C’est une très longue histoire, mais c’est Bombardier qui avait fait les études de fréquentation super enthousiaste pour vendre son projet de Skytrain. Le gouvernement leur avait donné le contrat, ce qui était très douteux. Évidement, ce n’est pas eux qui ont eu le contrat de train, mais ça vient probablement de là. (Oui maintenant la portion train de Bombardier appartient à Alstom, le constructeur du train, mais pas encore à l’époque). Enquête allègue que tout ça, c’est une pratique malhonnête commandée par le politique.
N’empêche qu’en pleine crise du logement, ça donne un tracé où un peu densifier et s’assurer qu’il y ait un transport structurant déjà bâti.
Je dirais que le REM est encore en rôdage. Il n’est pas installé complètement dans la vie des gens étant donné qu’il est si souvent fermé pour de multiples raisons.
L’achalandage a aussi été calculé en prenant compte de l’effet de “réseau”. Par exemple, un trajet Saint-Laurent/Brossard est plus long en TEC aujourd’hui avec les correspondances bus-ligne orange- REM qu’en auto mais avec l’ouverture complète du REM ca sera l’inverse.
Traverser la région entière de Deux Montagnes au 10-30 en moins de 50 minutes avec le REM, ce qui est à peine plus long que le meilleur temps pensable en voiture d’environ 40-45 min, et ce à toute heure de la journée avec des fréquences élevées c’est un vrai game changer et ca va nécessairement se refléter sur l’achalandage.
Il faut juste laisser le temps au réseau d’atteindre une certaine maturité, et diantre, d’améliorer l’accès et le rabattement aux stations, quitte à trouver un partenaire privé pour faire du stationnement étagé payant si on a pas le budget pour financer un service de bus digne de ce nom.
Un aspect peut-être pas abordé du coté du RTL est l’impact de la pandémie, jumelé à la refonte du réseau.
La fréquence/offre des bus a été réduit et n’a jamais retrouvé sa fréquence/offre d’avant pandémie dans certains secteurs de Brossard. On le remarque sur la carte de changement d’accessibilité en 60 minutes.
Si le service du RTL était optimum, on ne verrait pas les couleurs ocre sur le territoire de Brossard.
Je crois qu’il est aussi important de noter que même si la majorité des usagers n’ont pas (encore) connu des gains de temps, ils ont presque certainement connu un gain de confort. Les trains du REM ne sont jamais pris dans la congestion, ils sont climatisés et ils font descendre les passagers dans une station à l’abris de la météo.
Presque certainement sont les mots clés concernant le confort!
Je suis souvent debout dans le REM, il est souvent bien rempli, et je dois marcher plus longtemps à l’extérieur, versus un bus où j’étais assis et qui me débarquait près de mon lieu de destination.
Aussi si la station GTBL serait en réalisée, le temps de parcours de plusieurs travailleur de vieux Montréal, Cite de multimédia ne sera plus affectée par la perte de l’arrêt des ancien bus sur la rue William.
Il faudrait peut-être mettre dans l’équation que les Montréalais n’ont plus à subir un flot incessant d’autobus sur Robert-Bourassa et les rues adjacentes durant les heures de pointe, ce qui créait de la pollution de l’air et du bruit ainsi qu’une dégradation des infrastructures. Il me semble que c’est un gros plus pour Montréal.
C’est sur qu’il y a beaucoup de bienfaits à avoir un mode structurant, il y a plus de fréquence, c’est plus efficace en termes de ressources et la capacité est plus grande. La couverture du projet est aussi plus importante.
Mais on ne fait pas des projets structurants pour avoir un achalandage moindre que celui qu’on avait avec des bus. Là ça fait presque 2 ans que l’antenne rive-sud est ouverte, ce qui largement suffisant pour commencer à tirer des conclusions, et on a un achalandage qui équivaut à 70% de ce qui était planifié pour l’an un (cette projection incluait le fait que ce ne serait que cette antenne qui serait ouverte). C’est aussi moins que ce que les bus bougeait avant la pandémie.
En plus, le gain de temps est marginal pour certain, tandis qu’il est négatif pour quelques autres et semblable pour la moitié des usagers. Le transfert modal est sans surprises une grosse friction.
Reste que l’enjeu ici ce n’est pas est-ce que le REM est un succès ou non. Parce que même avec les enjeux qu’il a, il a un apport positif globalement.
