Québec - Projets d'infrastructure

J’ai un sérieux doute sur le jugement du premier ministre, qui moins d’une semaine plus tard refait le même genre de promesse sans étude et pour un projet tout aussi risqué, dispendieux et improvisé que le précédent.

Premièrement il y a très peu d’échange entre les deux centre-villes, puisque les emplois sont principalement dans l’ouest. Et il y a encore bien moins de voyageurs en TEC que d’automobilistes, Québec étant une ville de chars. Et même si le troisième lien était gratuit, le télétravail demeure le facteur déterminant qui a fait pencher la balance dans l’abandon du tunnel autoroutier.

Vraiment la CAQ s’en va tout droit dans un mur, car Ottawa ne mettra jamais des milliards dans une infrastructure publique dont le coût et la nécessité faute de clientèle suffisante ne seront pas clairement justifiés et démontrés.

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7e voie réversible sur le pont Laporte : l’inaction de la CAQ montrée du doigt

Le retrait de la bande médiane sur le pont Pierre-Laporte permettrait d’en faire une 7e voie réversible.

Photo : Radio-Canada

Marie-Pier Mercier (accéder à la page de l’auteur)

Marie-Pier Mercier

Marie-Pier Mercier

Publié hier à 16 h 34

L’inaction et le manque de sérieux du gouvernement sont montrés du doigt par les oppositions à l’Assemblée nationale et à l’Hôtel de Ville de Québec quant au rejet par la CAQ de la gestion dynamique des voies sur le pont Pierre-Laporte, alors qu’il s’agit d’une option viable selon une étude du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD).

Le chef de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville se dit frustré de ce que le gouvernement ait mis tous ses œufs dans le même panier avec son troisième lien autoroutier au cours des dernières années. Un projet qui ne verra finalement pas le jour.

Ça aurait pu être envisagé par le gouvernement depuis plusieurs années pour améliorer la fluidité, dont on verrait déjà des résultats aujourd’hui si on n’avait pas fait une obsession sur un tunnel qui ne se fera pas, s’indigne Claude Villeneuve.

Claude Villeneuve

Photo : Radio-Canada / Marc Andre Turgeon

Dans les 6000 nouvelles pages d’études rendues publiques la semaine dernière, on apprend que la gestion dynamique des voies sur le pont Pierre-Laporte est une option viable pour améliorer la mobilité entre les deux rives.

Le coût de l’opération est estimé à 58,7 millions de dollars et il faudrait trois ans pour l’implanter.

La gestion dynamique du pont Laporte consisterait essentiellement à démolir la bande médiane existante sur une distance de 2,5 km et d’y ajouter une voie de circulation réversible au moyen d’une glissière de béton mobile à déplacement rapide.

Photo : Radio-Canada

On s’est fait répondre que c’était impossible et que la structure du pont ne le permettait pas. Finalement, cette option pourrait donner des résultats probants rapidement à une fraction du coût d’un troisième lien, poursuit le chef de Québec d’abord.

La voie dynamique a toujours été balayée du revers de la main sans explication ou présentation par l’ancien ministre des Transports, François Bonnardel, et l’actuelle ministre, Geneviève Guilbault.

« Dans l’immédiat, il faut considérer d’ajouter une voie de circulation sur le pont Pierre-Laporte. »

— Une citation de Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord

Claude Villeneuve accuse le gouvernement de manquer de sérieux. Il réclame donc du leadership de la part du milieu local. La mobilité interrives n’a jamais été considérée sérieusement par le gouvernement du Québec actuel. C’est le temps que le milieu arrive avec ses propres solutions. Il faut que nos leaders se lèvent, dit-il en interpellant les maires Marchand et Lehouillier.

L’équipe Priorité Québec abonde dans le même sens.

Apprendre aujourd’hui qu’on a une solution alternative pour notre développement économique, c’est majeur. […] M. Marchand doit vraiment s’attarder sur ce dossier-là pour mettre ça en branle le plus rapidement possible, affirme le chef Patrick Paquet.

Le maire de Québec Bruno Marchand

Photo : Radio-Canada / Bruno Giguere

En direct de Paris, le maire Bruno Marchand se réjouit des résultats de l’étude et ajoute qu’il s’agit d’une des solutions pour améliorer la fluidité entre Québec et Lévis.

« C’est une solution qu’il faut continuer d’évaluer. […] Je souhaite que le ministère des Transports soit hyper-proactif à envisager l’ensemble des solutions et non pas une seule. »

— Une citation de Bruno Marchand, maire de Québec

Des échos à l’Assemblée nationale

Québec solidaire déplore aussi que la CAQ

ait toujours refusé d’évaluer cette option.

