Québec - Projets d'infrastructure

Au contraire, j’ai l’Impression qu’elle prend du galon en allant affronter la meute de journaliste et de critiques à ce sujet. Et elle le fait de très belle façon, soit calme, réaliste, respectueuse mais ferme. Je suis impressionné par sa prestance.

Et je salue aussi le courage du gouvernement qui décide de reculer en réalisant que ce projet était non seulement trop couteux mais qu’il ne faisait pas de sens dans le contexte de Québec. Et pour cela il va passer un mauvais moment surtout sur la rive-sud de Québec. Mais je préfère de loin un gouvernement capable de revenir sur ses promesses phares et de raisonner malgré que cela lui coute politiquement parlant.

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Il ne faut pas oublier qu’on parle maintenant d’une ligne de transport en commun. Le gouvernement pourrait choisir de construire un lien court qui ressemble à la ligne jaune, mais mon impression est qu’ils vont vouloir se racheter avec un projet plus substantiel. Le coût risque donc d’être plus élevé que ce que certains semblent penser.

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Si dans les années 70 , on avait construit un lien centre-ville de Quebec au centre-ville de Levis. L’ouest de Quebec ne se serait pas autant dévellopé. Et l’usage de l’auto n’aurait pas été autant utilisé comme maintenant. Et sans compter un étalement urbain comme on peut voir dans la région.

Québec serai surement plus dense que c’est maintenant.

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3e lien : pas si le coût est pharaonique

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

La vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, au moment de présenter, jeudi, la mise à jour du projet de tunnel entre Québec et Lévis


Vincent Brousseau-Pouliot
Vincent Brousseau-Pouliot La Presse

Une bonne idée, cette nouvelle mouture du 3e lien réservée au transport collectif ?

Publié à 5h00

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En théorie, oui. C’est une excellente idée de relier en transport collectif les deux centres-villes de Québec et Lévis. S’opposer à ça, c’est comme dire qu’on n’aime pas la tarte aux pommes.

En pratique, ça ne fonctionnera probablement pas. Parce qu’à première vue, ce sera sans doute trop cher pour les modestes gains qu’on ferait en transport collectif.

Il y a deux questions centrales dans tout projet de transport collectif. Combien ça coûte ? Et combien transportera-t-on de citoyens ? (Autrement dit : combien de voitures retirera-t-on des routes ? )

Le coût d’un tunnel Québec–Lévis réservé au transport collectif, le gouvernement du Québec le sait. Il a été caviardé dans les études rendues publiques jeudi. Et Québec ne veut pas le dire1. Pour la transparence, on repassera.

Soyons clairs : il faut améliorer grandement l’offre de transport collectif dans les grandes villes au Québec. Il faut investir de façon importante à Québec, Lévis, Gatineau, Laval, Longueuil, Sherbrooke, etc. Là n’est pas la question.

Le problème, c’est qu’un tunnel Québec–Lévis risque de coûter visiblement trop cher pour les modestes gains en transport collectif dévoilés jeudi par le ministère des Transports.

Selon le ministère des Transports, il y aurait un achalandage de 3400 passages de Lévis vers Québec dans un tunnel de centre-ville à centre-ville réservé au transport collectif aux heures de pointe le matin en 2036. Gardons ce chiffre en tête, même si Québec ne précise pas si une partie de ces 3400 passages proviendrait des 1500 Lévisiens qui prennent actuellement l’autobus en passant par le pont de Québec.

Habituellement, la période de pointe du matin équivaut à 25 % de l’achalandage journalier d’un réseau de transport en commun. En étant très (probablement trop) optimiste, un futur tunnel Québec–Lévis aurait environ 13 600 passages en transport collectif par jour.

Quel est le prix raisonnable pour faire du transport collectif pour 13 600 nouveaux passages par jour ?

