il est donc difficile de prédire une augmentation à ce stade-ci en ce qui a trait au reste de l’année. Par ailleurs, la météo est un facteur important à considérer en termes de mobilité active : beaucoup de cyclistes rangent leur vélo en novembre ou en décembre », rappelle la porte-parole de l’organisme, Nathalie Lessard.

Fait à noter : les cyclistes et marcheurs hivernaux semblent aussi beaucoup plus nombreux avec le temps. Alors qu’au premier hiver d’exploitation de la piste multifonctionnelle du pont Jacques-Cartier, en 2020-2021, 14 034 passages avaient été enregistrés, on en a recensé environ 37 189 l’année suivante, en 2021-2022, soit un achalandage environ 2,6 fois plus élevé.

Mercredi, La Presse a révélé que l’achalandage automobile sur le pont Jacques-Cartier était passé à 98 % du niveau prépandémique en août à 105 % en septembre, alors qu’en janvier, c’était 65 %. Sur le pont Samuel-De Champlain, on recensait 120 000 véhicules par jour à l’automne 2019, et 145 000 en septembre dernier, soit 121 % du niveau prépandémique.

Un peu moins de vélos sur le pont Samuel-De Champlain

Plus au sud, sur le nouveau pont Samuel-De Champlain, l’achalandage cycliste et piéton semble quant à lui suivre une légère tendance à la baisse. De mai à octobre 2022, le Groupe Signature sur le Saint-Laurent (GSSL) rapporte un achalandage quotidien de près de 1600 déplacements.

C’est moins qu’en 2020, où l’on dénombrait plus de 2000 passages par jour pour la même période. Cette année-là, la moyenne quotidienne avait été de 1543 déplacements. En 2021, ce sont 1081 piétons ou cyclistes qui ont fréquenté le pont ; ils étaient néanmoins plus nombreux entre mai et octobre de la même année, soit environ 1700 chaque jour. De manière générale, la répartition entre cyclistes et piétons sur le pont Samuel-De Champlain est d’environ 85 % contre 15 %.

Selon le porte-parole du GSSL, Martin Chamberland, la « stabilité » des données piétonnes et cyclistes du pont Samuel-De Champlain « est explicable avant tout par son positionnement géographique à l’écart des centres-villes de Montréal et de Longueuil, et des connexions avec le centre-ville de Montréal qui ne sont pas optimales, ce qui pourrait augmenter la part des déplacements utilitaires ».

L’achalandage de la piste multifonctionnelle demeure donc, pour l’instant, majoritairement récréatif et sportif, et concentré les fins de semaine et les jours de conditions météorologiques favorables.

Martin Chamberland, porte-parole du Groupe Signature sur le Saint-Laurent

Chez Vélo Québec, la directrice des programmes, Magali Bebronne, s’est réjouie de l’achalandage en hausse sur le pont Jacques-Cartier, tout en soulignant que plusieurs avancées peuvent encore être faites.

« Pour moi, ça démontre que le vélo est une alternative crédible, et encore plus avec tout ce qui s’en vient avec la fermeture du pont-tunnel. Il faut espérer que les gens vont changer leur habitude de transport. Parfois, un trajet est trop long pour le vélo, mais ça reste un moyen de rabattement hyper efficace vers d’autres modes de transport collectif », illustre Mme Bebronne.

Elle soutient que le vélo « n’est vraiment pas au bout de son potentiel ». « La Ville de Montréal vise 15 % de part modale du vélo d’ici 2027. Mais on en est encore loin. Et surtout, quand on sait que 36 % des travailleurs québécois vivent à moins de 5 km de leur lieu de travail, on voit tout le potentiel », conclut la directrice des programmes de Vélo Québec.

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Sur le compte Twitter Ahuncycle

Des travaux majeurs sont en cours au Marché Central, et à notre grand étonnement, nous y avons vu de nouveaux aménagements cyclables incroyables! C’EST TROP COOL! Hâte de les essayer!

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Ah !! C’est donc cela que j’avais vu la semaine dernière lors de ma tournée de chantier au Marché Central.

