Réseau cyclable du Grand Montréal

Des citoyens demandent un «deuxième lien cyclable» sur le pont Victoria


Les écluses de la voie maritime du pont victoria.
Photo: Archives métro

Zoé Arcand
13 juin 2023 à 16h42 - Mis à jour 13 juin 2023 à 16h43 4 minutes de lecture

Un regroupement de citoyens de la Rive-Sud de Montréal réclame un deuxième lien cyclable sur le pont Victoria. Sur le côté ouest du pont, une piste cyclable relie déjà la métropole à ses banlieues sud, en passant par le parc Jean-Drapeau. Mais les cyclistes qui l’empruntent doivent patienter 45 minutes à chaque passage de navire dans la voie maritime, contrairement aux automobilistes qui sont redirigés.

«On veut simplement avoir le même type d’avantage que les automobilistes ont, c’est-à-dire pas d’interruption», déplore le vice-président du Réseau écocitoyen de Saint-Lambert, Marc Robert. C’est au nom de la mobilité durable et active, dit-il, qu’il faut ajouter cette seconde voie cyclable. Car pour les 200 000 cyclistes qui empruntent le pont des écluses de la voie maritime, l’attente de 45 minutes qui vient avec le maintien du statu quo donne lieu à un découragement d’utiliser ce moyen de transport, fait-il valoir.

Certes, les ponts Jacques-Cartier et Samuel de Champlain offrent d’autres options pour les cyclistes, mais le premier est un parcours plus ardu, en raison de la côte, et le second est un détour pour plusieurs. «C’est aussi une question d’inclusivité», dit M. Robert.

Vélo Québec est d’accord qu’une option plus avantageuse doit être donnée aux cyclistes, mais n’a pas de préférence concernant la forme qu’elle doit prendre. «C’est clair que la proposition des gens de Saint-Lambert est intéressante. Est-ce que c’est possible techniquement? Moi, je ne peux pas me prononcer là-dessus, mais ça mérite d’être étudié très sérieusement».

L’objectif, peu importe le moyen, c’est d’éliminer le temps d’attente de 45 minutes.

Jean-François Rheault, président directeur général de Vélo-Québec.

Le Réseau écocitoyen de Saint-Lambert tente de pousser les parties impliquées, soit la Corporation de la gestion de la voie maritime du Saint-Laurent, le Canadien National (CN) et la Société du parc Jean-Drapeau (SPJD), à pousser dans la même direction que lui. Il a récolté l’appui de la députée fédérale de Brossard—Saint-Lambert, Alexandra Mendès, et de la mairesse de Saint-Lambert, Pascale Mongrain.

À la recherche d’un leadership

Pour l’instant, la collaboration entre les trois groupes semble stagner, s’inquiète M. Robert. «Il devait y avoir une rencontre l’automne passé, mais elle n’a pas eu lieu», dit-il. Le son de cloche diffère chez les différentes parties prenantes. Le CN, à qui revient la propriété du pont, assure n’avoir participé à «aucune rencontre formelle».

Cependant, nous avons eu des discussions avec certains partenaires afin de leur faire savoir que, bien que le CN ne soit pas impliqué directement dans la bonification du réseau cyclable, nous sommes ouverts à participer aux échanges entourant ce projet.

Mathieu Gaudreault, conseillé principal au CN.

Du côté de la Corporation de la Gestion de la voie maritime, on voit «d’un bon œil» ce type d’initiative, mais considère qu’il est la responsabilité de la SPJD d’assurer «l’entretien et de l’aménagement du lien cyclable entre Montréal et la Rive-Sud». Le gestionnaire des relations gouvernementales et communautaires de la voie maritime, Nicolas Poirier-Quesnel, dit travailler avec la SPJD «pour qu’elle puisse continuer à répondre aux besoins des collectivités avoisinantes».

La SPJD souligne pour sa part les complications liées au cadre réglementaire du secteur, qui complexifierait les démarches, mais assure continuer les discussions avec les principales parties prenantes concernées, «avec l’objectif de faire évoluer favorablement ce dossier».

M. Robert, du Réseau écocitoyen de Saint-Lambert, juge que le projet de seconde voie cyclable s’inscrit très bien «dans les problèmes climatiques et dans la perspective de la mobilité durable et active». Il souhaite voir un leadership apparaître du côté des parties prenantes.