C’est une fraction du prix du 10 milliards qui était annoncé pour le troisième lien ! La CAQ a toujours été très dogmatique sur un tunnel, déplore Étienne Grandmont, député de Taschereau.

Le député solidaire de Taschereau, Étienne Grandmont

Photo : Radio-Canada

Le député péquiste Joël Arseneau, qui est aussi porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable, se réjouit de voir que cette option est une solution viable. Selon lui, il faut effectivement mettre à niveau les installations existantes pour améliorer la mobilité entre les deux rives. Enfin, on voit la lumière au bout du pont et du tunnel, lance-t-il.

L’étude de la gestion des voies dynamiques sur le pont Pierre-Laporte a été maintes fois réclamée par les maires de Québec.

Bruno Marchand et Régis Labeaume l’ont tour à tour revendiquée pour trouver une solution à court terme à la congestion aux heures de pointe sur le pont.

Marie-Pier Mercier (accéder à la page de l’auteur)

Troisième lien dédié au transport collectif Jean-Yves Duclos ne garantit pas un financement fédéral

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre fédéral et député de la Capitale-Nationale, Jean-Yves Duclos, rappelle que son gouvernement a déjà répondu présent pour financer des projets de transport collectif, mais souhaite plus de détails sur le projet de troisième lien dédié au transport collectif prévu par Québec.

(Québec) Le ministre fédéral et député de la Capitale-Nationale, Jean-Yves Duclos, reste prudent sur le financement de la nouvelle mouture du troisième lien entre Québec et Lévis, dont on connaît bien peu de choses jusqu’à maintenant.

Publié à 15h46 Mis à jour à 15h46

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Thomas Laberge La Presse Canadienne

Alors que le premier ministre, François Legault, a dit mercredi qu’il ne voyait pas pourquoi le fédéral ne financerait pas 40 % du projet, M. Duclos croit plutôt qu’il faut faire les choses dans le bon ordre.

« Il faut avancer de la bonne manière. Tout d’abord, il faut connaître le tracé, les conditions d’ingénierie, les stations qu’il pourrait y avoir, le mode de transport, les coûts, l’échéancier. Il faut connaître tout ça pour pouvoir transmettre une demande au gouvernement canadien », affirme-t-il en entrevue avec La Presse Canadienne vendredi.

François Legault a affirmé à deux reprises cette semaine qu’il n’avait pas vu les estimations des coûts du projet, bien que celles-ci existent.

Dans un document sur le projet de lien entre les deux rives datant de 2023, les coûts de quatre scénarios ont été estimés. Un de ces scénarios est un tunnel consacré au transport en commun (tramway ou autobus). Toutefois, ces coûts sont caviardés dans la version qui a été rendue publique.

« Ça dépend de la nature de ces projets »

Jean-Yves Duclos rappelle que son gouvernement a déjà répondu présent pour financer des projets de transport collectif.

« Le gouvernement canadien depuis 2015 a toujours dit très clairement — et on l’a démontré avec l’investissement pour le transport structurant dans la région de Québec —, on est là pour les projets de transport collectif. Maintenant, quels projets financer ? Ça dépend de la nature de ces projets », explique-t-il.

« Comme tout le monde, j’ai envie d’en savoir davantage », ajoute-t-il.

La semaine dernière, le ministre fédéral avait dit que l’abandon du projet de troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis était un « soulagement » pour plusieurs.

Encore mieux, pourquoi ne pas créer cette 7e voie comme voie de bus 24h/24 avec un muret de béton de chaque coté. Les bus y circuleraient dans le sens de la pointe, donc en direction nord le matin avec un changement de direction pour la pointe PM.

Le tout complémenté par une voie réservée 24h/24 pour bus express,au centre de la 20 jusqu’au centre-ville de Lévis et un SRB plus local le long de Guillaume Couture.

Pour quelques centaines de millions tout inclus on règle pas mal la question.

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Les bus ne passent pas par le pont Pierre Laporte. Ils passent presque tous par le pont de Québec.

Analyse

Et si on faisait confiance aux experts?

Le gouvernement Legault a multiplié depuis 2018 des initiatives mal ficelées et mal planifiées.

Le troisième lien sera entièrement consacré au transport collectif.

Photo : Radio-Canada

Gérald Fillion (accéder à la page de l’auteur)

Gérald Fillion

Publié à 3 h 00

Sur le plan environnemental et du point de vue économique, le gouvernement Legault a probablement pris la bonne décision en laissant tomber le projet de troisième lien. Il y a longtemps que la mathématique ne suivait pas dans ce projet, dont les coûts de réalisation allaient dépasser les 10 milliards de dollars, sans l’appui prévisible du gouvernement fédéral.

