Redéveloppement de Bridge-Bonaventure – Projet global

C’est mon interprétation en fait. Dans le sens où le “core” de Toronto, qui contient beaucoup de tours à condo assez semblables (certaines sont super belles par contre!) a un score assez bas en terme d’appréciation par les citoyens.

J’emmenais le point parce qu’on parle beaucoup de donner plus de jeu aux promoteurs, moins d’encadrement, plus de hauteurs, etc. C’est un raccourci facile, mais clairement, ce n’est pas la voie vers l’appreciation d’une ville par ses résidents!

Des «murs»? Je suis pas trop certain de ce que ça veut dire.

De plus en plus de projets à Toronto séparent les pièces de leurs unités avec des séparateurs et des portes coulissantes au lieu de murs.

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En fait, c’est encore plus simple comme explication. J’aimerais bien que les architectes puissent compléter s’ils le souhaitent. Je ne suis qu’un amateur d’architecture, pas un professionnel. :slight_smile:

La majorité des tours construite entre 2000 et 2020 à Toronto ou Vancouver sont revêtus presque entièrement de verre et de panneau de verre de tympan (spandrel glass). Ces matériaux peuvent donner un effet de légèreté aux tours (c’est l’effet désiré) et finalement au skyline au complet considérant le nombre de bâtiments construits depuis 20 ans dans les deux villes.

C’est un style architectural très contrasté par rapport aux constructions postmodernes d’avant les années 2000, avec leurs matériaux rappelant l’architecture néo-classique ou art déco, par exemple. Toutefois, on construisait beaucoup moins d’immeuble qu’aujourd’hui.

C’est un courant/mode/paradigme architectural qui comme tous les autres qui l’ont précédé, commence à s’essouffler. Les nouvelles tours de Vancouver et de Toronto utilisent maintenant beaucoup plus de brique, de granite, du de béton, par exemple.

Depuis plusieurs années, certains membres de SSP apprécient que nos tours soient “solides”, qu’ils aient de véritables murs/façades et qu’ils aient une forte présence dans le skyline par leur matérialité. Il suffit par exemple de comparer l’effet du YUL à celui des Appartements Dorchester , ou celui de la TDC 1.

À mon humble avis, c’est notre force : un paysage fort et affirmé, avec quelques tours en verre qui viennent alléger l’ensemble.

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Qui aurait cru que le pré-fab serait notre qualité… :stuck_out_tongue:

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Ça tombe vraiment au cas par cas. Le Dorchester est, à mes yeux, très réussi. D’autres part, les façades de béton du 1111 Atwater et de Enticy me font saigner des yeux chaque fois que je les vois.

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Comme il y a de beaux immeubles en verre et de très laids. Même chose pour les édifices postmodernes, modernes, etc. :slight_smile:

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L’ironie c’est que le préfab offre la possibilité d’avoir une qualité irréprochable car c’est plus plus facile de contrôler parfaitement les formes et teintes de béton en usine que du béton coulé sur chantier. Le préfab est également moins cher car c’est plus rapide et efficace de faire du volume en usine qu’en chantier. Le personnel coûte également moins cher car il n’est pas payé selon les conventions en vigueur dans la construction. Maximiser le travail en usine, dans un environnement chauffé et contrôlé, est également plus confortable et moins accidentogène.

Les piles du pont SdC et les voussoirs du REM de l’ouest en témoignent.

Ceci dit on peut également faire du très cheap en préfab et c’est beaucoup l’expérience qu’on a eu à Montréal dans le secteur résidentiel

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Voila. Préfab jaune pipi ou gris délavé. Moi c’est ça qui m’irrite dans les construction. C’est pourquoi je préfère le verre. Plus facile de faire sleek en verre qu’en préfab.

Le verre de nos jours est ce qu’était le béton dans les années 60-70.
Y’a dix ans personnellement je regardais des photos de Vancouver et je trouvais ça super beau.
Maintenant je trouve que ça donne un petit look vert-malade et un effet beaucoup trop copié/collé.

L’architecture c’est comme la mode, les tendances changent avec les années et notre perception de celles-ci aussi.

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Dans le cas de Toronto, le problème, selon moi, n’est pas la hauteur ou la beauté des grandes tours car il y en a de très belles. Je crois que c’est plutôt le nombre. On a beau construire de belles tours de 60 étages mais en construire trop peut devenir banal et rendre le tout plutôt simpliste.