C’est super ! :smiley: :man_biking: :biking_woman:

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Reportage à l’émission Le 15-18 sur la proposition de la ville de New York de permettre aux citoyen[ne]s de dénoncer les véhicules stationnés dans les pistes cyclables.
Dans son reportage, Hélène Mercier donne quelques chiffres sur le projet-pilote de l’Agence de mobilité de Montréal sur 7 axes cyclages surveillés : 27 remorquages et 912 contraventions

Hélène Mercier : La dénonciation citoyenne pour contrer les problèmes de mobilité


Des élus de New-York dénoncent la proposition de leur collègue sous prétexte qu’un système de dénonciation citoyenne pourrait exacerber les tensions entre les automobilistes et les cyclistes.PHOTO : Getty Images / luza studios

Le 15-18
Publié le 24 octobre 2022

À New York, un conseiller municipal croit que la dénonciation citoyenne pourrait régler le fléau des pistes cyclables bloquées par des véhicules. Il propose ainsi à la population de prendre en photo les situations du genre et de l’envoyer à la Ville via une plateforme créée exclusivement pour cela. Après une vérification, si la Ville donne une amende de 175 $ au contrevenant ou à la contrevenante, la personne qui a fait la dénonciation reçoit 25 % de ce montant.

Cette solution proposée ne fait pas l’unanimité chez les personnes élues de New York, qui craignent que cela exacerbe les tensions entre les automobilistes et les cyclistes.

Notre journaliste cambrioleuse Hélène Mercier rappelle cependant que le modèle est déjà en place à New York en ce qui concerne la réglementation pour les moteurs allumés lorsque les véhicules sont immobilisés.

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Les déplacements à vélo en forte hausse

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Entre 2020 et 2021, le nombre de déplacements à deux roues a augmenté de 20 %.

La pratique du vélo se porte bien à Montréal, selon les données d’achalandage des pistes cyclables de la métropole et de BIXI. Entre 2020 et 2021, le nombre de déplacements à deux roues a augmenté de 20 %, ont mesuré les compteurs des pistes cyclables de la métropole.

Publié à 5h00

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Texte : Clémence Delfils La Presse

Données : Rokhaya YADE La Presse

Durant les neuf premiers mois de cette année, les compteurs des pistes cyclables montréalaises ont déjà enregistré un total de plus de 12 millions de passages. Ce bilan fait suite à la hausse marquée observée en 2021, alors que près de 17 millions de passages avaient été enregistrés, contre 14 millions l’année précédente.

Depuis plus de cinq ans, les Montréalais se tournent plus régulièrement vers le vélo, selon Philippe Apparicio, directeur du Laboratoire d’équité environnementale. « Il y a eu un transfert modal du transport en commun vers le vélo, car les lignes, surtout la ligne orange, étaient surchargées. Beaucoup d’usagers ont décidé de prendre le vélo en se rendant compte qu’il est aussi efficace que le métro », explique-t-il.

La pandémie, entraînant pour certains une crainte des transports en commun, encourage à son tour ce changement. La période est d’ailleurs suffisamment longue pour que le vélo, même après la levée des restrictions sanitaires, soit devenu une habitude pour plusieurs. « Quelque 20 % des cyclistes ont dit faire plus de vélo durant la pandémie et il semble qu’ils aient gardé ces habitudes », illustre Priscilla Dutra Dia Viola, doctorante à la faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal.

Le REV, accélérateur à deux roues

L’arrivée du Réseau express vélo (REV) depuis 2019 semble avoir donné un nouvel élan à ce mode de déplacement à deux roues. « Le REV change le visage de la pratique du vélo à Montréal », confirme Magali Bebronne, directrice des programmes et porte-parole de Vélo Québec.

Même conclusion pour Samuel Milette-Lacombe, co-porte-parole de l’Association pour la mobilité active d’Ahuntsic-Cartierville.

La construction d’axes REV y est pour beaucoup dans l’augmentation de l’achalandage.

