REM 2 (Est de Montréal) - Projet annulé

Quel fouillis quand même.

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Oui, et on n’a pas fini d’en entendre parler… :hear_no_evil:

Le quotidien La Presse continuera à “spinner” sur la nouvelle pour les prochain(e)s jours/semaines. :man_shrugging:

Appel à tous | Croyez-vous encore au REM de l’Est ?


PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE | Des travailleurs sur le chantier de la phase 1 du REM, le 2 février, à Montréal

Cette semaine, deux avis internes de la Société de transport de Montréal (STM) et de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) ont jeté de sérieux doutes sur le REM de l’Est. Et vous, croyez-vous encore au projet ? Si oui, à quelles conditions devrait-il aller de l’avant ?

10 février 2022 | Publié à 14h00 | La Presse

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Au moins, nous avons toujours Serge Chapleau sur qui on peut compter pour nous faire sourire. :smile:

La mairesse prête pour le REM


SERGE CHAPLEAU, LA PRESSE

10 février 2022

Même la nouvelle sur le congédiement du coach des Canadiens n’a pas réussi à faire une éclipse médiatique sur le REM :wink:

Oh my… le jeu de mot du titreur du JdeM
https://www.journaldemontreal.com/2022/02/10/rouleau-compresseur

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Au Téléjournal 18h

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D’en plus, le CDPQi a déjà publié (mais pas annoncé) que cette étude vennait.

Questions et réponses des citoyens lors des consultations 2021
Question 59 et les suivantes.

Texte intégral

REM de l’Est: les casseroles de retour dans Tétreaultville


Plusieurs dizaines de personnes ont tapé sur des casseroles dans Tétreaultville ce jeudi.Photo: Capture d’écran

Jason Paré

11 février 2022 à 10h38 - Mis à jour 11 février 2022 à 12h48 4 minutes de lecture

Dix ans après les grèves étudiantes de 2012, des résidents de Tétreaultville relancent le mouvement des casseroles en opposition au REM de l’Est.

Des percussions métalliques se sont fait entendre jeudi sur les avenues Souligny et Dubuisson, le nouveau secteur où la CDPQ Infra propose de faire passer le REM de l’Est dans Mercier-Est.

L’instigatrice du mouvement, Isabelle Jodoin, souhaite que les citoyens se donnent rendez-vous tous les soirs entre 19h30 et 19h45.

Une idée qui plaît à plusieurs, mais pas tous, certains se demandant pourquoi les manifestants souhaitent déranger les résidents du secteur «à l’heure du bain des enfants» et suggérant que ceux-ci aillent plutôt manifester devant les bureaux des élus.

«Quelle mauvaise idée…. je suis contre le REM car je vis tout près du trajet proposé… mais à part faire chi** les gens autour… ça ne servira STRICTEMENT à rien», écrit un internaute.

«15 minutes par soir! On va pas virer fou!», rétorque l’instigatrice du mouvement.

«[…] Du bruit, tu vas en avoir encore plus si le REM passe par là», fait remarquer un supporteur du mouvement.

Problème de vibration

Jointe par Métro, Isabelle Jodoin soutient que 35 à 50 personnes se sont réunies sur plusieurs coins de rue le long de la voie ferroviaire pour taper sur des casseroles jeudi. Des gens ont également participé à partir de leur balcon, ajoute-t-elle.

Pour inviter ses voisins à participer, la résidente de l’avenue Souligny a affiché dix grandes pancartes dans le secteur et a l’intention de distribuer des dépliants dans les boîtes aux lettres du quartier.


L’une des affiches du mouvement aux abords de la voie ferroviaire.
Photo: Gracieuseté

Ce qui l’inquiète le plus avec le REM de l’Est, ce sont les vibrations occasionnées par les travaux. Elle raconte que lorsque l’avenue Souligny a été refaite en 2012, son condo s’est enfoncé de ¾ de pouce.

Plusieurs propriétaires de bâtiment dans Tétreaultville ont des problèmes de fissures sur les murs intérieurs et extérieurs de leur propriété, ce qui a provoqué une hausse de travaux de pieutage dans le secteur.

Les sols argileux et les sécheresses estivales du quartier seraient les principaux responsables, une situation qui risque d’aller en accentuant avec le réchauffement climatique.

