Redéveloppement de Bridge-Bonaventure – Projet global

De toute façon ce n’est pas moi qui le dit, mais j’ai beaucoup lu sur la densité “optimale” et c’est un sujet controversé. Vaut mieux avoir 15000 hab/km2 dans une ville entière que 30000 hab/km2 au centre-ville et des quartiers ultra peu denses (genre unifamiliales) dans le reste de la ville, non?

1 « J'aime »

Je suis absolument d’accord, on peut avoir un tissu urbain très dense sans tours.

On peut également facilement densifier un quartier en construisant en hauteur et en laissant de l’espace au sol et/ou en alternant les usages: les centre-ville de Toronto ou de Vancouver sont très denses en population mais aussi en activités. En général les quartiers de tours ne sont pas que des quartiers résidentiels; mais aussi des zones de bureaux et de commerces denses. Les arrondissements de bureaux à Paris sont de loin les moins densément peuplés. À un moment, les usages mixtes denses ne peuvent se superpositionner sans hauteur additionnelle.

Les quartiers les plus denses de NYC ne sont pas les quartiers de gratte-ciel.

Non pas tous, mais certains le sont; et le plus densément peuplé, Upper West Side, l’est. Il reste que Manhattant est, sur son territoire de tours et de bâtiments de moyenne hauteur 40% plus densément peuplé que la déjà très dense Paris.

Moi ce qui me gêne dans tout cela, c’est que j’entends très souvent sortir le fait que le Plateau Mont-Royal est un exemple d’urbanisme car c’est l’arrondissement le plus densément peuplé au Canada sans hauts bâtiments. Déjà c’est faux; il y a de grands immeubles même sur le plateau. Surtout, bien que ce soit un super milieu de vie ce n’est pas l’exemple urbain idéalisé ayant une concentration d’habitants et d’usages la plus élevée obtenue avec une majorité de duplex et de triplex au pays.
Il y a des quartiers tout aussi vastes et bien plus denses à tout point de vue au Canada. Non, le centre-ville de Toronto ce n’est pas que quelques blocs ultra-denses éparpillés rendant la moyenne appréciable; et je n’ai pas l’impression que le centre-ville de Vancouver soit un ensemble décousu et horrible à y vivre.
Centre-Ville Toronto:

Montréal centre de l’île :

Vancouver peninsule:

Vaut mieux avoir 15000 hab/km2 dans une ville entière que 30000 hab/km2 au centre-ville et des quartiers ultra peu denses (genre unifamiliales) dans le reste de la ville, non?

Je dirai généralement oui; mais cela dépend de la taille de la ville et de sa population totale. Avoir toute une foule d’activités et de logements au même endroit est aussi un sérieux plus.
Honnêtement aucune ville ou zone urbaine n’a 15k/km^2 partout. Toutes les villes ont des quartiers, souvent centraux, plus denses que les autres; dans des proportions d’usages différentes. Je ne crois pas qu’un tissu urbain uniformément dense sur tout un territoire existe; il y a toujours des baisses de densité à la périphérie des pôles. Tout dépend de l’échelle. Montréal ne déroge pas à la règle. C’est juste que sa densité est plus étalée sur son territoire central; mais elle a aussi une foule d’unifamiliales à une 20aine de minutes de son centre-ville peu habité vers Westmount, Hampstead et la Rive Sud.

8 « J'aime »

Intéressant de lire une réponde avec beaucoup d’exemples et d’illustrations :+1:t5:

1 « J'aime »

Pour la Ville il n’y a aucune raison de créer des conditions qui encourageront involontairement l’augmentation de l’offre de location à court terme au centre-ville et dans les quartiers périphériques avec une panoplie de logements à petites surface, plus rentables à l’unité pour les promoteurs. Surtout que cette formule Air BNB n’a aucune incidence sur la densification démographique du coeur de la ville, pas plus qu’elle n’agit comme frein à l’étalement urbain.

Ce qu’il nous faut ce sont de vrais logements qui répondront aux besoins durables des montréalais en matière de logements sociaux, abordables et plus haut de gamme dans un véritable effort de mixité sociale.