Samuel Milette-Lacombe, co-porte-parole de l’Association pour la mobilité active d’Ahuntsic-Cartierville

Comme le prouvent les données compilées par La Presse, l’infrastructure trouve un franc succès du côté des usagers. Selon Philippe Apparicio, du Laboratoire d’équité environnementale, elle permettrait de rapprocher en efficacité le vélo de l’automobile. « Si l’on veut que le vélo soit utilisé dans une ville comme Montréal, il faut qu’il soit aussi ou plus efficace que les autres modes de transport. Le REV permet ça, car c’est un axe rapide et sécuritaire », explique-t-il.

Le succès de BIXI

Autre responsable de l’augmentation, le réseau de vélos libre-service BIXI qui, plus d’une décennie après son implantation à Montréal, continue de faire de nouveaux adeptes. Les chiffres mis en ligne par le réseau prouvent son succès. En juillet 2022, le service comptait 35 000 nouveaux abonnés et environ 250 000 achats d’accès occasionnels.

« BIXI, ça a aussi changé toute la donne*,* parce que c’est venu créer une acceptabilité sociale et une occasion pour les gens d’essayer le vélo. Ça a donné un coup d’accélérateur énorme à la culture du vélo », explique Magali Bebronne, de Vélo Québec.

Quand on regarde les résultats de BIXI par rapport à d’autres systèmes de vélopartage, le système est extrêmement populaire.

Magali Bebronne, directrice des programmes et porte-parole de Vélo Québec

De son côté, Frédéric Bataille, porte-parole de la Coalition mobilité active de Montréal, associe ce succès à celui des infrastructures créées par la Ville de Montréal. « On a vu l’utilisation des BIXI augmenter beaucoup ces dernières années. C’est en relation avec les aménagements cyclables. Plus il y en a, plus les gens utilisent les vélos en libre-service. »

Un outil pour le désenclavement

Les résultats du REV et ceux de BIXI semblent donc prouver la popularité du vélo à Montréal. Pourtant, les discours et les données ne concernent souvent que le centre de la ville. « Il faut également continuer à déployer le réseau de voies cyclables périphériques. Il y a encore beaucoup de secteurs délaissés qui n’ont pas de réseau cyclable protégé », nuance Samuel Milette-Lacombe, de l’Association pour la mobilité active d’Ahuntsic-Cartierville.

Les chiffres de l’achalandage ainsi que ceux de BIXI confirment tout de même le bilan positif publié par Vélo Québec en 2020 dans son rapport intitulé L’état du vélo au Québec. L’organisme comptabilisait alors 4,5 millions de cyclistes au Québec, dont 1,1 million étaient montréalais. « On sait qu’un Québécois sur deux fait du vélo, pour différentes raisons, pour les loisirs par exemple. À Montréal la réalité est différente, le vélo est un mode de transport », réaffirme Magali Bebronne.

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En terme de part modale, ça dit quoi? Elle augmente aussi ou reste stable?

Et est-ce qu’on mesure compteur-sur-compteur ou juste pour tous les compteurs en service à une année donnée?

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Saint-Léonard

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Une quatrième piste cyclable s’arrête à la limite de Saint-Léonard

Photo: Matéo Gaurrand-Paradot

Mateo Gaurrand-Paradot

27 octobre 2022 à 5h00 3 minutes de lecture

Les quartiers Villeray et Saint-Michel disposent désormais d’une piste cyclable sur la rue Villeray, une piste qui s’arrête exactement avant d’arriver à Saint-Léonard, en faisant la quatrième piste cyclable à disparaître à la frontière de l’arrondissement.

Le petit réseau cyclable léonardois est par conséquent un circuit fermé qui n’est pas relié au reste du réseau cyclable montréalais. Dans cet arrondissement, la traversée de l’autoroute 40 pose de nombreux soucis logistiques.

En plus de la nouvelle piste cyclable sur la rue Villeray, les voies réservées sur les 30e et 31e Avenues, sur la 36e Avenue et sur les 43e et 44e Avenues s’arrêtent également à l’entrée de Saint-Léonard.

Un boulevard connecté mais sans infrastructure

Nicolas Colarusso, un cycliste du secteur, s’interroge sur les raisons pour lesquelles le boulevard Provencher n’est pas considéré pour une piste cyclable. Il explique qu’il y a «déjà une piste cyclable sur Lavoisier – qui devient Provencher».