L’exploitation du pont par des véhicules se fait en vertu d’une entente entre le CN, le ministère des Transports du Canada et celui du Québec.

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Making another connection would be great. The one time I actually travelled through here, a boat went by, but the bridge was still up for an additional 20 minutes. So many people were waiting there, and thankfully eventually it went down.

To go with this, the bridge leading to the current path, is one of the most angular bridge I’ve seen. Biking across it is really tight, it leaves very little space, and it’s quite steep.

Imagine if a road had aggressive turns like this, with poor visibility for seeing the other direction. An example is the Wellington tunnel which was this, and was closed, replaced by the bridge. This bridge for bikes should be replaced with one that’s more curved, and safer for people biking/walking.

Also to go with this, Autoroute 30’s main goal was to replace route 132, so theoretically this highway should be fully ripped up and replaced by a linear park and normal road…

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Didn’t know they added a contraflow bike lane on the A-10! (joke)


(After taking this photo, the person stopped at the end, and turned back, not sure why they biked here)

Related, the REM is disconnected from the main bike path, and require either going over the highway (up a bridge), or on a road without a bike path. A few months ago I’ve emailed several Brossard City Councillors about this issue, and they said it’s being passed off to engineers.

Orange is the bike paths connected to the REM, blue is the existing bike paths. On the left where they intersect is the bridge:

There is a path that connects, but this requires going over a bridge and travelling further than just having a bike path along Avenue Tisserand, like this:

The road is very wide and can easily fit bike paths, here’s a render I made of what it could be like, if they wanted to maintain parking:
tisserand_after

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Alternatively: extend the path along the highway, behind the houses.

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I also proposed that before this one, they said that might be possible, but because MTQ actually owns that, and the REM is in charge of the path, it would have to require some collaboration:

Facebook message reply I got from the mayor:

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Boucherville appuie à nouveau le projet d’une passerelle cyclable et piétonne vers l’île Charron

21 avril 2023 — Modifié à 11 h 45 min le 21 avril 2023
Temps de lecture : 1 min 30 s
Par Diane Lapointe


(Photo : Diane Lapointe)

Le conseil municipal de Boucherville a renouvelé son appui au projet de construction d’une passerelle cyclable et piétonne sur le pont de l’autoroute 25 menant à l’île Charron.

Ce projet a d’abord été mis de l’avant en 2021 par Les Amis du parc national des Îles-de-Boucherville pour permettre l’accès au parc national des Îles-de-Boucherville sans recourir à la voiture ou, en été, à la navette fluviale.

Les membres du conseil d’administration de cet organisme ont adopté le 22 mars dernier une nouvelle résolution en faveur du projet qui complèterait les accès cyclables des ponts de la Rive-Sud.

Le maire Jean Martel souhaite la réalisation de ce projet qui n’est pas sur le territoire de la Ville et dont le pont de l’autoroute 25 appartient au ministère des Transports. « Nous souhaitons qu’il soit mis en action rapidement et je me propose de rencontrer à ce sujet les attachés politiques de la ministre de la Famille Suzanne Roy qui est aussi ministre responsable de la Montérégie. Déjà, les villes de Longueuil et de Montréal et les députés Nathalie Roy et Xavier Barsalou-Duval appuient le projet.»

Prudence sur les pistes cyclables

Par ailleurs, avec l’arrivée du printemps, la conseillère municipale et présidente de la Commission de la circulation et du transport de Boucherville, Lise Roy, a lancé un appel à la prudence sur les pistes multifonctionnelles de la Ville qui sont destinées à plusieurs types d’utilisateurs, principalement les cyclistes et les marcheurs, adultes et enfants.

Elle a surtout insisté sur l’utilisation sécuritaire de la piste longeant le boulevard Marie-Victorin, entre le club d’aviron et le parc de La Frayère, rappelant l’importance de respecter la recommandation de vitesse de 20 km/h pour les cyclistes. « Ceux qui veulent faire de la vitesse peuvent aller dans la rue, c’est permis », a-t-elle mentionné.

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Le Devoir a compilé une liste des pires voies cyclables au Québec, plusieurs à Montréal

Quelles sont les pires voies cyclables du Québec?


