Québec - Projets d'infrastructure

Est de Québec Des citoyens réclament l’accès au fleuve

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Les six voies de l’autoroute Dufferin-Montmorency séparent les battures de Beauport, à droite sur la photo, des secteurs habités de la ville de Québec.

(Québec) Encouragés par le succès monstre de la troisième phase de la promenade Samuel-De Champlain inaugurée cet été, des citoyens de Québec demandent au gouvernement Legault d’ouvrir l’accès au fleuve dans l’est de la capitale.

Publié à 1h03 Mis à jour à 6h00

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Gabriel Béland
Gabriel Béland La Presse

Ils se heurtent toutefois à un obstacle de taille : une autoroute à six voies sous-utilisée et construite en 1978 sur les battures de Beauport, un milieu naturel prisé des oiseaux et des poissons que le Canada considérait alors comme « un biotope particulièrement rare dans l’ensemble des écosystèmes de notre planète ».

« Ça fait plus de 20 ans que j’habite dans ce quartier, et on n’a pas du tout le sentiment d’être riverains », lâche, dépitée, Marie-Hélène Deshaies, présidente de la Table citoyenne Littoral Est et résidante de Maizerets.

Le Saint-Laurent est pourtant tout proche. Mais un spaghetti autoroutier construit dans les années 1970 cadenasse l’accès aux berges.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Daniel Guay et Marie-Hélène Deshaies, de la Table citoyenne Littoral Est, contemplent le lieu où l’autoroute Dufferin-Montmorency vient séparer le quartier Maizerets du fleuve

L’autoroute Dufferin-Montmorency a été construite dans la controverse il y a 45 ans pour relier la Haute-Ville de Québec au pont de l’île d’Orléans.

La voie autoroutière a une capacité d’au moins 90 000 véhicules par jour*. Mais selon les données les plus récentes, les tronçons de l’autoroute devant les battures de Beauport voient passer 30 000 véhicules par jour dans les secteurs les plus occupés, et à peine 18 000 par endroits.

Ses six voies se terminent quelques kilomètres à l’est dans les quatre voies de la route 138 sur la Côte-de-Beaupré.

Forte opposition

« On a hérité de la bêtise du siècle et on est pris avec », se désolait le 22 novembre 1978 le ministre péquiste délégué à l’Environnement, Marcel Léger, avant même que ne soit construite l’autoroute sur les battures.

Le premier gouvernement péquiste de l’histoire avait été élu deux ans plus tôt. Mais l’autoroute était presque parachevée quand l’audience publique sur l’environnement a eu lieu, en octobre 1978.

« En fin de compte, à part les organismes économiques et la Ville de Beauport, à peu près tout le monde était contre, tant les citoyens ordinaires que les groupes sociaux », se souvient celui qui a présidé l’audience, le biologiste Michel Lamontagne.

Les citoyens avertissent alors le gouvernement du Québec : bâtir une autoroute à cet endroit va couper l’accès au fleuve.

« Le Club des ornithologues du Québec insiste sur le fait qu’il faut éviter l’erreur commise il y a cinquante ans par les autorités du port de Montréal qui ont fait détruire le site naturel de Longue-Pointe, dernier endroit où les citoyens de Montréal pouvaient avoir accès au fleuve pour de multiples activités récréatives », peut-on lire dans le rapport.

Mais le maire de Beauport, à l’époque une ville indépendante de Québec, se moque des observateurs d’oiseaux. « C’est lui qui appelait les ornithologues les oisologues », rappelle en entrevue Gaétan Lord, administrateur du Club des ornithologues de Québec.

C’est parmi les sites les plus riches de la région de Québec. Mais c’est pratiquement impossible maintenant avec l’autoroute d’y avoir accès.

