REM 2 (Est de Montréal) - Projet annulé

Chronique de Francis Vailles, dans La Presse

Refaire ses devoirs ? Quels devoirs ?


PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE | « L’Autorité régionale de transport métropolitain, qui a produit un rapport sur le REM de l’Est, se fait traîner dans la boue par la ministre Chantal Rouleau pour avoir osé écrire ce qui saute aux yeux de bien des observateurs depuis longtemps : le projet coûte beaucoup trop cher pour le faible nombre de nouveaux usagers qu’il attirera », écrit Francis Vailles.

09 février 2022 | Publié à 7h30 | FRANCIS VAILLES | LA PRESSE

La réaction de la ministre Chantal Rouleau au rapport dévastateur sur le REM de l’Est me fait penser à celles des dirigeants politiques de la Turquie et de la Grèce.

Il y a 10 jours, le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a mis à la porte le chef de l’Office national des statistiques – l’équivalent de Statistique Canada. Pourquoi ? Parce que son haut fonctionnaire a osé publier les vrais chiffres sur l’inflation monstre de ce pays, de 36 %. Les données ne faisaient pas l’affaire du président turc, qui a promis de maîtriser l’inflation.

Même histoire en Grèce, au début des années 2010 : le statisticien en chef a été remercié puis poursuivi au criminel pour avoir publié le vrai déficit du gouvernement grec, qui était maquillé depuis des années. Les tribunaux ont finalement gracié le patron des statistiques sur toute la ligne.

Quel est le lien avec le rapport sur le REM de l’Est, dont les conclusions ont été rendues publiques par mon collègue Tommy Chouinard ?

Eh bien voilà, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui a produit le rapport, se fait traîner dans la boue par la ministre pour avoir osé écrire ce qui saute aux yeux de bien des observateurs depuis longtemps : le projet coûte beaucoup trop cher pour le faible nombre de nouveaux usagers qu’il attirera.

Il faut savoir que l’ARTM a été créée en 2017 pour dépolitiser la planification du transport collectif dans la région de Montréal. Ses experts donnent des avis sur les projets de transport dans un contexte de développement durable.

Et que dit Chantal Rouleau, députée de Pointe-aux-Trembles ? Que le rapport de l’ARTM n’a pas été conçu sur une « base honnête ». Qu’il a été produit avec des « éléments biaisés ». Et que l’ARTM « doit refaire ses devoirs »… ce qui laisse entendre qu’elle sera satisfaite seulement lorsque l’organisme conclura que le REM de l’Est est un bon et beau projet. Eh bien !

La réaction de la ministre, et même de François Legault, est d’autant plus étonnante que, l’an dernier, le gouvernement a justement rejeté le plan stratégique de l’ARTM parce qu’il n’était pas assez tranchant, n’établissant pas de priorités dans une liste de projets totalisant 57 milliards.

La ministre Rouleau reproche à l’ARTM de s’appuyer entre autres sur une enquête Origine Destination qui date de 2013 pour son rapport. Or, le choix de l’ARTM s’explique par le fait que l’enquête semblable la plus récente – celle de 2018 – n’a pas encore donné lieu à des projections à long terme, comme celle de 2013. L’organisme a pris les meilleures données disponibles quand il a commencé à faire l’analyse du projet pour son rapport, en février 2021.

Les projections à long terme du ministère des Transports sont attendues dans les prochains mois, vraisemblablement, mais au regard des données de base de l’enquête de 2018, l’ARTM n’a pas trouvé d’éléments majeurs qui changent les tendances.

Et encore, c’est en supposant que les prévisions d’achalandage ne soient pas chamboulées par les habitudes de télétravail issues de la pandémie, qui risquent au contraire de réduire significativement le nombre d’usagers.

Le rapport, dont j’ai obtenu copie, est effectivement dévastateur. Non seulement le REM de l’Est pose des défis d’intégration, avec ses structures aériennes, mais en plus, il ne répond que très partiellement aux besoins de déplacement actuels et futurs des secteurs visés, soit l’est de Montréal et de la couronne nord-est.

