Réseau cyclable montréalais - Discussion générale

Malheureusement, il n’y aura que la piste sur Prieur qui sera un peu plus évoluée:

https://www.journaldemontreal.com/2022/09/27/montreal-nord-veut-developper-son-reseau-cyclable-1

Selon les plans consultés par l’Agence QMI, seule la piste prévue sur la rue Prieur aura une séparation avec les voitures, de 1,2 mètre ou 2 mètres, selon le concept retenu. Celle-ci se connectera à une piste existante du côté de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville. La rue deviendra toutefois à sens unique.

Pour les trois autres, «ce ne sera pas uniquement des peintures au sol», a toutefois promis M. Sari, qui mentionne la possibilité d’y installer des bollards pour protéger les cyclistes de la circulation automobile.

On est encore dans la peinture à Montréal-Nord :frowning:

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@vincemtl avait bien tracé les nouveaux axes cyclables du Plan vélo de Montréal-Nord, “plan” qui est malheureusement insuffisant:

Montréal-Nord: un Plan vélo 2023 qui déçoit les citoyens


La mairesse Christine Black a répondu à l’invitation de Jean-François Gagné, de l’Association pour la mobilité sécuritaire de Montréal-Nord, le 12 juin. | Photo: Gracieuseté, Jacques Lebleu

Journal Métro | MONTRÉAL-NORD | David Beauchamp | 29 septembre 2022 à 5h00

Alors que Montréal-Nord ne compte toujours pas de pistes cyclables sécurisées autres que sur le boulevard Gouin, l’Arrondissement présentait virtuellement aux citoyens son Plan vélo 2023, le 27 septembre. Un plan qui a laissé la plupart des citoyens sur leur faim.

La rencontre a débuté avec la présentation des nouveaux axes cyclables que l’Arrondissement prévoit demander à la Ville-centre le 30 septembre. Ces nouvelles pistes seront aménagées à quatre endroits spécifiques, soit sur les rues Prieur, Amos et des Récollets ainsi que sur l’avenue Salk.


Axes des pistes cyclables prévues dans le Plan vélo 2023 de Montréal-Nord. Gracieuseté: Arrondissement de Montréal-Nord

Pour chacune de ces pistes, le retrait de places de stationnement, l’installation de bollards, l’ajout de peinture et le changement de direction de certaines rues ont été suggérées pour permettre une meilleure cohabitation entre cyclistes et automobilistes et garantir la sécurité des usagers des pistes cyclables.

«La Ville de Montréal souhaite qu’il y ait une continuité des pistes avec les arrondissements adjacents, notamment Ahuntsic-Cartierville et la piste cyclable sur Prieur. Dans notre cas, nous voulions entendre les propositions des citoyens de l’arrondissement pour que les nouvelles pistes cyclables atteignent un degré d’acceptabilité sociale pour Montréal-Nord», a soutenu Jérôme Vaillancourt, directeur de l’aménagement urbain et des services aux entreprises à Montréal-Nord.

Un plan jugé insuffisant

Un sentiment de frustration était palpable dans l’assistance à la suite de la présentation, plusieurs citoyens étant déçus de l’absence de propositions de pistes cyclables sécurisées, un état de fait jugé irresponsable par certaines personnes et quelques représentants d’organismes présents, dont Hoodstock, Paroles d’excluEs et la Table de quartier de Montréal-Nord.

Plusieurs ont pris la parole pour critiquer le plan, notamment le fondateur de l’Association pour la mobilité active de Rosemont–La Petite-Patrie, Pierre Rogué, qui l’a écorché pendant plusieurs minutes.

Une chaussée désignée, ce n’est pas de l’aménagement, c’est de la signalisation. La sécurité du public n’est pas assurée avec les plans et je crois qu’il y a des problèmes déontologiques majeurs. Je n’aurais aucun problème à faire appel aux autorités ou à l’ombudsman et aller devant les tribunaux pour contester la mise en place de ces pistes cyclables

Pierre Rogué, fondateur de l’Association pour la mobilité active de Rosemont-La Petite-Patrie, après la présentation du Plan vélo

Une autre participante a de son côté soutenu que le manque d’inclusivité des plans de l’Arrondissement découle d’un manque de vision et de compréhension des réalités liées à l’insécurité des femmes immigrantes dans Montréal-Nord, même si ces dernières composent pourtant une portion démographique non-négligeable.

Encore du travail à faire

Le Plan vélo 2023 était attendu depuis 41 ans par les citoyens de l’arrondissement, notamment l’Association pour la mobilité sécuritaire de Montréal-Nord (AMSMN), qui a toujours affiché un esprit de collaboration avec les élus municipaux afin de mettre sur pied des pistes cyclables sécurisés, autant dans un axe nord-sud qu’est-ouest.

À ce titre, l’Arrondissement avait préalablement présenté le plan à l’Association, lui sollicitant des commentaires et des demandes d’amendements afin que le plan final reflète les priorités des gens.

Jean-François Gagné, porte-parole de l’Association, s’est dit déçu de ce qu’il a vu dans le plan présenté le 27 septembre malgré des discussions préalables. « Quand on s’est réuni pour en parler, j’ai remarqué qu’on partageait tous des craintes quant à la sécurité des nouvelles pistes cyclables proposées. Ce que proposait l’Arrondissement était loin de ce pourquoi nous avons manifesté en juin », a raconté M. Gagné en entrevue avec Métro.

Un bon départ

Le conseiller de la Ville Abdelhaq Sari, pour qui ce dévoilement était important pour ouvrir un dialogue, a quant à lui qualifié la présentation de «réussite» sur le plan de l’engouement des gens présents.

