Redéveloppement de Bridge-Bonaventure – Projet global

Je crois que de présenter la densité sur l’ensemble de ces terrains, comme Devimco le fait, fausse la problématique, la discussion ici qui tourne sur la hauteur des bâtiments en est un peu la preuve. Ce n’est pas nécessairement un problème de densité du bâti. C’est un problème de vocation des terrains. Si la densité de la zone résidentielle prévue atteint 260 logements par hectare, ce n’est pas de ce côté qu’on peut faire de gros gains sur le nombre total d’habitations. C’est toujours un débat intéressant, mais même avec des gratte-ciel on va pas aller beaucoup plus haut que ça, surtout que Devimco défend les hauteurs pour réduire l’emprise au sol, ce qui limite la densité possible. C’est dans la planification et le rôle des espaces, il faut surtout prévoir plus de logements ailleurs dans le projet.

(j’avais écrit une autre réponse, mais je l’avais effacé après avoir mieux compris la situation du secteur)

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Oui je suis d’accord.
Je me suis intéressé au quadrilatère Richmond, William/Ottawa, Séminaire et Canal Lachine, en incluant tous les terrains, parcs et rues. Il reste un terrain dont on ne connait pas combien de logement seront construits, mais aujourd’hui avec ce qui est là et prévu, on a du 3135 logements pour 11.25 hectares, soit du 278 logements par hectare.
Ce qui serait proposé serait donc légèrement moins dense que ce qu’il y a dans les Bassins du Nouveau Havre. C’est dense, certes, mais ca me paraît quand même pouvoir aisément l’être encore plus.

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Le problème est que la Ville semble justement vouloir limiter le développement résidentiel à ce secteur. Non la Ville n’a pas à exproprier Costco, mais elle peut quand même prévoir l’éventuel développement de cet énorme terrain. C’est à ça que sert l’exercice du PPU.

On fait complètement et injustement abstraction des terrains de la Pointe du Moulin et du siège social du Port qui ont un potentiel de développement à court terme.

On ferme aussi les yeux sur le long terme en ne prolongeant pas la réflexion sur les secteurs présentement industriels, mais avec un fort potentiel de développement résidentiel comme le quai Bickerdike et le secteur du Five Roses.

En campagne, Ensemble Montréal proposait 10 000 à 20 000 unités, ce qui serait semblable à la densité de Griffintown ou de Molson, beaucoup plus aligné avec les besoins en matière de pénurie de logement et de développement durable. Après tout, on est pratiquement au centre-ville ici.

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Je doute que le Port de Montréal veuille se départir du quai Bikerdike, surtout qu’il y a un projet de redéveloppement/réaménagement du terminal
Aussi, la construction est très stricte près d’une minoterie (Farine Five Roses/ADM). Il y a des risques d’explosion.

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Oui je spécifiais justement à long terme. Au fil des ans on peut prévoir que les activités industrielles dans le secteur vont tranquillement quitter pour l’Est (comme Ray-Mont) ou l’extérieur de l’île (comme Molson).

Oui le Port a rénové Bickerdike, mais ça ne veut pas dire qu’il restera là éternellement.

Il faut pouvoir prévoir à plus terme et c’est probablement le secteur le plus stratégique à Montréal, considérant son accès à l’eau important, son potentiel touristique et économique, sa proximité au centre-ville, la présence du REM, le riche patrimoine industriel, et je dirais même son potentiel de beauté. À terme ça pourrait devenir “le spot” à Montréal, du genre que tu te déplaces à Montréal pour aller là.

Je trouve que leur vision pour le PPU manque justement de vision.

Il ne faut pas oublier le Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 à venir dont l’adoption est prévue en 2023. Les PPU futurs vont sûrement découler du PUM 2050

Sauf qu’un PPU, c’est du concret et non une simple vision idéalisée à long terme (comme un document électoral) qui ne prend pas en considération les obstacles présents sur le terrain. C’est un outil de style “loi omnibus” qui modifie le plan d’urbanisme et la réglementation locale et qui planifie les infrastructures publiques nécessaires au développement évalué.