Selon le rapport, le train léger attirera très peu de nouveaux usagers, et l’essentiel de son achalandage (94 %) viendra du réseau actuel, notamment de la ligne verte et du train de Mascouche, qui en subiront de lourdes conséquences financières.

L’ARTM sous-estime les coûts

L’ARTM estime que le projet entraînera de nouvelles dépenses annuelles de 254 millions pour le gouvernement du Québec (156 millions) et les municipalités de la région (98 millions). Cette somme s’ajouterait bien sûr à l’investissement de départ (plus de 10 milliards), provenant de la Caisse de dépôt et placement et du gouvernement du Québec.

Et si je peux me permettre, moi qui ai passé au peigne fin les finances du REM, je suis d’avis que l’ARTM sous-estime nettement la facture annuelle avec ses 254 millions.

Pourquoi ? Parce que pour faire ses calculs, l’ARTM s’en est remise au tarif de 72 cents le passager-kilomètre que facture la Caisse de dépôt pour dégager des profits avec le fonctionnement du REM de l’Ouest. Or, le REM de l’Est, construit en milieu urbain, coûte environ trois fois plus cher par kilomètre et il servira à alimenter un achalandage deux fois moindre.

Bref, avec de tels paramètres, le tarif par passager-kilomètre risque d’être beaucoup plus important que 72 cents et la facture annuelle, bien plus élevée que les 254 millions estimés par l’ARTM.

La Société de transport de Montréal (STM) est aussi très critique envers le projet (voir l’article de Philippe Teisceira-Lessard). Tout est en place, donc, pour des modifications majeures du REM de l’Est, ou encore pour son abandon pur est simple.

C’est dommage pour l’est de l’île de Montréal, un territoire qui a effectivement manqué d’amour, Chantal Rouleau a raison là-dessus. Mais avec les 10 ou 15 milliards économisés, il y a sûrement moyen de trouver d’autres options intéressantes, comme le suggère l’ARTM.

Relisez REM de l’Est : ce projet de 15 milliards sera-t-il rentable ?

Relisez REM de l’Est : se résigner ou abandonner le projet

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En fait, c’est CDPQ qui réduit son propre projet à une question «de vie ou de mort»,
Si elle présentait la moindre écoute et la moindre ouverture à offrir des options qui sont bonnes, les discussions et les débats seraient entre les options A, B et C.

Mais dans le contexte, CDPQ nous dit: c’est tout ou rien.

Et considérant ce qui est proposé, et malgré le manque dramatique de transport en commun dans l’Est, plusieurs tirent la conclusion, à contrecoeur, que ce sera rien.

Et si on disait plutôt: «On a un besoin dans l’est, on a un besoin dans le nord, qu’avez-vous à nous proposer, CDPQ infra, RATP, Keolis et autres?» Et pourquoi pas même STM en revoyant sa structure? Pas mal certain qu’on aurait beaucoup mieux pour notre argent!

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Chronique d’Allison Hanes dans la Gazette

Hanes: REM de l’Est drama shows how ARTM’s navigation skills have been devalued

The transit agency has found itself in hot water for daring to weigh in with its expertise on the controversial rail project.

Allison Hanes, Montreal Gazette
Feb 08, 2022 • 13 hours ago • 4 minute read

Neighbourhood residents Ronald Daignault and Chantal Laurin voice their concerns to CDPQ Infra spokesperson Jean-Vincent Lacroix, left, after a media briefing on the REM de l'Est in Montreal on Tuesday January 25, 2022.
Neighbourhood residents Ronald Daignault and Chantal Laurin voice their concerns to CDPQ Infra spokesperson Jean-Vincent Lacroix, left, after a media briefing on the REM de l’Est in Montreal on Tuesday January 25, 2022. PHOTO BY JOHN MAHONEY /Montreal Gazette

In a sign of just how seriously it has been sidelined in recent years, Greater Montreal’s public transit planning body found itself under fire Tuesday for simply doing its job.

The Autorité regionale de transport métropolitain caused a political uproar by submitting a report to the government on the proposed REM de l’Est, the $10-billion driverless light rail line to east-end Montreal and Montreal North being piloted by the Caisse de dépôt et placement du Québec’s infrastructure arm.