Photo: Adil Boukind, Le Devoir
Jean-François Rheault, le président-directeur général de Vélo Québec, estime que les voies cyclables développées il y a vingt ou trente ans ne sont pas en phase avec les attentes des cyclistes. En photo, l’intersection du boulevard Samson et de l’autoroute 13, à Laval.

Roxane Léouzon
24 juillet 2023
Transports / Urbanisme

Qu’on s’en serve pour les déplacements, la détente ou le sport, qu’il soit propulsé par un moteur électrique ou par nos bons vieux quadriceps — ou les deux —, le vélo fait de plus en plus d’adeptes et occupe de plus en plus de place sur nos routes, au grand plaisir des uns ou déplaisir des autres. Aujourd’hui, Le Devoir vous présente sa recension de quelques voies cyclables parmi les plus problématiques de la province.

Certaines pistes sont pleines de trous. D’autres se terminent abruptement dans des endroits à forte circulation automobile. D’autres encore traversent des bretelles d’autoroute de façon dangereuse.

« La barrière principale à la pratique du vélo, quand on sonde les cyclistes, c’est le manque d’infrastructures sécuritaires », souligne le président-directeur général de Vélo Québec, Jean-François Rheault.

Selon ce dernier, les voies cyclables développées il y a vingt ou trente ans ne sont pas en phase avec les attentes des cyclistes, dont le nombre ne cesse d’augmenter, et les normes de conception, qui ont beaucoup évolué. Or, trop peu d’argent est investi pour à la fois construire de nouveaux aménagements et mettre à jour les infrastructures existantes, estiment plusieurs groupes de défense des cyclistes. Dans certains cas, des compromis sur la qualité des nouvelles voies cyclables sont également faits pour ne pas nuire au trafic automobile, croit M. Rheault.


Photo: Marie-France Coallier, Le Devoir

Boulevard De Maisonneuve, Montréal

Les cyclistes qui empruntent le boulevard De Maisonneuve, en particulier entre la rue Frontenac et l’avenue Papineau, doivent affronter des cratères et des bosses dans la chaussée. Certains tronçons sont tout simplement impraticables. C’est sans parler des nombreux travaux routiers, qui forcent presque toujours à emprunter des voies temporaires délimitées par des cônes orange. Attention de ne pas se perdre dans ses pensées, il faut souvent ralentir pour éviter de se retrouver le nez sur l’asphalte. « L’entretien de la chaussée est encore plus important pour les cyclistes que pour les voitures. Les villes devraient prioriser ça », dit Jean-François Rheault. Mention spéciale également, à ce chapitre, à la piste qui longe la rue Sherbrooke au sud du parc Maisonneuve.


Photo: Adil Boukind, Le Devoir

Rue de la Commune, Montréal

La piste cyclable qui relie théoriquement le Vieux-Port et le canal de Lachine s’interrompt soudainement entre la rue Bonsecours et le boulevard Saint-Laurent. Quelques choix s’offrent alors au cycliste lors des jours estivaux achalandés : descendre de son vélo et marcher à travers la foule sur environ 500 mètres, rouler en zigzaguant entre les piétons, emprunter une route de gravelle officiellement interdite ou tenter sa chance dans le trafic automobile de la rue de la Commune. De l’autre côté de ce dilemme, la belle piste reprend son cours comme si de rien n’était. Inconfortable et frustrant, selon M. Rheault.


Photo: Adil Boukind, Le Devoir

Boulevard Samson et autoroute 13, Laval

Le boulevard Samson, à Laval, est bordé par une bande cyclable constituée d’un simple marquage au sol, pas toujours bien visible. Au croisement de l’autoroute 13, ce marquage indique aux cyclistes de traverser les bretelles d’entrée et de sortie à des endroits où les voitures accélèrent ou décélèrent. Difficile de s’y sentir en sécurité. Au croisement de l’autoroute 25, dans l’est de Montréal, le portrait est similaire. Les cyclistes circulant sur la bande cyclable de la rue Sherbrooke se retrouvent carrément au milieu des voitures qui roulent à toute vitesse.