Même en ajoutant quelques voies réservées au transport collectif dans le projet autoroutier du gouvernement Legault entre Lévis et Québec, ce projet allait entraîner des émissions de gaz à effet de serre supplémentaires, quoi qu’en pense Bernard Drainville, qui nous demandait durant la dernière campagne électorale qu’on le laisse tranquille avec l’enjeu des GES

dans le troisième lien.

Il est démontré pourtant par les experts en urbanisme et en transport que l’ajout de tronçons routiers vient augmenter l’utilisation de l’automobile, pas le contraire.

On évoque maintenant un troisième lien axé seulement sur le transport collectif. Ce sera un tramway, un métro, un REM

ou des autobus, a dit François Legault cette semaine. Le coût du projet est inconnu, le tracé, le lieu de départ et d’arrivée, bref tout reste à faire et à mettre en forme. La pertinence même, encore une fois, de ce lien exclusif au transport collectif, n’est pas démontrée.

Les députés de Chaudière-Appalaches ont beau réclamer des prix de consolation pour leurs électeurs – projet compensatoire ou engagement d’avoir un projet en réalisation en 2026 –, le premier ministre n’a pas voulu s’emprisonner dans quelques engagements que ce soit, sauf celui de développer un nouveau projet. Mon intention est de le faire le plus rapidement possible, s’est contenté de dire le premier ministre mercredi après-midi à l’Assemblée nationale.

Des projets précipités, sans planification réelle

La déconfiture du projet du troisième lien est symptomatique d’une pratique de plus en plus courante à Québec : des leaders politiques, pour des raisons qui nous semblent électoralistes, lancent des projets à la volée et prennent des décisions sans avoir en main toutes les données et toutes les études nécessaires, sans même laisser les experts faire leur travail.

D’ailleurs, force est de constater que depuis son accession au pouvoir en 2018, le gouvernement Legault a multiplié ce type d’initiatives mal ficelées et mal planifiées. Le programme des maternelles 4 ans, dont l’utilité réelle n’a jamais été démontrée étant donné l’existence du modèle de centres de la petite enfance depuis deux décennies au Québec, ne donne pas les résultats escomptés.

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a été contraint d’annoncer en février dernier que le gouvernement Legault n’atteindra pas son objectif d’ouvrir 2600 classes de maternelle 4 ans d’ici 2025-2026 comme prévu. Cette cible est reportée à 2030. C’était pourtant l’une des principales promesses de François Legault lors de la campagne électorale de 2018.

Le constat est le même pour les maisons des aînés. Le Journal de Montréal rapportait le 24 avril que la livraison de 30 maisons neuves était reportée et que les 6 maisons livrées par la Société québécoise des infrastructures en 2022 étaient vides ou moins peuplées que ce qui était attendu. S’il était difficile de prévoir les enjeux de pénurie de main-d’œuvre, il était certainement possible de mieux évaluer les besoins et l’occupation, et surtout les coûts.

Selon le professeur émérite en administration de la santé à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, André-Pierre Contandriopoulos, cité par le Journal de Montréal, les maisons des aînés coûtent beaucoup plus cher que les soins à domicile, alors que des milliers de personnes attendent actuellement des services.

Dans la catégorie des annonces mal préparées, celle de la tarification de l’électricité arrimée à l’inflation a demandé un rétropédalage spectaculaire de la part du gouvernement, qui a été obligé de modifier sa loi pour y imposer un plafond de 3 %.

Certes, il n’était pas possible en 2019, au moment d’adopter la nouvelle loi, de prévoir la pandémie, la crise dans les chaînes d’approvisionnement et la guerre en Ukraine, et de voir venir un taux d’inflation record en 40 ans. On ne pouvait pas prévoir ça.

Mais le gouvernement aurait quand même dû se montrer plus prudent et plus sage face aux mouvements qui peuvent influencer l’inflation. Sylvain Gaudreault, qui était député à l’Assemblée nationale, en octobre 2019, rappelait à l’époque une vérité fondamentale sur l’évolution de l’inflation, qui aurait dû être considérée par le gouvernement.