Gaétan Lord, administrateur du Club des ornithologues de Québec

Environnement Canada dépose à l’époque un mémoire coup-de-poing selon lequel « les battures de Beauport devraient être préservées dans la plus grande intégrité possible ». « Les zones intertidales en eau douce constituent un biotope particulièrement rare dans l’ensemble des écosystèmes de notre planète », peut-on lire.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le domaine de Maizerets, un parc public situé en bordure de l’autoroute Dufferin-Montmorency

Mais le projet est déjà trop avancé pour entièrement reculer. « Le ministère des Transports nous avait dit que c’était trop tard », se souvient Michel Lamontagne 45 ans plus tard.

Le gouvernement décide d’aller de l’avant avec l’autoroute, mais écoute en partie les arguments des opposants : plutôt que de passer au cœur des battures, la route les longera.

Les défenseurs de l’environnement gagnent une autre bataille quand le projet qu’avait alors le Port de Québec de bétonner entièrement les battures pour y mener des activités portuaires tombe à l’eau.

Un boulevard urbain

Les membres de la Table citoyenne Littoral Est espèrent que le jour est enfin venu de remédier à ce qu’ils considèrent comme une erreur historique. Leur rêve ? Retirer des voies à l’autoroute pour faire place, en bord de fleuve, à une promenade linéaire.

« Ça fait longtemps qu’on demande un boulevard urbain. Parce que quand tu mets une autoroute, c’est fini, l’accès au fleuve », note Daniel Guay, administrateur de la Table citoyenne Littoral Est.

Les trois premières phases de la promenade Samuel-De Champlain ont été réalisées dans l’ouest de la capitale. Il s’agit du principal legs du gouvernement québécois pour le 400e anniversaire de Québec en 2008. Le bassin de baignade dévoilé cet été a connu un succès monstre.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

L’inauguration de la troisième phase de la promenade Samuel-De Champlain a connu un vif succès cet été.

Le gouvernement Legault maintient le suspense quant à une éventuelle phase IV aux battures de Beauport. Il n’a pas non plus voulu s’avancer sur la transformation de Dufferin-Montmorency, malgré un vote unanime du conseil municipal de Québec pour un boulevard urbain en décembre dernier.

Une série d’accidents mortels sur l’autoroute a par ailleurs relancé le débat dans les dernières années.

« On ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Après l’été, on arrivera avec de belles nouvelles pour la phase IV », a toutefois indiqué le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, lors de l’inauguration de la troisième phase en juin dernier.

La Table citoyenne Littoral Est ne rêve pas d’un bassin de baignade dans l’est. « On ne veut pas un gros truc artificiel, précise Marie-Hélène Deshaies. On aimerait une promenade linéaire et redonner ses droits à la nature. »

  • Cette estimation provient d’un expert de Polytechnique Montréal, puisque le ministère des Transports et de la Mobilité durable n’était pas en mesure de nous fournir un chiffre avant la publication.
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Boulevard urbain ou autoroute… Il faut quand même le traverser, il y aurait moyen de creuser des passages en-dessous ou de mettre des passerelles au-dessus de l’autoroute actuelle.

évidemment s’ils font un boulevard urbain comme Lake Shore Drive à Chicago, oui, ça reste un obstacle à franchir. Mais à seulement 18 000 utilisateurs par jour dans certaines sections, la taille pourrait être considérablement réduite. Les tunnels piétonniers sont généralement indésirables et peu attrayants imo. Des passages à niveau sûrs conduiraient à un meilleur sentiment d’accessibilité. entk L’autoroute est laide et sous-utilisée, elle n’a plus raison d’être.

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Free mugging experience :cowboy_hat_face:

Pas à Quebec, heureusement. Probablement la ville avec le taux de criminalité le plus bas de l’hémisphère occidental :joy:

Et quand même , je peux garantir que les gens ne voudront pas les utiliser. Les tunnels piétonniers sous les autoroutes semblent tout simplement dangereux.

Les tunnels piétonniers sont beaucoup plus couteux à réaliser et sont effectivement plus risqués au niveau de la sécurité des personnes, en plus de la possibilité d’inondation si près du fleuve. Mieux vaut une solide passerelle couverte qui donnerait passage aux piétons dans un corridor séparé des voies cyclables, distinctes elles aussi pour chaque direction.