Selon M. Colarusso, cette éventuelle voie cyclable pourrait «se poursuivre jusqu’à De Genes, au sud de la métropolitaine, et rejoindre la nouvelle piste cyclable sur Villeray» et «rejoindre la piste cyclable sur la 30e Avenue». Cette dernière est elle-même connectée aux voies cyclables sur les rues Saint-Zotique et de Bellechasse.

De plus, le boulevard Provencher contourne partiellement la contrainte que représente l’autoroute 40, cette voie de circulation passant en dessous du viaduc autoroutier et ne se situant pas à la hauteur d’un échangeur.

M. Colarusso dit vivre des difficultés à traverser l’autoroute 40 à vélo dans ce secteur.

L’Arrondissement de Saint-Léonard explique cependant privilégier la 24e Avenue, dans Saint-Michel, plutôt que le boulevard Provencher. Il ne justifie pas cette préférence, bien que cet axe ne se rende pas jusqu’aux pistes sur les rues Saint-Zotique et de Bellechasse. Une piste cyclable sur la 24e Avenue était déjà envisagée dans le plan vélo de Montréal de 2019.

Un axe sur la 24e Avenue

Une infrastructure sur la 24e Avenue rejoindrait ainsi un prolongement de la piste cyclable sur la rue Jean-Rivard, scénario également évoqué dans le plan vélo de 2019. La portion de la rue Jean-Rivard qui a déjà une piste cyclable fait partie du réseau léonardois. Prolonger cet axe et le relier à une piste sur la 24e Avenue, elle-même connectée à la piste de Villeray, mettrait fin à l’isolement du réseau cyclable léonardois.

À propos d’une piste sur la 24e Avenue, la mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Laurence Lavigne Lalonde, explique à Métro que «la priorité pour l’année prochaine», après l’axe est-ouest sur la rue Villeray, est l’implantation «d’axes nord-sud à Parc-Extension et à Saint-Michel». Elle précise cependant que les tracés précis de ces infrastructures n’ont pas encore été établis.

Même mot du côté de l’Arrondissement de Saint-Léonard, qui révèle que des études sur les stationnements sont déjà en cours pour l’implantation d’une piste cyclable sur la 24e Avenue, mais que d’autres rues sont aussi envisagées, comme la 17e Avenue ou le boulevard Provencher.

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Les parts modales sont calculées pas mal seulement lors des enquêtes origine-destination - Transports Québec (gouv.qc.ca), qui je crois ne concerne que les déplacements motorisés (collectifs ou individuels), ou encore dans les recensements (statcan.gc.ca).

On va pouvoir avoir une idée de la progression du vélo pour la part modale le 30 novembre pour le dernier recensement, et comparer à 2016. Mais personnellement, je trouve que la question de Statcan n’est pas idéale. On demande simplement le moyen de transport principal. Si un vélo est utilisé, par exemple, 3 jours/semaine en été, ça compte pour absolument rien, alors que c’est une part importante des déplacements pour un individu.

Pour le reste, il y a les statistiques d’achalandage sur certains axes. Dans l’article plus haut, il est mentionné qu’ils ont regardé l’ensemble des compteurs d’une année à l’autre et les ventes de Bixi.

D’accord. Mais l’inverse (pour les autres modes) est vrai aussi. Il serait intéressant de bien mesurer l’evolution des parts modales sur les mêmes bases, en particulier pour les déplacements non liés au loisir. Il faut aussi regarder cela sur toute l’année, pas juste les mois où il ne gèle pas.

J’aimerais être sûr que les volumes de passages mesurés par les compteurs vélo ne montrent pas une augmentation parce qu’on a augmenté le nombre de compteurs.

Je me méfie toujours des chiffres présentés par les lobbies. C’est pas toujours problématique mais il faut néanmoins vérifier.

Je ne crois pas que La Presse soit un lobby pro-vélo! Mais j’ai eu la même réflexion au sujet des compteurs, pour la méthodologie. Cependant les données ont été compilées par une personne qui a une formation en mathématique, donc j’imagine une certaine compétence.