Manifestation devant la mairie

Des manifestants ont également fait sentir leur présence devant la mairie de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve le 7 février, tandis que la séance du conseil avait lieu.

Les manifestants n’ont en revanche pas eu la chance de rencontrer les élus puisque le conseil d’arrondissement s’est déroulé en virtuel.


Des citoyens ont manifesté devant la mairie de l’arrondissement de MHM le 7 février.
Photo: Gracieuseté, Citoyens de l’est

Le maire Pierre Lessard-Blais a tout de même souligné leur présence pendant la séance.

«Je tiens à saluer tous ceux qui se mobilisent dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve pour questionner le dossier de l’intégration du REM», a déclaré le maire de l’arrondissement.

Une motion concernant ce projet de transport a d’ailleurs été adoptée lors de la séance, demandant entre autres à CDPQ Infra d’évaluer les options souterraines sous Sherbrooke et sous l’axe ferroviaire Souligny, ainsi qu’en tranchées dans l’axe ferroviaire.

Les élus demandent également que toutes les études de faisabilité réalisées et scénarios analysés soient rendus publics, et ce, avant le déclenchement du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

Le REM de l’Est doit être socialement acceptable, disent des élus de l’Est


Photo: Gracieuseté, CDPQ Infra

Journal Métro | POINTE-AUX-TREMBLES & MONTRÉAL-EST | 11 février 2022 à 18h38 | Coralie Hodgson

Le REM de l’Est doit-il toujours voir le jour, malgré les avis critiques de l’ARTM et la STM? Oui, mais le projet se doit d’être bonifié, croit la mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles Caroline Bourgeois. Et à condition d’être socialement acceptable, ajoute Mario Beaulieu, député fédéral de La Pointe-de-l’île.

Le REM de l’Est a été vertement critiqué par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et la Société de transport de Montréal (STM) cette semaine, provoquant de nombreuses réactions chez les élus, analystes et citoyens.

«Somme toute, ce que ça dit, c’est que c’est un projet qui peut être bonifié, résume la mairesse Caroline Bourgeois. Mais je ne pense pas que ces avis remettent en question un transport collectif efficace dans l’Est.»

Si l’abandon du projet de CDPQ Infra serait à son avis une «catastrophe», Mme Bourgeois insiste une fois de plus que le projet se doit d’être bonifié et désservir le quartier enclavé de Rivière-des-Prairies. Elle attend également de pied ferme les conclusions du comité d’experts sur l’architecture et l’intégration urbaine du REM, soulignant que le projet doit s’intégrer harmonieusement à Pointe-aux-Trembles.

L’élue de Projet Montréal souligne d’ailleurs les enjeux de gouvernance du projet et le besoin de complémentarité avec le réseau de transport existant, donnant l’exemple de la perte de connexion du nouveau tracé annoncé dans Mercier-Est par CDPQ Infra avec la station Honoré-Beaugrand sur la ligne verte du métro.

«C’est le genre de décision qui transforme complètement la desserte de transport collectif dans notre secteur. De l’apprendre dans le journal, ça me confirme [que la Ville de Montréal] doit être autour de la table.»

Des avis divergents dans la Pointe-de-l’Île

Si Mario Beaulieu «constate qu’avoir un mode de transport structurant est prioritaire pour le développement de l’Est», il reconnaît que les avis de l’ARTM et de la STM dévoilés par La Presse «soulèvent des questions».

Pour qu’au final le projet se réalise, ça prend l’acceptabilité sociale et le plus de transparence possible de tous les intervenants.

Mario Beaulieu, député fédéral de La Pointe-de-l’Île

Le député se garde toutefois de prendre position pour ou contre le projet de CDPQ Infra pour l’instant, et souligne que le BAPE permettra d’avoir plus d’informations sur le projet.

M. Beaulieu souligne d’ailleurs la division des citoyens de la circonscription sur le REM. «C’est sûr que dans Mercier-Est, il y déjà le métro, rappelle-t-il. Dans Montréal-Est et PAT, il n’y a pas de métro, les transports collectifs sont beaucoup moins développés.»