It’s a pet project of Premier François Legault’s government. However, it faces a crisis of social acceptability among many Montreal residents who live along the elevated route. So far, public criticism has mainly focused on the impact of all those concrete pillars towering over neighbourhoods, ruining esthetics and diminishing the quality of life.

But the ARTM provided the government with a devastating analysis suggesting there are far bigger problems with the most expensive public transit project in Quebec history. It says the REM de l’Est will draw few drivers from their cars, siphon away the bulk of its passengers from the existing métro and commuter train lines, won’t really get people where they need to go since only a fraction of east-end residents head downtown, and will be expensive to operate. The ARTM’s conclusion is that other options should be examined and that $10 billion could be better spent elsewhere.

These findings caused a stir from Quebec City to Montreal before they leaked out in La Presse Tuesday. But the dramatic reactions since then demonstrate that politics are still very much a part of transit planning in Montreal — even if the ARTM was specifically created to put them aside.

CDPQ Infra huffed that it wasn’t involved in the preparation of the report (how’s that for irony) and the REM de l’Est can’t go forward unless the ARTM and the city are on board.

Mayor Valérie Plante stressed the need for “winning conditions” to move ahead on a project she has claimed fulfils part of the goals of her proposed Pink Line for the Montréal métro.

Legault made it clear he doesn’t care much what the ARTM thinks. He lobbed the ball into Plante’s court, saying her support is what’s crucial for the REM de l’Est to advance.

Chantal Rouleau, the junior transport minister and the minister responsible for Montreal, vehemently defended the REM de l’Est in the media and the National Assembly as everything from a “projet de société” to the key to economic development in the long-neglected east end. Besides, she harrumphed, no one had asked the ARTM for its input anyway.

Oh, really? That assertion only begs the question: Why the heck not?

The ARTM was created in 2017 to analyze the needs of commuters, assess their travel patterns, identify routes, find efficient connections and examine which modes best suit the purpose. It is supposed to plan and fund public transit, working with all the operators in the Greater Montreal region.

But it has been shunted aside since the Legault government came to power in 2018 and asked CDPQ Infra to look into building a new transit link to the east end, where the Coalition Avenir Québec won its only two seats on the island of Montreal. (To be fair, its role was first minimized when the previous Liberal government gave the Caisse the green light to build the $7-billion original REM.)

Voilà! In December 2020, the REM de l’Est project was unveiled, seemingly out of thin air.

The fact that the ARTM is being accused of speaking out of turn confirms the cart was put before the horse long ago. The organization has stuck its neck out in offering up this unsolicited analysis, forcing the project’s most enthusiastic cheerleaders to take off their rose-coloured glasses and making it apparent that the emperor has no clothes when it comes to this unprecedented investment.

Of course Montreal needs more and better transit. It just needs money to be spent on urgent priorities identified long ago. But more than anything, it needs stable funding to weather the storm of the pandemic. What the city doesn’t need is a project that is going to undermine existing service, divert riders and revenue elsewhere, and worsen already outdated financing schemes.

But don’t expect the REM de l’Est project to be derailed, given the powerful political and economic interests behind it. There is too much at stake.

The ARTM is more likely to suffer the consequences of its temerity.

And the way Legault was looking to blame Plante for the ARTM falling out of line, so, too, may Montrealers if relations between the premier and the mayor deteriorate.

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Chronique de Paul Journet dans La Presse +

LES MISÈRES DE L’EST

PAUL JOURNET, LA PRESSE

Voilà une patate chaude que François Legault n’a pas tenue longtemps.

Selon le premier ministre, le sort du REM de l’Est se trouverait entre les mains de Valérie Plante. Pourtant, le projet ne vient pas de la mairesse de Montréal. Elle ne le finance pas et elle ne le pilote pas.

Cette phase II du REM a été démolie par un rapport dévastateur de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). En réaction, M. Legault a dit que c’était à la mairesse de « présenter un nouveau projet qui fait son affaire ». Mais ce travail relève du comité d’experts qui formulera ses recommandations dans les prochaines semaines. Probablement avant le début des travaux du BAPE au printemps.

Le REM de l’Est n’est donc pas mort. En fait, il n’est même pas encore terminé. Il faudrait voir la version définitive avant de le torpiller. Mais à tout le moins, c’est mal parti…

Pour comprendre le rapport de l’ARTM, il faut revenir en arrière.