Le 2 octobre 2019, lors d’un débat sur le projet de loi 34 sur les tarifs de distribution d’électricité, Sylvain Gaudreault déclarait ceci : Je vous mets au défi, quiconque ici, de nous annoncer, de jouer le devin, de faire de la futurologie pour nous dire quel sera le taux d’inflation dans deux ans, dans trois ans, dans cinq ans. On peut avoir des perspectives, les économistes font ça, ils sont capables d’anticiper, mais il y a tellement d’événements qui peuvent arriver, ce qui fait en sorte que le taux d’inflation varie selon, par exemple, le cours du pétrole, selon des événements socioéconomiques, sociopolitiques, qui peuvent arriver, comme on l’a vu récemment dans des pays du Moyen-Orient producteurs de pétrole, comme c’est arrivé, par exemple, après les événements du 11 Septembre, comme ça arrive après des événements climatiques, des tornades, des cyclones, des catastrophes naturelles ou des situations politiques. Ça influence le cours de l’inflation.

Et si on faisant confiance aux experts?

Le gouvernement précédent, celui de Philippe Couillard, a eu l’idée encore douteuse aujourd’hui de confier le développement de projets de transport collectif à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Le REM est en cours de réalisation, malgré tous ses défauts. Et celui de l’Est a été suspendu, abandonné même par la Caisse, en raison de problèmes fondamentaux dans sa réalisation.

Pourquoi céder la planification urbaine à la Caisse de dépôt, qui recherche le projet le plus rentable et non pas celui qui sert le mieux l’intérêt public?

Revenons au troisième lien. Ce projet a été lancé pour répondre à une attente de l’électorat de Chaudière-Appalaches, sans planification urbanistique, sans études étayées. Il vient d’être annulé par le premier ministre, qui a obtenu de nouvelles informations le 5 avril dernier, s’appuyant sur des données partielles portant sur le télétravail en 2022 et les déplacements sur les ponts actuels de la région de la Capitale-Nationale au cours de la dernière année.

Et, une fois de plus, le nouveau projet annoncé ne s’appuie pas sur des données fondamentales, des études approfondies et des évaluations chiffrées. A-t-on vraiment besoin d’un troisième lien, même celui axé sur le transport en commun? La question demeure entière, mais, en attendant, le gouvernement y va d’une autre promesse dont les contours sont flous, ce qui laisse croire à plusieurs que cette xième mouture du troisième lien ne verra jamais le jour.

L’État ne devrait-il pas revenir aux jeux de base : consulter des experts, faire confiance aux compétences des ingénieurs, architectes, urbanistes, aux planificateurs des ministères du Transport, aux personnes compétentes des agences de transport?

N’est-il pas temps de remettre entre les mains des experts le développement de notre territoire, de nos axes de transport, de nos choix en matière de transport collectif?

Selon moi, il y a deux points qui ne permettront jamais de justifier la réalisation du 3e lien de la CAQ sans changement majeur dans la démarche :

  1. Il s’agi(ssait) d’une promesse électorale visant à « satisfaire » un groupe restreint de la population dont le coût faramineux est imposé à l’ensemble de la société. Or, pour être acceptable, il faudrait démontrer un bénéfice important pour une grande majorité de résidants à des coûts plus faciles à digérer.
  2. Disons qu’on maintienne un projet de cet envergure, ce projet ne s’inscrit pas dans une planification de développement urbain et de mobilité à long terme, pour les 30 ou 50 prochaines années dont les justifications seraient claires et acceptables socialement. Ainsi, les études en cours à la demande de la CAQ, dont on attend impatiemment les conclusions, se pencheront probablement seulement sur les besoins actuels en mobilité ou sur des scénarios de développement, accroissement de la population sur un territoire actuel. Pourtant, un tel projet se justifierait (peut-être) par un projet majeur de nouveau développement urbain, privilégiant une mobilité active et collective, en lien avec ce nouveau lien de mobilité. J’ai hâte de voir, bien que pessimiste, si ce scénario sera inclus aux études.
    Enfin, je suis aussi très critique des « experts » en mobilité et urbanisme au Québec, qui n’ont jamais eu de vision à long terme et ce peu importe la ville. Ils sont les premiers à critiquer le manque de cohérence, mais ne sont pas en mesure de réaliser concrètement ces exercices de planification à long terme, de coordonner la mobilité et l’urbanisme ou même les besoins sociaux (lire ici les écoles par exemple), à des nouveaux quartiers denses.
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Ouf. J’aime bien Gérald Fillion mais sur ce paragraphe je croyais que je lisait Michel Auger.

Pour le REM:

  • Pourquoi l’idée est douteuse selon lui?
  • Le gouvernement Legault a confié à la CDPQ l’analyse des segments nord (abandonnée?), est (repris par le PSE), et Rive-Sud à la CDPQ, est-ce aussi douteux que celui du gouvernement Couillard?