Le député mentionne à titre d’exemple que des organismes tels que le Collectif en environnement Mercier-Est et des citoyens de Mercier s’opposent fortement au REM. La Ville de Montréal-Est, la Chambre de commerce de la Pointe-de-l’Île, la CDC de la Pointe – région Est de Montréal et l’Association des commerçants et professionnels du Vieux-Pointe-aux-Trembles ont tous de leur côté réitéré leur appui au projet publiquement.

Afin que les citoyens puissent prendre une position éclairée, le député souhaite d’ailleurs tenir dans les prochaines semaines une assemblée publique réunissant des intervenants de la Pointe-de-l’Île. «C’est important que la population soit informée de l’ensemble des points de vue et soit mobilisée», soutient-il.

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Vu sur Twitter

Utopique peut-être, et logistiquement complexe, mais ce serait tellement joli!


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Ça nécessiterait de fermer toutes les rues nord-sud par contre? Mais ce serait beau!

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Ce sera refusé car la CDPQ veut offrir un show à ses passagers en les faisant voyager au-dessus de la liesse. En tunnel ils ne verraient plus rien et ils risquent de préférer un autre moyen de transport.

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Je crois que c’est un aspect très marginal de leur processus décisionnel honnêtement.

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Ça ne finit plus

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Beaucoup de lecture dans La Presse ce matin.

CDPQ Infra hausse ses prévisions de 34 %


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE | Rue Sherbrooke Est, à la hauteur du boulevard De La Rousselière

Article complet

CDPQ Infra a rehaussé bon nombre de ses prévisions de fréquentation du REM de l’Est, déplorant des éléments « biaisés » dans le rapport dévastateur de l’Autorité régionale de transport métropolitain. À Québec, François Legault a proposé la création d’un « groupe de travail ».

12 février 2022 | Publié à 6h00 | MAXIME BERGERON | LA PRESSE

CDPQ Infra s’attend maintenant à accueillir 178 000 passagers par jour dans son Réseau express métropolitain (REM) de l’Est d’ici 2046, une forte hausse par rapport à sa prévision initiale de 133 000 utilisateurs quotidiens.

La filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec a présenté à La Presse une mise à jour de son projet de 10 milliards de dollars, vendredi, quelques jours après la fuite d’un rapport dévastateur de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

L’augmentation de 34 % du nombre de passagers prévus s’explique par plusieurs facteurs, a indiqué le porte-parole Jean-Vincent Lacroix. Parmi ceux-ci : l’augmentation de la vitesse des trains qui rendra le REM plus « attractif » et le déplacement de deux stations à Montréal-Nord à des endroits « beaucoup plus stratégiques ».

La filiale de la Caisse de dépôt a aussi raffiné son analyse en utilisant des données d’une enquête « origine-destination » plus récente que celle qu’elle avait utilisée au départ, explique M. Lacroix. Il souligne toutefois que la cible de 178 000 passagers continuera à « fluctuer » d’ici le dépôt d’une version définitive du projet.

Une différence de 300 %

La Presse a révélé mardi l’existence d’un rapport accablant de 84 pages préparé par l’ARTM, organisme responsable de planifier tout le transport en commun dans le Grand Montréal. Dans son avis destiné au gouvernement du Québec, l’Autorité remet en cause le bien-fondé du futur réseau de train automatisé de 32 kilomètres, qui doit relier le centre-ville à la pointe est et au nord-est de l’île.


INFOGRAPHIE LA PRESSE | Tronçon visé par l’avis de l’Autorité régionale de transport métropolitain

Parmi les éléments frappants du rapport, l’ARTM signale que le projet annoncé en décembre 2020 « n’attirerait que 2100 automobilistes vers le transport collectif, soit 6 % de l’achalandage du REM de l’Est ».

CDPQ Infra offre une analyse bien différente. Le groupe prévoit plutôt que 7850 automobilistes délaisseront leur véhicule au profit du REM de l’Est, ce qui représenterait 17 % des utilisateurs totaux à l’heure de pointe du matin.

« Faire 17 % de transfert modal, moi, je ne connais pas beaucoup de projets qui font ça », a avancé Denis Andlauer, directeur principal, stratégies de transport, de CDPQ Infra.

D’après les prévisions du groupe, ce sont 6000 automobilistes qui délaisseront totalement leur voiture pour monter dans le REM de l’Est, tandis que 1850 autres seront des utilisateurs « bimodaux » (auto et REM), pour un total de 7850.

