Redéveloppement de Bridge-Bonaventure – Projet global

J’ai trouvé son entrevue très solide.

Beaucoup de faits et d’arguments avec un ton très cordial de M. Goulet

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Dans Le Devoir

Les promoteurs visent une plus grande densification du secteur Bridge-Bonaventure


Office de consultation publique de Montréal — La vision présentée mardi prévoit 7500 logements avec des immeubles plus hauts que ceux envisagés par la Ville.

Jeanne Corriveau
17 h 48

Dans leur nouvelle proposition pour le développement du secteur Bridge-Bonaventure, des promoteurs immobiliers plaident pour la construction d’immeubles d’une hauteur supérieure à celle autorisée par le plan directeur de la Ville.

La vision présentée mardi par plusieurs partenaires, parmi lesquels Devimco, Groupe Mach, Broccolini, COPRIM et la firme Lemay, propose une plus grande densification que celle envisagée par la Ville. Des immeubles plus hauts permettraient de dégager davantage d’espace au sol — environ 33 % de plus que le cadre imposé par la Ville — de manière à favoriser l’aménagement de parcs et d’espaces verts, ont fait valoir les promoteurs.

Images à l’appui, ceux-ci ont présenté en conférence de presse deux scénarios : l’un avec des immeubles bas, occupant une importante superficie au sol, et l’autre avec des tours offrant des dégagements plus propices à l’aménagement d’espaces verts. « La densification intelligente est devenue incontournable parce que ça permet de redonner à la Ville et au public des équipements, des espaces publics variés et de dégager le sol de manière à offrir davantage pour la vie de quartier », a souligné l’architecte et associé à la firme Lemay, Stéphane Tremblay.

Les promoteurs prévoient un potentiel de 7500 logements, alors que la Ville en envisageait environ 4000. Ils visent aussi la construction de 3500 logements sociaux, abordables et familiaux alors que la Ville en planifiait 1300. « On n’est pas dans la surdensification », a assuré Serge Goulet, président de Devimco.

Le promoteur a décrit le site de Bridge-Bonaventure, d’une dimension de 2,3 km2, de « dernier grand secteur limitrophe au centre-ville » dont le développement permettra de contrer l’étalement urbain et de contribuer à atteindre l’objectif fixé par la Ville de construire 60 000 logements abordables. « Si on ne le fait pas là, on va le faire où ? », a demandé M. Goulet.

Une station du REM

Les promoteurs espèrent par ailleurs l’implantation d’une station du Réseau express métropolitain (REM) à proximité du site. Serge Goulet soutient que les redevances que toucherait la Caisse avec une station à cet endroit seraient importantes. « On parle de 45 millions juste pour 20 % du site Bridge-Bonaventure », a expliqué le promoteur. « En tout, on parle d’un potentiel de redevances d’environ 200 millions. Et du point de vue technique, c’est une gare facilement réalisable. »

Le ton utilisé mardi par les promoteurs était beaucoup moins tranchant que lors d’une conférence de presse tenue le mois dernier. À cette occasion, ceux-ci avaient accusé la Ville de ne pas être à leur écoute et de les bâillonner. Ils avaient aussi reproché à la Ville de vouloir développer le secteur Bridge-Bonaventure avec une faible densité, digne d’une « banlieue de troisième couronne », qui ne permettait pas de rentabiliser les projets de construction.

« Le point de presse qu’on a tenu il y a un mois ou deux, c’était plus un appel de détresse qu’un appel de confrontation », a assuré Serge Goulet lorsque questionné à ce sujet. « On a parlé pendant trois ans de concept urbanistique. Il était temps d’arriver à quelque chose de plus concret. »

Acceptabilité sociale

Les promoteurs ont d’ailleurs présenté leur vision aux fonctionnaires et aux élus de la Ville la semaine dernière et ils estiment que la rencontre a été « très constructive » et que leur projet a été bien reçu par l’administration.

Désireux d’ouvrir le dialogue avec la population afin d’obtenir l’acceptabilité sociale, les promoteurs tenaient mardi soir un événement portes ouvertes pour présenter leur projet. Ils mèneront aussi, au cours des prochaines semaines, des consultations auprès de groupes communautaires et de citoyens.

À l’automne, le plan directeur de la Ville pour ce secteur fera l’objet de consultations de la part de l’Office de consultation de Montréal (OCPM).

