Réaménagement de l'avenue des Pins

Je suis d’accord avec toi, Montréal fait de beaux efforts d’aménagement depuis plusieurs années avec un résultat fort éloquent. Tout est bien pensé et aménagé avec créativité et bon goût. Bien sûr il y a des milliers de possibilités pour chaque projet, cependant il faut aussi tenir compte des budgets et des contraintes pour chaque espace public. Ce que je remarque surtout c’est que chaque projet est personnalisé et on sent une volonté sincère d’embellir durablement. Après c’est bien sûr matière de goût car on ne réussira jamais à plaire à tout le monde.

Finalement jamais aura-t-on créé autant de rues et de places publiques de qualité dans la métropole, une tendance lourde qui me réjouit vraiment parce que la beauté des villes s’apprécie d’abord au niveau de la rue.

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La qualité n’est pas une question de goût.
On peut aimer un espace de mauvaise qualité.
On peut ne pas aimer un espace de bonne qualité.
La qualité et le goût n’ont aucun lien. Aucun.

Oui! À part Sainte-Catherine, ce sont effectievment tous des projets d’une grande qualité. Je dirais même, des projets impeccables! J’ajouterais le Square-Victoria, la Place Jean-Paul-Riopelle, la Place Alice-Girard, l’Avenue Thérèse-Lavoie-Roux, la Place Joseh-Venne, la Place du Sable-Gris, la Place Vauquelin, la Place-d’Armes, le Parterre du Quartier des spectacles, la promenade des artistes, Ste-Catherine (portion Quartier des spectacles uniquement), l’Esplanade Tranquille et certaines portions du parc Frederic-Back.

Mais ce sont tous des projets entamés et/ou complétés il y a plusieurs années. Malheureusement, nous sommes entrés dans une ère d’aménagements jetables. Et non, ce n’est pas uniquement une question de couleur de pavé, c’est bien plus complexe que ça. Reste que presque tous les aménagements récemment conçus seront à refaire dans quelques années (Place des fleurs de Macadam, Place Gérald-Godin, Terrasses Roy, Sainte-Catherine-Ouest, tous les REV, Place des Commencements…). Ce ne sont pas des projets pérennes, ce ne sont pas des projets durables (sauf en apparence, grâce à quelques artifices). Et non, ce n’est surtout pas une question d’argent. Le budget n’est jamais une excuse. Il y a moyen de faire des projets impeccables peu importe le budget. Ce n’est qu’une question de culture, de raffinement, de sensibilité. Mais jamais de budget.

Je trouve juste ça dommage. On devrait viser de construire pour 100 ans.

Intéressant. Quand tu parles de projets pérennes, à quoi penses-tu en particulier? Est-ce que tu penses à la durabilité des matériaux? la facilité d’entretien? une esthétique indémodable? une capacité d’adaptation aux changements d’usages à travers le temps? Ou autre chose carrément?

Aussi, venant d’un monde d’ingénierie, j’ai l’habitude, lorsqu’on parle de qualité objective, que celle-ci soit mesurable. Par exemple: un taux de disponibilité en pourcentage. Qu’en est-il de la qualité objective en architecture de paysage? Est-ce qu’il y a des critères ou exigences mesurables/vérifiables et connus de tous dans le milieu?

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Je trouve tes exemples assez aléatoires. Gérald-Godin est temporaire, le design permanent n’a même pas été dévoilé. Idem pour les REV (sauf Peel) – ils sont des aménagements transitoires qui attendent la reconstruction complète de la rue. Les Terrasses Roy et la Place des fleurs de Macadam ont été planifiés en même temps que la Place du Sable-Gris (toujours en construction d’ailleurs), l’Esplanade Tranquille, le Square Phillips, etc. Tu sembles croire qu’il y a un genre de fossé générationnel en matière d’espace public mais je le vois pas.

Si tu n’aimes pas l’ambiance ludique des Terrasses Roy ou de la Place des fleurs de Macadam, ben là, c’est juste une question de goût. Moi je les aime bien.

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Votre commentaire me rend très heureux!

Vous mettez le doigt sur le problème. Ces aspects sont difficilement mesurables, quantifiables.
C’est donc très difficile pour un ingénieur, un politicien, un gestionnaire de projet à la ville, et même certains architectes et architectes paysagistes de saisir ce qui fait la qualité des espaces publics. Ce sont des notions qui peuvent sembler très abstraites.