Selon M. Andlauer, l’écart de 300 % observé avec les prévisions de l’ARTM découle de l’utilisation d’outils de modélisation plus récents par CDPQ Infra, qui mise entre autres sur l’intelligence artificielle. Le modèle de l’ARTM ne tient pas compte du temps que passent les automobilistes dans leur voiture pour se déplacer, ajoute-t-il, une donnée jugée fondamentale qui vient influencer leur décision d’opter pour le transport collectif.

À Lyon, où M. Andlauer a chapeauté l’implantation d’une ligne de train automatisée à la fin des années 1990, le taux de transfert modal avait atteint 12 %, dit-il, ce qui avait été jugé bon à l’époque. CDPQ Infra entrevoit par ailleurs un taux de « transfert modal » de 15 % pour la première phase du REM, système de 67 kilomètres dont la branche sur la Rive-Sud sera inaugurée l’automne prochain.

« Redondance » entre les réseaux

La filiale de la Caisse a aussi tenté de répondre aux virulentes critiques de l’ARTM sur la « redondance » qu’entraînera le REM de l’Est avec les réseaux existants. L’ARTM estime, par exemple, que 15 000 passagers de la ligne verte du métro basculeront vers le train de la Caisse.

Une note confidentielle de la Société de transport de Montréal (STM) obtenue par La Presse évoque elle aussi un risque de cannibalisation entre les deux modes de transport. La STM déplore le fait que CDPQ Infra a refusé d’envisager de raccorder son REM de l’Est à la station Honoré-Beaugrand, plutôt que d’aller jusqu’au centre-ville.

Cette solution serait impraticable, affirme Denis Andlauer.


PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE | Denis Andlauer, directeur principal, stratégies de transport, de CDPQ Infra, en 2019

Quand on a commencé à travailler sur le projet, on a regardé toutes les options possibles et imaginables, dont celle-là. Et l’enjeu, c’est qu’on vient faire exploser la ligne verte en termes de capacité ; elle n’est pas capable d’aller chercher 13 000 passagers à l’heure de plus.

Denis Andlauer, directeur principal, stratégies de transport, de CDPQ Infra

M. Andlauer croit que la construction du REM de l’Est viendra plutôt donner de l’« oxygène » à un réseau existant qui approche de la saturation.

CDPQ Infra ne semble par ailleurs pas trop s’inquiéter de la baisse d’affluence qui découlera de la pandémie. Le groupe entrevoit un recul d’environ 13 % du nombre de passagers (qui n’apparaît pas dans ses prévisions actuelles) et une remontée d’environ 1 % par année.

Éléments « biaisés »

Denis Andlauer trouve « dommage » la publication de certains éléments « partiels » ou « biaisés » par l’ARTM. Dans son rapport, l’Autorité souligne, par exemple, que seuls 12 % des besoins en déplacement dans l’Est visent le centre-ville.

Or, il faudrait ajouter à cela que 27 % des usagers de l’Est se déplacent aussi vers le « centre » de l’île, un territoire que CDPQ Infra desservira avec la branche nord du REM de l’Est, avance M. Andlauer.

Malgré la tempête causée par la fuite du rapport de l’ARTM, CDPQ Infra considère l’organisme comme un « partenaire de chaque instant ». Denis Andlauer n’a pas voulu entrer dans un « débat politique », après plusieurs jours d’échanges au vitriol au sujet du REM de l’Est au Salon bleu de l’Assemblée nationale.

Il reste que le dossier est loin d’être réglé. Un comité d’experts indépendant doit déposer d’ici quelques semaines un rapport sur l’intégration architecturale du REM de l’Est, dont les structures en hauteur soulèvent une vive controverse. Le projet devra ensuite faire l’objet d’une étude par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement au printemps.

CDPQ Infra devra également finaliser ses études d’affluence et s’entendre avec l’ARTM sur un cadre tarifaire, comme la filiale l’a fait pour la première phase du REM. Si toutes ces étapes sont franchies, le groupe, qui construira, financera et exploitera le réseau, espère une mise en service en 2029.


PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE | La mairesse Valérie Plante a déploré que son cabinet ait été informé tardivement du déplacement d’un tronçon du REM de l’Est de la rue Sherbrooke Est à l’avenue Souligny.