Selon nos calculs2, les contribuables paieront 1,29 milliard par tranche de 10 000 nouveaux usagers par jour pour la prolongation de la ligne bleue à Montréal. Pour la prolongation de la ligne orange du métro à Laval, 940 millions (en dollars de 2022 ajustés à l’inflation) par tranche de 10 000 nouveaux usagers par jour. Pour le REM, environ 670 millions.

Oui, c’est beaucoup d’argent, mais il est important de dépenser de telles sommes pour améliorer le transport collectif et changer nos habitudes de transport, pour réduire nos émissions de CO2.

Si on donnait à la grande région de Québec le même budget (au prorata des nouveaux utilisateurs) pour son tunnel qu’on a donné à Montréal pour la prolongation de la ligne bleue, ça donnerait un budget de 1,75 milliard pour le tunnel Québec–Lévis.

La ministre Guilbault a confirmé jeudi que le projet abandonné de deux tubes (un pour les voitures, l’autre pour le transport collectif) aurait coûté 10 milliards. Mais on ne sait rien du coût pour la nouvelle version d’un seul tunnel réservé au transport collectif.

En expliquant sa volte-face sur le troisième lien, le premier ministre François Legault dit avoir pris une décision « pragmatique » et « responsable parce qu’on gère les fonds des Québécois ».

On espère qu’il appliquera le même principe pour la nouvelle mouture du troisième lien.

Il faut investir massivement en transport collectif, mais sans dilapider les fonds publics parce qu’on s’est peinturé dans le coin politiquement.

Si le tunnel Québec–Lévis coûte 1,75 milliard de dollars pour 13 600 nouveaux passages/jour, on dit oui sans hésiter ! C’est le prix qu’on paiera pour la ligne bleue à Montréal. Il faut améliorer l’offre de transport collectif dans la région de Québec. On avait d’ailleurs appuyé avec enthousiasme ce projet structurant qu’est le tramway de Québec3.

Le problème, c’est si le coût s’avère pharaonique, même à l’échelle des projets de transport collectif. À 4 ou 5 milliards, n’y pensons même pas.

La réalité, c’est que Québec et Ottawa ont des enveloppes réservées aux projets de transport collectif (Ottawa paie habituellement 40 %). Si on choisit un projet pharaonique pour respecter une promesse électorale, ça veut dire qu’on pénalise d’autres projets de transport collectif plus efficaces et plus méritoires.

L’objectif ne doit pas être de bâtir un troisième lien coûte que coûte, mais d’améliorer le transport collectif de façon ambitieuse à Québec, à Lévis, et dans toutes les grandes villes du Québec.

1. Lisez l’article « Troisième lien réservé au transport collectif : le coût du projet caviardé par Québec »

  1. Il s’agit de nos calculs, effectués à partir de données publiques, notamment les rapports d’achalandage et les coûts officiels des projets.

3. Lisez l’éditorial « Tramway : Québec accéderait (enfin) à la Ligue nationale »

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« Il y a deux questions centrales dans tout projet de transport collectif. Combien ça coûte ? Et combien transportera-t-on de citoyens ? »

These could/should have been the questions asked about the REM-B proposal. When the proposal was revealed, with a cost of $10 billion to transport 100,000 people a day, the government should’ve simply halted it at that moment instead of drawing things out for almost 2 years. The East needs major investment in mass transit, and REM-B wasn’t it.

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Je suis en accord avec la majorité de son texte. Mais, j’ai beaucoup de difficultés que l’on mette toujours l’emphase sur le changement modal. À vrai dire, je ne crois pas qu’il y est un projet de ligne qui à lui seul qui puisse faire ce travail. Mais, c’est l’ensemble du réseau. C’est là que les projets structurants ont leurs places puisqu’ils permettent d’assigner les bus à la desserte local et là diminuer la part modale de l’auto.

