REM - Discussion générale


ARTS VISUELS

Stations du REM Trois premières œuvres dévoilées

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PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
| Deux des trois artistes choisis pour créer des œuvres d’art dans les nouvelles stations du REM, Manuel Mathieu et David Armstrong VI, dans le hall de la Caisse de dépôt et placement du Québec

L’artiste multidisciplinaire Manuel Mathieu figure parmi les artistes choisis

24 août 2022 | Publié à 7h00 | JOSÉE LAPOINTE | LA PRESSE

La Caisse de dépôt et placement du Québec dévoile ce mercredi les noms des trois premiers artistes qui ont été choisis pour créer des œuvres dans les stations du Réseau express métropolitain (REM). Parmi eux, l’étoile montante Manuel Mathieu, dont les cinq monumentales mosaïques seront intégrées à un couloir de la station Édouard-Montpetit.

« C’est très émouvant de faire ça à l’Université de Montréal », dit l’artiste multidisciplinaire d’origine haïtienne, qui a eu entre autres des expos individuelles en 2020 au Musée des beaux-arts de Montréal et à la Power Plant à Toronto.

« Quand je suis arrivé au Canada, je vivais à Rosemère, mais j’étudiais à HEC. C’est comme fermer la boucle un peu. »

Dans Le mont habité, Manuel Mathieu a voulu créer une conversation avec les œuvres d’art public qui ont fait la marque de Montréal, ainsi qu’avec les artistes qui « alimentent notre imaginaire depuis des années », question de s’inspirer du passé tout en regardant vers le futur.

« C’est un honneur de présenter une œuvre à cette échelle dans la ville, dit-il. Il y a aussi un volet accessibilité que j’aime beaucoup. Je suis arrivé à Montréal à 19 ans, j’en ai 35 maintenant. Je suis devenu un homme à Montréal, ça a forgé ma sensibilité. »


PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE | Manuel Mathieu

Cette ville m’a donné, et aujourd’hui, je suis capable de redonner.

Manuel Mathieu, artiste multidisciplinaire

Manuel Mathieu ne s’en cache pas : il veut créer quelque chose de « mindblowing » dans cette station qui est située à 70 mètres sous la terre. « Nous sommes vraiment au centre de Montréal, au cœur de la montagne, de la pierre. C’est très symbolique. »

Sélection

Les trois artistes ont été choisis au terme d’un processus très rigoureux, et devaient proposer des projets en lien avec l’endroit précis où les œuvres seront installées.

« Nous donnons des informations sociologiques et géographiques, sur les usagers et les gens qui habitent autour, sur ce qu’il y a dans la station et autour de la station », explique la conservatrice des collections d’art de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Marie-Justine Snider.

Les commandes étaient aussi très claires. Dans le cas d’Édouard-Montpetit, la mosaïque était une exigence, pour rappeler le métro de Montréal. À Brossard, vu la configuration de la station, on a voulu un diptyque, question qu’on puisse « voir l’œuvre de partout », ce qui appelait davantage à la sculpture. À Panama, une autre station située à Brossard, l’œuvre, « installée dans un passage très sombre », devait être présentée dans une boîte rétroéclairée, une « light box », qui était donc plus appropriée pour la peinture ou la photo.

L’œuvre de Manuel Mathieu, Le mont habité, sera conçue avec l’atelier Mosaika à Montréal, et sera intégrée à la station Édouard-Montpetit.
PHOTO FOURNIE PAR LA CDPQ | L’œuvre de Manuel Mathieu, Le mont habité, sera conçue avec l’atelier Mosaika à Montréal, et sera intégrée à la station Édouard-Montpetit.


PHOTO FOURNIE PAR LA CDPQ | On pourra voir le diptyque Les passagers, de David Armstrong VI, à la station Brossard. Les deux sculptures seront conçues avec l’atelier du Bronze à Inverness.