Il existe certains guides, mais ils sont souvent incomplets, ou ils sont trop européens ou trop américains, ou ils sont à trop grande échelle.

Je ne vous cacherai pas qu’il y a quelque chose en préparation à ce sujet, pour essayer de faciliter les communications entre les intervenants et essayer de renverser la vapeur actuelle. Mais ce n’est pas évident, car ce ne sont pas des vérités absolues, tout ne s’applique pas automatiquement à tous les projets. 110 critères ont été listés jusqu’à présent, et vous en avez effectivement nommé quelques-uns.

Voir commentaire précédent. Ce n’est pas une question de goût. Jamais. J’adore les espaces ludiques, j’adore les espaces sobres. Qualité; c’est le seul enjeu ici.

Et non, les exemples ne sont pas «aléatoires», mais je peux comprendre que les différences entre un projet de qualité et un projet qui ne l’est pas ne soient pas évidentes pour tout le monde.

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J’essaie de comprendre mais je trouve ça un peu flou. Oui la qualité particulière d’un espace est difficile à mesurer, mais est-ce que tu pourrais nous donner un exemple concret de ce que tu trouves déficient dans la Place des Fleurs de Macadam comparé à la Place d’Armes?

Alors, est-ce possible d’avoir des exemples plus concrets de ce qui est jugé comme étant de la mauvaise qualité dans les espaces publics récents qui ont été cités en exemple ? Parce que mis à part avoir mis de l’avant l’argument selon lequel ces places publiques ont été conçues avec de la mauvaise qualité, il n’y a pas encore d’exemple concret pour le démontrer… Je crois que plus de détail très spécifique aiderait peut-être à comprendre ce point qui a été mis de l’avant…

Est-ce que le matériau des dalles est de mauvaise qualité par exemple ?

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Pour les Terrasses Roy, ce qui me saute aux yeux comme manque de qualité notamment c’est la manière extrêmement peu élégante avec laquelle les différents alignements de pavage se rencontrent. Plusieurs dalles sont bizarrement coupées, il n’y a aucune bordure, les transitions ne sont pas délicates et les diagonales ne semblent pas contrôlées. Divers éléments sont insérés sans lien avec les tracés et les axes au sol. En gros, quand quelque chose semble aléatoire, c’est souvent le résultat d’une paresse de design - qui crée des alignements peu harmonieux, des erreurs - qu’un traitement contrôlé aurait pu éviter ou traiter de manière à les arrimer entre eux et de peaufiner l’ensemble. L’aléatoire réussi n’est jamais un vrai aléatoire - c’est une perception gérée, maîtrisée, plutôt qu’un lancer de dés.

Je comprend ce que veut dire gtmtl - il y a beaucoup d’exemples où on sent que ça a été fait à la va-vite, “rough on the edges”, et quand on peut voir ça, quand on peut le sentir, c’est qu’il y a un manquement sur le plan qualitatif. Ça se voit généralement beaucoup plus facilement quand on s’attarde aux jonctions, aux détails, aux transitions de zone et à la présence ou absence de motifs, présence ou absence de rappels de design à différentes échelles, en plan comme en élévation.

Je crois qu’on peut faire un parallèle avec le domaine musical: ce n’est pas parce qu’on aime une chanson qu’elle est techniquement qualitative (sa valeur en tant qu’oeuvre d’une certaine complexité), et ce n’est pas parce qu’une chanson est techniquement qualitative qu’on doit l’aimer.

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Effectivement, les diagonales sont contrôlées. Le pavé des îlots est posé à 90° par rapport à celui des allées. Le problème se retrouve vraiment aux jonctions rue-trottoir / allée. Ça aurait été beaucoup plus beau de conserver le même angle pour ces deux, mais cela aurait nécessité plus de travail de main d’oeuvre pour couper les pavés, étant donné la forme des îlots.

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Les assises sont installées sur les rues perpendiculaires de la Phase 1!

C’est un mobilier d’une grande qualité! Et l’installation plus informelle est agréable.

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On a vu quelques sièges individuels sur Saint-Denis et Saint-Laurent (images de Google maps):

Mais celles-ci semblent vraiment de meilleures qualités. J’espère que c’est un design qu’on va voir ailleurs.