Quel serait ta proposition. Personnellement, j"ai bien de la misère à voir ce qui pourrait être le meilleur projet. Un metro (peut importe le format) semble trop cher pour les besoins. Le tramway serait un succès pour le début de l’est( Assomption jusqu’à GeorgeV) Mais, après je suis sceptique de son succès ( vu sa vitesse commerciale faible).

Petit ajout :
L’achalandage en pointe AM prévu était de 35 000 personnes et en 2019, l’achalandage de la ligne orange entre Beaubien et Berri etait de 21500 et c’était surchargé alors 35000 est-ce vraiment si faible.

Je ne connais pas la source des chiffres, mais Beaubien à Berri c’est 6 stations sur 4 km et le REM de l’Est c’était 23 stations sur 32 km. Est-ce que ça se compare vraiment?

Sources:

Projet-reference-contexte-developpement_REMEST_2021.pdf (3,7 Mo)

https://www.tvanouvelles.ca/2019/05/13/la-stm-annonce-des-mesures-pour-alleger-la-ligne-orange-1

Est-ce que c’est comparable, je ne sais pas. Je pose la question.

Petit commentaire sur le document de CDPQ , le scénario Papineau aurait été meilleur que le scénario Lacardoire. Mais, comme il sortait des orientations gouvernementales, il a été exclu.

Au départ c’était un tunnel pour véhicule et tec. Maintenant, se sera réservé au tec uniquement… bientôt, ils vont annoncer que ça sera uniquement une piste cyclable, sous le fleuve lol!

Troisième lien GG en campagne

PHOTO EDOUARD-PLANTE FRÉCHETTE, LA PRESSE

Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre des Transports et de Mobilité durable


Régis Labeaume
Régis Labeaume Maire de la ville de Québec de 2007 à 2021

Geneviève Guilbault (GG), appuyée par le premier ministre Legault et en complicité avec lui, vient de tirer sous l’autobus plusieurs de ses collègues élus de la région de Québec avec l’annonce de l’abandon du troisième lien autoroutier.

Publié à 6h00

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Elle n’en a cure, parce qu’elle est en campagne au leadership de son parti, la CAQ. Un peu plus et elle poussera éventuellement dans le dos du PM, pour qu’il jouisse d’une retraite qu’elle considérera comme due.

Que ces députés profitent bien de leur mandat, ils n’en vivront peut-être pas d’autres dans leur existence.

Si j’étais eux, je stationnerais mon véhicule loin de mon bureau, circulerais côté jardin et m’abonnerais à Netflix, Crave, et tutti quanti, parce qu’ils en ont pour quelques mois à ne pas être montrables.

Et n’allez pas croire que M. Legault a décidé la semaine dernière de tirer le bouchon sur le projet. Il en est convaincu depuis un bout, il lui restait à trouver l’alibi le moins ridicule.

Pas créatif pour 5 cents, il en a remis sur le dos de la pandémie, nous prenant encore une fois pour les idiots du village, une attitude redondante chez lui.

Maintenant, convainquez-moi que GG, la vice-première ministre, n’en savait rien…

Pour GG et le PM, maintenant que les élections étaient passées, et qu’ils sont au début d’un mandat fort, ils ont calculé que c’était le bon moment pour lâcher lousse la moufette. On se serre les fesses et go ! pour la passe du cochon qui tousse, le gouvernement doit se débarrasser de la bête.

À tout malheur quelque chose est bon, GG avait aussi saisi que dans sa marche vers la fonction suprême, avoir l’air d’un dinosaure en développement durable était une bien mauvaise idée.

Oui, ça râle à Québec et aux alentours, mais elle peut avoir l’air géniale ailleurs. Et elle a déjà commencé à calculer son succès à l’échelle de tout le Québec. La loi des grands nombres vaut bien quelques sacrifices locaux.

Du courage, qu’ils ont appelé ça. Pas sûr, GG a plutôt ajusté les compteurs, quitte à ce que certains de ses chers collègues et amis de Québec doivent toucher leurs indemnités de départ.