La mairesse Valérie Plante voit d’un bon œil la démarche entreprise par les promoteurs. « Ce que je salue ce matin, c’est la volonté des promoteurs de faire preuve de beaucoup de transparence, d’être dans l’ouverture et d’aller rencontrer les communautés pour parler de leur projet », a-t-elle commenté mardi.

Avec Zacharie Goudreault

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Petite observation, le document parle de la station Bernard-Landry, et non Griffintown (ou Griffintown— Bernard-Landry). Est-ce Devimco qui tente de se dissocier de l’image de Griffintown?

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Intéressant ! :grinning:

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Capture d’image de la vidéo du consortium qui montre où la station REM serait située:

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J’aime la façon dont ils veulent faire pivoter l’ancien pont ferroviaire actuellement non utilisé, ce qui rendrait vraiment la connexion à Griffintown beaucoup plus agréable.

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Petit problème : La CDPQ a décidé de placer une des colonnes de la structure aérienne juste devant, bloquant ainsi la rotation du pont. Je ne crois pas aussi qu’il peut tourner dans l’autre sens, puisque le pont finit en biseau des deux bords.

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Il a été annoncé précédemment que le pilone ne bloque pas la rotation du pont.

Le pont est dans cette position parce qu’elle est trop basse pour les bateaux qui traversent le canal. Je ne sais pas s’il y a motivation de Parc Canada d’effectuer les travaux pour corriger cela.

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Je comprends la volonté de préserver le patrimoine; mais ca va coûter bonbon de:
-vérifier l’intégrité de la structure d’acier
-renforcer/réparer les sections défaillantes
-déplacer le pont ferroviaire
-le réhausser pour le passage des bateaux de plaisances
-construire la chaussée adaptée aux piétons et cyclistes

Peut-être que simplement construire une nouvelle traversée serait plus envisageable, et potentiellement intégrer cette structure dans un autre segment du parc linéaire, voire même dans le nouveau quartier Bridge-Bonaventure comme témoin du passé.

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Ce serait plus simple de faire un nouveau pont piéton qui traverse perpendiculairement le vieux à travers ses membrures d’acier. Ça pourrait le rendre ‘visitable’ et appropriable d’une autre façon. Genre le transformer en grand placottoir public ou en galerie à ciel ouvert. Il y a matière à faire quelque chose de très cool dans cet espace.

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Éditorial de Nathalie Collard

Bridge-Bonaventure | Le début d’un temps nouveau ?


PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
La Vision Bridge-Bonaventure, une proposition dévoilée mardi dernier par les promoteurs

Nathalie Collard
Publié à 5h00

Le développement du secteur Bridge-Bonaventure et de Pointe-du-Moulin sera-t-il le tournant des relations entre la Ville de Montréal et les promoteurs immobiliers ? Certains signes nous le font espérer.

On le sait, ce secteur de 2,3 km2 qui fait l’objet de réflexions depuis plusieurs années est complexe : bordé par le fleuve, entre le Vieux-Montréal et Pointe-Saint-Charles, on y retrouve la Cité du Havre, les bassins Peel et Wellington, le silo à grain no 5, des terrains à vocation industrielle…

Le projet d’une équipe de baseball en garde partagée entre Montréal et Tampa étant enterré, on ne prévoit plus de stade près du bassin Peel, mais le secteur demeure une courtepointe qui comporte plusieurs défis urbanistiques.

Et en toile de fond, il y a la crise du logement et la crise climatique qui forcent à penser autrement.

La Ville a proposé une première vision de ce futur quartier avec 3800 unités d’habitation, une densification insuffisante à notre avis.

On y planifie de l’habitation, mais aussi un pôle-emploi, des espaces verts, des espaces récréo-touristiques, des services, ainsi qu’une station du REM (la Ville en fait une condition).

Les promoteurs immobiliers, eux, voyaient plus grand avec des projections de 12 000 à 15 000 unités d’habitation.

Après avoir reproché vertement à l’administration Plante son manque d’écoute, ils sont retournés à leur table à dessin. Avec des urbanistes et des architectes, ils ont poussé leur réflexion plus loin. Résultat : Vision Bridge-Bonaventure, une proposition dévoilée mardi dernier.

Il faut le dire, cette démarche est une première. Jamais les promoteurs n’avaient travaillé ensemble de cette façon. De l’avis de Serge Goulet du Groupe Devimco, l’expérience n’a pas toujours été facile, mais il en ressort converti : « À l’avenir, on devrait toujours travailler ainsi », affirme-t-il.