Donc il faut non seulement de la diversité, autant dans la qualité architectural que dans la hauteur des projets, mais aussi, et surtout, une meilleure harmonisation avec le niveau de la rue ou c’est là que ca compte afin de réussir un projet en plein centre-ville.

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Pour revenir sur Bridge-Bonaventure, Serge Goulet se plaint dans la chronique de Mario Girard…

L’impasse


PHOTO YVES TREMBLAY, ARCHIVES LES YEUX DU CIEL

D’ici la fin du mois de mai, les promoteurs et la Ville de Montréal devraient chacun présenter leur plan pour le secteur Bridge-Bonaventure.

MARIO GIRARD
LA PRESSE

Ah, la difficile relation entre les villes et les promoteurs ! Elle est souvent faite de tension, de négociations ardues et d’incommunicabilité qui conduisent à des échanges acrimonieux, de la frustration et des retards.

Publié à 6h00

Je vous parle de cela parce que Serge Goulet, président de Devimco Immobilier, a sollicité une rencontre avec moi il y a quelques jours. On a convenu de se parler mardi après-midi. La veille, en compagnie de Vianney Bélanger, président de Coprim, et de Cédric Constantin, vice-président de Mach, il avait exprimé sa désapprobation de la vision de la Ville de Montréal dans le développement du secteur Bridge-Bonaventure.

L’administration Plante souhaiterait y voir 3800 logements, dont 1270 logements sociaux et abordables ainsi que 320 logements familiaux⁠1. La Ville veut aussi des espaces verts, une promenade riveraine, une station du REM et entend y faire croître le nombre d’entreprises, car, il faut le rappeler, ce secteur a une vocation industrielle.

De leur côté, les promoteurs impliqués dans ce projet privilégient plutôt la hauteur et la densification en proposant de construire de 12 000 à 15 000 habitations⁠2. On a fait valoir que la construction d’immeubles en hauteur favoriserait une plus forte présence d’espaces verts. On s’engage à respecter le règlement sur la métropole mixte appelé 20-20-20 (qui force les promoteurs à inclure 20 % de logement social, 20 % de logement abordable et 20 % de logement familial) et à dégager des espaces pour des infrastructures, comme une école.

J’ai donc compris que Serge Goulet voulait me parler de ce dossier. D’entrée de jeu, il m’a dit qu’il n’avait pas aimé que dans une chronique sur le projet du REM de l’Est, je dise que CDPQ Infra agit comme un « promoteur privé ».

« C’est à la mode ces temps-ci de diaboliser les promoteurs », m’a dit le président de Devimco.

Je lui ai laissé l’occasion de s’exprimer. Il reproche à la Ville de Montréal de passer à côté de l’expertise et de la compétence des promoteurs en refusant de dialoguer avec eux. Il en a aussi contre les journalistes qui ne connaissent pas grand-chose au domaine immobilier.

Bref, Serge Goulet a la science infuse et les autres pas.

Il se demande comment les villes et les gouvernements peuvent relever les défis du logement sans les capitaux du privé. Là-dessus, il a raison. Et c’est ce que l’administration Plante répète depuis qu’elle est en poste. Mais elle veut en même temps demeurer maîtresse d’une vision d’ensemble du développement de son territoire et assurer une gestion responsable.

« Quand on fait une campagne électorale en affirmant qu’on ne donnera pas les clés de la Ville aux promoteurs, comment voulez-vous avoir une bonne communication après ça ? », m’a dit (comme il l’avait dit lundi) Serge Goulet.

Au fil du temps, Serge Goulet est devenu le leader des voix critiques parmi les promoteurs. À la Ville de Montréal, des sources m’ont confié que les choses se passaient bien avec la majorité des entrepreneurs, mais que c’était « très difficile » avec certains, dont Serge Goulet.

Même si on juge qu’il « est un acteur important de l’industrie », les discussions avec cet entrepreneur sont parfois musclées. « Nous avons des fonctionnaires qui ont beaucoup de difficulté à travailler avec lui, car il peut être parfois très intense », m’a dit une source.

Serge Goulet ne cesse de répéter qu’il lui est impossible d’être entendu par la Ville. Il est intéressant de noter que le jour où il a fait sa sortie, il prenait part quelques heures plus tard à une rencontre de la table de concertation en lien avec le développement de Bridge-Bonaventure.