Durant les dernières décennies, le transport collectif s’est développé dans le désordre dans le Grand Montréal. Chaque maire tirait la couverture de son côté et défaisait les plans de son prédécesseur.

Pour y remédier, Québec a créé l’ARTM en 2016. Son mandat : planifier le réseau avec une vision cohérente à long terme. Mais en même temps, le gouvernement Couillard avait confié à CDPQ Infra, une filiale de la Caisse de dépôt et placement, le REM de l’Ouest. M. Legault a fait la même chose pour l’Est.

L’ARTM a été marginalisée. On lui a retiré le plus important projet. Sans vocation, elle s’est perdue dans les détails. Au lieu de réfléchir aux grandes orientations, elle s’est mise à fouiller dans la comptabilité des sociétés de transport. Quand elle a finalement déposé un premier plan pour la métropole, elle a énuméré tous les projets à l’étude sans les prioriser. Pas crédible, raillait-on à Québec.

Son rapport sur le REM de l’Est ressemble à une vengeance. Pour la première fois, l’ARTM essaie de montrer ce que signifie le « A » dans son nom : autorité.

Cette étude s’est faite de façon très discrète. Sans même consulter CDPQ Infra.

L’avis est écrit au vitriol. Le REM de l’Est aurait peu de mérites. À peine 6 % des passagers seraient de nouveaux usagers des transports en commun. Les autres viendraient notamment de la ligne verte du métro et de la ligne Mascouche du train de banlieue.

L’étude de l’ARTM contient toutefois des failles méthodologiques. Ses projections ne tiennent pas compte de la construction résidentielle qui serait encouragée par le projet, qui s’inscrit dans un plan de revitalisation de l’Est. Il y aurait probablement plus de passagers que prévu. Et plus de revenus en taxes foncières pour la municipalité.

L’avis dénonce aussi la cannibalisation de la ligne verte. Cet argument est plus fort. Il met le doigt sur l’arrimage déficient entre le modèle de CDPQ Infra et celui du reste du réseau.

En principe, cette « cannibalisation » peut aussi avoir un peu de positif. Elle soulage un tronçon du réseau qui pourrait à long terme devenir engorgé tout en offrant un trajet plus rapide aux usagers.

Le problème, c’est le modèle financier du REM. Si un passager voyage dans le REM, CDPQ Infra reçoit plus de 70 cents par kilomètre. S’il est dans le métro, la STM recevra 40 cents. Et la Caisse a un rendement garanti. Si elle fait moins d’argent que prévu, les autres sociétés de transport assumeront les coûts, alors qu’elles manquent déjà d’argent.

Ce déséquilibre est au cœur du modèle de la Caisse. Il est à prendre ou à laisser.

Et des experts l’ont souvent critiqué, par exemple dans cette lettre ouverte en mars dernier dans nos pages.

Lisez la lettre ouverte d’experts


Tout comme Philippe Couillard, M. Legault a sauté quelques étapes. Habituellement, on détermine d’abord le besoin, puis on choisit le mode de transport qui y répond le mieux, avec une logique d’urbanisme. Mais avec le REM, le point de départ était le mode de train léger automatisé – difficile à intégrer en zone urbaine – avec une logique financière.

À la décharge de MM. Couillard et Legault, les chantiers de transport collectif n’en finissaient plus d’être reportés. Et avec le recul, le mandat de l’ARTM était naïf – Québec voudra toujours avoir le dernier mot sur ce qu’il finance.

Même si le modèle de CDPQ Infra est déficient, son abandon causerait de l’amertume. L’Est attend depuis trop longtemps son tour. Souvenez-vous du prolongement de la ligne bleue, promis depuis les années 80…

Sans cette nouvelle phase du REM, je ne vois pas d’autre projet pouvant être lancé dans un délai raisonnable. Cela explique sans doute la réaction de Trajectoire Québec, un lobby pour les transports en commun, qui craint que l’on « jette le bébé avec l’eau du bain ».

Alors que fait-on maintenant ?

