Des citoyens demandent un «deuxième lien cyclable» sur le pont Victoria
Les écluses de la voie maritime du pont victoria.
Photo: Archives métro
Zoé Arcand
13 juin 2023 à 16h42 - Mis à jour 13 juin 2023 à 16h43 4 minutes de lecture
Un regroupement de citoyens de la Rive-Sud de Montréal réclame un deuxième lien cyclable sur le pont Victoria. Sur le côté ouest du pont, une piste cyclable relie déjà la métropole à ses banlieues sud, en passant par le parc Jean-Drapeau. Mais les cyclistes qui l’empruntent doivent patienter 45 minutes à chaque passage de navire dans la voie maritime, contrairement aux automobilistes qui sont redirigés.
«On veut simplement avoir le même type d’avantage que les automobilistes ont, c’est-à-dire pas d’interruption», déplore le vice-président du Réseau écocitoyen de Saint-Lambert, Marc Robert. C’est au nom de la mobilité durable et active, dit-il, qu’il faut ajouter cette seconde voie cyclable. Car pour les 200 000 cyclistes qui empruntent le pont des écluses de la voie maritime, l’attente de 45 minutes qui vient avec le maintien du statu quo donne lieu à un découragement d’utiliser ce moyen de transport, fait-il valoir.
Certes, les ponts Jacques-Cartier et Samuel de Champlain offrent d’autres options pour les cyclistes, mais le premier est un parcours plus ardu, en raison de la côte, et le second est un détour pour plusieurs. «C’est aussi une question d’inclusivité», dit M. Robert.
Vélo Québec est d’accord qu’une option plus avantageuse doit être donnée aux cyclistes, mais n’a pas de préférence concernant la forme qu’elle doit prendre. «C’est clair que la proposition des gens de Saint-Lambert est intéressante. Est-ce que c’est possible techniquement? Moi, je ne peux pas me prononcer là-dessus, mais ça mérite d’être étudié très sérieusement».
L’objectif, peu importe le moyen, c’est d’éliminer le temps d’attente de 45 minutes.
Jean-François Rheault, président directeur général de Vélo-Québec.
Le Réseau écocitoyen de Saint-Lambert tente de pousser les parties impliquées, soit la Corporation de la gestion de la voie maritime du Saint-Laurent, le Canadien National (CN) et la Société du parc Jean-Drapeau (SPJD), à pousser dans la même direction que lui. Il a récolté l’appui de la députée fédérale de Brossard—Saint-Lambert, Alexandra Mendès, et de la mairesse de Saint-Lambert, Pascale Mongrain.
À la recherche d’un leadership
Pour l’instant, la collaboration entre les trois groupes semble stagner, s’inquiète M. Robert. «Il devait y avoir une rencontre l’automne passé, mais elle n’a pas eu lieu», dit-il. Le son de cloche diffère chez les différentes parties prenantes. Le CN, à qui revient la propriété du pont, assure n’avoir participé à «aucune rencontre formelle».
Cependant, nous avons eu des discussions avec certains partenaires afin de leur faire savoir que, bien que le CN ne soit pas impliqué directement dans la bonification du réseau cyclable, nous sommes ouverts à participer aux échanges entourant ce projet.
Mathieu Gaudreault, conseillé principal au CN.
Du côté de la Corporation de la Gestion de la voie maritime, on voit «d’un bon œil» ce type d’initiative, mais considère qu’il est la responsabilité de la SPJD d’assurer «l’entretien et de l’aménagement du lien cyclable entre Montréal et la Rive-Sud». Le gestionnaire des relations gouvernementales et communautaires de la voie maritime, Nicolas Poirier-Quesnel, dit travailler avec la SPJD «pour qu’elle puisse continuer à répondre aux besoins des collectivités avoisinantes».
La SPJD souligne pour sa part les complications liées au cadre réglementaire du secteur, qui complexifierait les démarches, mais assure continuer les discussions avec les principales parties prenantes concernées, «avec l’objectif de faire évoluer favorablement ce dossier».
M. Robert, du Réseau écocitoyen de Saint-Lambert, juge que le projet de seconde voie cyclable s’inscrit très bien «dans les problèmes climatiques et dans la perspective de la mobilité durable et active». Il souhaite voir un leadership apparaître du côté des parties prenantes.
L’exploitation du pont par des véhicules se fait en vertu d’une entente entre le CN, le ministère des Transports du Canada et celui du Québec.