Nouvelle offensive pour améliorer la piste cyclable du pont de Québec

Après la sortie des maires de Québec et de Lévis ce printemps, voilà une nouvelle offensive, citoyenne cette fois, pour l’aménagement d’une piste cyclable plus sécuritaire que la petite voie actuelle sur le pont de Québec.

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La phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain ira bel et bien de l’avant

Deux cyclistes sur la piste cyclable de la promenade Samuel-De Champlain.1:45

Le Téléjournal Québec

La phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain ira bel et bien de l’avant

Deux cyclistes sur la piste cyclable de la promenade Samuel-De Champlain.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy-Roussel

Publié hier à 15 h 02 HAE

Mis à jour hier à 15 h 27 HAE

Après des tergiversations au sein du gouvernement Legault, le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, promet une phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain jusqu’au quartier des Chutes-Montmorency.

Cette dernière a été réclamée depuis des années par les résidents du secteur.

Le ministre Julien assure que, dès l’automne, un processus sera lancé pour amorcer cette nouvelle phase de la promenade linéaire Samuel-De Champlain, afin de poursuivre la promenade de la baie de Beauport jusqu’au quartier des Chutes-Montmorency.

Faut trouver le meilleur moyen de continuer cette promenade-là. On veut un concours d’idéation avec des spécialistes et des experts qui vont se pencher sur cette question-là pour nous offrir les meilleures possibilités avec l’objectif qu’on a.

Une citation de Jonatan Julien, ministre responsable de la Capitale-Nationale

M. Julien ne s’est toutefois pas avancé sur un échéancier précis. Il serait prématuré de donner une date finale avant le concours d’idéation, d’après lui. C’est le volet étude et analyse qu’on lance.

Jonatan Julien devant un lutrin. En arrière-plan, la promenade Samuel-De Champlain.

Jonatan Julien, le ministre responsable de la Capitale-Nationale, lors du dévoilement de la phase 3 de la promenade Samuel-De Champlain

Photo : Radio-Canada / Erik Chouinard

Ça fait longtemps qu’on parle de cette phase 4, a-t-il rappelé, mais cette fois-ci, il semble résolu à faire progresser le dossier.

En mai 2022, la ministre Geneviève Guilbault, responsable à l’époque de la région de la Capitale-Nationale, avait été vivement critiquée alors qu’elle affirmait que la phase 4 ne figurait plus comme « une priorité » de son gouvernement. Elle avait dû rectifier ses propos par la suite.

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Un allié dans les projets

Le maire de Québec, Bruno Marchand, n’a pas caché son enthousiasme quand il a été questionné sur le sujet. Il a qualifié Jonatan Julien d’allié dans ce dossier.

Je pense qu’il exprime son leadership dans sa capacité à faire en sorte qu’on soit mobilisé dans des projets communs. Ça, c’en est un, et vous savez combien il m’est cher, a-t-il affirmé.

Si le maire pense que le vif succès de la phase 3 a contribué en partie à la décision d’aller de l’avant, il croit que le ministre Julien a toujours été pour ce projet.

Je pense que ça fait partie des raisons, mais avant même l’ouverture [de la phase 3] le ministre voulait aller de l’avant avec la phase 4, a-t-il assuré. On est passé avec l’annonce de ce matin, avec une décisio. On va de l’avant pour les gens de Beauport et d’Estimauville; on veut des accès, pas juste des percées.

Des citoyens membres de la Table citoyenne Littoral Est avaient d’ailleurs réitéré leur volonté d’avoir un accès au fleuve dans ce secteur, il y a quelques semaines, en transformant l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain.

En apprenant l’intention du gouvernement, Daniel Guay, qui agit comme porte-parole de la Table souhaite que la population du secteur puisse participer au concours d’idéation.