Je ne veux pas commettre un sophisme du faux dilemme. Il n’est pas nécessaire de choisir entre le statu quo et l’abandon. Du moins, pas encore. Il faudrait attendre les propositions du comité d’experts.

La pire ennemie du gouvernement est son inflexible ministre responsable de la région de Montréal, Chantal Rouleau. Elle se borne à dire que le « projet va de l’avant », sans écouter ses critiques. Avec elle, on avance surtout vers l’affrontement et l’échec.

Certes, la mairesse Plante devrait préciser sa position et s’engager davantage pour l’Est, notamment en dépensant enfin les sommes promises pour y décontaminer des terrains. Mais ce n’est pas elle qui peut régler la crise financière des sociétés de transport, que le REM aggraverait.

Pour cela, le dernier mot revient à ceux qui ont le contrôle : Québec et la Caisse de dépôt. Et il ne leur reste plus beaucoup de temps.

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D’après ce que j’ai pu recueillir comme informations hier, l’ARTM elle même pense que la ligne verte sera surchargée d’ici 2026! En quoi construire un réseau qui viendrait l’alléger est une mauvaise chose ? Je ne crois pas que la classe sardine devrait être un indicateur du succès d’une ligne de métro. Aller à l’Université a été un calvaire chaque matin pendant 3ans tellement on est serrés les uns contre les autres et ce même en ayant laissé passer 2-3 métros car trop pleins. Dès que j’ai eu une petite voiture j’ai arrêté de le prendre ce métro pour aller à l’Université.

De plus on évacue de la question tout le potentiel de redéveloppement dans l’est qui pourra être fait autour des nouvelles stations! C’est incroyable comme opportunité de faire des TOD moins dépendants de la voiture. Si on tue ce projet il n’y aura pas de projet de remplacement et les habitants potentiels iront en banlieue engorger la 15 et la 19. Tout ce qu’on voit depuis hier n’a rien de constructif.

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La caisse a le droit de ne pas proposer des modifications qui vont mettre en danger la profitabilité de son projet. Après tout elle en finance une bonne partie. Je trouve qu’il est un peu injuste de dire qu’elle n’écoute pas quand même Luc Ferrandez applaudissait il ya 2-3 semaines sa bonne volonté avec le changement de trajet dans Tétraultville.

Moi je me demande qui ferait mieux que la caisse dans les circonstances actuelles et surtout qui a fait mieux dans les 40 dernières années pour le développement du transport en commun à Montréal ?

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Je suis complètement d’accord. Ce que je souligne, c’est qu’il faut que ce soit une classe sardine à cause de la structure actuelle du financement. Si cela se fait en augmentant les coûts et en diminuant les revenus pour nos sociétés de transport, on frappe un mur.

Ça ne devrait pas être le cas, la STM, l’ARTM, tout ce monde devrait avoir un financement garanti pour effectuer leurs services avec un minimum de qualité. Tant que le gouvernement ne changera pas la structure, ce serait complètement irresponsable de leur part de ne pas souligner les conséquences réelles.

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La mauvaise foi vient du province, qui a donné au CDPQi le mandat de connecter Points-aux-Trembles et le Cégep Marie-Victorin au centre-ville sans étudier les besoins du réseau. Ils propose un projet <> quand on a besoin au premier de déterminer ce que l’on veut acheter.

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Aucune agence publique ou entreprise privée n’a la fraction des pouvoirs qu’a CDPQi. Je me demande quel réseau ont aurait si tous les acteurs existants ou potentiels étaient habilités comme l’est la Caisse. Une saine et véritable concurrence, un financement plus viable, et une meilleure complémentarité peut-être.

Il faut faire attention avec Mercier. Son territoire va jusqu’aux environs du boulevard Assomption, un territoire déjà desservi par le métro. Je soupçonne qu’une grande part des déplacements se font en transports en commun aussi, comparé à Pointe-aux-Trembles.

EDIT: C’est 61% auto/30% TC dans Pointe-aux-Trembles vs 53% auto/42% TC dans Mercier.

Aussi, mon intervention hier soir visait plus les alternatives pour la branche PaT. Je crois que la démonstration n’est pas à faire pour la branche Montréal-Nord.