L’œuvre photographique de Chich-Chien Wang, Un voyage sans fin au-delà du présent, qu’on pourra voir à la station Panama, sera conçue avec les ateliers Laurier Architecutal, à Laurier-Station.
PHOTO FOURNIE PAR LA CDPQ | L’œuvre photographique de Chich-Chien Wang, Un voyage sans fin au-delà du présent, qu’on pourra voir à la station Panama, sera conçue avec les ateliers Laurier Architecutal, à Laurier-Station.

Les artistes sélectionnés ont très peu travaillé dans l’espace public au cours de leur carrière. « Ce n’était pas notre mandat », précise Marie-Justine Snider. Mais ce n’est pas un hasard non plus.

C’est le temps pour de nouvelles voix et une diversité de points de vue. Et oui, ça fait partie de l’excitation de choisir des artistes qui avaient des défis à relever !

Marie-Justine Snider, conservatrice des collections d’art de la Caisse de dépôt et placement du Québec

C’est le cas du sculpteur David Armstrong VI, qui a été choisi pour le diptyque de la station Brossard, et qui vit l’expérience de l’art public pour la première fois. « Je suis tellement excité, tellement content », lance celui qui présente des expos au Canada et à l’international depuis 1997.


PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE |
David Armstrong VI, sculpteur

« Je ne pensais pas que c’était un rêve de faire de l’art public. Mais en ce moment, j’ai l’impression de vivre ce rêve. Je ne peux pas imaginer faire quelque chose qui me rende aussi heureux. »

Être associé au transport collectif est très significatif pour l’artiste montréalais originaire de Belleville, en Ontario, qui s’est inspiré de la symbolique du train et de tout son « potentiel » d’histoires et de rencontres pour créer Les passagers, deux très hautes sculptures de bronze qui se répondent et dont la forme change selon les points de vue.

« Ça ouvre le dialogue, c’est très magique. Je vais certainement passer beaucoup de temps à la station Brossard pour regarder les gens les regarder ! »

De son côté, c’est la notion de mouvement qui a inspiré le photographe Chich-Chien Wang pour la station Panama à Brossard, qui est située dans un secteur de la Rive-Sud qu’il connaît bien.


PHOTO FOURNIE PAR LA CDPQ | Chich-Chien Wang, photographe

Je suis très heureux de travailler sur ce projet. Quand je suis arrivé à Montréal, plusieurs de mes amis habitaient dans ce coin. Pendant des années, j’y suis allé chaque semaine pour acheter de la nourriture et les visiter.

Chich-Chien Wang, photographe

L’artiste d’origine taïwanaise, qui vit à Montréal depuis 20 ans et qui a reçu le prix Louis-Comtois de la Ville en 2020, a fait se superposer des photos de poussières avec des photos aériennes. L’œuvre intitulée Un voyage sans fin au-delà du présent passe ainsi de l’infiniment petit à l’infiniment grand, évoquant la transformation inhérente au déplacement.

« Qu’on parte de Brossard pour aller travailler ou étudier à Montréal, ou qu’on quitte son pays pour commencer une nouvelle vie dans un autre, chaque fois, on change notre façon de penser. »

Inauguration

Les deux œuvres de Brossard seront inaugurées au printemps et à l’été 2023, et celle d’Édouard-Montpetit, à la fin de 2024. En tout, une dizaine de stations du REM bénéficieront d’œuvres d’art permanentes intégrées, pour un budget de 7,3 millions. L’équipe de Marie-Justine Snider est encore en train de chercher les meilleurs emplacements pour les prochaines.

« Ce ne seront pas nécessairement des stations, ça peut être aussi des lieux. On cherche, on est comme des archéologues. On apprivoise le réseau, pour comprendre où ces œuvres vont vivre le mieux. »


Art dans le REM : les 3 premières œuvres et leurs artistes dévoilés

INTÉGRATION URBAINE | Publiée le 22 août 2022

Les trois premières œuvres qui s’implanteront dans les stations du REM et leurs créateurs sont aujourd’hui dévoilés. Voici les œuvres de David Armstrong VI, Chih-Chien Wang et Manuel Mathieu, pour les stations Brossard, Panama et Édouard-Montpetit.