De plus, je précise que le PPU englobe les terrains de la Pointe-aux-Moulins et les terrains au sud. Toutefois, la Ville n’a pas juridiction sur le Port de Montréal ou les activités ferroviaires du secteur. Comme le mentionne Scarlet, il y a également des règles de sécurité liées à ces activités qui limitent le développement résidentiel, sans parler des nuisances associées à ce type d’activité.

À cet effet, je ne suis pas contre le maintien d’activité d’emploi ou même industriel dans le coin. Ces activités ne peuvent pas uniquement se trouver en périphérie non plus, mais c’est une tout autre discussion. :slight_smile:

Pour terminer, à moins que j’aie manqué quelque chose, le PPU n’a pas été adopté ou même dévoilé. On discute donc principalement à partir des doléances de Serge Goulet, qui se sert allègrement des médias depuis plusieurs années pour prendre le contrôle du message et placer la Ville sur la défensive. C’est son outil de négociation (un peu à la Vincent Guzzo).

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Il n’y a aucun PPU pour le secteur. On a simplement un rapport de consultation avec des recommandations de l’OCPM. La Ville a simplement présenté sa vision pour un secteur précis de Bridge-Bonaventure. Le PPU viendra et sera soumis à une autre ronde de consultation de l’OCPM.

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La densité pour la densité = aucun intérêt. On ne devrait jamais parler de densité sans qualité de milieux de vie. Et la qualité du milieux de vie implique nécessairement qu’on parle de confort et de perception agréable. Or, il y a un moment où une densité excessive nuit à ces autres objectifs. Vouloir de la densité sans considérer ses impacts potentiellement négatifs, sans intégrer la notion de Qualité de l’espace (autant privé que public), sans considérer la culture locale et le contexte local, c’est courir vers un mur, en avançant à l’aveugle. Il y a bien plus que le chiffre à prendre en compte, et c’est absolument réducteur de ce qu’est une ville où les gens veulent rester que de ne voir que les chiffres.

Alors oui, les développements de 8-10-12 étages sont tout à fait à propos, même plus que jamais, en 2021. Il n’y a aucune raison pourquoi on ne devrait pas les considérer. Il a été maintes et maintes fois démontrés, dans le monde, qu’on n’a vraiment pas besoin d’aller bien haut pour atteindre des densités absolument suffisantes pour lutter efficacement contre l’étalement urbain et pour constituer des milieux de vie véritablement attirants et durables.

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Moi je ne comprends juste pas pourquoi on est obligés, à chaque fois de mettre en opposition la hauteur et tous les principes que tu as énuméré. C’est très faisable de concilier les deux. Pourquoi on fait comme si c’était impossible ? Et je ne parle même pas de 50 étages. Mais il y a pleins de quartiers dans le monde qui sont trendy et agréables même avec des tours. Je trouve que c’est un peu sortir l’épouvantail.

J’aimerais juste rappeler que plusieurs arrondissements de Paris ont une densité de population égale ou supérieure à la densité de Manhattan, avec seulement environ 7 étages.

La raison est que les bâtiments en hauteur nécessitent de l’espace entre chacun. Certaines recherches ont montré que les constructions de 6-7-8 étages représentent la densité «optimale».

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On ne fait pas comme si c’était impossible, mais c’est probablement beaucoup plus facile de concilier milieu de vie agréable et densité avec des structures moins hautes/des lots plus petits.

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Le cas de Paris est difficilement comparable à Montréal. Le centre de Paris est constitué de grands lots avec de nombreuses couches de lotissements à l’intérieur (en profondeur). Ce qui fait qu’il y a énormément plus de m2 habitable par m2 de rue (une perte sèche de densité).

