7 G$ pour un tunnel de 8,3 km sur deux étages entre Québec et Lévis
Le tunnel sera aménagé sur deux étages avec un total de six voies de circulation, dont deux réservées au transport en commun. | PHOTO : GOUVERNEMENT DU QUÉBEC
Radio-Canada | Jonathan Lavoie | 17 mai 2021 à 15 h 32 | Mis à jour à 16 h 16
Le gouvernement Legault a levé le voile sur son projet de 3e lien entre Québec et Lévis. Il s’agit d’un tunnel étagé de 8,3 km qui doit permettre de passer d’un centre-ville à l’autre en une dizaine de minutes.
Le tunnel de 19,4 m de diamètre permettra l’aménagement de six voies de circulation sur deux étages. Deux de ces voies seront réservées aux autobus électriques et seront éventuellement ouvertes par moments au covoiturage.
La construction de ce mégaprojet est évaluée à 6 à 7 milliards de dollars. Le gouvernement indique qu’à ce stade, les coûts pourraient varier de 10 à 35 %. La facture finale pourrait donc frôler les 10 milliards de dollars.
Les entrées et les sorties principales du tunnel seront aménagées pour donner un accès direct à l’autoroute 20 sur la Rive-Sud, dans le secteur de l’avenue Monseigneur-Bourget, et à l’autoroute Laurentienne sur la Rive-Nord, dans le secteur du boulevard Wilfrid-Hamel.
La sortie dans le secteur d’ExpoCité permettra notamment la conversion de la portion sud de l’autoroute Laurentienne en boulevard urbain, comme le souhaite la Ville de Québec.
Le tunnel Québec-Lévis reliera ExpoCité à Lévis. Il y aura également des sorties à Jean-Paul-L’Allier, l’autoroute Dufferin-Montmorency et la colline Parlementaire. | PHOTO : RADIO-CANADA / GOOGLE EARTH
Sortie Dufferin-Montmorency
Une sortie sera également aménagée dans le tunnel pour permettre aux automobilistes de rejoindre l’autoroute Dufferin-Montmorency au centre-ville de Québec.
Le gouvernement Legault s’attend à ce qu’environ 27 000 véhicules par jour empruntent cette sortie. Il n’y aurait toutefois pas davantage de congestion, puisque ces véhicules circulent déjà au centre-ville en y accédant par les ponts existants.
Les usagers du transport en commun pourront quant à eux rejoindre directement le réseau de tramway grâce à deux stations souterraines construites sous la colline Parlementaire et sous le jardin Jean-Paul-L’Allier.
Vidéo promotionnel du tunnel Québec-Lévis
Échéancier
Il faudra une dizaine d’années de travaux avant d’inaugurer le tunnel, possiblement en 2031.
D’ici là, le gouvernement entend poursuivre les études géotechniques, notamment des forages dans le fleuve Saint-Laurent, dans le but de lancer les travaux préparatoires du tunnel en 2022. La Coalition avenir Québec respecterait ainsi sa promesse d’une première pelletée de terre à l’intérieur d’un premier mandat.
Le tunnel Québec-Lévis sera une des quatre composantes principales de ce que la CAQCoalition avenir Québec a baptisé le Réseau express de la Capitale (REC) qui inclut également le projet de tramway, 100 km de nouvelles voies réservées pour desservir les banlieues de la Rive-Nord et une bonification de l’offre de transport en commun sur la Rive-Sud.
Le Réseau express de la Capitale (REC) inclura un tunnel Québec-Lévis, un tracé de tramway ainsi que des dessertes vers les banlieues de Québec et de Lévis. | PHOTO : RADIO-CANADA
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Texte intégral - La Presse
Un tunnel à plus de 7 milliards entre Québec et Lévis
(Québec) Le troisième lien, ce tunnel que veut construire le gouvernement de François Legault sous le fleuve entre Québec et Lévis, doit coûter entre 7 et 9 milliards et prendra 10 ans à construire.