Legault fait une offre à Plante

TOMMY CHOUINARD | LA PRESSE

Le premier ministre François Legault a fait une offre à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, dans l’espoir d’obtenir son appui clair et ferme au REM de l’Est, a appris La Presse.

Il lui propose de créer un « groupe de travail » réunissant la Ville, le gouvernement et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) pour « discuter des améliorations possibles au tracé actuel et du projet dans son ensemble ».

Au cours des derniers jours, Valérie Plante a martelé que la création d’un comité mixte avec la Caisse était une « condition gagnante » pour que le projet reçoive son appui. « Il faut qu’on soit autour de la table décisionnelle. Je ne parle pas de la couleur de la brique, je ne parle pas de quelle œuvre d’art on met où, je ne parle pas d’aménagement paysager. » Il s’agit d’avoir une voix en ce qui concerne le tracé et l’intégration urbaine, disait-elle jeudi. Elle déplorait que son cabinet ait été informé la veille d’un changement de tracé « majeur » annoncé le mois dernier (un tronçon de 4,5 km déplacé de la rue Sherbrooke Est à l’avenue Souligny). Elle ne veut pas d’un autre comité « consultatif » ; elle réclame un comité « décisionnel ».

François Legault a mis sur la table la création d’un « groupe de travail » dans une tentative d’exaucer le souhait de la mairesse. Les échanges ont commencé sur le sujet. Le premier ministre attendait une réponse de la mairesse vendredi après-midi.

Nous discutons actuellement avec la Ville de Montréal pour déterminer de quelle façon nous pouvons mieux collaborer ensemble, discuter de l’aménagement urbain, des améliorations possibles au tracé actuel et du projet de REM dans son ensemble, afin que la Ville puisse y faire valoir ses points de vue.

Nadia Talbot, attachée de presse de François Legault

Si la forme et le mandat du groupe de travail « ne sont pas définitifs » à ce stade-ci, « il est clair que nous souhaitons que la Ville de Montréal soit satisfaite du projet dans sa globalité et puisse prendre part activement aux discussions entourant le projet, avec le gouvernement et CDPQ Infra », la filiale de la Caisse responsable du dossier, a-t-elle ajouté. François Legault a promis la présentation d’un « beau projet ajusté » au cours des prochains mois.

Changement de ton

Le premier ministre a changé de ton à l’égard de la mairesse au cours des deux derniers jours. À la suite de la manchette de La Presse de mardi sur l’avis dévastateur de l’Autorité régionale de transport métropolitain, il avait dit mardi que « la balle [était] dans le camp de Mme Plante. [À elle] de proposer un nouveau projet qui fait son affaire ». Il laissait le sort du projet entre ses mains. La mairesse avait déploré qu’elle soit ainsi « acculée au pied du mur », d’autant que CDPQ Infra lui a de son côté demandé d’appuyer le projet, à défaut de quoi elle l’abandonnera.

François Legault cherche depuis à apaiser les tensions, alimentées par les sorties cinglantes de sa ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, contre l’ARTM et la STM.

Jeudi, il a confirmé que le gouvernement était prêt à financer une partie de l’aménagement des abords du tracé du REM, des sommes importantes qui s’ajouteraient aux 500 millions promis par Valérie Plante. La mairesse chiffre ces travaux à 1 milliard de dollars au total. Elle s’est dite rassurée par les engagements financiers de Québec, elle qui en avait fait une autre condition pour appuyer le projet.

Son cabinet n’a pas voulu réagir à l’offre de M. Legault quant à la création d’un groupe de travail. « Nous saluons l’ouverture du gouvernement, des discussions sont actuellement en cours avec le gouvernement du Québec au sujet de la gouvernance », a indiqué Marikym Gaudreault, attachée de presse de la mairesse Valérie Plante.

Avec la collaboration de Philippe Teisceira-Lessard, La Presse


Bataille de chiffres : qui dit vrai ?


PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE | Boulevard René-Lévesque, où il est prévu que circulera le REM de l’Est

Chronique complète

Ce que la fuite du rapport a provoqué ? Des tensions, bien sûr, notamment une bataille de données inusitées sur l’achalandage futur du REM de l’Est. Mais aussi, peut-être, une certaine volonté de rapprochement entre les parties.