Photo: Google Maps

Pont de Québec

Le pont de Québec est le seul lien qui permette de traverser le fleuve à pied ou à vélo pour se rendre dans la capitale à partir de la Rive-Sud. Une piste cyclable se rend d’ailleurs jusqu’à ce dernier. Or, sur le pont lui-même, l’espace pour les piétons et les vélos est si étroit qu’il est pratiquement impossible que deux bicyclettes roulent en même temps en sens inverse. Il faut donc descendre de son vélo. La situation est presque inversée sur le pont Jacques-Cartier. La piste cyclable qui s’y trouve est un peu plus adéquate, mais pour s’y rendre à partir du Vieux-Longueuil, les options de voies aménagées sont limitées.


Photo: Google Maps

Boulevard de la Gappe, Gatineau

La piste bidirectionnelle qui longe le boulevard de la Gappe, à Gatineau est ponctuée de très nombreuses entrées charretières de commerces. Les automobilistes qui arrivent de toutes les directions doivent la traverser lorsqu’ils vont se stationner pour faire leurs emplettes. « Le nombre de fois où j’ai failli me faire frapper est hallucinant », dit Laura Darche, présidente d’Action vélo Outaouais. Les piétons ont aussi tendance à marcher sur la piste, constate Mme Darche, puisque le trottoir adjacent se trouve plus près de la route. Sur quelques tronçons, la piste est même tracée directement sur l’unique trottoir. La très achalandée et étroite piste bidirectionnelle de la rue Rachel, à Montréal, passe aussi devant beaucoup d’intersections et d’entrées charretières, ce qui est « extrêmement inconfortable », selon Jean-François Rheault.


Photo: Marie-France Coallier, Le Devoir

Rue Notre-Dame, Montréal

La piste cyclable qui serpente le long de la rue Notre-Dame, à l’extrême sud de Montréal, est loin de la route fréquentée par des camions poids lourds en direction du port. Les cyclistes arrivent donc souvent aux intersections dans un angle de 45 degrés, ce qui ne permet pas aux véhicules de les voir. Selon M. Rheault, la solution pourrait être de la transformer en pistes unidirectionnelles ou de faire des aménagements qui protègent les cyclistes aux intersections, comme des feux de circulation adéquats. Notons également que la piste n’est pas éclairée la nuit et que, peu après l’intersection avec la rue Sainte-Catherine, elle ne devient qu’un marquage sur le mince trottoir.


Photo: Google Maps

3e Avenue, Québec

Cette artère commerciale du quartier Limoilou est très achalandée. La bande cyclable y est peinte à gauche des places de stationnement, ce qui force les automobilistes à la couper. « La cohabitation est extrêmement difficile », estime Angèle Pineau-Lemieux, porte-parole de l’organisme Accès transports viables, qui défend les usagers du transport en commun et actif de cette région. « La plupart des nombreux cyclistes n’osent même pas rouler sur la bande cyclable, parce qu’il n’y a aucun espace de protection contre l’emportiérage, et qu’on est dans un secteur commercial où il y a beaucoup d’arrêts ponctuels, des livraisons, des stationnements en double file. »


Photo: Google Maps

Intersection boulevard des Allumettières/Promenade du Lac-des-Fées, Gatineau

Pour traverser une bretelle à cet endroit, les cyclistes doivent effectuer une longue boucle en pente descendante, passer sous un viaduc, et faire l’ascension d’une autre boucle. Les véhicules motorisés, eux, peuvent simplement continuer tout droit sur le boulevard des Allumettières ou emprunter la bretelle qui descend vers la promenade du Lac-des-Fées. « Cette conception sert à permettre aux voitures de descendre du viaduc sans faire d’arrêt. À noter que cet aménagement est un important connecteur qui relie un très grand quartier résidentiel au centre-ville. Comme obstacle à la pratique du vélo utilitaire par monsieur et madame Tout-le-Monde, c’est dur de faire mieux », dit Laura Darche.


Photo: Valérian Mazataud, Le Devoir

Intersection chemin de Chambly/ boulevard Vauquelin, Longueuil

À cette intersection, des pistes bidirectionnelles se rejoignent de toutes parts. Mais pour les traverser, les cyclistes doivent se rendre à un petit îlot de trottoir afin d’appuyer sur un bouton, puis traverser au passage piéton.