C’est une bonne nouvelle, on voit l’écoute et l’ouverture du ministre Julien, convient M. Guay. Ce qu’on veut, c’est vraiment que le ministre se branche sur les citoyens, sur la communauté, parce qu’il y a des gens qui ont plein d’idées.

Une dizaine de personnes. Une femme tient une pancarte où il est écrit « La baie de Beauport, un trésor à préserver ».

« À qui le fleuve? À nous le fleuve! L’autoroute, on n’en veut plus! », ont écrit les manifestants sur des pancartes. (Photo prise en juin 2023)

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

Le député solidaire Sol Zanetti est content de voir que le ministre Julien veut concrétiser le projet. Il est persuadé que l’accès au fleuve et à la nature pourrait revitaliser Beauport.

Toutefois, il croit que tout va dépendre de l’engagement [du gouvernement] de transformer l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain.

L'autoroute Dufferin-Montmorency.

L’autoroute Dufferin-Montmorency

Photo : Radio-Canada / Carl Boivin

Si on ne fait pas ça, la promenade ne sera pas intéressante, considère le député. Il faut absolument confirmer la transformation de l’autoroute avant de lancer l’appel de projets [le concours d’idéation].

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À Québec, un aménagement novateur pour mieux contrôler l’eau de ruissellement

Le marché de Sainte-Foy

Les aménagements aux abords du marché de Sainte-Foy permettent de mieux contrôler les pluies abondantes.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

Publié hier à 5 h 17 HAE

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EN MODE SOLUTIONS - Fossés, bassins de rétention, réservoirs et aménagements paysagers. Les ingénieurs de la Ville de Québec ont déployé toute une gamme d’outils de contrôle des eaux dans la conception du stationnement Roland-Beaudin inauguré en 2022.

On contrôle 100 % de la surface de l’eau qui tombe sur le stationnement, nous explique Renée Lanthier, ingénieure et directrice par intérim de la Division Planification de la fonctionnalité des infrastructures du Service de l’ingénierie de la Ville de Québec, lors d’une présentation détaillée des ouvrages autour du Marché de Sainte-Foy et du nouveau centre de glaces. Le débit de rejet à l’égout y est contrôlé. Il ne dépassera jamais un débit fixe.

Une bouche d'égout dans un bassin.

Un bassin de biorétention au stationnement Roland-Beaudin à Sainte-Foy

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

Gérer des crues plus abondantes et plus fréquentes

L’été 2023 a été marqué par des précipitations exceptionnelles. Quatre-vingt-quinze millimètres de pluie ont été enregistrés à la station météorologique de l’Université Laval les 10 et 11 juillet. Trente millimètres le 13 du même mois et près de soixante-dix millimètres le 8 août. Pour éviter des refoulements d’égouts et des inondations, la Ville a dû procéder à des surverses d’eau non traitée dans les cours d’eau comme le fleuve Saint-Laurent.

Un débordement d'eau dans une rue.

Les pluies abondantes de l’été 2023 ont forcé la Ville de Québec à déverser des eaux non traitées dans le fleuve Saint-Laurent.

Photo : Radio-Canada

Les municipalités doivent gérer dans leurs anciens quartiers des réseaux unitaires comme on les construisait dans le passé. Il y a deux types de réseaux*,* explique la professeure et chercheuse à l’INRS Sophie Desmeules. Dans les réseaux séparés, les eaux des égouts sont dirigées vers les usines de traitement et les eaux pluviales vers les cours d’eau. Dans les plus vieux quartiers comme Québec centre-ville, Sainte-Foy ou Sillery […] les eaux de pluie et les eaux usées sont mélangées. […] Quand il y a trop d’eau, il y a des débordements d’un mélange d’eaux usées, puis d’eau pluviale qui s’en vont dans les cours d’eau.