12 février 2022 | Publié à 6h30 | FRANCIS VAILLES | LA PRESSE

Vendredi, la Caisse de dépôt et placement a fait le tour des médias pour calmer les appréhensions et présenter ses propres chiffres d’achalandage, beaucoup plus favorables au projet. Des chiffres inusités, pour la plupart.

Dans le rapport dévoilé dans La Presse, l’Autorité métropolitaine de transport métropolitain (ARTM) soutient que le REM de l’Est attirerait peu de nouveaux usagers. Selon elle, seulement 2100 automobilistes délaisseraient leur voiture lors de la pointe du matin, soit 6 % du total des usagers. L’essentiel de l’achalandage (94 %) se ferait en cannibalisant le réseau actuel (ligne verte et ligne de Mascouche).

Or, la Caisse arrive à un tout autre résultat, avec ce qu’elle affirme être une méthode d’évaluation plus raffinée. Selon son expert, ce sont plutôt 7850 automobilistes qui opteraient pour le REM de l’Est lors de la pointe du matin, presque quatre fois plus.

Ces nouveaux passagers représenteraient non pas 6 % du total, comme le pense l’ARTM, mais 17 %. Ce chiffre de 17 % peut sembler encore petit, mais l’expert de la Caisse le juge très élevé, comparé à ceux d’autres projets du même type, souvent de moins de 15 %, comme l’explique mon collègue Maxime Bergeron (voir écran précédent).

Et au bout du compte, ce sont 178 000 personnes qui monteraient à bord quotidiennement une fois le projet à maturité, en 2046, données qui ne tiennent pas encore compte de l’impact de la COVID-19 sur le télétravail. La pandémie, selon la Caisse, pourrait faire baisser l’achalandage, mais aussi déplacer des passagers hors de la pointe, ce qui est souhaitable.

Qui dit vrai ? Il faudra voir. Chose certaine, les diverses parties auraient intérêt à être beaucoup plus transparentes et à collaborer si elles souhaitent le mieux pour le transport collectif de la région.

Vendredi, par exemple, il a été permis d’apprendre que la mairesse Valérie Plante n’avait pas été mise au courant de ces nouveaux chiffres de la Caisse avant que les médias n’en prennent connaissance. Les données ne sont pas encore officielles, faut-il dire, et elles pourraient varier passablement selon l’évolution du projet.

« Nous avons souhaité rapidement aller dans l’espace public pour discuter des données publiées par l’ARTM, considérant que ce sont des constats lourds qui ont un impact majeur sur la perception du projet », explique le porte-parole de CDPQ Infra, Jean-Vincent Lacroix.

Et mercredi, ai-je pu apprendre, les 15 membres du conseil d’administration de l’ARTM voyaient les conclusions du rapport de leur organisation pour la première fois, soit après la fuite dans La Presse, exception faite du président du conseil, Pierre Shedleur. C’était le cas de Valérie Plante, de Catherine Fournier (mairesse de Longueuil) et de Stéphane Boyer (maire de Laval), entre autres.

Quoi qu’il en soit, les membres du C.A. de l’ARTM ont convenu, lors de cette réunion, de la nécessité de rétablir les ponts avec la Caisse de dépôt. Tous reconnaissent qu’il faut un mode de transport structurant pour ce secteur de l’île. Néanmoins, ils se demandent comment tirer enseignement du rapport de leur organisme, et souhaitent que la Caisse et l’ARTM partagent mieux leur savoir-faire pour bonifier le projet.

Il reste l’aspect financier, qui demeure un mystère, et que la Caisse précisera lorsque tous les paramètres du projet auront été précisés (trajet, aménagement physique, achalandage, etc.). Le rapport de l’ARTM estime la facture annuelle à au moins 260 millions, dont 98 millions seraient réclamés aux municipalités.

Les membres du conseil constatent qu’il s’agit de prévisions de coûts très prudentes, basées sur les paramètres du REM de l’Ouest (72 cents par passager-kilomètre). Malgré tout, ils jugent une telle facture trop lourde.

Pour rentabiliser l’opération, rappelons-le, la Caisse se base sur le nombre d’usagers, mais aussi sur la distance qu’ils parcourent, comme l’exprime le tarif par passager-kilomètre. Un passager-kilomètre traduit le parcours d’un passager sur un kilomètre.

