Auger se prononce régulièrement contre le REM depuis le début. Ses arguments se sont développés au fil du temps autour de sa hantise contre le projet. Il joue le rôle de l’avocat en suit brun qui croit que de sortir le plus grand nombre d’arguments est la meilleure stratégie. Sa stratégie : tu lances le plus grand nombre de missile, et si y’en a un qui touche sa cible, tu es gagnant.
Cet éditorial est l’exemple parfait. Oui, le mode de financement du REM est un vecteur qui favorise la tendance au cannibalisme. Mais, il tombe dans l’absurde en tentant de diaboliser à l’extrême le REM. S’il avait été plus nuancé dans son analyse, il aurait pu servir un éditorial qui permette d’entrevoir des pistes de solution à l’actuelle impasse. Mais ce n’est pas ce que souhaite Auger, il fait du spin pour que la population rejette l’idée même de recevoir du financement privé pour le transport en commun à Mtl. Bien que ce modèle ait ses failles, il a permis de sortir d’une impasse budgétaire qui perdurait depuis plusieurs décennies, et qui part l’utilisation de CDPQ, assure une certaine acceptabilité sociale malgré l’ajout de la rentabilité comme critère de conceptualisation du réseau.
C’est du cannibalisme que d’améliorer la Ligne Deux Montagnes? On se sert de cette emprise pour désservir l’Aéoroport. Quelle emprise aurait-on du choisir sinon, la ligne Vaudreuil-Hudson? Oh non, c’est du cannibalisme aussi. Le statu quo aurait été la seule solution non cannibalisante pour l’ouest de l’ile semble t-il.
Oh non c’est vrai, c’est le fait que le train soit moins comfortable qui le rend cannibalisant. Je me demande si Auger a déjà interrogé les usagers qui se situaient en aval de la station Pierrefonds - Roxboro. Déjà à cette station, plusieurs personnes devaient faire le trajet debout lorsqu’il ne s’agissait pas d’un des trains qui démarraient de cette station. Sunnybrooke, Bois-Franc, du Ruisseau… demandez aux usagers s’il ne préferaient pas attendre 2 min 1/2 le matin pour le prochain train pour avoir une place assise plutôt que d’être forcé de prendre le seul train de l’ancienne ligne qui fittait avec leur horaire et de se tenir debout pour tout le trajet.
Arrimer le service de bus à un réseau en site propre est du cannibalisme??
C’est ce qui est fait présentement dans le réseau montréalais sans que personne n’ait jamais crié au scandale.
Est-ce que le mode de financement du REM crée une compétition évidente avec la STM, bien sûr. Ceci ne change en rien que le REM phase 1 se connecte au réseau de la STM à chacune de ses stations par l’autobus et au métro en s’y connectant à 3 endroits (4 si la ligne orange pouvait un jour se rendre à Bois-Franc).
Je suis absolument dégouté par les discours idéologiques qui oublient, sans conscience aucune, les délaissés du TEC à Montréal. Montréal-Nord surtout. Je ne vois jamais Auger déchirer sa chemise en militant pour une amélioration immédiate de la désserte dans ce secteur. Il veut plutôt qu’un modèle de TEC en commun l’emporte sur l’autre par entêtement idéologique.
Je suis un gauchiste également. Rawls, Keynes, je suis un grand fan. L’intérêt public doit prôner. Cependant, nous ne vivons pas en vase clos. Les services publics ne sont plus financés autant qu’ils l’étaient par les sociétés (lire compagnies) qu’elles ne l’étaient avant l’avènement de la mondialisation du commerce.
Il faut des solutions de rechange pour améliorer les services publics déficients qui affectent la vie courante des gens. Je suis désolé, mais le modèle PPP du REM est une bonne alternative au financement public déficient en TEC. Est-il parfait? Bien sûr que non, mais QUELLE EST LA SOLUTION SINON?
EDIT :
Réponse, il n’y en a pas si on fit à la volonté politique des québécois. Ils ont élus des gouvernements de centre droite qui ont menés les finances publiques dans 18 des 19 dernières années et c’est une tendance qui ne semble pas vouloir connaitre de fin. Personnellement, je serais bien content d’un retour du balancier vers la social démocratie, mais il n’en est rien, soyons réaliste.
De plus, dans le modèle fédéraliste canadien, ce sont les provinces qui ont la compétence pour les infrastructures de nature locale, mais c’est le fédéral qui a le pouvoir de dépenser (je n’entrerai pas trop sur ce sujet, mais ce pouvoir de dépenser est absolument anticonstitutionnel à mon avis, et détenant des baccalauréats en science politique et en droit, je sais de quoi je parle). Dans ce système, le Québec est soumis à des contraintes budgétaires qui le place dans une impasse dans la planification de grands projets.
Avec toutes ces contraintes, le militantisme pour le meilleur parait encore plus déconnecté de la réalité. Tu veux quoi Auger, qu’il ne se passe rien tant qu’un retour hypothétique vers un Québec qui s’endette pour démontrer des ambitions face à un gouvernement fédéral qui détient l’accès véritable aux finances publiques?
Sans un changement MAJEUR dans le contexte politique québécois, le PPP pour les projets de TEC me semble comme la seule solution viable, malheureusement.