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Les municipalités doivent maintenant développer toute une panoplie d’outils pour mettre en application le principe de contrôle à la source comme on le fait maintenant au marché de Sainte-Foy. Terminé le tout à l’égout, nous explique Renée Lanthier. On a rajouté la notion de résilience, on souhaite, avec les infrastructures vertes, essayer de reproduire un peu plus le cycle naturel de l’eau. En cas de coup d’eau important, on arrive à contrôler les débits avant de les rejeter dans un égout ou dans un cours d’eau.

Comment ça marche?

Tout autour du stationnement Roland-Beaudin et des rues qui y mènent, les arbres et les plantes rendent ce secteur asphalté et bétonné plus accueillant.

Les plantes permettent avec leur système racinaire de traiter, mais aussi d’évaporer l’eau là, quand elle arrive.

Une citation de Renée Lanthier, ingénieure et directrice par intérim de la Division Planification de la fonctionnalité des infrastructures du Service de l’ingénierie

En regardant de plus près, on découvre que les aménagements ne servent pas qu’à embellir le paysage urbain. Plusieurs composantes permettent de gérer les quantités et la qualité de l’eau de ruissellement avant qu’elle ne prenne le chemin du réseau d’égouts existant.


Le fossé de stockage

  • Une simple cavité où l’eau de ruissellement s’accumule avant de s’infiltrer dans le sol.

Un fossé.

Les fossés à proximité du stationnement récoltent une partie de l’eau de ruissellement.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

Les aires de biorétention

  • On les repère facilement grâce aux tuyaux horizontaux qui sortent du sol et qui sont coiffés d’un grillage. Elles servent à stocker et à filtrer l’eau qui s’écoule naturellement dans le sol. Quand les quantités d’eau sont trop importantes pour être absorbées par le bassin et qu’elles atteignent le haut du grillage, elles s’engouffrent dans les tuyaux et suivent leur chemin vers les chambres de rétention.

Un bassin de biorétention.

Les aires de biorétention absorbent et filtrent l’eau de pluie.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

Les chambres de rétention

  • Des cavités souterraines qui stockent temporairement les surplus d’eau avant de les envoyer dans le réseau.

Des tuyaux

Les chambres de rétention retiennent l’eau de pluie avant de les libérer dans le réseau d’égouts.

Photo : Gracieuseté Ville de Québec

Les unités de prétraitement

  • Des grillages par lesquels l’eau passe avant de se retrouver dans les bassins et qui servent à éliminer les plus grosses particules transportées par l’eau de surface.

Une grille de prétraitement.

Les grillages servent à retrier les plus grosses particules véhiculées par l’eau.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

Des réservoirs d’eau à l’usage du marché

  • Des réservoirs qui permettent de récupérer l’eau de pluie qui est utilisée par les marchands qui arrosent leurs plantes et qui alimente les toilettes du marché.

Le stationnement Roland-Beaudin, c’est clairement innovant, c’est une application, je pense, très intéressante. […] Là, c’est de suivre puis d’apprendre de ce type d’aménagement.

Une citation de Renée Lanthier, ingénieure et directrice par intérim de la Division Planification de la fonctionnalité des infrastructures du Service de l’ingénierie


Dépenser pour corriger les erreurs du passé

Innover pour améliorer un système désuet a un coût : 4,6 millions de dollars pour le réaménagement de l’espace Roland-Beaudin.

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On n’est pas encore avancé, les analyses avantages-coûts sur tout le cycle de vie des infrastructures, nous dit Sophie Desmeules de l’INRS,mais intuitivement oui, on pense que c’est moins cher. Elle ajoute : Si on voulait changer toutes nos conduites d’égout souterraines pour les rendre plus grosses, il faut refaire la rue au complet [alors que refaire] un aménagement en surface, ça coûte beaucoup moins cher.

Un autre exemple : le cul-de-sac du boulevard Neuvialle

Mme Lanthier insiste sur la multitude de solutions qui peuvent être mises en place et donne l’exemple du cul-de-sac Neuvialle dans le secteur Duberger. Un aménagement en rue qui intègre des noues (un fossé) et un stationnement en pavé perméable sous lequel on peut stocker de l’eau avant de la rejeter vers la rivière Saint-Charles.