«Il faut saluer la participation citoyenne, qui a été passionnée et intéressée par le sujet. On a pu colliger beaucoup d’informations grâce aux interventions du public et on sentait qu’il y avait une volonté de changement», a-t-il affirmé.

La bonne volonté de l’Arrondissement et des citoyens est cependant confrontée au problème du cadre bâti de Montréal-Nord, axé sur l’automobile, a-t-il déploré.

«À Montréal-Nord, le transport en commun est plus déficient et il n’y a pas de métro. Donc, c’est normal que les gens utilisent davantage la voiture. Il y a plusieurs rues dotées d’entrées charretières à chaque quinze mètres et cela crée des difficultés d’aménagement de pistes cyclables sécuritaires. À cela s’ajoute le stationnement qui peut causer des frustrations chez nos concitoyens.»

Le conseiller est confiant qu’une première piste cyclable sécurisée sera opérationnelle dès 2023.

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Pour les personnes qui résident dans Ahuntsic-Cartierville

Jusqu’à 200 $ en subventions pour des pneus cloutés/à crampons et des garde-boues

Subvention pour pratiquer le vélo en hiver dans Ahuntsic-Cartierville

Mis à jour le 13 octobre 2022
Relié à Vélo et pistes cyclables

Grâce au Programme de subvention vélo d’hiver dans Ahuntsic-Cartierville, soutenu par l’organisme Solon, des résident(e)s de l’arrondissement peuvent recevoir gratuitement de l’équipement de vélo d’hiver d’une valeur de 200 $ (pour des pneus cloutés ou à crampons, ou des garde-boues).

Une subvention pour encourager l’adoption du vélo en hiver

La subvention

Ce programme de subvention permet aux personnes inscrites de recevoir gratuitement de l’équipement de vélo d’hiver d’une valeur maximale de 200 $. La subvention offre un accompagnement, incluant des ateliers et une sortie collective, grâce au partenariat avec l’atelier vélo communautaire de l’Espace des Possibles dans Ahuntsic. Cinquante personnes pourront bénéficier de cette subvention à l’hiver 2022-2023.

Le programme bénéficiera du soutien d’autres organismes locaux, comme l’Association mobilité active Ahuntsic-Cartierville et Ahuncycle, qui, grâce à leur expertise et leur connaissance du territoire, offriront un suivi personnalisé et favoriseront la motivation des personnes inscrites. De plus, la participation au programme sera l’occasion de profiter de rencontres et d’échanges entre passionné(e)s de vélo et novices.

L’objectif est d’encourager la pratique du transport actif toute l’année dans une logique de transition socio-écologique. Ce programme s’inscrit dans la volonté de développer des alternatives à l’auto-solo et, par le fait même, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Les critères d’admissibilité

  • Remplir le formulaire d’inscription
  • Joindre au formulaire d’inscription une pièce justificative (datant de moins de 2 mois) avec adresse sur le territoire de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville (avis de dépôt de compte d’une compagnie de services publics - électricité, téléphone, gaz ou câblodistributeur, permis de conduire valide, preuve de sécurité du revenu ou de l’assurance-emploi, relevé d’une institution bancaire ou relevé de carte de crédit)
  • S’engager à participer à la rencontre de lancement et à une sortie collective

Une seule subvention peut être accordée par personne. Les participant(e)s au Défi vélo d’hiver de Solon ne sont pas admissibles.

Les inscriptions

Pour la saison hivernale 2022-2023, les inscriptions commencent le 17 octobre 2022, dès 10 h, et se font en ligne ou par téléphone au 514 916-0707.

La période d’inscriptions prendra fin le 14 novembre 2022 ou dès que les 50 premières personnes admissibles seront inscrites.

L’accompagnement, les ateliers et les sorties collectives auront lieu entre novembre 2022 et avril 2023.

Collecte des apprentissages sur le programme

En partenariat avec l’arrondissement, Solon récoltera des données sur l’application du programme pour améliorer le concept au besoin et afin de pouvoir étendre cette initiative à d’autres arrondissements éventuellement. Un rapport sera rédigé pour mettre en évidence les données quantitatives ainsi que les apprentissages concernant la mise en œuvre de cette subvention.

En partenariat

Le programme bénéficie du soutien du gouvernement du Québec (grâce au programme Climat municipalités (phase 2) Mobilité de quartier pour la réduction de l’auto-solo, du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques), ainsi que de plusieurs organismes locaux.

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Infrastructures vertes et cyclables La plus belle part du gâteau aux quartiers aisés

Henri Ouellette-Vézina

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Des cyclistes empruntent le Réseau express vélo sur la rue Saint-Denis, dans l’arrondissement de Plateau-Mont-Royal, en août.

Ce sont d’abord les habitants des quartiers les mieux nantis qui profitent réellement des investissements en infrastructures vertes et cyclables dans la métropole, démontre une nouvelle étude de l’Université de Montréal. Son auteur principal appelle l’administration de Valérie Plante à investir « de façon plus intelligente » et équitable.

« On voit la Ville investir dans la canopée, les pistes cyclables, les parcs, les espaces verts. C’est bien, mais il faut aussi se demander si ces investissements-là contribuent ou pas à réduire les inégalités environnementales et sociales », affirme le professeur Yan Kestens, chercheur principal de l’équipe INTERACT, qui étudie l’impact de l’aménagement des villes sur la santé des populations.

Les données de son équipe montrent que les investissements cyclables se sont « inversés » avec le temps. « En 2011, 5,9 % du réseau était cyclable dans les quartiers gentrifiés, et 7,1 % dans les quartiers non gentrifiés. Mais depuis, ça s’est inversé : ce rapport-là est maintenant de 13,3 % contre 10,1 % », note le chercheur.