Pour ce faire il faut des études exhaustives qui détermineront la nature des besoins en matière de logements pour ce secteur particulier et initier une approche consensuelle avec tous les partenaires potentiels dans ce grand chantier de redéveloppement du bassin Peel et ses environs immédiats.

Il s’agit notamment pour la Ville de garder le contrôle de la planification du territoire et exprimer ses attentes auprès des développeurs. Tout le contraire de Griffintown où on s’est retrouvé notamment avec un important déficit d’infrastructures publiques: parcs, écoles et autres services à la communauté.

De toute façon l’administration a déjà procédé de cette façon dans l’est près du pont J-C, justement pour éviter de répéter les erreurs de GFT. Du point de vue urbanistique c’est la voie à suivre, c’est-à-dire établir d’avance les différents besoins pour faire en sorte que les nouveaux quartiers offrent une qualité de vie équivalente ou supérieure aux autres districts de la ville.

Pour cela il faut proposer une diversité de logements qui répondra adéquatement aux attentes variées de la population locale, tout en demeurant attrayante pour les futurs résidents potentiels. En résumé, d’abord un PPU précis qui guidera les promoteurs et des conditions favorables pour un meilleur équilibre dans l’offre immobilière.

1 « J'aime »

C’est vraiment une belle présentation, très bien documenté.

Je penses que le point c’est qu’il y a peu de quartiers au pays qui ressemblent au Plateau Mont-Royal. Le West End de Vancouver ressemble beaucoup plus à Shaughnessy Village qu’à autres choses. Ce qui surprend à Montréal, c’est à quel point cette densité moyenne/haute est stable dans le centre de l’île. On a pas ça ni à Vancouver ni à Toronto.

L’un ne vaut pas mieux que l’autre, selon moi… c’est juste une typologie urbaine différente.

Mon opinion personnelle, je trouve que du 10-15 étages max serait parfait, pour faire une sorte d’escalier avec les tours de Griffintown qui en font une vingtaine et le centre-ville lui même après. Je ne crois pas qu’on puisse recréer ce qu’il y a à Pointe-Saint-Charles, et je ne crois pas qu’on puisse désirer un autre Griffintown, avec ses lacunes bien connues. Cependant, des immeubles un peu moins haut, jumelé avec un peu d’institutionnel, du commercial, et une grosse promenade fluviale, ça permettrait de créer une superbe porte d’entrée sur la ville.

2 « J'aime »

Un des éléments que j’ai remarqué de Vancouver est l’abondance d’unités résidentielles au rez-de-chaussée avec cours, en mode maison-de-ville, même si c’est surplombé d’une tour de condos de 30, 40 étages (et même souvent en accompagnement de la dite tour).

Il faut en revenir aux choses importantes dans la vie, dans notre quotidien : la hauteur n’en est pas une. Ce qui est important, c’est la qualité de l’espace privé et de l’espace public et la relation entre les deux.

Les gens veulent des cours. Les gens veulent un accès à l’extérieur. Les gens aiment en général pouvoir distinguer leur chez-soi. Les gens aiment les logements traversants. Évidemment pas TOUT LE MONDE mais la raison pour laquelle la banlieue attire tant, il faut la décortiquer et trouver les composantes qui peuvent être combinées avec la haute densité. Et à Vancouver, je trouve qu’ils l’ont bien réussi, cette combinaison, du moins spatialement.

Je n’ai rien contre la hauteur en tant que tel; j’ai en revanche une forte aversion pour les développements non-qualitatifs qui consistent à stacker des boîtes à chaussure minuscules et froides les unes par dessus les autres. Ces unités deviennent des biens de consommation bien plus que des milieux de vie qui entretiennent avec le temps quelque chose comme une appartenance au quartier, une appartenance à une communauté.

À Montréal, on a la facheuse habitude de traiter les rez-de-chaussée comme de la merde et de négliger l’interface avec la rue, et de penser qu’offrir une grosse pelouse uniforme est un ajout intéressant. Ce n’en n’est pas un. Les promoteurs devraient multiplier les cours personnelles, même si elles sont petites, plutôt que de dépersonnaliser les cours intérieures. Là, on pourrait véritablement notamment parler de logements propices aux familles, d’ailleurs.