Pour le REM de l’Est:

  • Quels sont les problèmes fondamentaux dans la réalisation?
  • Est-ce que selon lui le PSE est dirigé par les experts qu’il recherche?
  • Est-ce qu’ils vont régler ces problèmes fondamentaux?
  • Combien ça va coûter?
  • Est-ce que selon lui le PSE est douteux aussi, puisqu’il recycle en grande partie le REM de l’Est, puisque c’est douteux de confier à la CDPQ le développement de projets de transport collectif?

J’ai hâte de lire son opinion une fois que le PSE apportera sa vision…

C’est pas ce qu’on a fait, AMT/ARTM, et qu’on a rien livré de significatif depuis le métro? Aussi, céder la planification urbaine est très étiré comme argumentation. Ils proposent un projet, mais au final c’est au client (ie: le gouvernement qui s’est accaparé les responsabilités de l’AMT) de décider. On ne peut pas blâmer la Caisse de s’être fait donner carte-blanche pour le REM A.

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Fillion a toujours été contre le projet. Invitant régulièrement Auger entre autres à son émission pour vilipender le REM. Son éditorial est cohérent avec sa couverture du projet sur son émission. Parfois j’ai l’impression qu’il y a toute un classe journalistique et académique qui semble beaucoup trop à l’aise à démolir des projets de TC imparfaits (plutôt qu’à favoriser leur amélioration) tant qu’à continuellement repartir à zéro (c.-à-d. bien souvent ne rien avoir).

CORRECTION: en effet, je pensais plutôt à l’émission de Patrice Roy où Auger était fréquemment invité pour sa critique du REM. Je me souviens surtout de Beaudet sur l’émission de Fillion.

Ah, je ne me souviens pas d’avoir noté cela, et je ne me souviens pas d’avoir vu lui et Auger ensemble.

Selon le texte, j’assume qu’il est aussi contre le 3e lien, sous toutes ses formes?

On ne vous dira pas combien ça coûte !

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, présentait une mise à jour du projet de troisième lien entre Québec et Lévis, le 20 avril dernier.


Vincent Brousseau-Pouliot
Vincent Brousseau-Pouliot La Presse

Le troisième lien ne finit pas de donner lieu à des scènes surréalistes et franchement gênantes pour la CAQ.

Publié à 1h06 Mis à jour à 5h00

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Très bonne affaire d’avoir abandonné ce projet insensé et irresponsable financièrement d’un troisième lien autoroutier Québec-Lévis. Mais encore faut-il étudier sérieusement le nouveau projet du tunnel réservé uniquement au transport collectif.

À ce chapitre, c’est très mal parti.

Le gouvernement Legault ne veut pas dire l’estimation du coût du projet. Il en a une. Elle est écrite noire sur blanc dans l’une des études dévoilées en avril, mais a été caviardée dans les documents rendus publics.

Le premier ministre François Legault a dit la semaine dernière ne pas savoir le coût du nouveau projet. Il aurait lu une version résumée du rapport qui ne contenait pas ce chiffre. Pourtant, François Legault, comptable de formation, est un homme de chiffres. C’est pourquoi personne ne croit cette explication invraisemblable.

De toute façon, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, connaît le chiffre. Mais elle a refusé de rendre publique cette information – pourtant cruciale – « afin de ne pas influencer les éventuels processus d’appels d’offres », selon son cabinet1.

Cette explication de la ministre Guilbault est incohérente. Au Québec, peu importe sa couleur, le gouvernement a toujours annoncé l’estimation du coût des projets majeurs. C’est un principe de base en matière de bonne gouvernance.

En avril 2022, quand le gouvernement Legault a annoncé son projet de troisième lien à deux tubes (le projet abandonné il y a deux semaines), il avait donné une mise à jour du coût : 6,5 milliards. (C’était largement sous-estimé. La ministre Guilbault a confirmé que le coût aurait plutôt été de 10 milliards pour deux tubes.)

On ne peut pas avoir un débat public sain et rigoureux sur un projet majeur de transport – possiblement le plus cher de l’histoire du Québec outre le métro de Montréal et le REM – si on ne sait pas combien il coûtera !

On n’est pas seul à rejeter l’argument des appels d’offres de la ministre Guilbault pour justifier le silence du gouvernement. « Ça n’a pas de sens », dit Maude Brunet, professeure de gestion à HEC Montréal et spécialiste de la gestion de projets publics d’infrastructures. « On doit avoir une idée de l’ensemble des coûts et des bénéfices », dit Mme Brunet.

On a notre petite idée pourquoi le gouvernement Legault cache le coût de la dernière mouture de son troisième lien : parce que le coût n’aurait aucun bon sens pour l’achalandage prévu qui, lui, a été dévoilé par Québec et qui est somme toute modeste, avec environ 13 600 passages par jour. 2

Le troisième lien n’est pas le seul dossier où la CAQ a joué à cache-cache avec les coûts la semaine dernière.