Montréal est constitué de lots très étroits avec en plus des ruelles entre chaque couple de rues, ce qui fait que même en généralisant une hauteur de 7-8 étages dans nos quartiers centraux, on aurait encore une densité inférieure à celle des arrondissements centraux de Paris.

J’ajouterais aussi que contrairement à l’idée qu’on se fait généralement. Paris a de nombreux quartiers essentiellement composés de tours de 20-30 étages, oui même intra-muros. Notamment dans les 19e, 20e, 13e, 15e…

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Est-ce qu’ils ont tenu compte des tailles des logements? À Paris, tu t’attends à ne pas trouver de logis au 20e, ce qui n’est pas la même mentalité que New York ou Montréal.

Aussi il ne faut pas oublier que hauteur = valeur, ce qui permet au promotteur d’atteindre la rentabilité plus facilement.

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Très intéressant. Est-ce que ces deux captures sont prises à la même échelle?

Bien vu. Je n’avais pas fait attention ça. Voilà approximativement:


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À propos de mon commentaire sur Paris: Mon point n’est pas que Montréal doit se limiter à 7 étages, mais juste de vous rappeler qu’il ne faut pas présumer que plus de hauteur égale toujours plus de densité.
Et les unités à Manhattan ne doivent pas être bien plus grandes que celles à Paris.

En ce qui concerne Montréal justement, le Plateau-Mont-Royal est l’arrondissement/borough/district le plus densément peuplé au Canada avec 3-4 étages principalement (on parle ici de quartiers entiers et non de pâtés de quelques blocs résidentiels comme St James Town).

Mais peu importe votre définition de quartier/arrondissement au Canada, le PMR reste l’arrondissement le plus dense à Montréal. C’est parce que les unités sont collées les unes sur les autres et la plupart des rues sont relativement étroites. Aussi, le zonage mixte permet des artères commerciales avec des unités résidentielles partout autour et au-dessus.

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Ok mais ce n’est pas une façon valide de voir les choses; car les découpages administratifs ne servent pas à grand chose dans ce cas-ci.

Le West End à Vancouver est bien plus dense à 22.5k/km^2. Quasiment le double du plateau. Le centre-ville de Vancouver est à environ 18k/km^2. Ces deux zones administratives font environ 6km^2 combinées. Même le centre-ville de Toronto est plus dense; à 16-17k / km^2 sur 17 km^2. Le plateau est à 12-13k/km^2 sur 8 km^2.

Ok, enfin tu compares Manhattan, qui fait environ la moitié de Paris (avec les bois), à 20 arrondissements bien plus petits. En affinant la granularité, le 11e arrondissement serait le plus densément peuplé avec environ 40k/km^2 sur 3.83 km^2. Le Upper West Side est à 44k/km^2 sur 5 km^2. Il y a au moins 4 quartiers de Manhattan avec une densité supérieure à 37.5k/km^2 (UWS, Lower East Side jusqu’à Turtle Bay, Upper East Side-Yorkville et Washington Heights); alors que le deuxième arrondissement le plus peuplé de Paris est le 20e avec 32k/km^2.

On peut s’amuser avec les découpages administratifs.

Cependant affirmer que le Plateau est l’arrondissement le plus dense au Canada tout en étant très loin d’être le quartier le plus densément peuplé au Canada, c’est pas tout à fait pertinent pour cet argumentaire.

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J’ai regardé les quartiers de New York que vous mentionnez et je vois surtout des constructions d’environ 7 étages comme à Paris… ça prouve mon point, non? Les quartiers les plus denses de NYC ne sont pas les quartiers de gratte-ciel.

De plus, j’utilise l’échelle d’arrondissements entiers pour montrer la faisabilité et la qualité de vie de la densité du PMR et de Paris à l’échelle d’une ville entière et non seulement à l’échelle d’un pâté de quelques buildings comme les “quartiers” les plus denses de Toronto (qui sont en réalité des quadrilatères de boîtes de sardines).