Les promoteurs devraient multiplier les stratégies de coursives comme à Esplanade Cartier et à Laurent & Clark. Ils devraient multiplier les stratégies de volumétries plus morcelées, ou des développements en terrasses, pour utiliser les toits; pour rythmer un bâtiment afin d’éviter un effet de masse et d’écrasement.

Il y a une foule de stratégies pouvant faire d’une grande hauteur un milieu qualitatif, et pour s’assurer que le rez-de-chaussée et l’interface avec la rue demeure à échelle humaine (Oui, j’ose encore utiliser cette expression galvaudée, parce qu’en son fond elle a une réelle signification).

Le problème c’est qu’à Montréal, on en voit peu, des projets qualitatifs. C’est donc normal que la ville et que les citoyens aient des réflexes d’opposition et de doutes face à des propositions de promoteurs dont on sait très bien que la majorité se fout éperdument des milieux qu’ils construisent, pourvu qu’ils fassent le plus d’argent possible. On a un problème de qualité. Et au-delà de ça, on a un problème de culture.

14 « J'aime »

Voilà ce qui résume vraiment ma propre pensée. Je l’ai exprimé régulièrement sur l’autre forum. À ce propos on n’a qu’à regarder la plupart de nos anciens quartiers et apprendre de cette éloquente leçon du passé. À l’époque on construisait pour longtemps et on faisait beau pour les mêmes raisons. C’était naturellement dans notre culture et il faut retourner à ces précieuses valeurs qui sont loin d’être dépassées. Surtout que ces quartiers font encore la fierté des montréalais d’aujourd’hui. Bien sûr je ne parle pas de reproduire l’ancien, mais plutôt de s’en inspirer pour pouvoir mieux le réinventer de façon innovante et résolument contemporaine.

3 « J'aime »

Il faut quand même faire attention au biais de survivance: ce qui n’était pas beau et durable à l’époque n’a pas passé l’épreuve du temps, alors il nous reste que le beau et durable.

5 « J'aime »

Oui et au lieu d’encourager ce genre de promoteurs qui font un bon travail on refuse leurs demandes. Prevel dans son projet pour de l’Esplanade Cartier demande 80m sur René-Levesque. Ça a été refusé. Donc quel est l’incitatif de faire des bons projets quand quoi que tu fasses la ville te bloque ? Dans ce contexte, si j’étais un promoteur je ferais aussi le minimum. C’est logique. Je ne leur en veux même pas.

2 « J'aime »

Faut arrêter de démoniser la ville à tout bout de champ aussi. Esplanade Cartier est un superbe projet même si la ville a refusé une hauteur plus haute sur un lot.

1 « J'aime »

Je vois pas en quoi le fait le projet soit bon change quoi que ce soit au fait que la ville est pingre en concessions même quand le promoteur est de bonne foi. Je ne démonise personne. Mon commentaire décrit ce qui s’est passé. Dur de travailler avec elle. Justement si le projet est bon, la ville devrait agir différemment qu’avec des promoteurs qui font des mauvais projets. C’est comme ça qu’on va favoriser la qualité. Mais la ville agit toujours comme si ce sont les promoteurs les mendiants et qu’ils doivent être contents de ce qu’on est prêts à leur accorder. Parce que nous sommes Montréal and we’re so amazing that it’s a privilege to build here (C’est Plante qui l’a dit, je n’invente rien). Come on.

1 « J'aime »

Il faut faire attention ici, ce n’est pas parce qu’un promoteur est bon qu’il faut lui accorder plus de hauteur. Autrement on tomberait dans la pure subjectivité. Le Plan d’Urbanisme est là pour guider la Ville et des dérogations sont possibles par des ententes limitées gagnant-gagnant.

2 « J'aime »

Dans ce cas laissons les être mauvais et ne nous plaignons pas qu’il n’y ait aucun effort de la plupart d’entre eux.