Je pense aussi qu’au final une ligne en forme de L qui va de Montréal-Nord à Pointe-aux-Trembles pourrait avoir beaucoup de sens. L’accès au centre-ville pourrait quand même se faire via les lignes vertes et bleues.

https://donnees.artm.quebec/

Sur le portail des données mobilité de l’ARTM! Il faut juste se créer un compte et on peut avoir accès à plein de données!

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Bien sur qu’elle a le droit. C’est au gouvernement provincial d’investir. Personne n’en veut à la Caisse de respecter ses contraintes financières. C’est le bas de laine des Québécois après tout et nos rentes doivent être protégées.

Le gouvernement, par contre, n’a pas cette excuse. Il est de sa responsabilité de répondre aux besoins de la population de la façon la plus optimale possible. Son objectif en terme de transports en commun ne devrait pas être d’atteindre la rentabilité, mais bien d’optimiser les déplacements, surtout dans un secteur névralgique comme l’est de l’île.

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Toute ce drama concernant le REM de l’Est et les problématiques soulevées depuis le début (choix du tracé, intégration urbaine, intégration avec les réseaux de TEC existants, financement, acceptabilité sociale, etc.) ne fait qu’illustrer que, malgré la réforme de la gouvernance en transport entamée depuis 2017 dans le Grand Montréal, nous ne sommes toujours pas parvenus à dépolitiser la planification et la gouvernance en transport à Montréal et qu’au bout du compte, ce sera les usagers et les contribuables qui payeront pour les mauvaises décisions.

Et une chose qu’on ne semble pas tenir en compte: on a beau dire que ce projet est justifié puisque l’est de Montréal est mal desservi, mais on a pas pris en compte l’impact de la pandémie et des confinements à répétition depuis 2 ans qui ont un gros impact sur l’achalandage du réseaux de transport en commun existants, à court, moyen et long terme. Est-ce que ce projet sera encore justifié, sachant qu’une importante part des utilisateurs de transport en commun d’avant la pandémie ont peut-être, à jamais, changé leurs habitudes de déplacement? Les récentes coupures et diminution de service de la STM semblent plutôt démontrer que ça ne sera pas le cas, à moins que ce soit juste construire un projet pour juste construire un projet.

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Ça, c’est le gouvernement provincial qui en est responsable. S’ils avaient confié les mandats de planification à l’ARTM, comme la loi le recommande, on en serait pas là.

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C’est bien sûr qu’on en serait pas là! Avec l’ARTM, on serait encore en attente du dévoilement du projet dans le 3e mandat de la CAQ! :joy::stuck_out_tongue_winking_eye:

Oui, on serait probablement en attente. Est-ce que l’ARTM est parfaite? Non. Elle aurait du fournir une priorisation de ses projets, et ne pas trop chercher des poux dans la comptabilité des autres organismes.

Est-ce que c’est une raison pour désavouer l’organisme au complet, et de rejeter le but de dépolitisation des transports en commun dans le grand Montréal? Certainement pas. Jeter le bébé avec l’eau du bain ce n’est pas mieux.

Le gouvernement devrait revoir les processus et arrêter de mettre des bâtons dans les roues des acteurs du transport en commun. Il devrait arrêter de mettre la charue devant les boeufs en offrant au privé le rôle de planification.

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Exactement. On disait que l’ARTM était trop absente et ne servait à rien quand elle ne prenait pas sa juste place dans l’échiquier et maintenant qu’elle le fait (ou tente de le faire), certains disent qu’elle n’est pas à sa place… Si ce n’est pas son rôle de lever la main quand il y a un problème, c’est le rôle de qui?

Tous ici seront d’accords que l’ARTM a connu plusieurs ratés depuis 2017. Par contre, tous les facteurs jouaient et jouent encore contre elle, gouvernement caquiste et OPTC réunis.

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Show me the money !
:money_mouth_face:

Québec ajoutera des « sommes importantes »

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Durée: 1:10

(Québec) Québec est prêt à ajouter des « sommes importantes » au projet de REM de l’Est afin de répondre à une « condition de réussite » fixée par la mairesse Valérie Plante.