Or, bien que le nombre de passagers des deux réseaux finirait par être semblable, selon les nouvelles données avancées vendredi par la Caisse (178 000 pour l’Est et 174 000 pour l’autre), le nombre de kilomètres parcourus par ceux du REM de l’Est sera vraisemblablement bien moindre.

Le REM de l’Est proposé est deux fois moins long que l’autre (67 km contre 32 km), tout en étant plus coûteux (10 milliards contre environ 7 milliards).

Bref, les parties devront éponger une facture annuelle plus lourde, qu’il s’agisse des municipalités, de la Caisse ou, plus probablement, du gouvernement du Québec. Et on n’a pas encore parlé des aménagements pour rendre les structures aériennes acceptables…

À n’en pas douter, il faudra trouver des solutions originales et bien aiguiser ses crayons. Ne soyons pas si pressés, de grâce.


Pas de projet sans Montréal


PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE | Vue aérienne du tracé proposé du REM de l’Est, avenue Souligny

Éditorial complet

Jeux de coulisses, émotions fortes, poings sur la table, documents-surprises… Il y a eu plus de rebondissements cette semaine dans le dossier du REM de l’Est que dans les quatre derniers épisodes de District 31.

12 février 2022 | Publié à 5h00 | NATHALIE COLLARD | LA PRESSE

L’avantage : cette mini-crise aura permis d’identifier des problèmes majeurs dans le projet piloté par CDPQ Infra. À commencer par l’absence de la Ville de Montréal et de sa mairesse à la table où se prennent les vraies décisions. La Caisse répond que Valérie Plante siège déjà au comité stratégique et au comité d’experts qui doit se prononcer sur l’allure et l’aménagement du projet, mais on s’entend que ce n’est pas là que se prennent les décisions cruciales.

Si le REM de l’Est voit le jour, il doit se faire avec la participation de Montréal, et non pas avec son accord. La nuance est importante. Même le premier ministre Legault l’a reconnu après avoir déclaré plus tôt cette semaine que la balle était dans le camp de Valérie Plante. Après tout, c’est sur son territoire que se déploiera cette nouvelle infrastructure. La moindre des choses, c’est que Montréal participe à sa conception.

Ce nouveau lieu de décision est à inventer. On devra y retrouver la Ville, mais aussi le gouvernement du Québec ainsi que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et la Société de transport de Montréal (STM), qui ont leur mot à dire dans leur champ d’expertise.

La ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau, n’a visiblement pas apprécié le lapin que lui a sorti l’ARTM cette semaine en laissant fuiter un rapport négatif sur le REM de l’Est. Mme Rouleau devra se faire plus rassembleuse, car tout ce beau monde doit apprendre à travailler ensemble.

Cela dit, il est important de revenir sur ce fameux rapport qui a semé la zizanie à l’Assemblée nationale. Contrairement à ce qu’a dit la ministre Rouleau, qui a intimé à l’organisme de retourner « faire ses devoirs », le rapport n’a pas que des défauts. C’est la mission de l’ARTM d’étudier l’efficacité et l’effet d’une nouvelle offre de service en transports en commun. Le hic, c’est qu’elle a dû analyser l’impact d’un éventuel REM de l’Est avec les données à sa disposition, soit celles des années 2013 et 2018. Or, le monde a changé depuis. Et il risque de changer encore.

L’ARTM n’a pas pu anticiper l’incidence du télétravail sur l’achalandage à l’heure de pointe ni sur les déplacements durant la journée maintenant que nos horaires sont structurés différemment.

Or, il faut cesser de réduire les transports collectifs à un simple moyen pour se rendre au travail et les envisager comme un mode de déplacement en soi.