Le programme d’art « UniR »

Le programme d’art public du REM « UniR » est inspiré par l’union de l’art, des usagers et des quartiers desservis par le REM. Les première œuvres seront installées dès 2023.

Voici trois premières œuvres permanentes à venir dans le réseau du REM.

Station Brossard

  • Artiste : David Armstrong VI
  • Œuvre proposée : les passagers
  • Détails et implantation : Diptyque – deux sculptures à proximité de chacune des entrées de la station terminale Brossard.
  • Matériaux et dimensions : Bronze coulé, patine, peinture. Dimensions de plus de 4 mètres de hauteur.
  • Installation prévue : 2023

Découvrir l’artiste : David Armstrong VI

Ontarien d’origine, David Armstrong VI vit et travaille à Montréal. Ses œuvres assemblent de manière intuitive des formes, textures, couleurs et objets. Notre corps spectateur, bien plus qu’un seul regard qu’on pourrait solliciter devant une œuvre, est mis en mouvement afin d’apprécier les multiples facettes des volumes et matières de ses sculptures.


ⓒ photo : Simon Belleau

Découvrir l’œuvre : les passagers

Pour la station Brossard, David Armstrong VI a créé un ensemble de deux sculptures (diptyque) intitulé les passagers. Il s’est intéressé à l’essence même du voyage en train.

Ce diptyque mêle des agrégats de bronze coulé, des rubans ondulants ainsi que l’alternance de couleurs vives où notre regard vogue entre réel et interprétation des formes entrelacées.

Dans la vision de l’artiste, ces deux figures aux allures végétales et animales, mais définitivement humaines avec leur valise ou sac à dos, appartiennent à la fois au passé et au futur. David Armstrong VI a sculpté des formes ondulées comme si elles étaient vivantes. On peut croire que ces formes sont comme deux voyageurs intrépides venus d’un autre temps, emportés dans un mouvement permanent.

« En contemplant le site qui ponctue une des extrémités de la station Brossard du REM, j’ai été réconforté par la multitude d’anecdotes artistiques et de réflexions philosophiques inspirées par cette expérience unique et pourtant quotidienne, qu’est le voyage en train. »

David Armstrong VI

En vidéo:


Station Panama

  • Artiste : Chih-Chien Wang
  • Œuvre proposée : Un voyage sans fin au-delà du présent
  • Détails et implantation : Installation photographique exposée dans un des couloirs intérieurs de la station Panama.
  • Matériaux et dimensions : Photographies sur huit panneaux de verre, placés sur caisson lumineux, structure en métal.1380 cm x 400 cm.
  • Installation prévue : 2023

Découvrir l’artiste : Chih-Chien Wang

Chih-Chien Wang est un artiste d’origine taïwanaise, résidant à Montréal depuis 2002. Son travail explore une poésie du quotidien et met en valeur des moments ordinaires de la vie qu’ils soient un reflet de sa compréhension des gens, de la société et de l’environnement avec lesquels il cohabite. Ses images présentent une fragilité des choses, archéologie du moment présent, dans lesquelles Wang questionne la vie et la mort.

Découvrir l’œuvre : Un voyage sans fin au-delà du présent


Rendue de l’œuvre proposée par Chih-Chien Wang : Un voyage sans fin au-delà du présent

Chih-Chien Wang est un habitué du quartier entourant la station Panama. Il s’y rend régulièrement et le considère comme un voyage à travers les différents dialectes, cultures et spécialités culinaires. Une sorte de portail physique et métaphorique qui le fait voguer dans le temps et les saisons.

Afin de rendre hommage à ses racines et ce lieu si particulier, Wang s’est plongé dans ses propres photographies aériennes qu’il faisait lorsqu’il rentrait à Montréal, dans le cadre de ses voyages en avion. Il y mêle des photographies de particules de poussières qui volent au vent, réalisées dans son atelier montréalais.