Certainement, mais la nature du vélo en fait un moyen de transport souvent plus à temps partiel par rapport aux autres.

Que ce soit plus saisonnier, plus d’appoint ou parfois pour le loisir ne change pas le besoin d’avoir les infrastructures par cette demande. Si on compare sur une base répondant seulement à la réalité e la voiture ou du TEC par désir d’un dénominateur commun, on manque aussi une information essentielle sur la réalité des déplacements en ville.

Idéalement, il faudrait des enquêtes origine-destination plus étendues, si on veut un portrait global qui va au-delà d’un seul mode de transport. Les déplacements pourraient être calculés par saison et par motivation.

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Les chiffres viennent de Vélo-Québec.

Ce qui me fatigue en fait c’est qu’on est généralement très critiques envers l’absence de donnés, d’études fiables et rigoureuses pour un projet comme le troisième lien (avec raison!!!) mais pour justifier les infrastructures vélo, qui ne sont pas neutres sur les autres modes de transport, on se base sur des questions de principe, l’idée que build it and they will come, que la demande est là mais ne se matérialise pas sans elles.

J’aimerais voir un peu plus de rigueur, pas juste anecdotique, pour appuyer l’idée que chaque nouvel investissement en infra vélo créé une légion de nouveaux cyclistes autres que de plaisance.

On parle de cet article?

Le compte des passages vient des données ouvertes de la ville de Montréal, et compilé par Rokhada Yade. J’ai l’impression que c’est un poste de journalisme de données, ce nom est crédité spécifiquement pour les données dans plusieurs articles. Je dirais que c’est fiable, mais ce n’est pas difficile d’aller chercher les mêmes chiffres soi-même et un brin d’Excel pour vérifier dans ce cas précis.

Sinon Vélo Québec est un intervenant, ça oui.

Toujours plus de chiffres, c’est toujours mieux, c’est certain. :slight_smile:

Cependant je crois qu’il faut souligner qu’il y a d’autres dimensions que l’achalandage dans une infrastructure. On a des visions urbaines concernant la sécurité, la santé publique, l’environnement, des objectifs communs de changement dans les habitudes de la population, la simple forme urbaine et son impact sur son entourage… Toutes ces choses aussi peuvent se chiffrer d’ailleurs. Mais pas spécifiquement avec la part modale, par exemple.

Personnellement, je ne crois pas que ce qui motive l’utilisation de la piste cyclable influence sa validité cependant. Si les gens utilisaient purement pour le loisir, sans destination, quelque chose comme le REV à 10 000 passages par jour en été, le besoin est là. Le vélo est une activité physique accessible et quasi-universelle en ville, localement. Ça a définitivement son importance, et c’est un “mieux” commun. Certaines configurations routières existent pour accéder presque exclusivement à des loisirs aussi.

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Bien sûr! Mais si on ne voit pas de changements de fréquentation clairs, il faut s’interroger sur les priorités de mobilité et de fluidité. Et aussi considérer les effets sur les autres modes, les besoins des ménages, le commerce…

Je suis pas anti-vélo, avant qu’on me tire des roches :rofl: Je trouve néanmoins qu’on met beaucoup d’efforts pour promouvoir un mode qui reste marginal et dont le potentiel reste marginal aussi mais qui est populaire auprès d’un segment très spécifique.

J’habite un quartier central où il y a plein de segments vélos. La fréquentation est famélique et on ne manque pas une occasion de retirer des cases de stationnement, ou de mettre des vignettes. J’ai des amis qui ne veulent plus venir en ville et même ma conjointe voudrait fuir vers la banlieue. Cette obsession du vélo s’ajoute à tout le reste, c’est comme la cerise sur le sundae. J’ai l’impression que les montréalais qui le restent sont plus nombreux qu’on le pense à songer à ne plus le rester…

Si au moins on pouvait se raccrocher à des données fiables, à l’assurance que ça marche, que le REV crée de nouveaux cyclistes, que de leur payer des pneus à crampons à Ahuntsic génère des centaines de nouveaux cyclistes hivernaux… mais non j’ai l’impression que tout ça c’est de la prêche pour les convertis.