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Toutes les pistes cyclables de Laval qui traversent une autoroute. Ils n’ont toujours pas compris qu’exiger que les cyclistes soient dans l’angle mort d’une voiture lorsqu’ils rejoignent une bretelle d’autoroute à 70 km/h n’est pas vraiment sécuritaire…

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Moi qui est un grand féru du vélo depuis mes 8 ans, je confirme que les pistes Maisonneuve et Notre-Dame…

La Maisonneuve fait vieille et désuet et la Notre-Dame, au coin des rues, nous devons faire des demis cercles serré pour prendre le trottoirs…

Ça ne change pas que ma piste préféré est Maisonneuve ! Elle est longue et passe dans pleins de beaux et vieux quartiers !

De Maisonneuve devrait recevoir le même traitement que Christophe-Colomb, idem pour Rachel. Deux pistes très achalandées avec du stationnement de l’autre côté de la rue qui pourrait être remplacé par une piste unidirectionnelle.

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Il y a une vidéo qui accompagne l’article sur le site Web du Devoir

Le partage de la route, possible même en région?

Anne-Marie Provost
26 juin 2023
Société

Qu’on s’en serve pour les déplacements, la détente ou le sport, qu’il soit propulsé par un moteur électrique ou par nos bons vieux quadriceps — ou les deux —, le vélo fait de plus en plus d’adeptes et occupe de plus en plus de place sur nos routes, au grand plaisir des uns ou déplaisir des autres. Aujourd’hui, développer une culture vélo dans des régions où la voiture est reine.

Drummondville, la municipalité « y va tranquillement », « étape par étape », rappelle la mairesse à quelques reprises lors de notre entretien. « C’est beaucoup moins confrontant », glisse Stéphanie Lacoste, en poste depuis 2021 et qui était auparavant conseillère municipale.

Ici, il n’est pas rare que les familles possèdent quatre voitures pour les parents et les enfants. « À Drummondville, on ne se le cachera pas, à peu près tout le monde a une voiture, lâche-t-elle. On est une ville d’étalement urbain et on est le résultat de plusieurs fusions. »

Malgré tout, des pistes cyclables bigarrées ont poussé dans la ville — sans être toujours connectées entre elles — pour favoriser le déplacement à l’école ou au travail. On privilégie présentement de plus petits liens cyclables bien réfléchis et qui assurent une connexion, plutôt que des kilomètres de pistes sans compter, juste pour gonfler le nombre de kilomètres aménagés.

L’école et les jeunes sont la pierre d’assise de la stratégie de la Ville pour développer une culture vélo et une meilleure cohabitation. Un parc éducatif a été construit il y a quelques années au parc Rosaire-Smith, pour initier les jeunes de camps de jours et d’écoles primaires du coin à l’utilisation de pistes cyclables et aux règles de sécurité. De faux panneaux d’arrêt, de fausses rues et de fausses pistes cyclables ont été construits, et un certificat est remis à la fin.

« Ça rassure les parents. On doit travailler beaucoup les perceptions. Ils ont peur, alors ils amènent leur enfant en voiture, et ça crée une congestion, souligne Stéphanie Lacoste. Chaque fois qu’on refait des rues aux abords de nos écoles, on applique les meilleurs principes pour sécuriser les cyclistes et les piétons. On y va tranquillement. »

Devant l’école Notre-Dame-du-Rosaire, une piste cyclable bien délimitée et séparée de la rue par un terre-plein en béton a été construite. Mais il a fallu installer un poteau à l’entrée pour bloquer une partie de l’espace, parce que des parents s’y engouffraient malgré tout en voiture en utilisant le lien cyclable comme débarcadère pour déposer leur enfant.

Sur une rue à proximité, l’espace a été rétréci à une intersection. Il y a maintenant des saillies de trottoir pour faire une traverse plus large, ce qui force les automobilistes à ralentir et à faire attention en tournant. « C’est sensible, les gens sont habitués à aller d’un point A à un point B sans entraves. Alors même quand tu mets un petit obstacle, les gens se plaignent », souligne Étienne Hamel, directeur général de Plein air Drummond, un organisme partenaire de la Ville pour améliorer la mobilité active.

Deux pistes cyclables unidirectionnelles, à côté desquelles les espaces de stationnement ont été préservés, ont également été aménagées de chaque côté de la route. Elles s’arrêtent toutefois un peu brusquement. C’est que, plus loin, « un problème politique se pose » parce que la rue est plus étroite. Il faudrait donc enlever des cases de stationnement, une situation toujours très délicate.