Essentiellement, les secteurs qui se sont gentrifiés entre 2011 et 2016 ont bénéficié de beaucoup plus d’aménagements cyclables.

Yan Kestens, professeur et chercheur principal de l’équipe INTERACT

Fait surprenant : les secteurs embourgeoisés sont encore « moins verts » de manière générale, selon le chercheur, qui note cependant que la différence avec les quartiers qui n’ont pas encore fait l’objet d’un embourgeoisement « s’est amenuisée » pendant la même période. « Les secteurs gentrifiés ont été davantage verdis, et ont donc rattrapé en partie leur retard. Par contre, les secteurs défavorisés ou avec plus de minorités visibles, déjà moins verts en 2011, n’ont pas autant profité du verdissement que les quartiers plus favorisés. Conséquence : soit les écarts se sont maintenus, soit ils ont légèrement augmenté », observe-t-il.

Il s’explique ces décalages par une réalité historique. « Les populations immigrantes et ouvrières se sont installées dans des quartiers plus industrialisés et enclavés. Les quartiers plus nantis ont pu investir davantage dans les espaces verts, les arbres et l’accès aux activités de loisir », poursuit le chercheur. Selon lui, cette tendance a créé des inégalités de santé importantes, car « les personnes habitant près des espaces verts rapportent une meilleure santé générale que celles qui habitent des quartiers plus enclavés ».

Des avenues plus équitables ?

Montréal-Nord, où la population réclame depuis des années davantage de pistes cyclables sûres, est l’un des arrondissements « qui comporte[nt] le moins de voies cyclables comparativement au reste de la ville », lit-on dans le rapport de l’équipe de M. Kestens.

Le déficit d’infrastructures vertes et cyclables dans [Montréal-Nord], c’est connu et surtout décrié, avec les nombreux enjeux de sécurité routière qu’on y retrouve. C’est un exemple flagrant des iniquités territoriales.

Yan Kestens, professeur et chercheur principal de l’équipe INTERACT

« Plus au sud, à Longueuil, il y a des secteurs qui sont aussi très en retard en matière d’espaces verts et cyclables. Ça contraste avec les quartiers plus aisés qu’on connaît au centre-ville, comme le Plateau Mont-Royal, ou encore certaines banlieues plus nanties », avance-t-il aussi.

Une question demeure toutefois : l’embourgeoisement est-il vraiment la cause de la hausse de ces infrastructures dans les quartiers ?

« En fait, ça ressemble à l’histoire de l’œuf et de la poule, estime le postdoctorant Behzad Kiani, membre de l’équipe de recherche. On n’est pas sûrs encore si l’embourgeoisement engendre des investissements dans l’environnement bâti ou si les changements dans l’environnement bâti d’un quartier pourraient encourager de nouvelles communautés à s’y installer et à l’enrichir. On étudie présentement cette relation. »

« Investir de façon plus intelligente »

L’étude du groupe INTERACT se poursuit. L’équipe cherche actuellement à recruter des résidants de Montréal pour « comprendre comment les divers segments de la population vivent les changements dans leurs quartiers ». « Ce réflexe d’équité dans les investissements, je pense que c’est quelque chose qui doit se développer davantage. Il y a moyen d’investir de façon plus intelligente », conclut M. Kestens.

À la Ville de Montréal, le responsable de l’urbanisme, Robert Beaudry, assure que l’administration Plante a pour « priorité » de travailler à l’« équité territoriale » des espaces verts et cyclables.

« Pas surpris » par les constats du chercheur, M. Beaudry affirme toutefois que la Ville en fait déjà beaucoup pour corriger la situation depuis 2017, même si de grandes inégalités existent toujours. « Dans les réglementations locales, on intègre par exemple des frais de parcs, donc on s’assure qu’il existe des parcs avant le développement des secteurs », cite-t-il, en disant vouloir donner davantage à des espaces verts dans l’Est, avec le projet de futur parc écotouristique de l’île Sainte-Thérèse, par exemple.

Avec la collaboration d’Isabelle Ducas, La Presse

En savoir plus

  • 889
    Le nombre de kilomètres de voies cyclables réparties sur toute l’île de Montréal, selon les plus récentes données de la Ville datant de septembre.

source : Ville de Montréal

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Son explication me semble incomplète. À mon sens, cette inéquité est dûe à un problème de gouvernance. Jusqu’à récemment, l’administration centrale était très réticente à la mise en place de liens cyclables, ce qui amenait le réseau à principalement être développé par les administrations d’arrondissement. Or, encore aujourd’hui, on voit le peu d’intérêt de l’administration de Montréal-Nord pour offrir un réseau cyclable structurant et sécuritaire alors que celle d’Ahuntsic, juste à côté continue de consolider le sien. Même problème dans Parc-Ex et Saint-Michel où l’ancienne mairesse Samson avait refusé pendant des années d’investir dans le réseau cyclable et dans Anjou où le maire Miranda se refuse encore à le développer. Tous les axes d’envergure en planification dans ces secteurs (Henri-Bourassa, Lacordaire, Jean-Talon) sont des phases futures du REV poussés par la ville centre. Ces inégalités vont continuer de se creuser si ces administrations locales continuent de négliger leur réseau local.

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Exactement. L’article ne prend pas en compte le partage des compétences et les étapes à franchir pour la construction ou l’aménagement d’une voie cyclable et le verdissement.

Déjà, les plantations d’arbre et de plantes, la construction de saillie, la bonification du marquage, les dos d’âne, etc. sont tous réalisés à partir du budget de fonctionnement et du PDI des arrondissements (et non pas de la Ville de Montréal). C’est un choix des administrations locales d’investir dans ces domaines plutôt que d’autres.