Le gouvernement Legault a aussi remis en question les propres chiffres du ministère de la Santé sur le coût des interventions chirurgicales au privé… sans donner les bons chiffres.

Grâce à une demande d’accès à l’information de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) auprès du ministère de la Santé, on a appris que les interventions chirurgicales ont été généralement plus chères dans le privé que dans le public dans le cadre d’un projet-pilote tenu entre 2018 et 2020 (en comptant uniquement les coûts directs, parce qu’on ne peut pas comparer les coûts indirects).

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a répondu que ces chiffres n’étaient plus bons, qu’il en avait de plus récents (pour les opérations au privé durant la pandémie), mais qu’il ne les a pas rendus publics entre autres parce qu’il y aura bientôt des appels d’offres pour le privé. Cette explication ne tient pas la route, surtout que Québec peut donner la moyenne des cliniques privées.

Vendredi, le cabinet du ministre Dubé, qui aime habituellement les chiffres et la transparence, a clarifié la situation et nous a assurés que le coût des opérations au privé et au public durant la pandémie sera rendu public d’ici quelques semaines. Côté transparence, c’est la bonne chose à faire.

Cacher les coûts de projets en donnant une excuse bidon – comme le CAQ le fait avec le troisième lien – n’est pas une bonne façon de gouverner.

Ça ne règle rien et ça ne fait qu’épaissir le brouillard.

1. Lisez l’article « Troisième lien réservé au transport collectif : le coût du projet caviardé par Québec »

  1. Le chiffre d’achalandage divulgué par Québec : 3400 passages aux heures de pointe le matin. Comme l’heure de pointe du matin représente généralement 25 % l’achalandage de la journée, ça donnerait 13 600 passages par jour. Ce dernier chiffre est notre estimation.
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C’est sûr que c’est très gênant de présenter des études griffonnées sur une simple napkin. Ça laisserait une mauvaise impression au bon peuple à qui on demande, comme dans le bon vieux temps, de croire sans voir.

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Dès juin 2022, un troisième lien réservé au transport collectif était en analyse


Dès le 30 juin 2022, le ministère des Transports avait demandé des analyses pour un scénario à un seul tube.
PHOTO : RADIO-CANADA

Alexandre Duval
Publié à 4 h 00

Deux mois avant le déclenchement de la dernière campagne électorale, au Québec, le ministère des Transports a commandé une analyse pour un troisième lien réservé exclusivement au transport collectif, a constaté Radio-Canada.

Cette information, qui se trouve dans l’une des études récemment rendues publiques par le gouvernement, risque de soulever bien des questions. Depuis l’abandon du projet de bitube, il y a deux semaines, les élus de la Coalition avenir Québec (CAQ) répètent qu’ils n’avaient pas anticipé ce recul.

Or, le ministère des Transports avait demandé à ce que soient identifiées formellement des solutions additionnelles dès l’été dernier, apprend-on dans le Rapport des esquisses préliminaires des différentes options et analyse multicritère.

Le 30 juin 2022, c’est-à-dire deux mois avant le déclenchement des élections le 28 août, le ministère des Transports avait mandaté le consortium Union des Rives pour qu’il produise des analyses d’options uniquement TC [transport collectif].

Ce même consortium étudiait le projet de bitube depuis plusieurs semaines déjà, car il avait décroché un contrat de 31 millions de dollars au printemps.

Puis, le 19 août 2022, soit quelques jours avant la dissolution de l’Assemblée nationale, le ministère des Transports avait aussi demandé à Union des Rives d’ajouter des analyses pour une solution combinant un pont et un tunnel, qui aurait permis de franchir le fleuve entre les ponts actuels et le tracé de centre-ville à centre-ville.

François Bonnardel savait-il?

Le cabinet de François Bonnardel, qui était responsable des Transports à l’époque, n’est pas en mesure de dire clairement s’il était au courant que ces analyses portant sur un seul tunnel de transport collectif étaient en cours à l’été 2022.

Le ministre savait que les équipes du ministère effectueraient différentes analyses pour documenter le projet choisi et ses comparables, indique simplement son attachée de presse, Roxanne Bourque, dans une déclaration écrite.

« On réitère que la décision sur le projet de bitube était la décision officielle et qu’il était attendu que de nombreuses études et analyses seraient requises pour faire avancer ce projet d’envergure. »

— Une citation de Roxanne Bourque, attachée de presse du ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel


François Bonnardel, ex-ministre des Transports du Québec
PHOTO : RADIO-CANADA / ERIK CHOUINARD

Le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), quant à lui, n’apporte pas de réponse plus claire, mais suggère que le cabinet ministériel est rarement tenu dans l’ignorance.