L’accessibilité à vélo au centre-ville, qui a des emprises de rue plus étroites, ce qui en complexifie le développement, « est encore loin d’être idéale ». Il faut voir le développement à Drummondville « à très long terme » et, dans certains cas, le rattrapage prendra des années.

« C’est ça qui est difficile dans la culture du vélo en région : tout le monde est en voiture, et c’est loin d’être tout le monde qui voit un problème avec ça », mentionne Étienne Hamel, qui constate malgré tout de la réceptivité face aux différents projets. Lors de notre passage, le temps pluvieux avait chassé les cyclistes et nous n’en avons pas croisé un. Mais, bornes de comptage à l’appui, la mairesse assure qu’ils sont au rendez-vous.

« Intéressés mais inquiets »

Si les chiffres de Vélo Québec montrent qu’il y a de plus en plus de cyclistes avec les années sur les routes du Québec, sécuriser les espaces et implanter une culture vélo à l’échelle de la province reste un défi.

« La question des aménagements sera toujours probablement l’élément le plus important », pense Louis Lalonde, porte-parole de Vélo Québec, en insistant sur l’importance d’avoir une vision large et d’accompagner la population dans les changements. « Le changement de culture de la mobilité, c’est un processus. Ultimement, il faut que la vision de la mobilité et du milieu de vie à l’échelle humaine demeure. »

À Sainte-Julie en Montérégie, la tendance à posséder une voiture est à la hausse. Mais le nombre de marcheurs et de cyclistes a augmenté de façon importante à cause de la pandémie, et les habitudes sont restées. La municipalité utilise maintenant le numérique pour cibler les trajets les plus fréquentés, ce qui l’aidera à déterminer où aménager des tronçons cyclables.

« Ça coûte de l’argent, alors on s’est demandé où on devait investir pour que ça ait un maximum d’impact », explique le maire, Mario Lemay. La municipalité fait affaire avec la firme Civilia, qui a accès à une base de données sans renseignements personnels et qui compile les trajets quotidiens des citoyens, tous déplacements confondus. Ces données sont extraites à partir d’applications installées dans les téléphones intelligents.

« Avec les résultats, nous allons être en mesure de superposer ça sur ce qui existe actuellement comme pistes cyclables dans la ville. On peut voir où il y a le plus de trafic par rapport à ce qui est offert en infrastructures. On verra les endroits où on n’a rien mis », dit le maire.

La Ville veut convaincre la part, majoritaire, de la population qui est « intéressée mais inquiète » d’enfourcher un vélo. Cela passe par la création de pistes cyclables sécurisées et, lors d’une consultation en ligne plus large, la Ville posera la question aux citoyens sur ce qui peut être fait pour améliorer leur sentiment de sécurité. « Il n’en manque pas gros, les gens sont prêts à faire le mouvement », affirme le maire. Il faudra toutefois convaincre plusieurs récalcitrants au changement si d’autres pistes sont aménagées devant des résidences.

Pour aller à Varennes ou à Saint-Bruno, les cyclistes peuvent emprunter des pistes cyclables en site propre à partir de Sainte-Julie, séparées de la rue, sur une portion du trajet, a constaté Le Devoir. Mais, plus loin, les vélos se retrouvent sur l’asphalte avec un simple marquage au sol blanc qui les sépare des camions et des voitures, qui peuvent parfois rouler en coup de vent jusqu’à plus de 70 km/h.

« Ça a été bien fait, n’empêche que ça roule à 70 km/h par bout, alors peut-être qu’il va falloir repenser pour faire quelque chose, pour que les gens se sentent un peu plus en sécurité », concède Mario Lemay.

Sainte-Julie travaille également avec la Ville de Boucherville pour aménager un lien cyclable hors rue, plus sécuritaire. « C’est très demandé à cause des centres commerciaux, et beaucoup de jeunes de Sainte-Julie vont à l’école à Boucherville et à Saint-Bruno », dit le maire.

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Reportage radio à l’émission L’Édition du dimanche

Vers une vélorution? : Reportage de David Savoie


Annick Préfontaine qui installe une affiche sur un vélo pendant une activité de l’Association Vélo Longueuil.PHOTO : Radio-Canada / David Savoie

L’édition du dimanche
Publié le 29 juillet 2023

On entend beaucoup parler de vélo comme moyen de transport dans les grandes villes comme Montréal et Québec. Mais qu’en est-il dans les autres villes? David Savoie a parlé à des militants et des militantes et des personnes élues à Sherbrooke et à Longueuil, pour voir où en est la vélorution. Le reportage de David Savoie.