Pour le vélo, c’est plus complexe. Il s’agit d’une compétence d’agglomération qui nécessite de passer à travers plusieurs étapes, dont la première est d’avoir en main des études et des plans. Cette partie incombe aux arrondissements. La Ville de Montréal pourrait bien réserver des montants pour ces quartiers, mais si les administrations locales ne choisissent pas elles aussi d’investir dans le développement de leur réseau, rien ne pourra être fait. De plus, ce sont leurs équipes qui devront entretenir le réseau local (bollards, marquage, déneigement, signalisation, nettoyage, etc.), et non pas la Ville de Montréal.

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Montréal, une ville cyclable à perfectionner

Portail Constructo | 22 septembre 2022 | Par Sandra Soucy

Montréal, une ville cyclable à perfectionner

Montréal se positionne dans le peloton de tête des meilleures villes cyclables en Amérique du Nord et se distingue particulièrement du fait de la qualité de certains de ses liens, notamment au sein de ses arrondissements centraux. Mais il reste encore des étapes à franchir pour en assurer sa pleine concrétisation.

Montréal, milieu des années 80. La place du cycliste en ville s’impose graduellement, de même que la volonté de favoriser une cohabitation plus harmonieuse avec les automobilistes. Ainsi, la poursuite de l’objectif de relier différents parcs entre eux pour mieux profiter de la ville sera à l’origine de l’aménagement du premier axe qui marquera l’essor des pistes cyclables en ville : celui de la rue Rachel entre la rue Boyer et le parc Jeanne-Mance. Il faudra attendre une vingtaine d’années de plus, vers la fin de l’année 2007 avec la réalisation du plan de transport, pour assister à un second boom d’accélération avec l’inauguration de la piste cyclable du boulevard De Maisonneuve, qui dès lors occupe les premiers rangs des pistes en site propre dans un centre-ville en Amérique du Nord. Puis, l’implantation du Réseau express vélo (REV) sur la rue Saint-Denis en 2020, avec ses voies protégées permettant la cohabitation des différents usagers, constitue, pour ainsi dire, une troisième phase dans l’historique du réseau cyclable dans la ville.

Comme le souligne non sans fierté Alicia Dufour, attachée de presse au cabinet de la mairesse et du comité exécutif de la Ville de Montréal, la métropole est reconnue comme l’une des meilleures villes cyclables en Amérique du Nord et il ne fait aucun doute que les efforts déployés au fil des ans pour développer son réseau portent toujours ses fruits. « Durant notre premier mandat, nous avons travaillé très fort afin de déployer de nouveaux axes structurants, sécuritaires, agréables et confortables pour toutes et tous les cyclistes, précise-t-elle. La première phase du REV — qui comporte cinq axes sur près de 30 km — a changé l’expérience des cyclistes dans la ville et, plus largement, elle a permis d’apaiser des artères importantes et de revoir le partage de la rue. »

Bien que le réseau cyclable de Montréal soit bien classé, il n’empêche qu’il reste encore des étapes à franchir pour assurer la pleine concrétisation des améliorations souhaitables. Jean-François Rheault, président-directeur général de Vélo Québec, est bien conscient du travail considérable exigé pour desservir l’ensemble des quartiers montréalais. Toutefois, et comme il le fait remarquer, ce n’est qu’un faible pourcentage de l’espace de voirie — à peine 2,5 pour cent pour être précis — qui est réservé aux infrastructures cyclables. « Il y a eu des moments où l’administration actuelle de Montréal a été très engagée, mais actuellement, ça fait deux ans que c’est un peu plus “sur les freins” », déplore-t-il.

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Jean-François Rheault, président-directeur général de Vélo Québec. Crédit : Vélo Québec

L’attachée de presse au cabinet de la mairesse reconnait que, malgré le travail accompli, des améliorations devront être apportées, particulièrement auprès des secteurs moins bien desservis comme Côte-des-Neiges ou Montréal-Nord. « Nous souhaitons désormais intervenir en priorité dans ces secteurs afin de répartir plus équitablement les investissements, mais aussi de consolider le réseau cyclable. Nous sommes conscients que lorsqu’on rajoute des infrastructures cyclables sécuritaires et conviviales, de nouvelles personnes décident de se mettre au vélo, affirme-t-elle. C’est pour ça qu’il faut veiller à ce que le plus de Montréalais et Montréalaises aient accès à des infrastructures cyclables. »

Sortir des sentiers battus

Alors que les secteurs les mieux desservis se situent principalement au centre de la ville, notamment le long de la ligne orange du métro, le souhait exprimé est de sortir des quartiers centraux afin d’améliorer les infrastructures cyclables et de favoriser la pratique du vélo. « Il faut faire un effort particulier dans les quartiers qui sont adjacents à ces secteurs et qui bénéficieraient d’une connectivité avec le réseau existant. Ahuntsic, Montréal-Nord, Villeray– Saint-Michel–Parc-Extension, mais aussi Côte-des- Neiges, Notre-Dame-de-Grâce et Saint-Laurent en sont de très bons exemples, précise le PDG de Vélo Québec. Et ce, sans oublier la périphérie de Montréal, avec ses rues plus larges et ses espaces plus grands, qui présente autant d’opportunités pour le développement du réseau cyclable. »

À ses yeux, le montant de l’enveloppe alloué au réseau cyclable, 17 M$ pour l’année 2022, représente une somme relativement faible si on la compare à ce qui est investi pour la réfection des routes, notamment. « Pour donner une idée de grandeur, cette somme équivaut à ce qu’il en coute, c’est-à-dire environ 20 M$, pour un seul petit chargement de neige, constate Jean-François Rheault. C’est très peu pour une ville comme Montréal qui veut développer son réseau. » Cette somme devra couvrir des interventions qui auront lieu un peu partout dans la métropole, la Ville ayant relevé une quarantaine de chantiers reliés au réseau cyclable qui incluent la création des voies cyclables, mais aussi des travaux de mises à niveau des pistes aménagées dans les années 80 qui ne sont plus tout à fait conformes.