Le promoteur m’a assuré que c’est le fruit du hasard si les deux évènements avaient eu lieu la même journée.

Serge Goulet pose évidemment un regard de promoteur sur ce projet. Avec le nombre de logements proposé par la Ville de Montréal, la rentabilité n’est pas possible. « C’est un projet sous-développé que les Montréalais vont payer avec leurs taxes, car ça ne va marcher qu’à coups de subventions », pense le président de Devimco.

De son côté, Montréal tente de développer de nouveaux secteurs avec des objectifs d’intégration, de durabilité et de création intelligente de milieux de vie. « Penser comme un promoteur est une expertise que l’on développe à la Ville de Montréal, m’a dit Robert Beaudry, responsable de l’urbanisme au comité exécutif. Mais on souhaite en retour que les promoteurs tiennent compte des impératifs de la Ville. C’est une relation de partenariat qu’il faut développer. »

Pour le moment, la Ville de Montréal et Serge Goulet sont plutôt dans une impasse.

Après son arrivée au pouvoir, en 2017, Projet Montréal a bousculé les habitudes de certains promoteurs qui ont eu du mal à s’adapter à sa vision du développement immobilier. Je me souviens d’un petit-déjeuner avec André Boisclair, en mai 2019, alors qu’il était président-directeur général de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU).

Il avait parlé d’« étau » sur les promoteurs avant d’évoquer un scénario apocalyptique de ce qui allait se passer. Or, avec le temps, des promoteurs ont compris qu’il valait mieux travailler de concert avec la nouvelle administration. Résultat : les chantiers continuent de pousser dans la métropole.

Serge Goulet a sans doute raison de dire qu’avec 4000 logements, le développement de Bridge-Bonaventure n’est pas rentable. Alors que nous connaissons une crise du logement, n’y a-t-il pas moyen de revoir ce plan et de se rendre à un objectif qui se situerait quelque part entre les 3800 logements que vise la Ville et les 12 000 que voudraient construire les promoteurs ?

En attendant, les citoyens assistent à une guerre de mots et d’arguments. À la fin du point de presse de lundi, les promoteurs ont annoncé qu’ils allaient organiser un évènement de type porte ouverte à la fin du mois de mai pour présenter leur plan à la population.

Nous devrions avoir celui de la Ville au même moment.

Les temps ont changé. Il n’y a pas à dire.

Griffintown

La chronique « Griffintown doit avancer⁠3 » dans laquelle je donnais la parole à Benoit Dorais, maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, m’a valu quelques messages de citoyens de Griffintown qui s’opposent à divers projets, dont celui d’une tour de 20 étages sur les terrains de l’ancienne écurie Lucky Luc.

De ce débat, je retiens une chose : la Ville défend la densification en hauteur en affirmant que cela offrira plus d’espaces verts. C’est exactement ce que disent les promoteurs qui défendent le développement de Bridge-Bonaventure.

Il y a fort à parier que les opposants de Griffintown vont soumettre cette observation aux élus concernés.

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Tous ces débats sur les développement peuvent se résumer sur l’absence de critères claires, transparents, mesurable et avec une vision consistente sur lequel on peut juger.

Bref, de part et d’autre ça ne prend que quelqu’un qui dise non arbitrairement pour que tout dérape. Du côté des développeurs, ils peuvent miroiter un beau tableau et un bel édifice épurer, et livrer son contraire.

En tant que citoyen/résident/client, on a pas le choix que de se méfier et de tout prendre avec une carrière de sel.

C’est pour ça que la ville développe des plans d’urbanismes et des PPU. Le but c’est d’encadrer le développement dans une vision claire et avec des critères précis.

C’est en plein le temps d’avoir ce genre de débat entre promoteurs, citoyens, organismes et la Ville. Tout ça va découler dans un PPU.

On accuse la Ville d’être dogmatique et de dire non toujours, mais je suis persuadé que, comme toute chose, il y a plus de flexibilité qu’on le croit. Même chose chez les promoteurs. Serge Goulet est un homme d’affaire… ce ne serait pas surprenant que dans les médias il donne une image inflexible et dise des mots qui choquent, mais qu’en personne avec la Ville il soit bien plus conciliant. C’est une négociation pour lui, après tout.