Pour tous les grands projets au ministère, les échanges sont réguliers entre les cabinets ministériels et les sous-ministériats concernés, répond le porte-parole du MTMD, Nicolas Vigneault, dans un courriel.

Ce dernier affirme néanmoins qu’il est tout à fait habituel de demander des informations et analyses additionnelles dans le cadre d’une étude d’opportunité.

L’évolution du projet a mené à améliorer la solution de bitube annoncée le 14 avril 2022. Pour ce faire, différentes variantes devaient être analysées pour recommander la solution optimale, et c’est ce qui a été demandé au mandataire, explique le porte-parole.

« Les différentes requêtes effectuées auprès du mandataire avaient notamment pour but d’améliorer les connaissances et de mieux documenter les diverses études en cours. »

— Une citation de Nicolas Vigneault, porte-parole du MTMD

Des enjeux de coûts et de sécurité

Dans son rapport, le consortium Union des Rives prévient que ses analyses additionnelles concernant un tunnel réservé au transport collectif sont des schémas très préliminaires qui ont été esquissés dans des délais extrêmement réduits.

Cependant, le consortium indique qu’avoir un seul tunnel plutôt que deux amènerait des limites et des défis, peu importe le moyen de transport qui y circulerait.

Dès lors que le tunnel de transport en commun n’est plus lié à un tunnel autoroutier, ce tube doit être autonome et doit remplir toutes les fonctions, notamment celles de sécurité, ventilation, évacuation et accès des secours, peut-on lire dans le rapport.

D’après le consortium, un seul tunnel réservé au transport collectif est faisable, mais les conditions pour le réaliser sont différentes de celles pour réaliser un bitube.

Des surcoûts qui peuvent être importants seraient même à prévoir, écrit Union des Rives, notamment parce que des aménagements complémentaires seraient nécessaires pour compenser l’absence d’un deuxième tube.

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Visite de Poilievre à Québec Trudeau n’est pas responsable de la mort du troisième lien, dit Legault

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

En point de presse dans la région de Québec, M. Poilievre a affirmé que le premier ministre du Canada Justin Trudeau avait provoqué la décision de la Coalition avenir Québec (CAQ) de renoncer à l’érection d’un tunnel pour les autos entre Québec et Lévis.

(Québec) Justin Trudeau n’a rien à voir avec la mort du projet de tunnel autoroutier entre Québec et Lévis, affirme le premier ministre François Legault, qui contredit ainsi le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, venu le visiter à Québec.

Publié à 14h45 Mis à jour à 15h12

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Charles Lecavalier
Charles Lecavalier La Presse


Hugo Pilon-Larose
Hugo Pilon-Larose La Presse

En point de presse dans la région de Québec, M. Poilievre a affirmé que le premier ministre du Canada Justin Trudeau avait provoqué la décision de la Coalition avenir Québec (CAQ) de renoncer à la construction d’un tunnel pour les autos entre Québec et Lévis, qui a été remplacé par un projet de transport collectif. Il a fait cette déclaration quelques heures avant de rencontrer M. Legault pour la première fois, mardi.

« Je déplore le fait que Justin Trudeau a tué le troisième lien en disant qu’il était contre les autos. Le Bloc québécois, le bloc “wokiste”, les libéraux sont contre l’auto. Ils mènent une guerre contre l’auto, [et] ça n’a pas de sens. On a besoin d’autos dans les régions et dans des banlieues », a-t-il affirmé en mêlée de presse.

« C’est Justin Trudeau qui a tué [le projet de loi troisième lien autoroutier]. C’est Justin Trudeau qui a dit que les fonds ne seraient pas disponibles. […] On a un premier ministre, Justin Trudeau, qui n’a aucun bon sens [et] qui mène avec [François-Yves] Blanchet [chef du Bloc québécois] une guerre contre l’auto », a-t-il ajouté.

Des vélos partout

M. Poilievre s’est demandé si « les gens vont juste prendre des vélos partout », avant de répondre lui-même à la question : « Ça n’a pas de bon sens ! », a-t-il lancé.

On a besoin d’autos et c’est la raison pour laquelle le Parti conservateur va appuyer les infrastructures qui supportent les autos.

Le chef du Parti conservateur canadien, Pierre Poilievre

Le premier ministre du Québec, François Legault, a rétorqué que Justin Trudeau n’avait rien à voir dans sa décision. « Pas du tout », a-t-il dit aux médias avant sa rencontre avec M. Poilievre.