Pas de soucis pour elle dans Louis-Hébert, de toute façon, ses électeurs comprendront la twist.

Le président français François Mitterrand avait déjà expliqué pourquoi « l’indifférence » était une qualité nécessaire pour réussir dans le métier. Ce sentiment qui permet d’analyser en altitude les évènements et les avanies politiques, sans se contrir.

Avec l’indifférence, vient le cynisme et le machiavélisme, deux corollaires d’une façon de se comporter dans la sphère politique.

Évidemment, le mensonge et la mesquinerie sont acceptables, parce que régaliens. Et pour pouvoir gérer ces aptitudes, une bonne dose de narcissisme est également aidante, ce qui ne lui faisait pas défaut.

Mitterrand cochait toutes les cases. Ainsi, éventuellement, d’un socialisme dur, fait entre autres de plusieurs nationalisations, il a réussi à faire avaler la couleuvre de l’économie de marché à ses troupes. Résultat : deux septennats, 14 années d’un pouvoir royal.

GG possède plusieurs de ces attributs. Entre autres, elle peut vous mentir en pleine figure avec un aplomb incroyable. Bien sûr, elle n’est pas la seule, d’autres en sont capables, souvent de façon crétine toutefois, mais je ne connais personne dans cet univers qui le fasse avec autant de panache que GG.

Ce fut le cas encore jeudi dernier, où, malgré sa très solide performance, les propres documents de son ministère ont complètement contredit son argument premier, sur la baisse de trafic routier, pour abandonner le grand projet.

Il était aussi épatant de l’entendre utiliser l’espéranto du transport collectif, un nouveau langage qu’elle aurait renié, il y a seulement quelques semaines.

Faut vraiment le faire !

Cette femme en impose, et possède un cran désarmant. De grandes qualités de leader. Mais comme bien des politiciens, elle s’essuie trop souvent les pieds sur le tapis de l’éthique.

Avec l’histoire du tunnel exclusif au transport collectif, elle réussira peut-être à mettre au monde une autre foire de délires politiques à Québec, qui permettra aux politiciens de tous niveaux de faire les intelligents et les vertueux sur la question de la mobilité pour quelques années.

Grand bien leur fasse, mais ce tunnel ne se construira jamais !

Parce que l’achalandage n’y sera pas. Pour des raisons que j’ai longuement expliquées dans les derniers jours.

De plus, aucun conseil des ministres, à Québec ou à Ottawa, ne décidera d’investir 5 milliards de dollars à cette fin pour 8 kilomètres de tracé sous le fleuve, avec tous les risques que cela comporte, sans des chiffres d’utilisation garantis très importants en transport collectif.

Parce que GG a avoué que l’évaluation des coûts des deux tubes en était rendue à 10 milliards de dollars. Alors, un tube sur deux égale bien 5 milliards ?

Et avec 5 milliards, vous pouvez vous construire un réseau de transport structurant qui couvre une grande partie de la Rive-Sud et se rattache au tramway sur la Rive-Nord à Québec.

Une fois tout cela dit, l’idiot du village n’en a pas fini d’être mystifié par la CAQ, parce qu’une autre voie politique réelle n’existe pas au Québec.


Mes derniers propos personnels sur ce fil n’ont pas été différents, car ici la vérité saute aux yeux et on la voyait venir de loin depuis un bon moment. La CAQ a carburé longtemps sur sa propre histoire de fake news qui lui pète maintenant dans la face. Il y aura des dommages co-latéraux et elle devra vivre avec.

Si demain il y avait eu un scrutin, la CAQ aurait peut-être été reléguée à l’opposition. Mais ce gouvernement a décidé de péter sa baloune maintenant, en espérant que les québécois auront vite oublié toute cette histoire. Ils oublient qu’en nettoyant le champ de mines, ils sont obligés d’en laisser quelques unes sous forme d’une dernière mouture d’un tunnel en transport public, pas plus convaincant en matière de coût que les deux autres versions de troisième lien.