09 février 2022 | Publié à 10h50 Mis à jour à 13h48 | TOMMY CHOUINARD | LA PRESSE

Mardi, elle déplorait que les « sommes nécessaires pour assurer une bonne intégration urbaine » n’aient toujours pas été confirmées par le gouvernement Legault.

Elle demande que les coûts des travaux d’aménagement soient payés en majorité par le gouvernement Legault. Au total, la Ville estime la facture à un milliard de dollars.

Le ministre des Transports, François Bonnardel, a déclaré mercredi que « des sommes importantes » seront consenties par le gouvernement du Québec. Il n’a pas voulu avancer un chiffre précis, ajoutant que des discussions sont toujours en cours.

Lors de rencontres, la mairesse « nous a évoqué les sommes qu’elle souhaitait elle-même débourser, (celles) qu’elle souhaitait que nous déboursions, et on s’est entendus sur le fait que, oui, Québec participerait à l’intégration urbaine, à l’amélioration du projet. Il est certain que Québec va plus que lever la main, il va être présent », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse portant sur une bonification des indemnités de la Société de l’assurance automobile du Québec.

En novembre, le premier ministre François Legault n’excluait pas d’augmenter le financement pour rendre le projet « plus acceptable ». François Bonnardel fait un pas de plus. Sa collègue Chantal Rouleau, déléguée aux Transports, disait plus tôt en matinée : « Il y aura des besoins en termes d’aménagement, et bien sûr qu’on va discuter avec la ville, avec la Caisse, et le gouvernement faisant partie de la chose, pour établir le rôle, la responsabilité et comment on partage cette facture-là. […] Combien ça va coûter exactement ? On va le savoir quand on va avoir les propositions du comité d’experts (sur l’intégration urbaine) qui va remettre son rapport très prochainement ».

Valérie Plante a rappelé récemment qu’elle a promis en campagne électorale d’investir 500 millions de dollars pour assurer l’intégration urbaine du REM dans les différents arrondissements de l’est.

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REM de l’Est
#« Je me sens un peu acculée au pied du mur », dit Valérie Plante

Valérie Plante s’est plainte mercredi d’être « acculée au pied du mur » par François Legault et CDPQ Infra, qui lui demandent une profession de foi en faveur du REM de l’Est sans céder à ses demandes.

Publié à 11h25
PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD
LA PRESSE

Elle a fait cette déclaration sur les ondes Radio-Canada.

La filiale de la Caisse de dépôt a affirmé publiquement qu’elle comptait abandonner le projet en l’absence d’un appui clair de l’hôtel de ville de Montréal, alors que les critiques s’accumulent contre son projet.

Mme Plante a répliqué en appuyant fermement l’idée générale d’un « transport collectif structurant dans l’Est de Montréal », au comité exécutif de mercredi matin. « C’est absolument essentiel et important. […] C’est un outil de développement absolument incomparable. »

Mais CDPQ Infra refuse de lui donner une voix au chapitre et le gouvernement du Québec ne lui garantit pas d’investissement pour l’aménagement des abords du REM. Deux « conditions gagnantes » identifiées par Valérie Plante depuis plusieurs mois.

« C’est un projet d’intégration urbain grâce à du transport collectif et ça doit se réfléchir ensemble, ça doit se faire en même temps. On ne peut pas passer un train et après ça se dire qu’on fera les rues et les intersections », a-t-elle illustré. « Alors on veut être à la table de discussion. […] J’espère ardemment que CDPQ va accepter. »

L’entrevue de Valérie Plante avec Patrick Masbourian ici

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Cet engouement depuis 2010 s’est traduit concrètement comment depuis? Le seul projet majeur c’est le… REM de l’Ouest. Il est pas juste majeur, il est gigantesque. Mais mis à part ça, des projets de bus ça excite personne.

Avant l’ère de l’automobile, Montréal se construisait autour des lignes de tramways. Il n’y avait que ça de structurant. On envoyait la ligne dans un champ, la ville se bâtissait autour dans un modèle TOD, avant même l’invention du terme.

Le rapport de l’ARTM fait abstraction que le REM a le potentiel de redévelopper l’Est et donc de créer sa propre clientèle. C’est un secteur à la fois déjà urbanisé mais qui en même temps a un bon potentiel de redéveloppement… si on y fait un transport structurant. Un bon tramway pourrait avoir aussi cet effet mais aussi fort qu’un métro? Je ne sais pas.