Et quand je marche dans mon quartier l’hiver et que je constate que la piste cyclable à côté est déneigée avant le trottoir mais qu’il n’y a aucun vélo dessus je me dis que les priorités sont toutes croches.

Mais j’aime les cyclistes! Du bien bon monde. Je ne vous en veut pas. Je vous envie un peu en fait.

J’ai entendu que c’est parce qu’il y a très peu de km de pistes cyclables / l’equipment est different. Donc c’est déneigé plus vite. Je doute fortement (pour pas dire que je sais a 100%) que la ville dit de déneiger les pistes cyclables en priorité. Ce serait absurde.

C’est certainement possible! Mais c’est aussi qu’on essaye d’utiliser la même logique pour juger l’utilisation d’une voie entre les voitures et les vélos. Les vélos prennent très peu de place par rapport aux voitures. Ils sont également silencieux et ne s’imposent pas au paysage. Il pourrait y avoir beaucoup plus de vélos que vous ne le pensez. C’est une raison pour laquelle je supporte également plus de données, car je pense que beaucoup de gens seraient surpris de voir à quel point les pistes cyclables sont utilisées

La même chose s’est produit quand la ville a peinturé la voie réservée sur Papineau. La voie pour le TEC semble toujours vide, mais les voitures juste à cote sont toujours pris dans le trafic! En fait, cette ligne de bus est très achalande, mais avec seulement un bus aux ~8 mins, la voie semble pas occupée. Un symptôme d’efficacité en fait

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Mettons les choses en perspective, le vélo comme moyen de transport en mobilité active est encore un phénomène relativement nouveau qui gagne des adeptes avec les années et l’expansion du réseau (REV et autres).

Or, à tous les ans Montréal et d’autres municipalités, apportent des améliorations, font des études et ajustent le tir. Car il faut admettre que le territoire à couvrir est immense et qu’il nécessite d’importants investissements, notamment dans certains secteurs moins développés.

À ce propos il a fallu combien de décennies pour déployer notre réseau routier, qui continue à s’étendre? Et combien d’argent pour l’entretenir compte tenu de son déficit d’entretien? Tout cela pour aboutir à toujours plus de congestion et de pollution.

Pareil pour les transports en commun, dont l’expansion a été longtemps négligée et dont les prolongements sont soumis aux aléas politiques. Ce qui en retardent systématiquement les travaux, pourtant indispensables pour réduire la part modale de l’automobile.

En comparaison le vélo comme moyen de transport, coute beaucoup moins cher à promouvoir en ville, occupe peu d’espace, est silencieux, ne pollue pas et est très économique pour ses adeptes. Tout cela en favorisant l’activité physique et une meilleure santé en bout de ligne. Quant à son efficacité, dans des conditions météo favorables, il est sans pareil pour éviter les retards, en accordant plus de liberté dont des arrêts sur le trajet pour profiter de services en cours de route.

Pour toutes ces bonnes raisons qui militent en faveur des pistes cyclables. Il faut voir le phénomène comme un élément complémentaire à l’ensemble de l’offre de mobilité urbaine.

Il faut donc se donner le temps pour permettre aux mentalités de changer, tout en prenant soin de cette clientèle particulièrement dynamique, dont le choix de mode de transport m’apparait gagnant-gagnant, surtout sur le plan environnemental, le plus grand défi de nos sociétés actuelles.

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Dans le Plateau, la part modale de la voiture était de 23% en 2016 (dernier recensement). Le vélo était à 15%. Mode de transport principal pour l’année, imaginez la part temps partielle. On peut remettre en question littéralement tous les chiffres qu’on voit, qui pointent tous vers une augmentation importante du vélo, sans preuve d’un phénomène contraire, mais on s’entend que ce ne sera définitivement pas plus bas pour le recensement de 2021.

Si le vélo est marginal, l’automobile l’est pratiquement autant. Et pourtant, l’espace public, même dans un quartier qui est motivé depuis plus d’une décennie à changer sa forme urbaine et diminuer la place de l’automobile, est complètement dominé par l’automobile.

La moitié des gens n’ont pas de voitures. Moins du quart des gens l’utilise comme moyen de transport principal. Environ 10% de la clientèle de nos rues commerciales s’y rendent en voiture.