Notre œil voyage alors du micro au macro, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Du personnel à l’universel.

« Au moment où nous voyageons, nous nous demandons vers quoi nous nous dirigeons et ce que nous avons laissé derrière nous. Allons-nous vers un travail, vers une école ou vers un ami? Allons-nous vers un avenir où le passé se transforme progressivement en une présence nuageuse où seule une lumière étincelante peut ouvrir un portail pénétrant dans un autre espace-temps? »

Chih-Chien Wang


Station Édouard-Montpetit

  • Artiste : Manuel Mathieu
  • Œuvre proposée : Le Mont habité
  • Détails et implantation : Huit grands panneaux mosaïques intégrés aux murs du long couloir-mezzanine, dimensions variables.
  • Installation prévue : 2024

Découvrir l’artiste : Manuel Mathieu

Originaire d’Haïti, Manuel Mathieu est un artiste multidisciplinaire établi à Montréal. Ses peintures et sculptures sont vibrantes, expressives et colorées, épousant à la fois abstraction et figuration. Elles traduisent des formes mouvantes, ses propres émotions et souvenirs personnels.


ⓒ photo : Daniel Gurton, Courtesy the artist and Pilar Corrias

Découvrir l’œuvre : Le Mont habité


Un total de 5 œuvres ponctueront le parcours au sein de la station Édouard-Montpetit.


L’œuvre de Manuel Mathieu sera une mosaïque

Avant de se lancer pleinement dans sa carrière d’artiste, Manuel Mathieu a étudié à HEC Montréal, dans le quartier de la station Édouard-Montpetit, qui sera la station de métro la plus profonde au Canada (+ de 70 mètres). Son traitement architectural mettra en valeur la roche (gabbro) à travers laquelle la station a été creusée.

Manuel Mathieu est allé chercher les infimes détails et strates visibles au microscope d’une lame de gabbro. Il met en valeur ce qui est plus ancien que nous, qui disparaîtra après nous : la force de la pierre, son caractère intemporel, son héritage géologique. Son œuvre s’inspire des fragments de mémoire que nous avons en tant que passager, du monde extérieur, avant de nous engouffrer dans la station.

Le format de ses panneaux de mosaïque nous rappelle la minuscule place que nous occupons dans la nature. Ses matières et couleurs sont le reflet des études de différents analyses et échantillons du gabbro qui l’ont amené aux expérimentations sur mosaïque et bien entendu la force du geste pictural qui caractérise tant l’artiste.

« Pour alimenter le caractère intemporel de ce projet, une association à la nature est inévitable. Les images seront des environnements idylliques; Un mariage de peinture, d’aquarelle et de collage. Elles feront référence aux fragments de mémoire des paysages laissés à l’extérieur de la station, laissés à la surface. Les éléments contribuant à ce nouvel environnement deviendront le paysage de nos esprits et finiront par exister dans notre imagination. »

Manuel Mathieu

En vidéo:


Prochaines étapes

Dans les prochains mois, les artistes travailleront avec les ateliers afin de concevoir leur œuvre.

  • David Armstrong VI travaille de pair avec l’Atelier du Bronze situé à Inverness au Québec. Ses deux sculptures les passagers seront installées à la station Brossard à l’été 2023.
  • L’œuvre photographique Un voyage sans fin au-delà du présent de Chih-Chien Wang dans la station Panama sera conçue dans les ateliers Laurier Architectural et installée par Vitreco également à l’été 2023.
  • Le Mont habité de Manuel Mathieu sera réalisé à l’atelier Mosaika durant l’année 2023, afin d’être fin prête lorsque la station Édouard-Montpetit ouvrira ses portes au public.

Un programme de médiation culturelle sera mis en place pour faire le pont avec les communautés entourant les futures stations hébergeant ces magnifiques œuvres permanentes.

Au total, le REM accueillera une dizaine d’œuvres dans son réseau. Le processus de sélection des autres œuvres se poursuit.


Via la Story de la page FB du REM:


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