En matière de travaux importants, certains sont déjà en cours pour la mise en oeuvre de l’axe Viger/Saint-Antoine/ Saint-Jacques du REV, et l’axe cyclable sur la rue Villeray dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel– Parc Extension sera aussi prolongé sur un tracé d’environ 4,5 km. « Ce sont des chantiers considérables, mais comme cette année on ne compte que l’ajout de 17 km de nouvelles pistes, cela signifie qu’il n’y aura pas tant de travaux que ça », estime le président de Vélo Québec.

Dans le même esprit, Alicia Dufour souligne que la Ville poursuivra sur sa lancée au cours des prochains mois et des prochaines années pour bonifier son réseau cyclable, toujours avec la forte détermination que Montréal soit la ville cyclable en Amérique du Nord. « On sait que, pour y arriver, conclut-elle, on doit avoir un réseau cyclable sécurisé, accessible et efficace. C’est dans ce sens-là qu’on travaille pour amener le réseau cyclable à un autre niveau et ce sera à ce niveau que les investissements devront se faire. »

CONCEPTS INNOVANTS

Alors que d’importants chantiers auront lieu dans la ville, deux types d’intervention sont prévus : « Pour les pistes permanentes qui exigent plus de travaux, la construction de maillages de béton est tout indiquée alors qu’un simple marquage au sol et des bollards suffiront pour créer une séparation physique avec les voies de circulation automobile dans le cas des pistes transitoires, illustre Jean-François Rheault. Au cours de la dernière phase, de nouvelles méthodes de construction et d’aménagement ont été adoptées pour le réseau, notamment sur la rue Peel, avec l’utilisation de revêtements de béton. Il est certain que la demande sera de plus en plus grande pour l’utilisation de ces méthodes et il sera nécessaire de développer une expertise afin d’élever ce réseau cyclable à un niveau de qualité supérieur. »

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Par ailleurs, est-ce que quelqu’un sait comment les coûts sont séparés quand des pistes cyclables sont intégrées dans des projets de mise à niveau d’infrastructures routières? L’avenue des Pins à elle seule aura coûté 35M$. Même si les coûts étaient séparés 50/50, le projet aurait englouti la totalité de l’enveloppe. J’ai l’impression que soit ces projets disposent de leur propre enveloppe ou le calcul est ajusté pour éviter que ces fonds subventionnent la portion véhiculaire.

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La voie cyclable à contresens sur la rue Clark est maintenant prolongée de Rachel à Milton. Le marquage vient d’être terminé mais il reste encore quelques voitures qui se sont stationnés dans la nouvelle voie malgré la nouvelle signalisation. (Plusieurs d’entre eux avaient des contraventions quand j’y ai passé cet après-midi.)

C’est un grand atout pour la connectivité nord-sud sur la partie ouest du Plateau. Plusieurs cyclistes avaient déjà l’habitude d’emprunter Clark en sens inverse et cette nouvelle voie leur permet de le faire en toute sécurité.

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Achalandage cycliste sur le pont Jacques-Cartier En route vers un record ?

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

La piste multifonctionnelle du pont Jacques-Cartier

Le pont Jacques-Cartier ne reçoit pas seulement plus d’automobilistes : l’achalandage cycliste y est aussi en progression marquée depuis 2018. Plus éloigné du centre-ville, le pont Samuel-De Champlain enregistre quant à lui une légère baisse.

Publié à 6h00

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Henri Ouellette-Vézina

Henri Ouellette-Vézina La Presse

Depuis le début de 2022, en comptant donc seulement les neuf mois de janvier à septembre, les compteurs automatiques ont recensé pas moins de 450 750 passages à vélo ou à pied sur le pont Jacques-Cartier. De ce nombre, 84 % étaient effectués à deux roues, soit environ 378 630 trajets à vélo.

Sans surprise, les pics ont été observés durant la saison estivale, avec 76 630 passages sur la piste multifonctionnelle en juin, 92 800 en juillet et 80 760 en août. Pour les mois de juillet et d’août, il s’agit de hausses par rapport à 2021.

Globalement, la progression du vélo et de la marche ne fait aucun doute sur le pont Jacques-Cartier, dont la popularité tient beaucoup à sa proximité du centre-ville de Montréal. En 2018, on avait recensé 454 520 passages sur la piste multifonctionnelle, puis 469 780 en 2019, 513 820 en 2020, et 529 970 en 2021. En trois ans, l’achalandage a donc bondi de 15 %.

Les données pour les neuf premiers mois de 2022 permettent d’entrevoir que l’année pourrait établir un nouveau record. Durant la saison chaude, le nombre de passages a été légèrement supérieur à ceux enregistrés l’an dernier. Par contre, l’achalandage étant fortement lié à la météo, une arrivée hâtive de l’hiver pourrait venir brouiller les cartes.

Pour le moment, la société d’État fédérale responsable des ponts Jacques-Cartier et Samuel-De Champlain demeure d’ailleurs prudente à ce sujet. « On voit bien que les données des deux dernières années, entre juin et septembre, varient substantiellement. Il est donc difficile de prédire une augmentation à ce stade-ci en ce qui a trait au reste de l’année. Par ailleurs, la météo est un facteur important à considérer en termes de mobilité active : beaucoup de cyclistes rangent leur vélo en novembre ou en décembre », rappelle la porte-parole de l’organisme, Nathalie Lessard.

