Des dizaines d’autobus déployés en renfort dès jeudi matin (La Presse)
Aux grands maux les grands moyens : devant les pannes se multipliant dans le Réseau express métropolitain (REM), des dizaines d’autobus supplémentaires seront déployés dès jeudi en heure de pointe, avec une fréquence rapide, a appris La Presse. Ce système restera en place pendant quelques semaines, le temps que la situation se stabilise.
C’est ce qu’a indiqué l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui est responsable du « plan de relève » du REM, en fin de journée mercredi.
Les autobus seront opérés par la Société de transport de Montréal (STM) et le Réseau de transport de Longueuil (RTL), qui déploie déjà des autobus en cas d’urgence, lorsque le REM est en panne. Avec la nouvelle mesure, les bus circuleront toutefois même quand le train léger est en opération, afin d’offrir plus d’options aux usagers en tout temps.
Deux circuits seront en place : le premier, opéré par la STM, aura des passages aux 4 minutes en passant par la station Brossard, puis Du Quartier et gare Centrale. Le second, qui sera sous la gouverne du RTL, partira de la station Panama jusqu’au centre-ville de Montréal, avec une fréquence rapide, mais encore indéterminée.
Pour le moment, ces bus circuleront seulement en heure de pointe – soit entre 6 h et 9 h ainsi qu’entre 15 h 30 et 18 h 30. Ils demeureront en place pendant « au moins quelques semaines », le temps que le REM stabilise son service, indique-t-on en coulisses.
Tout cela survient au lendemain de l’intervention de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, qui a convoqué d’urgence mardi CDPQ Infra et son fournisseur, Alstom, devant la multiplication de pannes au cours des dernières semaines. « L’idée, c’est que la prochaine fois qu’il aura une tempête, qu’il n’y ait pas de panne du tout », avait-elle martelé à sa sortie de la rencontre.
La mesure dite « spéciale » rompt en quelque sorte, du moins temporairement, avec le principe fondateur du REM. Le cadre légal entourant l’implantation du train léger de la Caisse de dépôt empêche en effet depuis juillet 2023 des autobus de circuler entre la Rive-Sud et le centre-ville de Montréal, sauf en cas de panne.
Depuis un moment déjà, la pression augmentait à vue d’œil sur les dirigeants de la Caisse de dépôt, en raison des pannes se multipliant et des fréquences diminuées. Des usagers dénonçaient notamment que les autobus remplaçant le REM lors de pannes ou d’interruptions planifiées ne répondaient pas aux besoins.
« De toute façon, on aura des navettes en permanence cet été avec les interruptions planifiées, donc pourquoi ne pas mettre en place une ligne qui double le REM ? On aurait ainsi un réseau parallèle efficace en cas de panne », disait mardi le porte-parole de l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS), Axel Fournier.
En effet, depuis le début de février, en plus des pannes imprévues, le REM cesse de circuler le week-end. L’objectif : préparer la migration des centres de contrôle des antennes nord et ouest, qui doivent être livrées d’ici le mois d’octobre, au tronçon qui est déjà en service sur la Rive-Sud.
Du mois d’avril à juin, le REM devra également être interrompu la semaine à partir de 21 h. À l’été, enfin, une fermeture totale du réseau est prévue durant quatre à six semaines.
À ce stade-ci, on ignore encore si les nouveaux autobus de la STM et du RTL demeureront en place pendant ces interruptions planifiées, mais selon nos informations, l’ARTM souhaite à plus long terme que ces lignes locales se « pérennisent » d’une façon ou d’une autre.