À ce titre, on peut reprocher au rapport de l’ARTM d’être un peu trop conservateur. Il ne considère pas le potentiel de développement dans l’Est ni d’éventuels incitatifs qui encourageraient la population à délaisser l’auto au cours des prochaines années. Qui aurait pu prévoir il y a 20 ans la popularité de BIXI et de Communauto ? De la même façon, l’ARTM évoque une éventuelle cannibalisation de la ligne verte ou de l’inefficace Train de l’Est par le futur REM de l’Est. Mais ici, c’est une question de vision. Comme le dit la professeure de Polytechnique Montréal Catherine Morency, on ne parle jamais de cannibalisation quand on construit une autoroute à quelques kilomètres d’une autre. Le temps est venu de considérer les usagers des transports en commun au même titre que les automobilistes : ils ont aussi droit à plus d’une option pour se déplacer. Les changements climatiques nous obligent à accélérer cette réflexion et le REM de l’Est, ou tout autre projet de transport structurant, est une occasion unique de penser autrement. C’est d’ailleurs la philosophie que Projet Montréal tente de mettre de l’avant, d’où l’importance que la mairesse prenne part aux décisions.

D’ici à ce que Valérie Plante parvienne à s’assoir à la table des décideurs, la prochaine étape déterminante sera le dépôt du rapport des experts. Ce comité formé d’une quinzaine d’acteurs de la vie montréalaise – parmi lesquels, précisons-le, on ne trouve aucun spécialiste en génie des structures – a pour mandat d’émettre des recommandations sur l’architecture et l’intégration du projet. Ce rapport sonnera sûrement l’heure de vérité pour la Caisse.

Que fera l’institution si, par exemple, les experts remettent en question le choix d’une structure surélevée au centre-ville et recommandent un plus long – et plus coûteux – tunnel ? Acceptera-t-elle de revoir le tracé et de faire des études de faisabilité ?

Rappelons qu’au départ, le moteur du projet du REM était le modèle d’affaire de CDPQ Infra. Un modèle qui reposait sur la rapidité d’exécution, l’efficacité du système mis en place et le contrôle des coûts afin de générer des profits.

En cours de route, force est de constater que le REM de l’Est ne se résume plus à une simple infrastructure de transport qu’on déploie aveuglément sur un territoire. Il doit être conçu comme un axe d’aménagement et de développement et répondre aux besoins de la population. Pour y arriver, il faudra ralentir la cadence. Ce type de projet demande de la réflexion, de la planification, d’autres études et beaucoup d’allers-retours entre la table à dessin, l’ensemble des décideurs et la population. Ah, et de la transparence aussi !

La Caisse acceptera-t-elle de monter dans ce nouveau train bien différent du premier, qu’elle copiloterait avec Montréal et Québec, mais qui, finalement, pourrait devenir un projet emballant et structurant pour les prochaines décennies ? C’est à elle de nous le dire. Et au gouvernement Legault de faire atterrir un projet gagnant pour l’est de Montréal qui justifiera des investissements de plusieurs milliards de dollars.

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Décidément, si CDPQ infra veut avoir une longue vie, il faudra qu’ils délaissent leur égo et soient un team player. Leader certes, mais pas dictateur.

Leur réputation est en jeu, et s’ils se buckent trop, la perception du public s’envenimera et je ne serais pas surpris qu’on ait qu’un REM au final, qui sera vendu quelques années plus tard.

Verrons-nous CDPQ infra se dissoudre après un seul projet, d’ici 5-10 ans? Ou sera-t-elle l’huile dans les engrenages des parties prenantes pour faire avancer de nouveaux grands projets?

Autre option: un seul REM, vendu, mais CDPQ infra ne soit plus mandatée pour les projets de transport en commun, mais bien d’autres infrastructures.

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À ce stage, il faut que nous (le publique et les opérateurs du réseau de transport, en particulier le STM) définissons ce que nous aimerons achêter. Le CDPQi me semble un excellent fournisseur, mais c’est fou de laisser le fournisseur définir les besoins du client.
Si personne produit un rapport de besoins et alternatifs, est-il le temps d’organiser les citoyen à produire un tel document?

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Je viens de me rendre compte que le rapport de l’ARTM à fuité ? Je pensais qu’il avait été publié en bonne et due forme. Qui l’a fait fuité ? Dans quel objectif ? Pourquoi maintenant ? Bizarre un peu.

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Le rapport de la STM a lui aussi été fuité.

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J’en doute fortement. Ils ont une ligne de 7km en souterrain dans l’est.

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C’est clairement fait exprès.

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Absolument pas marginal. La CDPQ l’ont avoué eux-mêmes que la ligne aérienne serait un ‘‘show’’ qui mériterait l’achat du billet.