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Celle sur Saint-Denis et Saint-Laurent ont été commandées par les SDC il me semble, donc avec un budget plus limité. Mais je dois dire que celles de Saint-Laurent sont très bien dessinées!

Je l’espère aussi. Je rêve depuis longtemps que chaque arrondissement se fasse un catalogue de mobilier urbain qui lui est propre, probablement à l’aide d’un concours. Ça permettrait une meilleure unité, des lampadaires aux bancs, en passant par les bollards, les fontaines pour boire et les supports à vélo. On réduirait aussi les coûts de projet et les coûts d’entretien en réduisant la variété de mobilier.

Le problème c’est que la ville a son catalogue et ses mobiliers types, mais ils sont tellement bas de gamme, en apparence et en qualité, qu’à chaque projet les concepteurs demandent à y déroger. Ces dernières années, même les projets faits à l’interne ne respectaient pas ce catalogue.

Mais bref, ces bancs du projet des Pins sont un bon exemple de ce que pourrait être un mobilier Plateau par exemple.

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Les traverses en béton dans l’axe des trottoirs de Saint-Laurent:


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Les arbres sur la section Parc - Saint-Urbain ont été plantés! @jacouzi Le voilà (le début de) ton effet tunnel!


Les travaux ont débuté sur la placette Jeanne-Mance, et l’emplacement pour la fontaine à boire est bien présent.

Sur le tronçon St-Laurent - Saint-Urbain, les arbres ne sont pas encore là mais les pistes cyclables, les trottoirs et leur saillies semblent terminées, et les traverses en béton pour chaque rue qui donne sur Des Pins.

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Ce n’est pas fini et c’est déjà magnifique!

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Plus besoin d’aller sur le terrain pour voir l’avancement des projets. Ici des pins asphaltée entre Saint-Laurent et Saint-urbain (source veloinfo.ca intégrant l’API des caméras de Montréal)

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Je n’aurais pas dit mieux! Chaque projet de retrait de route et de création d’espace publique est une excellente nouvelle que je salut. Je continue aussi de croire que Montréal est la ville la plus avant-gardiste en Amérique du Nord à ce sujet, on est en avance! Mais si on désire collectivement pousser notre réflexion, la question de qualité que Gtmtl amène est pertinente, et c’est souvent ce qui va nous distinguer des projets urbains en Europe, qui ont des standards plus élevés, et une culture du design beaucoup plus développée.

Je suis d’avis que le pavé est trop intense à côté du patrimoine, mais à mon avis le projet Des Pins est un des meilleurs qui se soit fait récemment à Montréal! Bravo!

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Je trouve qu’on idéalise beaucoup l’Europe, au Québec, alors que j’ai souvent vu des espaces publics d’une très faible qualité en ce qui concerne l’accessibilité universelle. Aussi, elles sont souvent ultra inconfortables (entièrement minéralisée sans ombre, par exemple, petits pavés pas de niveau très inconfortable pour la marche, les poussettes, chaises roulantes, etc.), matériaux aveuglants et volatiles, faible diversité et agencement des végétaux, etc. J’ai aussi expérimenté des larges boulevards peu invitants, des carrefours giratoires absolument hors d’échelle pour les piétons, des clôtures entre trottoir et chaussée pour pouvoir rouler plus vite, etc. Bon, il y a aussi des bons exemples, mais pas que. Comme quoi la culture du design peu parfois laisser tomber des critères essentiels pour le confort et l’appréciation générale d’une place.

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10 septembre


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Je suis présentement à Rome avec un bébé de trois mois et je peux vous dire qu’on a rapidement délaissé la poussette!

L’accessibilité est épouvantable, les trottoirs sont souvent de petits îlots discontinus qui ne s’abaissent pas au niveau de la route, le pavé est trop souvent dans un état pitoyable, et même les segments bien entretenus sont cahoteux au possible.

La végétation est digne de l’avenue des Pins avant la transformation, les parcs sont aussi cloisonnés que le square Viger l’était auparavant, et la propreté générale digne de bien des ruelles malaimées de Montréal, avec l’odeur d’ordures incluse.

Sur une note positive, il y a beaucoup plus de caméras de sécurité (mais beaucoup moins qu’à Londres) et les graffitis sont bien moins présents qu’à Montréal.

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