Fait à noter : les cyclistes et marcheurs hivernaux semblent aussi beaucoup plus nombreux avec le temps. Alors qu’au premier hiver d’exploitation de la piste multifonctionnelle du pont Jacques-Cartier, en 2020-2021, 14 034 passages avaient été enregistrés, on en a recensé environ 37 189 l’année suivante, en 2021-2022, soit un achalandage environ 2,6 fois plus élevé.

Mercredi, La Presse a révélé que l’achalandage automobile sur le pont Jacques-Cartier était passé à 98 % du niveau prépandémique en août à 105 % en septembre, alors qu’en janvier, c’était 65 %. Sur le pont Samuel-De Champlain, on recensait 120 000 véhicules par jour à l’automne 2019, et 145 000 en septembre dernier, soit 121 % du niveau prépandémique.

Un peu moins de vélos sur le pont Samuel-De Champlain

Plus au sud, sur le nouveau pont Samuel-De Champlain, l’achalandage cycliste et piéton semble quant à lui suivre une légère tendance à la baisse. De mai à octobre 2022, le Groupe Signature sur le Saint-Laurent (GSSL) rapporte un achalandage quotidien de près de 1600 déplacements.

C’est moins qu’en 2020, où l’on dénombrait plus de 2000 passages par jour pour la même période. Cette année-là, la moyenne quotidienne avait été de 1543 déplacements. En 2021, ce sont 1081 piétons ou cyclistes qui ont fréquenté le pont ; ils étaient néanmoins plus nombreux entre mai et octobre de la même année, soit environ 1700 chaque jour. De manière générale, la répartition entre cyclistes et piétons sur le pont Samuel-De Champlain est d’environ 85 % contre 15 %.

Selon le porte-parole du GSSL, Martin Chamberland, la « stabilité » des données piétonnes et cyclistes du pont Samuel-De Champlain « est explicable avant tout par son positionnement géographique à l’écart des centres-villes de Montréal et de Longueuil, et des connexions avec le centre-ville de Montréal qui ne sont pas optimales, ce qui pourrait augmenter la part des déplacements utilitaires ».

L’achalandage de la piste multifonctionnelle demeure donc, pour l’instant, majoritairement récréatif et sportif, et concentré les fins de semaine et les jours de conditions météorologiques favorables.

Martin Chamberland, porte-parole du Groupe Signature sur le Saint-Laurent

Chez Vélo Québec, la directrice des programmes, Magali Bebronne, s’est réjouie de l’achalandage en hausse sur le pont Jacques-Cartier, tout en soulignant que plusieurs avancées peuvent encore être faites.

« Pour moi, ça démontre que le vélo est une alternative crédible, et encore plus avec tout ce qui s’en vient avec la fermeture du pont-tunnel. Il faut espérer que les gens vont changer leur habitude de transport. Parfois, un trajet est trop long pour le vélo, mais ça reste un moyen de rabattement hyper efficace vers d’autres modes de transport collectif », illustre Mme Bebronne.

Elle soutient que le vélo « n’est vraiment pas au bout de son potentiel ». « La Ville de Montréal vise 15 % de part modale du vélo d’ici 2027. Mais on en est encore loin. Et surtout, quand on sait que 36 % des travailleurs québécois vivent à moins de 5 km de leur lieu de travail, on voit tout le potentiel », conclut la directrice des programmes de Vélo Québec.

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Sur le compte Twitter Ahuncycle

Des travaux majeurs sont en cours au Marché Central, et à notre grand étonnement, nous y avons vu de nouveaux aménagements cyclables incroyables! C’EST TROP COOL! Hâte de les essayer!

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Ah !! C’est donc cela que j’avais vu la semaine dernière lors de ma tournée de chantier au Marché Central.

C’est super ! :smiley: :man_biking: :biking_woman:

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Reportage à l’émission Le 15-18 sur la proposition de la ville de New York de permettre aux citoyen[ne]s de dénoncer les véhicules stationnés dans les pistes cyclables.
Dans son reportage, Hélène Mercier donne quelques chiffres sur le projet-pilote de l’Agence de mobilité de Montréal sur 7 axes cyclages surveillés : 27 remorquages et 912 contraventions

Hélène Mercier : La dénonciation citoyenne pour contrer les problèmes de mobilité


Des élus de New-York dénoncent la proposition de leur collègue sous prétexte qu’un système de dénonciation citoyenne pourrait exacerber les tensions entre les automobilistes et les cyclistes.PHOTO : Getty Images / luza studios

Le 15-18
Publié le 24 octobre 2022

À New York, un conseiller municipal croit que la dénonciation citoyenne pourrait régler le fléau des pistes cyclables bloquées par des véhicules. Il propose ainsi à la population de prendre en photo les situations du genre et de l’envoyer à la Ville via une plateforme créée exclusivement pour cela. Après une vérification, si la Ville donne une amende de 175 $ au contrevenant ou à la contrevenante, la personne qui a fait la dénonciation reçoit 25 % de ce montant.

Cette solution proposée ne fait pas l’unanimité chez les personnes élues de New York, qui craignent que cela exacerbe les tensions entre les automobilistes et les cyclistes.

Notre journaliste cambrioleuse Hélène Mercier rappelle cependant que le modèle est déjà en place à New York en ce qui concerne la réglementation pour les moteurs allumés lorsque les véhicules sont immobilisés.