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J’ai juste l’impression que tout cela est réactif, du genre Oh on a un terrain, qu’est-ce qu’on fait avec??
J’aurais cru que les standards de densités et donc de population cible serait déjà bien établie dans un secteur avant même qu’un promoteur se pointe pour offrir d’acquérir, comme ça il sait dans quoi il s’embarque.

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Je suis d’accord. Je crois qu’on doit quand même vouloir pas trop faire ce genre d’exercice d’avance pour s’adapter aux réalités technologiques, démographiques et sociales de l’heure, mais effectivement les grandes lignes devraient être déjà tracées.

Le plan d’urbanisme est le guide en conséquence, puisqu’il couvre une longue période, mais probablement que sa plus récente version ne planifiait pas que le secteur Bridge-Bonaventure ferait l’objet d’un redéveloppement.

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Reportage radio à l’émission Le 15-18

Bassin Peel, craintes d’un développement à la Griffintown


Une partie du secteur se trouvant au sud du bassin Peel
PHOTO : Radio-Canada / Philippe-Antoine Saulnier

Le 15-18
Publié le 14 avril 2022

Le secteur Bridge-Bonaventure, au sud du bassin Peel, à Montréal, est appelé à se métamorphoser dans les prochaines années. Alors que les promoteurs souhaitent construire 12 000 logements, dans des tours de 12 à 25 étages, la Ville vise plutôt 4000 nouveaux logements. Mais la population et les organismes communautaires du coin veulent une densité encore plus faible.

Le secteur Bridge-Bonaventure n’accueille, pour l’instant, que des industries de toutes sortes. La population qui habite le quartier juste à côté, Pointe-Saint-Charles, espère y voir la construction massive de logements sociaux, et non pas de condos. Elle veut à tout prix s’éloigner du scénario de Griffintown, comme le rapporte le journaliste Philippe-Antoine Saulnier.

Densifier Bridge-Bonaventure

PHOTO YVES TREMBLAY, LES YEUX DU CIEL, COLLABORATION SPÉCIALE

La Ville voit la construction de 3800 habitations dans le futur quartier Bridge-Bonaventure. Les promoteurs prétendent eux pouvoir y construire près de 15 000 logements.

Philippe Mercure

Philippe Mercure La Presse

Un nouveau quartier émergera bientôt à Montréal, entre le Vieux-Montréal et Pointe-Saint-Charles.

Publié à 5h00

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Il s’appelle Bridge-Bonaventure. C’est là qu’on retrouve l’iconique minoterie Farine Five Roses et les studios Mel’s. Là, aussi, qu’on voulait construire un stade de baseball qui ne se fera manifestement pas.

La Ville veut maintenant y aménager des parcs et une promenade le long du fleuve. On discute d’y faire arrêter le REM, qui traversera le secteur. Et on veut bien sûr y ériger des habitations.

Combien ? La question a fait l’objet d’un crêpage de chignon cette semaine entre les promoteurs immobiliers et la Ville.

La Ville a déjà annoncé son intention d’y autoriser 3800 logements. Les promoteurs prétendent quant à eux pouvoir en caser… de 12 000 à 15 000. L’écart est si énorme qu’il suscite des questions. Et, en pleine crise du logement, il faut des réponses.

La Ville a raison de dire que son rôle est de travailler pour les citoyens et non pour les promoteurs immobiliers. C’est à elle d’articuler une vision pour ce secteur, pas aux constructeurs de condos.

Cela dit, on ne peut ignorer les chiffres avancés par les promoteurs, même si leur sortie de cette semaine manquait clairement de diplomatie.

Le pays entier, on le sait, manque de logements. C’est particulièrement criant à Montréal, où les prix explosent.

À cette crise du logement s’ajoute une crise écologique. On doit revoir nos modes de vie et freiner l’étalement urbain. Il faut bâtir des logements dans des quartiers qui permettent d’aller au travail et faire ses courses sans voiture.

C’est une densification intelligente de la ville qu’on doit viser. Ce n’est pas simple. Dans les quartiers centraux existants, l’ajout de logements supplémentaires entraîne souvent une montée de bouclier chez les résidants. Pas dans ma cour !

Lorsque la rare occasion de développer un quartier à partir d’une page presque blanche se présente, on n’a donc pas le choix de réfléchir à la densification. C’est encore plus vrai quand on se trouve en plein centre-ville, comme c’est le cas de Bridge-Bonaventure.