Immigration et électrification

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Pierre Poilievre a fait sa déclaration sur le troisième lien autoroutier quelques heures avant de rencontrer M. Legault pour la première fois, mardi.

En mêlée de presse, M. Legault a affirmé vouloir aborder deux sujets avec le politicien conservateur. Il veut s’assurer que ce dernier, advenant une victoire électorale, poursuive les programmes d’appuis à l’électrification de l’économie, puisque la participation du gouvernement fédéral dans la stratégie de la filière batterie du gouvernement du Québec est nécessaire « pour être compétitive » avec les États-Unis.

C’est important que les partis politiques au fédéral comprennent que c’est stratégique pour le Québec, la filière batterie.

Le premier ministre québécois, François Legault

Deuxième sujet : l’immigration et la place du français au Québec. « La CAQ demande de rapatrier des pouvoirs en matière d’immigration, entre autres la réunification familiale, entre autres dans le secteur des immigrants temporaires », a affirmé le premier ministre.

Dans le court moment où les médias ont pu assister à la rencontre, M. Poilievre a félicité M. Legault d’avoir baissé les impôts, affirmant qu’il « y a trop de taxes » et que les gens « travaillent, travaillent, travaillent, mais ça ne paie pas ».

Inauguration officielle de la Promenade Samuel-De Champlain Phase 3 (et sa piscine publique) ce mercredi!

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Quel beau projet pour la magnifique ville de Québec.

Bien hâte qu’on fasse quelque chose d’équivalent sur le bord du fleuve entre la Cité du Havre et le pont Samuel de Champlain. Bien sûr il faudra déplacer l’autoroute un peu plus au nord et en faire un boulevard urbain. Tout cela afin de ne pas enclaver ce magnifique projet d’espace public, qui débouchera ultimement à l’Ile des Soeurs.

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La bibliothèque Gabrielle-Roy ouvrira ses portes en 2024

La nouvelle bibliothèque Gabrielle-Roy

Les plans de la Ville de Québec de la nouvelle bibliothèque Gabrielle-Roy dans Saint-Roch. (Photo d’archives)

Photo : Ville de Québec

  • Jérémie Camirand

Publié hier à 16 h 12

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Six ans après avoir été annoncée et avec trois ans de retard, la bibliothèque Gabrielle-Roy va enfin rouvrir ses portes à l’hiver 2024.

Initialement, la bibliothèque revampée devait accueillir à nouveau le public en 2021. Des retards ont finalement repoussé sa réouverture à la semaine de relâche l’an prochain.

La pandémie et des délais pour obtenir certains équipements ont notamment causé ces retards supplémentaires, explique la Ville de Québec.

« La réparation majeure d’une poutre maitresse du bâtiment a été nécessaire, ce qui a occasionné un glissement dans l’échéancier », a mentionné Karine Desbiens, porte-parole de la Ville de Québec.

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« Ces dernières étapes devaient initialement avoir lieu durant la fin des travaux, mais considérant la configuration du site, la superposition d’un usage chantier et d’une occupation de locaux, des enjeux de santé sécurité nous forcent à ajuster l’échéancier », explique Mme Desbiens.

Les travaux de rénovation doivent se terminer cet automne. Les quelque 200 000 documents de l’ancienne bibliothèque vont ensuite y être déménagés au début de 2024.

Située dans le quartier Saint-Roch, la bibliothèque a subi une cure de jeunesse dans les dernières années.

Le coût du projet de modernisation est estimé à 43,3 millions de dollars.

La bibliothèque comptera notamment neuf espaces selon différents thèmes : bande dessinée, création, musique, cinéma ou encore science et technologie.

« La nouvelle bibliothèque passera d’une superficie brute de 8 370 m2 à près de 10 500 m2, soit 25 % plus grande », précise la porte-parole.

Une salle de diffusion, un foyer de cuisine et un studio d’enregistrement seront également à la disponibilité des visiteurs.

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Québec confie 80 M$ au privé pour le pont Pierre-Laporte

Le ministère des Transports veut mieux connaître l’état du pont Pierre-Laporte, construit en 1970, et établir un plan de gestion.C’est pourquoi il a octroyé un contrat de 80M$ à un consortium privé. Les oppositions à l’Assemblée nationale sont loin d’être enchantées.

Où est rendu l’expertise du MTQ en ingéniérie pour qu’elle dépende de l’entreprise privée pour analyser ses propres structures? N’est-ce pas donner un avantage considérable au privé, qui pourra ensuite soumissionner en profitant d’informations clés pour exiger le prix fort?

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