  • Un stationnement en pavés perméables.

  • Le stationnement du cul-de-sac Neuvialle est composé de pavés perméables.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

  • Un aménagement de bord de rue.

  • Les bords de rues du cul-de-sac du boulevard Neuvialle à Québec permettent de mieux gérer les eaux de ruissèlement.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

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Les bords de rues du cul-de-sac du boulevard Neuvialle à Québec permettent de mieux gérer les eaux de ruissèlement.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

Le stationnement du cul-de-sac Neuvialle est composé de pavés perméables.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

Les données climatologiques et les courbes de pluviométrie qui anticipent les précipitations futures servent à planifier la conception des infrastructures d’égout. Elles sont mises à jour régulièrement, mais vont toutes dans la même direction : les crues subites seront plus nombreuses et plus fréquentes.

Renée Lanthier nous rappelle que les solutions d’adaptation qu’imposent les changements climatiques sont multiples et que l‘aménagement du stationnement Roland-Beaudin ou ceux qu’on aperçoit en bord de rues ne sont que quelques-uns des outils disponibles. Par endroit, il faudra augmenter la capacité des conduites d’eau souterraines alors qu’ailleurs on misera sur la déminéralisation des sols ou la création de marais artificiels.

Déjà, 251 bassins de rétention sont répartis dans tous les quartiers de Québec, selon Renée Lanthier. Dans tous les nouveaux quartiers, c’est une obligation, les eaux de ruissellement générées par ces nouvelles rues sont toutes dirigées vers un bassin de rétention. Ils permettent de contrôler les quantités et la qualité de l’eau avant de les rejeter dans le réseau.

Un bassin de rétention dans un parc.

Le bassin de rétention du parc de la Montagne-des-Roches à Charlesbourg.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

Comme celui de la Montagne des Roches dans lequel se déversent les eaux d’un quartier de Charlesbourg. Ils sont aussi bénéfiques pour la biodiversité, rappelle Sophie Desmeules. On vient mettre un milieu qui est végétal […] ça peut avoir un impact […] surtout sur les températures en temps de canicule. Ça peut être très important dans les quartiers centraux.

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Dufferin-Montmorency Québec réfléchit à l’avenir de l’autoroute controversée

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Avec ses six voies, l’autoroute Dufferin-Montmorency longe le fleuve Saint-Laurent à l’est de Québec.

Le gouvernement Legault ne ferme pas la porte à une transformation de l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain dans la capitale, comme l’exige d’un bloc le conseil municipal de Québec.

Publié à 0h44 Mis à jour à 5h00

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Gabriel Béland
Gabriel Béland La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • L’autoroute Dufferin-Montmorency a été construite dans la controverse en 1978.
  • Elle permet de relier la Haute-Ville au pont de l’île d’Orléans, mais est sous-utilisée.
  • L’ouvrage installé sur les battures de Beauport remblayées bloque l’accès au fleuve.
  • Des groupes citoyens, de même que tous les élus de la Ville de Québec, demandent sa transformation en boulevard urbain.

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) est plutôt reconnu pour ses élargissements d’autoroutes qui ont fait l’objet de plusieurs annonces dans les dernières années. Mais dans le cas particulier de Dufferin-Montmorency, « les étoiles semblent alignées », selon les mots d’un expert.

Le cabinet de la ministre des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), Geneviève Guilbault, confirme que « des analyses sont en cours pour bien comprendre quels impacts des changements importants à ce tronçon d’autoroute apporteront, notamment sur le réseau local ».

Le ministre de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, a quant à lui récemment indiqué au Journal de Québec qu’il était en faveur de la transformation de cette autoroute en boulevard urbain.

Une demande d’accès à l’information a aussi permis d’obtenir un document sur Dufferin-Montmorency produit pour Mme Guilbault après les élections d’octobre 2022 et qui aborde la question d’un boulevard urbain.