Jusqu’ici, l’approche de certains promoteurs avait toujours été la même : un projet immobilier réussi est un projet payant, point à la ligne. Leur conception est en train de changer. Ils se rendent à l’évidence : un développement immobilier ne peut se faire sans accessibilité sociale et sans considération pour l’environnement et la mobilité.

Dans la vision présentée mardi, le nombre d’unités d’habitation a diminué : il tourne autour de 7500, dont 20 % de logements sociaux et abordables, avec un coefficient d’occupation au sol (COS) moyen de 4,2. Cette mesure indique la densité maximale d’un édifice. Plus l’indice est élevé, plus l’immeuble sera haut. À titre de comparaison, le COS est de 12 au centre-ville, 10,5 à Griffintown et il sera de 6 dans le quartier qui sera érigé autour de l’ancienne Maison de Radio-Canada.

Le travail du groupe, qui semble être en mode écoute, ne s’arrêtera pas là. Il va tenir des consultations auprès des organismes communautaires et économiques du secteur, une autre première. Trois experts réunis par l’Institut du développement urbain proposeront également leurs recommandations.

Les promoteurs souhaitent être fin prêts lorsque la Ville déposera son Plan directeur de mise en valeur auprès de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), probablement en septembre prochain.

On ne peut que se réjouir de cette nouvelle attitude de la part des promoteurs. Ils semblent avoir compris que l’affrontement avec la Ville n’est pas la solution. Et on ne peut que saluer l’écoute de l’administration Plante qui a d’ailleurs invité certains promoteurs à siéger à son nouveau comité-conseil sur le logement. Tout ce beau monde n’a pas le choix, il doit s’entendre.

Maintenant, un des défis sera de mieux expliquer le concept de densification à la population. Pour l’instant, il est plutôt mal compris.

À entendre certaines déclarations controversées du ministre des Transports François Bonnardel, ou les interventions des citoyens auprès de l’OCPM, on voit bien que la densification fait peur, qu’elle est automatiquement associée à une mer de tours de condos sans âme. La consultation des promoteurs, tout comme celle de l’OCPM à l’automne, permettra de mieux expliquer à quoi pourrait ressembler une densification intelligente ou « heureuse », pour reprendre les mots de l’architecte Pierre Thibault.

Dans ce contexte, la démarche du groupe derrière Vision Bridge-Bonaventure est un pas dans la bonne direction.

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Pas nécessairement besoin de le rehausser.

Sur le canal de Chambly il y a encore plusieurs ponts tournants d’époque encore en activité.

Normalement en le rénovant suffisamment il serait possible de remettre son mécanisme en action. J’imagine que ce serait dans la cour de Parcs Canada parc contre.

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Urgh je suis pas expert mais l’explication ne m’a pas l’air vraie…

C’est en effet faux. Il y a d’autres éléments à prendre en compte, dont le % d’Occupation du sol, et surtout; savoir quelle superficie a été considérée aux fins du calcul.

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C’est justement ça le COS : coefficient d’occupation au sol.

Un COS élevé mais des limites de hauteur basse ça veut dire des grosses barres d’habitation collées au trottoir sans dégagement (style Paris ou Vieux-Montréal disons).

Un cos moyen mais des limites de hauteur élevées ça ressemble à Vancouver avec des tours effilées et distantes.

Le deux styles ne sont pas mauvais, je dirais que ça dépend c’est où. J’espère que ce site sera plus développé en mode centre-ville/Griffintown que Île des Soeurs.

Donc je pense qu’on a besoin d’un COS élevé ET des limites de hauteur conséquentes. Peut-être semblable à l’îlot Molson?

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Le coefficient d’occupation du sol n’est pas la même chose que le % d’occupation du sol. Un coefficient de 1 peut avoir un % d’occupation du sol de 100%, ayant un seul étage sur la totalité du terrain, mais peut aussi avoir 50% d’occupation de sol, ayant 2 étages sur la moitié du terrain.

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En supposant un % d’occupation au sol constant, c’est effectivement vrai.

Mais t’as raison, un projet avec un COS de 3 qui occupe seulement 30% du terrain sera plus haut qu’un projet avec un COS de 6 qui en occupe 70%.

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L’OCPM a cette image sur leur site pour expliquer le COS

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Je m’attendrais à un COS 6-8 pour ce secteur (moins que Griffintown, égal ou plus que Molson)

De ce que je comprends, ce serait la limite de hauteur qui bloquerait le chiffre de monter plus haut.