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Régis Labaume, c’est du grand cru.

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Comme tout politicien il a ses travers et a été pénible à certains moments. Toutefois depuis sa retraite comme maire de Québec, il s’est amendé et a publié de très bonnes chroniques. Ces dernières laissent à penser qu’il est devenu plus critique et plus pragmatique grâce à sa liberté de parole recouvrée.

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A vintage. Really ?

As a commentator? Absolutely. You don’t need to agree to his opinions, just that he adds political insights and has decent argumentation.

LaPresse scored big by booking him. Would not be surprised if he draws a lot of traffic.

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Il a vraiment une plume extraordinaire. Ses chroniques montrent à quel point derrière le politicien coloré se trouve un homme extrêmement intelligent et cultivé.

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Autant j’ai honni Lebeaume du temps du tramway première mouture, puis du fameux Phare, autant aujourd’hui je trouve qu’il a trouvé sa voie. Comme quoi la fonction de maire n’est pas nécessairement un aboutissement, mais enrichi d’une expérience fort pertinente, elle peut être un tremplin vers d’autres horizons.

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Tunnel réservé au transport collectif Drainville veut un projet en cours de réalisation dès 2026

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Bernard Drainville, vu ici à son arrivée au caucus spécial mardi matin, estime que d’arriver en 2026 avec un projet en cours de réalisation prouverait que ce ne sont pas que des « paroles ».

(Québec) Bernard Drainville veut convaincre les « sceptiques » avec le projet de tunnel de transport collectif entre Québec et Lévis, qui n’est pas du tout « théorique ». Il souhaite d’ailleurs que ce projet soit en réalisation dès 2026.

Publié à 9h42 Mis à jour à 11h33

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Charles Lecavalier
Charles Lecavalier La Presse


Tommy Chouinard
Tommy Chouinard La Presse

« Faut-il peser sur l’accélérateur ? Vous savez, il y a de grands projets de transport collectif qui se sont faits par le passé, et j’ose croire qu’on est capable d’arriver en 2026 et d’avoir quelque chose qui montre qu’on a avancé et qu’on a vraiment avancé, et que la réalisation est en cours. C’est mon objectif », a lancé le ministre de l’Éducation à la sortie du caucus spécial des députés caquistes des régions de Québec et Chaudière-Appalaches.

Le projet de transport collectif qui remplace le tunnel autoroutier, abandonné la semaine dernière, a son lot de sceptiques. Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, n’y croit pas, et la députée caquiste de Bellechasse, Stéphanie Lachance, estime qu’il ne sera pas utile pour les électeurs de sa circonscription.

Bernard Drainville espère les convaincre. À titre de député de Lévis, il estime que d’arriver en 2026 avec un projet en cours de réalisation prouverait que ce ne sont pas que des « paroles ».

« J’entends le scepticisme de beaucoup de nos concitoyens par rapport à ce projet, mais moi, ma responsabilité maintenant, c’est de livrer ce projet, de prouver qu’on a l’intention de le faire et que ça va être un projet qui va être structurant, qui va contribuer au développement », a-t-il lancé.

L’aréna de Lévis

Quant à la demande de sa voisine de circonscription, Martine Biron, d’obtenir une compensation pour l’abandon de la promesse, M. Drainville affirme que François Legault « n’a pas promis de prix de consolation à personne ». « C’est pas de même que ça marche », a-t-il dit.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Martine Biron

Il a ensuite énuméré les projets qui nécessitent des fonds publics dans sa circonscription. « Moi, dans Lévis, j’ai des projets : la deuxième glace de l’aréna de Lévis, l’Hôtel-Dieu, la salle de spectacle du cégep. Je devais avoir deux écoles agrandies, on a décidé d’arrêter les travaux parce que ça coûte trop cher. J’ai besoin d’une nouvelle école », a-t-il lancé.