Le document a été largement caviardé. Mais le porte-parole du MTMD, Nicolas Vigneault, confirme que « le projet fait l’objet de certaines réflexions et discussions au sein du Ministère ».

Ouvrir l’accès au fleuve

En quoi consisterait la transformation de l’autoroute ? Plusieurs groupes citoyens réclament que l’artère à six voies soit rétrécie et que la vitesse maximale de 100 km/h soit réduite.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

L’autoroute Dufferin-Montmorency, à Québec, avec en arrière-plan la Baie de Beauport.

Les partisans du boulevard urbain veulent décloisonner les quartiers environnants, ouvrir l’accès au fleuve et font valoir que l’autoroute construite dans la controverse en 1978 est nettement sous-utilisée.

« Ça fait des années qu’on en discute, mais là, je pense que les étoiles semblent alignées », indique Jean Dubé, professeur titulaire à l’Université Laval et coauteur du livre Comment survivre aux controverses sur le transport à Québec ?

Selon lui, un consensus se dessine dans la capitale en faveur du projet qui n’a certainement pas échappé au gouvernement de la CAQ.

En plus, avec le succès de la troisième phase de la promenade Samuel-De Champlain, plusieurs citoyens s’attendent à une quatrième phase dans l’Est. Et c’est difficile de voir comment on pourrait redonner accès au fleuve en maintenant l’autoroute telle quelle.

Jean Dubé, professeur titulaire à l’Université Laval

Il sera intéressant de voir si le gouvernement Legault ira de l’avant avec ce projet. Dans le passé, ses ministres ont souvent insisté sur la nécessité d’élargir des autoroutes. L’ancien ministre des Transports, François Bonnardel, avait annoncé en 2020 la mise en place de plusieurs voies réservées dans la région métropolitaine. Mais ces voies devaient être ajoutées aux axes routiers, et non désignées parmi celles existantes.

CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES LA PRESSE

L’actuel ministre de la Sécurité publique et ancien ministre des Transports, François Bonnardel

« Il n’est pas question pour moi de vol de voies. C’est un ajout que je souhaite avoir, donc de nouvelles voies dédiées », avait dit M. Bonnardel.

Québec ignore la capacité de son autoroute

Les partisans du boulevard urbain, comme la Table citoyenne Littoral Est, estiment que cette autoroute est d’autant désignée pour un régime minceur qu’elle est largement sous-utilisée.

L’autoroute est-elle trop large ? Le débat est mal engagé, car le ministère des Transports dit ignorer la capacité de sa propre autoroute. « Le Ministère ne possède pas d’analyse récente sur la capacité routière de l’autoroute Dufferin-Montmorency », a répondu un porte-parole du MTMD à une demande de La Presse.

L’autoroute aurait une capacité d’au moins 90 000 véhicules par jour, d’après un expert de Polytechnique Montréal consulté par La Presse. Or, selon les données les plus récentes du Ministère, les tronçons de l’autoroute concernés par le projet de boulevard urbain voient passer 30 000 véhicules par jour dans les secteurs les plus occupés, et à peine 18 000 par endroits.

Le Ministère dit percevoir une « congestion normale » dans la bretelle d’accès à Honoré-Mercier. À cet endroit, l’autoroute s’élève dans les airs pour rejoindre le réseau municipal de la Haute-Ville. Il se crée un effet d’entonnoir.

Ces bretelles ont été construites dans le quartier Saint-Roch sur les lieux de l’ancienne paroisse Notre-Dame-de-la-Paix, détruite avec ses logements pour faire place à Dufferin-Montmorency.

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:sleeping:

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Wow c’était rapide

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Sa réflexion ne tient même pas la route vu que le seul autre parti qui était pro troisième lien est avant dernier dans Jean-Talon et le parti vainqueur était résolument anti troisième lien. À ma connaissance, ce n’était même pas un enjeu dans la course pour Jean-Talon.