Comment il n’y a aucun effort? Je reviens à mon point d’hier… l’Esplanade Cartier est un superbe projet qui est le fruit d’un très bel effort de la part de Prével, et ce même si le PPU des Faubourgs ne permet pas plus de hauteur…

3 « J'aime »

J’ai vraiment l’impression que je parle sans me faire comprendre. Ce que je dis c’est ce que si on refuse les doléances très raisonnables de “bons” promoteurs comme Prével, ne nous étonnons pas que d’autres promoteurs se contentent du strict minimum car quoi qu’ils fassent la ville impose les mêmes restrictions exagérées à tous.

Pour favoriser la qualité, il faut d’une certaine manière recompenser ceux qui font de bons projets. Ça enverrait un signal positif.

6 « J'aime »

Intéressant article dans tout ce débat, à mon sens. Désolé de la transgression.
Je remarque que les tours “bland” de Toronto et Vancouver sont peu appréciées des citoyens.

Je n’ai pas vu la mention de tours bland dans l’article où j’ai mal lu ?

1 « J'aime »

Intéressant, mais je prendrais cela avec un grain de sel, car c’est l’appréciation architecturale, mais on n’indique pas de quoi on parle ici. Clairement que Montréal avec ces triplex victoriens vont plus être appréciés. Dans les banlieues de Toronto ou Ottawa c’est des champs de McMansions identiques…

On aurait dû comparer des comparable AKA les constructions neuves du GTA avec les constructions neuves du Grand Montréal et on aurait probablement eu un tout autre constat. Si on prend les Dancing tower de Mississauga, on est loin de Griffintown ou du Solar Uniquartier. Mais si on compare les plex en pierre avec des toits de couleurs, on est loin des tours cheaps de Scarborough ou des champs de maison de la banlieue de Calgary.

Sauf que si on demanderait si les gens apprécie un développement style le Triangle, versus les Ice Tower, on aurait pas non plus le même constat. Donc oui l’architecture est importante pour un nouveau développement, mais rien dans l’article n’affirme que les gens préfèrent ce qui se construit ici, versus le reste du pays.

4 « J'aime »

Ceci dit, les amateurs canadiens d’architecture et de développements urbains sur Skyscraperpage apprécient plus nos projets que nous (qui ont des “'murs” selon certains) et ils sont surprenamment plutôt critiques du modèle torontois. Les développements de moyenne densité sont généralement mieux perçus.

Finalement, peut-être qu’on envie toujours plus la couleur du gazon des voisins!

AJOUT : Un avis est unanime cependant : Laval est la risée du Canada. :wink:

5 « J'aime »

Ma principale préoccupation est de maximiser le nombre de ménages (seuls, colocations ou unités familiales) qui peuvent confortablement résider à proximité des principaux pôles d’activités de la ville afin de réduire les temps de déplacement vers les différentes activités commerciales, académiques, culturelles, sportives, récréatives qu’ils ont à offrir. Sur la question de la hauteur, je n’ai jamais compris pourquoi on insiste pour opposer le cadre bâti de quartiers de 3-8 étages à celui de towers in the park + unifamiliales quand notre centre-ville offre de nombreux examples de tours sur des basilaires de 3-8 étages faisant toute la longueur du bloc.

Ça fait plusieurs années que je suis l’évolution de la crise du logement à Montréal et l’une des observations les plus récurrentes que je fais est que de plus en plus de familles qui habitaient les quartiers de Plex comme Villeray, Rosemont, Verdun, Ahuntsic ou le Plateau se résignent à chercher dans les vieux quartiers de Longueuil comme le Vieux-Longueuil, le Vieux Saint-Lambert, le nord de Brossard, etc parce qu’il y a de moins en moins d’options dans les quartiers centraux et non parce qu’ils recherche le « rêve américain » et la dépendance à l’auto. À tout le moins, on devrait être en mesure d’identifier les principaux centres d’activités de la métropole et planifier les environs pour y rapprocher le plus de résidents et services publics possible tout en privilégiant des déplacements actifs et l’accès à une mobilité régionale fiable et fréquente. Dans le cas de ce secteur, vu sa proximité au centre-ville, je pense que la ville devrait profiter des terrains de la SIC pour y développer ses équipements collectifs et son logement social tout en cherchant, autant que possible à développer le reste du secteur qui n’est pas dédié à l’industriel lourd.

3 « J'aime »