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21 M$ pour tout le Québec, c’est peu quand on compare aux infrastructures routiers

Programme d’aide aux infrastructures de transport actif (Véloce III) - Plus de 21 M$ disponibles pour développer des infrastructures de transport actif

3 novembre 2023, 06 h 01
Publié par : Cabinet de la vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable
Transports

QUÉBEC, le 3 nov. 2023 /CNW/ - La vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Mme Geneviève Guilbault, invite les organismes admissibles au Programme d’aide aux infrastructures de transport actif (Véloce III) à déposer leurs demandes d’aide financière. Les projets doivent permettre le développement et la consolidation du réseau de la Route verte et des réseaux cyclables régionaux qui s’y greffent.

Jusqu’au 15 décembre prochain, les bénéficiaires potentiels peuvent soumettre leur projet sous un des trois volets du programme d’aide. Ainsi, les sommes accordées dans le cadre de Véloce III permettront notamment :

  • d’assurer le développement et le parachèvement de la Route verte ainsi que de ses réseaux cyclables régionaux;
  • d’améliorer la qualité des infrastructures favorisant des déplacements actifs efficaces et sécuritaires;
  • d’entretenir la Route verte et ses embranchements, notamment la surface de roulement, les panneaux de signalisation et tout autre aménagement qui y est inclus.

Les projets financés dans le cadre de Véloce III sont cohérents avec le Plan d’action en sécurité routière 2023-2028, puisqu’ils contribuent à améliorer l’offre d’infrastructures cyclables sécuritaires et à protéger les usagers plus vulnérables lors de leurs déplacements. Dévoilé en août dernier par la ministre, ce plan, inspiré de la Vision zéro, présente 27 mesures pour réduire le nombre d’accidents sur le réseau routier ainsi que leur gravité.

Citation

« Je me suis engagée à soutenir davantage les municipalités dans le financement d’infrastructures favorables au transport actif sécuritaire, dans notre Plan d’action sur la sécurité routière 2023-2028. C’est ce que nous proposons aujourd’hui en rendant disponibles 21 M$ pour offrir aux Québécois des pistes cyclables plus sécuritaires et agréables dans toutes nos régions. Nous poursuivons du même coup notre engagement dans la réduction des GES en rendant la mobilité durable plus accessible à tous. De plus, nous sommes fiers que le Québec continue à se distinguer en Amérique du Nord grâce aux 5 300 km qui forment notre Route verte! »

Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable

Faits saillants

  • Le programme Véloce III soutient le développement, l’amélioration et l’entretien d’infrastructures de transport actif afin de promouvoir ce type de déplacements, d’encourager le tourisme durable, d’améliorer le bilan routier, de contribuer à la prévention en santé et de réduire les émissions de gaz à effet de serre causées par les déplacements des personnes.
  • Ce programme est doté d’une enveloppe budgétaire de 63 M$ distribués sur trois ans, soit du 12 avril 2022 au 31 mars 2025. Pour l’année en cours, il a permis de soutenir 135 projets, pour un total de 20,8 M$.
  • Le programme se divise en trois volets :
    • Volet 1 - Développement de la Route verte et de ses embranchements
      • Vise à augmenter l’offre d’infrastructures récréotouristiques liée au transport actif au Québec.
    • Volet 2 - Amélioration des infrastructures de transport actif
      • Appuie les organismes admissibles dans l’amélioration, la mise aux normes et la réalisation d’interventions majeures afin d’assurer la pérennité des infrastructures de transport actif existantes, d’en augmenter l’attractivité et de favoriser un transfert des déplacements motorisés vers les déplacements à pied et à vélo.
    • Volet 3 - Entretien de la Route verte et de ses embranchements
      • Soutient les organismes admissibles dans la prise en charge de l’entretien du réseau cyclable national de la Route verte et de certains de ses embranchements régionaux dont ils ont la responsabilité.

Liens connexes

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Des nouvelles de la véloroute:

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On voit que la grosse part des investissements ne vient pas avant 2027-2028. Il faudra être patient!

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