Publié le 17 mai 2021 à 15h30 | GABRIEL BÉLAND | LA PRESSE
C’est ce qu’a annoncé le gouvernement du Québec lundi, au moment de présenter son Réseau express de la capitale (REC). Cette large stratégie prévoit un tunnel entre les deux villes, mais aussi l’élargissement de plusieurs autoroutes de la capitale pour ajouter 100 km de voies réservées, ainsi que la construction du tramway.
Le gouvernement parle d’un coût de 6 à 7 milliards. Mais il prévient qu’il faudra ajouter des « frais connexes ». Il pourrait en bout de course coûter près de 9,5 milliards.
« À ce stade-ci du projet, la marge d’incertitude pour ces frais demeure élevée. Le ministère des Transports estime que le montant associé à ces réserves et frais se situera entre 10 % et 35 % du coût de construction », indique le gouvernement.
L’ouvrage de 8,3 kilomètres reliera l’autoroute 20 à la hauteur de la route Monseigneur-Bourget, à l’autoroute Laurentienne, à la hauteur du boulevard Wilfrid-Hamel, près du Centre Vidéotron. Les travaux préparatoires doivent commencer dès 2022.
Le gouvernement du Québec veut par ailleurs demander à Ottawa de financer une partie du tunnel.
« En campagne électorale, on s’était engagés à construire le tramway et le troisième lien, alors que certains ont voulu opposer ces deux projets. Pour nous, ces deux projets sont complémentaires, et on le démontre hors de tout doute aujourd’hui », a indiqué le ministre des Transports, François Bonnardel.
Six voies superposées
Le tunnel prévoit deux stations souterraines-Colline Parlementaire et Jean-Paul-L’Allier — où les autobus pourront déverser les navetteurs. Ceux-ci auront alors l’option de prendre le tramway.
À Québec, les automobilistes auront le choix de deux sorties, celle du boulevard Hamel, mais également une autre pour rejoindre l’autoroute Dufferin-Montmorency.
PHOTO FOURNIE PAR LE MINISTÈRE DES TRANSPORTS DU QUÉBEC | Le tunnel doit sortir près du Centre Vidéotron.
Le tunnel comptera trois voies par direction. Elles seront superposées. Une voie dans chaque direction sera réservée aux autobus.
Le gouvernement a aussi annoncé la mise en place de 100 km de voies réservées sur les autoroutes de la capitale, notamment Félix-Leclerc, Henri-IV, Robert-Bourassa et Laurentienne. Les autoroutes seront élargies et « aucune voie ne sera retirée aux automobilistes ».
Ces voies de circulation seront réservées aux autobus, mais également au covoiturage. Le gouvernement envisage aussi de permettre leur accès aux voitures électriques. Elles doivent coûter 844 millions à mettre en place.
En tout, le REC doit coûter 11 milliards, en ajoutant les 7 milliards du tunnel, les 3,3 milliards du tramway et les voies réservées.
Les opposants au projet de troisième lien n’ont pas mis de temps à réagir. « Ce projet-là me fait penser aux projets des années 70 alors qu’on construisait des autoroutes à qui mieux mieux. Mais maintenant on connaît les impacts sur l’étalement urbain et les coûts que la société doit payer pour ces choix », déplore Marie-Hélène Vandersmissen, directrice du département de géographie de l’Université Laval.
Alexandre Turgeon, directeur général du Conseil régional de l’environnement (CRE) de la Capitale-Nationale, estime « il n’y a aucun besoin d’investir autant de milliards pour aussi peu d’automobilistes ». Le gouvernement estime que 50 000 véhicules doivent emprunter le tunnel quotidiennement.
« On demande une évaluation environnementale fédérale », ajoute M. Turgeon. Celui-ci doit lancer mardi matin, avec d’autres groupes écologistes, une campagne nationale d’opposition « Non au troisième lien ».