Au sortir de la rencontre, la députée de Charlevoix–Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa, a affirmé qu’elle restait au caucus. Elle ne « pense pas » toutefois que le premier ministre François Legault doit s’excuser, même s’il y a eu, dit-elle, un problème de communication.

On est une famille. Je ne vais pas sortir de la famille parce qu’on a eu une chicane de famille. C’est ça.

Kariane Bourassa, députée de Charlevoix–Côte-de-Beaupré

De son côté, la ministre Martine Biron a affirmé que le caucus est « soudé » et que les élus « veulent vraiment avancer, continuer, faire des choses pour nos citoyens. » « Le mot grogne est mauvais. Je pense qu’on peut parler de déception. Puis je pense qu’on a décidé qu’on était pour travailler ensemble et aller de l’avant », a-t-elle dit.

Colère et déception

Au matin, les députés caquistes des régions de Québec et Chaudière-Appalaches avaient partagé leur colère et leur déception avant de se réunir en caucus spécial.

« Je veux en quelque sorte lui témoigner cette colère qui gronde en moi depuis bientôt une semaine », a laissé tomber le député de Montmorency Jean-François Simard.

Le président de la Commission des finances publiques veut également rapporter à François Legault « les nombreuses discussions, les nombreux courriels que j’ai reçus ». « Il y a un mélange d’émotion, vous savez, de l’incrédulité, de l’incompréhension, de la déception, parfois même de la colère », a-t-il dit.

Il s’attendait à ce qu’on lui explique de quelle façon l’intégration entre les populations de la Rive-Nord et de la Rive-Sud du Saint-Laurent se poursuivra.

La ministre Martine Biron, qui représente la circonscription de Chutes-de-la-Chaudière, a réitéré ce qu’elle avait dit à La Presse la veille : sa région doit être compensée pour cette promesse brisée. « Je pense que c’est ce qu’on fait généralement quand on ne tient pas nos promesses. Je vais te le rendre, je t’en dois une. L’ascenseur doit remonter », a-t-elle laissé tomber au matin.

Appris sur le tard

Stéphanie Lachance a déjà ouvertement critiqué l’alternative au tunnel autoroutier abandonné par la CAQ. Le tunnel de transport collectif proposé par la ministre des Transports Geneviève Guilbault n’est pas « une formule gagnante » pour sa circonscription, avait-elle dit la semaine dernière.

« Depuis une semaine, on entend ce que nos citoyens nous disent. Je viens porter la voix des citoyens de Bellechasse. Ils sont parfois fâchés, parfois déçus, certains sont carrément en colère. On doit travailler ensemble à trouver des solutions pour rassembler tout ça », a-t-elle dit. Elle aurait aimé apprendre plus tôt la décision du premier ministre. Elle a été mise au courant mardi dernier.

À son arrivée à la réunion, Kariane Bourassa a reconnu qu’il y a « clairement » un mécontentement dans sa circonscription au sujet du recul de son parti. « Je suis déçue, mes citoyens sont déçus. Je ne me suis pas cachée ce week-end, je suis allée dans la circonscription, j’ai parlé à mes citoyens, mes maires, mes préfets. Et là, je m’attends à avoir plusieurs réponses à mes questions. » Ces questions au premier ministre portent sur « le fondement » de la décision et « la séquence » de la prise de décision et de son annonce.

Accuser le coup

« Dans Portneuf, on accuse le coup aussi. On est déçu de constater les résultats », a commenté de son côté Vincent Caron, député de cette circonscription.

Il se range derrière la décision devant des « chiffres qui démontrent que, pour l’instant, il faut revoir complètement le projet ». « Vous savez, un milliard, c’est 1000 millions. Ça vaut la peine de réfléchir à tout ça […] et se remettre en question. »

Le député de Chauveau, Sylvain Lévesque, qui avait affronté le chef conservateur Éric Duhaime lors des élections, a utilisé un prétexte pour ne pas répondre aux questions des médias. « Comme vice-président de l’Assemblée nationale, je ne peux m’astreindre à faire des commentaires », a-t-il affirmé tout en se rendant à la réunion convoquée par le premier ministre sur le sort d’une promesse caquiste.

