Le titre d’un récent article du Journal de Montréal allait comme suit : « Des citoyens écœurés des pistes cyclables préparent une poursuite contre la Ville de Montréal ». En lisant ce titre, je me suis rappelé les dizaines d’histoires de poursuites, de violence verbale au conseil municipal, de campagnes de harcèlement, de gestes d’intimidation physique et même de menaces de mort que des élus (surtout des élues, en fait) m’ont racontées ces dernières années parce qu’ils étendaient le réseau cyclable dans leurs quartiers. En cette époque polarisée où la mise en place de pistes cyclables dégénère souvent en bataille de Stalingrad où chaque mètre est chèrement gagné, il est temps de se demander jusqu’où le « pas dans ma cour » doit primer l’intérêt public.
Il y avait 1 100 000 cyclistes et 983 000 véhicules en circulation à Montréal en 2020. Pourtant, malgré les aménagements des 15 dernières années, l’automobile accapare toujours près de 75 % de la voie publique, contre à peine 1 % pour les cyclistes, selon une étude de Polytechnique Montréal (le reste est réparti entre le transport collectif et les infrastructures pour les piétons). Devant un tel déséquilibre, on s’étonne d’entendre des voix dénoncer une prétendue guerre à l’auto quand on retire quelques cases de stationnement pour offrir un peu d’espace vital aux cyclistes. Un espace vital parce qu’il peut faire pencher la balance vers la vie ou la mort.
C’est mal aménagé même pour les autos. Il y a deux voies de circulation qui bifurquent pour aller vers le tunnel, mais il n’y a aucun marquage qui impose aux conducteurs de se décaler d’une voie après l’intersection sur Notre-Dame :
Même chose en sortant du tunnel, il y a un double virage, mais celui de l’extrême gauche nous force à attendre “dans le cul” de ceux qui tournent à gauche sur Notre-Dame. Le virage est interdit seulement quelques heures par jour.
Le projet de mise à niveau de cette intersection, pour corriger la géométrie existante, a pour but de favoriser le cheminement des cyclistes vers l’est, réduire les conflits entre cyclistes et piétons à cette intersection et améliorer la sécurité des cyclistes.
Un projet pilote de piste bidirectionnelle à l’aide de marquage et de bollards sur le boulevard Saint-Laurent entre les rues Cloutier et de l’Arcade a été initié en 2024 et les observations démontrent que la problématique de circulation sur le trottoir a été réglée.
Le projet de 2025 veut rendre permanent cet aménagement par l’ajout d’une bordure en remplacement des bollards flexibles et du marquage actuels. De plus, suite à une recommandation du Service de l’urbanisme et de la mobilité (SUM), l’intégration d’une nouvelle saillie au terre plein séparant le piste cyclable de la chaussée sera aménagée. Le montrant alloué par le SUM est de 186 893,00 $.
Le projet passe au CA du Plateau la semaine prochaine.
Bon, avec tous les détails trouvés dans les budgets, les annonces et les rumeurs, j’ai lancé un google sheet avec les projets futurs probables. S’il y a des erreurs ou des oublis et ça vous tente, votre aide pour le remplir sera apprécié.
C’est impressionnant ton fichier. Bravo!! Ça serait bien d’ajouter le lien dans le description du sujet pour que tout le monde puisse y faire référence.