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Ce n’était pas un référendum sur l’annulation du 3e lien autoroutier. Le parti qui a gagné cette élection partielle est, aujourd’hui du moins, contre le projet (mais bon ce même parti fait également très bien dans le double langage et le revirement de positions). À noter aussi que le PCQ, principal partisan du projet, n’a obtenu que 6% du vote. Québec (Jean-Talon) ne puni certainement pas la CAQ pour le 3e lien, et ils risquent d’être trop distraits s’ils ne se concentrent que sur ça.

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On perd une élection partielle, on ramène un projet pas adapté au 21e siècle…

Trafic induit!!

Défaite dans Jean-Talon : Legault ouvre la porte au troisième lien

La victoire du Parti québécois dans la circonscription de Jean-Talon a été éclatante et elle a eu l’effet d’un coup de massue pour François Legault, qui a même déterré l’idée du troisième lien.

Il dit vouloir regagner la confiance des électeurs de la région de Québec.

Le reportage de Véronique Prince

Zone Info | Le retour du 3e lien?

Au lendemain de la défaite de la CAQ dans Jean-Talon, François Legault veut consulter les citoyens sur le troisième lien Québec-Lévis, laissant entendre que le projet pourrait revivre. Est-ce le troisième lien ou le manque de transparence qui a causé la défaite de la CAQ?

Jacinthe-Ève Arel, Jacques Létourneau et Karima Brikh en débattent à Zone Info.

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Drôle de stratégie… Si le 3e lien était un enjeu de cette élection, Legault aurait dû en parler AVANT le scrutin !! À faire la girouette ainsi, en plus de son annonce sorti de nul part d’un REM-qui-n’est-plus-un-REM-mais-on-ne-sait-plus-quoi qui se rendra dans Lanaudière, on dirait vraiment qu’il est en mode panique et qu’il ne sait plus quoi dire/faire. À croire qu’il fout le bordel avant de prendre sa retraite…

Effectivement, la réaction de Legault est purement émotive et extrêmement malhabile, qui met son cabinet clairement dans l’embarras. On voit bien à quel point le premier ministre est déphasé avec la réalité et combien il est vulnérable aux sondages et à sa baisse de popularité. Le voir promettre un nouveau troisième lien aux électeurs de Québec pour se faire pardonner, est un geste désespéré qui montre une fois de plus que ce troisième lien est et a toujours été qu’une promesse électorale impossible à tenir et qui ne tient pas la route sur le plan financier.

Ce qui m’étonne le plus c’est la naïveté du maire Lehouillier qui embarque à pieds joints dans les propos de Legault. Comme si tout n’avait pas déjà été dit sur ce projet chimérique en totale opposition avec l’urgence d’agir en réponse avec les menaçants changements climatiques.

En bout de ligne c’est le sérieux et la crédibilité de la CAQ qui sont sérieusement remises en question, parce que jamais le gouvernement n’a été capable de produire des preuves scientifiques, ni des études impartiales en faveur de ce projet fumeux.

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“-Euh, boss, on s’est fait donner une raclée par le PQ…
-Ça doit être parce qu’on a abandonné le troisième lien!!
-Euh… le PQ est contre le troisième lien…
-Clairement les citoyens de Jean-Talon veulent un tunnel! Ou peut-être un pont pour alléger le chéquier…
-Euh, ce n’est pas pour vous contredire pantoute là, mais seulement 7% des électeurs ont voté pour un parti en faveur du troisième lien…
-Clairement cette élection partielle était un référendum sur le troisième lien! C’était assurément la question de l’urne!!
-… si vous le dites… (soupir)”

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Moi je penses que c’est une stratégie politique de retourner les débat pour ne pas parler des vrai enjeu. c’est réussi aujourd’hui tous le monde parle du troisième lien et personne ne parle des problème de logements, de l’inflation, etc…

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C’est pas faux. C’est le roi de la déflexion, on l’a vu faire dans plusieurs dossiers.

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