Comme La Presse l’a indiqué mardi, le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, a fait savoir au parti qu’il est atteint de la COVID-19.

Le ministre de la Cybersécurité Éric Caire, qui avait promis de démissionner si jamais le projet était abandonné, n’a pas souhaité commenter à son arrivée au caucus, tout comme le ministre de l’Éducation Bernard Drainville et la ministre des Transports Geneviève Guilbault, qui s’est présentée plus de 20 minutes après les autres élus à ce caucus.

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Troisième lien de transport collectif François Legault ignore le coût estimé du nouveau projet

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre a fait cette révélation étonnante alors qu’il était talonné par le chef parlementaire de Québec solidaire lors de l’étude des crédits budgétaires.

(Québec) Le premier ministre ne connaît pas le coût estimé du nouveau projet de tunnel de transport collectif dont il fait maintenant un engagement. François Legault a admis mercredi ne pas avoir vu la version non caviardée des études qui le révèlent.

Publié à 17h51

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Fanny Lévesque
Fanny Lévesque La Presse

Le premier ministre a fait cette révélation étonnante alors qu’il était talonné par le chef parlementaire de Québec solidaire lors de l’étude des crédits budgétaires. Gabriel Nadeau-Dubois lui demandait s’il avait eu accès à la version non caviardée d’une étude sur le troisième lien, dans laquelle se trouvait une estimation sommaire du coût de projet de quatre options évaluées par le gouvernement Legault.

Par ailleurs, M. Legault a dit ignorer que l’étude se penchait sur quatre scénarios, dont celui d’un tunnel dédié 100 % au transport collectif.

François Legault a indiqué avoir vu une « version courte » de l’étude qui ne contenait pas de coûts. « J’ai eu le résumé de la ministre des Transports. […] J’aurais pu avoir accès, mais je n’ai pas consulté la version longue et encore moins la version caviardée », a-t-il expliqué mercredi.

« Je n’ai pas vu [les chiffres], c’était dans la version longue que je n’ai pas vue », a ajouté M. Legault.

Or, il fait maintenant de la construction d’un troisième lien entièrement dédié au transport collectif un engagement formel. « Il y aura un troisième lien de transport en commun », a-t-il affirmé encore mercredi. Il a répondu par l’affirmative au chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, lorsque ce dernier lui a demandé s’il en faisait maintenant un engagement « aussi ferme » que celui du tunnel autoroutier.

En ce sens, François Legault refuse d’admettre que son gouvernement a rompu une promesse électorale en larguant complètement le tunnel autoroutier dans son projet du troisième lien. « Je ne considère pas que c’est une promesse brisée », a lancé le premier ministre expliquant maintenir son engagement de construire un troisième lien entre Québec et Lévis.

Le premier ministre refuse pour l’heure à s’engager à rendre publiques les données caviardées dans l’étude. « Je ne veux pas partir un débat public avec des chiffres qui ne sont pas validés », a-t-il répondu. Il a ensuite évoqué des raisons liées aux appels d’offres à venir.

François Legault a également dévoilé que 28,6 millions ont été investis depuis 2018 pour les opérations du bureau de projet du troisième lien, ce qui comprend notamment des salaires et honoraires professionnels.

Une étude réalisée par le consortium Union des rives, mandaté par le ministère des Transports, fait une estimation sommaire du coût de projet des quatre options évaluées par le gouvernement Legault. Le cabinet de la ministre des Transports a expliqué la semaine dernière que « les informations relatives aux coûts ont été caviardées afin de ne pas influencer les éventuels processus d’appels d’offres ».

Il faut noter qu’il est usuel de présenter une estimation du coût d’un projet lors de son annonce.