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Les déplacements à vélo en forte hausse

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Entre 2020 et 2021, le nombre de déplacements à deux roues a augmenté de 20 %.

La pratique du vélo se porte bien à Montréal, selon les données d’achalandage des pistes cyclables de la métropole et de BIXI. Entre 2020 et 2021, le nombre de déplacements à deux roues a augmenté de 20 %, ont mesuré les compteurs des pistes cyclables de la métropole.

Publié à 5h00

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Texte : Clémence Delfils La Presse

Données : Rokhaya YADE La Presse

Durant les neuf premiers mois de cette année, les compteurs des pistes cyclables montréalaises ont déjà enregistré un total de plus de 12 millions de passages. Ce bilan fait suite à la hausse marquée observée en 2021, alors que près de 17 millions de passages avaient été enregistrés, contre 14 millions l’année précédente.

Depuis plus de cinq ans, les Montréalais se tournent plus régulièrement vers le vélo, selon Philippe Apparicio, directeur du Laboratoire d’équité environnementale. « Il y a eu un transfert modal du transport en commun vers le vélo, car les lignes, surtout la ligne orange, étaient surchargées. Beaucoup d’usagers ont décidé de prendre le vélo en se rendant compte qu’il est aussi efficace que le métro », explique-t-il.

La pandémie, entraînant pour certains une crainte des transports en commun, encourage à son tour ce changement. La période est d’ailleurs suffisamment longue pour que le vélo, même après la levée des restrictions sanitaires, soit devenu une habitude pour plusieurs. « Quelque 20 % des cyclistes ont dit faire plus de vélo durant la pandémie et il semble qu’ils aient gardé ces habitudes », illustre Priscilla Dutra Dia Viola, doctorante à la faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal.

Le REV, accélérateur à deux roues

L’arrivée du Réseau express vélo (REV) depuis 2019 semble avoir donné un nouvel élan à ce mode de déplacement à deux roues. « Le REV change le visage de la pratique du vélo à Montréal », confirme Magali Bebronne, directrice des programmes et porte-parole de Vélo Québec.

Même conclusion pour Samuel Milette-Lacombe, co-porte-parole de l’Association pour la mobilité active d’Ahuntsic-Cartierville.

La construction d’axes REV y est pour beaucoup dans l’augmentation de l’achalandage.

Samuel Milette-Lacombe, co-porte-parole de l’Association pour la mobilité active d’Ahuntsic-Cartierville

Comme le prouvent les données compilées par La Presse, l’infrastructure trouve un franc succès du côté des usagers. Selon Philippe Apparicio, du Laboratoire d’équité environnementale, elle permettrait de rapprocher en efficacité le vélo de l’automobile. « Si l’on veut que le vélo soit utilisé dans une ville comme Montréal, il faut qu’il soit aussi ou plus efficace que les autres modes de transport. Le REV permet ça, car c’est un axe rapide et sécuritaire », explique-t-il.

Le succès de BIXI

Autre responsable de l’augmentation, le réseau de vélos libre-service BIXI qui, plus d’une décennie après son implantation à Montréal, continue de faire de nouveaux adeptes. Les chiffres mis en ligne par le réseau prouvent son succès. En juillet 2022, le service comptait 35 000 nouveaux abonnés et environ 250 000 achats d’accès occasionnels.

« BIXI, ça a aussi changé toute la donne*,* parce que c’est venu créer une acceptabilité sociale et une occasion pour les gens d’essayer le vélo. Ça a donné un coup d’accélérateur énorme à la culture du vélo », explique Magali Bebronne, de Vélo Québec.

Quand on regarde les résultats de BIXI par rapport à d’autres systèmes de vélopartage, le système est extrêmement populaire.

Magali Bebronne, directrice des programmes et porte-parole de Vélo Québec

De son côté, Frédéric Bataille, porte-parole de la Coalition mobilité active de Montréal, associe ce succès à celui des infrastructures créées par la Ville de Montréal. « On a vu l’utilisation des BIXI augmenter beaucoup ces dernières années. C’est en relation avec les aménagements cyclables. Plus il y en a, plus les gens utilisent les vélos en libre-service. »

Un outil pour le désenclavement

Les résultats du REV et ceux de BIXI semblent donc prouver la popularité du vélo à Montréal. Pourtant, les discours et les données ne concernent souvent que le centre de la ville. « Il faut également continuer à déployer le réseau de voies cyclables périphériques. Il y a encore beaucoup de secteurs délaissés qui n’ont pas de réseau cyclable protégé », nuance Samuel Milette-Lacombe, de l’Association pour la mobilité active d’Ahuntsic-Cartierville.

Les chiffres de l’achalandage ainsi que ceux de BIXI confirment tout de même le bilan positif publié par Vélo Québec en 2020 dans son rapport intitulé L’état du vélo au Québec. L’organisme comptabilisait alors 4,5 millions de cyclistes au Québec, dont 1,1 million étaient montréalais. « On sait qu’un Québécois sur deux fait du vélo, pour différentes raisons, pour les loisirs par exemple. À Montréal la réalité est différente, le vélo est un mode de transport », réaffirme Magali Bebronne.

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En terme de part modale, ça dit quoi? Elle augmente aussi ou reste stable?

Et est-ce qu’on mesure compteur-sur-compteur ou juste pour tous les compteurs en service à une année donnée?

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Saint-Léonard

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Une quatrième piste cyclable s’arrête à la limite de Saint-Léonard

Photo: Matéo Gaurrand-Paradot

Mateo Gaurrand-Paradot

27 octobre 2022 à 5h00 3 minutes de lecture

Les quartiers Villeray et Saint-Michel disposent désormais d’une piste cyclable sur la rue Villeray, une piste qui s’arrête exactement avant d’arriver à Saint-Léonard, en faisant la quatrième piste cyclable à disparaître à la frontière de l’arrondissement.