Autre point sur le dédoublement de la ligne verte… avant la pandémie cette ligne était surchargée au centre-ville, n’en déplaise à l’ARTM. Peu importe ce qu’on décide pour l’Est, même un tramway, cela aurait le potentiel de faire augmenter l’utilisation du TEC de manière générale et donc empirer la situation au centre-ville.

Je suis bien d’accord que financièrement ce n’est pas intéressant pour la STM de perdre de la clientèle mais globalement avoir une autre ligne va permettre de décongestionner le centre-ville et même solutionner le problème de congestion à Berri-UQAM.

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Rendue une vraie saga cette histoire. :popcorn:

Analyse critique sur le REM de l’Est

La ministre Rouleau s’en prend au DG de la STM

(Québec) La ministre déléguée aux Transports et responsable de la métropole, Chantal Rouleau, balaie d’un revers de main l’analyse interne de la Société de transport de Montréal (STM) qui critique à son tour le projet de REM de l’Est. Elle décoche même une flèche en direction du directeur général Luc Tremblay.

Publié à 11h21
TOMMY CHOUINARD
LA PRESSE

Cette analyse dévoilée par La Presse, « ça vient d’un tiroir de l’ancien directeur qui vient de démissionner ! » a-t-elle lancé lors d’une mêlée de presse à l’Assemblée nationale mercredi.

Lisez le texte « Ce modèle n’est pas viable », juge la STM

Luc Tremblay a annoncé le 26 janvier qu’il quittera ses fonctions au terme de son contrat le 2 avril.

Chantal Rouleau dit « ne pas comprendre » cette analyse de la STM dans la mesure où la société a participé à la première phase du REM. Elle s’attend à ce que l’organisme collabore à la phase 2, dans l’Est.

Plus tôt cette semaine, Chantal Rouleau a également rejeté les conclusions de l’avis dévastateur de l’Autorité régionale de transport métropolitain au sujet du nouveau tronçon de train électrique automatisé de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).

Le conseil d’administration de l’ARTM a décidé de tenir une réunion d’urgence à la suite des révélations sur le contenu de son avis.

Chantal Rouleau est demeurée bien évasive au sujet des conditions fixées par la mairesse Valérie Plante. Questionnée sur la création d’un comité conjoint, elle s’est contentée de répondre que « déjà on a un groupe d’experts qui est en train d’établir quelles sont les conditions pour avoir la meilleure intégration et le meilleur aménagement ».

La mairesse réclame une contribution supplémentaire du gouvernement pour essuyer la facture estimée de l’aménagement urbain dans les secteurs touchés par le REM de l’Est. Le coût serait d’un milliard de dollars.

Chantal Rouleau dit ignorer si la mairesse tient compte dans son calcul des 500 millions mis sur la table par la Ville ou si ce milliard doit s’y ajouter. Le total, « est-ce un milliard, 1,5 milliard ? Je ne sais pas. Je n’ai pas compris encore », a-t-elle affirmé.

« Il y aura des besoins en termes d’aménagement, et bien sûr qu’on va discuter avec la ville, avec la Caisse, et le gouvernement faisant partie de la chose, pour établir le rôle, la responsabilité et comment on partage cette facture-là. […] Combien ça va coûter exactement ? On va le savoir quand on va avoir les propositions du comité d’experts qui va remettre son rapport très prochainement. »

En novembre, le premier ministre François Legault n’excluait pas d’augmenter le financement pour rendre le projet « plus acceptable ».

Il s’est entretenu avec la mairesse mardi, après sa sortie accueillie avec surprise à l’hôtel de ville. « La balle est dans le camp de Mme Plante de nous proposer un nouveau projet qui fait son affaire », avait déclaré M. Legault en conférence de presse.

« J’ai été surprise d’être interpellée de la sorte par le premier ministre alors que ceux qui ont le droit de vie ou de mort sur ce projet-là, en termes de financement et de planification, c’est le gouvernement du Québec et la CDPQ-Infra », réagissait Mme Plante.

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