Les promoteurs pourraient-ils réellement construire 12 000 logements sur ce site complexe qui compte des industries, des voies ferrées, un Costco et des activités portuaires ? C’est à eux de le démontrer.

Mais ce qui est clair, c’est que la demande de logements est très forte. En refusant les unités proposées, la Ville viendrait s’immiscer entre l’offre et la demande. Elle peut évidemment le faire pour plusieurs raisons légitimes : s’assurer que la mobilité reste fluide, préserver la trame urbaine et la qualité de vie des citoyens, faire en sorte que la ville se construise de façon cohérente.

Sauf que chaque fois qu’on intervient ainsi pour freiner l’offre, il faut être conscient qu’on déséquilibre le marché. Un marché déjà fortement déséquilibré, dans lequel les aspirants propriétaires se battent à coups de contre-offres et les locataires peinent à se loger à prix raisonnable.

Ça ne veut évidemment pas dire qu’on doit céder à toutes les demandes des promoteurs. Contrairement à Griffintown, où on a laissé ces derniers faire ce qu’ils voulaient avant de réfléchir à l’urbanisme, l’administration de Valérie Plante procède avec ordre dans Bridge-Bonaventure.

Mais on peut quand même poser des questions. La Ville nous a expliqué vouloir limiter la hauteur des bâtiments à huit étages partout dans Bridge-Bonaventure. Oui, les consultations publiques ont montré le désir de préserver les vues sur la ville et les bâtiments patrimoniaux. Mais une telle norme doit-elle vraiment être appliquée mur-à-mur, sur l’ensemble du secteur ?

Le plan prévoit aussi réserver 45 hectares (c’est la moitié de la superficie du parc Maisonneuve) pour de nouveaux bâtiments industriels et commerciaux afin de tripler le nombre de travailleurs du secteur. Certains de ces espaces pourraient-ils être réservés à du résidentiel ? Peut-on penser à moins de travailleurs et plus de résidants ?

Dans sa vision pour Bridge-Bonaventure, on sent les préoccupations de la Ville pour protéger le patrimoine industriel et pour bâtir un quartier « à échelle humaine ». C’est à saluer. Mais des quartiers à la fois denses et agréables, ça existe. La Ville doit pousser l’exercice de densification intelligente jusqu’au bout. Pas pour faire plaisir aux promoteurs. Pour l’intérêt des citoyens.

Rappelons-nous que dans cet espace on planifiait la construction d’un stade il y a encore quelques mois seulement et qu’à peu près tout le reste était défini à partir de cette imposante infrastructure. Le stade de baseball aurait été le point focal du quartier et tout tournait autour de cette priorité. Finalement le projet de Bronfman s’est écroulé laissant un immense vide dans la planification du secteur.

Normal alors que le Ville doive retourner à la case départ et repenser le plan d’urbanisme avec de nouvelles priorités. Pendant ce temps Goulet salivait en voyant des tours élevées s’adosser au stade, en répétant plus ou moins le type de développement de Griffintown version 2, dont il a été un des acteurs majeur.

Tandis qu’à l’autre extrémité la population locale de PSC s’imagine une version contemporaine des Habitations Jeanne-Mance en milliers d’unités à loyer modique. En d’autres mots chacun rêve à son ghetto pour riches ou pour pauvres, en oubliant les principes même d’un développement équilibré pour une ville inclusive basée sur la mixité sociale.

Puisqu’il faut chercher un consensus durable faisons les choses dans l’ordre. C’est là qu’intervient le bureau d’urbanisme en jetant les grandes lignes des différentes composantes du nouveau quartier et des indispensables infrastructures publiques pour lesquelles on doit réserver des lots en priorité. De là imaginer différentes versions de développement à densité variable et les soumettre à une consultation publique élargie pour en fixer les grandes lignes.

Une fois cet exercise démocratique complété on invite les promoteurs à soumettre leurs propositions, en se gardant une marge de manoeuvre pour la négociation et une certaine flexibilité dans l’élaboration de projets précis qui pourraient faire l’objet de conditions spéciales, notamment certaines hauteurs maximales, protéger des vues, etc.

Voilà en gros la leçon essentielle que l’on doit retenir de GFT, où l’administration Tremblay avait abandonné ses responsabilités de leader en développement urbain au profit des promoteurs, avec le malheureux résultat que l’on connait.

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Très bien résumé!