Le petit réseau cyclable léonardois est par conséquent un circuit fermé qui n’est pas relié au reste du réseau cyclable montréalais. Dans cet arrondissement, la traversée de l’autoroute 40 pose de nombreux soucis logistiques.

En plus de la nouvelle piste cyclable sur la rue Villeray, les voies réservées sur les 30e et 31e Avenues, sur la 36e Avenue et sur les 43e et 44e Avenues s’arrêtent également à l’entrée de Saint-Léonard.

Un boulevard connecté mais sans infrastructure

Nicolas Colarusso, un cycliste du secteur, s’interroge sur les raisons pour lesquelles le boulevard Provencher n’est pas considéré pour une piste cyclable. Il explique qu’il y a «déjà une piste cyclable sur Lavoisier – qui devient Provencher».

Selon M. Colarusso, cette éventuelle voie cyclable pourrait «se poursuivre jusqu’à De Genes, au sud de la métropolitaine, et rejoindre la nouvelle piste cyclable sur Villeray» et «rejoindre la piste cyclable sur la 30e Avenue». Cette dernière est elle-même connectée aux voies cyclables sur les rues Saint-Zotique et de Bellechasse.

De plus, le boulevard Provencher contourne partiellement la contrainte que représente l’autoroute 40, cette voie de circulation passant en dessous du viaduc autoroutier et ne se situant pas à la hauteur d’un échangeur.

M. Colarusso dit vivre des difficultés à traverser l’autoroute 40 à vélo dans ce secteur.

L’Arrondissement de Saint-Léonard explique cependant privilégier la 24e Avenue, dans Saint-Michel, plutôt que le boulevard Provencher. Il ne justifie pas cette préférence, bien que cet axe ne se rende pas jusqu’aux pistes sur les rues Saint-Zotique et de Bellechasse. Une piste cyclable sur la 24e Avenue était déjà envisagée dans le plan vélo de Montréal de 2019.

Un axe sur la 24e Avenue

Une infrastructure sur la 24e Avenue rejoindrait ainsi un prolongement de la piste cyclable sur la rue Jean-Rivard, scénario également évoqué dans le plan vélo de 2019. La portion de la rue Jean-Rivard qui a déjà une piste cyclable fait partie du réseau léonardois. Prolonger cet axe et le relier à une piste sur la 24e Avenue, elle-même connectée à la piste de Villeray, mettrait fin à l’isolement du réseau cyclable léonardois.

À propos d’une piste sur la 24e Avenue, la mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Laurence Lavigne Lalonde, explique à Métro que «la priorité pour l’année prochaine», après l’axe est-ouest sur la rue Villeray, est l’implantation «d’axes nord-sud à Parc-Extension et à Saint-Michel». Elle précise cependant que les tracés précis de ces infrastructures n’ont pas encore été établis.

Même mot du côté de l’Arrondissement de Saint-Léonard, qui révèle que des études sur les stationnements sont déjà en cours pour l’implantation d’une piste cyclable sur la 24e Avenue, mais que d’autres rues sont aussi envisagées, comme la 17e Avenue ou le boulevard Provencher.

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Les parts modales sont calculées pas mal seulement lors des enquêtes origine-destination - Transports Québec (gouv.qc.ca), qui je crois ne concerne que les déplacements motorisés (collectifs ou individuels), ou encore dans les recensements (statcan.gc.ca).

On va pouvoir avoir une idée de la progression du vélo pour la part modale le 30 novembre pour le dernier recensement, et comparer à 2016. Mais personnellement, je trouve que la question de Statcan n’est pas idéale. On demande simplement le moyen de transport principal. Si un vélo est utilisé, par exemple, 3 jours/semaine en été, ça compte pour absolument rien, alors que c’est une part importante des déplacements pour un individu.

Pour le reste, il y a les statistiques d’achalandage sur certains axes. Dans l’article plus haut, il est mentionné qu’ils ont regardé l’ensemble des compteurs d’une année à l’autre et les ventes de Bixi.

D’accord. Mais l’inverse (pour les autres modes) est vrai aussi. Il serait intéressant de bien mesurer l’evolution des parts modales sur les mêmes bases, en particulier pour les déplacements non liés au loisir. Il faut aussi regarder cela sur toute l’année, pas juste les mois où il ne gèle pas.

J’aimerais être sûr que les volumes de passages mesurés par les compteurs vélo ne montrent pas une augmentation parce qu’on a augmenté le nombre de compteurs.

Je me méfie toujours des chiffres présentés par les lobbies. C’est pas toujours problématique mais il faut néanmoins vérifier.

Je ne crois pas que La Presse soit un lobby pro-vélo! Mais j’ai eu la même réflexion au sujet des compteurs, pour la méthodologie. Cependant les données ont été compilées par une personne qui a une formation en mathématique, donc j’imagine une certaine compétence.

Certainement, mais la nature du vélo en fait un moyen de transport souvent plus à temps partiel par rapport aux autres.

Que ce soit plus saisonnier, plus d’appoint ou parfois pour le loisir ne change pas le besoin d’avoir les infrastructures par cette demande. Si on compare sur une base répondant seulement à la réalité e la voiture ou du TEC par désir d’un dénominateur commun, on manque aussi une information essentielle sur la réalité des déplacements en ville.

Idéalement, il faudrait des enquêtes origine-destination plus étendues, si on veut un portrait global qui va au-delà d’un seul mode de transport. Les déplacements pourraient être calculés par saison et par motivation.

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