L’enjeu principal, c’est pourquoi est-ce que notre modèle de développement urbain ne permet pas d’utiliser l’effet de levier qu’est le REM? Ça devrait être de la dynamite pour le développement de quartiers résilients et fonctionnels. Pourtant le projet est connu depuis 2016 et presque rien n’a poussé autour des stations (sauf Solar, tousse-tousse), ce qui n’aide pas l’achalandage incidemment.
Un quartier qui a beaucoup, beaucoup trop de stationnement pour réellement pousser les gens vers le transport en commun et vu les dernières pannes ça à certainement pas aidé. Personnellement, je mettrai des limites de stationnement pour tous les nouveaux développement à Panama, peut-être 0,3 par unité.
Je te dirai le principal problème, c’est vraiment le réseau de bus, je veux dire que tu as une seule ligne dans tous le réseau qui est fréquente toute la journée ça dit quelque chose. Il y a plein de réseaux en Europe ou ailleurs dans le monde qui ne sont pas dans des milieux particulièrement dense, mais qui ont des très bons réseaux de bus pour alimenter leurs modes lourds. Mon meilleur exemple sur lequel je reviens tout le temps est Helsinki et en se fiant sur cet exemple, les bus du RTL manquent deux choses clés la vitesse et la fréquence.
La fréquence on ne peut pas y aller par quatre chemins, il faut des fonds pour opérer plus de bus, mais on oublie sur le court terme avec le gouvernement actuel. Pour ce qui est de la vitesse, il y a deux chose que Longueuil pourrait faire, réduire de façon considérable le nombre d’arrêts qui es beaucoup trop important dans certaines lignes à pour avoir prit la RTL un peu comme toutes les agences de transport en commun en Amérique du Nord et une synchronisation des feux comme ça se fait déjà un peu à Laval. Il y a aussi un paquet de mesures plus modestes comme des voies réservés stratégiques à certaines intersections pour éviter que bus soient bloqués par les voitures qui tournent ou relocaliser l’arrêt après l’intersection et non avant.
Il faudrait peut-être comparer l’achalandage du métro, EXO, Autobus Montréal, rive-sud, Laval, rive-nord à ce qu’il est présentement comparé à ce qu’il était avant la pandémie? Ils sont à combien maintenant, 70%, 75%, 80%…? Personne ne pouvait prévoir qu’il y aurait autant de télé-travail. Les édifices à bureaux ne l’ont pas vu venir non plus.
Le REM transporte moins de gens que les lignes de bus prépandémie sur le pont Champlain, mais c’est pourtant un mode avec plus de fréquence et de capacité.
Moi ça m’indique qu’il sous performe. On fait pas un mode lourd pour transporter moins de gens que des bus.
Leur projection était oui en contexte prépandémie, mais que je sache ce chiffre n’avait jamais été ré-évalué.
À 70% d’achalandage prévu, c’est mieux que le train de banlieue, mais moins bon que le métro comme indicateur.
Après il y a plusieurs raisons pour ça que j’aborde plus haut et la plupart n’ont rien à voir avec le REM en tant quel.
On ne peut tout simplement pas comparer des chiffres pré-covid avec des chiffres post-covid.
Le télétravail complet ou hybride a totalement changé les patterns et la demande de déplacements. Les taux d’innocupation des bureaux, surtout au centre-ville sont à un sommet pour cette même raison.
L’utilisation de l’axe du pont Champlain vers le centre-ville à partir de Brossard c’est justement beaucoup de travailleurs de bureaux du centre-ville qui ont statistiquement le plus de chances de bénéficier au moins partiellement du télétravail (ex 2-3 jours semaine).
Une des plaintes les plus fréquentes concerne le service insuffisant de rabattement vers les stations ainsi que le manque de stationnements. Ce n’est pas que les usagers boudent le REM lui-même, mais plutôt qu’ils ont du mal à y accéder efficacement.
On a investi collectivement plusieurs milliards dans un métro régional efficace, il reste juste à s’assurer que les gens puissent y accéder.
À mon souvenir, la reprise de l’achalandage post-pandémique a été plus lente sur la Rive-Sud qu’ailleurs dans le Grand Montréal. Je crois qu’il faudra attendre l’ouverture de toutes les branches, incluant celle de l’aéroport, pour faire un bilan de la situation.