Pendant ce temps, les vélos occupent objectivement une part extrêmement faible de l’espace public ou de nos budgets. Qu’on retire la place de l’automobile pour y installer une piste sécuritaire, c’est une anecdote dans l’ensemble des rues de Montréal. C’est extrêmement rare. Les REV sont une exception, et occupant une chaussée minime.

Même en général en dehors du vélo, le retrait de stationnement qui est effectué pour encourager les autres modes de transport, sécuriser les intersections, ou encore verdir des rues, ça ne représente pas 5% du stationnement disponible en bout de ligne.

Il y a une chose qui nuit à la voiture plus que tout: la voiture. C’est le volume de véhicules qui rend son utilisation problématique. C’est la cause numéro 1 du manque de stationnement (et la raison pourquoi les vignettes existent, qui sont implémentées après des demandes citoyennes), c’est la cause numéro 1 de congestion. C’est la cause numéro 1 du stress général de conduire.

On peut bien dire que conduire ou posséder une voiture à Montréal est difficile. C’est vrai. Mais c’est collectivement la faute aux gens qui conduisent ou possèdent une voiture. Je ne pense pas qu’on doit blâmer les gens pour en avoir une. Plusieurs personnes sont obligées d’en avoir. Ma copine doit en avoir une pour son travail, c’est un prérequis non-négociable à son embauche. Je ne la déteste pas pour ça :stuck_out_tongue: . Mais je crois qu’il faut changer de perspective quand on met le blâme sur les difficultés de l’automobile à Montréal sur les gens qui n’occupent aucun stationnement, ne participe pas à la congestion et aux dizaines d’autres problèmes de l’automobile en ville.

Le premier pas serait d’éliminer un étrange tribalisme face aux cyclistes. Juste les référer comme “les cyclistes”, une sous-catégorie distincte de la société. Pratiquement tout le monde peut utiliser ces infrastructures, ce sont les plus accessibles avec le trottoir. La barre d’entrée est beaucoup plus basse que pour conduire un véhicule motorisé, et ces infrastructures sont même bénéfiques pour les gens à mobilité réduite. On ne remet pas en question la présence d’un trottoir parce que c’est un minimum universel, mais la piste cyclable n’est pas loin derrière, objectivement parlant.

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L’abordabilité des infrastructures vélos est d’ailleurs la raison pour laquelle Copenhague essaie de prioriser leur développement par rapport aux infrastructures routières.

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La Presse a publié quelques statistiques sur les déplacements entre la Rive-Sud et Montréal

Sur 475 000 déplacements en moyenne par jour

  • 2000 déplacements à vélo sur le pont Jacques-Cartier
  • 1600 sur le pont Samuel-De Champlain

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En comparaison aux véhicules motorisés (autos, camions)

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Les passages sur les ponts pourraient sûrement augmenter si l’achat de vélos à assistance électrique était subventionné (comme l’écrit Paul Journet)

Aussi, je crois qu’il reste quelques aménagements cyclables à aménager aux abords du pont de Samuel-De Champlain. La CDPQ Infra est en train d’aménager une piste cyclable la rue Marc-Cantin, mais celle-ci ne semble avoir aucune connexion à l’Est avec le reste du réseau, et du côté Ouest, il manque une tronçon pour rejoindre celle sur Gaétan-Laberge qui a été aménagée dans le cadre de la construction du pont.

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0,75% de part modale :man_shrugging:

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Une chose qui pourrait aussi fortement aider à l’achalandage vélo en provenance de la Rive Sud, c’est un tout petit pont-levis dans ce coin-là (ça a déjà été propopsé en campagne électorale d’ailleurs il me semble):

Non seulement on règle un des problèmes d’accessibilité à la Cité du Havre, mais on crée du même coup un parcours plus rapide et direct jusqu’à St-Lambert tout sur le plat, qui évite donc les grosses pentes des ponts actuels (et le détour forcé par la localisation de Champlain). Il me semble que ça s’inscrirait bien dans les projets de revitalisation du Silo 5 et de tout le secteur.

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